c) Des revenus délaissés, BD, Tome LXVII, Montbrison, 2008.
Un certain nombre de revenus potentiels mais non productifs sont mentionnés dans les documents étudiés ici sans qu’ils entrent dans les revenus.
Le curé Charlat se disait en possession d’un terrier ne lui rapportant que 6 livres annuelles celui-ci n’ayant pas été renouvellé depuis deux cent soixante dix ans. Son homologue de Saint-Just-en-Bas, quant à lui, indique qu’il détenait un petit terrier qui n’a point été renouvellé depuis 1467 trop difficile a lire dont il n’y a point de liève abandonné par tous les curés, qui ne rend rien et qui couteroit au moins 600 # pour le faire mettre en état. La rénovation des terriers, malgré le coût important de ce type d’opération, était cependant recommandée depuis fort longtemps. Au milieu du XVIIIe siècle Edme de la Poix de Freminville notait : On ne peut trop payer un terrier bien fait et un ouvrage aussi durable.
Le curé Guillot mentionnait que les curés de Chalmazel avoient autrefois des prébendes et des novailles qu’ils avaient laissé perdre ainsi qu’une vigne à Trelins qu’ils ont laissé tomber en friche et qui est aujourd’hui un champ abandonné.
Le curé Perrin reconnaissait être en possession d’une prébende dite de la Collonge établie dans le testament de Marie Parois en date du 18 avril 1497, celle-ci consistait en une petite maison composée d’une très petite cuisine et son dessus en très mauvais eta le curé y tient gratis pro deo deux pauvres filles infirmes qui vivent d’aumônes et deux petits mauvais prés qui produisent seulement 12 ou 13 quintaux de foin…et une petite terre d’environ trois quartonnées ou il a fallu faire une grande depense pour la garantir des eaux qui l’endommagent considérablement toutes les fois quelles sont fortes. Cette prébende (qui pouvait représenter un revenu annuel de 26 à 27 livres) n’était pas comprise dans les revenus car elle faisait l’objet d’un procès.
L’important nombre de pauvres grevait également les revenus potentiels des paroisses, le curé de Saint-Bonnet-le-Courreau indiquait que si son casuel n’était que de 120 livres (pour une paroisse de 1100 habitants) c’était à cause du grand nombre de pauvres. Celui de Saint-Just-en-Bas spécifiait que si son casuel était si mince c’était à cause de la très grande quantité de pauvres à qui il faut necessairement faire l’aumône tous les jours, il n’existe en cette paroisse ny seigneur, ny bourgeois ny gens assés a laise pour pouvoir secourir les pauvres.
Edme de la Poix de Freminville : La pratique universelle pour la rénovation des terriers et des droits seigneuriaux contenant les questions les plus importantes sur cette manière et leurs décisions tant pour les pays coutumiers que ceux régis par le droit écrit. 1ere édition, Paris, 1752-1754 (830 pages).