BD, Tome 58, Un avanturier forézien d’adoption, Jules Onffroy de Thoron, pages 211 à 228, Montbrison, 1999.
Communication du Père Alain-Roland FORISSIER
En un temps où l’on s’interroge sur les sources possibles de la nationalité, il n’est pas incongru de proclamer qu’un personnage dont la vie pittoresque suscite quelque intérêt puisse être revendiqué par la région qui en possède la dépouille.
Or, Jules Onffroy de Thoron, inhumé à Chalain-le-Comtal ajoute à cet original « droit du sol » d’autres titres à une adoption quasi forézienne. Introduit dans le Montbrisonnais par des relations de proche parenté, il porte une attention assez vive à la Société de la DIANA pour demander la veille de sa mort, qu’y soient déposées ses oeuvres, legs qui, d’ailleurs, ne semble pas avoir été exécuté en totalité, à en juger par le catalogue de la bibliothèque.
Les oeuvres possédées par la DIANA sont :
I/ La langue primitive depuis Adam jusqu’à la Tour de Babel
Son passage en Amérique où elle est encore vivante. Preuves données par le Vte Onffroy de Thoron ( Don Enrique) auteur de cette découverte – PARIS : Ernest Leroux , libraire, rue Bonaparte 28 – 1886.
2/ Grammaire et Dictionnaire français- Kichua par le Vte Onffroy de Thoron (Don Enrique) Paris 1886 – Ernest Leroux libraire, éditeur 28 rue Bonaparte . Avec introduction historique et grammaticale à l’imprimerie Ch. Noblet 13 rue de Cajas – PARIS .
JULES ONFFROY DE THORON
Publication en 1866 dans les journaux de Nantes, l’International de Londres . L’Univers de Paris .
3/ Les phéniciens de l’île d’Haïti et sur le continent américain.
Les vaisseaux d’Hiram et de Salomon, au fleuve des Amazone ( Ophir – Tarschich – Parvaïm ), par la Vte Onffroy de Thoron ( Don Enrique ), ancien Emir du Liban ( 1840), Philologue – Historiographe de l’ Amérique ( 1887-1889 ) Louvain -Imprimerie Charles Peeters (libraire éditeur ), 22 rue de Namur à Paris, chez l’auteur, 83 Avenue de la Grande Armée et chez tous les libraires (1889) , dédicacé à son Excellence Mr Ramon Fernandez, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du Mexique .
Il n’est donc pas vain de le tirer de l’oubli, sinon de sa tombe, ce dont il est prudent de se garder : l’homme serait sans doute encore plus encombrant que la Jeanne d’Arc de Bernard Shaw, revenue sur terre au grand effroi de Charles VII dont les remords n’en demandaient pas tant .
Les habitants de Chalain ont commencé d’exhumer depuis quelques années, cette pierre de leur patrimoine. Un simple tombeau de leur cimetière caché à l’ombre de la chapelle Notre-Dame des Anges, les intriguait depuis longtemps par les sculptures d’un blason qui n’appartient à aucun armorial local, d’une croix de Saint-Louis et, surtout, d’un sceau en caractères arabes. Une plaque récente leur révélait le nom du bénéficiaire de ces insignes .
(1)Il n’est pas inutile d’évoquer ici le travail d’Henry Forissier sur la chapelle Notre-Dame des Anges du cimetière de Chalain-le-Comtal. Epoux de Marie Onffroy de Vérez, nièce de Jules -Henry Onffroy de Thoron, maire du village, propriétaire du château de la Pommière, il s’intéressa avec beaucoup de précision à ce modeste édifice dont l’architecture défie le temps. Dès 1327, elle est citée. Le choeur en cul de four domine une balme argileuse exploitée jusqu’au mur du cimetière où elle est enclose. Agrandie postérieurement, elle fut le centre d’un pélerinage extrêmement suivi par la population forézienne : des gens venaient y demander la guérison des enfants atteints d’épilepsie ; l’agilité de ceux qui étaient chétifs à St Guy et à Notre-Dame des Anges. Une longue histoire pleine de légendes mystérieuses s’attache à une statue de la Vierge à l’enfant. Cette madone de bois sculpté fait partie « des statues récalcitrantes » qui reviennent au lieu où elles ont décidé d’être vérérées.
Cette statue polychrome de 1 mètre de hauteur peut évoquer par son visage assez sévère les Vierges de majesté auvergnates. Elle est cependant debout . Vêtue d’une robe rouge, ajustée à la taille avec de gracieux godets à partir des hanches, ces plis s’élargissent au bas et sont légèrement cassés sur le pied chaussé d’un soulier noir. Le décolleté carré et large est bordé d’un galon doré. Un manteau de cour vert recouvre en partie la robe mais n’est pas agrafé. Le côté droit laisse voir la doublure d’hermine et le côté gauche enveloppe l’épaule et le bras. Ce vêtement remonte légèrement sur la nuque. La statue ne porte pas de voile. Ses cheveux bruns rejetés en arrière sont largement ondés, quelques mèches retombent sur la poitrine. Une caractéristique de cette oeuvre est la couronne taillée à même le bois de la statue. Ce large bandeau d’orfèvrerie, surmonté de fleurons est très mutilé. Le visage de la vierge est allongé, les paupières abaissées modestement. L’enfant-Jésus repose dans le creux du bras gauche de sa mère dont la main droite retient l’enfant Il est à remarquer la longueur et la force qui se dégagent de ces mains à l’image des vierges anciennes. L’enfant est nu . Il tient de ses deux mains une grappe de raisin noir ( image du sacrifice de la Messe ? )
Les Chalainois y voient plut~t une réminiscence de la culture de la vigne à Chalain, autrefois . Le visage de cet enfant est d’une facture maladroite et son expression indéfinissahle .
Henry Forissier proposait la date de 1380 à cause de son costume. Aucune signature ne la classe ; seules les légendes séculaires et sa présence attestent l’antiquité de la vénération de Notre-Dame des Anges dans ce coin du Forez .
Jules-Henry ONFFROY de THORON (1810-1893 ) est de souche normande. Son ancêtre Marin ONFFROY, de noblesse reconnue en 1543, était établi à St Laurent-sur-Mer (Calvados) où subsiste à la place d’une ancienne seigneurerie, une ferme fortifiée décorée des armes reproduites sur la pierre de Chalain “ D’argent au chevron de gueules, accompagné de trois trèfles de sinople ” . (2)
Plus lointainement, les ONFFROY se rattachaient, selon même l’acte de 1543, à une lignée issue de Robert, Croisé de la première heure, qui s’empara avec trente chevaliers, de la forteresse de Thoron en Palestine. L’exploit fut à l’origine du nom porté depuis par plusieurs membres de la famille avant d’être relevé par Jules-Henry. Le plus célèbre des descendants de Robert, Guillaume fut connétable de Jérusalem en 1150 et l’un de ses petits-fils, époux d’Isabelle, fille du roi Amaury, se vit privé de la couronne à la suite d’une rupture politique de son mariage. La vie de Jules-Henry ONFFROY ne s’expliquerait pas sans ces souvenirs épiques remués par Victor HUGO dans La Légende des Siècles (6-12-1857 )
Et c’est pourquoi l’on voit maintenant à Carpi
Un grand baron de marbre en l’église assoupi
C’est le tombeau d’Onffroy, ce héros d’un autre âge
Avec son épitaphe exaltant son courage
Sa vertu, son fier coeur plus haut que les destins
Faite par Afranus, évêque, en vers latins .
Un exemplaire de l’Histoire des Croisades de Michaud, annoté par son père, atteste du rôle symbolique qu’ils jouaient dans la mentalité familiale.
Plus proches et mieux connues, les origines coloniales expliquent sans doute aussi les goûts aventureux de celui qui souhaitait que sa biograpnie, entreprise par un avocat lyonnais Pierre ROLAND, s’intitulât : “ Le dernier des Croisés ”. ( 3 )
Etabli à St-Domingue au XVIIIe siècle, Pierre-Roland ONFFROY arrière-grand-père de Jules-Henry, obtint l’enregistrement de ses titres de nobIesse dans l’île en I768. Son fils, Jacques-Roland ONFFROY, marquis de Vérez, y naquit le 22 septembre 1751. Mais il se maria en Bretagne, à Rennes, le 21 octobre I771 à Louise du Fresne de Virel. Entré au Parlement de Bretagne, il fut commissaire délégué et inspecteur général des octrois des 42 villes de la Province. Ses terres coloniales étaient alors administrées par des gérants selon une pratique assez généralisée :
“ Il y a à Nantes plus de 200 habitants de St-Domingue et de la Martinique qui reçoivent exactement tous les ans l’état de leurs nègres et de leurs bestiaux”, écrit Galbaud du Fort, le I7 février 176I .
“Un planteur” se doublait souvent d’un commerçant devenu par la force des choses un armateur.
Moreau-de-St-Rémy, auquel on doit une description détaillée de l’île à la fin du XVIIIe siècle (5), note qu’il a vu à Nantes un » serrault » nommé le Tiburon, capitaine Dumontet, que Jacques ONFFROY envoie régulièrement prendre sa marchandise. Chose courante ! En I789, le commerce entre l’île et la métropole a nécessité pas moins de 750 grands vaisseaux (6).
Les biens dominguois des ONFFROY se trouvaient tous au sud du territoire, dans cette curieuse presqu’île allongée à partir de Port au Prince en direction du tentateur continent américain.
Les ONFFROY ont trois établissements : Cavaillon, dont l’habitation est consacrée à l’indigo et au coton, les Côteaux, avec une production identique, Tiburon enfin, au pied du cap du même nom . Ici, leur sucrerie borde le rivage ; elle a un moulin que fait tourner l’eau de la rivière. On y fabrique 600 milliers de sucres brut. L’aspect de ces cannes, ajoute Moreau, donne de la gaieté au bourg dont elles ne sont séparées que par une division d’environ 40 pieds (13 mètres, environ ). ( 5 )
Les troubles de la Révolution Française atteignent la colonie. Depuis longtemps excédés par l’obligation de “l’exclusif” qui réservait à la métropole l’ensemble du commerce, les planteurs essayaient de secouer le joug. Ils lorgnaient du côté de l’Amérique dont l’indépendance leur donnait des idées ; plus immédiatement du côté des Anglais installés dans la proche Jamaïque. Mais leurs divisions et leur opposition à la masse des esclaves et des affranchis écartaient les solutions tranchées. La révolte des esclaves entraîna une guerre civile ruineuse, les colons s’en prenant à la fois aux révoltés et à l’administration française. Les Anglais – une fois n’est pas coutume ! – tirant les marrons du feu et occupant la partie française de l’île, à l’ouest, tandis que les Espagnols renforçaient leurs positions à l’est .
Le pouvoir révolutionnaire français trouva alors un appui ambigu en la personne de Toussaint-Louverture. Homme libre depuis qu’attaché au service de Bayon de Libertat, il a été affranchi, il passe du service de l’Espagne à celui du Gouverneur du Cap. Toussaint devient alors défenseur des intérêts français, non, semble-t-il, en dépit de l’opinion de Victor SCHOELCHER, sans d’arrière-pensées indépendantistes . ( 7 )
C’est, on le sait, le Général Leclerc, beau-frère de Bonaparte, qui le traitera en ennemi et l’exilera en France, sans empêcher, peu après, l’indépendance de l’île qui se fait en l’absence des colons blancs, devenus indésirables.
Les ONFFROY avaient sans doute quitté la Bretagne dès le début de la Révolution. Moins, peut-être, à cause des dangers qu’ils y couraient qu’en raison de la nécessité d’occuper leurs terres d’Outre-Mer. En I790 l’Assemblée Provinciale du Cap avait rendu un décret engageant tous les propriétaires résidant en France à se rendre sur leurs habitations dans les huit mois à compter du 22 janvier, sous peine de confiscation des biens .
Mais, devant l’anarchie, ils s’installent à la Jamaïque, refuge tout indiqué tant par sa proximité que par les liens noués avec les Anglais. Les colons n’avaient-ils pas, dès 1769, écrit à son gouverneur britannique en lui offrant de se ranger sous sa domination ?
Jacques-Roland ONFFROY établit sa famille à Kingston paroisse Ste-Anne. Parmi ses enfants, l’un de ses fils, Anne Marthe-Roland, né à St Malo-de-Phily, en Bretagne, le 14 décembre 1778, ne tarde pas à embrasser la carrière militaire. Cet enrôlement sous les bannières anglaises représentait la lutte de la légitimité contre l’oppression et le sentiment national ne l’emportait pas sur de “plus grands intérêts : la conservation de la santé d’une épouse, celle des enfants et amis” – Ainsi s’exprimait le Comte de la Barre, autre planteur qui ne craignait pas, en décembre 1789, de prophétiser : “si la France nous abandonne, l’Angleterre pourra bien nous ramasser”. ( 8 )
Sous-lieutenant dans la légion britannique dès 1793, Anne-Marthe-Roland appartient bientôt à la légion Montalembert, composée surtout d’émigrés et organisée par Jean-Charles de Montalembert (1757 – 1800) , arrière-grand-père de la Vicomtesse de Meaux. La légion intervient, plusieurs années de suite, à St-Domingue combat Toussaint devenu Gouverneur de fait, jusqu’à l’évacuation des forces britanniques en 1797 .
Cependant, Anne-Marthe-Roland reste au service de sa Majesté Britannique. Il réside toujours à Kingston où, marié par contrat du 30 janvier 1807 à Pauline de GOURNAY, une malouine comme on s’en doute, il voit la naissance de six de ses sept enfants. C’est donc sur la paroisse Ste-Anne, où il est baptisé 18 mois plus tard, que naît Jules-Henry, le 19 novembre 1810.
Le Baron ONFFROY ne regagne la France qu’au départ de Napoléon. Quelques membres de sa famille, dont deux de ses frères, Emmanuel et Benjamin, l’y ont précédé assez tôt pour participer en 1798 et durant les Cent Jours aux tentatives d’opposition armée contre Napoléon Bonaparte. Anne-Marthe-Roland met, cette fois, “son épée, toujours portée avec honneur” au service de son souverain légitime. Sa carrière militaire ne sera guère illustrée par la seule campagne d’ Espagne en 1823 que lui offre la Restauration. Il la couronne comme chef de bataillon.
Il s’occupe activement et de plus en plus, de son domaine du Plessis-Bardoult, près de Redon, hérité des Virel , qui, outre quelques productions agricoles, possède un haut fourneau. Ces forges, nombreuses en Bretagne, en exploitant le minerai de fer pour des débouchés locaux, valorisaient les terres pauvres et assuraient une utilisation rentable des forêts.
Jules ONFFROY qui découvre la Bretagne, enfant, n’a guère le loisir de jouir “des genêts et des landes”. L’ enfance, alors, quand elle a, par sa famille, le privilège de faire des études, est enfermée de longs mois dans d’austères établissements scolaires. Comme ses frères, Jules-Henry se destine à une carrière militaire .
Il n’en atteindra même pas les premiers degrés, sinon à l’état de rebelle. La révolution de 1830 vient, une fois encore, bouleverser le destin familial. Quand Louis-Philippe monte sur le trône, l’Ouest frémit. Les légitimistes s’enferment dans un silence boudeur, voyant bien que les masses populaires n’aspirent qu’à la paix. Mais l’impétueuse Duchesse de Berry ne se résigne pas à l’exil dans lequel, elle a suivi, d’abord, son beau-père Charles X. Elle débarque, près de Cassis, en avril 1832 .
Déçue de la passivité des Provençaux, elle cherche fortune sur les terres chouannes. “L’épopée puérile” selon le mot du Duc de Castries, commence “vaille que vaille”!
Anne-Marthe-Roland est sollicité (on sait la part prise par ses proches durant les troubles des Cent jours ). Il semble qu’à l’instar de bien des royalistes, il n’ait guère d’illusions sur l’issue d’une insurrection mal préparée, sans soutien populaire. Mais son code d’honneur l’exige. Il entre dans la conjuration avec ses cinquante ans, son “nez fort et gros au bout”. “Madame commande !” Il entraîne avec lui ses quatre fils. Sa petite fille, rédigeant en 1933 ses souvenirs pour l’Echo du Forez , décrit le Maître des Forges, quittant le Plessis, entouré de ses enfants : Louis-Armand, Jules-Henry, Pierre-Roland, François-Emile . “Arrivé au bout de la grande avenue de chênes qui aboutissait à la route, il se retourna, se découvrit, salua le vieux manoir en disant : Adieu, mon beau Plessis, je ne te verrai plus !” ( 9 )
La réalité fut moins colorée. A grand peine, les insurgés réunirent quelques partisans et se fatiguèrent en escarmouches et en laborieux regroupements dans la région comprise entre Rennes et Vitré. Les fils ONFFROY accompagnaient parfois leur père et, sans doute l’un ou l’autre rejoignait occasionnellement le Plessis pour y réconforter leur mère ou chercher une jument dont le Comte avait besoin.
Le 30 mai 1832, un combat décisif s’engage sur les communes de Domalin et de Vergeat avec des éléments des 31 et 46e de ligne. Il met fin au soulèvement. Le Comte ONFFROY, resté en réserve au château de Malmoë, n’y prit pas part ; mais ses fils l’y représentaient. La veille, lui-même avait récupéré sa jument lestée de “deux panières” contenant des vêtements dont une chemise marquée J. O. ( Jules ONFFROY ? )
Anne-Marthe-Roland disparaît. D’évidentes complicités lui permettent de gagner l’Angleterre, puis Mayence où il mourra le 31 mai 1839. Inculpé laborieusement par la Cour d’Assises de Rennes pour avoir commis un attentat dans le but, soit de détruire, soit de changer le gouvernement, soit d’exciter à la guerre civile en armant ou en portant les citoyens ou habitants à s’armer les uns contre les autres . (10 )
Il apprendra à l’étranger sa condamnation à mort et la confiscation de ses biens .
Ses fils ne connaissent pas la même rigueur. Il est vrai que la ruine de la famille suffit largement à les punir. Le Plessis vendu, Madame ONFFROY en exil auprès de son mari, ils se dispersent. Jules-Henry est jugé et acquitté par un Conseil de guerre à Laval, le 31 mai 1832, date dont il se souviendra avec fierté.
Impénitent, il utilise sa liberté pour accomplir un exploit qui ressemblerait à une farce d’étudiant, si la victime n’en était la magistrature francaise.
L’avocat Pierre-Antoine Berryer (1790-1868) défenseur du Maréchal Ney aux côtés de son père, s’était rendu en Vendée auprès de la Duchesse de Berry pour la détourner de ses projets fantasques. Accusé de complicité, il est traduit en justice.
Le procès, instruit à Nantes, est renvoyé à Blois. Il tourne court de manière, il est vrai, assez confuse. L’accusation s’évanouit en fumée. Jules-Henry a toujours prétendu être à l’origine d’une disparition mystérieuse de pièces compromettantes.
Peut-on faire entièrement confiance au récit qu’il en fit et que deux auditeurs admiratifs ou amusés rédigèrent. A la version de Pierre-Roland grandiloquente et oratoire, il va de soi, préférons celle de la nièce qui l’entendit bien souvent mais la raconta davantage, particulièrement à ses petits-enfants, dans son appartement du 2 place St Pierre à Montbrison, en l’enjolivant sans doute.
“A midi exactement, le Procureur sortait de son cabinet le fermait et pendait la clé dans la loge du concierge derrière la porte. Le concierge dinait ; allait ensuite prendre son café, faire une partie de dominos dans un établissement à côté, laissant tout sous la seule garde de sa fille. Nos lascars se mirent au mieux avec elle !
Les jeunes avocats, à cette époque, avaient le droit de s’exercer dans la salle des pas perdus et escaliers du Palais de Justice. Monsieur Dubois de la Bellinay, l’un des compères était avocat… La veille du jour où le jugement devait être rendu, Monsieur Dubois de la Bellinay passe devant la porte ouverte du concierge.. Mon oncle avait saisi la clé, la lui passe : la jeune fille se débattait avec un troisième larron et lui tournait le dos. L’avocat grimpa, entra dans le cabinet de M. Demangea s’empara du dossier, le mit sous sa robe, ferma la porte et, toujours déclamant repassa devant la loge et tendit la clé à mon oncle qui, prestement la rependit au clou!” ( 9 )
Après ce coup “fumant”, Jules-Henry débarque à Jersey, où son père avait fait escale sur la route de l’exil. Peut-être, plus tardivement, lui rendit-il visite à Mayence. Du moins en reçut il des conseils alors qu’il se trouvait à Paris : “Je te recommande de ne point t’écarter de tes devoirs religieux que tu suivais en province”. Le jeune homme entreprend probablement des études qui ne doivent pas être sans lien avec ses recherches ultérieures au Moyen-Orient. Il fréquente des milieux littéraires et commence à écrire.
Cette production poétique abondante, en grande partie perdue, a laissé de nombreux poèmes épars, quelques uns imprimés, et un recueil organisé “Amour et Bienfaisance” qui ne fut jamais édité. Jules-Henry écrira, en outre, de nombreuses pièces de théatre d’inspiration biblique ou moyennâgeuse. Le jeune Vicomte ONFFROY de THORON écrivain est un disciple fade de la Muse romantique, plus proche de Victor Hugo que de Lamartine.
Il a près de trente ans. Bel homme élancé, de près de deux mètres, doté d’yeux bleus, il ne manque pas de prestance. Son humeur aventureuse lui fait quitter le France. Son premier dessein est de prendre “du service” dans l’armée du Shah de Perse. Mais les idées, chez lui, se succèdent rapidement.
A Constantinople, étape de son itinéraire, il établit un projet commercial pour le ministre du Commerce.
Il songe à rentrer en France… Et, en 1840, on le retrouve au Liban en compagnie d’un orientaliste : Lhéritier de Chézelles. Avec lui, il débute l’apprentissage de l’arabe, peut-être de l’hébreu dont il conserva une grammaire.
Le pays est le centre de rivalités attisées par les intérêts des grandes puissances. Le vice-roi d’Egypte, Méhémet Ali, soutenu par la France, se pose en rival du Sultan qu’appuient l’Angleterre et la Russie. Les Maronites font les frais de ces dissensions. Ils connaissent une alternance de périodes pacifiées et de massacres. La violence culminera en 1860, provoquant l’intervention de Napoléon III.
Pour l’heure, les 24 et 25 mai 1840, en difficulté avec l’émir Béchir, ils envoient une délégation trouver le jeune français. Celui-ci les invite au dialogue, puis, devant l’insuccès de cette voie, il encourage leur rébellion et s’y trouve mêlé. Les révoltés tentent, en vain, d’obtenir l’appui de l’Ambassade de France. Un seul français les soutient : Jules-Henry. Ils le nomment “Commandant en chef”. Dès lors, dira-t-il : je ne suis plus connu que sous le nom d’ EMIR FRANCAOUI .
“Le bruit se répand qu’un prince français dirige l’insurrection. Une expédition se dirige sur Tripoli en suivant le littoral”. Arrivé à Djebaïl, la population et les autorités l’acclament. Les cheiks lui offrent un cachet sur lequel ils ont fait graver ces inscriptions en langue arabe :
EMIR-ONFFROY- el- KEBIR- ASHERBE -DJEBEL (Emir Onffroy, le grand de l’armée de la montagne ) – celui-là même qui est reproduit sur la tombe du cimetière de Chalain.
La suite est confuse. Onffroy “tombe malade”. La révolte tourne court. Le trublion est-il gênant pour les autorités françaises ? Il est embarqué avec Lhéritier de Chézelles sur une corvette qui le dépose à Chypre. Il gagne Constantinople, prépare une expédition contre Béchir, mais, bien que nommé “Vice-Roi et Général en chef, Gouverneur des Dardanelles” dit-il, il démissionne.
Onffroy tourne le dos à l’Orient. Au guerrier succède le voyageur. Le 31 juillet 1841, il remonte le fleuve du Danube sur un navire d’une compagnie autrichienne. Il occupe ses loisirs à tenir un carnet de voyage assez minutieux mais sans originalité en dehors de quelques notes pittoresques : “A Widin, les enfants ne peuvent pas déchirer leurs culottes, pas même leurs chemises, car ils n’en portent pas. Ils sont en état de nature sauvage”. Il rend assez bien compte, pourtant, de l’extraordinaire mosaïque de races que représente la population des rives du fleuve.
Durant plusieurs années, Jules-Henry prend racine en Europe Centrale. Vienne et Munich sont ses ports d’attache. Il mène une vie apparamment mondaine : reçu par la Duchesse de Berry, il rencontre aussi des archiducs et des princes. Il fréquente bals et diners. Avec le Roi Louis Ier de Bavière, il parle du sort des Maronites et lui soumet un projet de création d’un ordre destiné à encourager “les explorateurs”. Le projet ne verra pas le jour, mais Onffroy gardera dans ses archives plusieurs lettres du roi.
En 1844, c’est à nouveau Paris. Le Vicomte va-t-il se stabiliser ? Son frère Pierre-Roland, la « tête » de la famille fait carrière dans les assurances. Est-ce par son intermédiaire que Jules-Onffroy est nommé Inspecteur géréral dans une Compagnie? Il ne semble pas que la fonction ait été suivie d’effet. En revanche, est-ce à son influence que le baron Onffroy doit d’avoir été l’un des fondateurs de l’oeuvre de Terre Sainte et de Syrie en faveur des Maronites ?
C’est le vent du large qui le pousse toujours. Or la Révolution de février 1848 fait entrer la France dans une période de turbulence. Jules-Henry décide de la quitter. C’est le continent américain, cette fois, qui l’attire. “Sans but spécial, livré à mon isolement, expliquera-t-il plus tard, j’ai suivi mon goût des pérégrinations lointaines”.
Jules-Henry embarque. Il n’a pas de dessein arrêté ; à son habitude, il se lance dans les aventures ou se trouve mêlé à des évènements “qu’il n’a pas recherchés”. Il le dit lui même. Par l’Angleterre, il gagne Honolulu, en 1850, étrange point de départ pour son périple sud-américain. Il atteint Valparaiso, puis Serena, en 1851, plus au Nord. D’anciens partisans du Général Rosas, le dictateur argentin qui vient de décrocher après 22 ans de pouvoir, y créent des troubles. Onffroy combat avec des Chiliens qui s’opposent à ces incursions. Le voilà expulsé de nouveau comme indésirable.
Il s’installe au Pérou. Selon ses dires, il obtient d’être reconnu “ingénieur civil” par le Ministère de la guerre. Il revendique ce titre en plusieurs circonstances et le justifie en travaillant à la construction de chemins de fer. Le pays se dotait alors d’infrastructures ferroviaires. Une courte ligne, de Lima à Callao, venait d’être achevée. Dans une lettre du 5 août 1854, Jules-Henry se propose de diriger l’ouverture d’une ramification de la Québrada de Vitoc à la Casa de la Montana. Il se présentera, plus tard, au cours d’une conférence comme ayant été 12 ans ingénieur au Pérou et en Equateur.
Mais surtout, il voyage. Cette occupation diversifiée convient davantage à son tempérament curieux et inventif. “Politique, histoire, ethnograplie, géographie, histoire naturelle, peinture des moeurs et de la religion” tel est le champ qu’il assigne à ses recherches. Par deux fois, en 1852 et en 1861, il entreprend une exploration dans le nord-Est du Perou. Notant, dessinant, établissant des relevés topographiques, il étudie tous les aspects de cette région comprise entre le bassin de l’Amazone et l’Océan Pacifique.
1857 marque un intermède qui eût pu changer le cours de son existence vagabonde. Le 31 mai , a-t-il noté un jour, est pour lui une date fatidique : “J’ai été jugé et acquitté au Conseil de Guerre de Laval le 31 mai 1832 ; mon père est décédé le 31 mai 1839 ; j’ai été proclamé Emir du Liban le 31 mai 1840 ….” Et c’est un 31 mai qu’il se marie enfin, à 47 ans, dans la chapelle du couvent des franciscains de Lima. Il épouse Maria-Assuncion de Oyarzabal, fille de Don Torribio et de Léandra de la Chanal, tous deux décédés. Mais, le 1er avril 1858, Maria Assuncion meurt en couches. Leur enfant, Enrique, la suit le 21novembre de la même année :
“ Oh ! qu’est donc devenu cet amour si puissant
qui berçait mon esprit d’un songe caressant ?
Un souffle l’a tué. J’ai vu finir mon rêve
comme finit la nuit quand l’aurore se lève .”
Commencent alors de longues tractations mêlées de rumeurs et de manoeuvres basses, avec les frères de la défunte. Celle-ci, et son mari d’une année, par son fils, avait hérité d’un tiers d’une fortune consistant en terres et en mines assez considérables quoique écornées, en 1839, par une spolation du Dictateur Augustin Gamarra qui devait mourir deux ans plus tard en combattant la Bolivie. Onffroy n’a pas le goût de la chicane. Quand il quittera l’Amérique, peu après 186I, il n’aura rien récupéré.
Il ne ramènera que des notes abondantes et la matière de plusieurs ouvrages qu’il fera éditer, en France.
L’Amérique Equatoriale , paru chez Renouard en 1866, décrit le territoire qu’il a parcouru et qu’il appelle l’Amazonie Péruvienne. C’est une exploration honnête et assez complète, quoique terne, un récit de choses vécues, vues et relevées. Au passage, l’auteur ne manque pas de reprocher aux Espagnols “conquérants et ravageurs du sol” de n’avoir pas cherché à comprendre et à connaître la civilisation Inca.
Plus original est le Dictionnaire de la langue Quichua et plus fantaisiste sans doute, Les Phéniciens à l’île d’Haïti et la langue Primitive : ce sont les démonstrations de la thèse que le Vicomte Onffroy de Thoron défendra bec et ongles durant sa vie entière. Pour lui, les relations entre le Moyen Orient et l’Amérique du Sud dans l’Antiquité, sont certaines, évidentes : La langue quichua était connue des “érudits phrygiens, chaldéens, assyriens, égyptiens et anciens perses, ainsi que des hébreux et arabes, au temps de Jacob” ! C’est la langue parlée avant Babel, celle même du Paradis terrestre et, après la dispersion du genre humain, de nombreuses langues en ont gardé des traces. Il est donc indubitable que “ce qu’on appelle le Nouveau Monde soit, en réalité , l’Ancien”.
Au moyen de quelques brochures supplémentaires et de conférences variées, le vicomte soutiendra ses thèses hardies, au besoin contre Renan.
Jules-Henry a donc regagné la France au moment où, en Saône et Loire, naissait sa nièce, Marie Onffroy de Vérez, fille de son frère Emile, celle qui, à la fin du siècle, l’accueillerait en Forez. Il réside le plus souvent à Paris pour suivre la carrière de ses ouvrages et voyage beaucoup en vue de prononcer des conférences sur ses découvertes : ainsi est-il à Rennes, Poitiers, Bordeaux en 1868, à Lyon et Nîmes en 1869.
Il poursuit un autre rêve : celui d’implanter une colonie agricole en “Amazonie péruvienne”. Il recherche des fonds, engage des associés, fait connaître ses projets. On n’attendrait pas de lui qu’il n’ait que des préoccupations mercantiles ; on trouve, parfois, sous sa plume, des idées très modernes, qui, pour être familières aujourd’hui, étaient sans doute novatrices à son époque. Il souhaite “instruire les colons indigènes et les entraîner dans les voies de la civilisation, en leur faisant apprécier les avantages de la solidarité humaine” (9 janvier 1869 ).
En 1870, en compagnie de deux collaborateurs, Messieurs Dugué et de Tilly, il rejoint Para, à l’embouchure de l’Amazone. Carnet en poche, il observe les étapes de sa remontée du fleuve à partir du 2 juin. Il admire l’activité incessante des rives, suppute les gains possibles tout en supportant malaisément la promiscuité : “Il y a encombrement à bord ; service grossier ;
j’ai été obligé de corriger moi-même un de ces mozos pour m’avoir parlé avec insolence”. Il recueille tout détail pouvant étayer ses thèses. Plusieurs fois, sur le Rio Negro ou le Rio Tapajos, l’on rencontre des peuplades à peau blanche, aux yeux bleus et portant la barbe. N’y a-t-il pas là une “coïncidence” avec
l’existence d’explorations arabes, phéniciennes ou juives ? .
Après une escale de plusieurs semaines à Manaus pour changer de navire, Onffroy touche enfin la frontière péruvienne le 18 août.
Aussitôt il devient planteur dans la région de la rivière Ucayali, affluent du Maranôn. Il fait venir d’Europe des marchandises comportant surtout de quoi habiller les Indiens. Il compte produire aussi bien du tabac, du café, du cacao, du coton, du caoutchouc, de la cire, que des poissons salés, des dents de sangliers, des cornes de cerf et… de la salsepareille. Il sème . . . et les déboires suivent : graines pourries, sol infertile, faiblesse de l’encadrement des travailleurs. A quoi s’ajoute l’inconduite d’un de ses collaborateurs amenés de France : Monsieur de la Nicollière est “ivrogne, paresseux, crapuleux”.
Après un voyage, possible et bref, à Paris, Onffroy fait une nouvelle tentative d’exploitation à Amazonie Puerto, près de Yurimagas. Plus que toute description destinée à attirer fonds et personnel, une lettre du 12 mai 1873 à son frère Pierre-Roland, le peint au milieu de ses difficultés :
“Monsieur de Tilly … s’en retourne en France … Ce qui me manque ici et me cause de grands retards en tout, c’est d’être seul et de n’avoir pas avec moi un associé ou un compagnon sûr, pour faciliter mes excursions qui serviraient à me procurer ces indiens pour le travail, et n’ayant personne auprès de moi, tandis que j’ai l’obligation de veiller sur ma maison, sur les cultures et sur le grand matériel… Je me trouve à la merci du Gouverneur qui peut seul me procurer des indiens. Et comme je suis en guerre avec le nouveau Gouverneur depuis trois mois, je n’ai aucun travailleur. Toutes mes plantations sont sous les mauvaises herbes qui croissent admirablement et je ne puis commencer de nouvelles cultures. J’aurais en ce moment un magnifique domaine si j’avais eu des travailleurs …Déjà les premiers caféiers
plantés par moi commencent à donner. J’ai un semis de cacaoyers mais pas de terrain en état de les recevoir. J’ai un peu de tout : maïs, yuccas, bananiers ; des poules, des canards … mais dans une solitude complète dans cet immense désert d’Alto-Amazonia superbe et sain, d’une fertilité incomparable ….
Il y a huit jours un malfaiteur, soudoyé par mes ennemis, a coupé les amarres de mon embarcation qui est perdue” .
La solitude est trop forte. Le projet d’accueillir des neveux pour le seconder n’a pas de suite. Onffroy revient en France définitivement. Plus jeune, au cours de ses séjours parisiens, il avait mené une vie assez mondaine qui lui permettait de propager ses idées et de fréquenter des milieux intellectuels. On a conservé une affichette annonçant une représentation – sans doute de “charité” – au Théâtre Français . Jules-Henry y tient un rôle dans un vaudeville de Scribe . Il y en eut d’autres .
Mais, désormais vieilli, il se contente de publier dans des journaux. Il s’efforce de classer ses notes assez malaisément.
Vers 1885, il quitte la capitale pour séjourner le plus souvent à Saint-Etienne et à Lyon, à l’hôtel, où parfois l’on redoute ses excentricités. Son port d’attache véritable est devenu Chalain-le-Comtal. Sa nièce Marie a épousé, en 1883, Henri Forissier, de Saint-Galmier. La propriété de la Pommière qu’Henry achetait l’année même de son mariage, lui est ouverte : il y a sa chambre, y dépose ses malles. Non loin, à Montbrison, sa belle-soeur, veuve de son frère Emile, occupe un appartement situé en face du porche de Notre-Dame, à l’angle du boulevard. Jules-Henry ne va guère au-delà de ces relations ; il se contente de visiter les parents d’Henry à Saint-Galmier, son beau-frère à Grézieux. Mais dès que des hôtes arrivent à la Pommière, il accourt et conte ses histoires “les yeux fixés dans le lointain, l’index pointé en avant, désignant les lieux, les personnages qu’il revoyait en pensée” (9). Il y croise parfois, Louis Bayon, son autre beau-frère, cousin de l’ancien maître de Toussaint Louverture.
En février 1893, il se trouve à l’hôtel de l’Ecu de France à Lyon. Malade et difficile à soigner ! Une cousine de sa nièce le visite chaque jour et constate “qu’il baisse”. Il me répète sans cesse : “je suis un homme fini, voilà trois jours que je n’ai pu faire ma barbe”.
Il reçoit un confesseur que lui envoie son médecin, craignant une mort subite. Il reste lucide : “Je vais à la mort, mais ne craignez rien, le Père de Damas, un brave lui aussi, a règlé mes affaires avec Dieu”.
Le 4 mars 1893, Jules-Henry, Vicomte Onffroy de Thoron emporte ses rêves et ses passions dans l’au-delà . Trop à l’étroit dans un monde dont il s’était détaché, il réalisait enfin son voeu :
A l’âme il faut plus d’espace !
Au lieu d’une étroite place ,
Il lui faut l’azur des cieux ;
L’immensité qu’elle embrasse
Dans son vol mystérieux .
Sur le bord de la tombe où cesse la souffrance ;
Mon âme frémissante entrevoit l’espérance .
Sources :
Archives personnelles du Vicomte ONFFROY de THORON
Principaux ouvrages consultés :
Michaud -René Grousset sur les Croisades
Nobiliaires, Armoriaux, Généalogie de Normandie et Bretagne
M. Devèze, G. Debien, Laurent-Ropa, Pierre de Vaissière,
Eric Williams, Castelet, Duc de Castries, Georges Blond ,
M. Rousselet, V.Tapié, G. Rouma.
1) – Notes recueillies d’après les carnets d’Henry Forissier, complétées par Marie Grange pour le n° 57 de « Village de Forez »
2) – Emplacement du lieu de Verez dans l’élection de Bayeux. Documents et cartes transmis par Gérard Jambin, de Courseulles-sur-mer, (14 470) dianiste.
3) – Biographie restée à l’état de manuscrit.
4)- Louis Doucet : Quand les français cherchaient fortune aux Caraïbes -1981
5)- Moreau de Saint-Rémy : description de la partie française de l’isle de St-Domingue – Larose 1958
6)- Colonel Nemours : Histoire militaire de la guerre d’indépendance de St- Domingue, T.I 1925, T. II : I928
7)- Victor Schoelcher : Toussaint- Louverture – Hartala 1982 Pierre Pluchon : T. I – Fayard : 1989
8)- G. Debien – Un colon sur sa plantation – Dakar 1959
9 )- Alain-Roland Forissier : L’homme au loup – Ed. de Trévoux 1975
10)-Acte d’accusation du Procureur de la Cour Royale de Rennes , du 26,12, 1832