BD, Tome VI, Le cloître de Montbrison en 1791. – Communication de M. A. Huguet., pages 152 à 205, La Diana, 1892.
Le cloître de Montbrison en 1791. – Communication de M. A. Huguet.
M. Huguet s’exprime ainsi :
Dans la séance de la société de la Diana du 6 octobre 1891, à la suite de la communication faite par M. Rochigneux sur des peintures murales anciennes découvertes dans le galetas de la maison Latour-Durand, contiguë à la salle de la bibliothèque, nous avions indiqué que cet immeuble occupé en 1791 par M. Chaîne, maître des enfants de chœur, et vendu comme bien national, était désigné dans le bref de vente sous la qualification de Maison de la Diana et avait probablement été une annexe de la grande salle capitulaire; nous pensions avoir apporté un renseignement nouveau, mais nous comptions sans notre savant collègue, M. Vincent Durand, qui depuis longtemps nous avait devancé en publiant dans la Revue Forézienne, année 1870, pages 167 à 173, des notes de famille inscrites aux XVIe et XVIIe siècles par Claude Fouyn, ou Fovyn, notaire royal de Forez.
Nous lisons dans ces notes, qui avaient été communiquées par M. Alban Durand, le passage suivant :
Le vingt-cinquiesme octobre 1617 Jehan Fouyn, mon père, est deceddé aagé de 76 ans. Requiescat in pace. Amen.
Et le landemain xxvje dud. moys, mon filz, Anthoine Fouyn, clerjon en l’esglize Nre Dame, est tumbé de la gallerye de la Dyanna, où de present est l’escholle des clerjons, où il y a du moingtz xx piedz d’haulteur. Il s’est fracassé la teste du costé droict : pour raison de quoy il a esté trappanné par Mes Guillaume Beurrien et Charles Bruyère, Mes Chirurgiens, en la presence de Mons r Brutel, medecin. Et a esté tellement pensé qu’avec l’ayde du bon Dieu il est très-bien guery.
Il résulte du registre de famille de Claude Fouyn que, dès 1617, la maison contiguë à notre grande salle de bibliothèque était désignée sous le nom de Dyanna et qu’elle servait d’habitation au maître des enfants de chœur.
A défaut de ces documents écrits, la preuve de cette affectation se trouve dans la présence de nombreux graffitti et de noms d’écoliers couvrant les parois intérieures de la maison et de la porte d’entrée; dans l’existence, au rez de chaussée, au bas du nouvel escalier, de la première phrase d’une hymne à sainte Cécile, tracée sur une large portée en notes très apparentes; elle porte la date de 1682 et devait servir aux exercices de chant des élèves enfants de chœur.
Des lettres patentes d’Henry IV, du mois de décembre 1604, pour l’union d’une chanoinie et prébende de l’église de Notre-Dame de Montbrison à la fabrique de ladite église, précise, croyons-nous, la date de la création, audit chapitre, des fonctions de maître des enfants de chœur, et nous fait connaître également les circonstances de l’extinction d’une des chanoinies. Nous reproduisons ce document qui présente un double intérêt (1).
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(1) Guy du Rousseaud de la Combe, Loix canoniques et bénéficiales, Paris, 1748, p. 129.
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Henry, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre: à tous présens et advenir, salut. Nos chers et bien amez les doyen, chanoines et chapitre de l’Eglise collégiale NotreDame de Montbrison nous ont fait dire et remontrer qu’étant ladite ville capitale de notre pays de Forests, il est décent et convenable que ladite Eglise, qui est de fondation royale, soit bien et dignement desservie, et pour cet effet y avoir mêmement quelques enfans de chœur et un Maître pour les conduire et instruire, à quoi il leur est du tout impossible de satisfaire, pour n’avoir aucuns moyens de fournir à cet entretenement, étant ladite Eglise de si peu de revenu, qu’il n’y a pas seulement pour satisfaire aux charges ordinaires ; ce qu’ayant été reconnu par notre bien amé Messire Balthazar Le Glayne, chanoine de ladite Eglise, et la nécessité qu’il y a d’avoir lesdits enfans de chœur pour la célébration du service divin, ainsi qu’il est requis, meu du zèle et dévotion à ladite Eglise, de laquelle il a toujours désiré la décoration, et même donner moyen qu’elle ne fût dépourvue de personnes si nécessaires comme sont lesdits enfans de chœur, auroit en présence de tous lesdits chanoines capitulairement assemblez, déclaré qu’il se dévètissoit de sa chanoinie et prébende et la remettoit à la fabrique de ladite Eglise, appliquant le revenu d’icelle pour la nourriture et entretenement de quatre enfans de chœur, et d’un Maître pour les conduire et enseigner. Comme de fait il a ladite prébende résignée en nos mains par son procureur suffisamment fondé de lettres de procuration quant à ce, passées pardevant Lionnet, notaire et tabellion, ci avec autres pièces attachées sous le contrescel de notre chancellerie, pour en investir ladite fabrique à l’effet susdit, nous supplians très humblement lesdits exposans leur accorder nos lettres de réunion pour ce nécessaires. A ces causes et désirans de notre part la décoration et dignité de ladite Eglise, aux prières de laquelle, ainsi comme nos prédécesseurs, nous désirons toujours être participans, Nous, de l’avis de notre Conseil, et de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, avons uni et incorporé, unissons et incorporons à la susdite fabrique de l’Eglise de Notre-Dame dudit Montbrison, ladite chanoinie et prébende dont ledit Messire Balthazar Le Glayne, dernier paisible possesseur, étoit pourvu, vacquant à présent par la pure et simple résignation qu’il en a, comme dit est, faite en faveur d’icelle fabrique, et spécialement pour en être le revenu appliqué à la nourriture et entretenement de quatre enfants de chœur, et d’un Maître pour les conduire et enseigner; voulons et nous plaît qu’en ce faisant, ladite chanoinie et prébende demeure éteinte et supprimée, et laquelle par ces présentes nous éteignons et supprimons, sans que d’icelle aucun n’en puisse ci-après être pourvu. Si donnons en mandement à nos amez et féaux les gens tenans notre cour de Parlement à Paris, que ces présentes union et suppression ils fassent enregistrer, et du contenu ci-dessus jouir et user pleinement et paisiblement lesdits exposans, sans y contrevenir ou souffrir y être contrevenu en aucune sorte et manière que ce puisse être : et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons fait mettre notre scel à cesdites présentes, sauf en autre chose notre droit, et l’autruy en toutes.
Donné à Paris au mois de décembre l’an de grâce mil six cens quatre et de notre règne le seizième. Signé HENRY. Et sur le reply, par le Roy, Forget . A côté, Visa, contentor, de Verton. Et scellées sur lacs de soye rouge et verte en cire verte du grand scel.
Registrées, ouï le Procureur général du Roy, pour jouir par les Impetrans de l’effet et contenu en icelles. A Paris, en Parlement, le quinzième jour de janvier, l’an mil six cens cinq. Signé, Du TILLET.
Comme la maison d’escholle des clerjons, chaque demeure a eu sa chronique particulière, qu’il n’est plus possible de reconstituer. Si ce passé doit nous rester inconnu, recherchons du moins, pendant qu’il en est temps encore, quelle était la physionomie du cloître de Notre-Dame de Montbrison aux derniers jours de son existence, alors qu’il avait conservé son homogénéité et son aspect des siècles passés, alors que les remparts et les portes qui enfermaient l’enceinte étaient encore debout. Il nous a paru intéressant de retrouver les maisons des chanoines et prébendiers, de savoir quels étaient les derniers occupants, de pénétrer dans leurs demeures et d’en relever les dispositions et les confins; de montrer enfin ce qu’était le cloître il y a un siècle, au moment où ses habitations et leurs dépendances, confisquées au profit de la nation, allaient être vendues aux enchères et transformées au gré des nouveaux possesseurs.
Les brefs de vente des biens du clergé et des communautés religieuses, déposés dans les greffes des tribunaux des différents districts du département, ont été abandonnés sans classement pendant de longues années ; c’est au regretté M. Chaverondier qu’on doit la réintégration aux archives de la Loire de tout ce qui avait échappé à la destruction (1). Rédigés très sommairement, incomplets souvent dans les désignations d’immeubles, ils nous ont donné cependant de précieuses indications sur des monuments aujourd’hui disparus ou profondément modifiés; ils nous ont aussi fourni les éléments de reconstitution de l’ancien cloître et bien que nous ayons rencontré d’assez nombreuses lacunes pour l’identification de quelques immeubles, il nous a toujours été possible, néanmoins, de les déterminer d’une façon précise, grâce aux indications de confins des maisons ou jardins contigus. C’est donc une étude d’ensemble.
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(1) Archives de la Loire. Série Q. 58-59.
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A l’appui et pour la clarté de nos indications, nous présentons un plan que nous avons dressé avec le concours de M. Rochigneux, le zélé bibliothécaire de la Diana, dont nous avons souvent mis à contribution l’inépuisable complaisance, la justesse d’appréciation et le savoir, pour résoudre certaines difficultés d’attribution; il nous a facilité notre tâche et nous l’en remercions.
Ce plan établi d’après les données d’une carte de 1732, d’un plan minute du cadastre, d’un parcellaire de 1809 et du plan d’alignement de 1819, a été rectifié, après examen des lieux, suivant les indications des brefs de vente des biens nationaux.
Les numéros attribués dans le texte à chaque immeuble identifié correspondent aux numéros du plan ; ils permettront de se rendre compte exactement de la situation des maisons canoniales, des prébendes, de leurs dépendances et des possessions du chapitre comprises dans le quadrilatère formé par la rivière du Vizézy et les remparts de la ville au nord et au midi, par la rue Porcherie (aujourd’hui rue Rivoire) et la rue de Moind à l’ouest et à l’est.
Nous divisons cet ensemble en quatre groupes :
I° Les bords de la rivière
II° Le nord de Notre-Dame
III° La Diana et les remparts
IV° L’ouest de Notre-Dame ou Doyenné
Le cloître était fermé par trois portes :
La porte du pont Notre-Dame, dite porte de Rochefort ( 1) ou du Grand Pont.
La porte du petit pont dit pont Trunel et de la Poncette (2).
La troisième fermait l’entrée du cloître par la rue de Moind, à l’extrémité est du passage, aujourd’hui rue Populus.
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(1) Henry de Rochefort, chanoine, après avoir fait partie du chapitre de Notre-Dame pendant les doyennés de Hugues de Boissonnelles, de Guillaume du Verney et de Nicolas de Montchauvet, parvint lui-même au doyenné de la métropole; il figure sur la liste des comtes de Lyon en 1307. C’est assurément afin de perpétuer sa mémoire qu’on donna son nom à la porte du Grand-Pont.
(2) Trunel du Poyet, XVIe s. – Armes : Bandé de gueules et d’or, au chef d’azur chargé (le trois étourneaux d’argent (P. Gras. Armorial du Forez).
Claude Trunel, conseiller élu pour le roi en l’élection de Forez, avait épousé Jeanne du Verney, fille de Pierre, aussi élu de Forez, et de Catherine de Platon ; devenue veuve, elle se remaria en 1587 avec Melchior Papon, seigneur du Bullion.
Loys Trunel, marchand drapier, marié avec Marie Chambon, appartenait probablement à une branche de la famille de Claude Trunel, élu: la parenté se déduit des actes de baptême des enfants de l’un et de l’autre, dont les parrains et marraines sont les mêmes.
La famille Trunel possédait une maison rue Tupinerie, à l’angle gauche du passage du petit pont, de là, la dénomination de pont Trunel. Cette maison est actuellement habitée par M. Odin qui l’a acquise de M. Némoz-Goutodier. On voit encore, dans une pièce du premier étage, au‑dessus d’une cheminée, le blason des Trunel.
Une demoiselle Poncet habitait en 1791, à gauche de la rue des Prêtres, une maison joignant le petit pont ; c’est à cette circonstance qu’on doit attribuer le nom de pont de la Poncette sous lequel il est encore souvent désigné par les anciens.
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Avant de franchir la porte du Grand-Pont et de pénétrer dans le cloître, jetons un coup d’œil sur un groupe de très anciennes maisons, appartenant au chapitre ou dépendant de prébendes. Elles joignaient au nord la rivière du Vizézy et s’étendaient depuis le pont de Notre-Dame jusqu’à la descente du petit pont. L’espace compris entre ces maisons délabrées et les constructions sises au midi formait un étroit passage, qualifié du nom de rue des Prêtres et se terminait par une voûte supportant un enchevêtrement de chambres, dépendances des immeubles de droite ou de gauche (1).
Nous trouvons dans le registre des délibérations du Directoire du district de Montbrison un avis concernant l’état de dégradation de ces constructions et de cette partie du quai. Il n’est peut‑être pas inutile de le reproduire.
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(1) M. Félix Thiollier, dans son magnifique ouvrage, Le Forez pittoresque, et monumental, donne deux vues de ces vieilles maisons aujourd’hui détruites. (Voir p. 13 et 262).
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SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1791.
Les administrateurs du Directoire du district de Montbrison,
Vu la requête présentée par la municipalité de la ville de Montbrison tendante à ce qu’il soit dressé procès-verbal de l’état et situation du quay qui règne sur la partie méridionale de la rivière du Vizézy qui traverse ladite ville, dont la dégradation peut entraîner dans un bref délai la chute de différentes maisons ayant appartenu au ci-devant chapitre de N.-D. dud. Montbrison ;
2° La délibération du Directoire, du 30 décembre 1790, portant que le procès‑verbal requis serait dressé par MM. les officiers municipaux commis à cet effet, lors duquel ils se feront assister d’un expert qui formeroit en même temps un devis estimatif de la reconstruction à faire, avec explication des matériaux à employer, de leur nature, qualité et valeur et prix de main d’œuvre ;
3° Le procès-verbal fait en conséquence ;
4° Le plan y joint ;
Disent que la réparation du quay dont il s’agit excite à bon droit la sollicitude de la municipalité de Montbrison puisque le passage dans une partie devient chaque jour de plus en plus impraticable et interrompt la communication des citoyens de l’une à l’autre partie de la ville.
Mais cet objet, envisagé sous un autre point de vue, ne sollicite pas moins puissamment la reconstruction du quay dont il s’agit.
En effet, les maisons et bâtiments qui règnent le long du quay entièrement dégradé dépendent du ci-devant chapitre de Montbrison ; si l’on négligeoit ces réparations, il s’en suivroit infailliblement, ou que cela porteroit obstacle à la vente de ces maisons, ou qu’il seroit fait considération de la situation du quay qui les avoisine et sur lequel elles sont assises, pour mettre un prix beaucoup moins considérable, et il en résulteroit une perte considérable pour la nation.
Le terrain qui existe entre ces maisons et la rivière de Vizézy n’avoit environ que neuf à dix pieds de large, cette largeur est infiniment diminuée par la chute des murs qui la soutenoit et qui se dégradent journellement, en sorte qu’il est à craindre que si la masse du terrain est encore diminuée, les maisons ne s’écroulent, n’ayant plus un point d’appui suffisant.
Dans ces circonstances les administrateurs, ouï M. le procureur syndic du district, sont d’avis que les réparations et reconstructions du quay dont il s’agit intéressent la sûreté publique et la conservation des biens déclarés appartenir à la nation, qu’il est aussi urgent que nécessaire d’y procéder sans délais et aussitôt que MM. les administrateurs du département de Rhône-et-Loire auront indiqué les fonds qui doivent être employés à cet objet, à l’effet de quoy led. procès-verbal, plan y joint et la présente délibération leur seront envoyés pour être, le tout, par eux approuvé et reconstruction dont il s’agit ordonnée.
Délibéré et arrêté en Directoire, le 9e février 1791 MEY DE CHALES (1).
Voici, d’après les brefs de vente, la description d ce groupe de maisons aujourd’hui disparu.
ler GROUPE. – LES BORDS DU VIZÉZY.
Il comprenait:
1. – Une maison de la prébende de Boëty (2) dont était titulaire M. Reymond de la Combe, sise en rue des Prêtres, à la descente du grand pont d Notre-Dame, occupée par le sieur Guyot, message et composée au rez de chaussée d’une cuisine où sont deux petits cabinets et d’un bûcher, au ler de deux chambres; joignant à la maison Couavou de matin, à la rue des Prêtres de midi, à la des conte du pont de soir, et à la rivière de bise.
Elle fut adjugée le 8 août 1791, moyennant 3.600 livres au sieur Antoine Clavelloux, avoué au tribunal du district de Montbrison.
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(1) Archives de la Loire, L. 251, 2e reg., f° 48.
(2) Thomas de Boëty fut au nombre des premiers chanoines nommés en 1221 par Rainaud, archevêque de Lyon. Il occupait, comme chantre, la deuxième dignité du chapitre.
Le pouillé des prébendes de Notre-Dame en 1752 mentionne que la prébende de Boëty jouissait d’une maison près du cloître, vers le grand pont ; d’une vigne et d’un pré à Rigaud et enfin de plusieurs redevances à Montbrison Moind, Sury et Saint-Priest-en-Rousset.
Les derniers prébendiers connus sont: M. Dumas, en 1752 Punctis de Cindrieux, en 1760; Raymond de la Combe jusqu’en 1791.
Les fonds sis à Rigaud avaient une contenance de six métérées et joignaient le chemin de Montbrison à l’Olme de bise. Ils ont été adjugés comme biens nationaux, le 9 septembre 1791, à Claude Desportes, boulanger, pour Antoine Fournier, laboureur, demeurant rue Porcherie, moyennant 1.725 livres.
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2. – Manque le bref de vente. Cette maison occupée par Madame veuve Couavoux (1) était limitée de matin par la maison de la prébende de Germanieu, de soir par la maison de la prébende de Boëty, de bise par la rivière de Vizézy, de midi par la rue des Prêtres.
3. – Une maison dépendant de la prébende de Germanieu (2), dont était titulaire M. Pagnon, occupée par le sieur Faure, composée d’une cave, d’une cuisine; au premier étage d’une chambre, d’un cabinet, d’un avancement vers la rivière et au‑dessus d’un grenier ; joignant à une maison du ci‑devant chapitre, occupée par André Néel de matin, à la rue des Prêtres de midi, à la maison de madame veuve Couavoux de soir et à la rivière de Vizézy de bise.
Elle fut adjugée le 8 août 1791 à Antoine Cartal, prêtre, demeurant à Montbrison, moyennant 1.600 livres (3).
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(1) Le sieur Couavoux avait exercé, rue des Prêtres, l’état de potier d’étain.
(2) Pierre de Gerrnanieu, et non de Griminy comme il est nommé par l’abbé Renon dans sa Chronique de, Noire-Dame, p. 11, fut le premier chanoine sacristain du chapitre en 1224. Il avait fondé une commission de messes qui devaient être célébrées tous les jours.
Cette prébende à la collation libre du doyen et du chapitre possédait des revenus à Sury et une maison au cloître, au milieu du quartier qui avoisine la porte dite de Rochefort. (Pouillé des prébendes de N.‑D., 1752).
En 1760, son revenu était de 56 livres.
(3) Antoine Cartal était titulaire de la prébende des Mayernes dont les fonds étaient situés sur les paroisses de Montrond et de Saint-André-le-Puy. Il était également titulaire de la prébende des Ayeux et jouissait, en cette qualité, d’un jardin situé à Montbrison, faubourg et paroisse de la Magdelaine, joignant au chemin tendant de la porte de la Magdelaine à Savigneux de bise, au jardin Mouillaud de midi. (Brefs de vente).
Antoine Cartal était né à Cuzieu, canton de Saint-Galmier, en 1750 , après avoir été vicaire à Charbonnière et à Tassin il vint se fixer à Montbrison. Dépouillé de sa fortune par la séquestration des biens du clergé, il eut l’imprudence de faire entendre des récriminations contre la Convention et les membres du comité de surveillance; dénoncé, mis en état d’arrestation, il fut considéré comme prêtre réfractaire, accusé d’incivisme, conduit à Feurs et traduit devant le tribunal criminel présidé par le citoyen Gracchus Bourgeois. Condamné à mort le 23 floréal an II, il fut exécuté le lendemain.
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4. – Une petite maison du chapitre occupée par André Néel, composée d’un dépôt au rez de chaussée, d’une chambre au premier étage et d’un grenier au-dessus; joignant à une maison du chapitre qui était occupée par Picon fils de matin, à la rue des Prêtres de midi, à la maison de la prébende de Germanieu de soir, et à la rivière de Vizézy de bise.
Elle fut adjugée le 8 août 1791 à Antoine Cartal, prêtre, demeurant à Montbrison, moyennant 800 livres.
5. – Une maison appartenant au chapitre, située rue des Prêtres, ci-devant occupée par le sieur Picon fils, charpentier, composée d’une cave non voûtée, d’une cuisine au-dessus, d’une chambre où est une alcôve et un petit cabinet sur la cuisine, d’un grenier sur la chambre et d’une chambre sur la voûte de la rue des Prêtres ; joignant à la maison de Mlle Poncet et à une maison du chapitre occupée par Mme Gras de matin, à la maison indivise de Mme Souret et de Mme veuve Deprost de midi, à la rue des Prêtres de midi, à une maison du chapitre occupée par Néel de soir, et à la rivière de Vizézy de bise.
Le 18 août 1791, elle fut adjugée à André Fraisse, vigneron, demeurant à Montbrison, moyennant 1.025 livres.
6. – Manque le bref de vente. Cette maison, la dernière du groupe, était occupée par Mlle Poncet, joignait à la rivière de bise, à la rue des Prêtres et à Mme veuve Gras, par la voûte, de midi, à la descente du petit pont de matin, et à la maison occupée par Picon de soir. Une voûte reliait les deux dernières maisons Picon et Poncet à la maison Gras et à celle indivise de Mme Souret et de la veuve Duprost désignées plus loin.
IIme GROUPE. ‑ NORD DE NOTRE-DAME.
Revenant sur nos pas et après avoir pénétré dans l’intérieur du cloître par la porte du grand pont (1) de Notre-Dame, parcourons le groupe de maisons compris entre la rue des Prêtres au Nord, la place du cloître au midi, l’entrée par le petit pont à l’est et la rue du cloître à l’ouest.
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(l) A cette époque, le pont de Notre-Dame était loin d’avoir l’aspect qu’il a de nos jours; plus élevé, étroit, ayant une double pente très rapide, il était d’une traversée difficile et dangereuse. En 1815, le 19 mars, M. Lachèze, maire, proposait en ces termes à la municipalité des travaux d’amélioration: « Je viens, Messieurs, remettre sous vos yeux le projet d’agrandissement du pont de Notre-Dame qui aboutit à l’église paroissiale, dont l’abord des plus étroits et des plus dangereux est impraticable dans les temps de gelées. Vous n’avez pas perdu de vue les accidents arrivés l’hiver dernier à la descente de ce pont, et tous les jours de fête vous êtes témoins de l’encombrement qui existe à la sortie des offices. Il est de notre devoir de songer aux moyens d’arrêter les dangers que courent nos concitoyens…. » – Le projet fut adopté. (Registre des délibérations de la municipalité).
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Ce groupe se composait de neuf maisons.
7. – Une maison appartenant au chapitre de Montbrison, occupée par l’abbé Lafont, prébendier royal de l’église collégiale (1), comprenant au rez de chaussée une cuisine, un petit cuvage, un évier et une petite cour ; au premier étage deux chambres, un grenier. Joignant à la rue et à l’entrée du cloître d’occident, à la rue des Prêtres de septentrion ; ladite maison ayant 22 pieds de roi sur la rue du cloître et 40 sur la rue des Prêtres.
Elle a été adjugée le 8 août 1791 à Jacques Baleydier, dit Chevalier, boulanger à Montbrison, moyennant 3.000 livres.
Cette maison reconstruite appartient aujourd’hui à M. Roux, professeur de musique.
8. – Une maison du chapitre occupée par M. Pirono (2), prêtre prébendier royal, située au cloître et dans la rue des Prêtres, composée d’une salle et d’une chambre au-dessus; d’un évier et d’un cabinet au-dessus ; d’une cuisine et d’une chambre au-dessus ; d’un grenier au-dessus desdits chambres et cabinets ; plus d’une écurie, d’une fenière et d’un hangar sous lequel est une cave. Joignant à une maison du chapitre occupée par M. de Trezette de matin, à la place du cloître de midi, à autre maison du chapitre occupée par la marguillerie de soir et midi, à l’entrée du cloître du côté du grand pont de soir, à la maison occupée par le sieur Lafont, prêtre, de bise et soir, et à la rue des Prêtres de bise.
Cette maison à été adjugée le 8 mai 1791 à Jean-Baptiste Lavague, commissaire feudiste demeurant à Montbrison, moyennant 4.800 livres.
Elle fait aujourd’hui partie de l’immeuble de M. Mournand.
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(1) Il y avait cinq prébendes royales à résidence dont était collateur le roi. Le revenu de chacune d’elles se montait à 127 livres 12 sols. (Etat des prébendes de l’église collégiale, en 1760, publié par M. l’abbé Prajoux dans le Bulletin de la Diana, t. V, p. 246).
Les cinq prébendiers royaux étaient, en 1790, MM. Gardon, Bouchet, Pirono, Lafond et Rollet. (Almanach du Lyonnais).
M. Lafond était né le 25 novembre 1728 ; il était avec M. Bouchet, titulaire de la prébende des Brochely ou Brochety dont était collateur le chapitre.
(2) M. Pirono, prébendier royal, était né le ler septembre 1737; il avait été aumônier du 12e régiment de chasseurs à cheval jusqu’en 17 î9; puis aumônier de l’hôpital militaire de Schlestadt, fonction qu’il exerça pendant quatre ans et qu’il cessa par suite de suppression de l’emploi.
Il devint titulaire de la prébende de Boneval ou Bonaval. D’après le pouillé de 1752 reproduit dans la Chronique de Notre-Dame par l’abbé Renon, p. 532, « le prébendier du sieur Robert de Boneval, juge des terres dépendantes du domaine de l’église Notre-Dame de Montbrison, devait célébrer dans l’église Saint-Pierre de Montbrison, à l’autel Saint-Luc, évangéliste; cette prébende à la collation libre du doyen et du chapitre, avait un petit terrier et un pré au Breuil; autrefois elle jouissait d’une maison dans le quartier Scolarum ». Le 3 octobre 1791 les fonds de la prébende de Boneval sis au Breuil furent vendus comme biens nationaux, moyennant 5.000 livres, à Antoine Couzon, habitant de Montbrison. Ils joignaient le pré de la prébende d’Arthaud Payan et celui de la prébende de Charbonnier. (Brefs de vente).
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9. – Une maison du chapitre composée d’une cave, un cuvage et un bûcher; deux chambres au premier étage et grenier; ledit appartement occupé par le sieur Gonnard, sonneur de cloches du chapitre. Joignant le cloître de midi, la rue allant au cloître d’occident, une maison du chapitre de bise, adjugée le 8 août 1791 à Jacques Baleydier, dit Chevalier, demeurant à Montbrison, moyennant 2,050 livres.
Aujourd’hui partie de la maison de M. Mournand.
10. – Une maison du chapitre occupée par M. de Trezette (1), située au cloître et en la rue des Prêtres ; ladite maison composée d’une salle et d’une chambre au-dessus ; d’une cuisine et d’une chambre au-dessus; de deux dépôts dont l’un sert de caveau, de deux chambres au-dessus et d’un grenier. Joignant à une maison du chapitre occupée par M. Levet, chirurgien, de matin, à la place du cloître de midi, à autre maison du chapitre qui était occupée par le sieur Pirono, prêtre, de soir, et à la rue des Prêtres de bise.
Cette maison a été adjugée le 8 août 1791 à M. Joseph Levet, chirurgien, demeurant à Montbrison, moyennant la somme de 4.600 livres.
Actuellement partie de l’immeuble Mournand.
11. – Manque le bref de vente. Nous voyons par les confins ci-dessus que cette maison appartenant au chapitre et occupée par M. Levet, chirurgien, joignait à la maison de la prébende Marescaly de matin, au cloître de midi, à la maison occupée par M. de Trezette de soir, et à la rue des Prêtres de bise.
La disposition intérieure de cette maison, au moment de sa vente comme propriété nationale en 1791., nous fait défaut, et nous ignorons également quel en fut l’acquéreur. Nous savons seulement que de, 1809 à 1856 elle a appartenu au sieur Claude Peycelon, huissier, ou à ses héritiers; qu’elle passa à cette date, à la fabrique de Notre-Dame qui, après l’avoir démolie et reconstruite pour y établir la manécanterie, renonça à ce projet et la revendit, en 1866, à M. Claude Gonnard, banquier à Montbrison. Elle est toujours la propriété de la famille Gonnard.
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(1) La propriété de Fontberland, aujourd’hui possédée par M. Justin Dusser, appartenait à M. de Trezette. Il a laissé deux filles qui épousèrent les sieurs Barge et Grisard.
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12. – Maison de la prébende de Marescaly (1), dont était titulaire M. Chaîne, composée, a’u rez de chaussée, d’une cuisine ayant ses vues sur la rue des Prêtres de bise, dans l’étendue de 17 pieds de roi, et salle ayant ses vues sur le cloître; deux chambres au premier étage, deux petits cabinets et un grenier au-dessus, de 45 pieds de profondeur, joignant la maison appelée de la Sacristie et celle du sieur Souret, d’orient.
Le 8 août 1791, elle fut adjugée à Antoine Giraud, marchand, demeurant à Montbrison. Le bref de vente ne fait pas mention du prix d’adjudication. Elle appartient aujourd’hui à M. Bayle, limonadier, rue Tupinerie.
13. – Une maison du chapitre occupée par Mme veuve Mauverney (2), composée, au rez de chaussée, d’une cuisine, d’un évier et d’un cabinet; au premier étage de deux chambres et d’un cabinet avec des greniers et galetas au-dessus. Joignant à la place du cloître de matin et de midi; à une maison du chapitre occupée par M. Levet, chirurgien, de soir; à la maison indivise de Mme veuve Deprost et de Mme Souret, et à celle du chapitre occupée par Mme veuve Gras de bise. Elle était désignée sous le nom de maison de la Sacristie, et fut adjugée, le 8 mai 1791, à Jean Arthaud, teinturier, demeurant à Montbrison, pour et au nom de Claude Clavelloux, marchand, demeurant en ladite ville, moyennant 1.900 livres. Cet immeuble appartient aujourd’hui à M. Benoît Tixier, boulanger.
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(1) La prébende de Marescaly (Marescalci) dont était collateur le chapitre de Notre-Dame jouissait d’un revenu de 282 livres (pouillé de 1760). Elle avait été fondée par messire Jean Maréchal. Elle avait une maison devant la porte de l’église qui est ornée de la statue de Notre-Dame de Bon Cœur et aussi un jardin auprès de la porte d’Ecotay, voisin de celui de la prébende Michel Brochety, en outre, plusieurs redevances sur les paroisses de Périgneux et de Savigneux. (Pouillé de 1752, abbé Renon, p. 519).
Le jardin situé au faubourg d’Ecotay joignait au chemin tendant de la ville et de la porte d’Ecotay au Parc ; il fut adjugé le 24 mai 1792, moyennant 1.600 livres, à Claude Boudin, marchand à Montbrison. (Bref de vente).
(2) Presque toutes les maisons de ce groupe communiquaient du cloître à la rue des Prêtres, elles étaient ainsi grevées de nombreuses servitudes. On peut voir encore dans la maison Mauverney, n° 13 du plan, un escalier muré qui donnait accès dans la maison de la veuve Gras et faisait partie de son immeuble sis rue des Prêtres, ce qui explique ses confins au midi sur le cloître.
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14. – Une maison du chapitre, occupée par Mme veuve Gras, située vers la voûte de la rue des Prêtres, composée dans le bas, de deux caveaux et d’un avancement sur la cave indivise de mesdames Souret et Deprost ; au premier étage, d’une cuisine en deux divisions, d’une chambre sur la voûte de la rue des Prêtres et de greniers et galetas au-dessus; joignant à la place du cloître de midi et matin, à une maison du chapitre qui était occupée par Mme veuve Mauverney de midi; à la maison indivise de mesdames veuves Souret et Deprost et à la maison du chapitre qui était occupée par le sieur Picon fils de soir; à la maison de la demoiselle Poncet et à la descente du petit pont de Notre-Dame de bise.
Une cave non voûtée occupée par M. de Bigny, chanoine, située en la rue des Prêtres, vers la voûte, et sous partie de la maison occupée par ladite dame veuve Gras; joignant au caveau occupé par ladite dame veuve Gras de matin, à la cave indivise de Mme Souret et de Mme veuve Deprost de midi et soir et à la rue des Prêtres, passant sous la voûte, de bise.
Le 8 août 1791, cet immeuble fut adjugé à Claude Méjasson, huissier royal, demeurant à Montbrison, moyennant 2.700 livres.
Cette maison reconstruite appartient actuellement à M. Claude Levelut, négociant.
15. – Une maison indivise entre mesdames veuves Souret et Deprost. Manque le bref de vente. Elle était limitée de bise par la rue des Prêtres et la maison Picon, de matin par Mme veuve Gras, de midi par la maison Mauverney et la prébende Marescaly, de soir par la maison de ladite, prébende.
C’est dans la partie de cette maison donnant sur la rue des Prêtres que, le 6 mai 1874, des ouvriers occupés à démolir le mur de façade mirent à découvert un vase de terre contenant environ 200 pièces d’or des XlVe et XVe siècles. M. Henri Gonnard a fait sur cette trouvaille une très intéressante communication qui a été publiée dans le tome Il des Mémoires de la Diana, p. 196 et suivantes. Cette maison est la propriété de la famille Farjot.
IIIème GROUPE. – DIANA ET REMPARTS.
16. – Une maison avec cour et jardin, occupée par M. de Bigny (1) chanoine, ladite maison composée au rez de chaussée d’une salle ou salon à manger, d’une cuisine, d’un évier, d’un petit caveau, d’un bûcher, d’un vestibule, d’une salle de compagnie et d’un hangar dans la cour ; au premier étage d’un cabinet et d’une petite chambre sur la salle ù manger, d’une chambre et garde‑meuble sur la cuisine et sur l’évier, de deux chambres et d’un petit cabinet sur la salle de compagnie et sur le vestibule, avec des greniers au-dessus desdits appartements. Joignant aux bâtiments de M. Dupuy, une rue latrinale entre deux, de matin, à la maison dite de la Diana de midi, à la place du cloître de soir, et à la rivière de Vizézy, un passage entre deux, de bise.
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(1) Sébastien-Suzanne Thoynet de Bigny naquit à Montbrison le 18 janvier 1728. Reçu chanoine sous-diacre le 7 mai 1752, il fut mis en possession le 14 août suivant, M. de Gayardon de Tiranges étant doyen.
La rapide fortune de cette famille commença avec Pierre Thoynet, notaire à Montbrison, marié à Catherine Chauvin, greffier au bailliage en 1664, un des échevins de la ville en 1665, secrétaire de la ville et du chapitre de Notre‑Dame en 1685, de son mariage sont nés deux fils :
Sébastien, l’aîné ; Jean, chef de branche des de Bigny.
Sébastien, conseiller procureur du roi au bailliage, épousa, le 6 février 1685, Elisabeth Paturel, de ce mariage naquit un fils :
Etienne, baptisé le 7 juin 1695, conseiller et procureur du roi en la cour des aides, qui épousa, le 17 mai 1725, Christine Terray, fille d’Antoine, conseiller secrétaire du roi, et de Marianne Dumas. Ce mariage fut célébré en présence de Pierre‑Etienne Terray, abbé commandataire de Belleville, chanoine et chantre de l’église collégiale de Montbrison.
De cette union naquit :
l° Marianne Pierrette-Marie qui, le 26 août 1742, épousa Joseph-François Caze, contrôleur général des finances du royaume au pays de Forez ;
2° Le 20 janvier 1733, Claudine-Catherine qui eut pour parrain Pierre-Etienne Terray, abbé commandataire de Belleville, et épousa le 14 novembre 1752 noble Jacques-Alexis Paulze, fils de noble Balthazard et de Claudine Barjon du Fraisse.
Cinq enfants, nés de ce mariage, ont été baptisés à Montbrison avant le départ de M. Paulze pour Paris où il avait été appelé par son oncle, l’abbé Terray, né à Boën en 1715, ministre d’Etat sous Louis XV et contrôleur général des finances.
Le second fils de Pierre Thoynet, le chef de la branche des Bigny, épousa, à Saint-Etienne, Catherine Alléon, et, en secondes noces, Jeanne-Marie-Espérance de Rivoire du Palais.
Du ler mariage naquit Henry-Joseph, conseiller du roi et lieutenant en l’élection, qui épousa Elisabeth Goulard des Landes de Curraize, fille de François, seigneur de Chalain-le-Comtal, ancien gentilhomme de la vénerie du roi.
De ce mariage naquirent : l°, 14 février 1727, François-Marie ;
2°, 19 janvier 1728, Sébastien-Suzanne, chanoine de l’église collégiale de Montbrison, abbé commandataire du prieuré de Saint-Pierre de Druyes en Tourraine ;
3°, 19 mars 1729, Jacques-Claude-Joseph, capitaine au régiment de Normandie ;
4°, 29 mai 1738, François-Louis, trésorier général des ponts-et-chaussées à Paris. (Extrait des généalogies manuscrites dressées par M. Jean-Pierre Perrier d’après les registres paroissiaux de Montbrison).
Armes: d’or à trois œillets de gueules tigés et feuillés de sinople, au chef d’azur chargé de trois étoiles d’argent. (P. Gras, Armorial du Forez).
En 1788, le chanoine de Bigny, dont la charité était inépuisable, avait versé au bureau de l’Hôtel-Dieu de Montbrison 1.400 livres à valoir sur 3.000 livres pour une fondation de 80 livres destinées à l’acquisition de charbon pour les prisonniers. La Révolution ayant porté une grave atteinte à sa fortune et à sa situation, M. de Bigny réclama et obtint par autorisation du conseil général de la commune du 24 avril 1791 le remboursement des 1.400 livres versées. (Registre des délibérations de la municipalité, f° 187).
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Elle fut adjugée le 8 août 1791 à Claude-Henry Dupuy, ci-devant trésorier de France au bureau des finances de Grenoble, moyennant la somme de 8.500 livres.
Cet immeuble appartient actuellement à Mademoiselle Bérujon.
17. – Une maison du chapitre dite de la Diana avec une cour et occupée par M. Chaîne (1), prêtre, ladite maison composée d’une petite cave, ensuite au rez de chaussée de deux cuisines, d’une boulangerie, d’une salle, d’un salon et d’un bûcher; au premier étage de cinq chambres et d’un petit charnier, ensuite d’un grenier ; joignant aux bâtiments de M. Dupuy, une rue latrinale en partie entre deux, de matin, aux bâtiments et aisances du sieur Farge aussi de matin et par un coin de midi, à la salle de la Diana dite la Grande Diana de midi ; à la place du cloître et aux cour, bâtiments et jardin du chapitre occupés par M. de Bigny, ci-devant chanoine, de bise.
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(1) M. Chaîne, maître des enfants de chœur, était titulaire de la prébende de Marescaly.
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Cette maison fut vendue le 8 août 1791 au sieur Claude-Henry Dupuy, ci-devant trésorier de France au bureau des finances de Grenoble, demeurant ù Montbrison, moyennant 4.300 livres.
Aujourd’hui, propriété communale, elle est une annexe de la Diana. La Société y a établi le musée lapidaire et le dépôt des livres de la bibliothèque de la ville; elle est habitée par le concierge.
18. – Une grande salle appelée de la Diana du chapitre de Notre-Dame de Montbrison, joignant le cloître, de soir; les bâtiments et cour appelés la Diana, dépendant dudit chapitre, de bise ; un jardin et un bâtiment dudit chapitre d’orient et midi.
Cette salle fut vendue le 8 août 1791 à J.-B. Chovot, moyennant la somme de 2.875 livres.
Aujourd’hui elle appartient à la ville, qui en a cédé l’usufruit à la société historique et archéologique du Forez, la Diana.
19. – Une maison avec cour où est un petit parterre, occupée par M, Audelin (1) ci-devant chanoine, située au cloître, joignant à la maison de la prébende de Geoffroy Meycilieu occupée par M. Gardon, prêtre et titulaire de ladite prébende, de matin; à l’entrée du cloître par la rue de Moind, de midi; à la place du cloître, de soir; et à la salle de la Diana, appelée de la grande Diana, de bise ; ladite maison composée d’une cave, d’un dépôt à côté, d’une salle avec deux petits offices, d’une cuisine, d’un évier et d’un dépôt à côté au rez de chaussée; d’une chambre sur le caveau et le dépôt, d’une chambre sur la salle avec deux petits cabinets, d’une chambre sur la cuisine et d’une chambre sur le dépôt, le tout au premier étage, et de deux greniers et d’un galetas sur les chambres; elle est en outre composée d’un bûcher, d’une écurie et d’une fenière.
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(1) Barthélemy Audelin, né le 2 juin 1735, avait été reçu à titre de chanoine sous-diacre, le 29 novembre 1770. Esprit indépendant, entraîné vers les nouvelles idées philosophiques, il avait sans hésitation accepté la Révolution et ses conséquences rendues désastreuses pour le clergé par le décret de l’assemblée nationale du 2 novembre 1789. Lorsque le 24 janvier 1790 le chapitre fut mis en demeure d’avoir à fournir non seulement l’inventaire des ornements et du trésor de la collégiale, mais encore un état général des revenus du chapitre et des revenus particuliers, ces exigences donnèrent lieu à d’énergiques protestations, et à des pétitions de la part du doyen et des chanoines. Le nom de M. Audelin ne figura pas au nombre des signataires ; il s’était séparé de la collégiale, avait accepté la constitution civile du clergé et prêté le serment exigé par la loi.
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Elle fut adjugée le 8 août 1791 à mademoiselle Benoîte Bourboulon, demeurant à Montbrison, moyennant le prix de 8.000 livres.
Elle appartient aujourd’hui à MM. Paul Lebon, employé des contributions indirectes, et Antoine Hébert, tailleur, pour partie.
20. – Une maison et une cour situées au cloître, dépendant de la prébende de Geoffroy (1) Meycilieu, occupée par M. Gardon, prêtre et titulaire de ladite prébende, ladite maison composée d’une cuisine, d’une salle, d’un petit dépôt au rez de chaussée; de deux chambres et d’un petit cabinet au premier étage et d’un galetas au-dessus, plus d’un cuvage et d’une chambre au-dessus, d’un hangar et d’un dépôt au-dessus duquel est une chambre; joignant à la maison de la prébende de la Garde de matin, à l’entrée du cloître du côté de la rue de Moind de midi, à la maison du ci-devant chapitre occupée par M. Audelin, ci-devant chanoine, de soir, et à la cour du sieur Farge de bise.
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(1) « Le prébendier du sieur Geoffroy de Meycilieu doit célébrer trois fois la semaine, à la collation libre du doyen et du chapitre. Cette prébende a une maison et un jardin au cloître, devant la porte de l’autre prébende du sieur Arthaud Payan, dans le quartier du midi, et plusieurs redevances dont fait partie la grange appelée Pompey-Gouttes ». (F. Renon, Pouillé de 1752, p. 526).
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Cette maison fut adjugée le 8 août 1791 à Fleury Gras, demeurant à Montbrison, moyennant la somme de 4.325 livres.
Elle est actuellement la propriété de M. Antonin Gonnard.
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Pierre-Laurent Gardon, né le 8 mai 1748, prébendier royal, jouissait en outre de la prébende de Geoffroy Meycillieu de celle de Trolio qu’il obtint en 1785, après la mort de M. d’Origny, décédé le 15 novembre 1784. Cette nomination donna lieu à une très curieuse contestation entre le chapitre représenté par son doyen et le chanoine Audelin. (Voir abbé F. Renon. Chron. de N.-D., p. 326 et suiv.).
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21. – Manque le bref de vente. La prébende de la Garde (1) possédait dans le passage du cloître conduisant à la rue de Moind aujourd’hui rue Populus, une maison avec jardin, joignant à la prébende de Geoffroy Messilieu de soir, à la cotir du sieur Farge de bise, à l’entrée du cloître par la ruede Moind de midi, aux maisons Grangeneuve et Chabrériat de matin ; cette maison fut vendue comme propriété nationale en 1791 en même temps que les autres immeubles du chapitre et des prébendes; nous ignorons quel en fut l’acquéreur.
Elle appartient aujourd’hui à Mme Surieux et partie aux héritiers Jacquet, boulanger.
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(1) « Le prébendier du sieur de la Garde, chanoine, doit célébrer tous les jours pour les morts. Cette prébende est à la collation libre de messire Puy, de Montbrison. Elle a une maison et un jardin dans le cloître, au soir, près de la maison de la prébende de Geoffroy de Meycilieu, une vigne à Rigaud et plusieurs redevances à Saint-Marcellin. C’est à l’autel et sous le vocable de saint Etienne que ladite prébende a été fondée ». (F. Renon, Pouillé de 1752, p. 525).
Cette prébende possédait en outre de nombreux fonds dans la paroisse de Moind.
Le fondateur, Jacques de la Garde, est décédé le 7 juillet 1286. Sa pierre tombale est incrustée dans un contrefort de l’église, à l’extérieur de l’abside principale.
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22. – Une petite maison appartenant au chapitre, occupée par le sieur Grangeneuve, charpentier, située à l’entrée du cloître du côté de la rue de Moind, composée d’un dépôt au rez de chaussée, d’une chambre au premier étage et d’un grenier ; joignant à la maison Chabrériat, de matin, à l’entrée du cloître par la rue de Moind de midi, au jardin de la prébende de la Garde de soir, et à la maison des héritiers du sieur Chêne, boulanger, de bise.
Le 8 août 1791, elle fut adjugée moyennant 1.075 livres à Annet Chabrériat, sellier à Montbrison.
Cet immeuble en partie reconstruit appartient actuellement aux héritiers Faure.
23. – Manque le bref de vente. Cette maison qui dépendait du chapitre était occupée par le sieur Chabrériat, sellier; elle joignait de matin à la rue de Moind, de soir et bise à la prébende de la Garde, de midi à l’entrée du cloître par la rue de Moind.
Elle fut vendue comme propriété nationale en 1791. Acquéreur inconnu. Cette maison réunie à la précédente appartient aujourd’hui aux héritiers Faure.
24. – Une maison du chapitre occupée par le sieur Vindry (1), perruquier, sise rue de Moind, 12 pieds de face sur la rue, composée d’une boutique et d’une cuisine au rez de chaussée, chambre au-dessus, grenier; joignant à la rue de, Moind de matin, à autre maison du chapitre occupée par le sieur Malécot de midi et matin, à la maison de Chassagneux de midi, à la prébende d’Artaud Payan ou de Lamberton dont est titulaire M Thiers, prêtre, de soir, et à Ventrée du cloître par la rue de Moind de bise.
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(1) En temps ordinaire, la boutique de Philibert Vindry n’était peut-être pas très achalandée, mais pendant la Terreur, an moment où les prisons regorgeaient de détenus, où les arrestations et les exécutions se succédaient avec une terrible rapidité, Vindry devint le barbier des prisons. Il avait là nombreuse clientèle, clients de choix, mais passagers, qui allaient bientôt porter leurs têtes sous le couteau de Jean Faroux, l’exécuteur de la haute justice, sans avoir pu régler leurs comptes avec leur créancier. Nous avons sous les yeux une délibération du Conseil général du district, du ler fructidor an II, qui fait droit à une pétition de Philibert Vindry, réclamant les sommes à lui dues par différents rebelles condamnés ou fugitifs, et ordonne que le montant en sera pris sur le produit de la vente mobilière des débiteurs, au nombre desquels nous voyons figurer:
Chavassieu, avoué |
12
|
livres
|
Bruyère, chanoine |
24
|
id.
|
Punctis de Cindrieux, ex-conseiller |
35
|
id.
|
Portier, procureur |
6
|
id.
|
Jamier, ex-constituant et maire de Montbrison |
37
|
id.
|
Lattard du Chevalard |
63
|
id.
|
Goutorbe, notable |
24
|
id.
|
Souchon, conseiller |
18
|
id.
|
Duguet-Chantemerle, clerc d’avoué |
12
|
id.
|
etc., etc., tous tombés sous le glaive de la loi, autrement dit guillotinés !
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Cette maison, qui avait été estimée 900 livres par les experts en 1791, a été réunie pour la vente par adjudication à la maison suivante. Elle est maintenant la propriété de M. Rouffaux, cordier.
25. – Une maison du chapitre située rue de Moind, occupée par le sieur Malécot, avant 12 pieds de face dans le bas, sur la rue, composée d,une, boutique au rez de chaussée, d’une chambre an premier laquelle s’étend tant sur ladite boutique que sur la totalité de la boutique occupée par le sieur Vindry, et d’un grenier au-dessus de ladite chambre ; joignant à la rue de Moind de matin, à la maison du sieur Chassagneux de midi et soir, et à autre maison du ci-devant chapitre occupée par le sieur Vindry de soir et bise.
Ces deux maisons réunies, nos 24 et 25, furent adjugées, le 8 août 1791, à Philibert Vindry, perruquier à Montbrison, moyennant 5.400 livres.
Cette dernière maison appartient aujourd’hui aux héritiers Faure.
26. – Manque le bref de vente. Cette maison du chapitre occupée par le sieur Chassagneux, joignait de matin à la rue de Moind, de midi au jardin de la prébende des Manilliers, de midi à la maison occupée par le sieur Giraudier, de bise à la maison Malécot et à la prébende d’Arthaud Payan dont était titulaire M. Thiers, prêtre.
Adjudicataire inconnu. Cet immeuble appartient en ce moment à M. Damond-Tuyet.
27. – Maison du chapitre occupée par le sieur Giraudier, joignant de midi la maison de la prébende des Manilliers, de matin la rue de Moind, de bise la maison Chassagneux, de soir jardin de la prébende des Manilliers. Adjudicataire de la vente de 1791 inconnu. Cette maison appartient actuellement à la famille Montet.
28. – Maison, cour et jardin contigu, dépendant de la prébende des Manilliers (1) dont était titulaire M. Nabonnand, curé d’Amions, occupée par le sieur Roux, boulanger, située rue de Moind; ladite maison, ayant 16 pieds de face sur la rue, est composée de deux pièces au rez de chaussée, de deux chambres au premier étage et de deux pièces servant de grenier au deuxième. Un jardin ayant un tiers de cartonnée.
Cette maison joignait de matin la rue de Moind; de soir jardin de la prébende des Manilliers; de bise la maison occupée par le sieur Giraudier, et de midi les remparts de la ville. Elle fut adjugée, le 23 mai 1791, au sieur Joseph Roux, boulanger à Montbrison, moyennant la somme de 5.075 livres. C’est aujourd’hui la maison Chaffanjon.
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(1) Parlant des rapides fortunes au XIIIe siècle par les plus humbles serviteurs de l’église, Pierre Gras, dans des notes manuscrites, dit :
« Il y avait naturellement un clocher provisoire adapté à la construction inachevée de Notre-Dame. Le Manillier ou tireur de cordes, comme on disait encore au dernier siècle, devint la souche d’une des plus honorables et des plus riches familles bourgeoises de Montbrison, qui conserva le surnom professionnel de son auteur et put, deux siècles plus tard, se bâtir une chapelle dans l’église Notre-Dame, à l’instar des plus grands seigneurs. Dame Valentine Manillier était au XVe siècle veuve de Jean de Berri, châtelain de Montbrison, et Isabelle Manillier fut mariée avant 1450 à François Paparin ».
« Jacques Manillier, prêtre, a fondé cette prébende par testament le ler novembre 1451.
« Le prébendier a une maison dans le quartier de Moind, près la porte de la ville, de plus un jardin contigu à ceux des prébendes Arthaud Payan, enfin un pré à Rigaud et un autre à Foris ». (F. Renon, Chron. de N.-D , p. 524).
Dans l’état des prébendes publié dans le Bulletin de la Diana, t. V, p. 346, M. l’abbé Prajoux indique que la prébende des Manilliers, dont le service se faisait dans la chapelle des Paparins, jouissait de 141 livres de revenu annuel et en donne le détail.
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29. – Maison et jardin de, la prébende d’Arthaud Payan (1) ou de Lamberton occupés par M. Thiers, prêtre et titulaire de ladite prébende ; ladite maison avec jardin, composée d’une salle, d’une cuisine, d’un dépôt et d’un petit caveau au rez de chaussée; de trois chambres au premier étage et d’un grenier au-dessus; joignant à une maison du ci-devant chapitre occupée par le sieur Vindry, perruquier, et à la maison du sieur Chassagnieux de matin; à la maison du sieur Giraudier et au jardin de la prébende des Manilliers der et à l’entrée du cloître par la rue de Moind de bise.
Cet immeuble fut adjugé, le 10 juin 1771, au sieur Jean Deffont, marchand-fripier à Montbrison, moyennant 6.600 livres; il appartient actuellement à M. Morin.
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(1) Jean de Charbonnières étant doyen, le chanoine Arthaud Payan exerçait la judicature au pays de Forez. Par une clause de son testament daté de 1370, il a « institué et ordonné de tous ses biens immeubles qu’il a à Montbrison et des rentes qu’il a autour, desquels il n’a autrement ordonné et ordonnera, deux prébendes en l’église Notre-Dame de Montbrison, serviables à perpétuité, en cas que MM. du Chapitre veulent permettre icelles être servies en ladite église, sinon en son honneur à la Sauveté; desquelles deux prébendes une à Jean Payan son frère et l’autre à Jean, fils de Jean Dumond, son neveu». (F. Renon, Chron. N.-D., p. 92).
« Le prébendier du sieur Arthaud Payan, maître de chœur et juge de Forez, célèbre 4 fois la semaine à l’autel de Saint-Antoine des Manilliers. Il a une maison au cloître près de l’entrée par le quartier de Moind, au soir attenant au jardin d’une autre prébende dudit fondateur». (Ibid., p. 519). En 1791 MM. Thiers et Gontard étaient titulaires des deux prébendes.
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30. – Une maison et un jardin dépendant de la deuxième prébende d’Arthaud Payan ou de Lamberton dont est titulaire M. Gontard ; à la suite du jardin est un dépôt ou hangar; ladite maison est composée d’une cuisine au rez de chaussée, d’une chambre au premier et d’un grenier au-dessus; joignant à un jardin d’autre prébende appelée d’Arthaud Payan ou de Lamberton dont est titulaire M. Thiers, prêtre, de matin ; au jardin d’une prébende appelée des Manilliers, occupée et acquise par le sieur Roux, boulanger, de midi et matin; aux murs de ville de midi; au jardin du chapitre occupé par le sieur Chovot de soir, et à l’entrée du cloître par la rue de Moind de bise; ladite maison occupée par le sieur Picon père, charpentier.
Le 8 août 1791, cet immeuble fut adjugé à Marie-Anne Grozellier, veuve Despomeys, moyennant 2.325 livres. Sa surface est occupée aujourd’hui par les maisons qui appartiennent à MM. Chauve, pharmacien, Dubruc et Pressat-Hébrard.
31. – Un jardin avec une tour, occupé par le sieur Chovot, aubergiste. Ledit jardin appartenant au chapitre (1), contenant une cartonnée de mille pas carrés de trois pieds, joignant aux bâtiments et jardin de la prébende d’Arthaud Payan ou de Lamberton dont est titulaire le sieur Clontard de matin ; aux murs de la ville de midi; aux bûcher et jardin du ci‑devant chapitre occupés par M. Paulze, ci-devant chanoine, de soir; à une maison de la prébende de Salvetate dont est titulaire M. Morel, aussi de soir, et à l’entrée du cloître par la rue de Moind de bise.
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(1) Bien que désigné dans le bref de vente comme appartenant au chapitre, ce jardin faisait partie de la prébende de Jean Pizay, de Chandieu. Dans le pouillé de 1752 nous voyons que cette prébende possédait un jardin au cloître près de la maison d’un prébendier d’Arthaud Payan, et d’autre part qu’elle se limitait à la prébende de Salvetate. Elle était à la collation libre de messires de Cremeaux et d’Antragues.
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Ce jardin fut vendu aux enchères le 8 août 1791 et adjugé à madame Marie-Anne Grozellier, épouse de M. André-François Martin Despomeys, ci-devant conseiller au siège de Montbrison, y demeurant, moyennant la somme de 2.550 livres.
L’emplacement de ce jardin est actuellement occupé par les maisons Bertholon-Pallandre, héritiers Faure, et par la rue Florimond-Robertet (autrefois rue des Quatre-Voisins).
32. – Une petite maison de la prébende de Salvetate (1), sise au cloître, composée d’un dépôt, d’une chambre et d’un grenier, occupée par M. Morel, titulaire de ladite prébende, joignant à un jardin du ci-devant chapitre occupé par le sieur Chovot de matin, à autre jardin du chapitre occupé par le sieur Paulze, ci-devant chanoine, de midi, à une maison d’autre prébende appelée de Salvetate dont est titulaire le sieur Bertholin de soir, et à la place du cloître, de bise.
Aujourd’hui maison Roche.
Elle avait été estimée 80 livres par les experts et a été réunie, pour l’adjudication, à la maison suivante.
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(1) Ponce de la Sauveté fut un des douze premiers chanoines nommés en 1224, lors de l’institution du Chapitre. Il fonda deux prébendes à la collation libre du doyen et du chapitre.
« Cette prébende a quelques petites maisons au cloître, auprès du jardin de la prébende de Jean de Chandieu et plusieurs redevances communes en divers lieux de Roche, de Saint-Marcellin à Peu-Marcel. Elle fournit aussi à chaque prébendier deux journalées de vigne à Rigaud, et à tous deux ensemble la moitié d’une dîme à Planchaz, sur la paroisse de Saint-Bonnet-le-Courreau; de plus ils prélèvent sur l’autre demi-dîme que possède maître François Dueloux, chacun six bichets de beau froment, selon l’aimée, mesure secousse ». (Pouillé de 1752).
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33. – Une maison d’autre prébende de Salvetate dont est titulaire M. Bertholin, prêtre, sise au cloître, composée d’un dépôt, d’une chambre et d’un grenier, joignant à une maison d’autre prébende aussi appelée de Salvetate dont est; titulaire M. Morel, prêtre, de matin, aux maison et jardin du chapitre occupé par M. Paulze, ci‑devant chanoine, de midi et soir, et à la place du cloître de bise.
Ces deux maisons ont été adjugées, en un seul lot, le 8 août 189t, à Louis Escoffier, demeurant à Montbrison, moyennant la somme de 2.100 livres.
Cette dernière maison fait aujourd’hui partie de l’immeuble Guichard.
34. – Une maison du chapitre occupée par M. Paulze (1), chanoine, ayant deux entrées, composée d’une cuisine, d’une salle de compagnie, d’une salle à manger où est un petit office et un buffet, d’un petit dépôt, d’un cabinet ou charnier, d’un petit évier au rez de chaussée ; de trois chambres avec chacune un cabinet ou garde-meubles et d’un cabinet ou petite chambre au premier étage ; une cave et un grenier à blé au-dessus ; un dépôt et une écurie sur lesquels est une fenière ; un hangar et un bûcher; et enfin un jardin dans lequel est un puits. Joignant à la maison de la prébende de Salvetate dont est titulaire M. Bertholin, prêtre, de matin et de bise ; à autre maison de la prébende de Salvetate dont est titulaire M. Morel, prêtre, de bise ; à un jardin du chapitre occupé par le sieur Chovot, de matin ; aux murs de la ville de midi; aux jardin et bâtiments du chapitre occupés par M. Reymond, ci-devant chanoine, de soir ; et à la place du cloître de bise.
Cette maison fut adjugée le 8 août 1791 à Romain-Gaspard Michel, curé de la paroisse de Saint-Laurent-la-Conche, moyennant la somme de 9.150 livres.
Elle appartient aujourd’hui à M. Guichard.
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(1) Paulze d’Yvoy. Blason : d’argent au chevron de gueules accompagné de trois serres d’aigles d’azur (P. Gras, Armorial du Forez).
A la mort du chanoine Puy, décédé le Il mars 1761, M. Alexis Paulze entra dans le Chapitre ; il était alors âgé de 29 ans.
Le chanoine Paulze était titulaire de la prébende des Cussonnets, dont les fonds étaient situés sur la paroisse d’Estivareilles.
Le 7 septembre 1792, la municipalité de Montbrison délivrait, sur sa demande, au citoyen Alexis Paulze, prêtre, ci-devant chanoine du Chapitre, domicilié alternativement à, Montbrison et dans sa famille au Pontempérat, un laissez-passer pour se rendre à Lyon. Il y arriva en pleine effervescence révolutionnaire; des prêtres, des officiers furent massacrés devant ses yeux et fou de terreur il sollicita de la municipalité lyonnaise et obtint, le 10 septembre, un laissez-passer pour la Savoie.
Une fois en sûreté, l’esprit moins troublé, il réfléchit que sa fuite pourrait le faire considérer comme émigré et le 16 septembre il écrivit à la municipalité de Montbrison pour protester contre toute intention d’émigration, racontant naïvement toute son épouvante et manifestant le désir de revenir dans sa patrie aussitôt que les circonstances seraient favorables.
Il ne tarda pas à se mettre en route, mais exténué de fatigues, malade, après être resté trois semaines dans l’impossibilité de continuer son chemin, ainsi qu’il le fit constater par un certificat de médecin, il ne parvint à rentrer en France que le 25 novembre.
Malgré ce retour, la municipalité de Montbrison le dénonça comme émigré au directoire du district et aux administrateurs du département.
M. Paulze, informé, s’empressa de protester contre l’accusation dont il était l’objet et fournit toutes les explications qui pouvaient être favorables à sa défense.
Le 8 décembre 1792, le directoire du district tenant compte de la panique à laquelle avait obéi M. Paulze, de son âge et des circonstances qui avaient retardé son retour, accueillit favorablement sa pétition. Mais dans sa séance du 15 mars 1793, l’administration du directoire du département, appelée à ratifier cette décision, considéra, au contraire, qu’en quittant volontairement le territoire de la République le sieur Paulze avait contrevenu aux lois; que le passeport délivré par la municipalité de Lyon avait été donné abusivement par les commissaires en contravention de la loi du 28 juillet 1792, déclara Paulze émigré et ordonna que ses biens, meubles et immeubles seraient séquestrés et vendus sans aucun délai.
Les scellés furent apposés, le 17 avril 1793, dans le domicile qu’il occupait au cloître, en présence des citoyens Hugues Barjon, administrateur du directoire du district, et Thomas Chabrériat, officier municipal, requis en conformité de la loi.
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35. – Une maison du chapitre avec cour, jardin et une tour, occupés par M. Reymond (1), ci-devant chanoine; ladite maison composée au rez de chaussée d’une salle de compagnie, d’une chambre à coucher, d’un cabinet à côté, d’une salle à manger, d’une cuisine, d’un évier, d’un bûcher, d’un caveau, d’une petite cuisine, d’une cave et d’un cabinet dans la cour servant de juchoir ; au premier étage de sept chambres et deux cabinets et au-dessus de partie desdites chambres de deux greniers avec des galetas ; joignant aux bâtiments et jardin occupés par M. Paulze, chanoine, de matin, aux murs de ville, de midi, aux bâtiments et jardin occupés par M. Sauvade, ci-devant chanoine, de soir, et à la place du cloître de bise.
Le 8 août 1791 elle fut adjugée à M. Claude-Henry Dupuy, moyennant la somme de 9.750 livres.
Elle est aujourd’hui occupée par la cure de la paroisse de Notre-Dame et appartient à la ville.
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(1) Armand Chappuis de la Goutte, chanoine-chantre, étant décédé le 22 septembre 1768, M. Reymond de la Combe lui succéda dans la même dignité.
La famille Reymond était représentée à Montbrison dès le XIVe siècle. Elle s’est divisée en deux branches : Reymond du Bouchet et Reymond de la Goutte.
« Elle a fourni un chanoine comte de Lyon en 1335, des conseillers au bailliage et des chanoines au chapitre de Montbrison au XVIIIe siècle : l’un d’eux, Reymond de la Goutte, était très versé dans l’histoire de notre province, l’autre, Jean-Marie-Tristan Reymond, était chanoine-chantre, deuxième dignité du chapitre. Il est mort vers 1820 laissant le souvenir d’un homme de beaucoup d’esprit ». (A Broutin, Notices historiques sur les familles nobles du Forez).
Obligé de fournir au Directoire du district, comme tous les membres du chapitre, un état de ses revenus particuliers, il déclare le 30 octobre 1790 « qu’il est âgé d’environ 52 ans, qu’il a l’honneur d’être chanoine et chantre, seconde dignité du chapitre royal de Notre-Dame de Montbrison, qu’en cette qualité il possède la prébende de Boëty fondée dans l’église de son chapitre, des biens patrimoniaux du premier chanoine et chantre de cette église de ce nom, qu’il en a été pourvu au mois d’octobre 1787 ».
Le chanoine Reymond de la Combe refusa d’adhérer à la constitution civile du clergé et émigra pour échapper à la déportation ou à la mort.
La maison qu’avait occupé le chanoine Reymond fut acquise par la ville en 1826 pour servir de presbytère à la paroisse de Notre-Dame. Elle fut vendue par les mariés Guidan et Goyet moyennant la somme de 9.500 fr., acte reçu Me Désarnaud le 30 mai 1826.
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36. – Une maison du chapitre occupée par M. Sauvade (1), ci-devant chanoine, composée d’une salle, d’une petite cuisine, et d’un cabinet au rez de chaussée; de deux chambres et de trois cabinets au premier étage; un petit jardin, deux hangars, une cave et un bûcher au-dessus, grenier au-dessus du dépôt. Joignant à la maison et au jardin du chapitre occupés par M. Reymond de matin, aux murs de ville de midi, au parterre du doyenné de soir, et à la place du cloître de bise.
Cette maison fut adjugée le 8 août 1791 à André Vial, demeurant à Montbrîson, moyennant la somme de 6.000 livres.
Cette maison appartient aujourd’hui à Mme Martin et l’emplacement des servitudes et du jardin est occupé par les maisons Crépet, Champ, Lhote et par la voie publique.
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(1) Sauvade, (le Perret, Saint-Cyr-les-Vignes, le Piney, Estaing, le Montecaux (Salt-en-Donzy): De sable à une montagne de six coupeaux d’où sort à dextre un lévrier d’argent, la tête contournée vers un soleil d’or mouvant du franc canton senestre, au chef cousu d’azur chargé de trois étoiles d’argent. (P. Gras. Armorial du Forez).
Le 29 mars 1786, le titre de chanoine sacristain avait été conféré à noble Jean-François Reymond de Colonia, écuyer, pensionnaire du roi, protonotaire apostolique et docteur en théologie. Cette fonction étant devenue vacante par la démission du titulaire, M. Marc Sauvade fut, par promotion royale du 26 du mois d’août 1787, appelé à remplacer M. Reymond de Colonia.
Le nouveau chanoine était né en 1756 et était âgé de 31 ans. Il émigra, ne voulant pas prêter le serment constitutionnel exigé par la loi du 26 avril 1792.
Le 12 thermidor an II, le conseil général du district, se conformant à un arrêté du représentant du peuple Reverchon, mettait en réquisition les presses du citoyen Magnien, pour l’impression d’urgence de la loi sur le maximum et décidait que l’imprimerie serait établie dans la maison ayant appartenu au rebelle Sauvade, dit du Perret, située place du Temple (place du cloître), et qu’il serait, dès le lendemain, procédé à la vente, au profit de la nation, des meubles et effets mobiliers.
Cette maison étant encore occupée par une dame Sauvade, parente du chanoine, l’arrêté ajoutait que la femme Sauvade serait tenue de déguerpir de suite et autorisée à aller habiter dans la partie de la maison nationale ayant appartenu au rebelle de Meaux, appelée l’Hermitage, en payant le prix de location entre les mains du receveur des revenus nationaux.
La présence de femmes parentes ou domestiques dans les maisons sises à l’intérieur du cloître n’avait rien d’anormal. Les statuts et règlements remis, en 1238, par Guy IV aux chanoines de la collégiale ne contenaient aucune interdiction à cet égard ; il est dit seulement: « Art. 1er. Ce que nous voulons surtout, c’est que les chanoines et autres clercs n’aient point chez eux, ni ailleurs, de femmes suspectes qui puissent faire surgir contre eux quelque soupçon ».
Les maisons du cloître louées par le chapitre pouvaient être habitées par des femmes, ainsi que nous le constatons dans une répartition de l’impôt en 1790 et dans les brefs de vente de 1791. Les prêtres à résidence usaient donc d’un droit incontesté en co-habitant avec les membres de leur famille.
Un frère du chanoine Sauvade avait contracté mariage avec Mlle de la Pierre de Saint‑Hilaire ; les époux ayant divorcé, M. Sauvade se remaria avec Mlle Souchon et sa femme, de son côté, épousa un sieur Durand Monistrol de Saint-Bonnet-le-Château.
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IVe GROUPE. – OUEST DE NOTRE-DAME, OU DU DOYENNÉ.
37. – La première maison de ce groupe était le Doyenné, l’habitation, en 1791, de M. Jean-Guy du Bessey de Contenson (1), trente-huitième et dernier doyen du chapitre de Notre-Dame de Montbrison, demeure spacieuse, confortable, bien en rapport avec la haute dignité qu’il exerçait et qui le mettait en relations fréquentes avec les pouvoirs judiciaires, administratifs, et les représentants des grandes familles dé la province. En voici la description d’après les brefs de vente des biens nationaux :
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(1) Du Bessey, (Contenson, Villechaize, Praix, Malleval, XVIle et XVIIIe s.) : d’azur à la croix d’argent, chargée de cinq losanges d’azur. (P. Gras, Armorial du Forez).
Jean-Guy du Bessey de Contenson, originaire de Roanne. né en 1725, docteur en Sorbonne et membre de la maison et société de Navarre, n’avait que 29 ans lorsqu’il fut appelé à la dignité de doyen. Son acte de réception est du 13 juin 1759.
Le 29 novembre 1789, l’Assemblée décrétait que les biens du clergé seraient mis à la disposition de la nation et le 24 janvier 1790, M. Paulze, chanoine syndic du chapitre, fournissait au directoire du district l’inventaire du trésor de la collégiale, ainsi que l’état des biens, revenus et charges du chapitre.
Le 12 juillet 1790, un décret supprimait les chapitres, abbayes, prébendes, chapelles et bénéfices, et le 28 octobre de la même année les membres du chapitre de Notre-Dame étaient sommés de présenter un état de leurs revenus particuliers.
Un mois après, le 26 novembre, le clergé de la collégiale de Notre-Dame de Montbrison, extraordinairement assemblé par M. de Contenson, rédigeait et adressait au directoire du district un écrit dans lequel il sollicitait la liberté de fréquenter l’église, d’y célébrer les offices et d’y acquitter les fondations. Il se déclarait prêt à renoncer aux réunions capitulaires et à abandonner les titres et ornements distinctifs ; mais il déclarait en même temps que, s’il cédait extérieurenient à l’autorité séculière qui supprimait et détruisait, de cœur et d’esprit, il n’obéirait qu’à la voix du Souverain Pontife qui seul pouvait légitimer ces sortes de suppressions. Il terminait en affirmant que s’il restait soumis à la discipline de l’Eglise, il se montrerait également respectueux observateur des lois intéressant l’ordre civil, la nation et sa prospérité.
Le 27 décembre 1790, les administrateurs du directoire du district réunis en séance, considérèrent que cet écrit « quoique couvert du voile de l’obéissance n’en était pas moins marqué au coin de l’insubordination » ; que le clergé de la collégiale, averti que le chapitre était dissous et les réunions interdites, avait commis une infraction à la loi et donné l’exemple de l’insoumission en se réunissant et en délibérant.
« En conséquence les administrateurs ont arrêté et délibéré que défenses seront faites et réitérées à tous les ecclésiastiques pourvus de canonicats, titres ou offices dans le ci-devant chapitre de Notre-Dame de cette ville de Montbrison, et à tous autres dans l’étendue de ce district, de se réunir dans ladite église de Notre-Dame, ni ailleurs, pour y faire l’office en commun, ni dans les salles capitulaires pour y délibérer, et de porter aucune décoration ni marque distinctive qu’ils avaient ci-devant, ni de prendre les titres de bénéfices dont ils étaient pourvus.
« Comme aussi, attendu que les maisons dont ils jouissaient comme ci-devant chanoines et qu’ils occupent encore actuellement font partie des biens déclarés par les décrets à la disposition de la nation, que leur occupation pourrait être un obstacle à la vente ou location d’icelles, il est enjoint tant aux ci-devant chanoines qu’aux autres prêtres et prébendiers attachés au ci-devant chapitre, de quitter, déguerpir et abandonner lesdites maisons, et ce dans la huitaine, à compter de la notification qui leur sera faite de la présente délibération à la diligence de monsieur le procureur syndic du district etc. ».
Pendant les mois d’août, septembre et octobre, les maisons dont jouissait le chapitre furent vendues aux enchères et les chanoines, prêtres et prébendiers par qui elles étaient antérieurement occupées durent chercher clans les maisons particulières un nouveau domicile pour remplacer leurs anciennes habitations.
M. de Contenson avait inutilement épuisé ses forces et son énergie pour la défense du chapitre. Le 12 décembre 1791, âgé de 66 ans, il succombait sous le poids de son affliction et était inhumé le lendemain dans le cimetière de la paroisse Sainte-Anne en présence de MM. Bruyère, ci-devant chanoine, Caquet, curé de Saint-Pierre, et Mathieu Chaîne, vicaire de Sainte-Magdeleine.
Malgré la loi du 12 juillet 1790 et la délibération du directoire du district du 27 décembre de la même année, les chanoines et prébendiers non assermentés ayant continué à se réunir dans l’église Notre-Dame, à y célébrer l’office et à y exercer les fonctions curiales bien qu’elle ne fût ni paroisse, ni succursale, le conseil général de la commune arrêta, dans sa séance du 17 mars 1793, que le lendemain le procureur de la commune assisté de deux officiers municipaux ferait exécuter la fermeture de l’église de manière que toute entrée en fut interceptée pour l’avenir.
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Deux corps de bâtiments avec une cour, un parterre, un jardin et deux tours, appelés doyenné, situés au cloître et occupés par M. de Contenson, ci-devant doyen et chanoine.
Le premier bâtiment, qui est la maison d’habitation, est composé de deux entrées, d’une grande salle de compagnie, d’une chambre à coucher, de deux cabinets, d’un office, d’une petite cuisine où est un four, d’une grande cuisine, de deux autres cabinets, d’une autre cuisine, d’une salle à manger, d’Lin autre cabinet, d’un bûcher et d’un hangar au rez de chaussée ; et au premier étage, d’un vestibule, d’une grande chambre, de deux cabinets, d’une chambre, d’une autre chambre sur la petite cuisine, d’un autre cabinet, de deux autres chambres et d’un salon de compagnie, avec des greniers et des galetas au-dessus desdits appartements.
Le second bâtiment est composé d’une remise, de deux écuries, d’une fenière et de deux caves dont l’une est sous une des tours et l’autre sous les écuries d’une maison du chapitre dont jouissait M. Bruyère, ci-devant chanoine, au devant desquels bâtiments est une espèce de cour.
Joignant aux bâtiments et jardin du ci-devant chapitre occupés par M. Sauvade de matin; aux murs de ville de midi ; à la rue de la Porcherie de soir; aux bâtiments et jardin qui étaient occupés par M. Bruyère, chanoine, de bise, soir et bise; et à la place du cloître de matin et bise.
Ces immeubles furent vendus le 8 août 1791 et adjugés à Jean Georges Sauvade du Perret, demeurant à Montbrison, moyennant la somme de 26.800 livres. La maison principale est aujourd’hui la propriété de M. Avril ; sur les dépendances et partie du jardin ont été construites les maisons appartenant à MM. Vallier et Chalas; une autre partie a été absorbée par la voie publique.
38. – Nous avons constaté l’absence du bref de vente concernant la maison occupée en 1791 par le chanoine Bruyère, mais l’identification en est clairement indiquée par les confins du doyenné qui la joignait de bise, soir et bise et par ceux de l’autre maison contiguë qui était occupée par M . le chanoine Dussieu. M. Bruyère (1) était titulaire de la prébende de Saint-Mathieu et nous trouvons rue Porcherie, en prolongement et au soir de son habitation, une maison dépendant de ladite prébende.
La maison canoniale joignait de bise à la maison occupée par M. le chanoine Dussieu, de midi au doyenné, de matin à la place du cloître.
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(1) Pierre Bruyère, né en 1744, avait été nommé chanoine de Notre-Dame de Montbrison le 1er février 1776. Il était titulaire de la prébende de Saint-Mathieu, à la collation de la famille de la Mure, et destinée surtout aux parents; il fut le premier étranger qui en jouit depuis sa fondation.
Le chanoine Bruyère fut exécuté à Feurs le 13 frimaire an II (3 décembre 1793).
Nous avons sous les yeux de nombreux documents relatifs aux circonstances qui ont précédé son arrestation et motivé sa condamnation; nous les résumons aussi brièvement que possible.
M. le chanoine Pierre Bruyère possédait à Montbrison, Grande-Rue, à l’angle de la Petite-Rue du District, une maison qu’il avait louée à Mme Marie-Thérèse-Augustine Gallien de Montpinoux, veuve de M. François Baillard de Saint-Méras, écuyer, seigneur de Mavis et du Besset. Disons que de ce mariage était née une fille, Marguerite, mariée le 4 avril 1769 à Durand-Antoine de Meaux, fils d’Etienne et de Marie-Louise du Perrier.
M. Bruyère obligé à la résidence habitait au cloître, mais après la vente aux enchères des maisons du chapitre comme biens nationaux, il était allé demeurer chez madame de Saint-Méras qui l’ayant accueilli à titre d’ami lui avait cédé, au deuxième étage, quelques pièces de son logement personnel.
Madame de Saint-Méras était alors âgée de 57 ans. A la suite d’une chute il lui était resté une douloureuse infirmité ; elle boitait, marchait avec la plus grande difficulté et chaque année, accompagnée de M. Bruyère, allait suivre un traitement à Aix en Savoie.
Le 7 juin 1792, la municipalité de Montbrison accordait, sur sa demande, à madame de Saint-Méras un laissez-passer pour Aix, et le même jour en délivrait un autre, pour la même destination, à M. Pierre Bruyère.
La loi obligeait les citoyens à se présenter tous les trois mois au bureau municipal et à apposer leur signature sur le registre spécial des certificats de résidence. A défaut de s’y conformer dénonciation était faite contre l’absent qu’on déclarait émigré et dont on confisquait les biens.
L’absence du chanoine Bruyère se prolongea par suite de circonstances imprévues et le 9 octobre, 1792 la municipalité de Montbrison le dénonçait comme émigré.
Dans un mémoire justificatif adressé dès son retour aux administrateurs du directoire du district de Montbrison il proteste contre cette injuste dénonciation et explique : qu’il a été retenu malgré lui par une maladie de madame de Saint-Méras qu’il avait accompagnée et qu’il ne pouvait abandonner ; par une maladie grave du citoyen Guyot, son neveu, messager à Montbrison, qui d’habitude lui amenait un cheval ; par l’entrée de l’armée française en Savoie ; par l’encombrement des chemins et l’interruption des postes.
Qu’il est enfin rentré non furtivement mais publiquement.
En conséquence il requiert que la dénonciation faite contre lui soit regardée comme nulle et non avenue.
Dans sa séance du 6 mars 1793, le directoire du district de Montbrison estima qu’il n’existait pas contre Pierre Bruyère de preuves suffisantes pour qu’il fût inscrit sur la liste des émigrés.
Mais le directoire de département de Rhône-et-Loire dans sa séance du 10 avril 1793 prit un arrêté dont voici les conclusions :
« Considérant que le sieur Pierre Bruyère ne peut argumenter en sa faveur d’aucune des exceptions portées par l’art. 6 de la loi du 8 avril 1792 relative aux émigrés;
« Que la proclamation du conseil exécutif provisoire en date du 5 septembre dernier porte que l’absence du territoire français pour cause de maladie, ou pour prendre les eaux minérales, ne dispense pas des peines portées contre les émigrés,
« Ouï le procureur général syndic,
« Le directoire arrête :
« Que le sieur Pierre Bruyère est déclaré émigré, qu’à la forme de l’art. 1er de la loi du 8 avril 1792 ses biens sont acquis au profit de la nation ; qu’en exécution de l’art. 7 de ladite loi la municipalité de Montbrison sera tenue d’envoyer l’état des biens dudit Pierre Bruyère au directoire du district de la même ville, qui transmettra ledit état au directoire du département pour être consigné, ainsi que les noms et prénoms dudit Bruyère, sur la liste qui sera imprimée à cet effet, et publiée et affichée partout où besoin sera.
« Fait à Lyon, au directoire, dans la séance publique du 10 avril 1793, l’an II de la République Française.
Signé: BORDE, COUTURIER, GRANDCHAMP, MUGNET, A. SAUZÉAS.
Le 16 avril 1793, Hugues Barjon, administrateur du directoire du district, et Thomas Chabrériat, officier municipal requis, se transportèrent au domicile du citoyen Bruyère, sis au cloître, pour assister à l’apposition des scellés et à l’inventaire ordonné par l’arrêté ci-dessus.
Malgré les protestations de Mme de Saint-Méras qui réclamait comme lui appartenant tout le mobilier contenu dans les chambres qu’occupait Pierre Bruyère, il fut procédé à la description sommaire des meubles et effets. Outre les papiers et titres de créances, des assignats et du numéraire représentant une somme de 1855 livres 14 sols furent saisis, bien que Mme de Saint-Méras y eût mis également opposition en déclarant qu’étant perclue de ses jambes, elle avait chargé le sieur Bruyère de s’occuper de ses affaires et que les sommes confisquées étaient destinées à effectuer, en son nom, un remboursement au sieur Souchon.
On la renvoya à se pourvoir devant qui de droit et les 1855 livres 14 sols furent versées le 18 avril à la caisse du receveur du district.
Mis en état d’arrestation, l’ex-chanoine Bruyère incarcéré d’abord à la prison du Calvaire, puis à la Visitation de Sainte-Marie convertie en lieu de détention, fut transféré à Feurs.
Le 13 frimaire an II (3 décembre 1793), il était traduit devant la commission de justice populaire présidée par le citoyen Bonarme, assisté des citoyens Bouscarat, Tailhand, Dumont juges, Dubien accusateur publie, et condamné à la peine de mort. Le même jour il était exécuté avec Guillaume Carton, prêtre du Puy de Dôme, et Jean‑Marie Mollin, ex-vicaire à Feurs.
Dans la maison qu’occupait le chanoine Bruyère au cloître on remarque les armes des la Vernade et celles des Lévis-Couzan.
Louis de la Vernade, chanoine chantre, devint doyen du chapitre en 1480. Il succéda à Etienne Gon, 18me doyen, qui par esprit d’humilité lui cédait cette fonction et permutait avec lui. C’est Etienne Gon qui fit terminer le grand clocher de Notre-Dame ; on voit encore sur un des contreforts sud-ouest, sous la cinquième corniche, un blason que M. Vincent Durand lui attribue: il porte un G accompagné de trois larmes.
A son tour, Louis de la Vernade crut devoir céder la doyenné au fils de Jean il, Pierre de Bourbon, chanoine, qui n’exerça cette dignité que pendant une partie de l’année 1490. Il se désista et la Vernade rentra en fonctions Redevenu doyen, il donna son consentement à la fondation du monastère des religieuses de Sainte-Claire, fondé en 1497 par Pierre d’Urfé et Antoinette de Beauveau sa seconde épouse. Il mourut en 1499.
Eustache de Lévis, chanoine et chantre de l’église collégiale de Montbrison, chanoine comte de Lyon en 1525 et prieur de Firminy, seigneur de Feugerolles, etc., fonda la chapelle de Saint-Eustache dans l’église Notre-Dame. Il testa le 4 janvier 1527 et élit sa sépulture dans sa chapelle de Montbrison. (P. Gras, Revue forézienne, année 1870, p. 203).
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L’habitation du chanoine Bruyère et la maison de la prébende de Saint-Mathieu sont actuellement la propriété de M. Gabriel Morel.
39. – Une maison du chapitre avec cour et petit jardin, occupée par M. Dussieu (1), ci-devant chanoine, composée au rez de chaussée d’une cuisine, d’une salle, d’un office et d’une cave ; au premier étage de quatre, chambres, d’un vestibule, de deux petits cabinets, d’une petite cuisine, de trois greniers et d’une jacobine; ladite maison est en outre composée d’un petit dépôt servant de caveau,, d’une galerie servant de hangar, d’un cabinet au bout de la galerie sous lequel est un dépôt ; d’une écurie et fenière au-dessus. Joignant à la place du cloître de matin, aux bâtiments, cour et jardin d’une maison du chapitre qui était occupée par M. Bruyère, chanoine, de midi, aux bâtiments et cour de M. Lambert de soir, midi et soir, et à une maison du chapitre occupée par M. Bourboulon (2) ci-devant chanoine, de bise.
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(1) Nous ne voyons figurer le chanoine Dussieux dans aucune des revendications et des protestations du chapitre. Il avait dû prêter le serment à la Constitution car nous le trouvons, dès le 6 août 1791, pourvu d’une cure se montant à 1200 livres, au moment où s’opérait la fixation du nouveau traitement réduit du doyen et des chanoines. La loi du 24juillet 1790 établissait que lorsque les revenus des bénéfices excéderaient mille livres, les ci‑devants bénéficiers auraient Io mille livres ; 2° la moitié du surplus.
Le traitement fut fixé pour les chanoines de Notre-Dame à 1060 livres et seulement à 530 livres pour M. Dussieux, à raison de sa nouvelle fonction.
(2) La famille Bourboulon, originaire d’Auvergne, s’était fixée à Montbrison au XVIIe siècle.
Son blason était: d ‘azur à un bourg d’argent terrassé de sinople sommé d’un clocher dont la flèche est surmontée d’une boule chargée des lettres LON. Armes parlantes, cachet de 1780. (P. Gras. Armorial du Forez).
C’est dans un acte du 6 mai 1781 que l’abbé Renon a trouvé enregistré pour la première fois, comme chanoine, Antoine Bourboulon, chapelain de Monseigneur le comte d’Artois, abbé de Pébrac, comte de Brioude, né le 30 mars 1732.
Le chanoine Bourboulon habitait l’ancienne maison où descendit François Ier lorsqu’il vint à Montbrison, le 23 avril 1536.
« Il y fut receu à la porte qui est dite de Saint-Jean où le poyle lui étant présenté par les consuls de ladite ville nommés depuis échevins, il fut conduit dessous, au bruit des acclamations du peuple, au beau cloistre de l’église collégiale de Nostre-Dame dudit lieu, en la première maison canoniale qui est en entrant (du côté du pont) et qui était lors occupée par messire Pierre Paparin, sacristain et chanoine de ladite église, duquel les armes paroissent en relief au-dessus de la porte de cette maison, laquelle fut prise pour le logis du roy, et les autres dudit cloistre pour la rayne Éléonor d’Autryche, et pour messieurs les Enfants de France qui tous, avec leur belle-mère accompagnèrent sa majesté en ce voyage de Forez.
« Ce séjour que ce grand roy fit en ce dévot et agréable cloistre des chanoines de Montbrison fut marqué et descript par quatre vers françois conceus au style et à la façon de ce temps là, et mis en relief sur une plaque aposée au fond et sur le derrière de ladite maison canoniale où il fut logé, dont voicy la teneur :
« Le jour de saint Marc mil cinq cens trente six,
Fut le séjour du très chrétien François
Premier du nom, puissant roy des François,
Par seize jours en ce logis assis ».
(A. Bernard, Histoire du Forez, t. II, p. 101 et suiv.).
Il ne reste aujourd’hui de ce monument commémoratif qu’un panneau remarquablement sculpté, offert en 1888 par M. l’abbé Gay à la société de la Diana; il figure actuellement dans son musée.
Les armes des Paparin se voient encore dans la cour de cette maison, au-dessus d’une porte donnant accès à un escalier tournant: d’azur au chevron parti d’or et d’argent, accompagné en chef de deux étoiles d’argent et en pointe d’une rose d’or.
La famille Bourboulon était alliée aux Duguet de Montbrison; elle a donné plusieurs générations de notaires. Le dernier membre de cette famille, avoué en cette ville, est décédé rue Neuve, en 1866.
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Cette maison, vendue aux enchères le 8 mai 1794, fut acquise moyennant la somme de 8.540 livres par M. Claude-Marie Tissier, avoué au tribunal du district de Montbrison, en société avec M. Antoine Barban, avoué à Montbrison.
Cet immeuble appartient aujourd’hui à M. Augustin Manson.
40. – Manque le bref de vente. Cette maison appartenant au chapitre était occupée par M. le chanoine Bourboulon; les confins en sont définis par les indications qui précèdent et celles qui vont suivre. Elle joignait de matin à la place du cloître, de soir à l’immeuble Lambert, de midi aux bâtiments occupés par M. le chanoine Dussieu, de bise à une maison de la prébende des Brochély et au quai de la Porcherie.
Nous ignorons le nom de l’adjudicataire de 1791 ; de 1809 à 1840, cette Maison a été possédée par Mme Rhode, puis acquise par M. Pierre Gay et englobée dans le vaste immeuble qu’il a fait construire et qui est aujourd’hui la propriété de M. Ferdinand Magaud, maître d’hôtel à Montbrison.
41 et 42. – Une maison de la prébende des Brochély, dont étaient titulaires MM. Lafont et Bouchet (1), sise au cloître près la porte du pont Notre-Dame, composée d’une boutique et d’une cuisine au rez de chaussée, cave non voûtée ; de trois chambres au premier étage séparées par des planches; grenier, cour et latrines communs avec le puits entre M. Lafont et M. Bouchet. Joignant à la rivière de Vizézy, la rue publique entre deux dans l’étendue de trente pieds, à la rue du cloître d’orient dans la longueur de vingt-six pieds.
Elle avait été estimée 1400 livres par les experts et réunie, pour l’adjudication, à autre maison de la prébende des Brochély dont manque la description, également sise au cloître, entre la maison ci‑dessus décrite de bise, et la maison occupée par M. Bourboulon, chanoine, de midi.
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(1) Nous avons sur M. Bouchet, prêtre, un des titulaires de la prébende des Brochély (Brocheti), quelques renseignements biographiques assez curieux qu’on nous permettra de résumer.
Conformément au décret de la Constituante, tout évêque qui se refusait à prêter le serment de fidélité à la Constitution était privé de son évêché. M. de Marbeuf, archevêque de Lyon, ayant préféré l’exil au serment, Adrien Lamourette, vicaire général à Arras, fut le candidat désigné pour le remplacer.
Les évêques comme les curés étant à la nomination des électeurs, l’archevêque dépossédé fit imprimer et répandre à profusion dans son ancien diocèse une brochure ayant pour titre : Avertissement pastoral aux Electeurs du département de Rhône-et-Loire, dans laquelle il rappelait ses droits imprescriptibles et l’illégitimité d’une élection opposée aux lois de l’Eglise.
Malgré cette protestation, Adrien Lamourette fut nommé le 8 février 1791 évêque constitutionnel du diocèse de Lyon et au mois d’avril entra en possession de son siège.
Dans l’intervalle, le 10 mars 1791, le Directoire du département avait pris contre l’écrit de M. de Marbeuf un arrêté de blâme qui fut envoyé aux différents curés de Montbrison avec invitation d’en faire lecture publique dans chaque paroisse à l’issue de la grand’messe. Seul, le curé de Saint-André se conforma à cette injonction, mais les autres curés n’y ayant pas satisfait, la municipalité de Montbrison, dans sa séance du 20 mars 1791, décida que trois membres de la municipalité seraient nommés pour aller faire cette lecture à l’issue de la grand’messe dans les paroisses de la Magdelaine, de Saint-Pierre et de Sainte-Anne. M. Bouchet, prêtre constitutionnel et municipal fut désigné pour y procéder à l’église Saint-Pierre.
Le 25 mars, jour de Notre-Dame, les officiers municipaux, accompagnés d’un piquet de la garde nationale, se rendirent séparément dans chacune des églises indiquées. Lecture fut faite sans encombre à la Magdelaine et à Sainte-Anne, mais à Saint-Pierre se produisit l’incident suivant.
Depuis longtemps, M. Bouchet attendait et l’office ne commençait pas ; son impatience était grande lorsque M. le curé vint enfin annoncer que le vicaire qui devait dire la messe s’était trouvé mal et qu’on allait envoyer à la recherche d’un autre prêtre. M. Bouchet, ne pouvant remplir sa mission, revint à l’hôtel de ville et attendit de nouveau. Heureusement on finit par trouver pour dire l’office le père Espally, ex-cordelier ; le délégué de la municipalité, toujours accompagné de son piquet de gardes nationaux, reprit le chemin de l’église Saint-Pierre et put cette fois donner lecture de l’arrêté dit Directoire.
Le 14 avril 1791, le conseil général de la commune de Montbrison, en signe de deuil de la mort de Mirabeau, se rendit solennellement avec toutes les autorités dans l’église de Notre-Dame pour assister à la célébration d’une messe. L’oraison funèbre fut prononcée par M. Bouchet, prêtre et municipal. (Reg. délib., f° 184).
Le 5 juillet 1791, M. Bouchet nommé par le corps électoral curé de Marcoux, ne pouvant, en cette qualité, remplir d’autres fonctions, opta pour la cure et donna sa démission de municipal. (Reg. des délib., f° 8).
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Ces deux maisons ont été adjugées en un seul lot, le 23 mai 1791, à M. Jean Arthaud, teinturier, demeurant à Montbrison, moyennant la somme de 6.750 livres.
Une partie de la maison de M. l’abbé Pierre Gay a été construite sur leur emplacement. M. Ferdinand Magaud, maître d’hôtel, en est actuellement propriétaire.
LA MAISON CANONIALE DE JEAN‑MARIE DE LA MURE.
Nous avons terminé notre excursion à travers le cloître de 1791 ; toutes les habitations ont été identifiées et notre tâche serait achevée s’il ne se soulevait une intéressante question à propos de la dernière maison canoniale que nous venons de décrire.
En publiant dans le Roannais illustré, n° du 8 juin 1888, l’inventaire du mobilier et des collections du chanoine Jean-Marie de la Mure, historiographe du Forez, M. François Vallas, secrétaire archiviste de l’Hôtel-Dieu de Roanne, avait émis l’espoir que grâce aux énonciations de cet inventaire on parviendrait à déterminer la place qu’occupait à Montbrison la maison du savant chanoine.
Dans la notice biographique placée en tête du 1er volume de l’Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, M. de Chantelauze dit : « On s’est livré à diverses conjectures peu fondées sur le lieu où était situé, à Montbrison, la maison de Jean-Marie de la Mure. Elle ne pouvait être que dans le cloître de l’église de Notre-Dame, où la résidence était obligatoire pour les chanoines ; nous n’avons pu la découvrir, si toutefois elle existe encore.
Nous savons seulement que la Mure avait une habitation assez vaste par la description qu’il a faite de son cabinet d’étude occupant à lui seul un assez large espace ».
Ce n’était cependant pas faute de recherches si cette question restait toujours sans solution.
« Je ne vous tiens pas quitte si à votre prochain voyage vous ne découvrez l’habitation du vénérable de la Mure », écrivait, le 30 mars 1844, à Auguste Bernard, M. d’Assier aîné, ancien maire de Feurs.
Quelques jours après A. Bernard lui répondait: « Eh bien ! je crois avoir obtenu ce résultat. Dans la rapide excursion que je viens de faire à travers notre province, j’ai recueilli un renseignement qui me semble prouver que notre chroniqueur habitait la première maison canoniale, à droite, en entrant dans le cloître par le pont Notre-Dame. En effet on a trouvé dans les greniers de cette maison, qu’on reconstruit en ce moment, quatre portraits des membres de la famille des comtes de Forez, semblables à celui que j’ai acheté naguère à Paris et que je vous ai fait voir dans le temps; ils ont été cédés à M. d’Allard, dans le musée duquel ils figurent aujourd’hui. Or, ces portraits proviennent, à n’en pas douter, du cabinet de de la Mure. S’ils ont été conservés jusqu’ici, c’est qu’ils faisaient probablement partie des boiseries adhérentes aux murs qui subsistèrent encore après la mort de notre historien et après la dilapidation des autres curiosités de son cabinet.
« Plus tard, une nouvelle distribution des appartements aura forcé d’enlever ces boiseries et on les aura déposées dans les combles de la maison, où ils auront été perdus de vue jusqu’à nos jours.
« En l’absence de tout autre renseignement, je ne dois pas négliger de vous signaler un fait qui n’est pas sans importance dans la question : c’est que cette maison paraît avoir été de tout temps l’habitation affectée au secrétain du chapitre. En effet, Pierre Paparin portait ce titre lorsqu’il eut l’honneur de recevoir chez lui, en 1536, le roi Francois 1er qui y resta pendant seize jours. En souvenir de ce séjour, on érigea sur l’escalier un petit monument dont j’ai parlé dans mon Histoire du Forez et qui subsiste encore en partie malgré les modifications qu’a subies le bâtiment depuis cette époque ».
Malgré l’autorité que pouvait avoir l’opinion d’Auguste Bernard, elle ne fut pas accueillie avec autant d’empressement par les érudits que par la population montbrisonnaise, qui l’accepta sans conteste; aussi voyons-nous, en 1847, M. l’abbé Renon dans sa Chronique de Notre-Dame d’Espérance s’abstenir de mentionner l’hypothèse de A. Bernard et déclarer « qu’il cherche inutilement la demeure du savant chanoine ».
En réalité, on restait dans la plus grande incertitude pour déterminer exactement où se trouvait l’habitation de Jean-Marie de la Mure. Le doute existerait encore si M. Vallas n’avait exhumé des archives de l’hospice de Roanne et publié l’inventaire complet et descriptif dressé les 5 juillet et 2 novembre 1675 par Me Royer, notaire à Montbrison, sur la réquisition, en la présence et sur les indications de Jean-Marie de la Mure.
Cet inventaire nous a fourni de précieuses indications ignorées des érudits que nous venons de citer, et c’est grâce à elles que nous pouvons indiquer avec une entière conviction la situation précise de la demeure de l’illustre historien du Forez. Disons, de suite, qu’elle confine, au midi, l’ancienne salle capitulaire, livrée en 1791 aux hasards des enchères et qui eut l’heureuse bonne fortune d’échapper à la destruction; c’est la maison qu’occupait le chanoine Audelin (n° 19 du plan) au moment de la séquestration des biens du clergé et de leur vente au profit de la nation.
Dans notre excursion à travers le cloître, nous avons fait connaître les dispositions intérieures et les confins de cette maison ; ne les oublions pas et après nous être reporté également à la description des immeubles faisant face, en midi, voyons s’il y a concordance avec les renseignements fournis par la publication de M. Vallas.
L’inventaire dressé en 1675 par Me Royer, notaire royal, dans la maison canoniale de J.-M. de la Mure où il fait son actuelle résidance, scize dans le cloistre de ladite esglize collégialle de Nostre-.Dame de laditte ville, nous indique que cette maison se composait d’une chambre basse ayant sa veüe sur la cour, du costé de bize, communiquant avec une cuisine basse du costé de vent ; que de cette cuisine on montait au premier étage en la chambre au‑dessus de laditte chambre basse ayant sa veüe sur trois lieux scavoir : sur la cour de laditte maison, sur le grand jardin du costé de vent et au cloistre du costé de soir.
Une cuisine était contiguë et donnait accès au galetas ; Me Royer poursuit son inventaire et redescend dans le cabinet dudict sieur de la Mure, au premier estage, ayant ses veües sur la cour et jardin de laditte maison du costé de matin et sur le cloistre de laditte esglize Nostre-Dame du costé de soir.
Plus loin le jardin et la cour sont indiqués du costé de matin; et enfin l’inventaire se termine par la mention du cellier estant au costé de la grande porte de laditte maison cannoniale, à main gauche en entrant.
Il est dès maintenant absolument démontré que la première maison canoniale, à droite en pénétrant dans le cloître par le pont Notre-Dame, c’est-à-dire, la troisième maison, puisque les deux premières dépendaient de la prébende des Brochely, ne pouvait être l’habitation de de la Mure, comme l’a supposé Auguste Bernard.
En effet, cet immeuble acquis en 1840 par M. l’abbé Pierre Gay et dont il faisait démolir la façade en 1844, était l’ancienne maison Paparin qu’occupait en 1791 le chanoine Bourboulon (n° 40 du plan); cette demeure ne pouvait avoir ses jours sur un grand jardin du costé du vent puisqu’elle était limitée dans ce sens par la deuxième maison canoniale, celle du chanoine Dussieu (n° 39 du plan), ni se confiner à la place du cloître du costé de soir, puisqu’elle y joignait de matin.
Nous voyons, au contraire, que toutes les indications de l’inventaire de 1675 s’adaptent avec une grande précision aux vues et à l’orientation de la demeure du chanoine Audelin (n° 19 du plan).
De cet inventaire et des données du bref de vente, il ressort que cette dernière maison, dont les dépendances se prolongeaient au nord jusqu’à la grande salle de la Diana, avait ses vues, de bise, sur une cour et sur un jardin; qu’on avait également vue d’une chambre haute sur trois lieux scavoir : sur la cour de laditte maison, sur le grand jardin du costé de vent et sur le cloistre du costé de soir. Ce grand jardin dont il est question n’était autre que celui désigné dans le plan sous le no 31, occupé par le sieur Chovot, et contenant une cartonnée ou mille pas carrés de trois pieds; il se prolongeait de la maison de la prébende de Salvetate au jardin de la prébende d’Arthaud Payan sur lequel la vue s’étendait également, et de la place du cloître aux murailles d’enceinte ; la maison de de la Mure n’en était séparée, du côté de midi, que par l’ancien passage qui conduisait à la porte de clôture ouvrant sur la rue de Moind, aujourd’hui rue Populus.
Le cellier, dit le notaire royal, était au costé de lagrande porte de ladite maison canoniale, à main gauche en entrant. Il était donc contigu à la maison d’habitation et occupait l’emplacement de la construction relativement moderne élevée par M. Lebon. On s’explique ainsi que la cour et le jardin qui se trouvaient de bise, vus d’une chambre au midi, étaient au matin par rapport au cellier.
En résumé, la maison du savant chanoine était située à l’angle gauche de l’entrée du passage conduisant de la place du cloître à la rue de Moind (no 19 du plan) ; c’était la maison occupée en 1791, aux derniers jours de l’existence du chapitre, par le chanoine Audelin ; elle a été vendue le 8 août 1791 à Mlle Benoîte Bourboulon et est aujourd’hui la propriété de Messieurs Lebon et Hébert.
La maison du chanoine Jean-Marie de la Mure est là, il est inutile de la chercher ailleurs.