BD, Tome III, Cachet d’oculiste romain trouvé dans la commune de Saint-Etienne-le-Molard, pages 131 à 133, Montbrison, 1885.
Cachet d’oculiste romain trouvé dans la commune de Saint-Etienne-le-Molard.
M. Eleuthère Brassart dit que le 24 mai dernier, étant allé visiter les fouilles de Saint-Clément avec M. Chaverondier, archiviste du département, et M. Vincent Durand, ils apprirent qu’une petite pierre portant une inscription venait d’être trouvée par un sieur Passelègue, dans une vigne récemment minée en la commune de Saint-Etienne-le-Molard. Ils se mirent immédiatement à la recherche de l’objet signalé et réussirent à on faire l’acquisition.
Le lieu de la découverte est situé au dessus du village des Fangirons, au territoire dit le Grappet. Le village des Fangirons est peu éloigné de l’ancien bourg et château de Jullieu, où toutes les années de nombreux débris romains sont mis au jour par la culture. M. Vincent Durand a décrit quelques unes de ces trouvailles dans les Mémoires de la Diana (T. I, page 105).
La pierre Inscrite dont il s’agit affecte la forme d’une petite baguette quadrangulaire en schiste verdatre assez dur, poli sur toutes ses faces. Ses dimensions sont 0m 032 de. longueur sur 0m 010 de largeur et 0m 006 d’épaisseur.
Sur une des faces de 0m 006 x 0m 032 est gravée avec soin l’inscription suivante :
SEX ANTONIAT
TALI ADCLARITA
(Sexti Antoni(i) Attati ad claritatem).
C’est donc un cachet d’oculiste romain. Il a servi à estampiller un collyre préparé par Sextus Antonius Attalus. Ce nom parait nouveau. Notre éminent confrère, M. héron de Villefosse, a signalé à M. V. Durand, comme portant le même cognomen, un autre oculiste, Titus Julius Attalus, connu par un cachet de In collection de Montigny et cité sous la n° 40 par Grotefend, dans son ouvrage, Die Stempel der roemischen Augenoerzte.
Un membre demande en quoi consistait la profession d’oculiste cItez les Romains et de quelle nature étaient les collyres qu’ils vendaient.
M. Brassart répond que les oculistes (Medicus ocularius) étaient, comme leur nom l’indique, des praticiens spécialement adonnés à la guérison des maladies des yeux. on a supposé qu’un certain nombre d’entre eux étaient ambulants. Les onguents ou collyres qu’ils débitaient en pate solide recevaient l’empreinte d’un cachet faisant connaître leur nom, celui du médicament et le genre d’affection que ce dernier était propre à combattre. Un grand nombre de formules de collyres oculaires nous ont été transmises par les auteurs de l’antiquité (1).
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(1) Voir : Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Sagljo, aux mots Chirurgia et Collyrium. – Bulletin des Antiquaires de France, 1879, page 90 ; 1880, page 250; 1881, pages 109 et 293: 1882, page 233, etc.
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On connaît plusieurs cachets d’oculistes portant la mention ad claritatem, qui s’explique d’elle mème. Celui de Jullieu était l’estampille d’un topique pour l’éclaircissement de la vue. Il était juste qu’il tombât entre les mains de trois myopes portant lunettes.
Echange de publications.
M. le Président lit une lettre du Président de la Société archéologique d’Hippone (Bône, Algérie) demandant I’échange des publications de cette compagnie avec celles de lu Diana. Cet échange est mis aux voix et adopté.
Dons.
M. le comte Rodolphe de Sainte-Colombe offre à la Société un lot de titres relatifs b la seigneurie de Ressis et de Chirassimont (voir Mouvement de la Bibliothèque). La société lui vote des remerciements.
La séance est levée.
Le Président,
Cte Léon de PONCINS.
Le Membre faisant fonction de Secrétaire,
Eleuthère BRASSART.