Référence : 33 P.118à126
Thème 1 : plan
Thème 2 : Architecture
Lieux : Saint Haon le Chatel
Référence : 35 P.36à53
Thème 1 : plan
Thème 2 : Architecture
Lieux : Saint Priest la Prugne
BD, Tome II, Eglise du Moutier de Thiers, page 117, La Diana, 1882.
Eglise du Moutier de Thiers.
Il est donné connaissance à l’Assemblée, de l’état où en est la grave question des travaux à exécuter dans l’église du Moutier de Thiers, en faveur de laquelle la Société a émis un voeu dans sa dernière réunion.
Deux projets, émanés de deux architectes différents, sont en présence. L’un supprime une partie de l’édifice ; l’autre le conserve dans son intégrité, moyennant un accroissement de dépense de 5 à 6.000 francs seulement, la dépense totale n’excédant pas, dans cette hypothèse, 26 ou 27.000 francs.
La fabrique de l’église offre 11.000 francs. L’administration municipale s’opposera énergiquement au projet impliquant une mutilation de l’édifice ; elle acceptera au contraire celui qui le conserve en entier.
Le Conseil général du Puy-de-Dôme a été saisi de l’affaire dans la session d’avril. M. Duchasseint, député de Thiers, et le rapporteur, ont fortement insisté pour la restauration complète du monument. M. le Préfet a promis de faire tous ses efforts pour obtenir du Gouvernement une subvention importante. Enfin, le Conseil général a émis le voeu que la restauration dont il s’agit soit entreprise le plus tôt possible.
L’Assemblée entend ces détails avec satisfaction.
BD, Tome II, Eglise du Moutier de Thiers – Communication de M. Brassart. – Voeu pour la conservation de cet édifice., pages 89 à 93, La Diana, 1882.
Eglise du Moutier de Thiers – Communication de M. Brassart. – Voeu pour la conservation de cet édifice.
M. Eleuthère Brassart dit qu’ayant profité d’un récent voyage à Thiers pour revoir l’église du Moutier, il a trouvé la grande nef et le collatéral nord interdits au public par des barrières. Cette mesure de précaution a été motivée par certains désordres qui se sont produits dans les voûtes et dont les causes, probablement complexes, sont difficiles à apprécier à première vue. M. Brassart s’est enquis de ce que l’on se proposait de faire et il a été très alarmé d’apprendre qu’une notable portion de l’édifice, sinon la totalité, était menacée d’être jetée à bas. C’est même la partie la plus ancienne (et la plus solide peut-être) qui serait plus particulièrement visée par ces projets de démolition. Une telle mutilation, si elle devait s’accomplir, serait à jamais déplorable au point de vue de l’art et de l’histoire.
Des souvenirs historiques qui se rattachent à l’église du Moutier, M. Brassart ne veut rappeler que ceux relatifs à sa construction elle-même.
Saint Grégoire de Tours nous apprend que l’église primitive du Castrum Thigernum était en bois. Elle possédait trois petites pierres arrosées du sang de saint Symphorien martyr d’Autun : lors de l’incendie du Castrum par les Francs du roi Théodoric, la châsse contenant ces reliques fut respectée par le feu. Depuis, c’est-à-dire entre les années 531 et 590, une nouvelle basilique fut élevée sur l’emplacernent de la première (1).
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(1) Saint Grégoire de Tours: De gloria Martyrum, chap. LII. – Longnon : Géographie de la Gaule au VIe siècle, p. 512.
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De cette église du Vie siècle que reste-t-il aujourd’hui ? Une étude très approfondie de la construction permettrait-elle de faire remonter jusqu’à cette époque certaines parties du mur septentrional ? Ce qui est plus sûr, c’est que le choeur bâti, dit-on, au VIIIe siècle et si curieux par ses tribunes, ses chapiteaux nattés et l’ensemble de son ordonnance, a toutes les apparences d’une construction carolingienne.
En 1002, d’après La Mure (1), et non en 912 comme disent Baluze et la plupart des historiens d’Auvergne, qui l’ont religieusement copié (2),Guy des vicomtes d’Auvergne, seigneur de Thiers, réforma l’abbaye de cette ville, vulgairement appelée le Moutier (Monasterium). Il y établit la règle de saint Benoît et la donna à Cluny. Ce fait donne l’explication du caractère fortement bourguignon empreint sur la partie de l’église (les nefs) construite au XIe siècle.
On n’y observe ni incrustation, ni marqueterie en pierres de couleur.
ÉGLISE DU MOUTIER DE THIERS
CHAPITEAU DU NARTHEX
(D’après une photographie de M. E. Prassart).
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(1) La Mure-Chantelauze : histoire des ducs de Bourbon et des Comtes de Forez, T. I, p. 191. – Voir aussi Gallia Christiana, T. II, col. 363.
(2) Baluze : histoire de la Maison d’Auvergne, T. II, p. 29.
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L’acte de donation à Cluny ne peut être de 912. Il y est dit: Idcirco ut omis aliquantulum possit ferri, domnum 0dilonem Cluniensem abbatem studuit evocare, ut onus secum ferret, et la date est ainsi conçue : Franco scripsit mense septembri, feria VI, regnante Rodberto rege, anno XV. Or saint Odilon fut abbé de Cluny de 990 à 1049 (Gallia Christiana, T. IV, col. 1128), et Robert II, associé à la royauté depuis 987, par Hugues Capet son père, était en 1002 dans la XVe année de son règne (Art de vérifier les dates, édition de 1770, p. 544). Ajoutons que les deux volumes des Chartes de Cluny, qui s’arrêtent à l’année 987, ne contiennent pas cette pièce, ce qui prouve que la date de 912 est rejetée aussi par leur savant éditeur, M. Alexandre Bruel.
Les colonnes sont surmontées d’une série de superbes chapiteaux, qui ne le cèdent point en beauté aux sculptures les plus célèbres de l’école clunisienne. Rien de plus intéressant que de comparer sous ce rapport l’église du Moutier à celle de Saint-Genès de Thiers : celle-ci, commencée également au XIe siècle, est de pur roman auvergnat.
L’église du Moutier était classée au nombre des monuments historiques : elle a perdu ce titre. On se demande ce qui a pu provoquer une pareille mesure. Cet édifice remplit cependant à un haut degré une des conditions requises pour figurer parmi les monuments historiques : Etre unique en son genre dans le pays.
Notre Société, dit M. Brassart, remplirait un patriotique devoir en élevant la voix en sa faveur; Thiers a appartenu pendant de longues années à nos comtes; son histoire est mêlée intimement à la nôtre : nous ne sortirions donc pas de notre rôle en plaidant la cause de son plus remarquable monument.
M. Brassart fait ensuite passer sous les yeux de la Société un certain nombre de photographies reproduisant l’intérieur et quelques-uns des plus beaux chapiteaux de l’église du Moutier.
M. Vincent Durand appuie la motion faite par M. Brassart et insiste sur la haute valeur archéologique de l’église du Moutier. Il signale ce fait curieux de l’emploi, pour coiffer quelques colonnes, de bases antiques retournées. La largeur des fissures survenues à la maîtresse voûte ne lui semble pas en rapport avec le tassement considérable qu’ont subi les piliers de la rangée nord, et ce tassement lui-même a l’air ancien. D’un autre côté, le mur extérieur de la partie basse du collatéral nord a conservé son aplomb. Ces circonstances portent à croire que la mauvaise qualité des mortiers et le poids trop considérable des voûtes sont une des causes principales de leur état ruineux : il suffirait donc peut-être de les rétablir en matériaux plus légers, en fortifiant au besoin les contreforts de la nef centrale.
ÉGLISE DU MOUTIER DE THIERS.
CHAPITEAU DANS LA BASSE NEF MÉRIDIONALE
(D’après une photographie de M. E. Brassart).
Après avoir entendu quelques autres observations échangées entre les membres présents, l’assemblée émet, à l’unanimité, le vœu que les réparations devenues nécessaires à l’église du moutier se bornent à la reprise et à la consolidation des parties peu solides, et que des mesures efficaces soient adoptées pour assurer la conservation intégrale de ce précieux édifice.
Référence : 50:55,4
Date : 1929
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 44:55,1
Date : 1911
Thème 2 : Vie de la société
Lieux : St Etienne
Référence : 19 P.84-85
Date : 1913
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 26 P.381à388
Date : 1938
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 52:55,1
Date : 1935
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1897
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 16 P.315à317
Date : 1909
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 20 P.41à43
Date : 1919
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 22 P.346à348
Date : 1925
Thème 2 : Vie de la société
BD, Tome VI, Élection du Bureau et du Conseil d’administration., page 44, La Diana, 1891.
Élection du Bureau et du Conseil d’administration.
Le Bureau et le Conseil d’administration, élus pour six ans dans l’Assemblée générale du 27 avril 1885, sont arrivés à la fin de leur mandat. Il va donc être procédé immédiatement à de nouvelles élections.
Référence : 43:55,1
Date : 1908
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 39 P.248à253
Thème 1 : économie
Lieux : Pouilly les Feurs
Référence : 20 P.416à428
Date : 18501920
Thème 1 : hommage
Référence : 42:55,6
Date : 1906
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 9 P.199 à 223
Date : 1897
Thème 1 : hommage
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 29:55,4
Date : 1884
Thème 2 : Vie de la société
Lieux : Montbrison
Référence : 5 P.283à291
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez
BD, Tome V, Emigrations périodiques des ouvriers foréziens au XVIIe siècle. – Communication de M. Vincent Durand., pages 283 à 291, La Diana, 1890.
Emigrations périodiques des ouvriers foréziens au XVIIe siècle. – Communication de M. Vincent Durand.
M. Vincent Durand fait la communication suivante :
Au XVIIe siëcle, et bien probablement à une époque antérieure, les paysans des montagnes du Forez avaient coutume d’aller chercher au loin de l’ouvrage pendant la mauvaise saison, comme le font encore ceux de plusieurs départements de la France. Ce fait n’est pas inconnu : M. Aug. Chaverondier l’a signalé à plusieurs reprises dans les rapports si curieux et si substantiels où il a consigné le résultat de ses recherches dans les archives communales ; celles-ci lui ont fourni, notamment, un certain nombre d’actes mortuaires relatifs à des Foréziens ainsi momentanément expatriés en Italie et en Espagne (1).
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(1) Rapport au Préfet de la Loire, 1884, p. 8 ; 1885, p. 17 et 18 ; 1889, p. 16 et 20.
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Il m’est passé sous les yeux une quantité assez considérable de titres qui me permettent d’ajouter quelques détails nouveaux à ce que l’on sait de nos émigrants. Ce sont surtout des procurations notariées et des donations à cause de mort faites par eux au moment de leur départ. Dans ces actes sont énoncés leur profession habituelle, le pays où ils doivent se rendre et l’industrie qu’ils se proposent d’y exercer. Presque tous sont qualifiés de laboureurs; tous ou presque tous annoncent l’intention de travailler comme scieurs de long, « pour gagner leur vie ». J’ai rencontré une seule exception, celle d’un tisserand d’Allieu qui part, en 1672, « pour s’en aller travailler de son mestier de tisserant en Espagne ».
Les pays vers lesquels ils se dirigent sont des plus divers. Sur 84 émigrants dont j’ai relevé les noms, 44, plus de la moitié, font le voyage d’Italie; 12 seulement vont en Espagne; les autres, au nombre de 28, se répandent dans les différentes provinces de la France, Bresse, Bourgogne, Anjou, Bretagne, Saintonge, etc. Il est probable que la proportion de ceux restant à l’intérieur du royaume était plus élevée que ne l’indiquent ces chiffres: plusieurs sans doute et particulièrement ceux qui ne s’éloignaient pas beaucoup de leurs foyers, devaient négliger de faire dresser à leur départ les actes qui nous révèlent les pérégrinations plus lointaines de leurs compagnons.
Rarement ces derniers se bornaient à constituer un mandataire chargé pendant leur absence du soin de leurs intérêts, mandataire qui pour les gens mariés était ordinairement leur femme, et pour les autres un parent plus ou moins rapproché ; prévoyant le cas où ils ne reviendraient point de leur voyage, ils disposaient aussi de leurs biens, quelquefois par testament et beaucoup plus fréquemment par forme de donation à cause de mort. Ces actes contiennent des clauses intéressantes. Certains émigrants se préoccupent de recevoir à l’étranger une sépulture honorable, comptant sans doute sur leurs compagnons de route pour l’exécution de leurs volontés. Par exemple, Antoine Bartholin, de Saint-Martin-la-Sauveté en 1658, Claude Rose, de la même paroisse, en 1675, au moment de partir à la scie pour l’Italie, ordonnent que le clergé de la paroisse où ils viendront à décéder assiste à leurs obsèques avec la croix et l’eau bénite. Tous veulent qu’aussitôt la nouvelle de leur mort parvenue au pays, on prie pour le repos de leur âme dans leur paroisse, ou même aussi dans les sanctuaires les plus vénérés du voisinage. Les plus aisés prescrivent une aumône aux pauvres. Ainsi Antoine de Prest, de Bussy, partant à la scie pour l’Italie en 1693, veut qu’il soit célébré une grand’messe au premier avis de son décès, une autre au bout de l’an, et trois quarantaines de messes, la première en l’église de Bussy, la seconde à Notre-Dame de Laval et la troisième dans la chapelle des RR. PP. Recollets de Saint-Germain. André Blanc, de Saint-Sixte, partant à la scie pour le même pays en 1667, ordonne qu’il soit distribué aux pauvres le pain cuit de deux sestiers (6 hectol. 31) de seigle et un poinçon (2 hect. 08) de bon vin (1). Ces libéralités relativement importantes et le chiffre de certaines sommes léguées par les émigrants prouvent qu’ils ne se recrutaient pas exclusivement parmi les simples journaliers, mais que plusieurs possédaient un petit bien ou un modeste pécule.
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(1) Voir les Tables de comparaison entre les anciennes mesures du dëpartement de la Loire et celles qui les remplacent dans le nouveau système métrique. Montbrison, Pugnet aîné, an X, in-4°. – La pièce ou poinçon est prise vulgairement pour le double de l’ânée. La quantité de grains et de vin ici léguée est suffisante pour donner une livre (422 grammes) de pain et un verre de vin à environ mille-pauvres.
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Un acte du 21 février 1665, reçu Chazelle, nous a conservé la curieuse histoire d’un clerc tonsuré de Saint-Martin-la-Sauveté, Claude Robert, qui nommé prébendier de la prébende des Pugnets, fondée sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste en l’église de Saint-Martin, à la charge de se faire promouvoir au sacerdoce, « n’a vollu estudier ny ce randre cappable pour estre promeu audit saint ordre de pretrize ; ains au contraire, c’est adonné aux hardz mequanicque ; mesme despuis deux ou trois ans ou environ s’en est allé hors du royaulme pour travailler à la sie longue, où il est à present en Itallie ». Le collateur, considérant que la prébende est vacante de fait et voulant en assurer le service conformément à l’intention du fondateur, y nomme un autre titulaire. Ce prébendier réfractaire appartenait sans doute à une famille aisée, puisqu’il avait les moyens de faire ses études.
Par contre, bien minces devaient être les facultés d’Antoine Senoche, laboureur d’Allieu, qui à son départ pour l’Espagne en 1659, institue l’une de ses soeurs sa donataire universelle à cause de mort, voulant qu’à l’avis de son décès, elle fasse dire en l’église d’Allieu trois messes des trépassés, dont l’une chantée ; lègue 10 sous à chacun de ses deux frères, et 20 sous à chacune de deux autres sueurs. Une quatrième soeur, infirme, reçoit 3 livres. Le tout payable à mariage ou majorité.
Cet acte offre un exemple d’une coutume attestée par de nombreux documents du même genre, celui d’attribuer aux filles une part héréditaire plus forte qu’aux garçons. Dans les familles où le travail manuel était la principale ressource, on estimait que les bras de l’homme étaient son premier capital, et l’on augmentait la part des filles, afin de leur permettre de faire un meilleur établissement.
Après avoir ainsi pourvu à la gestion de ses affaires pendant son absence, et disposé de sa fortune pour le cas où il ne reverrait pas le sol natal, le scieur de long demandait un passeport au curé de sa paroisse. Cette pièce faisait connaître le nom et le domicile du porteur et attestait qu’il était de bonnes moeurs et religion catholique, et que nulle maladie épidémique ne régnait dans le pays au moment de son départ. En voici un exemple, trouvé dans des papiers de famille. C’est un passeport délivré par le curé de Saint-Laurent-en-Solore à deux de ses paroissiens sur le point de passer en Italie :
Ego infra scriptus rector parrochiae Divi Laurentii et sub Rupe Forti, a parte regni Franciae, Lugdunensis dioecesis, fidem facio omnibus hasce presentes inspecturis, nempe hos duos infra nominatos Bartholemeum Molin et Jacobum Dutay meos esse parrochianos, probis moribus imbutos, fideque catholica nec non Romana instructos ; si liquido, etiam constat, Deo bene juvante, una cum lotis vicinis meam parrochiam nulle epidiniœ (sic) morbo infectam esse. Qua propter humiliter precor omnes urbium magistratus, portuum, penitusque omnium locorum, supra nominatos viam Italicam liberam permittere ; simili de causa omnes ecclesiarum rectores iisdem sacrosancta ministrare : promittens me in simili casu par vobis ac vestris incolis esse relaturum. In cujus rei testimonium, meum hisce presentibus apposui chyrographum.
Datum Divi Laurentii in Solorio et sub Rupe Forti, anno a Nativitate Domini millesimo sexcentesimo sexaginta duo et die sexta novembris, a me, G. DELHORME, rectore.
Le passeport suivant en langue française a du être délivré à des émigrants à l’intérieur :
Je soubzigné Pierre Girard, prebstre, vicaire de la perroisse de Cezei, certiffie que, par la grâce de Dieu, ne n’a aucung mail dangereux en ladite perroisse ; mesme que Claude Cozillé et Pierre Meilhère sont de laditte perroisse de Cezey. En foy de quoy j’ay signé le present certifficat, huy quatorziesme aoust mil six cent trente huict. GIRARD, vicaire.
En 1747, le curé de Sauvain délivre à André Simon un extrait de son acte de mariage avec Marie Savatier et ajoute :
Extrait des registres de la paroisse de Sauvain en Forey, diocèze de Lyon, duement collationné, expedié audit André Simon, que nous certifions être d’honnête famille, bon catholique et de bonnes moeurs, ce vingt troisième septembre mil sept cens quarante sept. CLAIR, curé de Sauvain.
Nous ajoutons au certificat et à l’extrait de mariage cy dessus que André Simon y denommé, Jacques Simon, son frère, André Simon, son cousin, et Jean Pelisson, tous nos paroissiens et tous bons catholiques, ne vont passer l’hyver dans les provinces etrangères que pour y travailler au penible metier de la scie, ce que sont obligé de faire les artisans mariés ou non, capables de travailler, de notre ditte paroisse, parce que, située sur de hautes montagnes, les recoltes en sont insuffisantes au payement des impôts et à la subsistance des familles : par consequent on y est en necessité et en usage de comprendre les absens au tirage des milices. C’est pourquoy nous prions ceux qui sont à prier de leur donner libre passage. Audit Sauvain, mêmes jour, mois et an que dessus. CLAIR, curé de Sauvain.
Au verso, on lit :
Nous, procureur fiscal de la baronnie de Couzant, la prevosté de Sauvain en dependant, attestons le certificat cy dernier veritable. En foy de quoy nous avons signé, ledit jour vingt trois septembre mil sept cent quarante sept. MATHON, procureur fiscal.
Dans certaines paroisses, le nombre des émigrants était si considérable, qu’avant leur départ ils croyaient devoir mettre ordre, non seulement à leurs affaires privées, mais encore aux affaires publiques. Ainsi, nous avons vu un acte du 14 septembre 1661, reçu Valézy, notaire, contenant nomination des consuls de la parcelle de Sauvain pour l’année 1662, faite par le peuple assemblé à l’issue de la messe paroissiale, ce requérant les consuls sortants et en vertu d’une ordonnance des élus de Montbrison qui permet d’élire les consuls de l’année suivante, « acttendu que la plus grande partie des habitans sont sur le poinct de partir pour sans aller à la sie “.
C’est au mois de septembre que les scieurs de long se mettaient en route, après avoir levé leur moisson et fait leurs semailles. Un petit nombre attendait le mois d’octobre, un plus petit nombre encore celui de novembre ; on ne relève que de rares départs dans les autres mois de l’année.
Je suis moins bien renseigné sur l’époque ordinaire de leur retour; il est probable que la plupart rentraient en juillet et août ; on trouve mention d’émigrants décédés en Italie au commencement de ce dernier mois.
Parmi ceux qui repassaient les monts, quelques uns revenaient affublés de surnoms qui, perpétués dans leurs familles, restent comme un souvenir de leurs lointaines pérégrinations. Par exemple, c’est bien probablement d’Espagne qu’un des auteurs de Pierre Poncet, de Rochefort, dont le fils Barthélemy partait pour le même pays en 1693, avait rapporté le sobriquet héréditaire, et plus sonore que flatteur, de Marrano, le Pourceau, encore subsistant dans la commune de Saint-Laurent-sous-Rochefort, où sa signification n’est plus comprise de personne.
J’ignore quelle était, en Espagne et en Italie, la limite extrême des excursions de nos émigrants. M. Chaverondier a signalé, d’après les registres paroissiaux de Cezay, le décès, en octobre 1663, d’un habitant de cette paroisse au diocèse de Pavie (1). Notre aimable et regretté confrère le comte Francesco Galantino ne pensait pas que les scieurs de long foréziens eussent pénétré jusqu’à Soncino où, depuis des siècles, cette industrie est exercée par des émigrants descendus du Trentin (2). Cela fait supposer qu’ils ne dépassaient guère Milan.
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(1) Rapport au Préfet, 1884, p. 8.
(2) E una vera curiosità d’archivio quella serie di atti che si referiscono alli operai del Forese, che si portavano all’estero, e prima provvedevano alle loro famiglie, e facevano testamento, quasichè non dovessero più rivedere la terra natia. Da noi però, a Soncino, non credo abbiano, anche in tempi remoti, fatta dimora, nè transitato per recarsi più ad oriente. Probabilmente i paesi da essi Foresiani visitati saranno stati la Liguria ed il Piemonte. In Soncino, già da secoli, i segatori del lungo legname appartengono alle valli del Tirolo italiano, o per dire più esatto, del vescovato di Trento. Scendono nel autunno e ripartono in febbrajo. (Lettre du 29 mai 1879.- Cf. I Conti del Forese ed i Gouffier de Boysi, p. 86).
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Je n’ai pas rencontré de titres faisant mention de leurs voyages à l’étranger, qui soient postérieurs aux premières années du XVIIIe siècle.
Les émigrants dont je vous ai entretenus appartenaient à des paroisses comprises dans les cantons actuels de Saint-Georges-en-Couzan, Boën, Saint-Germain-Laval et Noirétable. Je ne puis, faute de documents, dire dans quels autres cantons du département ils se recrutaient, et souhaite que le dépouillement des archives notariales, et des papiers de famille des cultivateurs, si riches en renseignements inédits sur l’histoire et les coutumes de notre pays, permette de compléter un jour une étude que je n’ai fait qu’esquisser.
M. le vicomte de Meaux dit que l’intendant d’Herbigny, dans son mémoire resté manuscrit sur la généralité de Lyon, mentionne l’émigration périodique d’un grand nombre d’ouvriers foréziens et l’importance des gains qu’ils faisaient dans leurs voyages (1).
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(1) Voici le passage du mémoire de l’intendant Lambert d’Herbigny signalé par M. le vicomte de Meaux :
« On compte que la vente des fromages de Roche qui sont transportés hors de la province peut aller à 25 ou 30 mille livres par an, et que tous les ans, après que les terres sont ensemencées, il sort du Forez sept à huit cents paysans qui vont en différentes provinces et jusqu’en Piémont et dans le Milanais travailler à la scie et à toute sorte d’autre grosse besogne, d’où ils rapportent chez eux 20 et 25 mille livres ». (Mémoire sur le gouvernement de Lyon, 1698).
Référence : 30 P.10à33
Thème 2 : Archives
Lieux : Charluais, Forez, Beaujolais
Référence : 59 P.53à88
Thème 1 : mesures itinéraires, ethymologie
Thème 2 : Archives, bibliothèque
Lieux : Vienne
Référence : 39 P.244à247
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Roanne
Référence : 31 P.7-9
Thème 1 : restauration
Thème 2 : Archives
Référence : 29 P.205à207
Thème 1 : paysan
Thème 2 : écrit
Lieux : Saint Marcel d'Urfé
Référence : 35 P.191à200
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez
Référence : 41 P.67à87
Thème 1 : exposition
Lieux : St Symphorien de Lay
Référence : 39 P.307à308
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Forez
Référence : 12 P.106à109
Thème 1 : mémoires
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Forez
Référence : 32 P.29à36
Thème 2 : Bibliothèque, archives
Lieux : Forez
Référence : 1, P.10
Date : 1876
Thème 2 : Archéologie
Référence : 1, P.49-50
Thème 2 : Archéologie
Lieux : St Martin
Référence : 11:55,2
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez
Référence : 36 P.22à35
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez
Référence : Archéologie
Date : 1999
Thème 1 : don à la bibliothèque
Thème 2 : Bibliothèque
Date : 1994
Thème 1 : don à la bibliothèque
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 1, p.250-251
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Etienne le Molard
Référence : 11 P.421à443
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Forez
Référence : 40 P.117à127
Thème 1 : , objet de culte, lieu de culte
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Etienne le Molard
Référence : 13 P.55à57
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Montbrison