UN DIEU GAULOIS AU MUSÉE DE LA DIANA :HISTOIRE D’UNE REDÉCOUVERTE, Communication de M. Sylvain Charbonnier, Mlle Frédérique Perrier et M. Edouard Crozier, BD, Tome LXV, Montbrison, 2006, pages 27 à 40.
Au printemps 2005, le musée de La Diana a été témoin d’une extraordinaire redécouverte : un objet archéologique, que l’on croyait perdu depuis plus de cent trente ans, est réapparu à la faveur d’une donation. Il s’agit d’une petite statuette en bois représentant une divinité gauloise accroupie. Cet objet provient de l’oppidum du Crêt-Châtelard et a été découvert en 1872 par Vincent Durand et Auguste Chaverondier lors de leur première campagne de fouilles sur ce haut lieu de l’archéologie forézienne.
Cet article est une note d’information et n’a pas la prétention de proposer une étude complète de la statuette. Il s’agit simplement de faire part aux lecteurs et aux membres de La Diana de la redécouverte d’un objet archéologique rare sinon unique qui vient enrichir les collections du musée.
Il est certain que cette statuette en bois du dieu Cernunnos fera l’objet de travaux plus scientifiques et que des spécialistes français et étrangers se déplaceront pour venir l’étudier.
Avant de présenter cette statuette, il convient de rappeler le contexte archéologique des fouilles du Crêt-Châtelard.
Les lieux : situation de l’oppidum du Crêt-Châtelard
L’oppidum du Crêt-Châtelard, situé sur la commune de Saint-Marcel-de-Félines (département de la Loire), est le plus important du pays des Ségusiaves. Cette place-forte gauloise du Second Age du Fer commandait le sud des gorges de la Loire, au niveau du Seuil de Neulise, entre les plaines du Forez et du Roannais. Il s’agissait d’un passage stratégique majeur qui donnait accès au cœur même du pays ségusiave.
Le Crêt-Châtelard s’étend sur un plateau d’environ 25 hectares, limité par les gorges de la Loire et de profonds ravins. L’oppidum n’est relié aux hauteurs voisines que par un étroit isthme défendu par une importante levée de terre. Ce retranchement de 100 m de longueur sur 60 m de largeur est conservé en élévation sur 10 m environ. Cette fortification, doublée d’une situation géographique particulière fait, du Crêt-Châtelard un site de hauteur de type « éperon barré ». En plus de ses défenses naturelles, le Crêt-Châtelard était ceinturé par un rempart de type murus gallicus d’environ 2 km de développement (Fig. 1).
Les hommes : les fouilles anciennes
A la fin du XIXe siècle, l’oppidum du Crêt-Châtelard a fait l’objet d’importantes campagnes de fouilles par des érudits foréziens tels que Vincent Durand (secrétaire de La Diana) et Auguste Chaverondier (archiviste de la Loire). Les fouilles de Vincent Durand, que l’on peut considérer comme un des pionniers de l’archéologie, sont un modèle pour l’époque. Vincent Durand a réalisé six campagnes de fouilles de 1872 à 1887. Une grande partie du matériel archéologique extrait à l’époque est toujours conservé dans les collections du Musée de la Diana. Il existe aussi, dans les archives de la société, de nombreuses notes manuscrites, plans et dessins de Vincent Durand qui sont de véritables rapports de fouilles1. Malheureusement, les documents anciens originaux concernant le Crêt-Châtelard ont été soustraits des archives de la Diana au début des années 1980. Il n’existe plus que des copies dont l’intérêt scientifique et historique n’en demeure pas moins unique.
Même si Vincent Durand s’est intéressé au rempart et en a fouillé plusieurs portions, les travaux du XIXe siècle se sont surtout focalisés sur les nombreux puits disséminés sur l’oppidum. Au cours des différentes campagnes, une quarantaine de puits ont été explorés et ont livré un important mobilier (céramiques, monnaies, objets en fer, bois…). L’inventaire de récolement du musée de la Diana fait mention de plus de 1300 fiches sur le Crêt-Châtelard dans les collections archéologiques de Vincent Durand.
Le nombre élevé de puits n’a pas manqué d’attirer l’attention des chercheurs du XIXe siècle sans qu’ils réussissent réellement à en saisir toute l’utilité. On sait aujourd’hui qu’une partie des puits servait à l’usage domestique, une partie était aussi destinée à l’alimentation en eau de forges et d’ateliers métallurgiques installés sur l’oppidum, notamment dans le secteur du Bois du Cimetière.2 L’usage domestique a certes été discuté par Vincent Durand mais comme l’identification des constructions et des habitats était restée délicate, le lien avait été difficile à établir.
Par ailleurs, certains de ces puits ont été utilisés ou réutilisés à des fins cultuelles. C’est vraisemblablement le cas du Puits IV où a été découverte en 1872 la fameuse statuette en bois du dieu Cernunnos (Fig. 1).
Il paraît intéressant de revenir sur les circonstances de cette découverte exceptionnelle tant du point de vue archéologique que du point de vue historique.
Le puits IV : la découverte de la statuette
C’est le lundi 23 septembre 1872, en début d’après-midi, que Vincent Durand et Auguste Chaverondier débutent l’exploration d’un puits sur les terres de M. Fabre. Il s’agit du quatrième puits de la campagne de 1872. La fouille du puits IV est relatée dans un compte-rendu de Vincent Durand3 : on comprend que les premiers mètres n’apportent que peu de matériel archéologique et il faut attendre le lendemain, mardi 24, pour que du matériel « intéressant » soit enfin découvert (Document 1).
A environ 3 m de profondeur, c’est-à-dire quasiment au fond du puits, est découverte une statuette en bois, accompagnée d’un chaudron en cuivre rouge, de fragments de céramiques sigillées, de bois de cerf, d’ossements divers, des restes d’un van en osier et d’entraves en fer forgé. Une partie de ce matériel est encore conservée au Musée de la Diana : le chaudron est exposé dans les vitrines ainsi qu’un des fragments de sigillée, décoré de dauphins, lièvres et amours.
Quant à la statuette en bois, elle avait disparu quelques jours après sa découverte sans que l’on sache ce qui lui était advenue. Seuls subsistaient un dessin de Vincent Durand daté du 25 septembre 1872 et une description manuscrite d’Auguste Chaverondier (Documents 2 et figure 2).
Le printemps 2005 : la redécouverte de la statuette
Pendant plus de 130 ans, la statuette en bois du dieu gaulois a été considérée comme perdue notamment parce que l’on pensait que son bois ne s’était pas conservé. Il n’en était rien : en avril 2005, cet objet archéologique a intégré les collections de la Diana par le biais d’un généreux donateur, M. Ludovic Brassart, descendant de l’illustre Eleuthère Brassart, grand ami de Vincent Durand. Cette redécouverte a été fortuite puisque que la statuette, après avoir longuement séché, ne ressemblait plus qu’à une planchette de bois un peu rugueuse. Elle était emballée dans du papier journal datant de1885. La tête de la statuette, séparée du corps déjà lors de la découverte, était conservée dans une petite boîte en carton (Fig. 3). Ce fragile objet en bois a, sans doute, subi peu de manipulations après sa découverte ce qui explique sa bonne tenue tout au long du XXe siècle.
Le dieu gaulois accroupi du Crêt-Châtelard : une représentation de Cernunnos ?
Tout d’abord, il convient de rappeler quelques informations concernant le dieu Cernunnos.
Cernunnos est un dieu typiquement celtique. Son nom est resté inconnu pendant des siècles car aucun texte latin le citant n’a été retrouvé. L’inscription permettant de le nommer a été découverte en 1711 lors de travaux à Notre-Dame de Paris. Elle accompagne l’une des représentations les plus connues du dieu Cernunnos sur le Pilier des Nautes, datant du 1er siècle après J.-C. La sculpture incomplète montre un personnage probablement assis en tailleur avec la tête surmontée de ramures de cerf sur lesquelles sont suspendus des torques. Le nom de Cernunnos signifie d’ailleurs « le cornu » .
Pourvoyeur de richesses, Cernunnos est considéré comme le dieu de la prospérité, de la fertilité et de l’abondance. Il est aussi connu comme le seigneur des animaux6.
Une trentaine de représentations divines ont pu être identifiées à Cernunnos sur l’ensemble de l’ancien territoire celtique, essentiellement dans les régions gauloises du Centre Centre-Est. Sa plus célèbre représentation est probablement celle que l’on trouve sur le chaudron en argent de Gundestrup (Danemark) où le dieu est figuré tenant dans une main un torque et dans l’autre un serpent. Il est entouré d’animaux tels que des cerfs, des loups, des taureaux.
Dans la région Rhône-Alpes, Cernunnos apparaît aussi sur un gobelet d’argent trouvé à Lyon et exposé au Musée gallo-romain de Fourvière. On peut également citer, par exemple, les sculptures représentant Cernunnos à Reims (département de la Marne), Saintes (département de la Charente-Maritime), Vendoeuvres (département de l’Indre), Nuits-Saint-Georges (département de la Côte-d’Or), Etang-sur-Aroux (département de la Saône-et-Loire).
Malgré quelques variantes d’une représentation à l’autre, un certain nombre de caractéristiques sont récurrentes : le dieu est représenté accroupi avec des ramures de cerf, un torque. Son attribut est le serpent et il est quasiment toujours accompagné d’animaux sauvages.
La représentation du dieu provenant du Crêt-Châtelard s’inscrit dans le même schéma. Même si la sculpture est relativement grossière, sans doute exécutée à grands coups de ciseau à bois, on reconnaît de nombreux éléments. Le dieu est en effet accroupi, un serpent très stylisé descend de son épaule gauche. La sphère qu’il tient dans la main droite peut correspondre à une pomme ou à une bourse qui sont aussi des objets liés à cette divinité. Il en est de même pour « la corbeille » qui repose sur ses genoux (Fig. 6). Ces éléments sont présents sur les autres représentations connues : corbeille ou plat à Etang-sur-Aroux, objet dans la main à Saintes ou Reims.
Cette statuette a fait l’objet de plusieurs publications toujours basées sur le dessin inédit de Vincent Durand retrouvé par Jean Renaud parmi les procès-verbaux des fouilles du Crêt-Châtelard conservés à la Bibliothèque Joseph Déchelette à Roanne. Jean Renaud a d’ailleurs étudié la statuette du dieu accroupi. Il a notamment mis en évidence la présence, aux côtés de la statuette, d’objets archéologiques semblant être en étroite relation avec cette dernière. Les restes du van en osier et le petit chaudron en cuivre rouge peuvent correspondre à une offrande caractérisant les fonctions de la divinité.
Par ailleurs, Cernunnos est aussi un dieu porteur de ramures mais la statuette du puits IV semble en être dépourvue, peut-être en raison des difficultés techniques que demandait la sculpture de tels attributs à l’artiste gaulois. Le massacre de cerf retrouvé aux côtés de la statuette peut alors être interprété plus comme un complément qu’une offrande. Il en est de même pour les restes du van en osier qui peuvent correspondre à « la corbeille » que le dieu tient sur ses genoux.
Enfin, il faut noter que la statuette du Crêt-Châtelard, si son identification à Cernunnos est acceptée, est une des représentations les plus méridionales que l’on connaisse de ce dieu.
Conclusions : quelques remarques
L’intérêt de cette redécouverte est donc double : l’objet archéologique est en lui-même exceptionnel par sa nature et la divinité qu’il représente n’est somme toute pas si fréquente dans les zones celtiques (une trentaine de représentations).
Maintenant que la statuette est réapparue, les scientifiques et les archéologues vont pouvoir l’étudier plus précisément, effectuer des comparaisons avec d’autres représentations du dieu Cernunnos et d’autres statuettes en bois connues par ailleurs.
Il sera aussi nécessaire de comparer plus précisément la statuette originale au dessin de Vincent Durand. Il semble que ce dernier, par ses talents de dessinateur, ait un peu « arrangé » certains détails. Cependant, il est très vraisemblable que la statuette a évolué depuis qu’elle a été dessinée. Les différences observées ne sont peut-être pas étonnantes car Vincent Durand a réalisé son dessin alors que la statuette était encore gorgée d’eau. La nature même du bois n’est pas sûre : Auguste Chaverondier indique qu’il s’agit de bois de pin alors que Vincent Durand écrit, en 1900, qu’il s’agit de bois de noyer ; les auteurs postérieurs, qui n’ont pas eu en main la statuette, parlent de bois de chêne ou de bois de noyer. Seule une détermination rigoureuse permettra de trancher. Des mesures de dendrochronologie (technique basée sur les cernes qui permet de dater les bois archéologiques) pourront être tentées pour affiner sa datation.
Cependant, la conservation d’un tel objet s’avère délicate : il faut éviter le plus possible les manipulations afin de limiter les détériorations.
IVe puits
Chez Fabre, terre n° 25 du cadastre
23 septembre 1872 (lundi, 14 h). – Ce puits a été également fouillé superficiellement par M. Fabre, propriétaire, puis recomblé. Les premières pierres de revêtement sont à peine à un pied de la surface du sol. Les premier et deuxième mètres de fouille ne présentent guère que de la terre végétale, des pierres et quelques débris de tuiles à crochet, avec un fragment d’imbrex.
24 septembre 1872 (mardi). – Troisième mètre. Plusieurs tuiles à rebord entières ainsi qu’une imbrex. Deux beaux fragments de vases en terre de Samos dont un représente un guerrier tenant un bouclier du bras gauche ; fragment de planche de 0,02 m d’épaisseur, corne et dents de bœuf, tibia et autres fragments d’os, nombreux morceaux de bois, tuiles à rebord placées toutes debout, il en a été retiré 22 entières ou à peu près, de ce puits ; dent d’aurochs ( ?) ; débris de menu bois, nombreux fragments de vannerie dont les lames ont 0,0065 m de longueur ; les ouvriers et les autres personnes présentes s’accordent à dire que ce doivent être les restes d’un van ; deux entraves d’âne, chaudron en cuivre rouge posé à plat, statuette en bois représentant (illisible) ; la tête de la statuette qui manquait a été retrouvée ; deux fragments de vase en terre de Samos, décoration imbriquée : dauphins, lièvres, amours. 3 mètres : fragment de poterie samienne représentant (illisible), débris de tuiles à rebord, corne de cerf. Le puits s’arrête à la profondeur de 3,25 m. au centre, une espèce de cavité de 0,45 m de diamètre sur 0,20 de profondeur est creusée dans le roc
Document 1 : Transcription du compte-rendu de fouille de Vincent Durand, campagne de 1872, puits IV.
4ème puits
Statuette en bois de pin, d’un très faible relief. (illisible) accroupi les jambes croisées sur un coussin, vêtu d’une robe (illisible) qui laisse voir seulement l’extrémité du pied gauche.
La tête a été retrouvée séparée du corps. Elle est très altérée ; les traits du visage ne peuvent plus être distingués, la chevelure est indiquée par masse et pourrait avoir été assez courte.
De ses mains elle [la statuette] soutient les extrémités d’une espèce d’éventaire ou de corbeille qui repose sur ses genoux. La main droite manque, on peut conjecturer cependant que son mouvement rappelait celui de l’autre main à moins qu’elle n’ait soutenu un objet sphérique d’un petit diamètre que l’on voit à côté de l’éventaire. De l’épaule gauche descend verticalement un objet assez difficile à définir affectant la forme d’un tore d’une grosseur à peu près constante ; et se recourbe légèrement en avant à sa partie inférieure qui repose sur l’éventaire et se termine en coin comme une tête de serpent. A la surface de l’éventaire on semble remarquer plusieurs coups de gouge verticaux qui pourrait avoir pour but de figurer un (illisible) en vannerie.
Un banc fort peu élevé dont l’arête supérieure est abattue en chanfrein supporte la statuette. La planche d’assez faible épaisseur dans laquelle cette figurine a été taillée offre par derrière une surface parfaitement plane. Elle était déjà lors de son immersion percée de trous de vers.
Cette statuette à peine ébauchée est d’un travail très grossier. L’artiste paraît avoir gravé à grands coups mais non sans une certaine sûreté de main et quelque sentiment de (illisible).
Sujet inconnu probablement divinité topique ou laraire.
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Lorsque la statuette a été sortie du puits le bois était complètement à l’état spongieux. On l’a laissé sécher naturellement à l’ombre. Le bois s’est raffermi en séchant mais il a subi un retrait énorme tant en hauteur, qu’en largeur et en épaisseur. Ses dimensions actuelles ne sont plus que (interruption de la note).
Document 2 : Transcription de la note d’Auguste Chaverondier décrivant la statuette, campagne de 1872, puits IV.
Figure 2 : Dessin de la statuette en bois par Vincent Durand, campagne de 1872, puits IV.
Figure 3 : Etat de la statuette lors de sa redécouverte en avril 2005. La statuette est vue de dos et repose sur un papier journal disposé au fond d’une boîte. La tête de la statuette se trouve dans la petite boîte.
Figure 4 : La statuette en bois du dieu Cernunnos (Crêt-Châtelard, puits IV), collections archéologiques du Musée de La Diana. Barre d’échelle = 5 cm.
1 Périchon Robert et Péronnet Patrick : Vincent Durand, archéologie et recherche au XIXe siècle (les fouilles du Crêt-Châtelard) 1872-1895, Centre d’Etudes Foréziennes, 1984, 155 p.
2 Orengo Lionel : La métallurgie antique au Crêt-Châtelard (Loire), fouilles effectuées au Bois-du-Cimetière par C. Pionnier et A. Peyvel (1967 / 1980), Mémoire de maîtrise, Université Lyon 3, 1994, 200 p.
3 Note manuscrite de Vincent Durand, 1872 : Inventaire de fonds du Crêt-Châtelard, Archives de la Bibliothèque Joseph Déchelette, Dossier B3.
Note manuscrite d’Auguste Chaverondier, 1872 : Inventaire de fonds du Crêt-Châtelard, Archives de la Bibliothèque Joseph Déchelette, Dossier R1, U2, 1892.
Duval Paul-Marie : Travaux sur la Gaule, Collection de l’Ecole Française de Rome, 116, 1989, 1272 p.
6 Brunaux Jean-Louis : Cernunnos le dieu cornu, L’Archéologue, 46, Février 2000, p 21-23.
Renaud Jean : Le dieu gaulois accroupi de l’oppidum du Crêt-Châtelard à Saint-Marcel-de-Félines (Loire), Revue Archéologique de l’Est, 7 (3-4), 1956, p 292-296
Durand Vincent : Le Crêt-Châtelard, conférence de Vincent Durand (3), Excursion archéologique de la Société de La Diana à Balbigny, Saint-Marcel-de-Félines, le Crêt-Châtelard et Piney, le 13 août 1895, Bulletin de La Diana, 11, 1900, p 382-397.
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