BD, Tome 58, Excursion du 4 septembre 1999 : Jarnioux, Salles en Beaujolais, Vauxrenard, Fléchères, pages 241 à 252, Montbrison, 1999.
Jarnioux, château renaissance en “pierres dorées”, Salles-en-Beaujolais, son chapitre, son cloître, son église, Vauxrenard, à Gleizé, Fléchères dans la commune de Fareins, étaient les quatre étapes proposées pour l’excursion de cette année 1999. Ce programme avait séduit un grand nombre de membres de la société qui ce samedi 4 septembre se trouvèrent réunis vers 9h. 30 à Jarnioux.
Jarnioux ( )
Sur le pont de pierre, qui remplace un pont-levis disparu, M. de Clavière, après avoir accueilli les dianistes, présente le château et en rappelle brièvement l’histoire.
Cette histoire est indécise quant à l’origine du château lui-même, et les constructions successives dissimulent le plan de la construction primitive. Suite à l’indivision entre plusieurs familles pendant de longues périodes il est difficile de voir ce que chacune d’elles a apporté à cet édifice.
Cependant, au XVIe siècle, Guillaume Henry et son frère Jean parviennent à rassembler dans leurs mains la totalité de la seigneurie, ce qui permettra à leurs héritiers de timbrer de leurs armes plusieurs portes du château. Ainsi, au-dessus du premier portail sont les armes des Henry accolées à celles des Gabiano, ce qui correspond à une alliance de François Henry, petit-fils de Guillaume, un des acquéreurs mentionnés ci-dessus, avec Marie de Gabiano. Ce mariage eut lieu en 1619 et justifie la date de 1642 inscrite sur la pierre, avec le nom de la demeure : Jargnyeu. Ce portail est surmonté de mâchicoulis et flanqué de deux petits bâtiments, eux mêmes accolés chacun à une tour.
Par ce portail, suivi d’un large couloir, on entre dans une cour en terrasse fermée par un second portail, sous la chapelle seigneuriale. Là aussi l’entrée est protégée par des mâchicoulis. Les armes apposées au-dessus de ce portail sont celles des Henry accolées à celles des Tricaud. Elles correspondent au mariage de Rolland Henry ( ), le père de François, avec Marie Tricaud. Ce mariage eut lieu en 1579. Là encore le bâtiment central est flanqué de deux tours coiffées en poivrières.
Après être passé sous la chapelle, on entre sur une vaste terrasse limitée à droite par une balustrade d’où l’on domine le village. A gauche un grand bâtiment, sans caractéristiques architecturales particulières, date sans doute du début du XIXe siècle. C’est le bâtiment que l’on a devant soi qui est le plus intéressant. La partie inférieure, percée de fenêtres romanes, est une des plus anciennes du château. Elle est surmontée d’une construction plus classique qui pourrait dater de la fin du XVIe siècle, particulièrement remarquable par sa corniche en trois registres superposés, chacun d’eux très finement travaillé. Une cinquième tour flanque le château du côté du village.
De cette terrasse on monte sur une autre, traitée en parterre, largement dominée par une très haute tour qui passe pour être le donjon primitif du château, et dont le soubassement servit de prisons à la seigneurie de Jarnioux. M. de Clavière fait remarquer les juxtapositions successives des bâtiments, repérables par des anomalies de façade, et là encore les armoiries des Henry accolées à celles des Gabiano surmontent la porte où Mme de Clavière invite les participants à visiter une partie des appartements.
Après avoir remercié M. et Mme de Clavière de leur accueil, les participants à cette sortie prennent le chemin de l’étape suivante.
Salles ( )
De Jarnioux quelques kilomètres de routes conduisent aux Salles-en-Beaujolais. Au fur et à mesure de leur arrivée les dianistes sont pris en charge par les guides de l’association locale qui leur font visiter les restes de ce prieuré. C’est d’abord la perspective très pure de l’abside romane de l’église et du clocher d’une des paroisses jadis les plus importantes de la contrée. Le clocher est en effet remarquable, de style roman , à deux étages ; celui du bas est ouvert sur chaque face par une fenêtre à fronton originale, l’étage supérieur possède quatre croisées sur chaque face, avec des colonnes surmontées de chapiteaux très ouvragés et appuyées sur des têtes d’animaux fantastiques.
Dès le XIIe siècle Salles existait comme prieuré simple dépendant de Cluny. Il y avait habituellement un prieur et deux religieux auxquels se joignaient parfois un sacristain et un sous- prieur. A la fin du XIIIe siècle les religieuses bénédictines qui avaient leur couvent dans l’île de Grelonges, sur la Saône, en furent chassées par les inondations successives. Elles vinrent se réfugier aux Salles, prieuré dont elles dépendaient. Elles étaient au nombre de quarante-huit.
Les moines abandonnèrent alors le prieuré et ne laissèrent qu’un prieur et un sacristain.
Salles doit évidemment beaucoup aux sires de Beaujeu, dont les armes se trouvent en plusieurs endroits de l’église et du cloître.
Un incendie en 1705 détruisit une partie du prieuré, mais l’évènement essentiel pour la communauté fut en 1782 l’octroi par le roi de France du titre de chanoinesses comtesses, pour les religieuses du monastère. Il fallait désormais pour être admis en ce chapitre faire preuve de neuf degrés de noblesse du côté paternel, et avoir une mère constatée demoiselle.
Mais plus que l’histoire des transformations projetées ou réalisées par les dames chanoinesses et de leurs démêlés avec les habitants de la paroisse, ce sont les restes de l’ancien prieuré qui captivent les visiteurs.
Il n’y a plus qu’un côté de ce cloître qui date du XIIe siècle, les autres ont été démolis à la fin du XVIIIe siècle. Une grande quantité de vestiges des anciens côtés ont été récupérés dans les environs, mais la reconstitution complète du cloître ne peut actuellement être envisagée. Pour pénétrer dans ce cloître on passe par une entrée, à côté de la façade principale de l’église. C’est une sorte de dais voûté tout en dentelle de pierre.
Ouvrant sur le cloître, et datant sans doute de la fin du XVe siècle, on rencontre deux salles dont l’une a pu servir de salle de réunion du chapître pour les religieuses. Dans cette salle, carrée, assez grande, un pilier central soutient quatre voûtes en arêtes. Il est orné d’un ange portant les armes des sires de Beaujeu. Les clefs de voûtes représentent les symboles des quatre évangélistes ; quant aux murs, ils sont ornés, en fresques, de portraits des abbés de Cluny, dont un saint Odilon très bien conservé. Une autre pièce, plus petite, ouvrant également sur le cloître, rectangulaire, a une voûte originale. Les petits côtés du rectangle sont est et ouest. Les grands côtés sud et nord. Le côté nord est divisé en deux arcades, tandis que le côté sud possède, au centre, une ouverture sur l’extérieur et est divisé en trois arcades. Cette disposition architecturale donne une voûte en arête inégale assez curieuse. Les deux clefs représentent l’une le lion des Beaujeu, l’autre les clefs de Cluny.
A l’extérieur les maisons, demeures des chanoinesses, devaient former un nouveau et large cloître. Mais la Révolution a interrompu cette réalisation. Le prieuré de Salles, par ce dernier côté, peut rappeler notre chapitre forézien de Leigneux, près de Boën.
L’église elle même est déconcertante. Le choeur, l’abside et les deux chapelles des transepts sont romans. La nef modifiée postérieurement, est trop longue et trop haute. Elle a sans doute été rehaussée pour permettre l’établissement du choeur des religieuses qui, jusqu’en 1784, était établi sur une tribune en bois qui couvrait la nef. La voûte de style gothique qui la couvre aujourd’hui est récente et n’est pas très artistique, mais le plafond plat qui existait auparavant ne faisait pas non plus l’unanimité des critiques.
De Salles les dianistes vont déjeuner à Saint-Georges-de-Reneins, puis se rendent à Vauxrenard première visite prévue pour l’après-midi.
Vauxrenard, près Gleizé ( )
A Vauxrenard M. Louis de Longevialle, président de l’Académie de Villefranche, et son épouse, accueillent les excursionnistes. En quelques mots M. de Longevialle rappelle l’histoire du château.
Jadis rendez-vous de chasse des sires de Beaujeu, le château de Vauxrenard est passé successivement dans les mains de nombreuses familles. En 1672 Claude Corteille devient propriétaire de cette demeure, que sa famille gardera pendant plus de cent ans. Les héritiers mâles de la famille étant morts sans alliance pendant la Révolution, Vauxrenard revient à leur soeur, Antoinette-Catherine, qui épousera le comte Louis d’Apchier de Vabres. Sans enfant elle léguera Vauxrenard à son neveu Maurice Falcon de Longevialle, fils d’Antoine-Paul Falcon de Longevialle et de Marie-Thérèse d’Apchier. Cette dernière est particulièrement célèbre par le rôle qu’elle a tenu, en 1793, pour sortir son père, le comte d’Apchier de Vabres, des prisons lyonnaises.
La famille de Longevialle apportera d’importantes modifications dans l’ordonnance des bâtiments. En particulier le corps de logis central sera rehaussé et couronné d’une nouvelle balustrade, avec, en fronton, les armes confondues des Falcon de Longevialle et des Corteille de Vauxrenard. Une chapelle sera construite, avec une porte surmontée d’un tympan représentant la Vierge sculpté par Fabisch. Elle bénéficie du privilège, toujours valable, de la Présence réelle.
L’intérêt de la visite du château de Vauxrenard a été augmenté récemment par la décoration d’un grand nombre de pièces par les plus grandes maisons de tissus d’ameublement de la région lyonnaise. Les dianistes sont invités à les parcourir sous la conduite de plusieurs membres de la famille.
Chacune des quelques quinze pièces qui viennent ainsi d’être décorées, par la réfection des voilages, rideaux, doubles rideaux, revêtement des sièges et des lits, tapis de table, tentures, etc. comportait pour le maître d’oeuvre une difficulté particulière. Ici la luminosité de la pièce à conserver, là harmoniser les couleurs avec la teinte monochrome des paysages peints en imposte. Ailleurs il fallait respecter le papier peint fait de petits morceaux que l’on dit être des chutes de rouleaux, mais qui sont peut-être le témoignage d’une fabrication locale sur des presses classiques avant l’utilisation des systèmes permettant la fabrication du papier en grande longueur et l’impression des rouleaux en continus. Dans une autre chambre il aura fallu respecter l’esprit des souvenirs du duc de Richmond, mort ici, présenté parfois comme le dauphin “Louis XVII” .
On pouvait craindre la juxtaposition de l’ ancien et des tissus modernes. Certes il y a des alliances parfois déconcertantes, les carreaux de la jetée de lit avec les rayures du baldaquin, ou le mélange de teinte jaune et rose, mais rien ne choque. On peut également s’attarder sur les détails de la finition, ici la couverture dont le piqué suit l’arabesque des tiges de fleurs, là les immenses rideaux doublés aux ourlets entièrement à la main, ailleurs les attaches et les embrases en lin, etc. On remarquera aussi, mais d’une autre époque, les grandes toiles peintes qui ornent la montée d’escalier. La visite se termine par un passage dans les appartements privés et en particulier le bureau et la bibliothèque aux livres portant en ex-libris, comme le fronton du château, les armes mélangées : d’azur au faucon d’or, qui est Falcon de Longevialle, au chef d’azur, soutenu d’argent à la bande ondée d’or chargée de trois tourteaux de sable, qui est Corteille.
Pendant les attentes inévitables, vu le grand nombre de participants, ceux-ci peuvent visiter librement le parc et la chapelle, et s’initier par les commentaires très compétents du fils de M. de Longevialle, aux arcanes de la vinification moderne. Le domaine de Vauxrenard comporte en effet 23 hectares de vignes. On apprend ainsi qu’est révolu le temps des vignerons foulant leurs cuves avec les pieds. Les raisins ne sont plus écrasés, ils fermentent en grains afin de donner au vin plus de couleur et plus de saveur. La température de fermentation est elle même soigneusement contrôlée, des circuits chauffants ou réfrigérants sont établis dans les cuves. Les phases successives de la fermentation sont surveillées en permanence, etc.
Après Vauxrenard l’excursion se poursuit par la visite du château de Fléchères, situé dans l’Ain, sur la commune de Fareins, qui fut connue jadis à cause des frères Bonjour, initiateurs de la secte des fareinistes.
Fléchères ( )
Il fait gris, la pluie tombe plus abondante. Est-ce cela, ou une impression plus personnelle pour ceux qui ont connu Fléchères avant la dernière guerre ? Mais il est difficile de ne pas éprouver un sentiment quelque peu nostalgique en pensant à la splendeur des siècles passés et aux difficultés de l’heure présente pour la conservation de ces demeures de qualité exceptionnelle.
C’est sur ces phrases que se termine le compte rendu de l’excursion de la Diana à Fléchères en Août 1976. Que doit on dire aujourd’hui ? Vendu quelques temps après la visite de la Diana, le parc du château devait être transformé en lotissement. Comme pendant la période révolutionnaire où les habitants du voisinage vinrent empêcher les Lyonnais de brûler entièrement le château, la municipalité de Fareins intervint et put arrêter ce projet. Mais le château fut abandonné et soumis au pillage, planchers arrachés, cheminées enlevées, etc.
C’est seulement depuis quelques mois que MM. Almendros et Simonet-Lenglart, ont acquis Fléchères et entrepris sa restauration, comme ils l’ont fait pour Cormatin.
Même si la mise en valeur du parc demandera encore plusieurs saisons d’efforts, les principales perspectives ont été rétablies. La remise en eau des douves est prévue dans un avenir proche. Quant aux bâtiments eux mêmes, les toitures en dômes à la française des deux pavillons d’angles vont être refaites. Il faut auparavant retrouver la nature de la couverture d’origine : tuiles, ardoises ou cuivre, pour remplacer la tôle actuelle. Pour l’intérieur tout est à refaire.
L’ancienne maison forte de la baronnie de Fléchères fut entièrement rasée au début du XVIIe siècle par Jean de Sève qui en était devenu propriétaire en 1606. A sa place il fit construire le château actuel. Protestant influent à Lyon, et cependant protégé des Guise, Jean de Sève voulut faire de cette nouvelle construction un lieu de rencontre et de réunion pour ceux de la “religion prétendue réformée”. Le second étage du corps central, avec ses sept fenêtres de chaque côté, nombre symbolique, surmonté de trois grandes lucarnes, sensées représenter la Trinité, fournissait des indications lisibles par tous. Le temple était établi à cet étage. Pour en permettre l’agencement, l’escalier qui y conduit ne suit pas l’ordonnancement de celui qui conduit au premier étage. Ce temple devint plus tard chapelle, et fut même un temps siège d’une paroisse dite de Fléchères.
La grande salle du premier étage ne justifie pas sa dimension comme simple antichambre d’une maison particulière, elle était prévue pour tenir les assemblées de la communauté protestante de Lyon. Les peintures en trompe l’oeil de cette pièce n’ont pas trop souffert des années d’abandon, non plus que la cheminée monumentale, elle même aussi toute symbolique. Dans le registre inférieur la nature est représentée par les quatre saisons en médaillons, et l’homme primitif avec les faunes des cariatides, tandis que le trumeau est empreint de religion avec deux statues symbolisant l’une la Foi et l’autre l’Espérance et au centre, un médaillon où autrefois se trouvait une peinture, figurant sans doute la Charité, troisième vertu théologale, aujourd’hui remplacée par une ronde bosse représentant Henri IV.
A l’origine le premier étage était l’étage noble de la demeure. Au XVIIIe siècle des aménagements modifient entièrement la décoration des pièces et font du rez-de-chaussée l’étage principal du château. Ces transformations se font surtout par la mise en place de boiseries qui, en servant d’isolation, recouvrent les peintures à fresques du XVIIe siècle, en grande partie oeuvres de l’italien Paolo Ricci.
Sauf pour deux petites pièces du rez-de-chaussée, dont l’une a retrouvé ses boiseries d’antan, et l’autre, en cours de restauration, attend une cheminée pour remplacer une de celle qui ont été volée, la remise en état prévoit de supprimer les boiseries et de restituer les peintures italiennes. Le château retrouvera ainsi sa décoration d’origine.
Après un passage dans les sous-sols du château, seuls restent de l’ancienne maison forte, les dianistes quittent Fléchères, en pensant à ceux qui ont entrepris cette restauration et aux nombreuses années encore nécessaires pour achever ce travail qui réclame beaucoup de recherches, de soins et de savoir faire et une mise de fonds importante.
Ont participé à cette excursion :
Mme Martine Altot, Mme Yvonne André, Mme Monique Arino, M. Philippe d’Assier, M. Gérard Aventurier, M. Gabriel Balaÿ, M. Fernand Barrot, M. et Mme Maurice Bayle, M. et Mme Hervé Béal, Mlle Marie Béal, M. et Mme Joseph Beaume, Mme Anne-Marie Berrod, M. et Mme Jean Berthéas, M. et Mme Jean-René Berthet, M. et Mme Michel Bertholon, M. et Mme Mathieu Blanc, M. et Mme Guy Bourquin, M. Jean Bouvier, M. et Mme Laurent Boyer, M. Patrick Briand, M. et Mme Roger Briand, Mlle de Bruignac, M. et Mme Henri Buisson, M. Pascal Caillat, M. et Mme Pierre Cerisier, Mme Joëlle Chalancon, M. et Mme Jean-Claude Champeaux, Mme Rolande Charlat, M. et Mme Maurice Chaslot, M. et Mme Joël Chazal, M. Roger Chazal, M. et Mme André Cheramy, M. Robert Cheramy, M. et Mme Jean Cizeron, M. et Mme François du Colombier, M. et Mme Pierre Dellenbach, M. Yves Delomier, M. et Mme Pierre Demathieu, M. et Mme Auguste Demulsant, Mlle Chantal Descours, M. Michel Desseignes, Mme Jeanine Douplat, M. et Mme Louis Dubanchet, M. et Mme Régis Duboeuf, Mme Danièle Duffeix, Mlle Rebecca Duffeix, M. André Dumas, Mlle Thérèse Eyraud, Mlle Marcelle Favier, M. et Mme Roger Fayard, Mme Marie-Thérèse Fléchet, M. Dominique Forissier, M. et Mme Youenn Gheurbi, Mme A. Gonon, M. et Mme Joseph Goubier, M. et Mme Claudius Guillot, M. Jean Guillot, M. et Mme Maurice Fallet, M. et Mme Francisque Ferret, M. et Mme Jean-Marc Ferret, M. et Mme Noël Gardon, Mme Maryse Giraud, M. et Mme Jean Gonon, M. Raphaël Gonon, Mme Marie Greco, M. et Mme Bernard Grosgeorge, M. Jean Guillaume, M. et Mme Jean-Pierre Gutton, Mme Lise Hildebrand, Mlle Marie-Claire Hugueny, M. Jean-Paul Lafond, Mme Robert de La Fontaine, M. et Mme Paul de La Grange-Sury, M. Henri Lambert, Mlle Paulette Lefebvre, M. et Mme Jean Levet, M. et Mme Jean Malon, M. et Mme Bernard Marion, Mme Josette Martin, M. et Mme Maurice de Meaux, Mme Charlotte Mercier, M. Emile Meunier, M. Cyprien Meynard, M. François Monnot, Mme Jeanne Morvan, Mlle Marie-Rose Moulin, Mlle Gabrielle Mure, M. et Mme Jacques Neyrand, M. et Mme Armand Notter, Mlle. Anne-Philippe Paul, M. et Mme Gérard Paul, M. et Mme Robert Perret, Mlle Simone Pigat, M. et Mme Claude Pionnier, M. et Mme Pierre Pouzeratte, M. Paul Pouzols, M. Philippe Pouzols-Napoléon, M. et Mme René Pralas, M. Paul de Robert, M. Edmond Roche, M. et Mme Serge Romagny, M. Marc Romestaing, M. et Mme Bernard Sabatier, Mme Maryse Seguin, Mme Renée Souvignet-Frécon, M. et Mme Peter Stap, M. et Mme Marcel Thevenon, M. et Mme Pierre Troton, Mme Gabrielle Vanneroy, M. et Mme Robert Van Wolleghem, M. Guy Verdier, M. et Mme Roger Vermorel, M. et Mme Yvon Villemagne, Mme Hélène Villie.
Se sont excusés de ne pouvoir participer à cette journée :
M. André Bary, M. R. de Becdelièvre, M. et Mme Henri Bedoin, M. et Mme Pierre Bernard, Mme Alban de Brosses, Mme Jean Bruel, M. et Mme Maurice Champavère, M. et Mme Roger Colomb, M. Paul Dousson, M. Dominique Eloy, Mme Jacques Gaillard, M. et Mme Paul Gaudiber, M. Stéphane Gerey, M. et Mme François Giroux, M. Stéphane Girtaner, M. J. Gorce, M. et Mme Roger Lienard, Amiral Maridet, M. et Mme Antoine de Meaux, M. E. Palluat de Besset, Mme Andrée Pouzerate, M. Stéphane Prajalas, M. et Mme Olivier de Sugny, Mme Marie-Louise Tricaud, Mme François d’Ussel, M. G. Vial, M. et Mme Jean Vidal, Dr. Philippe Weyne.
Robert Périchon (par Henri Delporte)
Le 2 octobre 1999, de nombreux amis, collègues et élèves ont assisté, derrière ses enfants, aux obsèques de Robert Périchon. Celles-ci avaient lieu à La Bénisson Dieu, où il était né le 2 décembre 1928.
En même temps que celui d’un ami fidèle et d’un collègue attentif, Périchon laisse le souvenir d’un homme de forte personnalité. Archéologue amateur, influencé par la famille Déchelette ainsi que par Marc Larue, il fut amené à quitter l’industrie et à se tourner vers l’enseignement. Conseillé par les directeurs des antiquités de Lyon, le doyen Bruhl et Pierre Quoniam, il soutint en 1967 une thèse sur la céramique peinte celtique et gallo romaine. Dans l’enseignement secondaire puis aux universités de Lyon et de Saint-Etienne, il enseigna l’histoire et plus particulièrement l’archéologie gallo-romaine. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles qui sont conservés et inventoriés dans la bibliothèque de la Diana.
Etrangement et bien qu’il n’eût pas recu de formation pédagogique, il se révéla un excellent professeur, passionnant ses étudiants dont plusieurs ont réalisé d’importants travaux. En même temps, il les emmenait participer aux fouilles qu’il dirigeait. Formé en Périgord aux méthodes de la préhistoire, il appliqua à l’archéologie classique les techniques stratigraphiques que son ami Jean-Jacques Hatt avait utilisées à Strasbourg.
Après les sites roannais (Ecole de Musique, Institut Saint-Joseph) et l’oppidum de Joeuvre, Périchon et ses élèves étendirent leur action au mont Beuvray (Bibracte) et surtout au village celtique d’Aulnat, situé à proximité de l’aéroport et de la base aérienne de Clermont-Ferrand. En collaboration avec une équipe d’archéologues anglais, il y analysa l’organisation et la structure de l’occupation, notamment les foyers et les sépultures. Il travailla aussi en Italie, en Espagne et en Tunisie où il étudia les techniques artisanales de la céramique.
Inspiré par cette sorte de vocation pédagogique, Robert a également été très actif dans le domaine des colloques et dans celui des musées. Il aimait réunir, à la Diana ou ailleurs, des spécialistes qui confrontaient amicalement leurs découvertes et leurs hypothèses ; plusieurs d’entre nous ont ainsi participé aux réunions de céramique qu’il organisait depuis plusieurs années à Saint-Bonnet-les-Oules.
Robert PÉRICHON
1928 – 1999
Quant aux musées, il faut rappeler le rôle majeur qu’il a joué, vers 1960, dans la réorganisation complète du Musée Déchelette de Roanne. Par la suite, il a poursuivi avec talent la transformation du Musée de la Diana, y réalisant de remarquables présentations.
Sans doute favorisée par l’action de la Diana, l’activité archéologique a été, dès la fin du XlXe.siècle, extrêmement brillante dans le département de la Loire, avec les travaux d’E.Brassart, d’A.Chaverondier, de V.Durand, et surtout les exceptionnelles synthèses de Joseph Déchelette. De la nouvelle génération archéologique, développée dans la seconde moitié du XXe.siècle, Robert Périchon demeure, à la fois par ses recherches, par ses publications et par l’influence qu’il a exercée sur de nombreux chercheurs, un représentant très éminent.
BIBLIOGRAPHIE
Robert Périchon a consacré de nombreuses publications à la région du Forez et aux régions voisines. Une liste exhaustive établie par le CNRS en février 1999, peut être consultée à la Diana. J’ai cependant pensé qu’il serait utile de signaler les écrits les plus significatifs de cet archéologue forézien.
CABOTSE J., PÉRICHON R. — Céramiques gauloises et gallo-romaines de Roanne (Loire). Gallia, 29, 1, 1966, p. 29-75, 41 fig., notes bibliogr.
PERROT R., PÉRICHON R.— Nouvelles observations sur des vestiges humains de La Tène à Aulnat. Revue archéologique du centre de la France, 8, 4 (n° 32), 1969, p. 334-358, 8 pl., 5 tabl., notes bibliogr.
PÉRICHON R. — Feurs. Forum Segusiavorum. Saint-Étienne : Centre d’études foréziennes, 1971. 45 p., 6 fig., 3 pl., notes bibliogr. (Centre d’études foréziennes. Thèses et mémoires ; 2).
PÈRICHON R. — Le Gisement protohistorique d’Aulnat. Cahiers d’histoire, 17, 1, 1972, p. 5-17, 4 fig., notes bibliogr.
PÉRICHON R. — Céramique peinte celtique et gallo-romaine en Forez et dans le Massif Central. Roanne: Horvath, 1974. 146 p., 2 fig., 20 pl., notes bibliogr. (Centre d’études foréziennes. Thèses et mémoires: 6).
PÉRICHON R.— L’Age du Fer en Forez : état de la question. In : Archéologie minière : Forez et Massif central : 98e Congrès national des sociétés savantes, Saint-Etienne, 1973, Section d’archéologie et d’histoire de l’art. Paris : Bibliothèque nationale, 1975, p. 279-289, 2 fig. (Actes du 98e congrès national des sociétés savantes. Section d’archéologie et d’histoire de l’art).
PÉRICHON R.— L’Agriculture en Forez dans l’Antiquité gauloise et gallo-romaine. In : La Vie rurale en Forez: paysans d’hier et d’aujourd’hui. Saint-Étienne : Centre d’études foréziennes, 1976, p. 13-34, 3 pl., 3 tabl., notes bibliogr. (Études foréziennes ; 8).
PÉRICHON R. — Un village gaulois en Auvergne : le site protohistorique d’Aulnat. Archéologia, 127,1979, p. 50-61, ill., bibliogr. p. 60.
PÉRICHON R.— Le Site de Clermont-Ferrand-Aulnat: les fouilles de la Grande Borne. In : COLLIS J. (éd.), DUVAL A. (éd.), PÉRICHON R. (éd.).—Le Deuxième Age du Fer en Auvergne et en Forez et ses relations avec les régions voisines : 4e colloque régional annuel consacré à l’Age du Fer en France non-méditerranéenne, Clermont-Ferrand, 1980. Sheffield: Université de Sheffield ; Saint-Etienne: Centre d’études foréziennes, 1983, p.30-47, 8 fig., bibliogr. p.46-47.
COLLIS J. (éd.), DUVAL A. (éd.), PÉRICHON R. (éd.).—Le Deuxième Age du Fer en Auvergne et en Forez et ses relations avec les régions voisines : 4e colloque régional annuel consacré à l’Age du Fer en France non-méditerranéenne, Clermont-Ferrand, 1980. Sheffield : Université de Sheffield ; Saint-Etienne : Centre d’études foréziennes, 1983, 344 p., ill., 8 pl.
PÉRICHON R.—Le Commerce et la Loire au deuxième Age du Fer. Bulletin de la Diana, 55, 3, 1996, p. 223-244, 4 fig., notes bibliogr. ( )
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