L
Les Bulletins de la Diana 3906 résultats
La Bastie d’Urfé en 1908
Référence : 61, p. 93 à 97
Date : 2002
La Batie d’Urfé, compte 1974
Référence : 44 P.277-278
Date : 1974
Thème 2 : Vie de la société
La Bénisson Dieu, Valbenoîte, Bonlieu
Auteur : Ph.Peyron
Référence : 58 P.17à49
Thème 1 : religieux
Lieux : La Bénisson Dieu, Valbenoîte, Bonlieu
La Bibliothèque Montbrisonnaise (1849-2001)
Auteur : Phillipe Pouzols-Napoléon
Référence : 60, p. 83 à 86
Date : 2001
Thème 1 : livre
La cachette magdalénienne de La Goulaine
Auteur : M.l'abbé H.Breuil, professeur agrégé à l'université de Fribourg (Suisse)
Référence : 15 P.268à276
Thème 1 : mémoires
Thème 2 : Archéologie
Lieux : la Motte St Jean (Saône et Loire)
La caisse régionnale des mnts hist. Foréziens
Auteur : M.Audiffred
Référence : 18 P.336-337
Date : 1912
Thème 1 : protection
La ceramique d’Essalois : etude des series conservées au musée de la Diana
Auteur : M.Henri Delporte
Référence : 35 P.180à190
Thème 1 : Céramique
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Chambles
La ceramique peinte gallo-romaine de Feurs
Auteur : M.Patrick Péronnet
Référence : 16:55,8
Thème 1 : Céramique
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
La céramique sigillée de Montverdun (1)
Auteur : Mme Ranchon
Référence : 45 P.163à171
Thème 1 : Céramique
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Montverdun - moyen-age
La chaire de Notre-Dame à St Etienne
Auteur : M.Charles Boy
Référence : 23 P.184à191
Thème 1 : sculpture
Lieux : St Etienne
La Chapelle de Bonlieu
La chapelle de la Chault à Grézolles
Référence : 49 P.7-8
Thème 1 : lieu de culte
Thème 2 : Architecture
Lieux : Grézolles
La Chapelle de Notre-Dame de Laval. Don de M.ET Mme Du Verne. Communication de M.Joseph Déchelette
Auteur : M.J.Déchelette
Référence : 7 P.68à71
Thème 2 : Archéologie, architecture
Lieux : St Germain Laval
La chapelle de St Ignace de Bayolle
Auteur : M.l'abbé Rochigneux
Référence : 20 P.97à102
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Paul en Jarez
La chapelle de St Jean à St Rambert sur Loire
Auteur : M.Louis Bernard
Référence : 34 P.73à77
Thème 2 : Architecture
Lieux : Saint Just Saint Rambert
La chapelle des La Veuhe ds l’église de Sury le COMTAL
Auteur : M.Chanoine Relave
Référence : 20 P.428à436
Thème 2 : Architecture
Lieux : Sury le Comtal
La Chapelle des Pénitents Notre-Dame à St Chamond
Auteur : M.Bernard
Référence : 34 P.61à64
Thème 2 : Architecture
Lieux : Saint CHamond
La Chapelle et la Grotte
Référence : 26 P.65à76
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Etienne le Molard
La chapelle Saint-Saturnin de Couzan
Auteur : Christophe Mathevot
Référence : 60, p. 164 à 192
Date : 2001
Thème 1 : archéologie
Thème 2 : église
Lieux : Sail-sous-Couzan, Lignon
La chapelle seigneuriale de Vougy. – Communication de M. J. Déchelette. – Communication, de M. Rochigneux
Date : 1889

BD, Tome V, La chapelle seigneuriale de Vougy. – Communication de M. J. Déchelette., pages 16 à 24, La Diana, 1889.

 

La chapelle seigneuriale de Vougy. – Communication de M. J. Déchelette.

 

M. Vincent Durand lit au nom de M. J. Déchelette la notice suivante:

Le 15 juillet dernier, l’excursion de la Diana dans le Roannais s’est terminée par la visite de l’église de Vougy (1). Si les opinions de nos confrères ne s’accordaient pas en tous points sur les mérites de ce monument moderne, en revanche tous étaient unanimes à louer l’architecte d’avoir su conserver dans son plan l’ancienne chapelle de la Vierge (2).

_______________

(1) Les Dianistes ont gardé un excellent souvenir de l’aimable accueil qu’ils ont trouvé au presbytère de cette paroisse. M. le curé de Vougy nous permettra de le remercier au nom de tous.
(2) Nous n’avons pas à discuter ici les mérites de l’église de Vougy, ne voulant pas nous écarter des études archéologiques : elle serait digne cependant d’un examen sérieux, tant par son caractère d’originalité que par la notoriété du nom de son architecte, M. Corroyer. Lors de la visite de la Diana, nous avons entendu répéter devant cet édifice des critiques qui nous ont paru bien sévères. Le vaisseau intérieur, avec sa voûte lambrissée en bardeaux, portée par une double colonnade, svelte et gracieuse, n’est-il pas d’un heureux effet? On reproche à cette église une certaine absence de caractère religieux ; cette critique peut s’appliquer à la façade principale, qui diffère sensiblement des façades, dites basilicales, auxquelles nous sommes habitués pour l’architecture romane : celles-ci sont en effet caractérisées par la prédominance des pleins sur les vides; le mur-pignon de l’église do Vougy est au contraire ajouré par des percements multipliés. Mais il faut bien reconnaître que l’on proscrit aujourd’hui les églises sombres. Il devient donc nécessaire d’éclairer par de nombreuses ouvertures dans la façade un monument religieux construit sans étagement et, par conséquent, sans jours directs sur la nef médiane dans le sens latéral.

_______________


Elle fut édifiée à une époque où la mode des chapelles latérales, après avoir pris naissance dans le siècle précédent, s’était propagée de plus en plus dans nos provinces. Parmi les anciennes églises de l’arrondissement de Roanne, par exemple, il en est peu où le quinzième siècle n’ait pas laissé son empreinte, par quelques unes de ces adjonctions, adossées aux murs de la nef ou des collatéraux. Une architecture aussi répandue avait trop de vitalité pour ne pas opposer une vive résistance à l’importation d’une formule nouvelle, et l’on sait que, dans les édifices religieux, elle lutta longtemps contre l’influence italienne.
Il en résulte qu’en raison de sa durée et malgré la netteté de ses caractères, le gothique tertiaire présente parfois de sérieuses difficultés à l’archéologue qui veut déterminer la date d’une construction de ce style ; on n’ose se prononcer entre le XVe siècle et les premières années du XVIe. Il importe donc de recueillir les documents de nature à nous instruire sur ces intéressantes fondations, dues à la piété des seigneurs ou élevées aux frais de quelque corporation.
Des renseignements complets sur la chapelle de Vougy nous sont donnés par un ancien procès-verbal de visites pastorales.
Dans l’été de l’année 1746, Henry de Lort de Sérignan de Valras, évêque de Mâcon, parcourut une partie de son diocèse, notamment l’archiprêtré de Charlieu. Les procès-verbaux dressés à l’occasion de ces visites furent réunis en volumes et deux de ces précieux manuscrits ont été fort heureusement recueillis et sauvés de la ruine par M. l’abbé Cucherat (1), le savant historien de Cluny au onzième siècle. Ces récolements, dont il est inutile de faire ressortir la valeur, contiennent non seulement l’état complet et détaillé des objets mobiliers des églises et chapelles, mais encore l’inventaire et l’analyse des archives paroissiales.

_______________

(1) Il sont aujourd’hui la propriété de M. l’abbé Mehu, curé de Poissons-en-Brionnais, héritier de la bibliothèque de M. Cucherat. C’est à lui que nous en devons l’obligeante communication.

_______________

Nous apprenons ainsi que la chapelle consacrée à la Vierge, en l’église de Vougy, fut fondée par Henry de Molles, seigneur de Vougy, et Claudine de la Palu, sa femme, par acte du 22 juillet 1488, reçu Frenié. Les fondateurs en ordonnent la construction et y établissent en même temps quatre chapelains, l’un desquels devait être le curé de la paroisse.
Nous savons par Le Laboureur que les Molles étaient seigneurs de Vers et possessionnés aux XIVe et XVe siècles à Montmelas, Chamelet et Vougy. « Ils auraient possédé la seigneurie de Vougy, sans doute par héritage de la famille de ce nom qui se serait éteinte, de 1401 à 1450 (2). »

_______________

(2) Steyert. Arm. gén. du Lyonnais, Forez et Beaujolais, p. 61

_______________

« De l’un de ceux-là descendoit Henry de Molles, seigneur de Voulgy, Massillat, Doüay et Pérangin, qui épousa Claudine « de la Pallu, fille d’Antoine, seigneur de la Pallu, chevalier, seigneur de Jarnosse, et d’Agnez de Gelan, le neufième janvier MCDLIV, et n’en ayant pas d’enfans, il donna la terre de Voulgy à Philippes de Chantemerle, second fils de Hugues de Chantemerle, sommelier de corps ou premier gentilhomme de la chambre de Charles, duc de Bourgogne, et de dame N… de Molles, sa sueur (3). »

_______________

(3) Le Laboureur. Maz. de l’Ile-Barbe, éd. Guigue, tome II, p. 437 et 438.

_______________

Quant à Claudine de la Palu, elle appartenait à la branche des seigneurs de Jarnosse, issue des la Palu de la Bresse, l’une des plus anciennes et des plus illustres maisons de cette province. C’est par une alliance avec Alix de Charlieu, dame de Jarnosse, que la seigneurie de ce nom avait été apportée à Guy IV de la Palu, bisaïeul de Claudine (1).

_______________

(1) La Chesnaye des Bois. Dict. de la noblesse, 2e éd., tome XI, p. 162.

_______________

Mais l’inventaire des titres de l’église de Vougy présente une contradiction de dates qui résulte évidemment d’une erreur de plume. Nous lisons en effet, après l’analyse des actes de fondation et de donation : « Permission donnée aux fondateurs cy-dessus pour la construction et dotation de la chapelle par François de Fitigny, archidiacre de l’église de Mâcon et vicaire général de M. Philibert Hugonet, l’un de nos prédécesseurs, led. acte en parchemin, du 19e juin 1479, coté J. » Or cette permission de l’autorité diocésaine n’a certainement été donnée que postérieurement à l’acte de fondation, puisque cet acte contient la requête des donateurs sollicitant de l’évêque de Mâcon son homologation. L’une des deux dates 1488 ou 1479 est donc fausse, et comme elles ne peuvent être vraisemblablement quo très rapprochées l’une de l’autre, le chiffre des dizaines doit être le même dans les deux nombres : il faut donc lire 1488 et 1489 ou bien encore 1478 et .1479. Mais la première de ces deux solutions doit être écartée, car en 1489, Philibert Hugonet n’occupait plus le siège épiscopal de Mâcon (2). C’est donc, selon toute probabilité, en 1478 que fut fondée la chapelle de Vougy.

_______________

(2) Gallia Christiana, tome IV, col. 1091

_______________

Elle se compose de deux travées voûtées sur croisées d’ogive, sans liernes ni tiercerons, et elle est éclairée par deux fenêtres à meneau et à remplages flamboyants. Les nervures diagonales de la voûte pénètrent d’un côté deux colonnes engagées et de l’autre retombent sur quatre culs-de-lampe sculptés, ornés de pampres, de feuilles de figuier et de chou frisé. Chaque travée s’ouvre aujourd’hui sur le choeur de l’église par une arcade dont les moulures à gorges profondes, en forme de carène, sont tracées avec art ; nulle apparence de cette maigreur, de cette sécheresse de lignes si fréquente dans les profils prismatiques. L’arcade la plus rapprochée de l’autel a été ouverte lors de la reconstruction de l’église et profilée sur le modèle de sa voisine. La copie serait parfaite si le tailleur de pierres, laissant de côté l’outil appelé boucharde, dont l’usage n’est que trop répandu, avait eu le soin de traiter les parements suivant la méthode ancienne c’est-à-dire d’employer la laye. Nous signalons ce détail parce qu’il a son importance, lorsqu’il s’agit d’une restauration, et que jamais l’on n’en tient compte : comme nos architectes n’en tiennent pas compte, cette simple différence de taille permet de distinguer au premier coup d’oeil les reprises récentes dans nos monuments gothiques.
A la place de la nouvelle arcade s’élevait autrefois un mur plein  » percé d’une ouverture de trois pieds en carré, donnant dans l’avant-choeur et d’où l’on pouvait voir le prêtre à l’autel ; au bas de cette ouverture était un banc « .
Nous ne saurions dire à quel moment prit naissance cet usage aristocratique, permettant aux seigneurs de s’isoler ainsi de la communauté des fidèles pendant les offices religieux. Louis XI fut-il le créateur de cette mode ? Chacun connaît le réduit, percé d’une double fenestrelle, que ce roi ombrageux se fit disposer dans la Sainte-Chapelle. On pourrait croire que l’exemple du roi suscita des imitateurs, car les clôtures ajourées deviennent très fréquentes dans les chapelles seigneuriales de la fin du XVe siècle. Ajoutons que, jusqu’à la Révolution, la noblesse parait avoir recherché cet isolement. Dans l’église de Montceaux-l’Etoile, une annexe construite en 1776 par le marquis et la marquise de Vichy renferme encore deux curieux ouvrages de menuiserie, en forme de guérite, abritant autrefois les nobles donateurs.
Aux deux clefs de voûte de la chapelle de la Vierge sont sculptés deux écussons. Le premier est de….. à la bande de…… au lambel trois pendants de …… châtelé de 3 besants ou tourteaux sur chaque pendant ; l’autre est parti au 1er des armes que nous venons de blasonner : au 2e de….. à la croix de…… D’après Le Laboureur et les autres généalogistes venus après lui la maison de Molles portait d’argent au sautoir de sable. Les armes sculptées dans la chapelle ne seraient-elles pas celles de ses fondateurs ? Cela nous paraît peu admissible, tandis qu’en attribuant à Henry de Molles le premier écusson, le second s’explique parfaitement, puisque les armes des la Palu étaient de gueules à la croix d’hermine. Il est donc probable que la branche des Molles à laquelle appartenait le seigneur de Vougy ne portait pas les armes indiquées par Le Laboureur.
Quelques uns des objets mobiliers de la chapelle, inventoriés en 1746, sont encore conservés dans l’église.
Le tableau du rétable, « représentant une Vierge dans la gloire et de chaque côté saint Louis et saint Bonnet », a été transporté dans une autre partie de l’église. C’est une toile d’une exécution fort médiocre.
La belle niche en pierre, « avec ses ornements en feuille d’hache, de sept pieds de hauteur sur deux et demi de large « , ne renferme plus aujourd’hui sa statue de 1608, qui était sans doute de la même main qu’une Pietà en pierre portant cette date, et placée dans l’autre chapelle. C’est par une belle Vierge gothique, en harmonie avec la niche, que la statue de 1608 a été remplacée depuis quelques années (1).

_______________

(1) Au dessus de la niche on voit encore quelques restes de peinture murale presque entièrement effacés.

_______________

L’autel est maintenant paré d’un intéressant rétable d’une école italienne primitive, donné par le comte de Vougy. Il comprend cinq compartiments en ogive, séparés par des colonnettes torses : au centre, dans un panneau de plus grandes dimensions est figurée la Vierge portant son fils, vêtue d’une robe rouge brochée d’or et d’un manteau bleu. Un bijou de corail est suspendu au cou de l’enfant par un mince cordon. A sa droite saint Marc et saint Etienne ; à sa gauche saint Antoine et sainte Catherine. Sur le soubassement se lit cette légende : QVESTA . TAVOLA . FECCE. PARE. MONNA . LAPA. MOGLIA. DEL. FU. DI. – MESSER . FULIGNIO. PER . RIMEDIO . DEL . ANIMA . SUA . E . DE SUOI PASSATI. MCCCX.
Le musée de Grenoble possède un rétable du même genre, de l’école florentine, représentant la Vierge entourée de deux saints, avec cette inscription analogue à celle du rétable de Vougy: QUESTA TAVOLA A FA’I’TA FARE RINIERI DI LVCA DI PIETRO RINIERI CITADINO FIORENT. (no 448 du catalogue).
A l’extérieur de la chapelle, nous n’aurons à signaler qu’une litre funéraire, autrefois blasonnée aux armes des fondateurs.
La reconstruction de l’église a entrainé la réfection des parties hautes de l’annexe : une toiture plate portée par une corniche à modillons, dans le goût roman, couronne maintenant le petit édifice ; aussi son aspect extérieur est-il assez disgracieux ; mais il est aisé de comprendre que le raccordement des deux couvres n’était pas sans difficultés. C’est pourquoi nous devons savoir gré à M. Corroyer de ce respect des choses du passé : beaucoup d’autres, en pareille occasion, ne se font aucun scrupule de sacrifier un beau morceau d’architecture à l’unité banale d’une oeuvre nouvelle.
Voici la partie du procès-verbal de la visite épiscopale qui concerne la chapelle seigneuriale de Vougy :
 
EXTRAIT DU REGISTRE DES VISITES DIOCESAINES
DE HENRY-CONSTANCE DE VALRAS.
 
VOUGY, archiprêtre de Charlieu.
« Ce jour d’huy mercredy vingt septième jour du mois de juillet de l’année mil sept cent
quarante six avant midy.
Henry-Constance, par la miséricorde de Dieu et l’autorité du
Saint-Siège, évéque de Mâcon, savoir faisons que continuants les visites générales de notre
diocèse, et étant arrivés en cet effect en la paroisse de Vougy sous le vocable de St Bonnet
évêque, dont la fête se célèbre le quinzième jour de janvier. où après avoir été reçu et fait
les prières accoutumées en conséquence de la publication de notre mandement de visite, faite
au prosne le dimanche précédent, ont comparu par devant nous, etc… »
(Suit la liste des habitants composant la plus saine et plus notable partie de la paroisse).
Inventaire du mobilier de l’église :
4° Autel de la Sainte-Vierge. Chapelle du seigneur de Vougy.
Entre les piliers qui soutiennent le clocher et de la méme largeur dans le choeur, on entre par un grand arc dans une chapelle construite extra tecta, appartenant au seigneur de Vougy, bien voûtée à la hauteur de vingt-cinq pieds environ, éclairée au midy par deux grands vitraux qui ont besoin de réparation, cadettée en entier fort proprement à l’exception de la marche par où l’on descend au choeur, qui est très usée.
Du côté de l’Evangile est ouverture de trois pieds en carré qui donne dans l’avant-cheeur et d’où l’on peut voir le prêtre à l’autel. Au bas de la dite ouverture est un banc.
Celui du seigneur est de neuf pieds de longueur, posé vis à vis l’arc du choeur en midy. Contre le pilier du clocher en soir est une porte fermée à clef par où l’on entre au cimetière.
L’autel est d’une seule pierre qui a des marques de consécration, de six pieds de longueur, couvert d’une nappe en double et d’un tapis de toile peinte en état. La contretable est de bois simple, avec un devant d’autel de cuir doré (1) mal en ordre ; le marchepied est indécent.

_______________

(1) Les anciens parements d’autel en cuir doré et gaufré sont maintenant assez rares. On en retrouve encore quelques-uns, notamment ceux de la chapelle de l’hôpital de Charlieu et de l’ancienne église de Saint-Just-en-Chevalet. Une magnifique pièce de broderie à perles d’or et d’argent, de style Louis XIII, orne maintenant l’autel de la chapelle de Vougy.

_______________

Il y a deux gradins simples, dont la peinture est effacée, sur lesquels il y a un crucifix de bois, deux vases de bois et deux de fayence, deux viels chandeliers de bois sculptés et vermicelés, deux autres de bois peints.
Le tableau qui sert de rétable représente une Vierge dans la gloire et de chaque côté saint Louis et saint Bonnet, dans un cadre simple de trois pieds de hauteur sur six de large.
Dans le mur au-dessus dudit tableau est une niche en pierre avec ses ornements et ses feuilles d’haches, de sept pieds de hauteur sur deux et demi de large, dans laquelle est une statue de la Ste Vierge en pierre tenant le St Enfant en pierre blanche très propre (il manque une main au St Enfant), posée sur un pied d’estal de deux pieds de large sur un d’hauteur, fait en 1608, le tout de la hauteur de cinq pieds.
Du côté de l’Epitre est une petite niche dans le mur en matin pour poser les burettes (2).

_______________

(2) Piscine gothique surmontée d’un arc en accolade orné de crochets.

_______________

La dite chapelle peut avoir vingt-quatre pieds de long sur dix-huit de large.
Enquis s’il y a quelque service aud. autel,
Répondle sr curé qu’il n’y en a point actuellement, mais qu’il y avait anciennement quatre chapelains fondés et dotés par Henry de Molles, seigneur de Vougy, de laquelle fondation il sera parlé parmi les titres de la cure.
Titres de la cure. Enquis s’il y a quelques titres concernant la cure,
Répond qu’outre les titres mentionnés au présent procès-verbal, il y a :
Plusieurs copies informes de la fondation de la chapelle et oratoire de Vougy en l’honeur de la Ste Vierge, traduite de latin en françois, faite par Henry de Mole et Claudine de la Palu, sa femme, pour laquelle ils ordonnent la construction de lad. chapelle, y établissent quatre chapelains, l’un desquels sera toujours le sr curé, les autres amovibles, sans titre de bénéfices ; chargent lesd. prêtres de plusieurs services en lad. chapelle et église de Vougy, détaillés dans led. acte ; pour la dotation desd. prestres, il lègue une maison scituée près de l’église, plus la quatrième partie indivise de la grande dixme et dixmerie de Vougy, acquise par le fondateur de Jean Véronique de Seivert, bourgeois de Charlieux, plus un domaine avec plusieurs vignes, terres, prés, étangs et bois, plus un grand nombre d’articles de cens et servis dus aud. fondateur sur plusieurs héritages spécifiés et sur lesquels ils se réservent les laods et vents. L’acte reçu Frenié le 22 juillet 1488, suppliant M. l’évêque de Mâcon de ratifier et homologuer lad. fondation. A la suite de lad. fondation est écrite une autre fondation ou donation faite par les susd. fondateurs, en faveur de leurs chapelains, de la dixmerie dite d’Aiguillon, scise en la paroisse de Perreux, plus de plusieurs articles de rentes, cens et servis, dus par divers particuliers sur leurs héritages, dont les fondateurs se retiennent les droits de laods et vents. Lesd. copies cottées ensemble. H.
Permission donnée aux fondateurs cy-dessus pour la construction et dotation de lad. chapelle, par François de Fitigny, archidiacre de l’église de Mâcon et vicaire général de M. Philibert Hugonet, cardinal, l’un de nos prédécesseurs, led. acte en parchemin du 19e juin 1479. Cotté J. »
La chapelle seigneuriale de Vougy. Communication de M.J.Déchelette
Auteur : M.J.Déchelette
Référence : 5 P.16à24
Thème 2 : Architecture
Lieux : Vougy
La chapelle St Come près de St Rambert sur Loire
Auteur : M.Louis Bernard
Référence : 38 P.284à287
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Just St Rambert
La charte de franchise de Boën
Auteur : M.Jean Beyssac
Référence : 23 P.72à94
Thème 1 : coutume
Thème 2 : Archives
Lieux : Boën
La Chartreuse de Ste Croix en Jarez
Auteur : M.A.Vachez
Référence : 41:55,2
Date : 1904
Thème 1 : don à la bibliothèque
Thème 2 : Bibliothèque
La Chault de Cognost
Auteur : M.André Granger
Référence : 24 P.343à348
Thème 1 : élevage
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez
La citerne du prieuré de Montverdun
Auteur : M.A.de St Pulgent
Référence : 9 P.338à340
Thème 2 : Architecture
Lieux : Montverdun
La cloche de 1533 de Chalain d’Uzore
Auteur : M.Auguste Cholat, M.louis Bernard
Référence : 40 P.217à219
Thème 1 : cloche
Lieux : Chalain d'Uzore
La cloche de Boisset les Montrond
Auteur : M.Déal
Référence : 54 P.417à421
Thème 1 : cloche, inscription
Lieux : Boisset les Montrond
La collection Gonin
Auteur : M.Robert Périchon
Référence : 51 P.443à456
Thème 1 : Céramique
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Montverdun
La collection Henri Maussang
Référence : 44 P.29à38
Thème 1 : Monnaie
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
La colonnade romane de l’abbaye de Charlieu, et le jeu du cerceau dans les cloîtres bénédictins. Communication de M. E. Jeannez
Date : 1891

BD, Tome VI, La colonnade romane de l’abbaye de Charlieu, et le jeu du cerceau dans les cloîtres bénédictins. Communication de M. E. Jeannez., pages 55 à 65, La Diana, 1891.

 

La colonnade romane de l’abbaye de Charlieu, et le jeu du cerceau dans les cloîtres bénédictins. Communication de M. E. Jeannez.

M. le Président donne la parole à M. Jeannez qui s’exprime ainsi :

C’est en 1886 qu’un très précieux fragment du premier cloître des Bénédictins de Charlieu a été dégagé des maçonneries dans lesquelles il était encastré depuis bientôt quatre siècles.

L’État, trois ans auparavant, était entré en jouissance de l’ensemble des bâtiments claustraux, dont l’acte de 1854 ne lui avait conféré que la nue-propriété durant la vie des vendeurs. Il fut alors possible de débarrasser les galeries, depuis si longtemps transformées en celliers et magasins, des matériaux de toute nature qui les rendaient totalement inaccessibles. Ce déblaiement permit une inspection minutieuse de toutes les ruines. Sur le nu du mur de la galerie orientale, se montrait la suite de petites archivoltes extradossées qu’avait autrefois signalée M. de Sevelinges dans son Histoire de Charlieu. On fit tomber plusieurs couches de crépis; puis quelques sondages pratiqués avec précaution révélèrent l’existence de colonnettes à chapiteaux sculptés servant de supports aux archivoltes et complètement noyées dans un muraillement relativement récent.

Cette découverte fut signalée à la commission des Monuments historiques. La destruction des maçonneries de remplissage fut autorisée et ce travail mit au jour la curieuse colonnade que les membres de la Société archéologique du Forez ont admirée en 1888. Longue de 19 mètres, elle est formée d’arcades plein cintre, à claveaux sans moulures, larges de 1m 05 et séparées par des couples de colonnettes trapues, reposant sur un bahut très bas.

Il ne subsiste toutefois que six de ces arcades d’ailleurs admirablement conservées, étant donnés leur âge et les vicissitudes qu’elles ont dû subir (1).

_______________

(1) On reconnaît notamment les traces manifestes d’un incendie qui, à une époque ignorée, mais évidemment antérieure à la reconstruction du XVIe siècle, a dû être terrible et compromettre gravement, sinon détruire, la partie orientale du cloître et des lieux réguliers adjacents. Toutes les pierres en calcaire jaune de la colonnade sont calcinées et présentent la couleur rougeâtre qui résulte d’un feu violent.

_______________

Celles qui remplissaient l’intervalle de 4m 28 qui est encore muré ont été supprimées lorsque, au commencement du XVIe siècle, le prieur Jean de la Madeleine adossa à cette colonnade la salle capitulaire actuelle, qu’il fit communiquer avec le cloître par une porte à accolade toujours en place.

Il convient de remarquer que cet intervalle de 4m 28, trop large pour ne loger que trois arcades, mais insuffisant pour quatre, dut être très probablement occupé par deux de ces entre colonnements accostant une baie plus large, soit de 1m 60, qui donnait passage du grand cloître dans celui des infirmes, comme nous le verrons plus loin.

Cette colonnade essentiellement claustrale, tant par ses dimensions que par sa structure, et dont la décoration sculptée mériterait une monographie détaillée, est de toute évidence une bâtisse du XIe siècle. On peut même arriver à la dater avec précision grâce à quelques synchronismes.

Les renseignements historiques nous apprennent en effet que le monastère de Charlieu fut reconstruit en entier par saint Odilon, Ve abbé de Cluny : ex toto etiam, suo tempore, constructus Carus Locus (1). On sait en outre que cette abbaye, depuis sa fondation vers 872 jusqu’en plein Xle siècle, ne cessa pas d’être en butte aux dévastations commises par les séculiers du voisinage, malgré son union de plus en plus étroite avec Cluny, malgré de nombreuses lettres de sauvegarde obtenues des conciles, des Papes et des Rois.

_______________

(1) Vie de S. Odilon par un moine de Souvigny. Additamenta Bibliothecæ Cluniacensis, col. 1820.

_______________

Et cette ère de violences ne prit fin que sous l’épiscopat d’Odolric, le 53e archevêque de Lyon, qui amena à restitution et à pénitence publique, en présence de nombreux témoins, le dernier et le plus ardent de ses persécuteurs (1). Ce n’est qu’après ce solennel et définitif apaisement que put avoir lieu, comme le remarque André Duchesne, la reconstitution mentionnée dans la vie de saint Odilon ; ce qui place cette édification des lieux réguliers, et notamment de notre colonnade, dans la période de dix sept années qui commence à l’avènement d’Odolric au siège de Lyon, en 1031, et finit en 1048, date de la mort de saint Odilon.

La série d’arcades, dont nous venons de faire l’histoire, a t elle réellement fait partie de la colonnade qui, dans le cloître de saint Odilon, séparait le préau de la galerie de l’est ?

À cette question, très intéressante pour la topographie des lieux réguliers de l’abbaye au Xle siècle, il semblerait a priori tout naturel de répondre par l’affirmative. Rien n’empêcherait, en effet d’admettre que les reconstructeurs du cloître au XVIe siècle, voulant restreindre les dimensions du préau, aient établi la nouvelle galerie orientale actuelle en avant de l’ancienne.

_______________

(1) Andreæ Quercitani, notœ, ad vitam S. Odilonis. pag. 73.

_______________

Un examen attentif fait cependant repousser cette solution. En effet, la muraille dans laquelle étaient, jusqu’en 1886, enchâssées les arcades et qui soutient l’appentis actuel, est bien celle du Xle siècle très peu remaniée. Or, jusqu’au bout de la galerie, elle se continue absolument pleine, sans autre vide qu’une large porte ouverte au XVIe siècle, et ne présente aucun vestige des archivoltes ou des colonnettes qui eussent complété la colonnade de 19 mètres. Autre détail: le retour horizontal et allongé sur 1e nu du mur du tailloir de la sixième et dernière arcade actuelle prouve que les entre colonnements ne se continuaient pas plus loin (1).

Notre colonnade ne fut donc qu’une claire voie. Où donnait cette claire voie ?

Ce ne pouvait être assurément dans la sacristie ou dans le chapitre, ordinairement adossés à la galerie orientale des cloîtres monastiques (2). Pour la sacristie, cela va de soi. Il en est de même pour la salle capitulaire, car elle était après l’église, le plus saint, le plus respecté de tous les lieux réguliers, (3) et, comme salle réservée aux lectures solennelles et aux délibérations, il fallait nécessairement qu’elle fût close.

La réponse nous est donnée par un passage du Livre des Miracles de Pierre le Vénérable (4). Il y est parlé d’un enfant du monastère, novice, oblat ou écolier, qui, durant la nuit de Noël ne dormant pas, voit s’avancer près de son lit son oncle Achard récemment décédé, qui avait été prieur à Charlieu. Le revenant décide son neveu à se lever et à venir avec lui jusqu’au cimetière. ils sortent de la galerie de l’ouest, sur laquelle donnaient les bâtiments d’étude et d’habitation des enfants, traversent le grand cloître, puis le cloître des Infirmes et arrivent à l’entrée du cimetière, duxit autem eum per claustrum majus, in claustrum infirmorum, indeque usque ad cimiterii ostium.

_______________

(1) C’est sur la partie de ce tailloir qui fait retour dans la galerie que se lit l’inscription dont il est question plus loin.

(2) Discours de Pierre de Blois sur la forme des cloîtres et la destination de leurs quatre côtés : Inde est quod in claustro conventuum quatuor loca cum propriis deputantur officiis: in latere claustri occidentali est scholaris subjectio ; in eo quod contingit ecclesiàm, lectio moralis; ad orientem, in capilulo, materialis. Il n’est ici question que des cloîtres monastiques et non de, ceux des cathédrales orientés en sens tout à fait contraire.

(3) Prœter illum ubi altare constituitur, nullus locus est sanctior capitulo, nullus Deo proximior, nullus reverentia dignior. Ea erat erga capitulum in quibusdam monasteriis reverentia, ut, in eo, omni tempore, lampas arderet. Du Cange, au mot Capitulum.

(4) S. Petri Venerabilis. De Miraculis, liber Il., cap. XXVII

_______________

Ce texte si précis place un cloître des infirmes tout à fait contigu au grand cloître, à l’est en allant vers le cimetière qui contournait le chevet de l’église, c’est à dire à la place de la salle capitulaire actuelle. Il était par conséquent plus rapproché des remparts que le grand cloître et pouvait ainsi recevoir les projectiles que les bourgeois révoltés en 1259 (1) lançaient in claustrum, du haut de la Grange aux Moines, sorte de barbacane, dont ils s’étaient emparés. Cette citation eut été inapplicable au grand cloître, beaucoup trop éloigné.

Au surplus, cette juxtaposition de deux cloîtres se rencontrait ailleurs qu’à Charlieu. « À la Charité-sur Loire, première fille de saint Hugues (à la fin du Xle Siècle par conséquent), on entre du grand cloître de la communauté dans le cloître des novices et des infirmes qui se joignent (2) ».

_______________

(1) Aug. Bernard. Hist. de Charlieu, p. 31. Ed. Jeannez. Les fortifications de l’abbaye et de la ville fermée de Charlieu en Lyonnais, p. 17 et 18.

(2) Voyage littéraire de deux Bénédictins, tom., I, p. 37.

_______________

Cette disposition pour Charlieu s’explique encore par ce fait, que, vu sa moyenne importance, il ne possédait ni pour les infirmes, ni pour les trois classes de novices,, les habitations complètes et totalement indépendantes des lieux réguliers, dont parlent Udalric dans ses coutumes et Pierre le Vénérable dans ses statuts (1). De telle sorte que les infirmes entraient à l’église, par la même porte que, les religieux, et devaient passer de leur cloître dans le grand cloître pour arriver à cette porte réservée que les coutumes placent toujours près du transept, à la rencontre de la galerie de l’est et du claustrum regulare (2).

Si nous résumons ces considérations, nous arrivons à conclure : que notre colonnade romane n’était qu’une claire voie pratiquée dans le mur d’appui du grand cloître du XIe siècle, et, que, par conséquent, la galerie orientale de ce cloître primitif occupait exactement la place de celle du cloître actuel.

Cette détermination topographique va nous aider à comprendre une inscription romane peu intelligible au premier abord, et qui est visible dans cette galerie.

Joue au cerceau (pas ici), va ailleurs. Elle est gravée sur la partie du tailloir de la sixième arcade qui fait retour dans la galerie et, par la prohibition singulière qu’elle édicte, constitue une véritable curiosité archéologique.

_______________

(1) Udalric, Antiquiores Consuetudines Cluniacensis Monasterii. Anno 1110. Liv. 111, chap. XXV. S. Petrii Mauricii dicti Vencrabilis Statuta congregationis Cluniacensis, art. XIX. A Saint Gall les novices avaient une habitation complète et séparée du monastère.

(2) CLAUSTRUM REGILARE, Ea pars claustri quœ Ecclesiæ adhœret. Ordinar. MS. S. Petri Aureæ Val. : In claustro quod dicitur vulgaliter claustrum regulare, quod est a parte ecclesiæ, semper silentium est tenendum. Du Cange, au mot Claustrum.

_______________

Cette inscription, découverte en 1886, tracée en capitales latines rustiques, est un spécimen de cette écriture « hardie et négligée, sans.bases, sans sommets, inégale dans la hauteur de ses lettres, qui fut toujours bannie des médailles, mais ne cessa de se montrer sur le bronze et la pierre où elle se maintint jusqu’au XIe siècle, époque où, chargée d’alliage, elle se perd dans la gothique, laquelle ne commence réellement qu’avec le XII, siècle pour finir sous Henry II ». On ne retrouve pas encore ici cet alliage dont parle Dom de Vaines (1), c’est à dire les essais de prolongation des bases, des sommets surtout, et le contraste si caractéristique des pleins et des déliés. Mais le q du mot Troquo n’a jamais été de la capitale d’inscriptions. L’irrégularité d’ailleurs ainsi que l’inégalité des lettres sont manifestes, et tout s’accorde pour dater cette inscription de la fin du Xle Siècle. Voilà pour son âge.

Quant à sa lecture, elle entraîne des conséquences très diverses suivant le sens donné au mot Troquus (trochus). En le traduisant comme du Cange par roc ou tour du jeu d’échecs, on ne voit plus la raison d’être de la défense. Le jeu d’échecs est essentiellement silencieux. S’il était permis dans une partie du cloître, il pouvait l’être tout aussi bien dans la galerie adossée au chapitre et à la sacristie.

Mais Dom Carpentier rectifiant du Cange et revenant à la signification grecque du trocox, roue, explique qu’il s’agit soit du sabot (turbo), sorte de toupie que l’on fait pirouetter en la frappant avec un fouet,, soit du cerceau (rota) que les enfants dirigent avec un bâton en courant. Il est facile de comprendre que ni l’un ni l’autre de ces jeux également bruyants ne pouvaient être tolérés devant la porte d’une salle capitulaire. Notre inscription s’expliquerait donc très naturellement, s’il. était prouvé que de tels jeux pouvaient être pratiqués dans des cloîtres, qu’ils étaient compatibles aussi bien avec les coutumes qu’avec les exigences de la discipline monastique.

Cette démonstration est facile.

_______________

(1) Dom de Vaines, Dictionnaire raisonné de diplomatique. Passim.

_______________

Tout d’abord et en principe, le silence perpétuel n’était pas de règle dans le grand cloître. Les témoignages des Clunisiens des XI, et XlIe siècles~, du moine Jean, biographe de saint Odon, IIe abbé d’Udalric dans ses Consuetudines, de Pierre le Vénérable dans ses Statuts, des rédacteurs des Statuts des Bénédictins de la province Narbonnaise solennellement approuvés en 1226, les recherches de du Cange et de son savant annotateur A. Duchesne concordent tous sur ce point (1). Les grandes abbayes pratiquaient, il est vrai, le silence absolu dans, le grand cloître, mais par la raison toute simple qu’elles possédaient un autre cloître spécial, dit du colloque, où les religieux pouvaient converser entre eux. C’était l’exception. Et presque toujours, comme à Charlieu, il n’y avait qu’un cloître pour. la communauté et le silence n’y était exigé qu’en dehors de certaines heures déterminées. In claustris certis horis dabatur copia fratribus invicem confabulandi (1).

_______________

(1) Dans la vie de saint Odon, II, abbé de Cluny, écrite par le, moine Jean, son disciple, à la fin du Xe siècle, il est dit qu’il y a des heures où les moines ne doivent pas se réunir pour causer dans le cloître. A. Quercitani notœ ad vitam sancti Odonis: Usitatæ in claustro quondam binæ locutiones. Petrus abbas secundam subtraxit…. Statuts bénédictins de la province Narbonnaise, art. IV. Bibtiotheca Cluniac. p. 708. S. Petri Venerabitis Statuta. XIX, XX, XXI, XXII

_______________

Il y a plus. Dans les cloîtres, la galerie longeant l’église était spécialement destinée aux lectures spirituelles (collationes) pour les religieux, qui y avaient leur banc et leurs livres renfermés dans des armoires (armaria) placées contre les murs ou dans leur épaisseur : destination spéciale qui nécessitant en ce lieu le silence perpétuel, lui faisait donner le nom de claustrum regulare.

Mais la galerie occidentale était réservée aux enfants, novices, oblats ou même jeunes séculiers, clercs ou laïques qui étaient instruits à l’intérieur de l’abbaye, depuis qu’en 780 Charlemagne avait fondé des écoles auprès de tous les monastères. In latere claustri occidentalis est scholaris subjectio. Ce sont les propres termes de Pierre de Blois, décrivant les quatre parties des cloîtres. Parmi les bancs de cette galerie se trouvait celui du maître, du Scholiaste. Des livres étaient attachés aux murs avec des chaînes, et cette galerie servait de salle de récréation aux écoliers sortant de l’auditorium, bâtiment des études qui donnait sur ce côté du cloître (2).

Et maintenant rien de plus facile que de justifier notre inscription.

_______________

(1) Du Cange, au mot Claustrum.

(2) Discours de Pierre de Blois cité plus haut. A. Lenoir. Architecture monastique. Du Cange, au mot Auditorium.

_______________

Il est constanl, nous venons de le voir, que les enfants pouvaient jouer, c’est à dire causer, courir dans la galerie occidentale des cloîtres qui leur était spécialement affectée, et à des heures sans doute déterminées. Il dut arriver à Charlieu que quelques écoliers poussaient trop souvent leur cerceau en dehors de leur domaine, jusque dans la galerie du chapitre. Et le prieur claustral, informé de ces infractions par un de ses circuitores (1), crut devoir faire, graver dans cette galerie, la défense qu’on y lit encore.

Ajoutons que ces jeux de la toupie ou du cerceau qui demandent un sol sinon dallé, au moins ferme et uni, eussent été impraticables sur les gazons du préau (herbarium) où d’ailleurs très souvent, au témoignage d’Udalric, étaient mis à sécher les vêtements des novices lavés par eux. C’est une nouvelle raison pour rendre, inadmissible, l’extension du préau de Charlieu, à l’époque romane, jusqu’au pied du mur de notre inscription, c’est à dire jusqu’à la claire voie de pierre (2).

_______________

(1) Circuitor circator, ou simplement circa, le moine surveillant. Iste debet attendere ne quisquam loquatur ubi vel quando, non debet. Lib. ordinis S. Victoris, cap. 49. Circatores observabant si aliquem ridentem vel susurrentem conspexerant ; statim tabulis notabatur. Antiq. consuetudines, apud Mabillonis Analecta, t. 4, p. 461. Dans les couvents de femmes la surveillante se nommait cherche. « Ordonnons qu’il y aura deux cherches, lesquelles on prendra pour un an, seront anciennes et meures de mœurs; lesquelles iront circuire les officines du monastère pour voir si on ne trouvera pas aucunes caquetant ». Stat. monial. congr. Casat Bened. cap. 7.

(2) Dans une dernière visite faite aux ruines de l’abbaye depuis la lecture de ce mémoire, il a été reconnu.: 1° que la porte réservée aux religieux pour passer du cloître dans l’église est encore en place dans le mur du bras méridional du transept, 2° que ce mur est la continuation exacte de celui de la claire-voie, laquelle donnait donc bien réellement sur la galerie est du cloître roman et non sur le préau. Car la porte de communication avec l’église ouvrait nécessairement dans cette galerie.

_______________

La colonnade romane de l’abbaye de Charlieu, et le jeu du cerveau ds les cloître Bénédictins. Communication de M.E.Jeannez
Auteur : M.E.Jeannez
Référence : 6 P.55à58
Thème 2 : Architecture
Lieux : Charlieu
La commanderie de Saint-Jean des Prés, à Montbrison. – Communication de M. Jannesson
Date : 1890

BD, Tome V, La commanderie de Saint-Jean des Prés, à Montbrison. – Communication de M. Jannesson., page 279, La Diana, 1890.

 

La commanderie de Saint-Jean des Prés, à Montbrison. – Communication de M. Jannesson.

 

M. le lieutenant Jannesson présente une suite de plans et de dessins de la commanderie de SaintJean des Prés, de Montbrison, et donne lecture de notes prises en vue d’une monographie de cet établissement religieux. Il cite, entre autres documents intéressants, un petit recueil, fait au XVIIe siècle, de titres concernant les droits de leyde perçus à Montbrison par l’Ordre de Malte ; ce manuscrit appartient à notre confrère M. Huguet.

La Commanderie de St Germain des Prés, à Montbrison. Communication de M.Jannesson
Auteur : M.Jannesson
Référence : 32:55,3
Thème 2 : écrit
Lieux : Montbrison
La Commanderie Saint-Jean-des-Prés, Cahier iconographique, première partie
Référence : 60, p. 91 à 108
Date : 2001
Lieux : Montbrison
La communauté des marchands fréquentant la rivière de Loire et la navigation ds le Brionnais aux XVè et XVIè s.
Auteur : M.P.Tézenas Du Montcel
Référence : 23 P.230à257
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Loire et Brionnais
La compagnie de Jean de Montrond, en 1569
Auteur : M.le vicomte Edmond de Poncins
Référence : 14 P.41à49
Thème 2 : Archives
Lieux : Montrond les bains
La Comtesse Ascuraa, 1ère femme de Guy III, Comte de Forez. Communication de M.V. Durand
Auteur : M.V.Durand
Référence : 6 P.352à355
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Forez
La comtesse Ascuraa, première femme de Guy III, comte de Forez. – Communication de M. Vincent Durand
Date : 1892

BD, Tome VI, La comtesse Ascuraa, première femme de Guy III, comte de Forez. – Communication de M. Vincent Durand., pages 352 à 355, La Diana, 1892.

La comtesse Ascuraa, première femme de Guy III, comte de Forez. – Communication de M. Vincent Durand.

M. Vincent Durand s »exprime ainsi :

« On sait que le comte Guy III de Forez avait épousé en premières noces une femme nommée l‘Ascuraa, dont la famille n’a pas, été déterminée jusqu’à présent et qui lui donna une fille appelée par la Mure, Éléonore, J’ignore sur la foi de quel document (1).

_____________

(1) Hist. des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, t. I, P. 201.

_____________

Dans des circonstances restées inconnues, Guy III se sépara de cette femme et, elle vivante, épousa en secondes noces Alix de Suilly, dont il eut Guy IV son successeur. Ce second mariage occasionna plus tard de grands démêlés entre le comte Guy V, fils de Guy IV, et Guillaume de Baffie, fils et héritier de cette Éléonore à laquelle, faute de connaître avec certitude son prénom, je laisserai celui que la Mure a cru pouvoir lui donner. Guillaume de Baffie revendiquait les biens que l’Ascuraa. avait apportés en dot à Guy III et prétendait même au comté de, Forez, dont sa mère, disait-il, était la seule héritière née en légitime mariage. Cette querelle aboutit en 1244 à une transaction aux termes de laquelle Guillaume de Baffle, assisté d’autre Guillaume de Baffle son père, se désista de ses prétentions sur le comté de Forez, moyennant la restitution ou l’abandon d’un certain nombre de châteaux et seigneuries, et moyennant encore une constitution de 250 livres de viennois de revenu annuel, à asseoir sur d’autres terres et châteaux à dire d’arbitres (1).

Un article de cette transaction mérite d’être examiné de, près. Il y est dit que si Dauphine, fille de, Josserand de Saint-Bonnet, vient à mourir sans enfants, le comte Guy V aidera Guilhaume de Baffle à entrer en possession de la terre de Saint-Bonnet, et qu’en échange de ses bons offices, celui-ci lui abandonnera le château d’Aurec (2). Cette, Dauphine, n’est autre que la nièce et héritière, bien connue de Robert, seigneur de Saint-Bonnet-le-Château, laquelle eut cinq maris et de nombreux enfants parmi lesquels on distingue Sibylle de Bâgé, mariée à Amédée V, comte de Savoie, un des ancêtres du roi Humbert d’Italie (3). La clause du traité de 1244 qui prévoyait sa mort sans postérité demeura donc sans effet. Mais à quel titre Guillaume de Baffie élevait-il des prétentions sur son héritage ? Ses droits ne pouvaient venir du côté paternel : aucun droit dans cette ligne n’était ouvert pour lui, puisque son père, partie à la charte, vivait encore ; ils venaient donc du côté de sa mère Éléonore dont les propres devaient consister en partie, sinon uniquement, dans les biens apportés en dot à Guy III par l’Ascuraa, biens dont Guillaume, de Baffie, réclamait précisément la restitution. En sorte qu’on est amené à conclure que l’Ascuraa elle-même était une fille de, la maison de Saint-Bonnet : c’était sans doute une grand’tante de Dauphine ».

_____________

(1)V. les chartes de 1242 (1241 v. st.) et 1244 publiées par Chaverondier, Appendice à l’Inventaire des titres du comté de Forez, par Jacques Luillier, p. 488 et 489, et Huillard-Bréholles, Titres de la maison ducale de Bourbon, n° 242.

(2) Aurec faisait en effet partie des biens de Dauphine de Saint-Bonnet. V. Gras, Les sires de Couzan, dans la Revue Forézienne, t. I, p. 252.

(3) Sur Dauphine de Saint-Bonnet, voir l‘Histoire de Saint-Bonnet-le-Château par MM. les abbés Langlois et Condamin, qui ont publié, t. I, p. 423, le testament de cette dame, pièce d’un haut intérêt historique. – Cf. Chaverondier, Inventaire des archives de la Loire, t. II, p. 91.

_____________

M. le comte de Poncins dit que M. Vincent Durand paraît douter que la fille de l’Ascuraa se soit véritablement appelée Éléonore ; cependant La Mure ne peut avoir inventé ce prénom : il a dû nécessairement le prendre quelque part.

M. Vincent Durand répond que Baluze, écrivant en 1708, dit formellement que le prénom de la fille issue du mariage de Guy III avec l’Ascuraa (qu’il appelle Asiurane) est resté inconnu (1). D’autre part, Guillaume de Baffie le Jeune épousa Éléonore de Tournon (2). Tout porte à croire que La Mure, mal informé de la maison de cette femme et confondant le fils avec le père, a pris cette Éléonore pour la fille de Forez mariée à Guillaume de Baffie le Vieux, avec qui, dit-il, elle vivait encore en 1254 (3), ce qui semble faire toucher Ferreur au doigt, ~car la femme de Guillaume de Baffie le Vieux était morte, au moment du traité de 1244 et même, selon toute apparence, au moment d’une transaction plus ancienne de mars 1242 (1241 v. st.), contenant soumission des parties à Farbitrage de saint Louis (4).

_____________

(1) « De ce mariage de Guy III [de Forez] et d’Asiurane il ne provint qu’une fille dont on ne scait pas le nom, mariée à Guillaume de Baffie » (Histoire généalogique de la maison d’Auvergne, t. I, p. 103).

(2) Archives de la Loire, B. 1850, f° 96. (Copie communiquée par M. Aug. Chaverondier). Publication du testament de dame Héliénor de Turnone, relicte domini G. quondam domini de Baffia junioris.

(3) Hist. des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, t. I, p. 202.

(4) Trésor des Chartes, J. 270. Forez, 1. – Huillard‑Bréholles, n¡ 222 C. – Chaverondier, Appendice à l’inventaire de .Jacques Luillier, p. 488.

_____________

La confrérie de Notre Dame des sufrages pr la délivrance des âmes du purgatoire de Notre Dame de MOntbrison XVIIè et XVIIIè s.
Auteur : M.Claude Latta
Référence : 56 P.225à238
Thème 1 : confrérie
Lieux : Montbrison
La Confrérie de tous les Saints à Montbrison
Auteur : M. Alph. de St Pulgent
Référence : 9 P.167 à 169
Thème 2 : Architecture
Lieux : Montbrison
La confrérie des pénitents blancs de St Just en Chevalet
Auteur : M.l'abbé J.Canard
Référence : 43 P.205à221
Thème 1 : confrérie
Lieux : St Just en Chevalet
La confrérie des Pénitents de Montbrison en 1732
Auteur : M.Claude Latta
Référence : 58 P.141à151
Thème 1 : confrérie
Lieux : Montbrison
LA congregation des soeurs de St Charles de Lyon ds le Forez et la Loire depuis 1680
Auteur : Mme M.Grange
Référence : 54 P.623à652
Thème 1 : religieux, biographie
Lieux : Forez, Loire
La congregation des soeurs de St Charles de Lyon ds le Forez et la Loire dps 1680
Auteur : Mme M.Grange
Référence : 55 P.35à56
Thème 1 : religieux, lieu de culte
Lieux : St Agathe en Donzy, Pradines, St Jodard, Feurs, Roanne, St Chamond, Pélussin, St Julien Molin Molette, Malleval, Bourg Argental
La construction de la façade de la chapelle des Pénitents de Montbrison
Auteur : M.Joseph Barou
Référence : 54 P.101à113
Thème 2 : Architecture, archives
Lieux : Montbrison
La correspondance de Joseph Déchelette
Auteur : Jean et Robert Périchon
Référence : 44 P.163à167
Thème 2 : Archéologie
Lieux : La Diana
La correspondance des Duguet (1683-1750)
Auteur : Gérard Aventurier
Référence : 60, p. 297 à 318
Date : 2001
Thème 1 : jansénisme
La correspondance entre J.Déchelette et V.Durand
Auteur : MM.J.Sagnard, R.Périchon
Référence : 56 P.20à24
Thème 2 : Bibliothèque