BD, Tome IV, Peintures murales découvertes dans l’église de Notre Dame de Montbrison. Notes sur cette église tirées des papiers de la Mure. Communications de MM. Vincent Durand et Huguet, pages 227 à 241, Montbrison, 1887.
Peintures murales découvertes dans l’église de Notre Dame de Montbrison. Notes sur cette église tirées des papiers de la Mure. Communications de MM. Vincent Durand et Huguet.
M. Vincent Durand dit que des travaux en cours d’exécution dans l’église de Notre-Dame de Montbrison viennent de mettre à découvert une vaste décoration peinte dans la seconde travée du collatéral droit, au dessus de la place occupée naguère par les fonts baptismaux. Elle consiste en un portique d’ordre dorique soutenu par quatre colonnes cannelées et sans bases, deux à chaque extrémité, et surmonté d’un fronton. La frise est décorée de rosaces alternant avec les triglyphes. De part et d’autre, entre chaque groupe de colonnes, une statue en bronze doré est peinte en trompe-l’oeil. Dans l’état de dégradation de ces figures, il n’est pas aisé de dire quels personnages elles représentent. On croit distinguer, à gauche, une femme tenant un sceptre ou une croix de la main droite, et élevant de la gauche une palme ; à droite, un homme âgé et barbu tenant aussi une hampe difficile à mieux préciser; tous deux sont à demi-vêtus à l’antique : ce sont peut-être des sujets allégoriques. Le style accuse la fin du dernier siècle et l’oeuvre est d’un artiste vulgaire. Cependant, pour livrer un plus vaste champ à son génie, on avait muré la belle fenêtre lancette qui éclaire la travée. Cette fenêtre a heureusement été rouverte depuis : il en résulte que la partie centrale de l’entablement et du fronton peints n’existe plus.
La décoration murale qui vient d’être indiquée, et qui ne mérite pas une plus longue description, servait évidemment de rétable à un des nombreux autels secondaires que l’on voyait jadis dans l’église de Notre-Darne. A en croire dom Renon, Chronique de N.-D., p. 152, et plan, p. 539, cet autel serait celui du Saint-Sépulcre ou de Notre-Dame de Pitié. Mais ailleurs (p. 522 et 528), le même auteur veut qu’à cette place ait existé l’autel de Saint-Denis. Il y aurait un intérêt sérieux à déterminer l’emplacement exact qu’occupaient tous les anciens autels qui, pour la plupart, étaient des titres de prébende, et dont la connaissance servirait à retrouver le lieu de la sépulture d’une foule de personnages connus. Le pavé de Notre-Dame a subi, vers le premier tiers de ce siècle, un remaniement total qui a fait disparaître toutes les plate~tombes qui y étaient encastrées. D’autre part, plusieurs des autels encore subsistants ont changé de vocable. Il en résulte une véritable difficulté de se reconnaître dans les textes où ils sont mentionnés.
La Mure, dans ses notes manuscrites conservées à la bibliothèque de Montbrison, a laissé une liste des autels de Notre-Dame tels qu’ils existaient de son temps. La publication de cotte liste peut servir à compléter et rectifier les indications données par dom Renon dans sa Chronique de Notre – Dame d’Espérance.
Tome 1er, f° 61 v° :
Guy IV dédia l’église à l’instar de Sainte-Marie-Majeure de Rome en l’honneur de la Sainte Vierge et de tous les Saints.
Par cette fondation, il mit le Forez sous la protection de la Vierge. Aussi, le pays a toujours eu une dévotion très grande en cette église, comme se voit par les présents de colliers, chaînes, coeurs d’or et d’argent, et plusieurs offrandes de cire qui se faisaient, ainsi qu’on trouve aux Mémoires des anciens chanoines, avant le pillage de ladite église, ainsi qu’on les y fait à présent. Et [on] voit encore les anciens rayons où lesdits présents étaient appendus, que les huguenots y laissèrent.
Et la dévotion qu’a eu le pays à ladite église paraît assez par le nombre des autels qui y ont été érigés, savoir jusques [à] 25, et le grand nombre de prébendes qui ont [été] fondées à chacun d’iceux, tant par les comtes et comtesses qu’autres particuliers dudit pays, au nombre de plus de cent, quoique, par la rage des huguenots, les titres de la plupart se soient perdus. Et ces autels sont :
Le grand autel, dédié en l’honneur de la Vierge et de saint Vincent, parce que ce fut le jour de ce saint qu’il fut consacré : où est cette ancienne et dévote confrérie de Notre-Dame d’Espérance (1).
L’autel du Saint-Sacrement et de Saint-Clair.
L’autel de Saint-André.
L’autel de Saint-Etienne. Y est enterré Ponce d’Aubigny, de Albiniaco, chevalier, baron de Sal.
L’autel de Saint-Christophe.
L’autel de Sainte-Catherine et de Saint.Roch, où y avait autrefois confrérie dudit saint.
L’autel de Saint-Antoine et de Saint-Claude.
L’autel de Saint-Jean-Baptiste et de Saint-Pancrace.
L’autel de Saint-Jean-l’Evangéliste.
L’autel de Saint-Eustache.
L’autel de Saint-Antoine du clocher.
L’autel de Saint-Sébastien (2), où était autrefois la confrérie des archers.
L’autel de Sainte-Geneviève et Saint-Jacques, où était autrefois la confrérie des pèlerins.
L’autel du Saint-Sépulcre.
L’autel de Saint-Michel.
L’autel de Sainte-Cécile.
L’autel de Sainte-Anne.
L’autel de Sainte-Magdeleine et Saînt-Eloi.
L’autel de Saint-Denys.
L’autel de Sainte-Marguerite.
L’autel du Saint-Esprit.
L’autel de Saint-Mathieu (1b).
L’autel de Notre-Dame-de-Grâce, appelé de la Chanoinie (2b).
L’autel de Saint-Georges (3b).
Et l’autel Sainte-Croix en la tribune.
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(1) « Des deniers de laquelle quatre veuves du lieu sont directrices, et doi… » (Mots biffés).
(2) « Et Sainte-Marthe. » (Mots biffés). Voyez cependant dans le Pouillé publié par dom Renom, Chron., p. .514, l’indication de ce double vocable.
(1b) Selon dom Renon (Chron. de N.D., p. 167, 232), les autels du Saint-Esprit et de Saint-Mathieu étaient respectivement placés à gauche et à droite du jubé.
(2b) « Où est l’ancienne,… » (mots biffés). – Dom Renon (ibid.., p. 167) dit que cet autel était dans le choeur. On y disait les messes d’enterrement qui ne se célébraient point au grand autel (ibid., p. 537). Il est bien à désirer qu’on arrive à déterminer son emplacement d’une manière précise, car cela permettra de reconnaître approximativement le lieu où repose le chanoine Jean-Marie de la Mure, qui, dans son testament du 24 juin 1675, élit sa sépulture « en ladite devotte esglise collegialle Nostre-Dame,… et ce, au devant de la porte de la chappelle qui est nommée de Nostre-Dame de la Chanoinie, en la tombe où… a esté inhumée feue de pieuse memoire damoiselle Jeanne Gayardon dc Grezolles, sa très honorée mère, et messire Jean-Marie de la Mure,… son neveu, et où il a faict poser une pierre, ou couvert de ladicte tombe, avec son nom gravé au dessus d’icelle. » Par le même acte, il lègue au chapitre « un ancien tableau sur du bois « , un triptyque sans doute, « representant la Sainte Vierge montrant le Sauveur aux Roys d’Orient, et, sur deux aix joints à ce tableau, la Sainte Vierge adorant le Sauveur nouveau-né, et les pasteurs le venant adorer : lequel tableau ledit testateur veut être mis et happé dans la muraille de la chapelle de Nostre-Dame de la Chanoinie, despuis le buffet joignant à l’autel. » (Aug. Chaverondier. Notes pour servir à la bibliographie de Jean-Marie de la Mure, p. 16 et 20). Ces détails, et l’ordre suivi ici par la Mure, qui nomme l’autel de Notre-Dame de la Chanoinie immédiatement après celui de Saint-Mathieu et avant celui de 5aint-Georges, me font douter un peu, je l’avoue, qu’il ait été placé dans le choeur lui-même : n’aurait-il point été plutôt adossé à la clôture de ce dernier, à la hauteur de la chapelle actuelle de la Vierge ?
(3b) Cet autel était situé on face de la chapelle actuelle de Saint-André, bâtie sur l’emplacement de l’ancienne salle capitulaire (Dom Renon, Chron., p. 252 et 423).
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Cette énumération de la Mure semble faite dans un ordre méthodique, en partant du choeur, descendant le collatéral droit, remontant celui de gauche, puis redescendant le long de la clôture du choeur pour revenir dans le collatéral droit en passant devant le jubé et notant successivement tous les autels qui se présentaient, à main gauche, dans ce parcours.
S’il n’y a pas d’interversion dans la nomenclature précédente, l’autel remplacé par les fonts baptismaux ne peut guère avoir été celui de Saint-Denys, et ce dernier devrait être plutôt recherché sur le côté opposé du collatéral nord, en redescendant do la chapelle de Sainte-Madeleine, aujourd’hui de Saint-Aubrin. Dans cette hypothèse, il pourrait avoir été appliqué au mur ou à la clôture du choeur.
M. Huguet dit que la liste dont la Société vient d’entendre lecture est un document très important pour la topographie ancienne de Notre-Dame. Il a retrouvé lui-même un curieux document qui mentionne une soixantaine de tombeaux situés dans cette église. La liste de la Mure peut aider beaucoup à en identifier l’emplacement.
Un grand nombre de membres expriment le désir que M.Huguet veuille bien, dans une prochaine séance, donner connaissance à la Société du résultat de ses recherches.
M. Vincent Durand dit que les papiers de la Mure contiennent plusieurs autres notes relatives à l’église de Notre-Dame de Montbrison : les unes, ce semble, inédites, les autres reproduisant, avec des détails nouveaux, des circonstances déjà connues. Voici, textuellement ou par extrait, quelques-unes de ces notes.
BATIMENT ET MOBILIER DE NOTRE-DAME. – ARMOIRIES.
T.1er, f° 113 v° :
La voûte faite en la muraille du choeur du côté de 1’épitre était l’oratoire des comtes et comtesses (1) .
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(1) Il ne s’agit pas ici, comme on pourrait le supposer, du passage ouvert à droite et au fond de l’abside par le doyen Claude de Saint-Marcel, mais d’un réduit pratiqué dans l’épaisseur du mur du choeur et aujourd’hui masqué par le dossier des stalles.
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La grand pierre devant le grand autel était leur sépulcre.
Y a, autour de l’une des vitres du chœur, des carreaux portant de gueules à l’église d’or. Peut-être était-ce les anciennes armes de l’église, ayant les émaux de celles des comtes.
T. 1er, f° 208 v° :
Derrière le piédestal de l’image Notre-Dame d’Espérance de ladite église collégiale de Montbrison, sont les armes dudit duc (Louis II) parties d’avec celles d’Anne Dauphine son épouse. Elles sont relevées en bosse en un écusson remarquable, où celles du duc n’ont que trois fleurs de lis, et celles de son épouse les deux dauphins de Forez et d’Auvergne, tous deux semblants, vifs et flottants, à la queue fourchue, à la bouche ouverte, hors leurs émaux. D’iceux et par icelles parait que le dauphin de Forez est au 1er et 4e quartiers des armes de ladite Anne, et, en bas, la ceinture où est ce mot Espérance : d’où est venu ce nom de Notre-Dame d’Espérance (2).
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(2) Un croquis assez grossier accompagne la description de cet écusson. Cf. Hist. des ducs de Bourbon, t. II, p. 118.
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T. 1er, f° 209 :
Sous ce duc (Louis II de Bourbon), l’an 1377, fut clos de murs le choeur de l’église Notre-Darne de Montbrison (3).
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(3) « Et faite la tribune » (mots biffés) Ce mot de tribune paraît désigner le jubé.
T. 1er, f° 224 :
Il (le duc Charles 1er) portait de Bourbon comme Jean son père. La duchesse son épouse portait pareilles armes que son mari, contreparties de la maison de Bourgogne, qui est un écu écartelé au 1er et 4e quartiers d’azur à 3 fleurs de lis d’or ou semé de fleurs de lis d’or et, pour brisure des armes de France, une bordure componée d’argent et de gueules, qui est de la dernière branche des mêmes ducs de Bourgogne, qui se commence à Philippe de France, quatrième fils du roi Jean, aux 2 et 3, bandé d’or et d’azur de six pièces, à la bordure de gueules, et sur le tout de Flandres, qui est de la première branche des mêmes ducs, qui se commence à Robert de France, fils du roi Robert. Telles armes se voient gravées sur la colonne ou pilier étant au milieu des deux portes du grand portail de l’église Notre-Dame de Montbrison, du côté gauche dudit pilier en entrant, où le quartier des armes de la dernière branche de Bourgogne est semé de fleurs de lis et un écusson sur le tout (1).
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(1) Dans une première rédaction, biffée, la Mure dit que sur le pilier en question, les armes du duc Charles 1er « sont gravées en face et du côté droit, et du côté gauche en entrant y sont gravées celles de son épouse. » (Cf. Hist. des duces de B., t, II, p. 188).
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T. 1er, f° 222 :
Les armes d’Agnès de Bourgogne (femme du duc Charles Ier) sont contreparties à Bourbon sans nombre en la chapelle de Saint-Georges (2).
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(2) dans l’Hist. des ducs de Bourbon, t. II, p 71, la Mure attribue cet écusson à Bonne de Bourgogne. Voir la note de M. Steyert qui le restitue à Agnès.
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T. 1er, f° 229 v° :
Lesdites armes (du duc Jean II de Bourbon) avec ledit collier (de Saint-Michel) sont aussi peintes en deux écussons aux vitres de la chapelle Saint-Michel de l’église Notre-Dame de Montbrison ; en la même église, en celles de la chapelle Saint-Christophe et en celles de la chapelle Saint-Etienne, où l’écusson, outre ledit collier, est environné de la ceinture d’Espérance.
T. 1er, f° 229 :
Jeanne de France (première femme de Jean II)… portait de Bourbon contreparti de France, qui est d’azur à 3 fleurs de lis d’or, 2 et I. Telles armes sont peintes au troisième des quatre écussons de Bourbon peints en la chapelle Saint-Georges de Notre-Dame de Montbrison, aux fleurs de lis sans nombre : faute du peintre.
T. 1er, f° 229 :
Jeanne de Bourbon (troisième femme du duc Jean II)… portait de Bourbon-la-Marche ou Bourbon-Vendôme, qui est de Bourbon, au bâton de gueules chargé de 3 lions d’argent. Telles armes sont en relief en l’écusson qui est au dessus de la quatrième fenêtre du grand clocher de Notre-Dame de Montbrison, du côté de midi.
T. 1er, f° 229 :
Anne de France (femme du duc Pierre II)… portait de même (de Bourbon) contreparti de France. Tel écusson est en la vitre de Saint-Etienne [de] Notre-Dame de Montbrison et sur I’ancien banc des officiants (1).
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(1) Cf. Hist. des d. de Bourbon, t. II, p 500.
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T. 1er, f° 210 v° :
L’inventaire du 7 mars 1540 (1541 n. st.) de notre église porte qu’en plusieurs pièces, tant de l’argenterie que des ornements, était gravée, ouvrée ou peinte, une ceinture a ce mot, Espérance (2).
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(2) Cf. ibid., p. 59.
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T. 1er, f° 252 :
Ce duc (le connétable de Bourbon) portait pour devise un cerf volant avec la ceinture d’Espérance passée au col, comme se voit en un tapis appartenant à nous (3).
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(3) Ces mots, à nous, paraissent se rapporter au chapitre N.-D. A la rigueur, on pourrait supposer qu’ils se rapportent à l’auteur.
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T. 1er, f° 258 :
Le roi Louis XII… retint le porc-épic pour devise. Ce qui se voit au devant d’autel de brocatel qui se met les jours solennels au grand autel de Notre-Dame de Montbrison, où l’on voit les armes de France ayant pour tenants deux porcs- épics, et la lettre L à l’antique couronnée, qui est l’initiale du nom dudit roi.
T. 1er, f° 249 :
Sous ce duc (Pierre II), le roi Louis XII passa au pays, même à Saint-Bonnet (4). Et l’inventaire de notre trésor, du 7 mars 1540 (1541 n .st.) porte que sur le grand poële de drap d’or, se voyaient les armes de France soutenues de deux porcs-épics.
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(4) Probablement en décembre 1499. Cf. Hist .des d. de Bourbon, t, II, p. 453 et 526.
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CLOCHES DE NOTRE-DAME.
T. 1er f° 269 :
Le 15 juillet 1553, fut faite et jetée la cloche de Notre-Dame de Montbrison appellée Marie, pesant 15 quintaux.
T.1er, f° 238 :
Quant à celle qui s’appelle Retour, elle a cette devise :
ad mea signa veni ; recinendas pulsor ad horas,
Inde vocor Reditus : ad mea signa veni (1)
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(1) Cette note est bâtonnée sur le manuscrit, probablement parce que l’auteur ne l’a pas jugée à sa place.
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A en juger par cette légende, la cloche dont il s’agit répétait les heures frappées sur une autre par l’horloge. L’essieu de cette cloche, frappé par la foudre en 1536, faillit communiquer le feu au reste des charpentes :
T. 1er, f° 264 :
Le même jour qu’il (François 1er) arriva, (25 avril 1536), la foudre tomba au clocher, mit le feu au gros:arbre de Retour, dont tout le bois du clocher faillit à brûler.
NOTICE DE LA CONSECRATION DE NOTRE-DAME. 1466.
T. 1er, f° 228 :
Consecrata fuit ecclesia B. Mariae Montisbrisonis die festo B. Giraldi, quae est decima tertia mensis octobris, anno 1466, per reverendissimum Patrem episcopum suffraganeum domini archiepiscopi Lugdunensis, abbatem Bellae Villae, qui ordinavit annuatim celebrari festum dedicationis dictae ecclesiae dominica proxima post festum B. Dionysii. Et tempore dictae consecrationis, existebant dominus Stephanus Gon, decanus, Ludovicus de la Vernade, cantor, Jacobus Robertet, sacrista, Henricus de Cbangy, magister chori, et Joannes Cachibodi, Guillelmus de Vinolz, Florimundus de Forgia, Annemundus Baronati, Anthonius Bretonelli, Petrus Rapailly, Mauricius de Vanis, Joannes Gordini et Joannes Rabinelli, [canonici].
T. 1er, f° 113 v° :
En une autre année, sous ledit fondateur, fut consacrée ladite église le dimanche dans l’octave de la Saint-Denys, et le grand autel le jour Saint-Vincent, selon que porte la tradition de ladite église, qui célèbre à ce jour lesdites consécrations. Notre-Dame d’août et Toussaint sont ses grandes fêtes.
Le premier de ces textes a déjà été publié, mais d’après un texte un peu différent et d’une manière un peu moins complète, par dom Renon, Chronique de N.-D., p. 489 (Cf. p. 146). Quant au second, il renferme une indication erronée en ce qu’il attribue la consécration de l’église aux temps du fondateur : erreur rectifiée par la Mure lui-même (Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, t. II, p.273). Mais il donne encore lieu à une antre difficulté, car si l’église fut réellement consacrée un dimanche, ce ne put être le 13 octobre 1466, fête de saint Géraud, qui cette année-là tomba le lundi. Il faudrait pour mettre d’accord les notes chronologiques de la Mure, reculer la date de la cérémonie dimanche 13 octobre 1465, ou la faire descendre à pareil jour des années 1471 ou 1476. Il est probable que la date de 1466 est la bonne, et que la Mure aura conclu à tort, de ce que l’anniversaire de la consécration de l’église se célébrait un dimanche, que tel était aussi le jour de la semaine où elle avait été solennellement dédiée. Dans l’Histoire des ducs de Bourbon, t. II, p. 275, il se contente de donner la date du 13 octobre 1466, sans préciser autrement le jour.
Le prélat qui fit cette dédicace est Etienne la Chassaigne, consacré suffragant de Lyon, le 11 septembre 1465, pour suppléer dans les fonctions épiscopales l’archevêque élu Charles de Bourbon (Gallia Christiana, t. IV, col. 295). Son titre in partibus, d’après la relation du sacre de Charles de Bourbon, qui eut lieu l’année suivante (Hist.. des ducs de Bourbon, t. II, p. 389), parait avoir été celui d’episcopus Berucensis, sans doute mauvaise transcription pour episcopus Berytensis.
CHARTES DIVERSES CONCERNANT L’ÉGLISE DE NOTRE-DAME.
T.1er, f° 202. – 5 des ides de juin (9 juin) 1393. – Clément VII, pape en Avignon, accorde au doyen de Notre-Dame le pouvoir d’entendre les confessions pendant le carême.
Clemens episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et capitulo ecclesiae Beatae Mariae Montisbrisonis, Lugdunensis dioecesis, salutem et apostolicam benedictionem. Sincerae devotionis affectus, quem ad nos et Romanam geritis Ecclesiam, promeretur ut petitionibus vestris, quantum cum Deo possumus, favorabiliter annuamus. Hinc est quod nos, etc., ut tu, fili decane, quorumcumque ad ecclesiam vestram in quadragesima annuatim venientium, confessionibus eorum diligenter auditis, pro commissis eis debitam absolutionem impendere, et injungere poenitentiam salutarem, nisi forte talia sint propter quae Sedes Apostolica sit merito consulenda, libere et licite va1eas, auctoritate apostolica tenore presentium indulgemus.
Nulli omnino, etc. Datum Avenioni, 5° idus junii, Pontificatus nostri anno quinto decimo. H. BURGENSIS.
Lesdites lettres fulminées par l’official de Lyon le 24 avril 1395.
Pour l’intelligence de cette concession du souverain pontife, il faut se rappeler que l’église de Notre-Dame n’était point paroissiale, et que les pouvoirs spirituels du doyen ne dépassaient pas l’enceinte du cloître.
T. 1er, f° 60 v0, 218 v0 et 223. – 8 des ides de février (6 février) 1423. – Bulle de Martin V portant concession d’indulgences en faveur des bienfaiteurs de Notre-Dame de Montbrison.
… Cum, sicut accepimus, collegiata ecclesia Beatae Mariae villae de Montebrisone, Lugdunensis dioecesis quae per quondam comites de Foresio, ab illustri domo Franciae descendentes fundata sit atque dotata, et inter caeteras collegiatas ecclesias illarum partium insignis extitit ; et tam propter mortalitatem, pestes, et guerrarum turbines, aliasque calamitates passim emersas, quae partes illas diutius afflixerunt, prout affligunt qua scilicet (1) totius villae, qua scilicet partis ecclesiae predictarum combustionem, quae a pauco tempore evenit, dicta ecclesia, quae propter obitum fundatoris ejusdem non est ad sui perfectionem deducta, ex tenuitate facultatum et proventuum ejusdem, in suis aedificiis et structuris absque fidelium suffragiis reparari, et ad perfectionem hujusmodi deduci non possit, Nos cupientes ut ecclesia ipsa a Christi fidelibus Congruis honoribus frequentetur, et ut fideles ipsi eo libentius devotionis causa confluant ad eamdem, et ad reparacionem et conservationem ejusdem manus promptius porrigant adjutrices, etc. Datum Romae, 8° idus februarii.
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(1) Les trois copies de la Mure portent ici et plus loin, qua silicet, ce qui porte à croire que tel était bien le texte de la bulle, au lieu de quam propter, qu’on serait tenté d’y substituer. – Sur la prise de Montbrison par les Anglais et les dommages soufferts à cette occasion par l’église de Notre-Darne, voir l’Hist. des ducs de Bourbon, t. II p. 139, et dom Renon, Chron., p. 130.
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T. 1er, f° 200. – 28 mars 1457. – Concession d’indulgences en faveur des bienfaiteurs de Notre-Dame de Montbrison, par Alain de Coëtivy, cardinal de Sainte-Praxède, évêque d’Avignon, légat du Saint-Siège dans les Gaules.
Alanus, miseratione divina tituli Sanctae Praxedis sacrosanctae R. E. presbyter cardinalis, Avinionensis vulgariter nuncupatus, in regno Franciae caeterisque Galliarum ac eis ad[jacentîbus ?] partibus usque ad Rhenum Apostolicae sedis legatus, un[iversis] fidelibus praesentes litteras inspecturis salutem in Domino.
Dum praecelsa meritorum insignia, quibus Regina coelorum, Virgo Dei Genitrix gloriosa, sedibus praelata sidereis, velut stella matutina, praerutilat, devotae considerationis indagine perscrutamur ; dum etiam intra pectoris arcana revolvimus quod ipsa, ut Mater misericordiae et pietatis, amica humani generis, pro salute fidelium qui delictorum onere praegravantur, sedula exoratrix et pervigil, ad Regem quem genuit intercedit, dignum, quin potius debitum arbitramur, ut ecclesias et loca ecclesiastica in honorem sui nominis instituta gratiosis remissionum impendiis et iudulgentiarum muneribus decoremus. Cum itaque, sicut accepimus, ecclesia Beatae Mariae Montisbrisonis, Lugdunensis dioecesis, in suis structuris et aedificiis reparatione non modica indigere noscatur, ad quam faciendam ipsius ecclesiae propriae non suppetunt facultates, sed Christi fidelium pia suffragia sint ad id plurime opportuna, nos cupientes ut ecclesia ipsa congruis honoribus frequentetur, ac in dictis structuris et aedificiis debite reparetur, pariter et conservetur, nec non fideles ipsi eo libentius devotionis causa confluant ad eamdem, et ad reparationem et conservationem illius manus promptius porrigant adjutrices, quo ex hoc ibidem dono coelestis gratiae uberius conspexerint se refectos, de Omnipotentis Dei misericordia, et beatorum Petri et Pauli apostolorum ejus auctoritate confisi, omnibus eisdem Christi fidelibus vere poenitentibus et confessis qui in Annuntiationis, Assumptionis, Nativitatis, Conceptionis et Purificationis praelibatae Beatae Mariae Virginis festivitatibus ecclesiam ipsam devote visitaverint annuatim, et ad reparationem et conservationem hujusmodi manus porrexerint adjutrices, ut praefertur, singulis videlicet festivitatibus antedictis, auctoritate qua specialiter per litteras apostolicas fungimur in hac parte, unum annum, nostri a cardinalatus officii vigore singulis diebus sabbati per totum annum centum dies, de injunctis eis poenis misericorditer in Domino relaxamus, praesentibus perpetuis temporibus duraturis.
Datum Lugduni, a Nativitate Domini 1457°, die 28a mensis martii, Pontificatus sanctissimi in Christo patris et domini nostri domini Callisti divina providentia Papae III anno secundo.
T. 1er, f° 256 v°’. – 2 novembre 1523, à Lyon. – Lettres de François 1er, par lesquelles il ordonne à son trésorier de Forez d’acquitter exactement ce qui est dû aux doyen et chanoines de Montbrison, pour cause des dons et legs faits par les comtes de Forez à l’église de Notre-Dame.
T. 1er, f° 270. – 154.. (chiffre emporté, peut-être un 7). – Lettres patentes du roi Henri II, par lesquelles il met sous sa protection l’église de Notre-Dame.
T. 1er, f° 301 v°. – 1612. – Lettres patentes du roi Henri IV, par lesquelles il prend sous sa protection l’église de Notre-Dame.
LE VOEU DE VILLE. 1646.
T. 1er, f° 72 :
L’an 1646 et le 2e jour de juillet, fête de la Visitation de Notre-Dame, les habitants de la ville de Montbrison, par la bouche des échevins, ont voué et promis à Dieu et à la Sainte Vierge, de faire annuellement et perpétuellement à pareil jour une procession générale en l’église collégiale de Notre-Dame de ladite ville, laquelle procession partira de ladite église, sortira hors la ville, fera le tour des murailles et puis retournera en ladite église, où sera célébrée la grand’messe.
Ladite année et le même jour, à l’offertoire de la grande messe, en ladite église se présentèrent vertueuses damoiselles Jeanne Rival, femme de Jean d’Escotay, écuyer, sieur de la Pommière, et Jeanne de Grezolles, veuve de François de la Mure, sieur de Bienavant (1), lesquelles offrirent à l’oeuvre et décoration de ladite église, et pour l’ornement de la vénérable image de Notre-Dame d’Espérance, une grande couronne royale à huit branches, avec huit fleurons autour et une grande fleur de lis au dessus, enrichie de quantité de belles perles et d’un grand nombre de pierreries recueillies par leurs soins de plusieurs dames et damoiselles du pays et de la ville et travaillées de leurs mains.
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(1) C’est la mère de Jean-Marie de la Mure. Sur le don fait par elle et par Jeanne Rival, voyez le Bulletin de la Société des Antiquaires de France, 1881, p 158, et dom Renon, Chron., p.254.
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L’année suivante 1647, et le 15 août [lesdites ?] damoiselles ont offert une couronne semblable pour l’image du petit Jésus (I).
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(1) Cette notice a été bâtonnée en croix, peut-être après avoir été transcrite ailleurs.
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La séance est levée.
Le Président,
Cte DE PONCINS.
Le membre faisant fonction de secrétaire,
ELEUTHERE BRASSART.