BD, Tome V, Les fortifications de Montbrison. – Communication de M. le lieutenant Jannesson., page 348, La Diana, 1890.

Les fortifications de Montbrison. – Communication de M. le lieutenant Jannesson.

M. Jannesson communique à l’Assemblée les premiers résultats de ses recherches, non encore terminées, sur les fortifications de Montbrison, rebâties vers le premier tiers du XVe siècle en vertu d’une charte de Marie de Berry. Il indique le tracé d’ensemble et décrit les vestiges encore subsistants de ces ouvrages de défense.

M. Vincent Durand fait remarquer que l’existence d’une enceinte de murailles antérieure à la prise de Montbrison par les Anglais demanderait à être établie par des textes positifs, ou par des constatations matérielles sur le terrain. Les documents antérieurs au XVe siècle semblent ne viser que le château.

BD, Tome V, Les motifs d’ornementation des faïences et rocailles de la Bastie et l’ceuvre d’Augustin Vénitien. – Cornmunication de M. Félix Thiollier., pages 155 à 156, La Diana, 1890.

Les motifs d’ornementation des faïences et rocailles de la Bastie et l’ceuvre d’Augustin Vénitien. – Cornmunication de M. Félix Thiollier.

M. Félix Thiollier s’exprime ainsi:

J’ai rencontré l’été dernier, à la société des Antiquaires de France, M. le baron de Geymüller, qui connaissait la monographie de la Bastie. I1 me conseilla de voir le recueil des estampes d’Augustin Vénitien et d’en comparer certains motifs avec ceux de l’ornementation du célèbre château forézien. Je consultai ce recueil à la Bibliothèque nationale et j’y retrouvai en effet des motifs d’ornementation rappelant ceux de la grotte en rocaille et de la marche en faïence de l’autel de la Bastie.

Qu’était Augustin Vénitien ? D’après la Vie des peintres de Vasari et le Peintre graveur d’Adrien Bartsch (Vienne 1813), on ne connaît exactement ni la date, ni le lieu de la naissance de cet artiste, dont le nom de famille était de’ Musi, en latin Augustinus de Musis. Les dates que portent ses estampes sont comprises entre les années 1490 et 1536. Vers 1516, il gravait à Florence d’après André del Sarte, mais sans contenter ce maître. Il se rendit ensuite à Rome, où, sous la direction de Marc-Antoine, il acquit l’ampleur dans le dessin et le modelé qui manquaient à sa première manière, dans laquelle on retrouve un peu l’influence de Jules Campagnola. Son monogramme, en caractères tantôt gothiques, tantôt latins, a fait admettre par certains critiques superficiels l’existence de deux graveurs distincts et, à ce propos, on ne saurait trop blâmer la critique qui ne s’attache qu’aux monogrammes, sans faire entrer en ligne de compte le caractère du dessin, qui seul ne peut jamais être complètement imité.

Selon Bartsch, les motifs d’ornement gravés par Augustin Vénitien sont empruntés à Raphaël et à Jean d’Udine.

On sait que M. Lebreton voit dans la marche d’autel de la Bastie l’œuvre d’un peintre faïencier de Rouen, Abaquesne (1), opinion à laquelle avait fini par incliner M. de Soultrait, après l’avoir d’abord combattue (2). L’étude que j’ai eu occasion de faire du carrelage d’Anet, la conformité de tons entre ces faïences sùrement rouennaises et la marche de la Bastie, m’ont démontré une fois de plus leur commune origine. Or, M. Lebreton dit précisément que l’auteur des faïences de la Bastie a dû s’inspirer de compositions italiennes dans le goût de Jean d’Udine. Il m’avait toujours semblé y reconnaître moi-méme quelques-uns des motifs des loges de Raphaël, impression qui se concilie d’ailleurs avec celle de Bartsch. Toutefois, si les mascarons sculptés dans la grotte en rocaille ont de l’analogie avec ceux représentés au bas des gravures II et III, nous ne croyons pas que les principaux motifs d’ornementation de cette grotte, tels que ceux représentés sur la gravure 1V, aient pu être empruntés à Raphaël ou à Jean d’Udine.

En somme, un point parait bien établi, c’est que pour ces sculptures et les grandes figures peintes sur la marche d’autel de la Bastie, Claude d’Urfé, ou l’ordonnateur de cette partie de l’oeuvre, a utilisé directement les gravures d’Augustin Vénitien (3).

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(1) Le château de le flastie d’Urfé et ses seigneurs, p. 26.

(2) Ibid. p. 29

(3) On ne doit pas juger du talent d’Augustin Vénitien d’après nos médiocres reproductions : bien que photographiées d’après les originaux de la Bibliothèque Nationale, elles ne traduisent que les motifs et non la manière de faire du maître. Ce n’est pas d’ailleurs la première fois que nous avons reconnu l’insuffisance des procédés de gravure en relief pour obtenir de bonnes reproductions des anciennes estampes dont le papier a jauni.

Nous espérons que les simplifications apportées dernièrement dans le tirage des héliogravures en taille douce permettront à l’avenir d’employer plus souvent ce procédé pour les publications de notre Société.