BD, Tome VI, Souterrains découverts à Bazourges, commune de Boisset Saint Priest. Communication de M. Elisée Nicolas., pages 110 à 112, La Diana, 1891.
Souterrains découverts à Bazourges, commune de Boisset Saint Priest. Communication de M. Elisée Nicolas.
M. E. Brassart, au nom de M. Elisée Nicolas, fait circuler les plans de souterrains ou clusels découverts à Bazourges, commune de Boisset Saint Priest, et donne lecture de la note suivante.
« En 1865, on voulut nettoyer une source située, au dessus de la ferme de Bazourges. En enlevant la vase, on mit à découvert l’entrée d’un souterrain ayant à son ouverture 0 m 80 de large sur 2 m 50 de hauteur, taillé en pleine argile et voûté seulement à l’entrée. On se borna à le déblayer sur une longueur de 20 mètres et on abandonna les fouilles.
En 1885, je repris les travaux; malheureusement la vase et les débris de nombreux éboulements ne, permettaient pas d’explorer la galerie et de reconnaître l’importance des travaux à exécuter. Il n’existait aucune donnée sur l’origine de ce souterrain. Les avis de plusieurs archéologues étaient très partagés; les uns le faisaient remonter au XVe siècle, d’autres à une époque plus reculée. M. l’ingénieur des mines Laurents, qui a fait à ce sujet un rapport à la préfecture, lui assigna une origine mégalithique.
La galerie se dirige de l’est à l’ouest, sur une longueur de 170 mètres. A cette distance se trouve une bifurcation: une galerie se dirige au nord, dans la direction des ravins de Fontvial; l’autre, galerie (BE du plan) plonge dans la montagne en se dirigeant au sud, elle a une longueur de 180 mètres et s’arrête brusquement; une petite galerie latérale de 6 mètres de long, se dirige à l’est et se trouve à l’extrémité de cette longue galerie.
Plusieurs sondages furent entrepris de l’autre côté de la montagne. Près d’un amoncellement ancien de terre rapportée, une fouille faite dans un point légèrement en contre bas, fit découvrir un ancien puits, carré, non maçonné, coupé à arêtes vives dans l’argile. On en lit le curage; on trouva dans le fond de vieilles planches de sapin pourries, puis à droite et à gauche deux galeries, situées à 5 mètres de profondeur, et se dirigeant l’une à l’ouest vers le fond de la vallée, l’autre à l’est dans la direction de Bazourges. Un nivellement démontra que cette galerie était à 6 mètres au dessus de celle de Bazourges, à 2 m 35 plus bas que le barrage de l’Ozon et que les travaux pourraient être utilisés pour l’irrigation. Les fouilles furent activement conduites. Après avoir trouvé sur la droite deux galeries transversales GK, HI, et fait plusieurs circuits, on fut brusquement arrêté dans un cul de sac N. Les deux souterrains ne communiquaient pas. Ils étaient séparés par une épaisseur de 83 mètres et une différence de niveau de 6 mètres. Une nouvelle galerie a été faite dans cet épais massif, pour réunir les deux souterrains, qui servent actuellement à l’irrigation de la propriété.
Quelle origine assigner à ces souterrains ? Quel but avait on en les creusant ? Le forage a t il été fait au pic ou à la corne ? On n’a trouvé ni outils, ni pics, ni lampes; deux planches de sapin sont tombées en poussière quand on les a mises au jour.
Les travaux sont faits dans l’argile compacte de l’étage supérieur du terrain tertiaire. Les parois et les voûtes sont en général bien conservées, sauf dans les endroits où il y a des sources, qui ont occasionné des éboulements plus ou moins considérables, et où il a été nécessaire de faire des voûtes en maçonnerie.
On signale un souterrain analogue au hameau du Bost, commune de Chenereilles; on prétend qu’il communique avec le château de Chenereilles ».