Date : 1878
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1971,1972
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1973
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1981
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 29:55,4
Date : 1884
Thème 2 : Vie de la société
BD, Tome II, Comptes du trésorier – Budget additionnel de 1882 et budget ordinaire de 1883, pages 114 à 115, La Diana, 1882.
Comptes du trésorier.Les comptes de M. le trésorier pour l’aimée 1881 sont présentés à l’Assemblée, qui les approuve (Voir annexe no I). Budget additionnel de 1882 et budget ordinaire de 1883.M. le Président soumet à l’Assemblée le projet de budget additionnel pour 1882 préparé par le Conseil d’administration. Il fait connaître que le Conseil s’est préoccupé des moyens d’arriver à une installation meilleure des travailleurs pendant la mauvaise saison. Il est très difficile de maintenir la grande salle à une température convenable, et la seule solution pratique parait être de disposer une pièce du bâtiment-annexe pour en faire une salle de travail pendant l’hiver. M. le baron de Rostaing fait remarquer que le chauffage de la grande salle est nécessaire pour la conservation des collections non moins que pour la commodité des travailleurs. Il est répondu à cette observation, que l’établissement d’un cabinet de travail spécial n’exclut pas le chauffage de la grande salle, dans un but d’aération; mais que les joints sans nombre du lambris peint qui la recouvre, et qu’abrite un simple toit, rendront toujours impossible d’éviter une énorme déperdition d’air chaud. C’est l’humidité, plutôt que le froid, qui est à redouter pour les collections. Une circulation d’air plus active dans les vitrines serait sans doute le meilleur moyen de la combattre. M. le Président dit qu’il y aura lieu de consulter un ingénieur spécialiste sur les mesures à adopter. Le budget additionnel est voté. L’Assemblée vote ensuite le budget ordinaire de 1883 (Voir annexes nos II et III). M. le Président constate de nouveau que la situation financière de la Société est très-satisfaisante, puisque le budget additionnel se solde par un excédant de recettes d’environ 3.000 francs. Il sera toutefois d’une bonne gestion de garder une partie importante, sinon la totalité de cette somme en réserve. Le budget ordinaire est établi en équilibre ; il est nécessaire de posséder un fonds qui, disponible en temps ordinaire, assure le paiement des dépenses courantes sans attendre la rentrée intégrale des cotisations, et qui, à l’occasion, permette de passer des jours difficiles, ou même de faire une dépense exceptionnelle et imprévue dont l’utilité serait démontrée. |
Référence : 32:55,3
Date : 1890
Thème 2 : Vie de la société
Thème 1 : conférence, don à la bibliothèque
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Sauvain , St Haon le CHatel
BD, Tome VI, Concession de banc dans l’église de Saint Martin, à Saint Romain le Puy. Un artiste peintre habitant Montbrison au milieu du XVIIIe siècle. Communication de MM. Léon Portier et Joulin., pages 16 à 17, La Diana, 1891.
Concession de banc dans l’église de Saint Martin, à Saint Romain le Puy. Un artiste peintre habitant Montbrison au milieu du XVIIIe siècle. Communication de MM. Léon Portier et Joulin.
M. Joulin, au nom de M. Léon Portier, donne lecture d’un acte de concession de banc dans l’église de Saint Martin, à Saint Romain le Puy. Il fait remarquer que parmi les témoins de cet acte, figure un artiste peintre François Rusio ou Rouzio établi à Montbrison en 1654.
Nous Emanuel de Lascaris d’Urfé, chevallier de l’ordre du roy et bailly de Foretz,. à tous presans et advenir salut, scavoir faisons que pardevant le notaire royal au baillage de Foretz soubsigné et presans les témoins après nommés fut presant en personne messire Jean Pont, prebstre curé de Sainct Romainle Puy, lequel, de son gré, pour la condition meilleure de ladicte esglise de Sainct Romain soubz le voccable de Sainct Martin, a conceddé et concedde par ces presantes à Damoizelle Françoise Berthaud, veufve de feu noble Louis Caze vivant conseiller du roy et controrolleur au domaine de Foretz, et à Me Antoine Caze, advocat en parlement leur filz. presans et acceptans, l’hostel estant dans la susdicte esglise, à main dreste en entrant, sous le vocable de sainct Roch, avec pouvoir de s’y plasser et y faire ung banc dans le lieu le plus coinmode proche le pillier de pierre qui est à l’entrée de ladicte chapelle et ce à perpetuité, tant pour lesdits sieurs Berthaud et Caze que pour leurs successeurs. Et en recognoissance de laquelle concession, se sont establis lesdicts sieurs Berthaud et Caze lesquels de leurs grés et franche vollonté ont docté et fondé audict austel et chappelle annuellement et a perpetuitté la somme de cinq livres payables chacune année, au premier jour d’aoust : le premier terme commençant au premier jour d’aoust prochain et ainsy continuer d’année en année; à la charge de dire et cellebrer par le dict sieur curé ou prebstres de la dicte esglise de Sainct Martin dix messes basses chacune année les jours de l’octave de la Somption, Nativité, Conception, Purification, Annonciation et Visitation de Nostre Dame, et les jours et festes des saint François, Octave des Roys, saint Anthoine et saint Jean Baptiste. Et pour 1 ‘assurance du payement de la dicte doctation et fondation annuelle de cinq livres, les dicts sieurs Berthaud et Caze ont obligé tous et ung chacun leurs biens et particulièrement une verchere située en la paroisse dudict Sainct Romain le Puy appellée la verchere de (ligne entière illisible) cartonnée ou environ joignant le chemin du village du Bost à celui de la Fumouze de soir, et les terres et près appartenant à messire Jean Vidal curé de Precieu de matin, et les terres des sieurs establis des, aultres parts. Car ainsi l’ont voulu les dictes parties, promis le tout avoir agreé, n’y contrevenir à peyne de despens par obligations des biens qu’ils ont soubmis à toutte cours, renoncé à tous droits constraires. Faict et passé à Montbrison, maison des sieurs establis, après midy, le premier jour d’aoust mil six cent cinquante quatre, presans à ce Me Aymé Bruyas, procureur es cours dudict Montbrison et Me François Rusio, maistre paintre habitant audict Montbrison, qui ont signé avec les parties. Ainsy signé à la cedde, Pont, curé, Berthaud, Caze, Bruyas presant, Rouzio présant, et Farley notaire royal recepvant.
Pour expédition auxdictz sieurs Berthaud et Caze.
FARLEY, notaire royal.
(Expédition authentique. Parchemin).
Référence : 6 P.16-17
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Romain le Puy
BD, Tome IV, Concessions de bancs dans l’ancienne église de la Madeleine à Montbrison. Communications de MM. Alph. de Saint-Pulgent et T. Rochigneux., pages 307 à 313, Montbrison, 1887.
Concessions de bancs dans l’ancienne église de la Madeleine à Montbrison. Communications de MM. Alph. de Saint-Pulgent et T. Rochigneux.
M. de Saint-Pulgent donne communication de trois pièces qu’il pense devoir présenter quelque intérêt à raison de l’édifice auquel elles se rapportent. Ce sont trois actes portant concession de bancs dans l’église paroissiale de la Madeleine de Montbrison, monument dont il ne reste ni vestiges ni souvenirs propres à en déterminer exactement la forme et l’importance, bien que sa disparition remonte à une époque relativement récente.
Le premier de ces actes est de l’année 1663. En voici la partie principale :
« Par devant le notaire royal au bailliage de Forest soubsigné, et présant (sic ) les tesmoins soubsnommés, furent présans Claude Chappuis, escuyer seigneur de la Goutte, conseiller du Roy magistrat au dit siège, et Mathieu Grillier, dict Fontaine, marchand de la dicte ville, marguilliers de l’esglize parrochalle de Ste Marie Magdelaine d’Icelle ville, lesquels de leur gré, audict nom, et de l’advis de vénérable messire Jean Puy, prêtre, bachellier en Ste Théologie de la faculté de Paris, curé de la dicte esglize, et en considération du don nouvellement faict à icelle par François du Rozier, escuyer, sieur de Thaix, conseiller du Roy, lieutenant particullier assesseur en l’eslection dudict pays, du devant ou parement d’autel et assortiment des deux autelets (1), du principal ornement faict de nouveau, en ladicte esglize, d’une moere à fonds blanc, semée de grandes fleurs couleur incarnadin, garny d’un grand passement d’or, ont audict sieur du Rozier, présant et acceptant, conceddé, et aux siens, le pouvoir et faculté de mettre et poser un banc, pour assister par luy et sa famille aux offices de ladicte esglize, dans la nef d’icelle, à costé de l’autel de la Ste Vierge et au devant de la chaize à prêcher attachée au balustre séparant le chœur de ladicte nef (2), de mesme grandeur et largeur que les autres qui sont en ladicte esglize…… »
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(1) Ces autelets sont probablement deux crédences accompagnant de part et d’autre l’autel. Une disposition semblable se remarque dans l’église de Rochefort, commune de Saint-Laurent-Rochefort ; le devant de ces crédences latérales y est garni d’un parement en cuir de Cordoue assorti à celui de l’autel. Ce dernier est daté de l’an séculaire 1700. Cf. Bulletin de la Diana, t. III, p. 52 (V.D.)
(2) Cette particularité d’une chaire à prêcher faisant corps avec la table de communion se rencontre ailleurs en Forez. Il en existe un bel exemple à Palognieu. Dans ce cas, la chaire n’est pas élevée au dessus du sol, mais est au niveau des stalles du chœur. (V.D.)
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L’acte fut reçu par Chassain, notaire royal.
Le second acte de concession, en date du 12 avril 1753, reçu par le notaire Bochetal, fut consenti par « Messire Jérôme Benoît, docteur en théologie et curé de l’église paroissialle de Ste-Magdelaine de cette ville, et Gabriel Duguet, ecuyer, chevallier de l’ordre royal:militaire de St-Louis, ancien capitaine au régiment d’Auvergne, marguillier d’honneur de l’œuvre de fabrique de ladite église, lesquels ayant pris lecture d’un acte du deux avril mil six cent soixante-trois….., voulant continuer de donner à la famille dudict du Rozier de Magnieu des marques de leur gratitude…., ils ont déclaré qu’ils consentent à ce que ledict seigneur Henry du Rosier de Magnieu, ici présent et acceptant, jouisse pour luy et les siens du même droit de banc accordé à son dit bisayeul, lequel se trouve au premier rang du côté de l’Epître comme il étoit avant le changement de la balustrade de ladite église, lequel se trouve maintenant placé devant l’autel de Ste Reyne…. »
Cette concession, ainsi que celle de 1663, était gratuite, mais, « par ces mêmes présentes, le dit seigneur Henry du Rosier de Magnieu a reconnu comme il reconnoît de nouveau au profit desdits sieurs curé. et marguillier de la dite église la pension annuelle de vingt sols, à cause de la jouissance qu’a ledit seigneur de Magnieu d’un autre banc dans ladite église de Ste-Magdelaine et sous la grande chaire, posé. au premier pillier en entrant, à gauche de la chapelle de St-Martin, lequel banc fut anciennement des Dubesset…. »
Il ressort de ces deux pièces, ainsi que de celle dont il sera parlé tout à la l’heure, que l’église n’avait qu’une nef, mais renfermait plusieurs autels, puisqu’en dehors des deux autelets mentionnés à l’acte de 1663, nous voyons qu’il est question de l’autel de la Ste-Vierge, de celui de Ste-Reyne et de celui de St-Martin. D’autre part, des remaniements avaient dû être faits dans l’intérieur de l’édifice, puisque l’acte de 1755 parle du changement de la balustrade de l’église. Il serait évidemment intéressant de savoir pour quels motifs et dans quel sens ces modifications avaient été opérées pendant ce long espace de 90 années ; malheureusement M. de Saint-Pulgent n’a pu trouver aucune autre pièce relative à cette période.
La troisième concession, reçue par devant le notaire royal Bourboulon, le 6 avril 1784, était consentie par « Mre Gérôme Benoît, docteur en théologie, prêtre et curé de l’église paroissiale Ste-Marie-Magdelaine, archiprêtre substitué, et ce noble Jacques-François Gèrentet, conseiller du roi, président en l’élection de la ditte ville de Montbrison, y demeurant, marguillier d’honneur de la ditte paroisse de la Magdelaine, lesquels…. ont par ces présentes cédé, quitté, remis et concédé, avec promesse de maintenue et garantie, à noble Jean-Marie Salles, avocat en Parlement, conseiller du roi, juge royal, capitaine chatelain aux châtellenies royales de Marcilly et Châtelneuf, exercées à Montbrison, y demeurant…., l’emplacement d’un banc dans la nef de la ditte église paroissiale de la Magdelaine de cette ville, du côté gauche en entrant, entre celui de Louis-François Puy de la Bâtie, écuyer, et celui de monsieur Descombes, élu en l’élection de cette ville…. La présente concession faite et consentie d’abord pour et moyennant le prix et somme de douze livres pour introge, une fois payées ….. ; en second lieu, pour et moyennant la pension annuelle et perpétuelle de quarante sols….. »
Ce document ne renferme aucune donnée nouvelle sur l’édifice même de la Madeleine, mais il a paru intéressant de le signaler à cause des renseignements qu’il renferme sur le prix de location des bancs au siècle dernier. Leur valeur avait doublé en 20 années, et le prix devait en paraître déjà bien élevé ; mais que diraient nos ancêtres de ce temps, s’ils voyaient, dans de simples églises de village, ces mêmes locations atteindre aujourd’hui le chiffre exorbitant de trente francs !
A la suite de cette communication, une discussion s’engage entre plusieurs membres relativement à l’emplacement précis de l’église de la Madeleine, démolie pendant la Révolution. M. Rochigneux dit qu’il a pu, à ce sujet, obtenir récemment quelques renseignements de diverses personnes, entr’autres de deux vieillards presque nonagénaires, le sieur Claude Couterate et la veuve Palluy, fils et fille du dernier sonneur-fossoyeur de la paroisse.
L’église s’élevait à l’est de la rue de la Madeleine et joignait au sud la rue actuelle de Saint-Antoine sur laquelle elle débordait, parait-il, et aurait eu sa principale porte ; du côté nord, elle occupait la majeure partie du terrain compris entre cette dernière rue et le ruisseau encaissé dit la Goutte du Chemin-Rouge, à quelques mètres de son confluent avec le ruisseau de Furan. Dans cet espace, le sieur Jean Bouchot trouva en effet, il y a moins de quinze années, en construisant la grange qui forme avec sa maison le n° 5 de la rue de Saint-Antoine, des vestiges assez considérables et fort solides des anciennes fondations de l’église, et aussi de nombreux ossements provenant d’un caveau intérieur.
Toutefois, M.Rochigneux n’a pu recueillir aucune indication verbale certaine relativement à l’orientation (1) et à la disposition de l’édifice qui était, de deux côtés, entouré d’un cimetière (2) séparé à l’est, par un simple mur de clôture, des bâtiments ou dépendances de l’ancienne commanderie et chapelle de Saint-Antoine.
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(1) La faible largeur (28 mètres) comprise entre la rue de saint-Antoine, au sud, et le bord du ruisseau au nord, ne permet pas de douterque l’église fût régulièrement orientée.
(2) Il existe encore un caveau de cet ancien cimetière ; il est enfoui dans le jardin du sieur Barthelemy Perrin, situé derrière sa maison portant le n°28 de la rue de la Madeleine.
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Réputée la plus ancienne de Montbrison (3), mais n’ayant jamais été comprise dans l’agglomération urbaine, l’église de la Madeleine où le roi Louis VII (4), de passage dans notre ville, rendit , en 1162, une sentence entre Guichard, abbé de Savigny, et Guy II de Forez, dut être à l’origine et resta sans doute pendant longtemps un édifice peu considérable. Il est à présumer, comme le fait remarquer M. de Saint-Pulgent, qu’elle se composa d’abord d’une nef unique, vraisemblablement romane ; elle ne dut commencer à s’agrandir, par l’adjonction graduelle de chapelles latérales, qu’à partir du milieu du XVe siècle. Quelques rares débris provenant de sa démolition semblent venir à l’appui de cette hypothèse. On voit, en effet, sur un pan de mur au nord-est du cimetière actuel, une base de pilier, en granit, ornée de moulures prismatiques, et dans la rue même de la Madeleine, à quelquespas de l’emplacement du vieil édifice, un tronçon, en grès houiller, d’un autre pilier cantonné d’une grosse colonne engagée.
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(3) Bernard (Auguste). Histoire du Forez, tome I, page 157.
(4) Cartulaire de Savigny, introduction, page XCIII : « In MonteBrisonis, in ecclesia Sanctae Mariae Magdalenae, extra villam, ubi rex missam audivit ». Lors de la construction de l’enceinte fortifiée de Montbrison en 1428, l’église et le faubourg de la Madeleine furent laissés en dehors des murs.
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Le plus notable agrandissement ne date que de 1750 (1). Il ne reste de cette adjonction nouvelle qu’un chapiteau de pilastre dorique à cannelures, égalemnt en grès de Saint-Etienne, qui a dû appartenir à un retable ou plutôt à un portail ; il est placé, en guise de siège rustique, au devant d’une maison de la rue de la madeleine.
Il est vivement à désirer, à défaut d’indices matériels plus important, que les archives publiques et particulières de notre ville livrent à l’inquisition des archéologues de nouveaux documents. En attendant, les renseignements tirés des papiers personnels de M. de Saint-Pulgent sont un jalon précieux pour l’histoire et l’étude d’un monument sur la disposition et l’architecture duquel on n’avait jusqu’à ce jour aucune donnée positive.
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(1) Almanach de la ville de Lyon, années 1759 et 1760 (Description des villes, bourgs, villages, etc., des provinces de Lyonnois, Forez et Beaujolois, par Mathon de la Cour), page 129. D’après le même auteur, l’église était primitivement dédiée à saint Etienne ; elle n’aurait été mise sous le vocable de sainte Madeleine qu’au quatorzième siècle. Toutefois il résulterait d’un acte reproduit dans la Notice sur saint Aubrin, 1868, in-32, sans nom d’auteur, qu’elle portait en 1666 ce double vocable.
Référence : 4 P.307à313
Thème 2 : Architecture
Lieux : église de la Madeleine
Référence : 7 P.346-347
Thème 2 : Archives
Lieux : Veauchette
Référence : 18 P.205à240
Date : 1912
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 41:55,3
Thème 1 : conférence
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Angers
Référence : 36:55,1
Date : 1897
Thème 2 : Vie de la société
Lieux : St Etienne
Référence : 3 P.41-42
Date : 1885
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Montbrison
Référence : 3 P.170à175
Date : 1886
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 4 P.218à226
Date : 1888
Thème 2 : Vie de la société
BD, Tome V, Congrès de la Sorbonne en 1889., pages 25 à 34, La Diana, 1889.
Congrès de la Sorbonne en 1889.
M. le Président a reçu de M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts la circulaire suivante :
Paris, le 30 août 1888.
Monsieur le président.
J’ai l’honneur de vous adresser le programme des questions soumises à MM. les délégués des sociétés savantes en vue du congrès de 1889. Ce programme a été dressé, comme les précédents, par le Comité des travaux historiques et scientifiques qui a cru devoir maintenir, cette année encore, un grand nombre de questions figurant déjà à l’ordre du jour des précédents congrès. Ces sujets d’étude sont d’ailleurs d’un intérêt constant ; en les signalant, le Comité s’est appliqué à fixer les points sur lesquels la science a surtout besoin d’être renseignée : les résultats obtenus jusqu’ici et dont j’ai pu constater l’importance s’augmenteront encore de toutes les recherches qui sont à faire, de toutes les découvertes apportant des données plus certaines, en un mot, des travaux persévérants et attentifs qui sont tous les jours l’honneur des corps savants que vous présidez.
Je tiendrai toujours le plus grand compte de l’initiative des sociétés savantes et j’aurais désiré connaitre à l’avance, ainsi que je vous en exprimais le voeu l’an dernier, les modifications qu’elles auraient eu l’intention d’apporter dans la rédaction de ce programme. Permettez-moi, monsieur le président, de signaler ce point à toute votre attention, et de vous prier de charger MM. les délégués qui viendront au congrès de l’an prochain de me faire part des observations de votre société et de m’indiquer le texte des questions auxquelles elles auraient songé avec le désir de les voir figurer à l’ordre du jour du congrès de 1890.
Agréez, Monsieur le président, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le ministre de l’Inastruction publique et des Beaux-Arts,
Signé : E. LOCKROY.
Pour copie conforme :
Le Directeur du Secrétariat et de la Comptabilité,
CHARMES.
Voici les questions du programme qui se rapportent plus particulièrement à l’ordre d’études dont s’occupe la Société :
SECTION D’HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE.
Mode d’élection et étendue des pouvoirs des députés aux États provinciaux.
Transformations successives et disparition du servage dans les différentes provinces.
Origine et organisation des anciennes corporations d’arts et métiers.
Histoire des anciennes foires et marchés.
Anciens livres de raison et de comptes. – Journaux de famille.
Vieilles liturgies des églises de France.
Etude des anciens calendriers.
Origine et règlements des confréries et établissements charitables antérieurs au XVIIIe siècle.
Textes inédits ou nouvellement signalés de chartes de communes ou de coutumes.
Recherches sur les mines et les salines en France avant la Révolution.
De l’organisation et du rôle des milices et des gardes bourgeoises avant la Révolution.
De la piraterie avant le milieu du XVIIe siècle.
Etudier l’origine, la composition territoriale et les démembrements successifs des fiefs
épiscopaux au moyen âge.
Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes vulgaires se sont substitués au latin dans la rédaction des documents administratifs. Distinguer entre l’emploi de l’idiome local et celui du français.
Étudier les cadastres ou compoids antérieurs au XVIe siècle.
Jeux et divertissements publics ayant un caractère de périodicité régulière et se rattachant à des coutumes anciennes, religieuses ou profanes.
Établissements ayant pour objet le traitement des maladies contagieuses, et mesures d’ordre public prises pour en prévenir la propagation.
Histoire de l’alimentation en France jusqu’à la fin du XVIIe siècle.
Étudier quels ont été les noms de baptême usités suivant les époques dans une localité ou dans une région ; en donner, autant que possible, la forme exacte et rechercher quelle peut avoir été la cause de leur vogue plus ou moins longue.
Étude sur le culte des saints, la fréquentation des pèlerinages et l’observation de diverses pratiques religieuses au point de vue de la guérison de certaines maladies.
Indication et critique des travaux imprimés ou manuscrits qui ont été faits sur l’histoire des diocèses de la France antérieurement à la Gallia christiana des Bénédictins et qui ont pu servir à la rédaction de cet ouvrage.
Les anciens ateliers typographiques en France.
Renseignements historiques ou autres qu’on peut tirer des privilèges accordés aux auteurs et aux libraires.
SECTION D’ARCHÉOLOGIE.
1° Signaler les inventaires des collections particulières d’objets antiques, statues, bas-reliefs, monnaies, formées en province du XVIe au XVIIIe siècle.
Nos musées, tant ceux de Paris que ceux de la province, sont remplis d’objets dont la provenance est inconnue ou tout au moins incertaine ; or, tout le monde sait de quelle importance il peut être de connaître l’origine des objets que l’on veut étudier ; tous les archéologues se rappellent les étranges bévues dans lesquelles des erreurs de provenance ont fait tomber certains savants. Les anciens inventaires sont d’une grande utilité pour dissiper ces erreurs : ils nous apprennent en quelles mains certains monuments ont passé avant d’être recueillis dans les collections où ils sont aujourd’hui ; ils nous permettent parfois, en remontant de proche en proche, de retrouver l’origine exacte de ces monuments, ou, tout au moins, ils servent à détruire ces légendes qui, dans bien des musées, entourent les monuments et qui sont la source des attributions les plus fantaisistes. On ne saurait donc trop engager les membres des Sociétés savantes à rechercher dans les archives de leur région, en particulier dans celles des notaires, les inventaires de ces nombreux cabinets d’amateur formés depuis le XVIe siècle, et dont on peut retrouver des épaves dans nos musées provinciaux. On ne demande pas, bien entendu, d’apporter au Congrès le texte même de ces inventaires, mais de signaler les documents de ce genre qui peuvent offrir quelque intérêt, en en dégageant les renseignements qui paraîtraient utiles à recueillir.
2° Indiquer, pour chaque région de la Gaule, les sarcophages ou fragments de sarcophages païens ou chrétiens non encore signalés. En étudier les sujets, rechercher les données historiques et les légendes qui s’y rattachent.
Il ne s’agit pas de faire un travail d’ensemble sur les sarcophages antiques conservés en Gaule, ce qui offrirait à coup sûr un grand intérêt. Mais ce serait une entreprise difficile et de longue haleine. Le Comité invite simplement ses correspondants à rechercher les monuments encore inconnus qui pourraient plus tard prendre place dans un corpus analogue à celui que M. Le Blant a consacré aux sarcophages chrétiens. Il souhaite surtout qu’on recherche la provenance des monuments ou fragments de monuments de ce genre qui se sont conservés dans divers musées ou églises de province, et qu’on étudie les légendes qui fort souvent se sont attachées à ces monuments et dont il est si difficile aux savants étrangers à la région de retracer les détails et de découvrir l’origine.
3° Signaler les nouvelles découvertes de bornes milliaires ou les constatations de chaussées antiques qui peuvent servir à déterminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en Afrique.
5° Signaler les actes notariés du XIVe au XVIe siècle contenant des renseignements sur la biographie des artistes, et particulièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures et autres oeuvres d’art commandées soit par des particuliers, soit par des municipalités ou des communautés.
Il est peut-être superflu de faire remarquer que la meilleure façon de présenter les documents de ce genre au Congrès serait d’en faire un résumé, où l’on s’attacherait à mettre en relief les données nouvelles qu’ils fournissent à l’histoire de l’art et à faire ressortir les points sur lesquels ils confirment, complètent ou contredisent les renseignements que l’on possédait d’autre part.
6° Signaler les objets conservés dans les musées de province et qui sont d’origine étrangère à la région où ces musées se trouvent.
Par suite de dons ou de legs, bon nombre de musées de province se sont enrichis d’objets que l’on est souvent fort étonné d’y rencontrer. Dans nos villes maritimes en particulier, il n’est pas rare que des officiers de marine ou des voyageurs aient donné au musée de la localité des antiquités parfois fort curieuses qu’ils avaient recueillies en Italie, en Grèce, en Orient. Quelques villes ont acquis de la sorte de fort belles collections dont elles sont justement fières. Un beaucoup plus grand nombre ne possèdent qu’un petit nombre de ces antiquités étrangères à la région, et ces objets isolés au milieu des collections d’origine locale échappent bien souvent à l’attention des érudits qui auraient intérêt à les, connaître. C’est donc surtout ces objets isolés qu’il est utile de signaler avec dessins à l’appui et en fournissant tous les renseignements possibles sur leur provenance et sur les circonstances qui les ont fait entrer dans les collections où on les conserve actuellement.
7° Etudier les caractères qui distinguent les diverses écoles d’architecture religieuse à l’époque romane, en s’attachant à mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans, voûtes, etc.).
Cette question, pour la traiter dans son ensemble, suppose une connaissance générale des monuments de la France qui ne peut s’acquérir que par de longues études et de nombreux voyages. Aussi n’est-ce point ainsi que le Comité la comprend. Ce qu’il désire, c’est provoquer des monographies embrassant une circonscription donnée, par exemple, un département, un diocèse, un arrondissement, et dans lesquelles on passerait en revue les principaux monuments compris dans cette circonscription, non pas en donnant une description détaillée de chacun d’eux, mais en cherchant à dégager les éléments caractéristiques qui les distinguent et qui leur donnent entre eux un air de famille. Ainsi, on s’attacherait à reconnaître quel est le plan le plus fréquemment adopté dans la région; de quelle façon la nef est habituellement couverte (charpente apparente, voûte en berceau plein cintre ou brisé, croisées d’ogives, coupoles) ; comment les bas côtés sont construits, s’ils sont ou non surmontés de tribunes ; s’il y a des fenêtres éclairant directement la nef, ou si le jour n’entre dans l’église que par les fenêtres des bas côtés ; quelle est la forme et la position des clochers ; quelle est la nature des matériaux employés ; enfin, s’il y a un style d’ornementation particulier, si certains détails d’ornement sont employés d’une façon caractéristique et constante, etc.
8° Rechercher dans chaque département ou arrondissement les monuments de l’architecture militaire en France aux diverses époques du moyen âge. Signaler les documents historiques qui peuvent servir à en déterminer la date.
La France est encore couverte de ruines féodales dont l’importance étonne les voyageurs en même temps que leur pittoresque les séduit. Or, bien souvent de ces ruines on ne sait presque rien. C’est aux savants qui habitent nos provinces à décrire ces vieux monuments, à restituer le plan de ces anciens châteaux, à découvrir les documents historiques qui permettent d’en connaître la date et d’en reconstituer l’histoire. Les monographies de ce genre, surtout si elles sont accompagnées des dessins si nécessaires pour leur intelligence, seront toujours accueillies avec faveur à la Sorbonne.
9° Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes ou les particuliers, telles que granges, moulins, étables, colombiers. En donner autant que possible les coupes et plans.
Cet article du programme ne réclame aucune explication. Le Comité croit seulement devoir insister sur la nécessité de joindre aux communications de cet ordre des dessins en plan et en élévation.
10° Indiquer les tissus anciens, les tapisseries et les broderies qui existent dans les trésors des églises, dans les anciens hôpitaux et dans les musées.
On peut répondre de deux façons à cette question : soit en faisant un catalogue raisonné de tous les tissus anciens existant dans une ville ou dans une région déterminée ; soit en donnant la description critique de tapisseries ou de tissus inédits. Dans ce dernier cas, il importe tout particulièrement de donner des renseignements précis sur le dessin, la largeur et le style des bordures, s’il y en a, et de signaler avec soin les signatures, marques ou monogrammes existant dans la lisière ou galon. Enfin, on devra donner autant que possible des dessins ou des photographies des objets décrits et des calques des monogrammes ou signatures.
11° Signaler dans chaque région de la France les centres de fabrication de l’orfèvrerie pendant le moyen âge. Indiquer les caractères et tout spécialement les marques et poinçons qui permettent de distinguer leurs produits.
Il existe encore dans un grand nombre d’églises, principalement dans nos petites églises du Centre et du Midi, des reliquaires, des croix et autres objets d’orfèvrerie qui n’ont pas encore été étudiés convenablement, qui bien souvent même n’ont jamais été signalés à l’attention des archéologues. C’est aux savants de province qu’il appartient de rechercher ces objets, et d’en dresser des listes raisonnées. C’est à eux surtout qu’il appartient de retracer l’histoire de ces objets, de savoir où ils ont été fabriqués, et, en les rapprochant les uns des autres, de reconnaître les caractères propres aux différents centres de production artistique au moyen âge.
12° Indiquer des pavages ou des carreaux à inscriptions inédits.
Voilà longtemps qu’aucune communication de ce genre n’a été faite à la Sorbonne. Il ne manque point cependant dans nos collections provinciales de spécimens inédits de ces curieux et élégants carrelages qui garnissaient jadis le sol de nos chapelles et l’intérieur de nos châteaux. En les signalant à l’attention des archéologues, on devra s’efforcer toujours de rechercher les centres de fabrication d’où ces carrelages proviennent.
SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES.
3° Rechercher quelle était, pour l’ancien régime dans les diverses régions de la France, la nature des fonctions des procureurs du Roi auprès des autorités locales d’ordre municipal.
7° Etudier dans une province ou une circonscription plus restreinte la succession des différents modes d’amodiation des terres. A quelle époque et dans quelle mesure le bail à ferme ou le métayage a-t-il remplacé les anciennes tenures ? – Recueillir tous renseignements sur les redevances, prix, services accessoires et durée des baux, aux différentes époques. Indiquer, selon la localité, la substitution, au XVIIIe siècle ou au XIXe siècle, du fermage à rente fixe au métayage, ou inversement.
8° Faire l’histoire, dans une province ou une circonscription plus restreinte, des contrats intéressant l’ouvrier agricole au faire-valoir du propriétaire, tels que le glanage dans l’Artois, l’engagement des maîtres valets dans les pays toulousains.
16° Epoque, marche et durée durée des grandes épidémies au moyen âge et dans les temps modernes.
21° L’âge du creusement des vallées dans les diverses régions de la France.
22° Faire la statistique détaillée des grottes, abris sous roches et terrains d’alluvion où ont été découverts des ossements humains et des restes d’industries remontant à l’époque quaternaire, soit pour la France entière, soit pour une ou plusieurs de ses principales régions ; préciser la nature des objets et indiquer les principaux fossiles qui leur étaient associés.
23° Dresser la carte détaillée des monuments mégalithiques et des sépultures néolithiques pour une de nos principales régions, en l’accompagnant d’un texte explicatif.
24° Rechercher, dans le plus grand nombre possible de têtes osseuses néolithiques, celles qui reproduisent à des degrés divers les caractères des races de l’époque précédente ; signaler les faits de fusion et de juxtaposition de caractères qu’elles peuvent présenter.
25° Préciser, surtout par l’étude des têtes osseuses, le type ou les types nouveau-venus, dans une région déterminée, aux époques de la pierre polie, du cuivre, du bronze et du fer.
26° Déterminer les éléments ethniques dont le mélange a donné naissance à une de nos époques actuelles.
27° Etudier et décrire avec détail quelqu’une de nos populations que l’on peut regarder comme ayant été le moins atteinte par les mélanges ethniques.
28° Rechercher et décrire les îlots de population spéciale et distincte qui existent sur divers points de notre territoire.
SECTION DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
1° Anciennes démarcations des diocèses et des cités de la Gaule conservées jusqu’aux temps modernes.
2° Exposer les découvertes archéologiques qui ont servi à déterminer le site de villes de l’antiquité ou du moyen âge, soit en Europe, soit en Asie, soit dans le nord de l’Afrique, soit en Amérique.
3° Signaler les documents géographiques curieux (textes et cartes manuscrits) qui peuvent exister dans les bibliothèques publiques et les archives des départements et des communes. – Inventorier les cartes locales manuscrites et imprimées.
4° Biographie des anciens voyageurs et géographes français.
5° De l’habitat en France, c’est-à-dire du mode de répartition dans chaque contrée des habitations formant les bourgs, les villages et les hameaux. – Dispositions particulières des locaux d’habitation, des fermes, des granges, etc. Origine et raison d’être de ces dispositions. – Altitude maximum des centres habités.
6° Tracer sur une carte les limites des différents pays (Brie, Beauce, Morvan, Sologne. etc.), d’après les coutumes, le langage et l’opinion traditionnelle des habitants. – Indiquer les causes de ces divisions (nature du sol, ligne de partage des eaux, etc.).
7° Compléter la nomenclature des noms de lieux, en relevant les noms donnés par les habitants d’une contrée aux divers accidents du sol (montagnes, cols, vallées, etc.) et qui ne figurent pas sur nos cartes.
8° Chercher le sens et l’origine de certaines appellations communes à des accidents du sol et de même nature (cours d’eau, pics, sommets, cols, etc.).
9° Etudier les modifications anciennes et actuelles du littoral de la France.
10° Chercher les preuves du mouvement du sol, à l’intérieur du continent, depuis l’époque historique ; traditions locales ou observations directes.
11° Signaler les changements survenus dans la topographie d’une contrée depuis une époque relativement récente ou ne remontant pas au delà de la période historique, tels que : déplacement des cours d’eau, brusques ou lents ; apports ou creusement dus aux cours d’eau; modifications des versants, recul des crêtes, abaissement des sommets sous l’influence des agents atmosphériques ; changements clans le regime des sources, etc.
12° Forêts, marais, cultures et faunes disparus.
BD, Tome V, Congrès de la Sorbonne en 1890., pages 137 à 147, La Diana, 1890.
Congrès de la Sorbonne en 1890.
M. le Président a reçu de M. le Ministre de l’instruction publique et des Beaux-Arts la circulaire
suivante:
Paris, le 30 septembre 1889.
Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous adresser le programme des questions soumises à MM. les Délégués des sociétés savantes en vue du congrès de 1890. Ce programme a été dressé, comme le précédent, par le Comité des travaux historiques et scientifiques, qui a cru devoir maintenir, cette année encore, un grand nombre de questions figurant déjà à l’ordre du jour des précédents congrès. Ces sujets d’étude sont d’ailleurs d’un intérêt constant; en les signalant, le Comité s’est appliqué à fixer les points sur lesquels la science a surtout besoin d’être renseignée : les résultats obtenus jusqu’ici et dont j’ai pu constater l’importance s’augmenteront encore de toutes les recherches qui sont à faire, de toutes les découvertes apportant des données plus certaines, en un mot, des travaux persévérants et attentifs qui sont tous les jours l’honneur des corps savants que vous présidez.
Je tiendrai toujours le plus grand compte de l’initiative des sociétés savantes et j’aurais désiré connaître à l’avance, ainsi que je vous en exprimais le voeu l’an dernier, les modifications qu’elles auraient eu l’intention d’apporter dans la rédaction de ce programme. Permettez-moi, Monsieur le Président, de signaler ce point à toute votre attention, et de vous prier de charger MM. les Délégués qui viendront au congrès de l’an prochain de me faire part des observations de votre société et de m’indiquer le texte des questions auxquelles elles auraient songé avec le désir de les voir figurer à l’ordre du jour du congrès de 1891.
Agréez, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération très distinguée.
Le Ministre de l’ Instruction publique et des Beaux-Arts,
Signé: A. FALLIÈRES.
Pour copie conforme :
Le Directeur du Secrétariat et de la Comptabilité,
CHARMES.
Voici les questions du programme qui se rapportent plus particulièrement à l’ordre d’études dont s’occupe la Société:
SECTION D’HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE.
1° Convocation, composition et tenue des États provinciaux, avant 1610.
2° Transformations successives et disparition du servage.
3° Origine et organisation des anciennes corporations d’arts et métiers.
4° Histoire des anciennes foires et marchés.
5° Anciens livres de raison et de comptes. – Journaux de famille.
6° Vieilles liturgies des églises de France.
7° Textes inédits ou nouvellement signalés de chartes de communes ou de coutumes.
8° Recherches sur les mines et les salines en France avant la Révolution.
9° De la piraterie dans les mers d’Europe avant le milieu du XVIIe siècle.
10° Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes vulgaires se sont substitués au latin dans la rédaction des documents administratifs. Distinguer entre l’emploi de l’idiome local et celui du français.
11° Jeux et divertissements publics ayant un caractère de périodicité régulière et se rattachant à des coutumes anciennes, religieuses ou profanes.
12° Origine, commerce et préparation des aliments usités avant le XVIIe siècle.
13° Étudier quels ont été les noms de baptême usités suivant les époques dans une région ; en donner, autant que possible, la forme exacte et rechercher quelles peuvent avoir été l’origine et la cause de leur vogue plus ou moins longue.
14° Recueillir les témoignages relatifs aux eaux thermales antérieurement au XVIIe siècle.
15° Les anciens ateliers typographiques en France.
16° Étudier l’origine et les variations des circonscriptions administratives dans les diverses régions de la France jusqu’au XVIe siècle.
17° Recherches relatives au théàtre et aux comédiens de province depuis la Renaissance.
18° Transport des correspondances et transmission des nouvelles avant le règne de Louis XIV.
SECTION D’ARCHÉOLOGIE.
1° Signaler les inventaires des collections particulières d’objets antiques, statues, bas-reliefs, monnaies, formées en province du XVIe au XVIIIe siècle.
Nos musées, tant ceux de Paris que ceux de la province, sont remplis d’objets dont la provenance est inconnue ou tout au moins incertaine; or, tout le monde sait de quelle importance il peut être de connaître l’origine des objets que l’on veut étudier; tous les archéologues se rappellent les étranges illusions dans lesquelles des erreurs de provenance ont fait tomber certains savants. Les anciens inventaires sont d’une grande utilité pour dissiper ces erreurs : ils nous apprennent en quelles mains certains monuments ont passé avant d’être recueillis dans les collections où ils sont aujourd’hui ; ils nous permettent parfois, en remontant de proche en proche, de retrouver l’origine exacte de ces monuments ; ils servent, tout au moins, à détruire ces légendes qui entourent bien souvent les monuments et qui sont la source des attributions les plus fantaisistes. On ne saurait donc trop engager les membres des Sociétés savantes à rechercher dans les archives de leur région, en particulier dans celles des notaires, les inventaires de ces nombreux cabinets d’amateurs formés depuis le XVIe siècle, et dont on peut retrouver des épaves dans nos musées provinciaux. On ne demande pas, bien entendu, d’apporter au Congrès le texte même de ces inventaires, mais de signaler les documents de ce genre qui peuvent offrir quelque intérêt, en en dégageant les renseignements qui paraîtraient utiles à recueillir.
2° Indiquer, pour chaque région de la Gaule, les sarcophages ou fragments de sarcophages païens ou chrétiens non encore signalés. En étudier les sujets, rechercher les données historiques et les légendes qui s’y rattachent.
Il ne s’agit pas de faire un travail d’ensemble sur les sarcophages antiques conservés en Gaule, ce qui offrirait à coup sûr un grand intérêt, mais ce serait une entreprise difficile et de longue haleine. Le Comité invite simplement ses correspondants à rechercher les monuments encore inconnus qui pourraient plus tard prendre place dans un recueil analogue à celui que M. Le Blant a consacré aux sarcophages chrétiens. Il souhaite surtout qu’on recherche la provenance des monuments ou fragments de monuments de ce genre qui se sont conservés dans divers musées ou églises de province, et qu’on étudie les légendes qui fort souvent se sont attachées à ces monuments et dont il est si diffcile aux savants étrangers à la région de retracer les détails et de découvrir l’origine.
3° Signaler les nouvelles découvertes de bornes milliaires ou les constatations de chaussées antiques qui peuvent servir à déterminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en Afrique.
4° Etudier dans une région déterminée de l’Afrique les édifices antiques tels que arcs de triomphe, temples, théàtres, cirques, portes de ville, tombeaux monumentaux, aqueducs, ponts, basiliques, etc., et dresser le plan des ruines romaines les plus intéressantes.
Les savants qui, dans ces dernières années, se sont livrés à la recherche et à l’étude des antiquités du nord de l’Afrique ont, généralement, consacré la meilleure part de leurs efforts à l’épigraphie. Le Comité pense que l’étude des monuments d’architecture, dont les ruines se dressent encore en si grand nombre en Algérie et en Tunisie pourrait fournir des résultats non moins intéressants. Il appelle notamment l’attention des travailleurs sur les édifices chrétiens des premiers siècles, dont les restes ont pu être signalés jusqu’ici par divers explorateurs, mais qui n’ont point fait l’objet d’une étude archéologique détaillée.
5° Signaler les actes notariés du XIVe au XVIe siècle contenant des renseignements sur la biographie des artistes, et particulièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures et autres oeuvres d’art commandées soit par des particuliers, soit par des municipalités ou des communautés.
Il est peut-être superflu de faire remarquer que la meilleure façon de présenter les documents de ce genre au Congrès serait d’en faire un résumé, où l’on s’attacherait à mettre en relief les données nouvelles qu’ils fournissent à l’histoire de l’art, et à faire ressortir les points sur lesquels ils confirment, complètent ou contredisent les renseignements que l’on possédait d’autre part.
6° Signaler les objets antiques conservés dans les musées de province et qui sont d’origine étrangère à la région où ces musées se trouvent.
Par suite de dons ou de legs, bon nombre de musées de province se sont enrichis d’objets que l’on est souvent fort étonné d’y rencontrer. Dans nos villes maritimes en particulier, il n’est pas rare que des officiers de marine ou des voyageurs aient donné au musée de la localité des antiquités parfois curieuses qu’ils avaient recueillies en Italie, en Grèce, en Orient. Quelques villes ont acquis de la sorte de fort belles collections dont elles sont justement fières. Un beaucoup plus grand nombre ne possèdent que quelques-unes de ces antiquités étrangères à la région, et ces objets, isolés au milieu des collections d’origine locale, échappent bien souvent à l’attention des érudits qui auraient intérêt à les connaître. C’est donc surtout ces objets isolés qu’il est utile de signaler avec dessins à l’appui et en fournissant tous les renseignements possibles sur leur provenance et sur les circonstances qui les ont fait entrer dans les collections où on les conserve actuellement.
7° Etudier les caractères qui distinguent les diverses écoles d’architecture religieuse à l’époque romane, en s’attachant à mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans, voûtes, etc.).
Cette question, pour la traiter dans son ensemble, suppose une connaissance générale des monuments de la France qui ne peut s’acquérir que par de longues études et de nombreux voyages. Aussi n’est-ce point ainsi que le Comité la comprend. Ce qu’il désire, c’est provoquer des monographies embrassant une circonscription donnée, par exemple un département, un diocèse, un arrondissement, et dans lesquelles on passerait en revue les principaux monuments compris dans cette circonscription, non pas en donnant une description détaillée de chacun d’eux, mais en cherchant à dégager les éléments caractéristiques qui les distinguent et qui leur donnent entre eux un air de famille. Ainsi, on s’attacherait à reconnaître quel est le plan le plus fréquemment adopté dans la région ; de quelle façon la nef est habituellement couverte (charpente apparente, voùte en berceau plein cintre ou brisé, croisées d’ogives, coupoles) ; comment les bas côtés sont construits, s’ils sont ou non surmontés de tribunes, s’il y a des fenêtres éclairant directement la nef, ou si le jour n’entre dans l’église que par les fenêtres des bas côtés ; quelle est la forme et la position des clochers ; quelle est la nature des matériaux employés ; enfin, s’il y a un style d’ornementation particulier, si certains détails d’ornement sont employés d’une façon caractéristique et constante, etc.
8° Rechercher dans chaque département ou arrondissement les monuments de l’architecture militaire en France aux diverses époques du moyen âge. Signaler les documents historiques qui peuvent servir à en déterminer la date.
La France est encore couverte de ruines féodales dont l’importance étonne les voyageurs en même temps que leur pittoresque les séduit. Or, bien souvent de ces ruines on ne sait presque rien. C’est aux savants qui habitent nos provinces à décrire ces vieux monuments, à restituer le plan de ces anciens châteaux, à découvrir les documents historiques qui permettent d’en connaître la date et d’en reconstituer l’histoire. Les monographies de ce genre, surtout si elles sont accompagnées des dessins si nécessaires pour leur intelligence, seront toujours accueillies avec faveur à la Sorbonne.
9° Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes ou les particuliers, telles que granges, moulins, étables, colombiers. En donner autant que possible les coupes et plans.
Cet article du programme ne réclame aucune explication. Le Comité croit seulement devoir insister sur la nécessité de joindre aux communications de cet ordre des dessins en plan et en élévation.
10° Indiquer les tissus anciens, les tapisseries et les broderies qui existent dans les trésors des églises, dans les anciens hôpitaux et dans les musées.
On peut répondre de deux façons à cette question : soit en faisant un catalogue raisonné de tous les tissus anciens existant dans une ville ou dans une région déterminée; soit en donnant la description critique de tapisseries ou de tissus inédits. Dans ce dernier cas, il importe tout particulièrement de donner des renseignements précis sur le dessin, la largeur et le style des bordures, s’il y en a, et de signaler avec soin les signatures, marques ou monogrammes existant dans la lisière ou galon. Enfin, on devra donner autant que possible des dessins ou des photographies des objets décrits et des calques des monogrammes ou signatures.
11° Signaler dans chaque région de la France les centres de fabrication de l’orfèvrerie pendant le moyen âge. Indiquer les caractères et tout spécialement les marques et poinçons qui permettent de distinguer leurs produits.
Il existe encore dans un grand nombre d’églises, principalement dans le Centre et le Midi, des reliquaires, des croix et autres objets d’orfévrerie qui n’ont pas encore été étudiés convenablement, qui bien souvent même n’ont jamais été signalés à l’attention des archéologues. C’est à eux surtout qu’il appartient de retracer l’histoire de ces objets, de savoir où ils ont été fabriqués, et, en les rapprochant les uns des autres, de reconnaître les caractères propres aux différents centres de production artistique au moyen âge.
12° Indiquer des pavages ou des carreaux à inscriptions inédits.
Voilà longtemps qu’aucune communication de ce genre n’a été faite à la Sorbonne. Il ne manque point cependant dans nos collections provinciales de spécimens inédits de ces curieux et élégants carrelages qui garnissaient jadis le sol de nos chapelles et l’intérieur de nos châteaux. En les signalant à l’attention des archéologues, on devra s’efforcer toujours de rechercher les centres de fabrication d’où ces carrelages proviennent.
13° Rechercher les centres de fabrication de la céramique dans la Gaule antique. Signaler les endroits où cette industrie s’est perpétuée depuis l’antiquité jusqu’à nos jours.
Les vases, les statuettes de terre cuite que l’on ramasse en si grand nombre sur tous les points de l’ancienne Gaule sont le plus souvent des produits de l’industrie indigène. Les noms gaulois que l’on relève sur beaucoup de marques de potiers suffiraient à le prouver. Mais on est très mal fixé encore sur les centres de fabrication où les habitants de la Gaule allaient s’approvisionner. C’est un point de l’histoire industrielle de notre pays qu’il serait intéressant d’étudier. On la complètera utilement en recherchant si ces anciens établissements de potiers n’ont pas survécu à l’époque antique, et si, comme on l’a constaté pour d’autres industries, une partie des centres de production céramique que nous trouvons au moyen âge ne sont pas établis sur les mêmes lieux où nos ancêtres gallo-romains avaient installé leurs fours bien des siècles auparavant.
11° Rechercher les traces de la fabrication du verre en Gaule. Indiquer à quelle époque elle peut remonter.
Cette question est tout à fait analogue à la précédente et demande à être traitée de même.
On devra s’efforcer autant que possible de reconnaître si les ateliers antiques ont persisté pendant le moyen âge.
15° Etudier au point de vue de la langue, de la prosodie et de l’histoire les inscriptions métriques de la Gaule.
Cette question ne vise que les inscriptions des premiers siècles de notre histoire. Une étude du même genre pourrait être faite sur les inscriptions carolingiennes ou du commencement de l’époque romane. Pour la faire complète, il importe de ne pas s’en tenir aux inscriptions actuellement existantes, mais il faudrait rechercher dans les ouvrages anciens le texte des inscriptions disparues et ne pas négliger les epitaphia épars dans les manuscrits ou recueillis dans les oeuvres des poètes du moyen âge.
16° Etudier dans les Acta Sanctorum parmi les biographies des Saints d’une région de la France ce qui peut servir à l’histoire de l’art dans cette région.
Quoique souvent bien postérieures aux faits qu’elles rapportent, les Vies des Saints sont une précieuse source de renseignements, encore trop peu explorée. Elles peuvent être d’une grande utilité pour l’histoire des arts, à la condition de bien déterminer, avant d’en invoquer le témoignage, l’époque où elles furent écrites.
SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES.
2° Rechercher quelle était, pour l’ancien régime, dans les diverses régions de la France, la nature des fonctions des .procureurs du Roi auprès des autorités locales d’ordre municipal.
3° Faire l’histoire, dans une province ou une circonscription plus restreinte, des contrats intéressant l’ouvrier agricole au faire-valoir du propriétaire, tels que le glanage dans l’Artois, l’engagement des maitres valets dans les pays toulousains.
SECTION DES SCIENCES.
19° L’âge du creusement des vallées dans les diverses régions de la France.
20° Faire la statistique détaillée des grottes, abris sous roches et terrains d’alluvion où ont été découverts des ossements humains et des restes d’industries remontant à l’époque quaternaire, soit pour la France entière, soit pour une ou plusieurs de ses principales régions; préciser la nature des objets et indiquer les principaux fossiles qui leur étaient associés.
21° Dresser la carte détaillée des monuments mégalithiques et des sépultures néolithiques pour une de nos principales régions, en l’accompagnant d’un texte explicatif.
22° Rechercher, dans le plus grand nombre possible de têtes osseuses néolithiques, celles qui reproduisent à des degrés divers les caractères des races de l’époque précédente ; signaler les faits de fusion et de juxtaposition de caractères qu’elles peuvent présenter.
23° Préciser, surtout par l’étude des têtes osseuses, le type ou les types nouveau-venus, dans une région déterminée, aux époques de la pierre polie, du cuivre, du bronze et du fer.
24° Déterminer les éléments ethniques dont le mélange a donné naissance à une de nos époques actuelles.
25° Étudier et décrire avec détail quelqu’une de nos populations que l’on peut regarder comme ayant été le moins atteinte par les mélanges ethniques. Rechercher et décrire les îlots de population spéciale et distincte qui existent sur divers points de notre territoire.
SECTION DE GEOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
1° Anciennes démarcations des diocèses et des cités de la Gaule conservées jusqu’aux temps modernes.
2° Déterminer les limites d’une ou de plusieurs anciennes provinces françaises en 1789.
3° Signaler les documents géographiques curieux (textes et cartes manuscrits) qui peuvent exister dans les bibliothèques publiques et les archives des départements et des communes. – Inventorier les cartes locales manuscrites et imprimées.
4° Biographie des anciens voyageurs et géographes français.
5° De l’habitat en France, c’est-à-dire du mode de répartition dans chaque contrée des habitations formant les bourgs, les villages et les hameaux. – Dispositions particulières des locaux d’habitation, des fermes, des granges, etc. Origine et raison d’étre de ces dispositions. – Altitude maximum des centres habités.
6° Tracer sur une carte les limites des différents pays (Brie, Beauce, Morvan, Sologne, etc.), d’après les coutumes, le langage et l’opinion traditionnelle des habitants. – Indiquer les causes de ces divisions (nature du sol, ligne de partage des eaux, etc.).
7° Compléter la nomenclature des noms de lieux, en relevant les noms donnés par les habitants d’une contrée aux divers accidents du sol (montagnes, cols, vallées, etc.) et qui ne figurent pas sur nos cartes.
8° Dresser la carte des localités d’une portion du territoire français dont les noms présentent une terminaison caractéristique, tels que ac, oz, ville, court, etc.
9° Chercher le sens et l’origine de certaines appellations communes à des accidents du sol et de même nature (cours d’eau, pics, sommets, cols, etc.).
10° Étudier les modifications anciennes et actuelles du littoral do la France.
11° Chercher les preuves du mouvement du sol, à l’intérieur du continent, depuis l’époque historique ; traditions locales ou observations directes.
12° Signaler les changements survenus dans la topographie d’une contrée depuis une époque relativement récente ou ne remontant pas au delà de la période historique, tels que déplacements des cours d’eau, brusques ou lents ; apports ou creusements dus aux cours d’eau ; modifications des versants, recul des crêtes, abaissement des sommets sous l’influence des agents atmosphériques; changements dans le régime des sources, etc.
13° Forêts, marais, cultures et faunes disparus.
Référence : 6 P.4à14
Date : 1891
Thème 2 : Vie de la société
BD, Tome VI, Congrès de la Sorbonne en 1891, pages 4 à 14, La Diana, 1891.
Congrès de la Sorbonne en 1891
M. le Président a reçu de M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux Arts la circulaire suivante :
Paris, le 10 novembre 1890.
Monsieur le Président,
J’ai toujours fait appel à votre initiative lorsqu’il s’est agi de préparer le programme du congrès des sociétés savantes à la Sorbonne; mais cette année, mon appel est demeuré presque vain. J’espérais qu’à la fin de leurs séances, MM. les Délégués m’auraient manifesté leurs vœux en plus grand nombre et qu’ils m’auraient fourni des indications précises sur les questions à mettre à l’ordre du jour des réunions suivantes. J’aurais volontiers accueilli leurs désirs, qui m’eussent servi de guide pour essayer de mieux suivre l’ensemble de leurs travaux et d’introduire dans les réunions de la Sorbonne toutes les modifications nécessaires.
Le programme que j’ai l’honneur de vous transmettre est donc surtout l’œuvre du Comité des travaux historiques et scientifiques, et vous remarquerez qu’il a cru devoir conserver la plupart des questions déjà soumises aux précédents congrès. Aussi bien, ce sont là des sujets d’études d’un intérêt constant, sur lesquels la science a sans cesse besoin d’être renseignée. Je suis heureux de constater, d’ailleurs, l’importance des résultats acquis jusqu’ici. Permettez moi de compter sur la continuation des efforts auxquels ils sont dus. Ces efforts sont l’honneur des sociétés savantes et ils enrichissent le domaine scientifique de découvertes de jour en jour plus certaines.
Agréez, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux Arts,
LÉON BOURGEOIS.
Pour copie conforme:
Le Directeur du Secrétariat et de la Comptabilité,
CHARMES.
Voici les questions du programme qui se rapportent plus particulièrement à l’ordre d’études dont s’occupe la Société.
SECTION D’HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE.
1° Transformations successives et disparition du servage.
2° Origine et organisation des anciennes corporations d’arts et métiers.
3° Histoire des anciennes foires et marchés.
4° Anciens livres de raison et de comptes. Journaux de famille.
5° Vieilles liturgies des églises de France.
6° Textes inédits ou nouvellement signalés de chartes de communes ou de coutumes.
7° Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes vulgaires se sont substitués au latin dans la rédaction des documents administratifs. Distinguer entre l’emploi de l’idiome local et celui du français.
8° Jeux et divertissements publics ayant un caractère de périodicité régulière et se rattachant à des coutumes anciennes, religieuses ou profanes.
9° Origine, commerce et préparation des aliments avant le XVIIe siècle.
10° Étudier quels ont été les noms de baptême usités suivant les époques dans une localité ou dans une région ; en donner, autant que possible, la forme exacte; rechercher quelles peuvent avoir été l’origine et la cause de la vogue plus ou moins longue de ces différents noms.
11° Origines et histoire des anciens ateliers typographiques en France.
12° Recherches relatives au théâtre et aux comédiens de province depuis la Renaissance.
13° Transport des correspondances et transmission des nouvelles avant le règne de Louis XIV.
14° Recueillir les indications sur les mesures prises au moyen âge pour l’entretien et la réfection des anciennes routes.
15° Rechercher dans les anciens documents les indications relatives aux maladies des animaux et des végétaux dans les diverses régions de l’ancienne France.
16° Recherches relatives à l’histoire de la marine française d’après les archives notariales des villes maritimes de France.
17° Indications tirées des anciens documents pouvant faire connaître les phénomènes naturels, météorologiques ou autres (inondations, pluies, sécheresses persistantes, tremblements de terre, température exceptionnelle, etc.), jusqu’au règne de Louis XIII.
SECTION D’ARCHÉOLOGIE
1° Signaler les inventaires des collections particulières d’objets antiques, statues, bas reliefs,, monnaies, formées en province du XVIe au XVIIIe siècle.
Nos musées, tant ceux de Paris que ceux de la province, sont remplis d’objets dont la provenance est inconnue ou tout au moins incertaine ; or, tout le monde sait de quelle importance il peut être de connaître l’origine des objets que l’on veut étudier ; tous les archéologues se rappellent les étranges illusions dans lesquelles des erreurs de provenance ont fait tomber certains savants. Les anciens inventaires sont d’une grande utilité pour dissiper ces erreurs ; ils nous apprennent en quelles mains certains monuments ont passé avant d’être recueillis dans les collections où ils sont aujourd’hui ; ils nous permettent parfois, en remontant de proche en proche, de retrouver l’origine exacte de ces monuments ; ils servent tout au moins à détruire ces légendes qui entourent bien souvent les monuments et qui sont la source des attributions les plus fantaisistes. On ne saurait donc trop engager les membres des sociétés savantes à rechercher dans les archives de leur région, en particulier dans celles des notaires, les inventaires de ces nombreux cabinets d’amateurs formés depuis le XVIe siècle, et dont on peut retrouver des épaves dans nos musées provinciaux. On ne demande pas, bien entendu, d’apporter au Congrès le texte même de ces inventaires, mais de signaler les documents de ce genre qui peuvent offrir quelque intérêt, en en dégageant les renseignements qui paraîtraient utiles à recueillir.
2° Signaler les nouvelles découvertes de bornes milliaires ou les constatations de chaussées antiques qui peuvent servir à déterminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en Afrique.
3° Étudier dans une région déterminée de l’Afrique les édifices antiques tels que arcs de triomphe, temples, théâtres, cirques, portes de villes, tombeaux monumentaux, aqueducs, ponts, basiliques, etc., et dresser le plan des ruines romaines les plus intéressantes.
Les savants qui, dans ces dernières années, se sont livrés à l’étude des antiquités du nord de l’Afrique ont généralement consacré la meilleure part de leurs efforts à l’épigraphie. Le Comité pense que l’étude des monuments d’architecture, dont les ruines se dressent encore en si grand nombre en Algérie et en Tunisie, pourrait fournir des résultats non moins intéressants. Il appelle notamment l’attention des travailleurs sur les édifices chrétiens des premiers siècles, dont les restes ont pu être signalés jusqu’ici par divers explorateurs, mais qui n’ont point fait l’objet d’une étude archéologique détaillée.
4° Signaler les objets antiques conservés dans les musées de province et qui sont d’origine étrangère à la région où ces musées se trouvent.
Par suite de dons ou de legs, bon nombre de musées de province se sont enrichis d’objets que l’on est souvent fort étonné d’y rencontrer. Dans nos villes maritimes en particulier, il n’est pas rare que des officiers de marine ou des voyageurs aient donné au musée de la localité des antiquités parfois fort curieuses qu’ils avaient recueillies en Italie, en Grèce, en Orient. Quelques villes ont acquis de la sorte de fort belles collections dont elles sont justement fières. Un beaucoup plus grand nombre ne possèdent que quelques unes de ces antiquités étrangères à la région, et ces objets, isolés au milieu des collections d’origine locale, échappent bien souvent à l’attention des érudits qui auraient intérêt à les connaître.
Ce sont surtout ces objets isolés qu’il est utile de signaler avec dessins à l’appui et en fournissant tous les renseignements possibles sur leur provenance et sur les circonstances qui les ont fait entrer dans les collections où on les conserve actuellement.
5° Signaler les actes notariés du XIVe au XVIe siècle contenant des renseignements sur la biographie des artistes, et particulièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures et autres œuvres d’art commandées soit par des particuliers, soit par des municipalités ou des communautés.
Il est peut être superflu de faire remarquer que la meilleure façon de présenter les documents de ce genre au Congrès serait d’en faire un résumé, où l’on s’attacherait à mettre en relief les données nouvelles qu’ils fournissent à l’histoire de l’art, et à faire ressortir les points sur lesquels ils confirment, complètent ou contredisent les renseignements que l’on possède d’autre part.
6° Dresser la liste avec plans et dessins à l’appui des édifices chrétiens d’une province ou d’un département réputés antérieurs à l’an mil.
La longue période qui s’étend de la chute de l’empire romain à l’an mil est pour l’histoire de l’art en France la plus obscure. On ne pourra y apporter quelque lumière qu’en dressant une statistique des monuments présumés appartenir à cette époque et en en discutant ensuite l’âge avec soin. C’est aux habitants de la province de réunir les éléments de cette enquête.
7° Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles d’architecture religieuse à l’époque romane en s’attachant à mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans, voûtes, etc.).
Cette question, pour la traiter dans son ensemble, suppose une connaissance générale des monuments de, la France qui ne peut s’acquérir que par de longues études et de nombreux voyages. Aussi n’est ce point ainsi que le Comité la comprend. Ce qu’il désire c’est provoquer des monographies embrassant une circonscription donnée, par exemple, un département, un diocèse, un arrondissement, et dans lesquelles on passerait en revue les principaux monuments compris dans cette circonscription, non pas en donnant une description détaillée de chacun d’eux, mais en cherchant à dégager les éléments caractéristiques qui les distinguent et qui leur donnent un air de famille. Ainsi, on s’attacherait à reconnaître quel est le plan le plus fréquemment adopté dans la région ; de quelle façon la nef est habituellement couverte (charpente apparente, voûte en berceau plein cintre ou brisé, croisées d’ogive, coupoles) ; comment les bas-côtés sont construits, s’ils sont ou non surmontés de tribunes ; s’il y a des fenêtres éclairant directement la nef, ou si le jour n’entre dans l’église que par les fenêtres des bas côtés ; quelle est la forme et la position des clochers ; quelle est la nature des matériaux employés ; enfin, s’il y a un style d’ornementation particulier, si certains détails d’ornement sont employés d’une façon caractéristique et constante, etc.
8° Rechercher dans chaque département ou arrondissement les monuments de l’architecture militaire en France aux diverses époques du moyen âge. Signaler les documents historiques qui peuvent servir à en déterminer la date.
La France est encore couverte de ruines féodales dont l’importance étonne les voyageurs. Or, bien souvent, de ces ruines on ne sait presque rien. C’est aux savants qui habitent nos provinces à décrire ces vieux monuments, à restituer le plan de ces anciens châteaux, à découvrir les documents historiques qui permettent d’en connaître la date et d’en reconstituer l’histoire. Les monographies de ce genre, surtout si elles sont accompagnées des dessins si nécessaires pour leur intelligence, seront toujours accueillies avec faveur à la Sorbonne.
9° Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes ou les particuliers, telles que granges, moulins, étables, Colombiers. En donner autant que possible les coupes et plans.
Cet article du programme ne réclame aucune explication. Le Comité croit devoir seulement insister sur la nécessité de joindre aux communications de cet ordre des dessins en plan et en élévation.
10° Rechercher les documents écrits ou figurés relatifs à l’archéologie navale.
Depuis la publication de l’ouvrage de Jal sur l’archéologie navale, cette branche d’études est restée à peu près stationnaire. Il serait intéressant de rechercher dans les monuments du moyen âge, peintures, miniatures, vitraux, etc., des représentations inédites de navires marchands ou de navires de guerre, et de recueillir dans les documents écrits, les pièces de tout genre telles que comptes, devis de construction, etc., qui peuvent aider à l’intelligence des monuments figurés de cette catégorie.
11° Signaler dans chaque région de la France les centres de fabrication de l’orfèvrerie pendant le moyen âge. Indiquer les caractères et tout spécialement les marques et poinçons qui permettent d’en distinguer les produits.
Il existe encore dans un grand nombre d’églises, principalement dans le Centre et le Midi, des reliquaires, des croix et autres objets d’orfèvrerie qui n’ont pas encore été étudiés convenablement, qui bien souvent même n’ont jamais été signalés à l’attention des archéologues. C’est aux savants de province qu’il appartient de rechercher ces objets, d’en dresser des listes raisonnées, d’en retracer l’histoire, de découvrir où ils ont été fabriqués, et, en les rapprochant les uns des autres, de reconnaître les caractères propres aux différents centres de production artistique au moyen âge.
12° Rechercher dans les monuments figurés de l’antiquité ou du moyen âge les représentations d’instruments de métier.
On sait combien il est souvent difficile de déterminer l’âge des outils anciens que le hasard fait parfois découvrir. Ce n’est qu’en s’aidant des peintures et sculptures où les artistes de l’antiquité et du moyen âge en ont figuré qu’on peut établir avec quelque certitude les caractères propres à ces objets aux diverses époques de notre histoire.
13° Rechercher les centres de fabrication de la céramique, dans la Gaule antique. Signaler les endroits où cette industrie, West perpétuée depuis l’antiquité jusqu’à nos. jours.
Les vases, les statuettes de terre cuite que l’on ramasse sur tous les points de l’ancienne Gaule sont le plus souvent des produits de l’industrie indigène. Les noms gaulois que l’on relève sur beaucoup de marques de potiers suffiraient à le prouver. Mais on est très mal fixé encore sur les centres de fabrication où les habitants de la Gaule allaient s’approvisionner. C’est un point de l’histoire industrielle de notre pays qu’il serait intéressant d’étudier. Il y aurait lieu de rechercher en même temps si ces anciens établissements de potiers n’ont pas survécu à l’époque antique et si, comme on l’a constaté pour d’autres industries, une partie des centres de production céramique que nous trouvons au moyen âge ne sont pas établis sur les mêmes lieux où nos ancêtres gallo romains avaient installé leurs fours bien des siècles auparavant.
14° Recueillir des documents écrits ou figurés intéressant l’histoire du costume dans une région déterminée.
On connaît aujourd’hui dans leurs traits essentiels, les principaux éléments du costume de nos pères. Mais à côté des grandes lois de la mode, que l’on observait partout plus ou moins, il y avait dans beaucoup de provinces des usages spéciaux qui influaient sur les modes. Ce sont ces particularités locales qu’on n’a guère étudiées jusqu’ici, sauf pour des époques très voisines de nous. Il serait intéressant d’en rechercher la trace dans les monuments du moyen âge.
15° Étudier dans les Acta sanctorum, parmi les biographies des saints d’une région de la France, ce qui peut servir à l’histoire de l’art dans cette région.
Quoique souvent bien postérieures aux faits qu’elles rapportent, les vies des saints sont une précieuse source de renseignements, encore trop peu explorés. Elles peuvent être d’une grande utilité pour l’histoire des arts, à la condition de bien déterminer, avant d’en invoquer le témoignage, l’époque où elles furent écrites.
SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
1° Rechercher quelle était, sous l’ancien régime, dans les diverses régions de la France, la nature des fonctions des procureurs du Roi auprès des autorités locales d’ordre municipal.
2° Quelles étaient les attributions des procureurs syndics et autres fonctionnaires analogues sous le régime de la constitution de 1791 ? Quelle a été la mesure de leur influence sur les administrations collectives de cette époque ?
SECTION DES SCIENCES
21° L’âge du creusement des vallées dans les diverses régions de la France.
22° Faire la statistique détaillée des grottes, abris sous roches et terrains d’alluvion où ont été découverts des ossements humains et des restes d’industries remontant à l’époque quaternaire, soit pour la France entière, soit pour une ou plusieurs de ses principales régions ; préciser la nature des objets et indiquer les principaux fossiles qui leur étaient associés.
23° Rechercher dans le plus grand nombre possible de têtes osseuses néolithiques celles qui reproduisent à des degrés divers les caractères des races de l’époque précédente ; signaler les faits de fusion et de juxtaposition de caractères qu’elles peuvent présenter.
24° Préciser surtout par l’étude des têtes osseuses, le type ou les types nouveaux venus, dans une région déterminée, aux époques de la pierre polie, du cuivre, du bronze et du fer.
25° Déterminer les éléments ethniques dont le mélange a donné naissance à une de nos époques actuelles.
26° Etudier et décrire avec détail quelqu’une de nos populations que l’on peut regarder comme ayant été le moins atteinte par les mélanges ethniques. Rechercher et décrire les îlots de population spéciale et distincte qui existent sur divers points de notre territoire.
27° Rechercher l’influence que peut exercer sur la taille et les autres caractères physiques des populations là nature des terrains.
SECTION DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE
1° Déterminer les limites d’une ou de plusieurs anciennes provinces françaises en 1789.
2° Signaler les documents géographiques manuscrits les plus intéressants (textes et cartes) qui peuvent exister dans les bibliothèques publiques et les archives des départements, des communes ou des particuliers. Étudier spécialement les anciennes cartes marines d’origine française.
3° Inventorier les cartes locales manuscrites et imprimées, cartes de diocèses, de provinces, plans de villes, etc.
4° Biographie des anciens voyageurs et géographes français, Missions scientifiques françaises à l’étranger avant 1789.
5° De l’habitat en France, c’est à dire du mode de répartition dans chaque contrée des habitations formant les bourgs, les villages et les hameaux. Dispositions particulières des locaux d’habitation, des fermes, des granges, etc. Origine et raison d’être de ces dispositions. Altitude maximum des centres habités.
6° Tracer sur une carte les limites des différents pays (Brie, Beauce, Morvan, Sologne, etc.), d’après les coutumes locales, le langage et l’opinion traditionnelle des habitants. Indiquer les causes de ces divisions (nature du sol, ligne de partage des eaux, etc.).
7° Compléter la nomenclature des noms de lieux, en relevant les noms donnés par les habitants d’une contrée aux divers accidents du sol (montagnes, cols, vallées, etc.) et qui ne figurent pas sur les cartes.
8° Dresser la carte d’une portion du territoire français dont les noms présentent une terminaison caractéristique, tels que ac, oz, ville, court, etc.
9° Chercher le sens et l’origine de certaines appellations communes à des accidents du sol et de même nature (cours d’eau, pics, sommets, cols, etc.).
10° Etudier les modifications anciennes et actuelles du littoral de la France (érosions, ensablements, dunes, etc.),
11° Chercher les preuves du mouvement du sol, à l’intérieur du continent, depuis l’époque historique ; traditions locales ou observations directes.
12° Signaler les changements survenus dans la topographie d’une contrée depuis une époque relativement récente ou ne remontant pas au delà de la période historique, tels que déplacements des cours d’eau, brusques ou lents.; apporta ou creusement dus aux cours d’eau; modifications des versants, recul des crêtes, abaissements des sommets sous l’influence des agents atmosphériques ; changements dans le régime des sources, etc.
Référence : 6 P.146-147
Date : 1892
Thème 2 : Vie de la société
BD, Tome VI, Congrès de la Sorbonne en 1892., pages 146 à 147, La Diana, 1892.
Congrès de la Sorbonne en 1892.
M. le président communique à la Société le programme du Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne en 1892. Ce programme est conforme à celui de 1891, publié plus haut pages 5 à 14, sauf les quatre nouvelles questions suivantes.
SECTION D’ARCHÉOLOGIE.
10° Signaler, comme l’a fait en 1741 l’abbé Jean‑Baptiste Thiers dans son Traité des superstitions, les restes de vieilles croyances et pratiques superstitieuses qui peuvent subsister dans certaines parties de la France.
Croyance aux phylactères ; à la valeur surnaturelle de certains mots dépourvus de sens ; à la vertu curative spéciale de certains saints et de leurs tombes.
Pèlerinages à des roches ou à des fontaines.
Degré de diffusion locale des livres de superstitions populaires : clé des songes, traité du Grand Albert et autres recueils toujours réimprimés, reproduisant des signes, figures et formules en usage depuis plusieurs siècles.
Feux de Saint-Jean.
Paroles de l’Évangile détournées de leur sens.
Invocation des anges Uriel, Assiriel, Iniel, Anarael et autres de même sorte.
17° Signaler les découvertes numismatiques faites soit isolément, soit par groupes, dans une circonscription déterminée. Les classer par époques depuis les temps les plus reculés (époque gauloise) jusqu’au xviie siècle. – Étudier les causes historiques et économiques qui justifient la présence de ces monnaies.
SECTION DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
6° De l’habitat en France, dans les temps préhistoriques. Cartes montrant la distribution géographique des dépôts alluviaux, cavernes, abris sous roches, etc., ayant renfermé des restes de l’époque quaternaire. Cartes des stations, ateliers, monuments funéraires, etc., de l’âge de la pierre polie.
7° Limites des suffixes ethniques les plus caractéristiques. Cartes des noms de lieux en ac, en az et oz, en on, etc.
Référence : 6 P.310à320
Date : 1893
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 7 P.136à138
Date : 1894
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 5 P.25à34
Date : 1889
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 5 P.137à147
Date : 1890
Thème 2 : Vie de la société
BD, Tome VI, Congrès de la Sorbonne eu 1893., pages 310 à 320, La Diana, 1892.
II.
Congrès de la Sorbonne eu 1893.
M. le Président a reçu de M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts la circulaire suivante :
Paris, le 12 août 1892,
Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous annoncer que, sur la proposition de la Commission centrale du Comité des travaux historiques et scientifiques, j’ai décidé que le 3le Congrès des sociétés savantes de Paris et des départements s’ouvrirait à la Sorbonne le mardi 4 avril 1893.
L’expérience faite depuis 1887 n’a pas répondu à mon attente et les renseignements que j’ai recueillis m’ont amené à rétablir, pour la réunion annuelle des Sociétés savantes, la date abandonnée des vacances de Pâques. Je souhaite très vivement que cette mesure corresponde aux désirs du plus grand nombre et qu’elle provoque de la part des membres de votre Société un mouvement toujours plus accentué do recherches et de travaux.
Vous trouverez ci-joint, Monsieur le Président, le programme des questions soumises à MM. les délégués des Sociétés savantes en vue du Congrès de, 1893. Comme le précédent, ce programme a été dressé surtout par le Comité des Travaux historiques et scientifiques. Un grand nombre de questions d’un intérêt constant y ont été maintenues cette année encore. Je regrette que les sociétés savantes n’aient pas répondu à l’appel qui leur avait été fait et ne soient pas devenues davantage les collaboratrices du Comité pour la rédaction du programme. Permettez-moi, Monsieur le Président, de signaler ce point à toute votre attention et de vous prier d’insister auprès des membres de votre Société afin que l’année prochaine ils prennent en séance du Congrès l’initiative des questions qu’il leur paraîtrait utile d’insérer au programme.
Je tiens également à ce que la prescription renouvelée des anciennes traditions et relative à l’envoi préalable des manuscrits soit rigoureusement appliquée. L’ouverture du Congrès ayant lieu le 4 avril, il est indispensable que le manuscrit complet des communications proposées par vos, délégués soit adressé au Ministère de l’Instruction publique, Direction du Secrétariat, 1 er Bureau, avant le 1 er février 1893, date extrême.
Je ne saurais trop appuyer sur la nécessité de cette communication préalable. Elle permet aux membres du Comité d’établir un ordre du jour où les questions de même nature sont groupées autant que possible dans une même séance, et de se préparer à prendre part à la discussion, s’il y a lieu.
Les résultats obtenus au dernier Congrès me paraissent justifier cette décision qui nous conduira, j’en ai le ferme espoir, à faire de la réunion annuelle des Sociétés savantes un Congrès de plus en plus fécond et de plus en plus profitable à la science.
Vous ne vous refuserez certainement pas, Monsieur le Président, à me prêter pour l’exécution de ces instructions votre habituel et bienveillant concours.
Recevez, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération très distinguée.
Le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.
Pour le Ministre et par autorisation :
Le Directeur du Secrétariat et de la Comptabilité,
CHARMES.
Voici les questions du programme qui se rapportent plus particulièrement à l’ordre d’études dont s’occupe la Société :
SECTION D’HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE.
1° Transformations successives et disparition du servage.
2° Origine et organisation des anciennes corporations d’arts et métiers.
3° Histoire des anciennes foires et marchés.
4° Anciens livres de raison et de compte. – Journaux de famille.
5° Vieilles liturgies des églises de France.
6° Textes inédits ou nouvellement signalés de chartes de communes ou de coutumes.
7° Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes vulgaires se sont substitués au latin dans la rédaction des documents administratifs. Distinguer entre l’emploi de l’idiome local et celui du français.
8° Jeux et divertissements publics ayant un caractère de périodicité régulière et se rattachant à des coutumes anciennes, religieuses ou profanes.
9° Origine, commerce et préparation des aliments avant le XVIle siècle.
10° Étudier quels ont été les noms de baptême usités suivant les époques dans une localité ou dans une région ; en donner, autant que possible, la forme exacte ; rechercher quelles peuvent avoir été l’origine et la cause de la vogue plus ou moins longue de ces différents noms.
11° Origines et histoire des anciens ateliers typographiques en France.
12° Recherches relatives au théâtre et aux comédiens de province depuis la Renaissance.
13° Transport des correspondances et transmission des nouvelles avant le règne de Louis XIV.
14° Recueillir les indications sur les mesures prises au moyen âge pour l’entretien et la réfection des anciennes routes.
15° Rechercher dans les anciens documents les indications relatives aux maladies des animaux et des végétaux dans les diverses régions de la France.
16° Recherches relatives à l’histoire de la marine française d’après les documents contenus dans les archives notariales des villes maritimes, dans les archives des chambres de commerce ou dans d’autres dépôts.
17° Indications tirées des anciens documents pouvant faire connaitre les phénomènes naturels, météorologiques ou autres (inondations, pluies, sécheresses persistantes, tremblements de terre, température exceptionnelle, etc.), jusqu’au règne de Louis XIII.
18° Dresser des listes aussi complètes et aussi exactes que possible des principaux officiers de l’ordre administratif, judiciaire et militaire : baillis, vicomtes, sénéchaux, viguiers, capitaines, châtelains, etc.
19° Etudier les systèmes des poids et mesures dans un territoire déterminé sous l’ancien régime. En établir la correspondance avec le système métrique.
SECTION D’ARCHÉOLOGIE.
1° Rechercher les épitaphes, inscriptions de synagogues, graffites en langue et en écriture hébraïques qui n’ont pas encore été signalés ou ont été imparfaitement publiés jusqu’à présent.
3° Faire une étude sur l’art de la mosaïque dans notre pays depuis les temps antiques jusqu’au moyen âge.
Signaler les monuments existants et consulter, pour l’antiquité, les travaux d’Artaud et de Loriquet sur les célèbres mosaïques de Lyon et de Reims. Pour le moyen âge, se reporter à ceux d’Émeric David, de Viollet-le-Duc, de Müntz, les mémoires de la Société archéologique du midi de la France, etc.
Étudier la technique particulière de la dalle funéraire conservée à l’abbaye de Saint-Denis et connue sous le nom de tombeau de Frédégonde.
Mentionner, comme dérivant de la mosaïque proprement dite, les pierres sépulcrales, les inscriptions et bas-reliefs dont le champ est ou a été semé de verroteries ; de cette sorte sont le couvercle du sarcophage de Boethius, évêque de Vénasque à la fin du VI e siècle, les inscriptions et graffite un peu postérieurs trouvés par le R. P. de la Croix dans l’hypogée de Poitiers, la sculpture du jubé de Bourges.
Compléter le travail par une étude sur les mosaïques de l’Afrique romaine: les pavés d’édifices profanes ou religieux et les tombes du type de Tabarca.
4° Signaler les objets antiques conservés dans les musées de province et qui sont d’origine étrangère à la région où ces musées se trouvent.
Par suite de dons ou de legs, bon nombre de musées de province se sont enrichis d’objets que l’on est souvent fort étonné d’y rencontrer. Dans nos villes maritimes en particulier, il n’est pas rare que des officiers de marine ou des voyageurs aient donné au musée de la localité des antiquités parfois fort curieuses qu’ils avaient recueillies en Italie, en Grèce, en Orient. Quelques villes ont acquis de la sorte de fort belles collections dont elles sont justement fières. Un beaucoup plus grand nombre ne possèdent que quelques unes de ces antiquités étrangères à la région, et ces objets, isolés au milieu des collections d’origine locale, échappent bien souvent à l’attention des érudits qui auraient intérêt à les connaître. Ce sont surtout ces objets isolés qu’il est utile de signaler avec dessins à l’appui et en fournissant tous les renseignements possibles sur leur provenance et sur les circonstances qui les ont fait entrer dans les collections où on les conserve actuellement.
5° Signaler les actes notariés du XIV e au XV e siècle contenant des renseignements sur la biographie des artistes, et particulièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures et autres œuvres d’art commandées soit par des particuliers, soit par des municipalités ou des communautés.
Il est peut-être superflu de remarquer que la meilleure façon de présenter les documents de ce genre au Congrès serait d’en faire un résumé, où l’on s’attacherait à mettre en relief les données nouvelles qu’ils fournissent à l’histoire de l’art, et à faire ressortir les points sur lesquels ils confirment, complètent ou contredisent les renseignements que l’on possède d’autre part.
6° Dresser la liste avec plans et dessins à l’appui des édifices chrétiens d’une province ou d’un département réputés antérieurs à l’an mil.
La longue période qui s’étend de la chute de l’empire romain à l’an mil est pour l’histoire de l’art en France la plus obscure. On ne pourra y apporter quelque lumière qu’en dressant une statistique des monuments présumés appartenir à cette époque et en en discutant ensuite l’âge avec soin. C’est aux habitants de la province de réunir les éléments de cette enquête.
7° Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles d’architecture religieuse à l’époque romane, en s’attachant à mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans, voûtes, etc.).
Cette question, pour la traiter dans son ensemble, suppose une connaissance générale des monuments de la France qui ne peut s’acquérir que par de longues études et de nombreux voyages. Aussi n’est-ce point ainsi que le Comité la comprend. Ce qu’il désire, c’est provoquer des monographies embrassant une circonscription donnée, par exemple un département, un diocèse, un arrondissement, et dans lesquelles on passerait en revue les principaux monuments compris dans cette circonscription, non pas en donnant une description détaillée de chacun d’eux, mais en cherchant à dégager les éléments caractéristiques qui les distinguent et qui leur donnent un air de famille. Ainsi, on s’attacherait à reconnaître quel est le plan le plus fréquemment adopté dans la région; de quelle façon la nef est habituellement couverte (charpente apparente, voûte en berceau plein cintre ou brisé, croisées d’ogives, coupoles) ; comment les bas-côtés sont construits, s’ils sont ou non surmontés de tribunes, s’il y a des fenêtres éclairant directement la nef, ou si le jour n’entre dans l’église que par les fenêtres des bas-côtés; quelle est la forme et la position des clochers ; quelle est la nature des matériaux employés; enfin, s’il y a un style d’ornementation particulier, si certains détails d’ornement sont employés d’une façon caractéristique et constante, etc.
8° Rechercher dans chaque département ou arrondissement les monuments de l’architecture militaire en France aux diverses époques du moyen âge. Signaler les documents historiques qui peuvent servir à en déterminer la date.
La France est encore couverte de ruines féodales dont l’importance étonne les voyageurs. Or. bien souvent de ces ruines on ne sait presque rien. C’est aux savants qui habitent nos provinces à décrire ces vieux monuments, à restituer le plan de ces anciens châteaux, à découvrir les documents historiques qui permettent d’en connaître la date et d’en reconstituer l’histoire. Les monographies de ce genre, surtout si elles sont accompagnées des dessins si nécessaires pour leur intelligence, seront toujours accueillies avec faveur à la Sorbonne.
9° Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes ou les particuliers, telles que granges, moulins, étables, colombiers. En donner autant que possible les coupes et plans.
Cet article du programme ne réclame aucune explication. Le Comité croit devoir seulement insister sur la nécessité de joindre aux communications de cet ordre des dessins en plan et en élévation.
10° Signaler, comme l’a fait dans son Traité des superstitions l’abbé Jean-Baptiste Thiers, mort en 1703, les restes de vieilles croyances et pratiques superstitieuses qui peuvent subsister dans certaines parties de la France.
Croyance aux phylactères; à la valeur surnaturelle de certains mots dépourvus de sens ; à la vertu curative spéciale de certains saints et de leurs tombes.
Pèlerinages à des roches ou à des fontaines.
Degré de diffusion locale des livres de superstitions populaires, clé des songes, traité du Grand Albert et autres recueils toujours réimprimés, reproduisant des signes, figures et formules en usage depuis plusieurs siècles.
Feux de la Saint-Jean.
Paroles de l’Évangile détournées de leur sens.
Invocation des anges Uriel, Assiriel, Iniel, Azarael et autres de même sorte.
11° Signaler dans chaque région de la France les centres de fabrication de l’orfèvrerie pendant le moyen àge. Indiquer les caractères et tout spécialement les marques et poinçons qui permettent d’en distinguer les produits.
Il existe encore dans un grand nombre d’églises, principalement dans le Centre et le Midi, des reliquaires, des croix et autres objets d’orfèvrerie qui n’ont pas encore été étudiés convenablement, qui bien souvent même n’ont jamais été signalés à l’attention des archéologues. C’est aux savants de province qu’il appartient de rechercher ces objets: d’en dresser des listes raisonnées, d’on retracer l’histoire, de découvrir où ils ont été fabriqués et, en les rapprochant les uns des autres, de reconnaître les caractères propres aux différents centres de production artistique au moyen âge.
12° Rechercher dans les monuments figurés de l’antiquité ou du moyen âge les représentations d’instruments de métier.
On sait combien il est souvent difficile de déterminer l’âge des outils anciens que le hasard fait parfois découvrir. Ce n’est qu’en s’aidant des peintures et sculptures où les artistes de l’antiquité et du moyen â~e en ont figuré, qu’on peut établir avec quelque certitude les caractères propres à ces objets aux diverses époques de notre histoire.
13° Rechercher les centres de fabrication de la céramique dans la Gaule antique. Signaler les endroits où cette industrie s’est perpétuée depuis l’antiquité jusqu’à nos jours.
Les vases, les statuettes de terre culte que l’on ramasse sur tous les points de l’ancienne Gaule sont le plus souvent des produits de l’industrie indigène. Les noms gaulois que l’on relève sur beaucoup de marques de potiers suffiraient à le prouver. Mais on est très mal fixé encore sur les centres de fabrication où les habitants de la Gaule allaient s’approvisionner. C’est un point de l’histoire industrielle de notre pays qu’il serait intéressant d’étudier. Il y aurait lieu de rechercher en même temps si ces anciens établissements de potiers n’ont pas survécu à l’époque antique et si, comme on l’a constaté pour d’autres industries, une partie des centres de production céramique que nous trouvons au moyen âge ne sont pas établis sur les mêmes lieux où nos ancêtres gallo-romains avaient installé leurs fours bien des siècles auparavant.
14° Recueillir des documents écrits ou figurés intéressant l’histoire du costume dans une région déterminée.
On connaît aujourd’hui dans leurs traits essentiels les principaux éléments du costume de nos pères. Mais à côté des grandes lois de la mode, que l’on observait partout plus ou moins, il y avait dans beaucoup de provinces des usages spéciaux qui influaient sur les modes. Ce sont ces particularités locales qu’on n’a guère étudiées jusqu’ici, sauf pour des époques très voisines de nous. Il serait intéressant d’en rechercher la trace dans les monuments du moyen âge.
15° Étudier, dans les Acta Sanctorum, parmi les biographies des saints d’une région de la France, ce qui peut servir à l’histoire de l’art dans cette région.
Quoique souvent bien postérieures aux faits qu’elles rapportent, les vies des saints sont une précieuse source de renseignements, encore trop peu explorée. Elles peuvent être d’une grande utilité pour l’histoire des arts, à la condition de bien déterminer, avant d’en invoquer le témoignage, l’époque où elles furent écrites.
16° Signaler les découvertes numismatiques faites soit isolément, soit par groupes, dans une circonscription déterminée. Les classer par époques depuis les temps les plus reculés (époque gauloise) jusqu’au XVIII e siècle. – Étudier les causes historiques et économiques qui justifient la présence de ces monnaies.
SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES.
1° Déterminer, dans une région plus ou moins étendue de la France, le sort des biens communaux depuis 1789.
2° Étudier, d’après un exemple particulier, le fonctionnement d’une municipalité cantonale sous le régime de la Constitution de l’an III.
3° Étudier, dans une commune urbaine ou rurale, l’organisation et le mouvement des finances locales depuis l’ancien régime jusqu’à nos jours.
SECTION DES SCIENCES
23° L’âge du creusement des vallées dans les diverses régions de la France.
25° Préciser, surtout par la considération des têtes osseuses, le type ou les types nouveaux venus, dans une région déter minée, aux époques de la pierre polie, du cuivre, du bronze et du fer.
26° Déterminer les éléments ethniques dont le mélange a donné naissance à une de nos populations actuelles,
SECTION DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
1°Signaler les documents géographiques manuscritsles plus intéressants (textes et cartes) qui peuvent exister dans les bibliothèques publiques et les archives des départements, des communes ou des particuliers. Étudier spécialement les anciennes cartes marines d’origine française.
2° Inventorier les cartes locales anciennes, manuscrites et imprimées; cartes de diocèses, de provinces, plans de villes, etc.
3° Déterminer les limites d’une ou de plusieurs anciennes provinces françaises en 1789.
4° Biographies des anciens voyageurs et géographes français. – Missions scientifiques françaises à l’étranger avant 1789.
5° De l’habitat actuel en France, c’est-à-dire du mode de répartition dans chaque contrée des habitations formant les bourgs, villages et hameaux. – Dispositions particulières des locaux d’habitation, fermes, granges, etc. Origine et raison d’être de ces dispositions. – Altitude maximum des centres habités, depuis les temps historiques.
6° De l’habitat en France dans les temps préhistoriques. Cartes montrant la distribution géographique des dépôts alluviaux, cavernes, abris sous roches, etc, ayant renfermé des restes de l’époque quaternaire. Cartes des stations, ateliers, monuments funéraires, etc. de l’âge de la pierre polie, de l’âge du bronze ou de l’âge du fer.
7° Limites des suffixes ethniques les plus caractéristiques. Cartes des noms de lieux en ac, en az et oz, en on, etc.
8° Limites des différents pays (Brie, Beauce, Morvan, Sologne, etc.), d’après les coutumes locales, le langage et l’opinion traditionnelle des habitants. – Indiquer les causes de ces divisions (nature du sol, ligne de partage des eaux, etc.).
9° Compléter la nomenclature des noms de lieux en relevant les noms donnés par les habitants d’une contrée aux divers accidents du sol (montagnes, cols, vallées, etc.) et qui ne figurent pas sur les cartes.
10° Chercher les preuves du mouvement du sol, à l’intérieur du continent, depuis l’époque historique ; traditions locales ou observations directes.
12° Signaler les changements survenus dans la topographie d’une contrée de France depuis une époque relativement récente ou ne remontant pas au delà de la période historique, tels que déplacements des cours d’eau, brusques ou lents; apports ou creusements dus aux cours d’eau; modifications des versants, recul des crêtes, abaissements des sommets sous l’influence des agents atmosphériques ; changements dans le régime des sources, etc.
15° Rechercher les traces des plus anciennes populations dans les différentes régions de la France, et particulièrement en Bretagne.
Référence : 41:55,2
Date : 1905
Thème 2 : Vie de la société
Lieux : Alger
Référence : 3 P.384à394
Lieux : Essalois
BD, Tome III, Conjectures sur le nom antique d’Essalois et celui de Monsupt. – Les dunum du Forez, comniunication de M. Vincent Durand, pages 384 à 394, Montbrison, 1886.
Conjectures sur le nom antique d’Essalois et celui de Monsupt. – Les dunum du Forez, communication de M. Vincent Durand.
M.Vincent Durand conserve la parole pour faire la communication suivante :
J’ai déjà eu l’occasion d’entretenir la Société des protocoles des Petri, notaires à Saint-Hilaire-Cussori-la-Valmitte. Ces protocoles, conservés dans nos archives, forment plusieurs volumes in-folio qui renferment de curieux détails sur les familles, les coutumes et la topographie de cette partie du Forez. Je vous demande la permission d’en extraire, et de mettre sous vos yeux plusieurs textes où apparaît le nom d’Essalois, l’importante station gauloise fouillée par notre regretté confrère M. Philip Thiollière.
Protocole de François Petri, notaire de Saint-Hilaire, folio 82 :
Matrimonium Benedicti filii Johannis de Tardivier, et Beatricis filie Mathei Berthollet loci d’Essalloen. – Fiant lictere matrimoniales, etc., quod cum ad Dei omnipotentis laudem, etc., tractaretur et jamque tractatum fuerit de felice matrimonjo, etc., per et inter Benedictum filium Johannis de Tardivier, perrochie de Merle, Aniciensis diocesis, sponsum futurum ex una parte, et Beatricem filiam Mathei Bertholeti, loci de Essolleyn, perrochie Chamblie, Lugdunensis diocesis, sponsam futuram, ex altera parte, mediante amicabili tractatu, etc., hinc vero fuit et est quod anno Incarnationis Domini millesimo iiijc nonagesimo quinto, et die duodecima mensis januarii (12 janvier 1496 n. st.), etc…. (Suivent les clauses du contrat). – Acta, data et passata fuerunt hec omnia in eodem loco d’Essaloyen, domi dicti Bertholet, anno et die quibus supra, presentibus viro discreto Bertrando Murati notario Sancti Regnalberti,… Glaudio Tronelli do Meynitz, perrochie de Merle,… et Benedicto Berthollet dicti loci d’Essolleyn, pluribus aliis testibus, et me notario, PETRI.
Même protocole, folio 83 verso :
Quictantia bonorum paternorum, etc., Jacobi filii Johannis de Tardivier. – Item, fiat litera quod deinde constitutus personaliter Jacobus filius dicti Johannis de Tardivier, qui actendens et considerans quod prefatus Johannes de Tardivier ejus pater ipsum hodie date presentium in legitimum collocavit matrimonium cum Benedicta filia Benedicti Bertholleti, loci d’Essalloyn, perrochie Chamblie… (Suivent les clauses). – Actum ubi et presentihus quibus supra.
Même protocole, folio 135 verso :
Pro Andrea filio Johannis de Tardivier. – Quod anno quo retro (1496, 1497 n. st.) et die veneris xxiiijta mensis febroarii, etc.,….ad presentiam mei notarji… venit Andreas filius Johannis de Tardivier, perrochie de Merle,… dicens et exponens quod in contractu matrimonii olim inhiti et consommati, nunc vero dissoluti, inter ipsum Andream exponentem ex una parte, et Benedictam filiam Benedicti Berthollet, loci d’Esolleyn, perrochie Chamblie,… ex alia parte (Suivent les clauses de l’acte).
Vous avez remarqué la désinence nasale de ces diverses formes du nom que nous prononçons aujourd’hui Essalois et que la carte de l’Etat-Major, si souvent fautive dans sa toponymie, travestit en Essaloir. Il y a même une tendance à écrire Essaloire, parce que l’on est porté à faire dériver le nom de cette localité du site qu’elle occupe auprès du fleuve.
Pourrait-on néanmoins penser que l’orthographe de notre vieux tabellion lui était personnelle, qu’elle représentait une prononciation inexacte, même de son temps? Un autre registre de nos archives nous permet de répondre à ce doute.
Dans ce registre, qui est une copie authentique du terrier de la châtellenie de Saint-Victor-sur-Loire, reçu Conchon et Ginot, de l’an 1456, on lit au folio 342:
MANDAMENTUM CHAMBLIAE. – Joannes Bertholleti d’Essaloeni, parrochiae et mandamenti Chambliae… Quedam montagia, que quomdam fuerunt Joannis d’Essaloenni, sita apud Grangias (Grangent?), juxta lo Chastilliard ex mane.
Folio 343 :
In territorio Podii d’Essaloen, juxta terras Petri d’Essaloen ex mane.
– In territorio de Mala Valle, juxta… iter publicum tendens d’Essaloem apud Sanctum Ragnebertum ex sero, et juxta Costam de 1’Esmolour ex borea.
Folio 343 verso :
Retro Podium d’Essaloeni, juxta iter tendens de Boieri apud Essalonem ex sero, et juxta terras dicti respondentis et Petri d’Essaloeni ex mane.
Folio 345 verso :
In territorio d’Essaloem, juxta Parvum Fontem d’Essaloem ex borea.
Folio 360 verso :
In Ruppis, juxta terram… Petri de Saycieu et Joannis Bertolleti d’Essalloeni ex borea.
Ce n’est pas tout : un autre terrier de Saint-Victor-sur-Loire et Grangent, de l’an 1337, antérieur par conséquent de plus d’un siècle, donne les formes Eysaluyn et Heysaluyn (1). La prononciation ancienne de ce mot semble donc bien établie : c’était Essaloyen, Essalloen, Essalloyn, Eyssaluyn ou Essolleyn.
Je vous prie d’excuser l’aridité de ces préliminaires : ils étaient indispensables pour justifier la tentative que je vais faire pour en déduire le nom antique d’Essalois.
Je crois qu’on peut conjecturer avec une certaine vraisemblance que ce nom était Uxellodunum , le même que celui du fameux oppidum des Cadurques dont le siège fut le dernier acte de la guerre des Gaules.
Les noms de lieu gaulois terminés en dunum ont donné naissance, comme l’a fait observer Jules Quicherat (2), à deux catégories de dérivés français.
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(1) Archives de la Loire. Fonds de la chambre des comptes de Montbrison. Terrier de la châtellenie de Saint-Victor-sur-Loire et Grangent reçu Etienne Esperonis et Mathieu de Bosco Alto, 1337, n. st.. M. Aug. Chaverondier a bien voulu relever à mon intention, sur ce document, les formes qu’y revêt le nom d’Essalois.
(2) De la formation française des anciens noms de lieu, 1867, p. 48.
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Dans les uns, la dentale a persisté : c’est le cas d’Exoldunum, Issoudun, Verodunum ou Virodunum, Verdun (Meuse)et Mont-Verdun (Loire), Minnodunum, Moudon, Aredunum, Ardin, etc. Chez les autres, elle est tombée et le mot a subi le plus souvent une contraction : tels Augustodunum, Autun, Acitodunum, Ahun, Meledunum,.Melun, Lugdunum, Lyon et Laon, Sedunum, Sion (Valais) et Suin, (Saône-et-Loire), etc.
C’est à cette dernière classe que nous paraît appartenir le nom d’Essaluyn ou Essolleyn. Je n’ai pas besoin de vous faire remarquer la ressemblance qu’il offre avec celui de Puy d’Issolu (1) que porte aujourd’hui l’Uxellodunum des Cadurques ; et il peut être, je pense, rapporté au même thème primitif.
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(1) C’est l’orthographe moderne de ce nom, que je trouve écrit Pech d’Ussolun ou d’Usselou, dans le Dictionnaire des noms latins de la géographie ancienne et moderne de Chaudon, 1777. D’Expilly, Dictionnaire des Gaules, écrit Puech d’Issoulu.
Les voyelles u, o et i, i et e, se substituent fréquemment l’une à l’autre quand elles précèdent une double sifflante. Nous venons de voir Uxellodunum (Lot) produire Issolu. D’autre part, Yssoia (Aube) a donné Essoyes, Yssolmus (Aisne), Essomes ; et dans le voisinage immédiat d’Essalois, Issument, commune de Saint-Victor-sur-Loire, ainsi appelé dans une charte du Châtelet de Sainte-Foy de l’an 1252 (notes de la Mure), porte aujourd’hui le nom d’Essumin. Il serait possible que la forme Essolleyn ait été précédée de la forme intermédiaire Yssolleyn ou Yssolluyn. Mais cette hypothèse même n’est pas nécessaire, car le terrier de Saint-Victor de 1337, déjà allégué, fournit simultanément les noms d’Ussiminet et d’Essiminet, pour désigner un hameau proche d’Essumin, qui est, je pense, celui appelé à présent Queyrel. On peut citer encore, comme exemples appropriés au cas qui nous occupe, Uxima ou Oxma et Oximoe, devenus respectivement Huesme, Yesme, aujourd’hui Villiers-le-Morhier (Eure-et-Loir), et Exmes (Orne).
Avant de quitter cette grande station gauloise d’Essalois, je ferai remarquer l’identité. du nom de la paroisse dont elle dépend, Chambles, avec celui que produirait, en passant du latin en français, celui de Camulus, divinité qui. a été assimilée au Mars des Latins. Y aurait-il là un souvenir de son culte? En tout. cas, on peut. supposer avec une grande vraisemblance que celui de Mercure était pratiqué sur un autre point de la même commune, au territoire et mont de Mercuer (appelé aussi Mercuet, Melcuet et Melcuer dans le terrier Conchon et Ginot de 1456), à peu de distance en soir de Chambles.
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D’après les celtistes, uxello-s signifié élevé. C’est un mot qu’on est porté à rapprocher du grec « ?????? » qui a le même sens. Quant au mot dunum, Il veut dire, comme on sait, colline et, par extension, forteresse, la plupart des places fortes ayant été construites sur des hauteurs. Quelle que soit celle de ces deux significations qu’on adopte, le nom d’Uxellodunum convient merveilleusement à Essalois, position presque inexpugnable qui domine de haut le débouché de la Loire dans la plaine forézienne.
Puisque je me suis aventuré sur ce terrain, je voudrais, si ce n’est pas trop abuser de votre patience, vous soumettre une deuxième conjecture relative au nom ancien d’un autre château qui eut une importance considérable au moyen âge, je veux parler de celui de Monsupt, assis sur la voie Bolène.
Le nom qu’on lui assigne ordinairement est Monseu, Monseut. Ces formes remontent à une antiquité respectable, car on lit dans le fief rendu à Louis VII par Guy II, comte de Lyonnais et de Forez, en 1167: Guigo, comes Lugdunensis et Forensis…. accepit a nobis castella que nunquam de domino habuerat, scilicet Montembrisonis et Montem Seu (1).
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(1) Archives nat. K. 24, n° 14. – Huillard-Bréholles, n° 10.
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Un autre fief, fait en 1316 par le comte Jean 1er au roi Philippe-le-Long, porte : Videlicet homagium de castellis Montisbrisonis, Montisseuti, etc (1). Beaucoup d’autres titres fournissent des exemples de l’une et l’autre manière d’écrire ce mot.
Mais à côté de ces titres, il y en est d’autres, qui ne leur cèdent guère en ancienneté, où le nom de Montsupt apparaît sous une forme notablement différente et qui peut mettre sur la voie de sa véritable étymologie.
C’est d’abord une charte du Cartulaire des Francs Fiefs, de l’an 1202, contenant une vente par Aymar de Montsehun tseltuit et sa femme à Marie Benerie, religieuse de Jourcey (2).
En juin 1262, d’après un titre des archives de Beauvoir, Jobannin de Monseun, damoiseau, cède pour quinze ans à Guillaume Ronini, chevalier, son fidéjusseur, pour lui tenir lieu d’une somme de 75 livres viennois payée en son acquit, la perception de certains cens et notamment ce que lui doit annuellement Pons de Monseun, pro duobus cellariis sitis in castro de Monseun Au mois de décembre 1279, le même Jean de Monseun, damoiseau, et sa femme vendent au prieur de l’Hôpital, pour la maison du Palais de Moind, des redevances assises sur les moulin et tènement de Pierre-Haute et relevant en fief de l’abbaye de la Chaise-Dieu (3). Je citerai encore le fief fait, le 17 septembre 1378, à Louis II, duc de Bourbon et comte de Forez, par Jean Rognini, damoiseau, pour sa censive dans les château et mandement de Montsupt : Item, omnes census et quartus quos habet in mandamento et castro de Monseuyn (4).
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(1) Archives Nationales, P 13712 côte 2001. – Huill. – Bréh., n°1420.
(2) Cart .des Francs-fiefs,. n° LXXI.
(3) Titre jadis conservé aux archives de la Chaise-Dieu et obligeamment signalé par M. Auguste Chaverondier.
(4) Archives du château de Beauvoir.
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Il est difficile, en présence de l’accord de ces textes, empruntés à des sources diverses, de ne pas reconnaître une prononciation forte et nasale de la fin du mot que nous examinons, prononciation très ancienne selon toute apparence et qui nous autorise à conjecturer que le nom de Montsupt recouvre aussi un vocable gaulois. Ce nom primitif serait Sedunum. On a vu que tel était Jadis le nom de Suin (Saône-et-Loire), identique lui-même à la deuxième partie du mot Montsehun, Monseun, Monseuyn, composé de deux éléments, l’un latin, l’autre celtique. On aura dit Mons Sedunum, comme on a dit Mons Verdunum.
L’hypothèse que je vous soumets ici a peut-être en sa faveur mieux que des vraisemblances étymologiques, s’il faut regarder comme un commencement de preuve écrite un curieux passage d’une charte du Grand Cartulaire d’Ainay publié par nos savants collègues MM. le comte de Charpin et M.-C. Guigue. Cette charte, en date du 27 mars 1250, est une ordonnance des cardinaux visiteurs délégués par le Saint-Siège et de Philippe de Savoie, archevêque de Lyon, pour la réforme du monastère. On y voit qu’un moine appelé Silvio de Monte Seduni est envoyé faire pénitence pondant trois ans à l’abbaye de la Chaise-Dieu, pour être sorti nuitamment avec deux autres moines qui avaient saisi le fils d’un certain Etienne Gros et l’avaient privé de la vue (1). Il me semble d’autant plus légitime de traduire Silvio de Monte Seduni par Silvion de Montsupt ou mieux de Montseun, que la charte nomme plusieurs autres moines appartenant à des familles foréziennes.
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(1) Grand Cartulaire d’Ainay, t. 1er, p.153.
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Personne ne s’étonnera d’ailleurs que Montsupt ait des origines très reculées: c’est plutôt le contraire qui serait surprenant. La position de ce château, à cheval sur la grande route du Velay, est de celles qui ont du attirer de tout temps l’attention des hommes de guerre.
Il est intéressant de récapituler les lieux du Forez qui ont porté le nom de dunum. Le nombre de ceux connus avec quelque certitude est bien restreint. On peut citer :
Arthun, nommé Artidunus, en 943, dans la charte 642 de Cluny ; – in villa Arteuno, en 981 ou 982, dans la charte 1578 ; – Artadunum, en 994, dans la charte 2255; – in fine Arteduno, en 996 ou 997, dans la charte 2309; – Artedunum, en 998 dans la charte 2465 ; – in finibus Arteduni, vers 1080, dans la charte 791 de Savigny.
Bouthéon, ecclesia de Botedono, dans la pancarte des droits de cire et d’encens dus à l’église de Lyon, publiée par Aug. Bernard à la suite des cartulaires de Savigny et d’Ainay et dont la rédaction primitive parait à cet auteur contemporaine de l’organisation des archiprêtrés.
Candedunum ou Candedunus mons, in agro Forensi. Ce lieu, cité dans la charte 73 de Savigny, de l’an 950 environ (juxta latus montis Candeduni), y paraît avec la Varenne (Salt-en-Donzy), et Noailly, qui est sans doute le hameau de ce nom indiqué par Cassini sur le territoire de la commune de Jas ; j’ignore sa situation précise et son nom moderne.
Chambéon, in fine de Cambechono, en 965, charte 314 de Savigny ; – in fine de Cambetdoni, en 970, charte 332, et vers 1000, charte 558 ; – Cambetdonus, vers 980, charte 279; – in villa de Cambedono, vers 1020, charte 721.
Montverdun, Mons Verdunus en 970, chartes 105 et 330 de Savigny; vers 1010, charte 931 ; vers 1020, charte 663. La forme masculine de ce nom, comme celle de plusieurs des noms précédents, ne doit pas surprendre : la substitution du masculin au neutre est un des phénomènes qui ont accompagné la décomposition du latin classique et la formation des langues modernes.
Il faut peut-être joindre à ces localités les Embruns, lieu entre Saint Haon-le-Vieux et Ambierle, qu’un titre, malheureusement de date un peu récente, puisqu’il n’est guère que du milieu du XVl e siècle, appelle Ambrodunum, peut-être par voie de fausse traduction latine d’un vocable français. M. Noëlas, s’appuyant sur une tradition locale, a conjecturé que ce nom d’Ambrodunum pourrait représenter le nom primitif de Saint-Haon.
Le même savant a émis l’ingénieuse hypothèse que la goutte Lourdon, ruisseau qui coule au pied de l’enceinte vitrifiée de Château-Brûlé, commune de Villeret, pourrait nous avoir conservé le nom ancien de ce lieu fortifié, de ce dunum.
On pourrait faire des suppositions analogues au sujet de plusieurs autres noms de lieu du Forez ; mais c’est là un terrain trop mouvant, surtout quand on n’est pas en mesure de s’appuyer sur des textes anciens, pour que je me hasarde à m’y engager.
Je ne puis résister pourtant à la tentation de vous signaler Lyaont, Lahont, Lyont, ancienne possession des Templiers en la commune de Saint-Maurice-en-Gourgois, près de Gourgois même, Gorgodesium, dont le nom a une saveur si gauloise. J’ignore la forme latine de ce nom de Lyaont (bizarrement travesti en Gland sur la carte de l’Etat-major) et si le t final est étymologique. S’il ne l’est pas, on ne peut se défendre de penser au primitif Lugdunum. Comme les bords de la Saône, ceux de la Loire auraient eu leur Colline des Corbeaux. Mais je me hâte de dire que je n’ai pas l’intention de préjuger une étymologie dont le mot nous sera donné, il faut l’espérer, par le Cartulaire des Templiers et des Hospitaliers de la province lyonnaise, que prépare notre infatigable vice-président.
La séance est levée.
Le président,
Comte de poncins.
Le membre faisant fonction de secrétaire,
Eleuthère Brassart.
Référence : 52 P.1565-566
Date : 1991
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 52 P.829-830
Date : 1991
Thème 2 : Vie de la société
Lieux : Montbrison
Référence : 54 P.227à236
Date : 1994
Thème 1 : don à la bibliothèque
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1972
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 13 P.149à150
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
Référence : 6 P.205-206
Thème 2 : Bibliothèque
BD, Tome VI, Contrat de louage d’un garde-malade, en 1628, pendant la peste. – Communication de M. H. Matagrin., pages 205 à 206, La Diana, 1892.
Contrat de louage d’un garde-malade, en 1628, pendant la peste. – Communication de M. H. Matagrin.
M. H. Matagrin donne lecture de l’acte suivant reçu par Me Ponthus, notaire royal et lieutenant de juge à Saint-Laurent de Chamousset.
Estably en personne sieur Odinet Masson, marchand de Saint-Laurent de Chamosset, lequel de son gré a déclairé et déclaire par ces presentes qu’il a promis et promect à Anthoine Gandolière, affaneur dudit Saint-Laurent, la somme de quatre vingts dix livres tournois, pour avoir servi feu honnète Jean, fils de sieur Charles Masson, son nepveu, de la maladie contagieuse, dont il auroit esté attainct et de laquelle il decedda vendredi au soir dernier, et pour servir aussi led. sieur Odinet Masson et aultres de sa mayson, s’il arrivait qu’ils fussent attainct de lad. malladie à présent régnant, tant et si longuement qu’ils seroient affligés d’icelle malladie, si led. Gandollière est en prospéritté et qu’il ne soit attainct d’icelle. Ce que ledict Gandollière cy-présent et personnellement estably a dict avoir promis et promet, s’il plaît à Dieu le conserver et garantir de ladicte maladie ou autres, et bien servir ledict Masson et autres de sa maison, s’il arrivoit que Dieu voullut qu’ils fussent atteints d’icelle maladie. Laquelle somme de quatre vingt dix livres tournois ledit sieur Masson promet payer audict Gandolière ou aux siens dans un an prochain à compter d’aujourd’huy. Promet le dict sieur Masson de norrir et d’entretenir de norriture de bouche ledict Gandolière pendant et durant le temps qu’il lui servira lui et les siens et quarante jours après la malladie estant passée et assoupie, en un lieu particulier et séquestré honestement, sellon sa qualitté. Ainsi arresté par les parties, etc …..Faict en la parroisse de Saint-Laurent, au grand chemin proche la Bordelière, apprès midy, le neufviesme jour d’octobre mil six cent vingt huict, presents Pierre Dupuble, marchand de Longessaigne, et Jean André, marchand de Bruliolles, et Jean Bastion, cordonnier de Saint-Clément-les-Places, tesmoins, desquels les sieurs Masson, Puble et André ont signé, non ledict Gandolière et Bastion, de ce duement enquis suivant l’ordonnance.
Référence : 23 P.410à416
Thème 2 : Archives
Référence : 23 P.566à568
Thème 1 : restauration
Thème 2 : Archives
Lieux : Bonlieu