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Les Bulletins de la Diana 3906 résultats
Exposé de la situation de la société
Auteur : M. Le Comte de Poncins
Référence : 2 P.61à65
Date : 1881
Thème 2 : Vie de la société
Exposé de la situation de la Société
Date : 1890

BD, Tome V, Exposé de la situation de la Société., pages 276 à 277, La Diana, 1890.

 

Exposé de la situation de la Société.

Depuis un an, dit M. le Président, la mort a fait des vides dans nos rangs, elle nous a enlevé quatre membres titulaires et un membre correspondant, ce sont : MM. Boggio, Gérentet, O. Puy de la Bastie, baron de Rostaing et J. Delaroa. Plusieurs de ces Messieurs n’assistaient pas habituellement à nos séances, mais ils s’intéressaient à nos travaux et nous continuaient le témoignage de leur sympathie. Il est inutile de rappeler ici le nom de M. de la Bastie : aucun de nos collègues n’a oublié le témoignage public rendu à sa mémoire dans la séance du 19 novembre 1889. M. de Rostaing, décédé plus récemment, était l’un des membres les plus exacts et des hôtes les plus assidus de la Diana. Il lui avait même rendu des services directs ; personne d’entre nous n’oubliera ce vieux marin, dont l’activité ne s’est pas démentie jusqu’à la dernière heure, et chez lequel le souvenir des combats de Navarin se mêlait aux préoccupations de l’archéologie et de l’histoire.

M. Delaroa, retenu à Paris par des fonctions spéciales, était de ceux que nous ne voyions pas à nos réunions. Il n’avait pas pour cela oublié son pays. Il présidait à Paris une réunion forézienne et la dernière ceuvre de l’auteur des Patenôtres d’un surnuméraire a été, une liste de Forésiens dignes de mémoire, pour la magnifique publication de notre collègue M. Thiollier.

Neuf membres ont donné leur démission: ce sont MM. Brissac, J. Buhet, Chevalier, Deville, J.-J. Epitalon, Bréghot du Lut, Donot, Dubourg, comte de Sainte-Colombe.

Onze titulaires et quatre correspondants ont été admis: ce sont MM. A. Brassart, L. Dupin, P. Dupin, abbé Fouilhoux, L. Grange, vicomte Palluat de Besset, abbé Randanne, docteur Rolland, abbé Veyrat, R. Vidal, Wiess, Frèrejean, Kuhn, Matagrin et Rivière.

La Société de la Diana, lors de la dernière assemblée générale, comptait 285 membres ; nous sommes aujourd’hui 286.

Notre musée et notre bibliothèque se sont accrus pendant cette année des dons de Mgr Poyet, de Mlle Grange, de MM. J. Berthelet, Boudet, C. Callet, Chaleyer, comte de Charpin, Chassaing, Chavassieu, chanoine Condamin, Déchelette, Donot, V. Durand, abbé Guélon, Jannesson, Jeannez, Lachmann, Landrin, abbé Méhu, G. Morel, R. de Quirielle, abbé Reure, abbé Sachet, Tardieu, Testenoire-Lafayette, Valentin-Smith.

Exposé de la situation de la Société
Date : 1891

BD, Tome VI, Exposé de la situation de la Société., pages 42 à 43, La Diana, 1891.

 

Exposé de la situation de la Société.

M. le Président donne tout d’abord la liste des membres de la Société morts depuis la dernière assemblée générale, ce sont : MM. d’Assier de Valenches, Elysée Neyrand, Bochard, Forissier, Valentin Smith, vicomte de Becdelièvre.

M. d’Assier de Valenches était le dernier survivant des trois fils de M. d’Assier dont les magnifiques publications et les intéressantes brochures ont enrichi le Forez et occupent la plus honorable place dans notre bibliothèque. Lui même avait cultivé la sculpture avec succès : c’était un des élèves de notre éminent compatriote et confrère M. Bonnassieux; il n’a cessé de s’intéresser à tout ce qui concerne la littérature et les arts.

M. Forissier et M. Neyrand appartenaient l’un et l’autre à la catégorie, si peu nombreuse, hélas ! aujourd’hui, des membres fondateurs de la Diana en 1862. Si la mémoire des hommes ayant fait le bien pendant toute leur vie mérite d’être conservée, la leur, à coup sûr, ne périra pas.

M. Bochard ne faisait partie de la compagnie que depuis 1886 : il lui a été trop tôt ravi et laissera de longs souvenirs parmi ses confrères.

M. Valentin Smith, parvenu aux limites extrêmes de la vie, avait conservé toute la vigueur de son intelligence, en. même temps que l’élévation de son esprit. Travaillant sur des matières dont l’antiquité augmentait la valeur, il est mort la plume à la main, laissant derrière lui une œuvre faite pour élucider les origines de la nationalité française.

La dernière tombe ouverte est celle de M. de Becdelièvre ; il y a trois jours que ses amis l’ont accompagné à sa funèbre demeure…. L’émotion de .M. le Président ne lui permet pas d’accorder à sa mémoire autre chose qu’un déchirant souvenir, elle l’oblige à laisser les membres de la Société rendre du fond de leur cœur, à ce confrère si sympathique et si éminent, l’hommage digne de son caractère, de son intelligence et de sa parfaite distinction.

Dix huit membres ont donné leur, démission ce sont MM. l’abbé Avril, abbé Buer, abbé Boussange, Callier., abbé Conil, Cuillieron, J. B. Dulac, Dulau, P. Durand, Frédet, abbé Laurent J. Laurent, Kuhn, Matray, Mulsant, de Luvigne, abbé Richoud, Rivière.

Onze titulaires ont été admis : ce sont MM. Ferdinand Balay, Francisque Balay, comte de Chabannes, abbé Chevrolat, A. Durand, Gauthier Dumont, Gonon, abbé Mathieu, abbé Paris, Rousselon, Tardieu.

La Société de la Diana se composait, lors de la dernière assemblée générale, de 286 membres, elle en compte aujourd’hui 273.

Exposé de la situation et des travaux de la société
Auteur : M.le vicomte de Meaux
Référence : 11 P.191à196
Date : 1899
Thème 2 : Archéologie, architecture
Lieux : Notre dame de Laval, St Romain le Puy, Champdieu,
Exposé de la situation générale de la société
Auteur : M.Testenoire-Lafayette
Référence : 1, p.38 à40
Date : 1878
Thème 2 : Vie de la société
Exposé de la situation générale de la Société
Date : 1882

BD, Tome II, Exposé de la situation générale de la Société, pages 112 à 114, La Diana, 1882.

 

Exposé de la situation générale de la Société.

M. le président reprend la parole pour présenter l’exposé de la situation générale de la Société.

Depuis l’assemblée générale tenue le 12 décembre 1881, dix membres nouveaux sont venus prendre place dans les rangs de la compagnie. Ce sont MM. Bouchetal-Laroche, Choussy, J. B. Deville, Dugas de la Catonnière, baron Hector des Périchons, Portier, abbé Theillière, abbé Virieux, membres titulaires, et MM. Grellet de la Deyte et comte de Vaubercey, membres correspondants.

Trois membres titulaires, MM. Chaland, Dugueyt et l’abbé Mazeran, ont donné leur démission.

Le nombre des membres de la Société, qui était de 210, atteint donc aujourd’hui le chiffre de 217.

La bibliothèque s’est enrichie de plusieurs dons nouveaux dus à la générosité de MM. Avril, Bégule, comte de Charpin-Feugerolles, Chassaing, Puy de la Bastie, Révérend du Mesnil, de Rostaing, abbé Theillière, Thevenin, Vachez, de Villefosse. M. le Président se fait l’interprète des sentiments de gratitude de la Société envers les donateurs. Il croit devoir payer le tribut d’un spécial hommage à M. le comte de Cliarpin-Feugerolles, ce représentant à la Diana des temps chevaleresques, qui consacre si noblement sa fortune et ses veilles à la publication de tant de magnifiques travaux.

La Société avait cessé de recevoir le Bulletin monumental et la Bibliothèque de l’Ecole des chartes. Le Conseil a jugé qu’il était convenable de s’abonner de nouveau à ces excellentes publications. La collection en sera ultérieurement complétée par l’acquisition des volumes qui manquent.

La Diana a été abonnée aussi à la Revue archéologique.

Les papiers et travaux personnels de M. Gras, le regretté secrétaire de la Société, ont été récemment acquis pour la bibliothèque ; avant d’être mis à la disposition des travailleurs, ces papiers, qui comprennent beaucoup de cahiers et de feuilles volantes, devront d’abord être classés et fixés par la reliure.

Le tome VII des Mémoires est en grande partie imprimé et pourra être distribué prochainement. Le Bulletin trimestriel paraît régulièrement et M. le Président se plaît à remercier M. Huguet du soin et de l’exactitude qu’il apporte à son impression.

Le catalogue sur cartes de la bibliothèque, oeuvre considérable, a été recopié en entier par le zélé bibliothécaire de la Diana, M. Rochigneux, et sous peu l’imprimeur pourra en être saisi.

La situation financière de la Société est bonne, comme en témoignent les comptes qui seront soumis à l’Assemblée par M. le trésorier.

Les études foréziennes, que la Société a pour but de promouvoir, ont récemment acquis un nouvel organe par la fondation de l’Ancien Forez, due à l’initiative de notre confrère M. Révérend du Mesnil. M. le Président souhaite la bienvenue et une longue vie à cette publication.

Exposition universelle de 1900
Référence : 38:55,4
Date : 1900
Thème 2 : Vie de la société
Extrait du procès verbal de la séance du conseil d’administation, tenue le 5 déc.1876
Auteur : Cte de PONCINS, V. DURAND
Référence : 1,p.14-15
Date : 1876
Thème 2 : Vie de la société
Faucille en bronze découverte à Ruffieu, commune de Moind. – Communication de MM. le lieutenant Jannesson et E. Brassart
Date : 1890

BD, Tome V, Faucille en bronze découverte à Ruffieu, commune de Moind. – Communication de MM. le lieutenant Jannesson et E. Brassart., page 237, La Diana, 1890.

 

Faucille en bronze découverte à Ruffieu, commune de Moind. – Communication de MM. le lieutenant Jannesson et E. Brassart.

 

M. le lieutenant Jannesson met sous les yeux de l’assemblée une faucille en bronze provenant d’une trouvaille faite à Ruffieu, commune de Moind. Divers autres objets en bronze, dont deux faucilles, provenant de la même découverte et appartenant à M. J.-C. Coiffet ont été décrits précédemment dans le Bulletin de la Diana (voir plus haut pages 82 à 85).

M. E. Brassart fait observer que cette faucille est bien de la même famille que celles précédemment communiquées par M. J.-C. Coiffet ; néanmoins elle en diffère par quelques particularités : ainsi la lame est renforcée par trois nervures concentriques dont deux sont réunies l’une à l’autre par de petites cannelures transversales. La nervure la plus rapprochée du tranchant a été presque totalement détruite par le battage et l’aiguisage. L’outil se termine au talon par une saillie fondue; la corde de l’arc qu’il forme mesure 0m 116 dans l’état actuel.

Faucille en bronze découverte à Ruffieu, commune de Moind. Communication de MM.le lieutenant Jannesson et E.Brassart
Auteur : MM.Jannesson et E.Brassart
Référence : 32:55,2
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Ruffieu
Félicitations votées à M. Valentin-Smith
Date : 1890

BD, Tome V, Félicitations votées à M. Valentin-Smith., pages 264 à 265, La Diana, 1890.

 

Félicitations votées à M. Valentin-Smith.

M. Vincent Durand fait la motion suivante :

« Avant que la séance soit levée, je vous propose, Messieurs, de voter des félicitations à notre illustre et aimable doyen, M. le conseiller Valentin-Smith, qui, parvenu à l’âge de 95 ans, poursuit avec une verdeur toute juvénile la publication de tous les manuscrits connus de la loi Gombette. Neuf fascicules ont déjà paru de cette édition critique, appelée à prendre place à côté de celle, si estimée, de la loi Salique que l’on doit à Pardessus; de savants éclaircissements l’accompagnent, et la préoccupation de reproduire les textes avec une fidélité absolue y est poussée si loin, qu’un des manuscrits les plus précieux de la loi Gombette, celui de la bibliothèque du chapitre d’Ivrée, du IXe siècle, est tout entier donné en fac-simile.

« I1 n’est pas besoin d’indiquer l’immense intérêt d’un tel livre pour l’histoire en général et pour celle de nos origines provinciales en particulier; il suffirait à la réputation d’un auteur qui aurait moins de titres que M. Valentin-Smith à la reconnaissance du monde savant ».

La proposition de M. Vincent Durand, appuyée par le bureau et par un grand nombre de membres, est votée par acclamation, à l’unanimité.

En conséquence, M. le président est prié de transmettre à M. Valentin-Smith les respectueuses félicitations de la Société.

La séance est levée.

Le Président,

Cte DE PONCINS.

Le membre faisant fonction de secrétaire,

Eleuthère BRASSART.

Félicitations votées à M.Valentin-Smith
Auteur : M.V.Durand
Référence : 5 P.264-265
Date : 1890
Thème 2 : Vie de la société
Félix Thiollier. Son éloge.
Auteur : M.Maurice de Boissieu
Référence : 19 P.222à233
Date : 18421914
Thème 1 : hommage
Fete du centenaire de la Diana
Référence : 04:55,2
Date : 1962
Thème 2 : Vie de la société
Lieux : La Bastie d'Urfé
Fête du cinquantenaire de la fondation de la Diana
Auteur : M.Chassain de la Plasse
Référence : 18 P.183-184
Date : 1912
Thème 2 : Vie de la société
Lieux : Montbrison
Fiancailles d’Anne Dauphiné avec le fils du comte d’Armagnac
Auteur : M.Noël Gardon
Référence : 56 P.157à168
Thème 1 : mariage, genealogie
Thème 2 : Bibliothèque
Fibules de Moingt et de Chezieu
Auteur : Mme Chantal Ranchon, M.Robert Périchon
Référence : 45 P.435à438
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Moingt , Chezieu
Fixation de l’époque de l’Assemblée générale annuelle
Date : 1882

 

BD, Tome II, Fixation de l’époque de l’Assemblée générale annuelle, pages 111 et 112, La Diana, 1882.

 

Fixation de l’époque de l’Assemblée générale annuelle.

M. le Président dit que le Conseil d’administration a cru devoir avancer l’époque de l’Assemblée générale, qui était tenue d’ordinaire en décembre. Plusieurs raisons l’y ont déterminé. A l’époque de l’année où nous sommes parvenus, les jours sont plus longs, les voyages plus faciles. Les comptes de l’année précédente sont en état d’être apurés ; le budget additionnel de l’exercice courant et le budget ordinaire de l’année suivante peuvent être votés en temps utile. Enfin, le programme et le jour de l’excursion archéologique, qui a lieu dans la belle saison, peuvent être définitivement fixés.

M. le Président invite l’Assemblée à faire connaître si elle adopte sur ce point les vues du conseil. Sa décision servira de règle à l’avenir.

La Société consultée se prononce à l’unanimité pour la tenue de l’assemblée générale au printemps.

 

Fixation du poid des nvx jetons de présence
Auteur : M.TESTENOIRE-LAFAYETTE
Référence : 1, P.146-147
Date : 1879
Thème 2 : Vie de la société
Florimond Robertet, à Alluyes (Eure et Loir)
Auteur : M.J.Renaud
Référence : 04:55,3
Thème 1 : peintures murales
Thème 2 : pictural
Lieux : Bonneval
fondation Georges Guichard
Référence : 39 P.131-132
Thème 2 : Archives, bibliothèque
Lieux : Paris
Fondations d’écoles à Maringes et à Viricelles en Forez
Auteur : M.Matagrin
Référence : 9 P.340à346
Thème 2 : Architecture
Lieux : Maringes et viricelles en Forez
Fonds de la Bastie
Auteur : M.André Granger
Référence : 25 P.254à256
Thème 1 : épistolaire
Thème 2 : Archives
Fonte de cloches à Montverdun, en 1668
Auteur : M.Jean Bruel
Référence : 52 P.699à704
Thème 1 : cloche
Thème 2 : Architecture
Lieux : Montverdun
Foréziens et lyonnais en pelerinage aux XIVè-XVIè d’après les testaments
Auteur : Melle Gonon
Référence : 40 P.165à171
Thème 2 : Archives
Lieux : Forey, Lyonnais
Formation d’une collection de portraits Forézien
Auteur : M.Georges Guichard
Référence : 50:55,4
Thème 1 : Collection photographique
Lieux : Châtelard
Formation d’une collection de portraitsForéziens
Auteur : comte de Neufbourg
Référence : 23 P.219-220
Thème 1 : Collection photographique
Fortifications de l’ancien prieuré de Chandieu
Auteur : M.Rochigneux
Référence : 2 P.350-351
Thème 1 : restauration
Thème 2 : Architecture
Lieux : Champdieu
Fortifications de l’ancien prieuré de Chandieu
Auteur : M.Rochigneux
Référence : 2 p.385-386
Thème 1 : restauration
Thème 2 : Architecture
Lieux : Champdieu
Fouilles à Charlieu sur l’emplacement de l’église St Fortunat
Auteur : MM.Noël Thiollier, Stéphane de Mijolla, Gab. Brassart
Référence : 22 P.475à488
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Charlieu
Fouilles à Moind
Auteur : Anonyme
Référence : 1,p.34-35
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Moingt
Fouilles au théatre antique de Moind
Auteur : M. Le Comte De Poncins
Référence : 2 P.84-85
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Moingt
Fouilles au théatre antique de Moind
Auteur : M.Girardon
Référence : 29:55,2
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Moingt
Fouilles au théâtre antique de Moind
Date : 1882-1883

 

BD, Tome II, Fouilles au théâtre antique de Moind, page 184, La Diana, 1882-1883.

 

Fouilles au théâtre antique de Moind.

M. le Président dit que le 15 décembre prochain, le propriétaire du théâtre de Moind doit rentrer en possession de son terrain, loué pour un an, et consulte la Société sur l’utilité de faire encore quelques recherches avant de recombler les tranchées ouvertes.

M. Girardon, qui s’est particulièrement et avec beaucoup de zèle occupé de ces fouilles, répond qu’il n’y a plus qu’à remettre le terrain dans son état primitif.

Ses conclusions sont adoptées par la Société.

 

Fouilles au théâtre antique de Moind, Inscription de Julius Priscus
Date : 1882

 

BD, Tome II, Fouilles au théâtre antique de Moind, Inscription de Julius Priscus, pages 84 à 88, La Diana, 1882.

 

Fouilles au théâtre antique de Moind.

M. le Président dit qu’averti en décembre dernier, par le vigilant et zélé bibliothécaire de la Diana, que le propriétaire du théâtre antique de Moind était en train d’arracher la vigne plantée sur l’emplacement de la scène et se proposait de défoncer le surplus de l’aire intérieure, pour replanter le tout en vigne, il a fait demander à celui-ci de suspendre pendant quelques jours ses travaux, pour permettre à la Société de pratiquer des sondages méthodiques. Ces premières recherches ayant fait reconnaître l’existence de substructions importantes, dont l’exploration plus complète pouvait présenter un grand intérêt, le conseil d’administration a été convoqué d’urgence et un rapport adressé à la commission de la géographie de l’ancienne France, établie près le ministère de l’Instruction publique.

Le plus pressé était d’obtenir la libre disposition du terrain pendant un laps de temps suffisant. Une convention a été conclue à cet effet avec le propriétaire, représenté par son beau-frère M. Berthet, maître d’hôtel à Moind, dont les bons offices méritent toute la reconnaissance de la Société. Cette convention donne à la Diana jusqu’à la fin de l’année 1882 pour terminer ses fouilles et lui en assure le produit, sous réserve de partage en cas de découverte d’un trésor monétaire. En même temps, deux subventions étaient accordées à la Société, l’une de 400 fr. par le ministère, l’autre de 150 fr. par la Société française d’archéologie. Le conseil d’administration, certain d’entrer en cette circonstance dans les vues de la Compagnie, a voté pour le même objet un crédit de 400 fr. sur les fonds libres. Enfin notre excellent et dévoué confrère, M. l’ingénieur des ponts et chaussées Girardon a bien voulu, avec son obligeance habituelle, accepter la direction des travaux.

M. le Président propose à la Société de se rendre, à l’issue de la séance, sur le lieu des fouilles, et de renvoyer à ce moment l’exposé des résultats qu’elles ont amené jusqu’à présent.

Cette proposition est adoptée.


Inscription de Julius Priscus.

M. Vincent Durand rappelle que les fouilles précédemment exécutées à Moind ont amené la découverte d’un marbre sur lequel est gravée une inscription en l’honneur de Julius Priscus, flamine augustal.

Il a soumis cette inscription à un nouvel et minutieux examen, à la suite duquel il se croit en état d’en proposer la restitution intégrale. On sait que la partie gauche et la partie inférieure manquent.

Inscription du flamine julius priscus. – essai de restitution.

Ce qui reste se compose de trois lignes, toutes incomplètes de leur commencement. La première porte les mots …VL• PRISCO, où l’on reconnaît sans difficulté un surnom, Prisco, précédé du gentilicium Julio, un des rares noms de famille qui s’écrivent en abrégé. Ce dernier était précédé lui-même d’un prénom, emporté par la cassure du marbre, et sur lequel on ne peut faire d’abord aucune hypothèse. On voit seulement qu’il ne doit manquer, à gauche du mot iVL., qu’un petit nombre de lettres, car le prénom s’écrit le plus ordinairement en abrégé, et la tournure de la phrase indique qu’il était le premier mot de l’inscription.

La seconde ligne commence par un M, réduit à une portion de son dernier jambage, mais néanmoins certain : elle se lit fla MINI AVGusti. La régularité parfaite des caractères permet de rétablir d’une manière très-précise, en grandeur et en position, les quatre premières lettres fIaM. Ainsi restituée, la ligne parait complète. En effet, la quantité dont elle déborde à gauche la ligne supérieure correspond à une lacune de deux ou trois lettres seulement, et l’on sait que telle est à peu près la valeur de ce qui manque au commencement du texte.

La ligne suivante, bien que mutilée, laisse distinguer aisément les lettres …SSEGVSI, groupe duquel se dégage l’ethnique des Ségusiaves précédé d’un mot terminé par S. La restitution civitaS ou civitatiS se présente d’elle-même. Le second de ces mots est un peu long et d’ailleurs rien dans ce qui précède n’appelle un génitif ; mais si l’on essaye le mot civitaS, on trouve qu’il s’adapte parfaitement à la longueur de lignes déterminée par la verticale de l’F initial du mot fIaMINI: ce qui tend à prouver que ce point de départ est exact et que tel est bien le mot à restituer.

La quatrième ligne est détruite, mais le commencement en est connu: c’est le complément du nom, resté inachevé, des Ségusiaves. On peut hésiter entre le nom en toutes lettres, SEGVSIavorum, et les formes abrégées SEGVSIav. ou SEGVSIavor., cette dernière fournie par les inscriptions en l’honneur de Sextus Julius Lucanus et de Caius Julius Jullus, l’un duumvir, l’autre prince du Sénat des Ségusiaves, et tous deux vraisemblablement de la même famille que notre flamine. Rétablissant donc le groupe AVOR- en tête de la quatrième ligne, il reste à droite un blanc de six ou sept lettres représentant un ou plusieurs mots à trouver. Celui de publice est pour ainsi dire de style dans les inscriptions honorifiques décernées par une cité, et il remplit si exactement l’espace disponible, qu’on peut, semble-t-il, se dispenser d’en chercher un autre. Et comme en admettant cette restitution, le sens est complet, il est probable que le texte l’est aussi, et que cette 4e ligne était la dernière de l’inscription.

Il manque pourtant encore le premier mot, c’est-à-dire le prénom du personnage honoré. Au point où en est arrivée la discussion, il n’est plus impossible de le deviner. En effet, la longueur de lignes adoptée trouvant sa vérification dans la facilité qu’elle offre à la reconstitution du surplus du texte, l’espace occupé par le prénom absent est susceptible d’être mesuré avec exactitude, et l’on peut s’assurer que celui-ci était exprimé par deux lettres au moins et par trois au plus. Or on sait que le nombre des prénoms romains est extrêmement limité et qu’ils sont représentés en épigraphie par des abréviations toujours les mêmes. Il a donc. été possible de rechercher, parmi ces abréviations, celles qui conviennent à l’espace vide devant le mot iVLio. Deux seulement satisfont à cette condition, savoir CN. pour Cneio et TIB. pour Tiberio. Il n’y a pas de raison matérielle de préférer l’une à l’autre ; c’est donc sous toutes réserves que M. Vincent Durand a adopté la seconde dans sa restitution figurée.

En définitive, l’inscription peut être lue ainsi : Tiberio (ou Cneio) Julio Prisco, flamini Augusti, civitas Segusiavorurn publice

M. Testenoire-Lafayette demande s’il n’y a pas un rapprochement à faire entre le nom de Julius Priscus et celui du village de Précieu, voisin de Moind.

M. Vincent Durand répond qu’en effet Précieu doit s’être appelé en latin Prisciacus ou Prisciacum, ce qui signifie le domaine de Priscus. Il n’est pas impossible que le personnage mentionné dans l’inscription en ait été propriétaire. Toutefois, cela ne peut être affirmé avec certitude, Priscus n’étant pas un nom gentilice, mais un surnom, cognomen, commun à plusieurs individus appartenant à des familles différentes.

 

Fouilles au théatre de Moind
Référence : 29:55,1
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Moingt
Fouilles au théâtre de Moind
Date : 1882

BD, Tome II, Fouilles au théâtre de Moind, page 116, La Diana, 1882.

 

Fouilles au théâtre de Moind.

Il est donné communication à l’Assemblée d’un plan du théàtre de Moind, dressé par le service des Ponts et Chaussées et faisant connaître le résultat des fouilles à ce jour.

Depuis la visite de la Société sur les lieux, le 28 février dernier, la région sud de l’hémicycle a été explorée et l’on a reconnu le mur en éventail, pourvu extérieurement de contreforts, qui le limitait en matin. Une profonde tranchée transversale et divers sondages ont été pratiqués dans la cavea. Ils ont amené la découverte de plusieurs murs s’entrecroisant d’une manière fort irrégulière et qui n’appartiennent pas d’une manière certaine au monument primitif. On n’a pas rencontré de gradins en maçonnerie, ni réussi à déterminer l’emplacement exact du podium.

D’autres sondages ont été portés au nord-est de la scène, pour vérifier si les dépendances de celleci ne s’étendaient pas plus loin de ce côté ; ils n’ont rien fait découvrir de plus.

Enfin l’on s’est assuré que la salle qui occupe l’angle nord du théâtre n’était pas élevée sur un étage souterrain.

Fouilles dans la chapelle de la Sainte Vierge de l’église Notre-Dame de Montbrison
Date : 1885

BD, Tome III, Fouilles dans la chapelle de la Sainte Vierge de l’église Notre-Dame de Montbrison, pages 177 à 180, Montbrison, 1885.

 

Fouilles dans la chapelle de la Sainte Vierge de l’église Notre-Dame de Montbrison

 

M. Joulin dépose sur le bureau le double d’un plan dressé sur la demande de M. le curé de Notre-Dame de Montbrison, par M. Rocbigneux, conducteur des ponts et chaussées, et il donne à ce sujet les explications suivantes :

Notre vénérable collègue, M. l’abbé Peurière, curé-archiprètre de Notre-Dame, s’occupe en ce moment de restaurations dans les chapelle de la Sainte Vierge. Cette chapelle, composée de deux travées, a été mise dans l’état actuel vers 1846 (2). Elle a été formée par l’ouverture d’un arc- doubleau qui a réuni deux chapelles construites en 1481 (3).

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(2) Abbé Renon, Chronique de Notre-Dame d’Espérance, page 434.
(3) Id. pages 152, 153 et 536.

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La travée orientale, ou se trouve l’autel, était la chapelle élevée et dédiée à sainte Catherine par le doyen de la Vernade. La travée occidentale contenait la chapelle de saint Claude, fondée par Jean Manillier, bourgeois de Montbrison.

Cette dernière partie était humide ; avant de procéder à la réfection du pavage, M. le curé a fait enlever la terre du sous-sol pour la remplacer par du gravier et obtenir ainsi un assainissement complet.

Au cours des fouilles nécessitées par ce travail, diverses substructions ont été mises au jour :

1° Au centre de la chapelle, deux fosses murées, baties sans soins en blocage grossier. Leurs dimensions (2m 47 sur 0m 85 et 2m 15 sur 0m 75) portent à croire que les corps inhumés là étaient enfermés dans des bières, et non uniquement dans un linceul comme ont en voit des exemples ailleurs. Ces sépultures avaient été bouleversées antérieurement ; les fosses ne contenaient que des gravois de remblai, mais on a trouvé pèle-méle dans le sol environnant de nombreux ossements humains.

Quels sont les personnages déposés dans ces tombeaux ? A quelle époque ces sépultures ont-elles été violées ? Y a-t-il eu anciennement dans ce lieu des dalles inscrites ? Ont-elles eu le sort des autres inscriptions funéraires de Notre-Dame qui, lors du dallage exécuté en 1836, ont été employées, comme nous l’apprend l’abbé Renon (1), selon leur valeur géométrique ? Je déclare humblement qu’il m’est impossible de répondre à ces questions.

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(1) Chronique de Notre-Dame, p. 401.

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2° Mais le résultat à coup sur le plus important donné par les fouilles dont nous parlons est la découverte d’un massif de maçonnerie polygonal mesurant dans ses plus grandes dimensions 1m 80 de façade sur 2m 15 de saillie, adossé extérieurement au mur primitif de l’église et joignant le contrefort ouest. Cette construction se continuait jusqu’à l’autre contrefort à l’est par un mur de 5 mètres de long sur 0m 75 en moyenne d’épaisseur. Toute cette maçonnerie, dans la partie mise au jour, est bien parementée, avec assises régulières en pierres de taille.

Des nombreuses suppositions nées de cette découverte, j’accepterais volontiers celle émise par M. Vincent Durand. Notre confrère pense que ces substructions ont pu avoir fait partie des fondations d’une chaire extérieure, telle que l’on en voit encore ailleurs, notamment à St-Lo (2).

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(2) Viollet-le-Duc : Dictionnaire d’architecture, p. 412 et 413.

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Les mesures données plus haut militent en faveur de cette opinion ; la longueur de 5 mètres en plan donne facilement pour un escalier une élévation de 3 mètres et la partie à pans coupés représente une plate-forme d’une largeur bien suffisante, mème en la supposant rétrécie par un appui de 0m 25 d’épaisseur.

Je ne chercherai pas plus longtemps la solution de ce nouveau problème. Il y avait, je crois, intéretà le signaler, car par ce fait nous apprenons d’une façon certaine que, en 1481, pour batir la chapelle de saint Claude, on a démoli une construction extérieure paraissant avoir fait corps avec le mur primitif de l’église.

Je propose à la Diana d’adresser des félicitations à M. l’abbé Peurière, qui a eu l’excellente pensée de faite lever le plan de ces substructions, et de remercier M. Rochigneux qui a bien voulu nous en donner une copie.

Cette proposition est votée à l’unanimité.

Fouilles dans la chapelle de la Ste Vierge de l’église Notre-Dame de Montbrison
Auteur : M.Joulin
Référence : 3 P.177à180
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Fouilles de Chaysieu, commune de St-Romain-le-Puy. Communication de M. Rochigneux
Date : 1883

BD, Tome II, Fouilles de Chaysieu, commune de St-Romain-le-Puy. Communication de M. Rochigneux, pages 222 à 233, La Diana, 1883.

 

Fouilles de Chaysieu, commune de St-Romain-le-Puy. Communication de M. Rochigneux.

M. Rochigneux rend compte comme il suit des fouilles exécutées à Chaysieu, commune de Saint-Romain-le-Puy :

Une découverte archéologique importante a été faite l’an dernier, à cinq kilomètres environ de Montbrison. Un paysan possesseur d’une terre dite le Couvent, au territoire de Chaysieu, commune de Saint – Romain – le – Puy, s’apercevant depuis plusieurs années que dans une portion de son champ située immédiatement au-dessous du chemin de fer, les céréales étaient peu vigoureuses et séchaient avant leur maturité, voulut connaître les causes de cette stérilité et se mit à défoncer son terrain.

Dès les premières tranchées, il mit à jour, au-dessous d’une mince couche de terre végétale, les substructions d’une muraille large et bien bâtie, puis l’aire bétonnée d’une habitation, que recouvraient plusieurs lits superposés de décombres indiquant des incendies violents et successifs et une destruction intentionnelle et implacable. Parmi ces matériaux, composés d’humus et de cendres, de chaux et de ciment, mélangés de tuiles et de briques, de tessons de poterie et de clous, il trouva, bouleversés dans tous les sens, calcinés parfois, des fragments considérables d’opus signinum, ayant appartenu au pavé d’une salle. A plusieurs de ces fragments adhéraient encore quelques portions d’une mosaïque d’un beau travail ; on y voyait sur un fond blanc, deux poissons de grandeur différente et formés de cubes de quatre couleurs, des dessins variés, et surtout, chose plus rare, des vestiges d’une inscription, mais trop incomplète pour être déchiffrée.

Ces précieux débris furent déposés par l’inventeur dans la cour de sa maison située près de Saint-Thomas, où ils restèrent assez longtemps exposés aux intempéries.

Informée de ces faits, la Société de la Diana fit l’acquisition de ces intéressantes épaves et prit des mesures pour sauver le reste d’une destruction imminente. Malheureusement déjà la presque totalité des morceaux de l’opus signinum, ou béton de la mosaïque, ayant été trouvés recouverts d’une couche de terre et de matières adhérentes et calcinées par le feu, avaient été dédaignés et enfin vendus pour servir à des rases d’assainissement.

Quelques jours après l’acquisition des restes de la mosaïque, une délégation de la Société de la Diana, composée de MM. Testenoire et Brassart, fit des démarches auprès de MM. Fréry et Foujols, propriétaires, l’un des substructions, l’autre des champs voisins, en vue d’obtenir l’autorisation d’entreprendre, en temps opportun, des fouilles régulières dans leurs terrains respectifs.

Les négociations ne purent aboutir avec le premier, mais M. Foujols, entrant complètement dans nos idées, déclara prendre à son compte les dépenses.des fouilles, mit immédiatement des ouvriers à l’oeuvre et finalement chargea la Société de la direction de ces travaux. C’est donc à lui que revient tout l’honneur des découvertes, puisque lui seul en a supporté tous les frais. Qu’il reçoive ici l’hommage public de notre gratitude !

Avant d’entrer dans les détails succints des fouilles, j’estime qu’il convient de faire connaître sommairement la topographie des lieux et ce que l’on savait déjà des antiquités qu’ils recèlent.

A environ 3 kilomètres au sud-est de l’antique cité de Moind, s’étend un vaste plateau, d’une faible élévation, dont les eaux s’écoulent d’une part dans la Curraize et de l’autre dans un des sous-affluents du Vizézy. Ce plateau qui, par une légère courbe, se dirige de l’ouest au nord-est, est traversé dans sa partie occidentale par le chemin de fer de Saint-Etienne ; il se relève ensuite et va se souder, par le coteau des Allemands et la butte de la Garde, aux derniers contreforts de la chaîne des monts du Forez.

A droite et à gauche de la voie ferrée, qui traverse Chaysieu en tranchée, sur le territoire des communes de Saint-Thomas-la-Garde et Saint-Romain-le-Puy, le sol, sur une étendue de plus de dix-huit mille mètres carrés, est jonché d’ossements divers et de débris nombreux de tuiles à rebords et de poteries de tout genre ; cependant il ne conserve à la surface aucun vestige apparent de constructions antiques, ni d’accidents artificiels de terrain.

D’après des traditions locales, entretenues par des découvertes constantes de substructions et de débris de toute nature, il aurait existé en ce lieu une ville détruite par un grand incendie. Quelque exagération qu’il puisse y avoir dans cette croyance populaire, il faut pourtant convenir, en parcourant attentivement le terrain, surtout à l’époque des labours, qu’elle a un certain fonds de vérité : il y a eu là certainement un centre de population de quelque importance.

Le site de Chaysieu est de ceux que les Romains aimaient à occuper. En effet, la position saine et légèrement élevée du plateau, son assiette stratégique aux confins de la plaine et près de l’entrée des défilés, le voisinage de buttes élevées ayant pu servir de postes d’observation, la proximité d’un cours d’eau et surtout la vue magnifique dont on jouit sur la plaine du Forez et les montagnes qui l’encadrent, tous ces avantages étaient trop précieux pour n’être pas mis à profit par les conquérants des Gaules, qui cherchaient à la fois des positions élevées pour surveiller les environs et des sites agréables pour s’y établir.

L’abondance des débris de terre cuite aurait pu s’expliquer par l’existence en ce lieu d’un vaste établissement céramique. Mais cette hypothèse parait devoir être provisoirement écartée: la couche argileuse d’une partie de l’étage supérieur du versant méridional du plateau semble de trop mauvaise nature pour la poterie, le gisement en est trop éloigné des constructions découvertes et l’on n’a rencontré jusqu’à présent ni fours, ni rebuts de fabrique.

C’est seulement en 1864, au cours des travaux de construction du chemin de fer, que l’attention des archéologues s’est portée sur Chaysieu. En creusant la tranchée qui existe en ce point, les ouvriers employés aux déblais recueillirent, parmi d’autres débris, une quantité de tuiles à rebords, de poteries très-variées et quelques médailles impériales. De plus ils mirent à jour des portions considérables de murailles et une aire en béton d’une extrême solidité.

Avisé de ces découvertes, M. Gras, secrétaire de la Diana, se transporta sur les lieux et, après un examen attentif, rédigea une note, rendue publique, sur ces intéressantes trouvailles (1). Malheureusement le peu d’espace exploré, et plus encore la rapidité des travaux de déblaiement, ne lui permirent pas de s’assurer si l’aire dont je viens de parler appartenait à une habitation ou à une chaussée antique. Néanmoins, cette découverte fut un trait de lumière et le point de départ de savantes et laborieuses recherches faites par M. Gras et continuées par M. Vincent Durand, son successeur. Ces deux archéologues acquirent la certitude que la voie Bolène traversait le territoire de Chaysieu près duquel, d’après M. Vincent Durand (2), elle devait s’embrancher avec une ou plusieurs voies venant de Moind.

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(1) Journal de Montbrison, no du 24 juillet 1864.
(2) Mémoires de la Société de la Diana, tome II, page 120.

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Les travaux en cours d’exécution semblent, comme on le verra, apporter une preuve nouvelle aux constatations et aux conjectures de ces deux savants.

Les fouilles ont été entreprises sur deux points à la fois, savoir, au-dessous du chemin de fer, dans un terrain avoisinant le champ qui renfermait la mosaïque, et 170 mètres plus loin, au nord du chemin vicinal de Saint-Thomas à Précieu, dans une terre où la charrue était souvent arrêtée par des obstacles.

Sur le premier point, les travaux d’investigation ont fait découvrir, à une petite profondeur, une série de murs de construction et d’épaisseur différentes, dont l’ensemble forme plusieurs pièces rectangulaires et trapézoïdales.

La variété des matériaux employés indique l’oeuvre de plusieurs époques. A part deux exceptions, ces murs, sont généralement bâtis en très bonne chaux; et c’est le granit (dans un seul, il se montre disposé en petit appareil régulier) qui entre en totalité ou en majeure partie dans leur construction. Les autres matériaux employés sont le basalte et les cailloux de rivière ; un mur est construit en débris de tuiles sur une certaine longueur, le reste est en béton ou opus signinum. Deux des murs dont nous parlons se prolongent de l’autre côté de la tranchée du chemin de fer.

L’aire de la plus grande salle est formée d’un béton très épais et d’une grande solidité ; il était recouvert en maints endroits d’un enduit de ciment à surface lisse. Les autres pièces, sans doute plus bouleversées, ne gardaient aucune trace de dallage.

Sous les déblais de ces dernières, les ouvriers ont mis à découvert, à 0m 50 et 0m 95 de profondeur, deux conduits superposés, destinés selon toute apparence à l’assainissement des bâtiments et à l’écoulement des eaux ménagères. Ce qui restait du conduit supérieur, détruit en partie par la charrue et démoli à fond par les ouvriers, avait 2 m. 50 de longueur; son ouverture mesurait 0 m. 12 dans les deux sens.

Le conduit inférieur, dont une partie des dalles de couverture avaient disparu, est formé de gros blocs de granit, équarris grossièrement et assez bien assemblés ; il mesure à l’intérieur de 0m 25 à 0m 30 de largeur sur 0m 20 à 0m 25 de hauteur. Ce conduit longe d’abord parallèlement un des grands murs, puis décrivant une double ligne courbe, le traverse vers la droite, puis revient sur la gauche pour suivre désormais une ligne droite jusqu’à la rencontre de nouvelles substructions.

Au nord-est et à peu de distance des bâtiments traversés par ce conduit, les ouvriers ont découvert, avec certitude absolue de prolongement dans les terres ensemencées, un tronçon de chaussée non recouverte de pavé, d’une longueur de 20 mètres dans la partie explorée, sur une largeur variable de 1m 20 à 2 mètres, avec trace d’une sorte de trottoir sur le côté oriental. La direction est celle de Moind.

La coupe de ce reste de chaussée présente trois couches superposées de matériaux, avec mélange et couches intermédiaires de terre : l’épaisseur totale est de 0m 65. Les couches supérieure et inférieure, d’égale épaisseur, sont formées de cailloux et blocs de granit de moyen volume ; la couche intermédiaire est un mélange de petites pierres concassées et de chaux. Il est à remarquer que plus on approche du fond de la chaussée, plus on trouve de débris d’amphores et de tuiles, mais surtout d’ossements.

Les fouilles régulières pratiquées entre cette chaussée et les constructions, jusqu’à la rencontre du sol vierge, que l’on trouve à des profondeurs très variables, nous ont donné de nouvelles preuves de bouleversements et d’incendies successifs en effet, dans la masse des décombres, on découvre jusqu’à trois couches de cendres, parfois fortement mélangées de charbons de bois.

Parmi les débris, en nombre étonnant, qui ont revu le jour, on distingue :

1° de grosses tuiles rectangulaires à rebords ( tegulœ ), avec quelques imbrex ;

2° des quantités de plus petites tuiles, également à rebords, minces et diversement striées en dessous, quelques-unes percées à leur sommet et à leur base de trous destinés à introduire des clous pour les fixer sur une charpente inclinée ;

3° de grandes briques, carrées ou rectangulaires, de différentes dimensions, paraissant avoir appartenu à un hypocauste ; d’autres en forme de quart d’ellipse, ayant dû servir à monter des colonnes ;

4° de nombreux fragments d’amphores en terre blanche ou rouge, avec marque du fabricant, et d’autres grandes poteries, très-épaisses ;

5° des tessons de vases de toute grandeur et de toute forme ; les uns, rugueux au toucher, de couleur spécialement grise, d’une facture plus ou moins grossière avec rares dessins en creux ; les autres, de couleur blanche, jaune, rouge ou noire, d’une pâte fine et douce, chargés parfois de fort jolis feuillages en relief ;

6° des portions notables de vases très-fins, en terre douce et lustrée, dite de Samos, en forme d’assiettes ou de grands bols, avec décoration en relief, représentant des végétations variées ou des figures d’animaux, du travail le plus délicat ;

7° quelques très-petits échantillons en terre dite de Lezoux ;

8° une petite lampe, commune et sans anse, en terre fine et très-légère, trouvée presqu’entière, mais brisée par la pioche des ouvriers ;

9° quelques fragments de petits vases en verre, de diverses formes ;

10° une sorte de pierre à aiguiser, blanche et longue, à section carrée ;

11° des portions assez considérables de meules de moulins à bras ;

12° plus de cinquante clous ou crosses, de toute longueur, fortement oxydés, souvent tordus avec trace de brûlure ; une sorte de serpe ; trois barres métalliques, plates ou carrées; des scories de fer ;

13° de petits débris d’ornements ou d’instruments en bronze ; une agrafe dont la partie moyenne est intacte ; une sorte d’épingle à cheveux, assez élégante ;

14° un petit nombre de monnaies éparses, les unes frustes, les autres des règnes d’Auguste, Tibère, Trajan, Adrien, Antonin et Marc-Aurèle ;

15° et enfin, des quantités extraordinaires d’ossements d’animaux, des cornes de taureaux et de béliers, celles d’un tout jeune cerf, des défenses de sangliers ou de porcs noirs d’Italie, et aussi quelque ossements humains à demi calcinés.

L’eau de pluie qui nous envahissait de plus en plus, et l’impossibilité momentanée de pénétrer dans la terre voisine, nous ont forcé d’interrompre en ce point nos intéressantes investigations.

Mais nous devions avoir une bien agréable compensation.

A quarante mètres environ à l’est des constructions déjà décrites, des sondages pratiqués dans le prolongement de l’axe du conduit nous ont révélé la présence, à peu de profondeur, de petites substructions d’une forme bizarre mais d’une construction solide, au-delà desquelles commencent et se continuent sur plus de 120 mètres de longueur, les restes d’une chaussée antique.

Son tracé qui se dirige du sud-ouest au nord-est, en ligne droite vers les hauteurs de Rufieu, la nature de ses matériaux de construction, les débris romains qui la recouvrent, tout semblait indiquer, d’après les données écrites que nous possédons, que nous avions retrouvé la voie Bolène.

Malheureusement, il ne nous a pas été possible de reconnaître sa largeur exacte. Par suite des travaux de culture ou peut-être de destructions intentionnelles, ses côtés ont été si profondément entamés, qu’on ne lui trouve que deux mètres de largeur là où elle commence, pour atteindre cinq mètres au point où nous avons cessé de la mettre à découvert, c’est-à-dire à 60 mètres plus à l’est.

Sa surface, assez unie dans son ensemble, présente de nombreuses aspérités, mais nulle part on ne trouve trace de pavé proprement dit, et tout porte à croire qu’elle était surmontée d’un simple empierrement.

Les différentes coupes pratiquées en travers de cette chaussée, donnent les épaisseurs extrêmes de 0m 25 à 0m 40, et présentent deux couches superposées de matériaux ; l’inférieure, généralement plus épaisse, est formée tantôt de gros, tantôt de moyens blocs de granit ; le revêtement supérieur est composé de menues pierres et de cailloux parmi lesquels on trouve beaucoup de débris de poteries fines, de tuiles et d’amphores.

Les fouilles entreprises au nord du chemin vicinal de Saint-Thomas à Précieu ont également donné de très-importants résultats. Elles ont fait découvrir à la faible profondeur de 0m 25 en moyenne, de nombreuses substructions, assez étendues, qui, à en juger par la nature de leurs matériaux, leur arrangement entr’elles, leur emplacement éloigné de toute chaussée et dans un axe tout différent, semblent n’avoir aucun rapport avec celles découvertes plus au midi.

Ces constructions, une seule exceptée, sont toutes assujéties à la même orientation et paraissent, en général, avoir été élevées d’un seul jet. Quoique toutes bâties en pierres sèches et d’une apparence primitive, elles portent dans les détails de leur construction et la pureté de leurs alignements, le cachet d’une civilisation assez avancée.

Dans leur ensemble, on distingue avec ses côtés en retour franchissant le chemin, une muraille droite de 46 mètres de longueur, s’élargissant graduellement à l’ouest, où elle se montre flanquée de contreforts inégaux ; puis à l’est, trois cases rectangulaires, assez vastes, mais inégales et isolées dans les champs; et enfin plus au nord, les vestiges importants d’une construction assez singulière, qui a conservé des restes de dallage en granit et morceaux de tuiles, joints par de la terre battue.

Dans les terres, toutes noires de cendres et d’humus, retirées du voisinage immédiat de ces substructions, on ne trouve pas de débris de poterie fine ; mais les fragments de petits vases de couleur brune, d’amphores, de meules en basalte, abondent. Les déblais ont également rendu des fibules et un anneau en bronze, plusieurs silex, des morceaux de verroterie, de nombreux clous et crosses, un crâne et d’autres ossements humains, trois monnaies gauloises en potin, et deux pièces du haut empire, très frustes (1).

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(1) Nous devons à M. Philippe Testenoire, dont le savoir numismatique fait autorité, la détermination des monnaies recueillies à Chaysieu.

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La mise en culture des terres nous a forcé, trop tôt hélas ! de suspendre nos explorations, mais nous avons l’espoir certain, grâce au zèle et au désintéressement de M. Foujols, de pouvoir reprendre nos travaux après la moisson. Puissions-nous alors, fouillant dans le trésor de nos archives en même temps que dans les entrailles de la terre, retrouver d’anciens témoignages ou arracher au sol de nouveaux secrets, et ajouter enfin, en assemblant nos preuves, une page modeste à l’histoire de notre pays !

M. Rochigneux complète ces explications en mettant sous les yeux de la Société un plan du territoire de Chaysieu à l’échelle de 0, 004mm par mètre, sur lequel il a reporté avec beaucoup de soin les résultats des fouilles.

La Société entend avec un vif intérêt les détails donnés par M. Rochigneux, et vote des remerciements à M. Foujols pour le concours empressé et généreux qu’il veut bien apporter à l’étude de nos antiquités foréziennes. La science ferait de rapides progrès, si ce noble exemple était partout imité.

Fouilles de M. Eleuthère Brassart
Auteur : M. E. Brassart
Référence : 2 p.20-21
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Sail Sous Couzan
Fouilles de Moind
Auteur : M. TESTENOIRE-LAFAYETTE
Référence : 1, P.138
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Moingt
Fouilles de Moind
Référence : 1, p.295
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Moind
Fouilles de Moind
Auteur : MM.Girardon et V. Durand
Référence : 2 p.33à38
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Moingt