Référence : 6 P.108à110
Thème 1 : Inscription
Lieux : St Sauveur en Rue
Référence : 11 P.498à500
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Architecture
Lieux : Cezay
Référence : 23 P.205-206
Thème 1 : Inscription
Référence : 1, P.138-139
Thème 1 : Inscription, lapidaire
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Bussy
Référence : 1, p.157à164
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Bussy
Référence : 1, p.252à256
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Bussy
BD, Tome IV, Inscription de Chagnon. Note de M. Héron de Villefosse., pages 313 à 318, Montbrison, 1887.
Inscription de Chagnon. Note de M. Héron de Villefosse.
M. le Président donne lecture de la note suivante, publiée par M. Héron de Villefosse dans le Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques.
Je dois à M. F. Thiollier l’envoi d’une photographie que j’ai l’honneur de déposer sur le bureau du comité. Elle représente une inscription romaine, récemment découverte dans l’arrondissement de Saint-Etienne, sur le territoire de la commune de Chagnon, canton de Rive-de-Gier (Loire).
Cette inscription intéressante est gravée sur une pierre rectangulaire et encadrée de moulures. Elle a été découverte au mois d’avril près de l’aqueduc romain qui conduisait à Lugdunum les eaux de la chaîne du mont Pilat. Elle a été relevée, aussitôt après sa découverte, par M. Aug.. Chaverondier (1), archiviste du département de la Loire et par M. F.Thiollier qui en a exécuté la photographie ci-jointe.
EX AVCTORITAE
IMP – CAES – RAIA
T
NI – HADRIAN
AVG – NEMINI
ARANDI – SER
ENDI – PANG
ENDIVE – IVS
EST – INRA – ID
SPATIVM – AG
RI – QVOD – TVE
LAE – DVCTVS
D E S TI N ATVM
EST
Ex auctoritate imp(eratoris) Caecs(aris) Trajani Hadriani Aug(usti) Nemini arandi, serendi pangendive just est intra id spatium agri quod tutelae ductus destinatum est.
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(1) Voir le Mémorial de la Loire, du 2 mai 1887, et une Note rectificative de M. A. Chaverondier dans l’opuscule intitulé : Une inscription lapidaire.
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Comme on le voit, il s’agit d’un acte de l’autorité impériale (règne d’Hadrien), par lequel il était défendu de labourer, de semer ou de planter dans un espace de terrain affecté à la protection de l’aqueduc. Cette défense devait être répétée de distance en distance, sur d’autres pierres, le long du parcours de l’aqueduc. Elle indique l’existence d’une zone de protection, inculte, dont l’établissement avait pour but de rendre la surveillance plus facile et d’assurer la conservation des travaux d’art, des conduits ou des constructions. On conçoit facilement que les racines d’un arbre, en s’insinuant dans les murs, les eussent fait dévier ou eussent dérangé l’aplomb des tuyaux ; les travaux agricoles, s’ils avaient été tolérés, auraient également nui à l’aqueduc.
Frontin, dans son traité des Aqueducs de Rome (1), nous a conservé le texte d’un sénatus-consulte qui est le meilleur commentaire de cette inscription. Apres avoir constaté que la plupart des dégradations des aqueducs proviennent de la cupidité des propriétaires des champs voisins (2), il rappelle que pour obvier à tous ces inconvénients, le sénatus-consulte suivant a été rendu :
SENATUS-CONSULTE. Les consuls Q. AElius Tubéron et Paulus Fabius Maximus (3) ayant parlé au Sénat sur ce que les chemins qui devaient régner le long des aqueducs amenant l’eau dans la ville se trouvaient interceptés par des monuments, des édifices et des plantations d’arbres, ont demandé au Sénat ce qu’il lui plaisait d’ordonner à ce sujet ; sur quoi il a été arrêté : Que, pour faciliter les réparations des canaux et conduits, sans lesquels ces ouvrages publics seraient bientôt dégradés, il leur plaisait qu’il y eût, de chaque côté des fontaines, murs et voûtes des aqueducs, un isolement de quinze pieds. Quant aux conduits qui sont au-dessous de terre, et aux canaux qui sont dans l’intérieur de la ville, où se trouvent des édifices, il suffira de laisser un espace libre de cinq pieds de chaque côté. De sorte qu’à l’avenir il ne sera plus permis de construire des monuments ni des édifices, ni de planter des arbres qu’à cette distance. Les arbres qui existent actuellement dans cet intervalle seront arrachés, à moins qu’ils ne soient renfermés dans quelque domaine ou dans quelque édifice. Que si quelqu’un contrevient en quelque chose à ce qui vient d’être prescrit, il sera condamné à une amende de dix mille sesterces, dont la moitié sera donnée comme récompense au dénonciateur, après qu’il aura convaincu le contrevenant du fait dont il l’accuse ; l’autre moitié sera remise dans le trésor public : ce sont les administrateurs des eaux qui connaîtront de ces délits et qui les jugeront. »
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(1) De aquaeductibus urbis Romae commentarius, CXXVI à CXXX.
(2) Qui, dit-il, interceptent tout accès à la surveillance, novissime aditus ad TUTELAM praecludunt.
(3) Ce sénatus-consulte est de l’an de Rome 743==11 av. J.-C.
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Malgré ces prescriptions, les dégradations continuèrent et, pour remédier aux nombreux abus qui se commettaient journellement contre la propriété commune, deux ans plus tard, en 745 de Rome – 9 av. J.-C. , le consul T. Quintius Crispinus fit passer une loi qui édictait des peines sévères contre les coupables.. Dans le texte reproduit par Frontin (1) on remarque la prescription suivante :
« … Si quelqu’un forme une clôture auprès des canaux, des conduits souterrains, des voûtes, des tuyaux des châteaux d’eau ou des réservoirs dépendant des eaux publiques qui sont ou seront conduites à l’avenir dans la ville de Rome, à l’exception de ce qui sera autorisé par cette loi, il ne pourra rien opposer, ni construire, ni obstruer, ni planter, ni établir, ni poser, ni placer, ni labourer, ni semer, ni rien faire de ce qui est défendu par la loi dans l’espace qui doit rester libre, à moins que ce ne soit pour le rétablissement des aqueducs (2) … Les curateurs des eaux auront soin de ne souffrir aux environs des sources, voûtes, murs, canaux et conduits souterrains, aucuns enclos, arbres, vignes, buissons, haies,.murs de clôture, plantations de saules. ni de roseaux ; ils doivent faire enlever, arracher, déraciner ceux qui s’y trouvent… »
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(1) De aquaeductibus, CXXIX.
(2) « Ne quis in eo loco post hanc legem rogatam quid opponito, molito, obsepito, figito, statuito, ponito, conlocato, arato, serito ; neve in eum quid immittito. »
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La formule, « jus ducendae tuendaeque aquae, « est employée par Frontin pour indiquer l’ensemble de la législation des eaux destinée « ad cohibendos intra modum impetrati beneficii privatos, et ad ipsorum ductuum tutelam ». Comme le fait remarquer M. R. Lanciani, les documents que Frontin cite dans les chapitres XCIV à CXXX constituent un véritable « Corpus juris aquarum ».
Hadrien ne fit donc qu’appliquer ou remettre en vigueur la loi votée sous Auguste.
A Venafro, dans le Samnium, on a découvert une inscription (1) qui offre une certaine analogie avec celle de Chagnon, et qui remonte, comme les documents cités par Frontin, aux premiers temps de l’Empire.
IVSSV IMP CAESARIS
AVGVSTI CIRCA EVM
RIVOM QVI AQVAE
DVCENDAE CAVSA
FACTVS EST OCTONOS
PED AGER DEXTRA
SJNISTRAQ VACVVS
RELICTVS – EST
Ces explications permettent de comprendre I’expression tutela ductus, et font nettement ressortir l’importance de cette tutela (2).
Dans une inscription trouvée à Marigny-Saint-Marcel (Haute-Savoie) (3) et qui ne nous est connue que par de mauvaise. copies, d’ailleurs for incomplètes, on rencontre le mot TVTELA qui doit se rapporter aux conduits d’un aqueduc, car, dans une autre portion du texte, il s’agit de bains publics et des eaux qui les alimentaient.
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(1) Corp.inscr. latin., t. X, n° 4843.
(2) Sur la tutela aquae, voir une inscription de Pola, Corp. inscr latin., t V, n°47. – Cf. le décret d’Auguste relatif à l’aqueduc de Venafrum, Corp. Inscr.latin, t X, n° 4842, et le ch. XCVIIII de la lex coloniae Gnetivoe Juliae, dans l’ Eph. Epigr, t II, p. 111. – Sur le régime des eaux chez les Romains, voir surtout R. Lanciani, Topografia di Roma antica. I comentarii di Frontino intorno le acque e gli aquedotti, Roma , 1880, in-4°.
(3) Allmer, Inscriptions antiques de Vienne, n° 232.
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Plusieurs membres demandent la reproduction de cette note dans le Bulletin de la Diana.
Référence : 2 p.85à89
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Moingt
BD, Tome III, Inscription de la maîtresse cloche de Saint-Jean-la-Vêtre, communication de M. Vincent Durand, pages 359 à 361, Montbrison, 1886.
Inscription de la maîtresse cloche de Saint-Jean-la-Vêtre, communication de M. Vincent Durand.
M. Vincent Durand communique à la Société l’inscription de la principale cloche de Saint-Jean-la-Vètre, qu’il a relevée avec le concours de M. le vicaire de la paroisse et de M. Eleuthère Brassart.
+ LAVDO DEVM VERVM PLEBEM VOCO CONGREGO CLERVM (coeur enflammé) TEMPESTATES REPELLO (fleur de lys) MORTVOS (coeur enflammé) II (Tête de Christ) PLORO (fleur de lys) VOX MEA CVNCTORVM EST TERROR DEMONORVM (fleuron carré) IN HONOREM STI IOANNIS BAPTISTAE (fleur de lys) II 1749 Mer GEORGE GRANGE CVRE (fleuron) I BERTRAND (fleuron carré) G THIEN (fleuron) C POMMlER PRETRES (fleuron) Mr FRANCOIS EDME DE CIIAUSSECOURTE SGr DVBOST PARRAIN (fleuron carré) DAME CLAUDINE II (main indicatrice) DAPCHON PRIEURE DE LEIGNIEIJ MARRAINE (espace vide) BAPTISTE MOREL MATHIEU DAVAL LVMINIERS 1749
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(1) V. Mémoires de la Diana, t. 1er, p. 91.
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Sur le flanc de la cloche, crucifix dont la croix, fleuronnée à ses extrémités, repose sur une tête d’ange ; elle est accostée de deux figures, sans doute la Vierge et saint Jean, qui tiennent élevés des objets sphériques difficiles à déterminer. La face opposée porte une croix grecque fleuronnée ; au centre, un médaillon rond contient la représentation de la Vierge à mi-corps.
Entre ces deux croix, quatre cartouches carrés renferment les sujets suivants :
1° Saint Jean-Baptiste à mi-corps, tenant l’Agneau et une croix garnie de Sa banderolle ; en bas, S IEAN.
2° Saint à mi-corps, un livre sous le bras (saint Jean-l’Evangéliste?).
3° Evêque debout, de face, bénissant de la main droite et tenant la crosse de la main gauche (saint Jean-Chrysostôme ou saint François de Sales, patron du parrain ?).
4° La Vierge assise, couronnée, les pieds sur un croissant ; elle tient un sceptre de la main droite et de la gauche l’Enfant Jésus, qui porte la boule du monde.
Au-dessous de cette ligne de cartouches et sur les deux faces principales de la cloche, deux cartouches ovales de plus petite dimension portent au centre une cloche couronnée et accostée de deux étoiles et autour ces légendes : sur le premier, CLAVDE SEVROT, sur l’autre, IEAN SEVROT.
Les anses sont ornés de mascarons bien exécutés, l’extrémité du battant est enjolivée de grossières ciselures en zig-zag.
On remarquera dans l’inscription l’emploi simultané du V et de l’U à l’intérieur des mots.
la séance est levée.
Le président,
Comte de Poncins.
Le membre faisant fonction de secrétaire,
Eleuthère Brassart.
Référence : 4 P.217-218
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Archéologie
BD, Tome IV, Inscription mentionnant la construction du théâtre antique de Feurs. Communication de M .le comte de Poncins, pages 272 à 277, Montbrison, 1887.
Inscription mentionnant la construction du théâtre antique de Feurs. Communication de M .le comte de Poncins
Le 22 décembre 1887, des ouvriers travaillant, sous la direction de M Populus, conducteur des ponts et chaussées, aux fondations des murs du jardin de l’hôpital de Feurs, le long de la route nationale n°82, trouvèrent dans de la terre meuble, à 1m 50 environ de profondeur, une pierre de 1m 58 de long, sur 0m 88 de large et 0m 20 d’épaisseur, enfouie longitudinalement à la route, un peu au dessous d’un petit aqueduc (1). Cette pierre, en calcaire oolithique paraissant provenir des carrières de Lucenay prés Villefranche, contenait sur sa face interne une inscription parfaitement gravée et admirablement conservée. M. Populus aidé de notre excellent collègue. M. le vicomte de Becdelièvre, qu’un heureux hasard amena sur les lieux en ce moment même, la fit porter avec grand soin dans le vestibule de l’hôtel-de-ville, où elle demeure déposée auprès de deux autres inscritions antiques qui attendent avec elle une installation plus sûre et plus définitive.
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(1) aqueduc, dont la direction coïncide presque rigoureusement avec le nouveau mur de clôture du jardin de l’Hôtel-dieu, a été reconnu sur une longueur de 30 mètres. Il avait perdu sa toiture, probablement formée de dalles plates, car ses murs latéraux, d’une épaisseur de 0m 45, étaient arrasés au même niveau, sans vestiges d’arrachements pouvant faire supposer l’existence d’une voûte. La profondeur du canal état de 0m 70, sa largeur de 0m 55. Le radier était formé de tuiles à rebords de très grande dimension, 0m 53 sur 0m 34, placées en travers et juxtaposées, les rebords en dessous. Ces tuiles reposaient sur un lit de béton hydraulique de 0m 08. établi lui-même sur une couche de 0m 10 de pierres cassées.
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Le texte de l’inscription est ainsi conçu :
DIVO – AVGVSTO – SACRVM
PRO – SALVTE – TI – CLAVDI
CAESARIS – AVGVST – GERM –
TI – CLAVDIVS ARVCAE – FIL – CAPITO –
SACERDOS – AVG – THEATRVM QVOD
LVPVS ANTHI – F – LIGNEVM – POSVERAT
D S P LAPIDEVM RESTITVIT
Dico Augusto sacrum. Pro salute Ti(berii Claudï(i) Coesaris August(i) Germ(anici), Tï(berius Claudius, Arucae fil(ius), Capito, sacerdos Aug(usti), theatrum quod Lupus, Anthi f(ilius),ligneum posuerat d(e) s(ua) p(ecunia) lapideum restituit.
« Consacré au divin Auguste. Pour le salut de Tibère Claude César Auguste Germanicus, Tibère Claude Capito, fils d’Aruca, prêtre d’Auguste, a rétabli en pierre de ses deniers le théâtre de bois qu’avait fait construire Lupus fils d’Anthus ».
L’inscription est encadrée dans une moulure large de 0m 10 et de faible saillie. Points triangulaires. A partir de l’A du mot Capito, les caractères sont gravés plus profondément.
Dans une note insérée au Mémorial de la Loire du 1er janvier 1888 et reproduite par l’Ancien Forez (décembre 1887, p. 296), M. Vincent Durand a exprimé l’opinion que Tibérius Claudius Capito, fils d’Aruca, était un Ségusiave de marque, à qui Claude, si favorable aux Gaulois, avait communiqué son nom en lui conférant le droit, soit plénier, soit restreint aux effets civils, de cité. romaine. Le titre de Sacerdos Auqusti suffit à démontrer qu’il s’agit d’un personnage d’un rang élevé. Quoique ce titre rappelle le culte du seul Auguste, et ne soit pas accompagné de l’épithète arensis ou ad aram, tout semble indiquer que le sacerdoce dont Tibérius Claudius Capito était revêtu n’était autre que celui de Rome et d’Auguste, qui s’exerçait au fameux autel érigé au confluent du Rhône et de la Saône par soixante peuples gaulois, dont chacun y déléguait un de ses citoyens les plus considérables.
Lupus, fils d’Anthus, devait être aussi de nationalité gauloise et, sans doute, Ségusiave. Il porte un nom de forme latine, mais pas les tria nomina. Pour lui, l’assimilation était moins avancée : il n’avait pas obtenu les honneurs de la naturalisation romaine.
Après avoir rappelé ces remarques de notre excellent collègue, il convient de faire ressortir l’intérêt de certains points qui vous ont déjà certainement frappés.
C’est, d’abord, la démonstration de l’antiquité de Feurs. Puisque, sous le règne de Claude, c’est-à-dire entre les années 41 et 54, un personnage de marque y faisait bâtir un théâtre en pierre destiné à remplacer le théâtre de bois construit précédemment, l’importance de notre Forum, dès le début de l’ère chrétienne, nous paraît incontestablement prouvée.
Où ce théâtre était-il placé? Ici s’ouvre et s’élargit le champ des hypothèses. M. l’abbé Roux, dans sa belle étude sur le Forum Segusiavorum, a placé le théâtre sur la pente reliant le Palais au petit val de la Loise: : « Comme on ne retrouve à Feurs, nous dit-il, aucun reste de maçonnerie dont la forme puisse faire supposer un théâtre, j’ai cherché dans les configurations du terrain la position présumée de cet édifice. L’étude des villes gallo-romaines a démontré que les théâtres s’élevaient généralement près des palais…., il en a dû être ainsi pour Feurs. Je dirai même qu’il n’était pas possible de construire le théâtre dans une autre condition, parce que la colline sur laquelle s’élevait le Palatium était la seule contre laquelle on pût l’adosser; placé en face, il eût été exposé au vent du nord. Entre le Palais et la rivière de Loise on aperçoit dans la pente du terrain un mouvement circulaire horizontal très prononcé et dans lequel on reconnaît la main de l’homme. On a extrait dans son rayon d’énormes corniches en granit dont les moulures accusent un bâtiment de 12 à 15 mètres d’élévation. C’est là que je place le théâtre « (Forum Segusiavorum, p. 55 et 56).
L’abbé Roux nous donne les raisons de son hypothèse, mais il avoue que c’en est une. Ce mouvement de terrain dont il parle existe toujours ; il est placé en dessous du plateau sur lequel était construit l’ancien château du Palais, entre le château lui-même et les terrasses bordant la rivière : n’était-ce pas un travail exécuté à l’occasion de cette construction relativement récente, plutôt que l’emplacement de l’ancien théâtre gallo-romain ?
Nous n’avons jamais entendu parler des corniches monumentales dont M. Roux indique les proportions, et, depuis le temps où il faisait à Feurs ses intéressantes recherches, rien n’est venu confirmer l’hypothèse du théâtre installé sur la pente du Palais.
La découverte nouvelle semble au contraire la rendre fort douteuse. Notre inscription qui, selon toute vraisemblance, était placée en un endroit très apparent du monument dont elle rappelle la construction, a été trouvée à l’extrémité nord de la ville (1).Sans doute, elle a pu y être transportée d’ailleurs, mais, sans rien absolument préjuger à cet égard, n’est-il pas naturel d’examiner d’abord si l’existence du théâtre dans le lieu même de la découverte est ou non admissible ? La pierre gisait dans un sol meuble, sur un terrain assez incliné pour faciliter 1’établissement des gradins d’un théâtre. Supposons ces gradins adossés en effet à la colline et s’étageant sur sa pente ; l’hémicycle étant fermé, du côté de la scène, par une de ces hautes constructions dont nous trouvons le modèle dans quantité d’autres théâtres, celui d’Orange, par exemple. Ces hautes murailles abritaient le spectateur contre le vent du nord ; le soleil de l’ouest n’arrivait dans l’enceinte que transversalement sans gêner, même en l’absence de tenture protectrice, ni les acteurs ni le public. C’est une hypothèse, soit ; mais la configuration des lieux rapprochée de la récente découverte nous la fait paraître sérieuse.
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(1)Voir le plan ci-joint,, autographié d’après celui dressé par M. Populus.
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Le seul moyen d’arriver à une solution précise serait d’exécuter des fouilles dans les terrains voisins, mais là comme dans trop d’autres endroits, ce moyen est difficile à employer : au milieu la grande route ; à droite et à gauche des jardins ; comment ouvrir des tranchées de deux mètres au moins de profondeur ? Nous serons probablement forcés d’attendre un nouvel et heureux hasard pour résoudre définitivement le problème de l’emplacement du théâtre de Feurs.
Qu’il nous suffise pour aujourd’hui d’établir l’intérêt de l’inscription actuelle, d’appeler sur elle l’attention de nos collègues, et de signaler encore l’importance dés le début de l’ère chrétienne de notre vieux Forum Ségusiavorum.
Référence : 4 P.272à277
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
BD, Tome II, Inscription provenant de l’ancienne église de Saint-André à Montbrison, pages 121 à 122, La Diana, 1882.
Inscription provenant de l’ancienne église de Saint-André à Montbrison.
M. Vincent Durand dit qu’il a vu ce matin, en compagnie de MM. Barban et W. Poidebard, un bénitier en pierre qui vient d’être découvert au cours de la démolition d’une maison, rue du Collège, n° 2, au nord de l’emplacement occupé jadis par l’église de Saint-André.
C’est une vasque ovale, dont le grand diamètre mesure 1m 18 et le petit 0m 75, sur 0m 46 de hauteur.La face antérieure porte cette inscription, en capitales romaines faisant saillie sur le fond (1) :
BENOIT • DE • PEACIEV • ET • ANTOINE
CHOVON • MARGVILIERS • DE • LEGLIZE • St
ANDRE • ON • FAIT • FAIRE • CE • PRESENT
BENETIER • ce • iovr • dix • sePTIEME
DE • MARS
1 – 5 – 9 – 4
Le mot Benoît était peut-être précédé d’une croix emportée par une cassure de la pierre. A la seconde ligne, les lettres M et A sont liées. La quatrième a beaucoup souffert ; la lacune qu’elle présente a été comblée en s’aidant de quelques vestiges peu distincts de caractères et en supputant le nombre de ceux qui manquent. La 5e ligne a été presque complètement enlevée par la maladresse des ouvriers chargés de transporter la pierre dans le jardin de M. olivier, rue des Pénitents, n° 4, où on la voit aujourd’hui ; la trace encore fraîche des lettres permet toutefois de les lire assez facilement.
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(1) L’inscription n’avait pu tout d’abord être entièrement déchiffrée. Nous en donnons le texte tel qu’il a été complété par MM. L’abbé Relave et Rochigneux, à la suite d’un nouvel et minutieux examen.
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Référence : 2 p.121à125
Thème 1 : Inscription
Lieux : Montbrison
Référence : 3 P.180à182
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Chagnon
BD, Tome III, Inscription tumulaire à Chagnon, pages 180 à 182, Montbrison, 1885.
Inscription tumulaire à Chagnon
M Vincent Durand présente le calque d’un fort bon dessin fait à Chagnon d’après une dalle tumulaire. Une note, de la main de feu M. Journoud, indique que ce dessin est du à M. Courbon : il appartient aujourd’hui à M. Coiffet fils, négociant à Leignieu.
L’inscription, en capitales romaines mélées de quelques lettres onciales, avec renflements à la partie médiane des hastes, parait gravée en taille d’épargne. Elle est ainsi conçue :
En haut de la dalle, dans un écusson de forme triangulaire :
HIC – IASSET – DA
REYNAVD PBR –
_
VIDE FONDATIOE-
__
IN- TERIO L- AE
DICTI-
-L-
Au-dessous, dans un cartouche rectangulaire pourvu de deux queues d’aronde :
M- Vc- L- V-
Plus bas encore, dans un écusson aux bords contournés, les initiales AR entre une trangle haussée et un coeur en pointe.
Enfin, sous cet écusson, dans un rectangle allongé :
CVRATVS-
Hic jasset [pour jacet] d(ominus) A (nthonius)Reynaud, p(res)b(ite)r.Vide fondatio(n)e(m) in ter(rar)io l(uminari)oe dicti I(oci).
M. Vc L- V-
A(nthonius) R(eynaud).
Curatus-
Il n’est pas sur que la date 1555 soit celle du décès du curé Antoine Reynaud : il est possible qu’elle se rapporte à la fondation par lui faite et dont il parait avoir tenu à ce que sa tombe rendit témoignage, sans doute pour mieux on assurer l’exécution. Nous serions ainsi ou présence d’une épitaphe préparée par le défunt de son vivant.
L.-P. Gras a donné dans son Répertoire héraldique les armes d’une famille Reynaud de Saint-Julien-en-Jarez : elles n’ont rien de commun avec le blason décrit plus haut.
BD, Tome II, Inscriptions à Saint-Germain-Laval et à Saint-Polgue, pages 117 à 121, La Diana, 1882.
Inscriptions à Saint-Germain-Laval et à Saint-Polgue.M. Vincent Durand fait la communication suivante : J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de la Société deux inscriptions dont j’ai récemment relevé le texte. La première est celle de la cloche qui sert de timbre à l’horloge publique de Saint-Germain-Laval. Cette cloche, placée dans un lanternon à jour qui surmonte la tour de la vieille église de la Madeleine, passait jadis pour être fort ancienne, car on avait cru y lire la date de 1020 (1). M. Chaverondier s’était assuré, il y a un certain nombre d’années, que l’inscription était en lettres brisées du XVe ou XVIe siècle; mais la difficulté et même le danger d’une ascension dans cette partie des charpentes n’avaient pas permis jusqu’ici d’en prendre une copie exacte et complète. _______________ (1) Aug. Bernard, histoire du Forez, t. I. Preuves, p. 31._______________
+ ihs. Maria. ce. Relocge. om. refondu. et. de. troys. quintaulx. mon. cressu. par. les || conseurs. et abitans. de. la. ville. l. m. vc. 1. viiii. Les mots sont séparés par des fleurs de lys en guise de points. La première ligne commence par une croix patée élevée sur plusieurs degrés; la seconde par un buste d’apôtre nimbé, et elle se termine par une fleur de lys plus petite, suivie d’un groupe d’ornements disposés sans ordre : fleurs de lys de différentes grandeurs, roses, feuilles de chardon et petite figure de saint Michel Archange. Au-dessous, dans une large zône vide, sont disposés symétriquement les sujets suivants : – 1° La Vierge debout, couronnée, tenant l’enfant Jésus dans ses bras ; – 2° Saint Jean-Baptiste ; – 3° Agnus Dei avec une croix de résurrection et cette légende en capitales romaines, AGNVS DEI Q[ui tollis peccata mundi mi]SERERE NOBIS, dans une gloire aux rayons alternativement droits et ondulés ; – 4° Evêque debout et bénissant (Saint Germain); – 5° Saint Michel Archange, en costume de chevalier, terrassant le dragon; 6° Écu de France surmonté d’une couronne simple fleurdelysée. Plusieurs de ces figures, notamment la seconde et la cinquième, m’ont paru identiques à des reliefs qu’on observe sur des cloches fondues par des membres de la famille Mosnier. On lit ensuite, sur une seule ligne : regina celi letare alleluya oe quen meluisti portare alleluya resurrexit sicut dixit deon. Après le mot letare, est un blanc assez long rempli par une figurine de saint Michel Archange disposée horizontalement, une feuille de chardon, une fleur de lys et une rose. Pareil groupe se voit après le mot dixit ; enfin la ligne se termine par une feuille de chardon, une fleur de lys et une rose. Le mot oe est sans doute pour eo, par transposition de lettres. On remarquera les formes quen et Deon, pour quern et Deum, témoignage d’une ancienne prononciation de ces finales latines. Sur les deux faces de la cloche, grandes croix à branches égales formées chacune d’une croix grecque centrale et de quatre croix pareilles élevées sur plusieurs degrés et opposées deux à deux. Les branches sont terminées par des fleurs de lys. Ces croix offrent la plus grande ressemblance avec celle que porte le célèbre bourdon de Notre-Dame de Montbrison. La fonte est superbe. Les caractères sont d’une grande beauté et les figurines bien venues. Le style de la plupart des matrices est celui du XVe siècle ; cependant le buste d’apôtre qui commence la seconde ligne et le charmant petit relief, représentant saint Michel Archange, employé comme remplissage dans les blancs du texte, appartiennent à l’art de la Renaissance. La seconde inscription que je présente à la Compagnie est l’épitaphe d’Antoine d’Augerolles, seigneur de Saint-Polgue et de Roche-la-Molière, et de Jean d’Augerolles son fils ; elle est conservée dans l’église de Saint-Polgue, rebâtie de nos jours. Ce texte n’est pas inédit, mais la version qu’en a donnée M. Gras, sous le no 99 de ses Inscriptions foréziennes, et la description donnée par le même auteur des sculptures qui l’accompagnent n’étant pas exactes de tout point, il ne semble pas inutile de le publier de nouveau. Voici, ligne pour ligne, cette inscription : SI. GIST. MESSIRE ANTHOINE « Les points qui séparent les mots sont triangulaires. L’inscription est gravée sur une tablette oblongue mesurant 0m 59 sur 0m 35. Au-dessus et au-dessous règne une plate bande ornée de volutes courantes. A gauche, est sculpté en bas-relief un ange debout, les ailes abaissées, les mains jointes, et dont le corps se termine en gaîne à sa partie inférieure. Il a pour pendant un autre ange à demi tourné vers la droite et soutenant un cartouche sur lequel sont gravées les lettres IHS surmontées d’une croix. Ces sculptures sont d’une mauvaise exécution. La pierre employée est le grès de Saint-Etienne. Il manque probablement une table ou corniche supérieure. La mort d’Antoine et Jean d’Augerolles est un des plus tragiques épisodes de l’histoire du Forez. On sait qu’ils furent blessés à mort, le samedi saint de l’année 1584, par leur parent Aymar de Saint-Priest et ses affidés, à l’occasion d’un différend survenu entre eux touchant les limites de leurs juridictions respectives de Saint-Priest-en-Jarez et Roche-la-Molière. M. de la Tour-Varan a publié plusieurs documents relatifs à ce meurtre et aux procédures qui en furent la conséquence, dans sa Chronique des châteaux et abbayes, t. II, p. 203 et suivantes. |
Référence : 2 p.117à121
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : St Germain Laval et St Polgue
Référence : 5 P.344à348
Thème 1 : Inscription
Thème 2 : Architecture
Lieux : Bard, Champdieu
BD, Tome V, Inscriptions campanaires de Bard et de Chandieu.- Communication de M. Rochigneux., pages 344 à 348, La Diana, 1890.
Inscriptions campanaires de Bard et de Chandieu. – Communication de M. Rochigneux.
M. Rochigneux s’exprime ainsi :
Le Bulletin de la Diana, tomes I, II et III, renferme quelques inscriptions de cloches fondues par les Mosnier, de Viverols, ou attribuées à ces fondeurs. Voici la description d’une autre cloche signée de ce nom ; elle pourra aider à déterminer par voie d’analogie, celles anonymes pouvant appartenir à la même famille d’artistes.
Il s’agit de la maîtresse cloche de Bard, dont M. Brassart a bien voulu m’aider à relever l’inscription.
1re ligne en grandes capitales : (Croix pattée) SIT (rinceau renaissance) NOMEN (fleur de lys) DOMINI (étoile à huit rais) IESV (étoile) BENEDICTV (fleur de lys) ET (mascaron entre deux cornes d’abondance) LIBERET (étoile) NOS (fleur de lys) A (étoile) FVLGVRE (rinceau et croix pattée) Il 2e ligne: (rinceau) GELV (rinceau) ET (étoile) TEMPESTATE (rose) 1647 (rose) REGNANT (rinceau) LOVIS (rinceau) XIIII mascaron et cornes d’abondance) Mre (rinceau) ANTHOINE (rinceau) BRVNEL (rinceau) CVRE (rinceau). (1). A la troisième ligne, sont distribués douze cartouches historiés rangés deux et un ; en voici le détail : Saint Michel terrassant le dragon; – Sainte Catherine, Sainte Barbe, avec leurs attributs; – Annonciation ; Vierge-mère debout; – Saint Jean l’évangéliste; – monogramme du Christ avec les trois clous, dans une gloire ovale ; – pape; – Saint Jacques le Majeur ; – Saint évêque bénissant; – Saint Jean-Baptiste tenant l’agneau dans une auréole ; – et enfin Saint Antoine avec son compagnon et le tau.
Un petit nombre de ces cartouches sont bien venus. La plupart des matrices sont d’une bonne exécution et appartiennent à la dernière période ogivale ; les autres, d’un travail médiocre, paraissent dater du commencement du XVIIe siècle.
4e ligne: MSRE LAVRENS TALARV CHALMAZEL COMTE DE LION ET PRIEVR DE BARD PARRIN (lion ailé de Saint Marc) (2) ET D (pour dame) ANTHOINETTE GEROFFIER (3) FEMME A ME ANDRE DE Il 5e ligne : LA PIERRE DE ST HILAIRE ADVOCAT (blanc) EZ COVRS DE MONTBRIZON MARRAINE L’AN 1647 (croix pattée couchée avec pied et degrés, entre deux fleurs de lys penchées) PARDON MOSNYER DE VIVEROLX MA FAICT (lion de Saint Marc) (4).
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(1) Les noms et titres de personnages sont en petites capitales
(2) Laurent de Talaru-Chalmazel, chanoine et comte de Lyon, était fils de Christophe, baron d’Écotay, seigneurie dont relevait la paroisse de Bard.
(3) Elle était fille d’Antoine Géroffier, « enquesteur examinateur au bailliage de Forez, à présent demeurant au village de Celles, paroisse de Bard, au subjet de la malladie contagieuse dont a plû à Dieu affliger la ville de Montbrison, et de dame Magdaleyne Chirat, » dit le testament de cette dernière, reçu Simon, notaire royal, le 6 février 1630). ( Archives de la Diana).
On voit encore dans le village de Celle l’habitation des Géroffier, qui échut plus tard aux La Pierre de Saint-Hilaire. Cette maison et sa chapelle à demi-ruinées sont intéresssantes à visiter. On distingue, encastré au-dessus de la porte d’entrée, un cartouche découpé et blasonné d’un chevron accompagné de trois trèfles ou quintefeuilles au chef chargé de trois croisettes ou roses, Cet écusson, daté de 1627, est probablement celui des Géroffier.
(4) Jusqu’à la date, chaque mot est séparé par un ornement en forme d’S ponctué au milieu ; deux points séparent tous les mots dans le reste de la ligne.
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Au dessous sont deux croix fleurdelysées, à branches égales ; la plus grande porte au centre le monogramme gothique du Christ. Elles alternent avec deux cartouches Renaissance ; l’un est chargé des armes et de la couronne de France, avec le collier de Saint-Michel, l’autre, découpé et relevé de figures humaines, encadre un médaillon monogramme semblable à celui de la troisième ligne.
Cette cloche, décorée vers sa base d’une guirlande de fleurs de lys, a ses anses de suspension travaillées en forme de figures grimaçantes. Elle mesure 1 mètre 10 de hauteur sur 1 mètre 30 de diamètre et donne la note mi.
J’ai vu aussi dans le clocher qui surmonte le porche de Chandieu une très petite cloche (0m 38 de hauteur sur 0m 44 de diamètre ; poids 50 kil.) qui paraît provenir du même atelier que la maîtresse cloche de Bard, mais appartient à une meilleure époque. Son bronze, sa forme et son ornementation rappellent, toutes proportions gardées, la cloche Sauveterre de Notre-Dame de Montbrison, que l’on croit également l’oeuvre des Mosnier.
Elle porte sur le vase supérieur, disposés sur une seule ligne, les ornements suivants: une croix pattée (1), les mots TE DEUM LAUDAMUS, un rinceau formé d’une branche de vigne feuillée et fruitée, quatre fleurs crucifères reliées par un motif filiforme, un dauphin, une coquille, une hermine, et enfin, TE DOMINON CONFITEMUR FAIT LAN MIL V L VII, en gothique serrée.
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(1) D’après les remarques de M. Brassart, la croix pattée est une des figures qui distinguent, dans notre pays, les oeuvres des Mosnier de celles d’autres fondeurs. Nous croyons pouvoir y joindre le lion de saint Marc.
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Elle n’offre que deux cartouches gothiques d’une bonne exécution et fort bien venus d’ailleurs : l’un représente une Vierge couronnée à mi-corps, portant l’Enfant Jésus ; l’autre, Saint Jean-Baptiste tenant un agneau auréolé.
Je saisis cette occasion de donner aussi l’inscription de la maîtresse cloche de Chandieu, bien qu’elle n’ait aucun rapport avec celles des Mosnier et ne présente à mon avis qu’un faible intérêt artistique :
JESUS MARIE JOSEPH SIT NOMEN DOMINI BENEDICTVM L’AN 1727 J’AI ETE BENIE AVEC NOM DE SAINT SEBASTIEN, PATRON DE CETTE EGLISE PAR MRE JEAN DE MONTMAIN CURE ASSISTE DE MRS GEORGES DE LA COTE, BERNARDIN DE LA MURE, ECUYER, ET ETIENNE PASSEL PRETRE, CLAUDE LAFFAY.
PER MERITA ET INTERCESSIONEM BLœ MARIAE VIRGINIS S » SEBASTIANI ET OMNIUM SANCTORUM A GELU FULGURE GRANDINE ET TEMPESTATE LIBERA NOS DOMINE. MRE CLAUDE FYOT DE VAUGIMOIS, DOCTEUR DE SORBONNE, ABBÉ DE N.-D. DU TRONCHET SUPERIEUR DU SEMINAIRE DE LYON ET EN CETTE QUALITE PRIEUR ET SEIGNEUR DE CHANDIEU (1).
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(1) Je dois communication du texte de cette inscription à l’obligeance de notre zélé collègue M. l’abbé Marsanne, curé de Chandieu.
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Grande croix et degrés semés de fleur de lys : à l’opposé 3 médaillons ovales accouplés et ornés de figures; sur les côtés, personnages dans deux médaillons rectangulaires.
Sur le pourtour: C. BONBON F. L. COCHOIS F. I.L.F. I.E.IEANNY F. C. PROCUREUR F.
Et au bas ces mots : I AVONS ETE FAITE CY-DEVANT EN 1678.
Cette cloche mesure 1 mètre 39 de diamètre sur 1 mètre 11 de hauteur ; elle donne un fort beau son et passe pour peser 6000 livres.
BD, Tome VI, Instruction pour le dépouillement préparatoire des archives de la Diana (1)., pages 364 à 378, La Diana, 1892.
II.
Instruction pour le dépouillement préparatoire des archives de la Diana (1).
OBJET DE L’OPÉRATION.
La Diana possède une quantité considérable de pièces d’archives venues un peu de partout et dont a consistance est mal connue. Ce que l’on se propose aujourd’hui n’est pas d’en rédiger un inventaire analytique et détaillé, mais de se rendre un compte sommaire de la composition du dépôt et de préparer la formation des fonds dans lesquels il devra se subdiviser méthodiquement.
A cet effet, des fiches d’un modèle uniforme ont été établies. C’ est sur ces fiches que se fera le classement définitif, les pièces elles-mêmes devant en général conserver jusqu’alors la place qu’elles occupent provisoirement sur les rayons.
Il importe que toutes les personnes qui voudront bien collaborer à ce dépouillement suivent rigoureusement la même méthode. C’est pour assurer ce résultat qu’est rédigée la présente instruction, dans laquelle on suivra l’ordre même des rubriques des fiches.
Ces rubriques sont : 1° le numéro ; 2° la date ; 3° le lieu ; 4° l’intitulé ; 5° l’objet ; 6° la condition ; 7° , l’origine.
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(1) Cette instruction était destinée à rester d’ordre intérieur. Le bureau de la Diana a pensé qu’il était utile de la publier dans le Bulletin
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I. – LE NUMÉRO.
Un numéro définitif ne pourra être donné aux pièces qu’à la fin de l’opération. Provisoirement, M. le bibliothécaire attribuera une lettre de l’alphabet à chaque lot ou dossier. Cette lettre, suivie d’un numéro d’ordre, sera inscrite au crayon sur chaque pièce et reproduite, aussi au crayon, à l’angle droit supérieur de la fiche correspondante, et les pièces resteront enliassées selon l’ordre de ces numéros provisoires.
II. – LA DATE.
La date des pièces sera exprimée dans l’ordre suivant, en commençant toujours par l’indication de l’année :
1°, le millésime ;
2°, le jour de la semaine, s’il est exprimé ;
3°, le jour du mois.
Il est des pièces dans lesquelles une ou plusieurs de ces notes chronologiques font défaut ; dans d’autres, elles sont complétées ou remplacées soit par l’indication d’une fête ou d’un dimanche particulier de l’année, désigné fréquemment par les premiers mots de l’introït de la messe, soit par une allusion à un évènement passé ou futur.
En règle générale, les dates doivent être reproduites telles qit’elles sont fournies par les pièces, en les distinguant soigneusement des additions et corrections nécessaires en certains cas, comme il sera expliqué dans un instant, pour les compléter ou pour les ramener au comput moderne.
Ainsi, par exemple, quand le millésime sera omis ou emporté par une déchirure, mais pourra néanmoins être déterminé, il sera restitué entre crochets. sur la fiche. Pareillement, quand la date sera donnée par rapport à un dimanche ou à une fête, on ajoutera entre parenthèses sur la fiche le quantième du mois, en s’aidant des tableaux insérés dans l’Art de vérifier les dates et de l’ancien calendrier du diocèse. Les restitutions douteuses seront indiquées par un point d’interrogation.
Quant aux corrections., la plus fréquente et la plus importante à la fois est celle qui touche le millésime. Le commencement de l’année a varié selon les temps, et il est nécessaire de rappeler sommairement ici les diverses manières de le compter qui ont été en usage dans la contrée de la France à laquelle nous appartenons.
1° Année du règne. – Sous les deux premières races, les chartes sont ordinairement datées de l’avènement des rois de France ou de Bourgogne alors régnants. La détermination du. point de départ des années du règne est souvent épineuse (1) : nous n’avons pas à nous en occuper ici, car, malheureusement, les archives de la Diana ne possèdent pas de documents originaux remontant à cette époque.
2° Année de la Nativité. – Un certain nombre de documents des IXe et Xe siècles sont aussi datés par les années de Notre-Seigneur. Bien qu’ils portent fréquemment la mention, anno Dominicœ Incarnationis, ce qui, à la rigueur, devrait s’entendre d’une année commençant à l’Annonciation, on s’accorde à admettre que l’année de J.-C. employée dans les titres de cette époque part, comme la nôtre, du 1er janvier, ou plutôt de Noël, auquel cas son commencement est en avance d’une semaine entière sur celui adopté aujourd’hui.
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(1) Pour la discussion des années de ces rois à l’époque carlovingienne, voir les savantes , Etudes sur la chronologie des rois de France et de Bourgogne d’après les diplômes et les chartes de l’abbaye de Cluny, aux IXe et Xe siècles, par M. Alex. Bruel. Bibl. de l’Ecole des chartes, L XLI, et tirage à, part.
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L’année de la Nativité, qui fut en usage à Rome et que l’on retrouve en Dauphiné au XIVe siècle, paraît avoir été abandonnée chez nous de bonne heure et à une époque qu’il est difficile de préciser avec exactitude, mais dès le XIe, ce semble, et jusqu’en 1567, deux autres systèmes de comput prévalurent, auxquels se rapportent la presque totalité des pièces d’archives conservées à la Diana.
3° Année de l’Annonciation. – Le premier, que l’on appelle quelquefois comput florentin, consiste à prendre pour premier jour de l’année la fête de l’Annonciation, 25 mars. Dans ce comput, le changement de millésime est en retard de trois mois moins sept jours. Par exemple, le 23 février 1387 correspond au 23 février 1388 selon notre manière actuelle de compter. Du reste, l’Annonciation étant une fête fixe, la correction à faire n’offre aucune difficulté: il suffit d’ajouter une unité au millésime, du 1er janvier au 24 mars inclus.
Il est à remarquer seulement que la fête de l’Annonciation n’étant jamais très éloignée de celle de Pâques, qui est mobile, il peut arriver que certains jours fériés dont la position dépend de cette dernière manquent dans une année commençant au 25 mars. Par exemple, il n’y a pas eu de dimanche des Rameaux dans l’année de l’Annonciation 1309. En effet, en 1309, ce dimanche tomba le 23 mars, alors qu’on comptait encore 1308, et l’année suivante il tomba le 12 avril, alors qu’on comptait déjà 1310. En revanche et par une conséquence nécessaire, certaines fêtes peuvent se rencontrer en double : ainsi l’année florentine 1325 a eu deux jours de Pâques, car en 1325 cette fête tomba le 7 avril et en 1326 elle tomba le 23 mars avant u’on eût changé de millésime. Il pourrait donc y avoir incertitude sur une date qui, se taisant sur le quantième du mois, viserait seulement l’année et une fête ou dimanche appartenant à la série pascale, du jeudi de la seconde semaine de carème au mardi de Paques inclus, le premier ne pouvant tomber plus tard que le 25 et le second plus tôt que le 24 mars.
Le style florentin paraît avoir été suivi, sauf de rares exceptions, par la cour de Forez et les notaires assermentés devant elle, et l’usage s’en prolongea chez nous jusqu’au milieu du XVIe siècle (1).
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(1) « Annus Domini, more curie romane, mutatur in die Nativitatis Domini; more autem gallico, in die Pasche ; more comitatus Forisii.., in die Annuntiationis dominice XX Marcii. » (Bréviaire de Jean Vernin. 1417. Roannais illustré, Ve série, P. 70. – Cf. Chaverondier, invent. des arch. dép., t. 11, pp. 350, 364, 365, 377, ; textes très probants sur l’usage de la cour de Forez au XlVe siècle.
Voici quelques exemples de dates données d’après le style florentin: 1220, 28 mars : Anno Incarnati Verbi M°o CC° XX°, in vigilia Pasche, V° Kalendas aprilis (Cartul. des francs-fiefs (le Forez, no 91.) – l317, 29 mars, 16 et 20 avril : Anno 1317, vigesima nona artii. .. Eodem anno, die decinia sexta, post Pascha Anno eodem, die mercurii ante festum B. Georgii (Cartul. de Saint-Sauveur, append., nos 27, 28, 29) 1330, 3 avril, anno sumpto, ab Annunciacione (Huillard-Bréholles, n° 1919) ; – 1343, mardi octave de l’Annonciation (1er avril) (ibid., n° 2328); – 1376, mercredi 2. avril : Anno Domini millesimo trecentesimo septuagesimo sexto, die mercurii ante Ramospalmaruin, que fuit secunda mensis aprilis (La Mure-Chantel., III, p. 167) ; – 1398, lundi 25 mars : Die lune, in festo, Annunciacionis beate Marie Virginis, anno Domini millesimo CCC° nonagesimo octavo, (Archives de Chalain d’Uzore. Terrier Savaterii, pour Margaronne, veuve de Jean-Philippe, de Chosieu) – 1413, jeudi 13 avril (Arch. de la Diana. Terrier Mayenson de Chamberanges, f° 96) ; – 1439, 1er avril: Die prima mensis aprilis, anno Domini millesimo quatercentesimo tricesimo nono ab Incarnacione Domini nostri Jesu Xpi sumpto (Arch. de la Diana. Terrier Donneti de la cure de Feurs, f° 3 v°) ; – 1468 (1467 v. st.), 23 mars et 14/68, 31 mars: Die jovis XXIIIita marcii M° IIIIc LXVIII… Die jovis ultima marcii M° IIIIc LXVIII° a festo Annunciacionis Dominice sumpto (Archives de la Diana. Audiencier de Couzan, f° 48 v° et 51 v°) – 1514, 15 avril (Arch. de la Diana, fonds de Genetines,Terrier Pagani et Bordillon, f° 2) ; – 1536, 4 avril (Cabinet de M. le vicomte de Meaux, Saint-Just-en-Chevalet. Abénevis pour Guill. Mathé) ; – 1563, « prins à l’Incarnation de N.-S. J.-C. », 13 juin (De Boissieu, Généalogie de la maison de Saint-Chamond, p. 231) ; etc., etc.
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C’était aussi le style du Velay, de l’Auvergne (1), et le plus usité en Dauphiné jusqu’à la fin du XIIIe siècle (2). Il est parfois annoncé dans les chartes par les expressions, anno ab Incarnatione Domini Sumpto ; le plus souvent pourtant, son emploi n’est indiqué par aucune formule spéciale.
4° Année pascale. – Cette année, qui retarde également d’environ trois mois sur la nôtre, commence à Pâques, et comme cette fête est mobile, il en résulte que le premier, jour de l’année peut occuper, comme Pâques lui-même, trente-cinq positions différentes, du 22 mars au 25 avril inclus. Il en résulte aussi que certaines années peuvent compter deux mois de mars ou d’avril, et qu’en revanche, certains quantièmes de l’un ou l’autre de ces mois peuvent manquer dans une année, donnée.
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(1) Aug. Chassaing, Calendrier de l’église du Puy en Velay au moyen-âge, p. 17. Il semble néanmoins qu’il y ait une exception à faire en ce qui touche, le style suivi par la sénéchaussée royale d’Auvergne : ce devait être le style pascal.
(2) Art de. vérifier les dates. Dissertations préliminaires. – L’abbé Ulysse Chevalier, Inventaire des titres des dauphins de Viennois. Introduction.
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Par exemple, l’année 1326, qui a commencé, le, jour de Pâques 23 mars, ne s’est terminée que le 11 avril 1327, veille de Pâques. Elle a eu par conséquent deux 23, deux 24,… deux 31 mars. Et comme l’année commencée le 12 avril 1327 s’est elle-même terminée le 2 avril 1328, veille de Pâques, il en résulte qu’il n’y a pas eu de 3 de 4 de 11 avril1327. Une pièce datée de l’un de ces jours serait donc ou une pièce fausse, ou une pièce mal datée ou datée d’une autre année que l’année pascale.
D’autre part, l’existence de deux jours de même dénomination conduit aux conséquences en apparence les plus bizarres. Par exemple, on peut trouver, sous le même millésime de 1326, un titre du 31 mars mentionnant comme vivant, un personnage qu’un autre document non moins digne de foi ferait mourir le 23 du même mois, cette dernière date appartenant en réalité à l’année 1327.
La connaissance du jour de la semaine jointe à celle du quantième permet, de distinguer avec certitude entre les mois de même nom que peut renfermer une année pascale : à défaut de cette double note chronologique ou d’autres circonstances extrinsèques, il peut arriver qu’il soit difficile de déterminer le millésime, vrai. Heureusement, ce cas est rare.
En résumé, du 1er janvier au 21 mars inclus, il faut augmenter d’une unité le millésime de l’année pascale pour le ramener à l’usage moderne ; – du 22 mars au 25 avril inclus, le millésime vrai dépend du jour où tombe la fête de Pâques, jour que les calendriers perpétuels insérés dans l’Art de vérifier les dates et autres ouvrages spéciaux permettent de trouver facilement ; – du 26 avril à la fin de l’année, il n’y a aucun changement a apporter au millésime fourni par les titres.
On est parfois averti de l’emploi de l’année pascale par les expressions, anno in Paschate Dornini sumpto, anno a Paschate sumpto, more gallicano.
Ces expressions ne souffrent pas d’équivoque. On ne peut accorder la même confiance à la simple mention, ante Pascha, ou post Pascha, qui accompagne un assez grand nombre de dates. C’est un indice de l’emploi du comput pascal, mais indice peu sûr, car cette mention figure aussi dans des dates comptées à partir de l’Annonciation, quoique ces dates soient complètes par elles-mêmes. Réciproquement, il est telle année pascale qui est dite ab Incarnatione Domini. Dans l’un et l’autre cas, le rédacteur a employé une formule courante, sans se rendre un compte exact de sa signification.
Malgré son incommodité manifeste, le comput pascal a été fort employé au moyen-âge. On en trouve quelques exemples en Forez sous les comtes de la seconde race. Il a été suivi par la cour de, France, le Parlement de Paris, la cour du bailli royal de Mâcon, la cour de l’official de Lyon et aussi, ce semble, la cour de l’official de Vienne, dans la Bourgogne et en Bourbonnais.
L’accession des ducs de ce dernier pays au comté de Forez ayant naturellement laissé subsister les habitudes de la chancellerie privée de ces princes, les actes émanés de leur cabinet et, en particulier, les provisions des officiers de Forez furent généralement datés selon le style pascal. Le même style s’introduisit dans les comptes de leurs receveurs et prévôts (1).
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(1) Voir les textes probants allégués par Barban : Observations sur les divers commencements de l’année du IXe au XVI. siècle, mss.de la bibliothèque de la Diana.
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Ainsi, sous les comtes de la troisième race, tandis que l’année de l’Annonciation continuait à être suivie dans les cours de Forez et dans les usages civils, l’année pascale fut suivie de préférence dans les actes du pouvoir central et ceux s’adressant directemerit à lui (1)
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(1) L’exemple le plus ancien que nous soyons en état de citer de l’emploi du comput pascal dans la région est tiré de la charte n° 139 de Savigny relative à Saint-Pierre d’Aveize, 9 avril 974 (973 v. st.), ainsi datée : Mense aprili, feria quinta in cœna Domini anno ab incarnatione Domini nongentesimo septuagesimo tertio regnante Conrado rege.
Autres exemples du même style : 1213 (1212 v. st.), 13 et 30 mars : Anno Incarnitioni Domine millesimo CC° XII° III° idus marcii… Anno eodem, III° Kalendas aprilis (M.-C. Guigue, Cartul.. lyonnais, n° 118) ; – 1283 (1282 v. st.), avril avant Pâques : Anno Domin millesimo ducentesimo octuagesimo secundo, mense aprilis, ante Pascha (Huillard-Bréholles, n° 726 A) ; – 1295 (1294 v. st.), 28 mars et 1295, mai : Die lune post dominicam Ramorum Palmarum., anno Domini M° CC° nonagesimo quarto,… et… anno Domini M° CC° nonagesimo quinto, mense maii (Grand carlul. d’Ainay, t. 11, append., n° 29) ; – 1310 (1309 v. st.), samedi avant les Rameaux, (Invent. des arch. de Ia Loire, t.II, p. 94) ; – 1324, 12 avril, [quantuin ad] tilum (stilum) curie Forensis, et 1323 (v. st.), quantum ad tilum curie regie, (Ibid., p. 350) ; – 1377 (1376 v. st.), 25 mars: die mercurii sancta que fuit XXVa die mensis marcii, anno sumpto in Paschate Domini M° CCC° LXX° sexto (Arch. de la Diana. Terrier de la rente de Thorigny, f° 1) ; – 1398 (1397 v. st.), vendredi-saint 5 avril (Huillard-Bréholles n° 4142 ) ; 1405 (1404 v. st.), lundi 6 avril (Ibid., .n° 4585) ; – 1431 (1430 v. st.), samedi-saint 31 mars : Die sabbati ante meridiem, ultima marcii, vigi1ia Pasche, anno Doinini M° CCCC XXX (Chron. de Benoît Maillard, moine de Savigny, p. 199) ; – 1432 (1431 v. st.), samedi-saint 19 avril (Huillard-Bréholles 5412) ; – 1453, vendredi 20 avril : die veneris vicesima mensis aprilis, anno Domini revoluto currere incepto millesiiio quadringentesîmo quinquagesimo tercio a paschate sumpto more gallicano (Cabinet de M. le Comte de Poncins. Procès entre Louis de Lavieu, seigneur de Poncins, et les habitants de Goincel, f° 80) ; – 1457 (1456 v. st.), vendredi-saint 15 avril (Huillard-Bréholles, no 6048) ; – 1476 (1475 v. st.), 3 avril et 1476, 19 avril (La Mure-Chantel., III, p. 209 et 210) ; – 1497 (1496 v. st.), 25 mars et 1497, 26 mars : Anno, M° CCCC nonagesimo sexto fuitfestuin Annunciationis bete Marie Virginis sabbati vigilia Pasche. Anno Domini M° CCC° nonagesimo septimo, in crastinum Annunciationis beate Marie Virginis, fuit Paschte XXVIIa (corr, XXVIa) die marcii, et habeumus litteram dominicalem , A (Chron. de B. Maillard, p. 181 et 182) ; – 1507 (1506 v. st.) , 22 et 26 mars (Bibl. nat. Fonds Gaignères, 654. Extrait de reg. de Bourbonnais, VII, fo 403. Lettres de retenue de conseiller au pays de Forez pour J. de Jaligny) ; —1531 (‘1530 v. st.), 31 mars (Bibl. auct. Quittance par Léonarde de Quincié à P. de la Farge, chanoine de Saint‑Just de Lyon, du prix d’un transport du 28 décembre 1530) ; etc., etc
Dans certains documents dus à plusieurs rédacteurs, on peut rencontrer l’année de l’Annonciation employée concurremment avec l’année pascale. Un terrier d’Ambierle des XIVe et XVe siècles, aux archives de la Diana, en fournit un exemple. Les dates de 1394, mercredi 25 mars (t. I, fo 110) et de 1403, dimanche 1er avril (Ibid. f° 21) y sont données d’après le style florentin; celle de 1422 (1421, v. st.) jeudi 26 mars (Ibid. f° 90), suppose le comput pascal.
Il n’est peut-être pas inutile de signaler ici la convenance de n’employer . qu’avec précaution les dates assignées aux chartes foréziennes des mois de mars et d’avril par les auteurs de l’inventaire des Titres de 1a maison ducale de Bourbon, ouvrage d’ailleurs si recommandable : il est probable qu’un certain nombre ont été rajeunies à tort d’une année, parce qu’on s’est trompé sur la véritable date du changement de millésime. La même remarque s’applique à plusieurs titres des mêmes mois analysés dans le précieux Inventaire d’Aug. Chaverondier: cet érudit paraît avoir cru quelque, temps à l’emploi général du comput pascal en Forez.
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Quand il y a doute sur le comput employé dans un titre, il faut donc examiner l’époque, le lieu, la nature de l’acte ; quelle qualité prend le notaire qui l’a reçu; au nom de quel dignitaire ecclésiastique ou séculier il est intitulé : il y a présomption que le style suivi est celui de sa cour.
Lorsque la discussion d’un millésime aura conduit à reconnaître qu’il n’est pas d’accord avec le comput actuel, le millésime rectifié devra être donné le premier, et suivi, entre parenthèses, du millésime fourni par la pièce, avec la mention vieux style, ou par abréviation, v. st. Par exemple, un document daté du 3 mars 1487 sera indiqué ainsi, 1488 (1487. st.), 3 mars (1).
Le commencement de l’année a été fixé au 1er janvier par édit de Charles IX en 1564, mais cet édit ne reçut sa, pleine exécution qu’en 1567. Les dates postérieures à cette époque ne requièrent aucune correction particulière.
III. – LE LIEU.
C’est celui où l’acte a été passé. En cas de doute sur son identité, il faut avoir soin de le transcrire sous la forme même où il se présente dans la pièce.
IV. – L’INTITULÉ.
Par intitulé, on n’entend point ici le titre ou la cote d’inventaire qui peut figurer en tête ou au dos d’une pièce, mais l’indication du personnage ecclésiastique ou laïque dont le nom est inscrit au début, d’un acte rédigé en forme publique et dont le sceau lui imprime l’authenticité.
Il est utile de relever ce nom, 1° parce que c’est, comme il a été dit, une indication du comput employé; 2° parce que la mention du bailli, juge, official, etc, en fonction peut servir à contrôler, à restituer même au besoin la date de la pièce.
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(1) Il serait plus logique sans doute d’écrire : 1487 (1488 nouveau style), 3 mars en mettant entre parenthèses le millésime corrigé, et c’est sous cette forme que certains auteurs présentent les anciennes dates. Mais il est si commode, pour le classement des fiches et des pièces par ordre chronologique, de mettre en vedette le millésime vrai, qu’il nous a paru préférable de le faire passer le premier, en le.dégageant de, toute notation parasite, comme HuillardBréholles l’a fait dans ses Titres de la maison ducale de Bourbon.
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V. – L’OBJET.
Sous cette rubrique doit être placée l’indication très brève de la nature et du contenu de la pièce suivie des noms et qualité du notaire recevant, s’il s’agit d’un acte notarié.
VI. – LA CONDITION.
C’est l’état matériel de la pièce. – Est-ce un original ou une copie ? Est-ce un rouleau, et de quelles dimensions ? un registre, et de quel format, de combien de feuillets et comment recouvert ? Est-elle en parchemin on en papier ? A-t-elle subi de notables altérations ? Est-elle scellée, ou l’a-t-elle été ?
VII. – L’ORIGINE.
C’est la mention du dépôt d’où la pièce est sortie, quand il est connu avec exactitude, le nom du donateur ou du vendeur de qui la Diana la tient.
Telles sont les indications sommaires à. porter sur les fiches. Il peut arriver qu’une ou plusieurs restent en blanc. Il peut arriver aussi que l’espace réservé pour l’une d’elles se trouve insuffisant; la suite de l’article sera alors inscrite au dos de la fiche, lequel habituellement doit rester blanc.
REGLES PARTICULIERES A CERTAINES PIÈCES.
Les vidimus. – On appelle ainsi des copies anciennes de pièces, datées et authentiquées du jour et de l’année où elles ont été faites. Beaucoup de chartes importantes ne sont connues que par des vidimus de date postérieure.
Les indications de la fiche d’un vidimus doivent toujours viser la pièce originale. A l’article, condition, on ajoutera : Vidimus du… (date), intituléaunom de (dignitaire rappelé en tête). – N… notaire de… (indication de la qualité prise par le notaire).
Si le vidimus s’applique, comme cela arrive quelquefois, à plusieurs documents copiés les uns à la suite des autres, il y a lieu d’en faire l’objet d’autant de cartes distinctes sous le même numéro provisoire, en faisant suivre ce numéro des lettres, a, b, c, etc.
Les registres. – Les registres doivent être datés par leurs dates extrêmes.
La recherche de ces dates est parfois laborieuse, notamment dans les terriers, où souvent les réponses ne se succèdent pas dans l’ordre chronologique. Dans ce cas, on peut se contenter d’indiquer les millésimes extrêmes : il sera cependant toujours mieux. de donner les dates complètes.
Ces terriers seigneuriaux forment un des fonds les plus riches de la Diana. Pour chacun d’eux il convient d’indiquer sommairement la seigneurie ou rente noble à laquelle il se rapporte, le nom du propriétaire de la rente, les paroisses où elle prend et le nom du ou des notaires.
Les pièces connexes. – En règle générale et comme il a été dit en commençant, on ne devra, dans le travail de dépouillement préparatoire qu’il s’agit d’exécuter, toucher qu’avec une extrême prudence à l’ordre matériel des pièces que L’on trouvera enliassées ensemble, renfermées dans un même sac ou une même chemise, ou encore retenues les unes aux autres par une ficelle passée dans des trous du papier ou du parchemin et nouée ensuite, car ce sont autant de présomptions d’une communauté d’origine et d’un rapprochement intentinonel. Les déplacements de pièces devront donc, être réservés pour le classement définitif. Si cependant il parait utile de retirer une ou plusieurs pièces d’un dossier, on les remplacera par une fiche de papier blanc portant le numéro de cette pièce et la lettre alphabétique du dossier, carton, etc. où on l’aura fait passer.
Les fiches des pièces, même réunies par un lien matériel, devront être établies comme s’il s’agissait de pièces isolées, toutes les fois que chaque document aura son existence propre et ne dépendra pas immédiatement de ceux auxquels ou le trouvera joint.
Mais on pourra inventorier en bloc, au moyen d’une même fiche et sous leurs dates extrêmes, les documents qui font moralement partie d’un tout unique et bien défini. On indiquera alors sommairement la composition de l’article et le nombre des pièces qui le composent. Le cas le plus fréquent est celui des pièces de procédure, souvent en grand nombre, relatives à une seule et même affaire. Il faut toutefois distinguer soigneusement dans ces pièces celles qui ont été rédigées à l’occasion du procès lui-même de celles introduites accidentellement dans le dossier. C’est ainsi qu’on trouve souvent en original ou en expédition, dans des liasses de procédures, des titres de diverse nature, donations, contrats, testaments, etc., communiqués par les parties à leur avocat ou procureur et que, le procès fini, on a négligé de retirer du dossier. Ils doivent faire l’objet de fiches à part. Même observation pour les copies de pièces originales signifiées de partie à partie et qui doivent être traitées comme des vidimus. Des textes fort importants ne nous ont pas été conservés d’autre manière. Il est donc nécessaire d’examiner avec soin toutes les pièces d’une procédure, sans se laisser rebuter par leur écriture souvent mauvaise et minutée à l’excès, pour voir si elle ne renferme pas de copie de pièces dignes d’une fiche spéciale. En cela, comme en tout, l’intérêt historique des pièces est à prendre en considération. On réunira sans inconvénient dans un seul article, même en en élargissant un peu le cadre, des pièces connexes de minime importance; on n’hésitera pas à établir une fiche spéciale pour tout document ayant quelque valeur et, dans le doute, il vaudra toujours mieux pécher par excès que par défaut.
Les pièces réunies dans un article collectif devront généralement être disposées, si elles ne le sont déjà, dans un ordre rigoureusement chronologique.
Selon une règle observée dans les archives publiques, tout registre formera un article séparé.
Les pièces hors cadre. – Il peut arriver que le dépouillement des archives de la Diana fasse rencontrer des papiers n’ayant pas le caractère de pièces d’archives, mais bien plutôt celui de travaux personnels, littéraires ou d’érudition. – Les papiers de ce genre doivent être mis à part sous le nom de leurs auteurs, pour être classés parmi les manuscrits. de la bibliothèque.
Approuvé,
Le Président de la Diana,
Cte de PONCINS.
Date : 1892
Thème 2 : Archives
Thème 1 : contes
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Poncins
Référence : 59 P.107à122
Thème 2 : Archives
Lieux : Montbrison, Forez
BD, Tome VI, Inventaire des archives particulières de la compagnie des conseillers au bailliage de Forez, dressé en 1727. – Don de M. A1ban Durand., pages 147 à 148, La Diana, 1892.
Inventaire des archives particulières de la compagnie des conseillers au bailliage de Forez, dressé en 1727. – Don de M. A1ban Durand.
M. Vincent Durand, au nom et en l’absence de M. Alban Durand, juge au tribunal de Montbrison, fait hommage à la Société d’un registre manuscrit contenant copie de l’inventaire des archives particulières de la compagnie des conseillers au bailliage de Forez, dressé, en 1727, en exécution d’une délibération de 1723.
Cette copie est de la main de M. David, conseiller au bailliage de Forez et trisaïeul maternel commun de MM. Alban et Vincent Durand.
Elle est précédée d’une notice sur les tribunaux de Forez, faisant connaître en détail la composition du bailliage, le prix des charges, les émoluments y attachés, etc., et suivie d’un extrait, concernant le Forez, du mémoire sur la généralité de Lyon par l’intendant d’Herbigny et de deux mémoires judiciaires pour les conseillers au bailliage, l’un contre les habitants et officiers de Paillarez et de Bourg-Argental, l’autre contre M. de Meaux, lieutenant général au siège.
M. Vincent Durand donne lecture de quelques articles de l’inventaire de 1727 ; ils permettent d’apprécier l’importance de cette pièce, qui mériterait d’être publiée intégralement.
M. le Président se fait l’interprète de la reconnaissance de la Société envers M. Alban Durand.
Référence : 6 P.147-148
Thème 1 : don à la bibliothèque
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Forez
Référence : 54 P.545à577
Thème 1 : Monnaie
Lieux : St Marcel des Félines, Chambles
Référence : 41:55,1
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Forez
BD, Tome III, Inventaire des vues foréziennes du P. Martellange, au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale, par M. Louis Monery, pages 329 à 332, Montbrison, 1886.
Inventaire des vues foréziennes du P. Martellange, au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale, par M. Louis Monery.
11 juin 1886.
RECUEIL CONTENANT PLUSIEURS VUES DE VILLES, BOURGS, CHATEAUX ET AUTRES ENDROITS PARTICULIERS DE FRANCE, DESSINEES D’APRÈS NATURE, PAR F.STELLA (1)
Tome I n° 8769
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9
Folio 21 |
– Le château de Chenevoux. |
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– Autre veüe du château de Chenevoux, en Forest (2). |
Folio 22 |
– Juillet 1618. Le château de Chenevoux. |
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– Veüe du château de Chenevoux, le 26 Juillet 1618. |
Folio 23 |
– 7 Janv. 1618. Du chasteau de Chenevoux. |
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– Veüe du château de Chenevoux. |
Folio 90 |
– Roanne, le 16 may 1610. |
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– Autre veüe de la ville de Roanne, le 16 mai 1610 (3). |
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(1) Titre du recueil écrit par le collectionneur sur un frontispice gravé.
(2) Le premier titre est celui écrit par le Père Martellange sur chacun de ses dessins. Le second est celui écrit par le collectionneur qui a fait des dessins de Martellange un recueil en deux volumes sin-folio.
(3) Cette vue panoramique du Roanne féodal est une véritable révélation historique.
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Tome II n° 8770
Ub
9a
Folio 99 |
– Rouanne, 1610, le 10 may. |
– Veüe de la ville de Roanne, le 10e may 1610. |
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Folio 100 |
– Roanne, 13 mai 1610. |
– Autre veüe de la ville de Roanne, le 13 may 1610. |
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Folio 101 |
– Ultimo decemb. 1620. |
Cinquiesme année de la bâtisse de l’église du collège de Roanne. |
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– 5e veüe du bâtiment de l’église du collège de Roanne, le 31e de déc. 1620. |
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Folio 102 |
– Ecclesia coll. Roannensis, 16 decembris 1617. |
Première année de la bâtisse de l’église du collège de Roanne. |
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– 1ere veüe du bâtiment de l’église du collège de Roanne, le 16 déc. 1617. |
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Folio 103 |
– Ecclesia coll. Roannensis,29 Augusti 1618. |
Seconde année de la bâtisse. |
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– 2e veüe du bâtiment de l’église du collège de Roanne. |
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Folio 104 |
– Ecclesia coll. Roann. Soc. Jesu. 5 Augusti 1619. |
Troisième année de la bâtisse. |
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– 3e veüe du bâtiment de l’église du collège de Roanne. |
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Folio 105 |
– Quatriesme année de la bâtisse .Eglise de Roanne. 8 juillet 1637 (sic). |
– 4e veüe du bâtiment de l’église du collège de Roanne. |
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Folio 106 |
– L’Abbaie de la Bénissons Dieu, proche de Roanne. 1618. |
– Autre vüe de l’abaye de la Bénissons Dieu, en 1618. |
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Folio 107 |
– L’abbaie de la Bénissons-Dieu. 25 juin 1618. |
– Autre veüe de l’Abaye de la Bénissons Dieu, le 25 juin 1618. |
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Folio 108 |
– L’abaie de la Bénissons-Dieu. 25 juin 1618. |
– Veüe de l’abaye de la Bénissons-Dieu, le 25 juin 1618. |
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Folio 109 |
– Monast. Monialium. S. Benedicti, prope Roannam, Vulgo Beaulieu, 1617. 17 Novemb. |
– Veüe du monastère de Beaulieu près de Roanne, le 17 novemb. 1617. |
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Folio 110 |
– le 11 may 1610. Le prioré de Riorges du collège de Roanne. |
– Veüe du prieuré de Riorges du collège de Roanne, le 11e may 1610. |
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Folio 111 |
– Ce folio a deux vues : |
1° du collège de Roanne. 1610. Ad occidentem versus. |
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2° du collège de Roanne. Ultimo decembri 1610. Ad orientem versus. |
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– Veües du collège de Roanne. |
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Folio 112 |
– Du collège de Roanne. |
– Veüe du collège de Roanne. |
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Folio 113 |
– Perspective de la maison de M. de Chenevoux à Roanne, pour une résidence de la compagnie de Jésus 1611. |
– Veüe de la maison de Chenevoux. |
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Folio 114 |
– Prioratus collegii Roannensis de Riorges, 16 octob. 1617. |
– Veüe du Prieuré du collège de Roanne. Le 16 octobre 1617. |
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Folio 127 |
– Montbrison en Forest. 10 januarii 1611. |
– Veüe de Montbrison en Forès, le 10 janvier 1611. |
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Folio 128 |
– La Bastie d’Urfé en Forets. |
– Veüe de la Bastie d’Urfé en Forès. |
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Folio 129 |
– Nérondes, lieu de la naissance du R. P. Coton. |
– Veüe de Nérondes, lieu de la naissance du P. Coton. |
Les deux volumes ont 174 folios, dont 23 concernant le Forez et le Roannais. Le folio 111 ayant deux vues, c’est donc en réalité 24 vues foréziennes qu’a dessinées le Père Martellange. Toutes sont fort curieuses ; plusieurs présentent un intérêt exceptionnel, notamment : « Roanne le 16 mai 1610 « , les trois vues de la Bénissons-Dieu, le monastère de Beaulieu, Montbrison et la Bastie.
Référence : 3 P.329à332
Date : 1886
Thème 2 : Bibliothèque
Référence : 27 P.135à193
Thème 2 : Archives
Lieux : Montverdun, Jas
Référence : 52 P.721à763
Thème 1 : biographie
Thème 2 : Archives
BD, Tome II, Invention du tombeau de sainte Prève de Forez, à Pommiers, pages 215 à 220, La Diana, 1883.
Invention du tombeau de sainte Prève de Forez, à Pommiers.
M. Vincent Durand fait la communication suivante :
La Société apprendra avec satisfaction une découverte importante qui vient d’être faite dans l’église de Pommiers. Le tombeau de sainte Prève, fille de Gérard II, comte de Lyonnais et de Forez, et fondatrice de ce monastère, a été retrouvé le 31 janvier dernier.
Je dois à la bienveillance de M. l’abbé Boussange, curé de Pommiers, d’avoir été témoin des recherches qui ont amené cet heureux résultat.
Selon La Mure, le corps de sainte Prève reposait dans un sarcophage de pierre servant d’autel majeur à l’église du prieuré (1). L’autel qu’on voit aujourd’hui est de bois doré, d’un style assez médiocre et doit remonter à l’époque de Louis XV ; il provient, dit-on, de Saint-Germain-Laval et n’a été apporté dans l’église conventuelle de Pommiers, devenue paroissiale, que depuis la restauration du culte.
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(1) Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, tome 1er p. 94
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Il s’agissait de savoir si le tombeau de sainte Prève n’était point resté à sa place primitive, au dessous et à l’intérieur de cet autel moderne. Je ne puis mieux faire que de vous soumettre le procès verbal pur et simple de l’opération à laquelle j’ai assisté.
M. Bourganel, conseiller général et maire de Pommiers, est présent. Le tabernacle, les gradins et la table de l’autel en bois doré, simplement superposés l’un à l’autre, sont d’abord enlevés sans difficulté. Sous la table de bois nous constatons l’existence d’une autre table de pierre, monolithe, pourvue de cinq croix de consécration et d’un loculus évidemment destiné à contenir des reliques, mais privé de son opercule et veuf de son contenu. La pierre, assez mince, porte par devant une moulure en doucine d’un fort retrait; les extrémités ont peut-être été recoupées.
Le dégagement des faces antérieure et latérales est moins facile, car la boiserie du XVIIIe siècle qui les cache est solidement assemblée, retenue par des saillies du massif intérieur et de plus, fixée aux marches en retour de l’autel. Il faut pour la déplacer, la faire glisser en avant d’une seule pièce avec les degrés.
Nous nous trouvons alors en face d’un massif à quatre pans, rétréci à sa base et passablement informe ; il semble construit en briques et moëllons, avec enduit de plâtre à la partie supérieure. Cet enduit néanmoins n’arrive point tout à fait jusqu’en haut et laisse à découvert un feston peint en jaune bordé de brun, sur fond gris. Un examen plus attentif nous fait distinguer des caractères au dessous de ce feston, à l’angle gauche extrême de l’autel. On lit distinctement.. MVL. C’est un débris du mot TVMVLVS, le premier de l’inscription transcrite par La Mure !
Nous nous mettons immédiatement en devoir d’enlever le plâtre par éclats. Cette opération est longue et délicate, car le plâtre quoique étalé en couche mince, est fort dur. Mais aussi quelle satisfaction de voir enfin rendue à la lumière cette belle épitaphe, conforme, sauf quelques circonstances orthographiques, au texte donné par notre vieil historien:
+ tvMVL9 STAE PREVAE • VGIS • ET MARTIR- HVIVS MONRII FVNDATricis
L’inscription n’est pas gravée, mais peinte sur le granit, qui se montre à découvert sur toute la longueur de l’autel et sur une hauteur de 15 à 20 centimètres. Au dessous, des moëllons et des morceaux de briques. On dirait une pierre longue et mince couronnant un mur en grossière maçonnerie.
Restait à explorer l’intérieur du massif, dans lequel une petite ouverture latérale, au dessous de la table supérieure, du côté de l’épître, laissait soupçonner un vide. On déplace donc cette table, simplement posée sur cales de bois et non scellée au mortier, et l’intérieur d’un sarcophage de granit apparait à nos yeux. Hélas ! il est vide, ou plutôt nous y trouvons des charbons, des papiers ayant servi à envelopper des cierges et jusqu’à un paquet d’allumettes chimiques, le tout introduit évidemment par l’ouverture latérale déjà signalée. Nous constatons alors que la pierre sur laquelle est peinte l’inscription n’est point, comme on pouvait le croire, un bloc allongé de faible épaisseur superposé à une construction en maçonnerie, mais qu’elle fait partie de la face antérieure d’une cuve monolithe, face qui a été impitoyablement repiquée sur les trois quarts de sa hauteur, puis recrépie tellement quellement en mortier de chaux mêlé de menues pierres et de briques. De plus, les deux bouts du sarcophage ont été rognés, opération dans laquelle l’inscription a perdu ses lettres extrêmes, et refermés ensuite avec de la maçonnerie. Il est à présumer que ces déplorables mutilations ont eu pour but de ramener le sarcophage aux dimensions de l’autel moderne et de faire place aux surfaces rentrantes, en forme de talon, qui limitent les trois côtés de celui-ci. Bien en a pris à l’inscription d’avoir été disposée sur une seule ligne au bord supérieur de la cuve ! Placée plus bas, elle courait grand risque d’être anéantie à tout jamais.
La longueur actuelle du tombeau est de 2m 13 à sa partie supérieure : il est probable qu’elle était primitivement d’environ 2m 50. Sa largeur est de 0m 97, sa hauteur de 0m 65 au moins, à en juger par la face postérieure, restée visible sur le derrière de l’autel.Le tombeau paraît avoir été rectangulaire, à la manière des sarcphages antiques, sans diminution de largeur du côté des pieds.
La cavité intérieure, dont le fond est légèrement creusé en gouttière, a 0m 43 de profondeur, Sa largeur est de 0m 57 dans le milieu et de 0m 51 seulement aux extrémités. Cette diminution de largeur ne s’opère pas insensiblement, mais bien par un ressaut assez brusque. La partie médiane, où la largeur est plus considérable, a 1m 23 de longeur. Les parois offrent un léger talus qui réduit la largeur maximum du fond à 0m 50.
L’élargissement partiel de l’intérieur du tombeau est-il une disposition primitive, ou faut-il y voir un remaniement postérieur, destiné à faciliter l’introduction d’un coffre ou châsse dans laquelle les ossements de la Sainte auraient été rassemblés à l’occasion, soit d’une reconnaissance de ses reliques, soit d’un péril public qui aurait engagé à les retirer momentanément de l’autel pour les mettre à l’abri d’une profanation ? C’est ce que je ne saurais dire.
L’inscription en lettres d’or, bordées et ombrées de brun, ne me paraît pas d’une haute époque. Si la présence de certaines abréviations et le style du feston qui court au dessus indiquent un temps encore voisin du moyen-âge, d’autre part la forme des lettres, qui sont de belles capitales romaines, sans mélange de caractères onciaux, l’emploi de la lettre double AE, le point qui surmonte un I, l’abréviation insolite, STAE au lieu de SCAE, sont autant de détails qui semblent accuser le milieu du XVIe siècle. Je me permettrai même un doute timide au sujet du nom Preva. Ne serait-ce point un de ces noms latinisés, formés de seconde main sur un dérivé populaire du thème primitif ? Je me demande si celui-ci n’aurait pas été Proba. Du moins, je n’ai pas souvenir d’avoir rencontré ailleurs Preva.
Une dernière question se présente : que sont devenues les reliques ?
On peut supposer que lors de la suppression du monastère et de la cessation du culte dans l’église conventuelle, elles ont été retirées de l’autel majeur pour être transportées dans l’église paroissiale de Saint-Julien. Il se pourrait aussi qu’à une époque donnée, elles aient été placées dans un autre coffre, de pierre ou de bois, au dessous de l’ancien sarcophage. La démolition complète de l’autel serait nécessaire pour savoir si cette dernière hypothèse est la bonne. Mais dès à présent, il y a lieu d’ouvrir une enquête pour tâcher d’apprendre quel était l’état des reliques au moment de la Révolution, si elles ont reparu à cette époque et quel a été leur sort.
Les constatations dont je viens de vous rendre compte étant terminées, l’autel de bois doré a été remis à sa place.
Référence : 2 P.215à220
Thème 2 : Architecture
Lieux : Pommiers
BD, Tome III, IXme Volume des Mémoires, page 347, Montbrison, 1886.
IXme Volume des Mémoires.
M. le Président dit que l’on va commencer l’impression du tome IX des Mémoires ; il contiendra une Généalogie de la maison de Saint-Chamond publiée par M. Maurice de Boissieu et une étude sur la Leyde de Thiers par M. A. Guillemot. Il y a lieu d’espérer que ce volume pourra être remis aux Sociétaires dans le premier trimestre de 1887.
Référence : 30:55,3
Date : 1886
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 48 P.349-350
Thème 1 : biographie
Lieux : Tourcoing
BD, Tome VI, Jean Baptiste Smits, peintre Montbrisonnais.- Communication de M. Henri Gonnard., pages 14 à 16, La Diana, 1891.
Jean Baptiste Smits, peintre Montbrisonnais.- Communication de M. Henri Gonnard.
Dans de précédentes réunions, j’ai eu l’honneur de communiquer à la Diana quelques notes sur un certain nombre d’artistes foréziens, parmi lesquels figurait un peintre, du nom de Jean Baptiste Smits, dont notre collègue, M. Vincent Durand, avait relevé la signature, avec la date de 1687, sur un tableau déposé actuellement dans la sacristie de Saint Martin la Sauveté. Cette même signature, je l’avais remarquée, accompagnée de la date de 1677, sur un tableau ayant orné autrefois la petite chapelle du château de Curraize, et j’avais eu le pressentiment que son auteur devait être Montbrisonnais. Un document, qui m’est tombé dernièrement sous la main, vient confirmer ma supposition. C’est un procès verbal d’inventaire mobilier dressé, le 4 décembre 1670, après le décès de feu Mre Jean Puy, curé de la paroisse de Sainte Marie Magdeleine. Parmi les objets à inventorier figuraient plusieurs tableaux, et le magistrat chargé de procéder à la confection de cet inventaire avait désigné comme expert pour en faire l’estimation, maître Jean Baptiste Semixte paintre. Malgré l’orthographe, évidemment fautive, de ce nom, je crois qu’il s’agit bien ici de l’auteur des deux tableaux que je viens de mentionner.
Un heureux hasard m’a fait retrouver récemment le tableau provenant du château de, Curraize et dont j’avais perdu la trace depuis quinze ans. C’est un Ecce homo peint sur un panneau de noyer d’une épaisseur de 0 m 02 et mesurant en hauteur 0 m 42, sur 0 m 34 de largeur. Le dessin ne manque ni de correction ni d’élégance; le modelé de la figure du Christ me paraît excellent et l’impression de douleur parfaitement rendue. Le coloris, d’une tonalité un peu sombre, S’harmonise bien avec le sujet.
Cette peinture avait subi des restaurations maladroites et inutiles dont j’ai eu beaucoup de peine à la débarrasser. Jy suis cependant parvenu. Sous les diverses couches de crasse et de mauvais vernis plus ou moins colorés qui la voilait, j’ai eu la satisfaction de retrouver intacte l’œuvre primitive de notre peintre. Tout en lui reconnaissant une incontestable valeur artistique, je ne prétends pas vous donner ce tableau comme un chef d’œuvre de haut vol, mais je suis heureux de pouvoir le mettre sous vos yeux comme un témoignage du niveau artistique de la ville de Montbrison il y a deux siècles.
Le nom de J. B. Smits peut faire supposer que cet artiste n’est pas originaire du Forez, mais le document que je viens de mentionner démontre qu’il habitait Montbrison en 1670. Les deux tableaux de Curraize et de Saint Martin la Sauveté affirment son existence en 1677 et 1687. Enfin il se mariait en 1691 (1).
Voilà des jalons qui nous aideront peut être un jour à recueillir de nouveaux détails sur la carrière de ce peintre que nous avons le droit de considérer comme notre compatriote et que nous pouvons inscrire, je crois, à la suite de Barthélemy Parrocel, sur la liste de nos artistes foréziens
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(1) Cejourd’huy , unziesme jour du mois de novembre mil six cent quatre vingt et unze, apres les publications de bans, ne s’estant decouvert aucun empeschement, par remise de monsieur Boyer curé de Saint André dattée dudixiesme jour desdicts mois et an, sieur Jean Baptiste Semiste, peintre habitant de cette ville de Montbrison, a pris en vray et legitime mariage Damoiselle Catherine Jacquemot, fille naturelle et legitime de deffund sieur Claude Jacquemot, marchand libraire dudict Montbrison, et de vivante Damoiselle Catherine Montillon, pardevant moy vicaire soubsigné qui leur ay donné la benediction nuptialle dans l’Eglise parroissialle de Sainte Anne dudict Montbrison, en presence de ladicte damoiselle Catherine Montillon, de sieur Benoist Montillon, oncle maternel de ladicte epouse, de Jean Marie De la Roche et de Me Noel Barrieu, notaire royal, qui ont tous signés avec les parties.
J. B. SMITS. Catherine. JACQUEMOT. Catherine MONTILLON. MONTILLON, LA ROCHE. BARRIEU.
– ANDRÉ, vicaire.
(Registres de la paroisse de Sainte Anne, de Montbrison).
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