La foi, le courage et l’amitié, BD, Tome LXVII, Montbrison, 2008.
Revenons encore à l’homme :
– Profondément croyant et attaché à la foi de son enfance, Francisque Ferret estimait cependant, à la fin de sa vie, qu’il avait perdu les certitudes absolues de sa jeunesse. Il faisait pourtant, disait-il, le « pari de Pascal ». Mais le doute n’est-il pas constitutif de la foi ?
– Il avait aussi des qualités de courage : lorsque, il y a quelques années, il subit une grave opération qui lui laissait de lourdes contraintes, il fit face avec le stoïcisme dont l’apprentissage avait fait partie de son éducation. Il reprit la pratique du vélo et faisait, avec son ami Emonet, ses 20 ou 25 km par jour, ce qui n’est pas mal à 85 ans.
– A la Diana, Francisque Ferret aimait surtout participer aux réunions amicales du samedi après-midi où il retrouvait les habitués du Jacassoir rassemblés sous la houlette bienveillante de notre bibliothécaire Claude Beaudinat. Assis près de la fenêtre, dans la fumée de sa pipe, il aimait la discussion et animait nos échanges par sa culture, ses jugements sur la politique, ses réflexions sur le monde moderne, ses confidences, son ironie caustique. Surtout, il essayait de comprendre le monde, évoluait, lisait beaucoup, nous faisait part de ses réactions : il aimait la discussion. Derrière son abord parfois un peu brusque, se cachait un sentimental, un homme toujours prêt à rendre service et à donner un coup de main aux jeunes chercheurs. Il nous a laissé une lettre d’adieu qui, apportée à la Diana par son fils Jean-Marc, nous a tous beaucoup émus. On l’espère arrivé au paradis des dianistes où il a dû retrouver Jean Bruel, Marguerite Fournier, Robert Périchon, Philippe d’Assier et les autres. Nous n’oublierons pas Francisque Ferret.