BD, Tome V, Antiquités à la Croix-Relogue, commune de Sainte-Foy. – Communication de M. Alphonse de Saint-Pulgent., pages 329 à 331, La Diana, 1890.
Antiquités à la Croix-Relogue, commune de Sainte-Foy. – Communication de M. Alphonse de Saint-Pulgent.
M. de Saint-Pulgent fait la communication suivante :
« Au cours d’une excursion dans les environs de Sainte-Foy-Saint-Sulpice, mon attention et celle de M. de Turge qui m’accompagnait furent attirées par un amoncellement assez considérable de débris de poteries éparses à la surface du sol, et qu’au premier coup d’oeil nous reconnûmes pour des poteries romaines. Le temps ne me permit pas ce jour là de me livrer à un examen plus approfondi des lieux ; mais, à quelque temps de là, j’y retournai avec M. Rochigneux, et des perquisitions minutieuses dans le champ où se trouvaient les débris en question ne nous ont laissé aucun doute sur l’existence en cet endroit d’un ancien établissement ; un amas assez considérable de morceaux de tuiles à rebords dans un des fossés longeant la terre où nous nous trouvions confirmait d’ailleurs notre appréciation.
Les poteries étaient éparpillées en plusieurs points et par paquets dans le champ ; nous avons recueilli un nombre assez considérable d’échantillons différents : tuiles à rebords de diverses terres et épaisseurs, vases usuels (dolium, urnes, cruches, terrines-réchauds, diota) assiettes de formes variées, grands et petits vases à larges rebords. Nous avons aussi rencontré des fragments de poterie samienne, mais nous n’avons point trouvé d’amphores. De même nous avons vainement cherché sur les poteries la trace d’une signature ou d’une marque de fabricant.
La terre où nous avons fait ces découvertes porte le numéro 34, section B, du plan cadastral et est située au lieu dit la Croix-Relogue (1), point culminant d’un étroit plateau qui s’étend au sud-est de Sainte-Foy et sépare cette commune de celle de Clépe. L’endroit était bien choisi pour une habitation : l’ancienne voie romaine de Lyon à Clermont, dont le tracé à l’époque de la confection du cadastre était encore suivi par la route de Saint-Germain-Laval à Feurs, passait là ; le terrain y est peu propre à la culture : on trouve le mâchefer sous une couche arable de 0m 30 seulement d’épaisseur, et le propriétaire actuel du champ ne le met en culture qu’un an sur deux. En outre, le regard jouit là d’une vue étendue et charmante, d’un côté, sur le cours de la Loire et les montagnes du matin, de l’autre, sur les montagnes du soir, avec le Mont d’Uzore et la butte de Montverdun au premier plan.
_______________
(1) Je n’ai pu avoir de renseignements précis sur cette dénomination, mais il est problable qu’elle provient d’une croix érigée jadis sur cet emplacement par un membre de la famille Relogue, anciennement établie dans le pays et qui avait des possessions à Clépé. On voit d’ailleurs aujourd’hui au même endroit une vulgaire croix de bois.
La terre où existent les antiquités signalées par nous occupe l’angle nord-est du carrefour marqué par cette croix, lequel est coté sur la carte de l’État-major à l’altitude de 392 mètres.
_______________
J’ai fait une troisième visite à la Croix-Relogue ; je voulais m’assurer si les terrains avoisinants et notamment ceux situés sur le versant occidental du plateau ne contenaient pas de débris pouvant faire supposer qu’il y avait eu là jadis une agglomération d’habitations. Mais les vestiges que j’ai rencontrés étaient trop rares et surtout trop disséminés pour qu’on puisse en déduire une conclusion probante en faveur de cette hypothèse.
En revanche, j’ai rencontré des débris plus nombreux de poteries au sud de Sainte-Foy, à 2.000 mètres environ de la Croix-Relogue, entre le hameau de Cétéraud et celui de Villedieu, près des bois qui bordent le ruisseau du Gond. Peut-être y avait-il là un autre établissement; cependant je n’ai point aperçu de tuiles à rebords : seules, des fouilles sérieuses pourraient résoudre la question.