BD, Tome III, André Valladier, communication de M. Prosper Donot, pages 264 à 267, Montbrison, 1885.
André Valladier, communication de M. Prosper Donot.
M. Eleuthère Brassart, au nom de M. Prosper Donot, dit que celui-ci a l’intention d’écrire une biographie d’André Valladier, célèbre Forézien, prédicateur du roi Henri IV et abbé de St-Arnould de Metz, mort dans son abbaye le 13 août 1638.
Notre confrère, originaire de Metz, se trouve dans des conditions spécialement favorables pour ce travail biographique. Il a consulté, outre dom Calmet, les Biographies du Parlement de Metz et quelques autres ouvrages imprimés, les deux Histoires de Metz de Théodore Brocq et de dom Tabouillot, restées manuscrites et où se trouvent de nombreuses lettres de Valladier, et l’Histoire encore inédite des Evêques de Metz, que son auteur M. Burtin, bibliothécaire de la ville de Metz, a bien voulu lui communiquer. M. Donot a l’intention de consulter ultérieurement les archives de l’ancien département de la Moselle, ou sont comprises celles de l’abbaye de Saint-Arnould et dont les anciens dépôts ont bien moins souffert que les nôtres des fureurs révolutionnaires.
M. Brassart donne connaissance à l’assemblée d’une esquisse rapide, tracée par M. Prosper Donot, de la vie très accidentée d’André Valladier. M. Donot sollicite, pour son travail définitif, les conseils de ceux de nos confrères que leurs études ont pu éclairer à ce sujet.
A la fin de la note de M. Donot, il est dit que le portrait de Valladier a été gravé par Michel Lasne, célèbre graveur, in-f°, 1627. Armes : d’azur au sautoir d’argent, cantonné de quatre roses feuillées et tigées au naturel. L’écu était surmonté à dextre d’une mitre et à senestre d’une crosse d’abbé, d’après Emmanuel Michel, Biographie du parlement de Metz.
Mais M. Gras, dans son Répertoire héraldique, les blasonne ainsi : d’or au sautoir de sable, cantonné de quatre roses de gueules, tigées et feuillées de sinople. (sceau du XVIe. s.)
Ces indications, communiquées à M. André Steyert, ont donné lieu de sa part aux observations suivantes :
Les armes fournies par notre regretté confrère P. Gras ne sont pas, comme il l’a indiqué par erreur, empruntées à un sceau du XVI e siècle, où d’ailleurs les émaux ne figureraient pas, mais à l’Armorial du Lyonnais, Forez et Beaujolais qu’il a ici copié, même avec des inexactitudes de texte. L’auteur de l’Armorial les avait dessinées d’après le frontispice d’un des livres de Valladier. Elles doivent se blasonner, suivant la rectification que notre confrère se donne à lui-même : d’azur au sautoir d’argent, cantonné de 4 roses de gueules, tigées et feuillées de sinople mouvantes de la pointe, le sautoir brochant sur les tiges. Il ne se souvient pas à quelle source il a puisé les variantes d’émaux indiquées dans l’Armorial ; il suppose qu’elles proviennent d’un auteur moderne qui aura voulu éviter la superposition de couleur sur couleur. Mais la nouvelle indication reproduite par Emmanuel Michel est exacte ; elle est fournie par l’Armorial de Magneney, contemporain de Valladier, et le seul qui indique les émaux, lesquels y sont marqués par des lettres. Quant à la disposition des roses et de leurs tiges, elle est autorisée par le frontispice des livres de Valladier.
La communication faite au nom de M. Prosper Donot est accueillie avec intérêt par l’assemblée.
M. Testenoire-Lafayette dit que les appréciations sur le caractère et les actes d’André Valladier ont été fort diverses. Dom Calmet a écrit sa biographie avec beaucoup de détails dans la Bibliothèque Lorraine, qui forme le quatrième volume de sa grande Histoire de Lorraine. Il y a résumé ce qu’en disent le P. Niceron, l’abbé Goujet et le P. Munier. Des renseignements puisés aux autres sources indiquées par M. Donot, et notamment dans la correspondance inédite de Valladier, pourront jeter un nouveau jour sur cette vie agitée et sur cette intéressante époque.
M. Vincent Durand ajoute que les protocoles des XVe et XVIe siècles des notaires Piarre ou Petri de Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte, aujourd’hui aux archives de la Diana, renferment plusieurs actes concernant la famille Valladier.