M. Maurice Dumoulin, Plainte des ouvriers de Saint-Étienne contre les entrepreneurs de la fabrique d’armes, 1716 – Une grève des ouvriers en soie de Lyon en 1717, BD, Tome VIII, pages 238 à 241, Montbrison, 1895.
M. Maurice Dumoulin donne lecture des deux lettres suivantes, relatives à des faits intéressant notre région. Ces deux lettres inédites font partie d’un volume de la Bibliothèque nationale (1), renfermant la correspondance échangée entre le Régent et les intendants pendant les années 1715 à 1718 et se trouvent aux folios 185 et 242.
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(1) Bibl. nat., fr., n° 11373.
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I.
A Lyon ce 26 avril 1716.
Monseigneur,
J’ai receu avec la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’escrire du quatre de ce mois celle que nombre d’ouvriers de la ville de Saint-Estienne vous ont adressée pour se plain
dre de deux choses, la première qu’il n’y a plus de travail dans la fabrique des armes establie dans cette ville, la seconde de ce qu’ils ne sont pas payés d’une partye de ce qui leur est dub par les commissionnaires de M. Titon.
Ces plaintes ne regardent point le conseil de finance, c’est au conseil de la guerre que ces pauvres gens doivent s’adresser, je leur feray dire, j’ai examiné leurs demandes il seroit à désirer qu’on put occuper le nombre de bons ouvriers qui sont dans cette fabrique, affin de les empêcher de sortir du pays pour aller gagner leur vie ailleurs, mais la paix en oste les moyens et les occasions, au moins devroit-on leur payer ce qui leur est dub, mais comme le sieur Titon est dans des avances considérables avec le Roy, il n’a pas trop bien payé les commissionnaires c’est-à-dire ceux qui s’obligeoient envers luy, de fournir les quantités des armes nécessaires pour le magasin royal, et ceux cy ont encore esté moins exacts à satisfaire les ouvriers, j’essayeray de faire faire quelque justice à ces derniers par les commissionnaires.
Je suis avec respect, etc.
MELIAND .
II.
Monseigneur,
En l’absance de M. Méliand qui est en chemin pour arriver bien tost j’auray l’honneur de vous informer de ce qui s’est passé en cette ville entre les ouvriers en soye et les maistres gardes dud. art, au sujet des règlemens faits par les prévost des marchands et échevins de Lyon le 25 octobre 1711, confirmés par des lettres pattentes du 31 octobre 1712 registrées au parlement le huit juillet dernier seulement, que les maitres marchands fabricants ont obtenu contre lesd. ouvriers portant entrautres choses que tous les maistres ou fils de maistres ouvriers en étoffes d’or, d’argent et de soye de la ville de Lyon qui n’ont pas esté enregistrés en qualité de marchans avant le premier novembre 1711 et qui voudront travailler ou faire travailler, fabriquer ou faire fabriquer pour leur compte se feront enregistrer avant que les ouvrages ayent esté commancés sur un livre qui sera tenu à cet effet au bureau de la communauté desdits ouvriers en étoffe de soye de lad. ville et payeront entre les mains des maistres et gardes scavoir, les maistres, trois cens livres, et les fils de maistres, deux cent livres lors dud. enregistrement qui ne pourra estre fait qu’après qu’ils auront atteint l’aage de vingt ans a peine de confiscation des ouvrages et de 6o livres d’amande et au surplus que des maistres marchands de lad. communauté qui ont esté enregistrés payeront au bureau desdits maistres et gardes dans quinzaine les arrérages du droit de visite qu’ils doivent sur le pied de vingt-cinq livres par année, à compter du premier janvier 1712 seront contraints ; pour estre toutes lesd. sommes employées à acquitter les dettes et charges de lad. communauté.
Lesd. maistres et gardes voulant faire observer ces règlements, lesd. ouvriers qui sont en très grand nombre et la pluspart hors d’état de payer les sommes y portées s’en prirent a un des maistres et gardes nommé Duclos qu’ils voulurent bruler dans sa maison à ce qu’on dit, la nuit du lundy dernier au mardy matin ; lequel fut obligé de se retirer par le derrière de sa maison sur la rivière. Ces ouvriers au nombre de sept ou huit ayant présenté requeste a M. le prévost des marchands, en opposition ausd. règlements, ce qu’il ne voulut recevoir les regardant comme des mutins et en fit mettre deux en prison.
Le mercredy suivant, environ deux ou trois cens de ces ouvriers se trouvèrent dans la place des Terreaux devant la maison de ville dans le temps que messieurs de ville estoient assemblés aud. hôtel de ville avec les juges conservateurs à l’ordinaire tenant l’audience. Cinquante desd. ouvriers tenant un papier à la main entrèrent dans lad, maison de ville et montant par le degré qui conduit a lad. chambre d’audiance, remplie de procureurs et de partyes, furent repoussés et chassés sur lesd. degrez par un des mandeurs nommé Jourdan qui fut soutenu par le sieur Roche lieutenant du prévost et le sieur Berardier qui les poussèrent dans lad. place l’épée a la main et essuyèrent quantité de coups de pierre dont ces ouvriers s’estoient munis, marque de leur mauvais desseins. Pendant ce temps, lesd. ouvriers jetèrent quantité de pierres contre lad. maison de ville ; les arquebuziers et les penonages des quartiers estant venus au secours dissipèrent cette troupe dont on en arresta cinq qui furent interrogez sur le champ par l’auditeur de camp en présence de M. de Ville et de M. le major de lad. ville, et ensuitte conduits en prison. Aujourd’huy ils ont esté jugez a lad. maison de ville militairement par M. le prévost des marchands, les quatre échevins, l’auditeur de camp et six capitaines penons de différents quartiers ue cette ville, dont deux ont esté condamnés aux galerres, l’un pour cinq ans et l’autre pour sa vie, après avoir fait amande honorable devant lad. maison de ville, ce qui a esté exécuté cet après midy ; et cette nuit on doit embarquer ces deux condamnés pour Marseille.
J’ai attendu, Monseigneur, que toute cette affaire fut terminée pour avoir l’honneur de vous en rendre compte de ce que j’ay apris par la ville, estant persuadé que sy M. l’Intendant avait esté icy on auroit agy de concert avec luy.
J’ay l’honneur d’estre etc.
Gayot de la Bussiére.
Président au bureau des finances.
A Lyon 2 septembre 1717 .
Référence : 37 P.3à91
Date : 1962
Thème 2 : Vie de la société
Lieux : Montbrison, La Bastie d'Urfé
Date : 1878
Thème 1 : testament
Thème 2 : Vie de la société
M.Vincent Durand, Documents relatifs à l’histoire du Forez, contenus dans le Ve volume des Chartes de Cluny, BD, Tome VIII, pages 34 à 44, Montbrison, 1895.
M. Vincent Durand s’exprime ainsi
C’est toujours un évènement pour la science que l’apparition d’un nouveau volume des Chartes de Cluny. Outre son immense intérêt pour l’histoire générale, cette publication a pour nous comme un intérêt de famille. C’est un Forézien en effet qui en a conçu la pensée, qui en a réuni les matériaux et qui en a commencé l’exécution. La mort ne lui a pas permis d’en voir l’achèvement; mais il a trouvé dans M. Alexandre Bruel un successeur digne de lui et de l’importance de l’oeuvre à laquelle il avait consacré les dernières années de sa vie.
Le tome V a paru depuis quelques mois. Il va des années 1091 à 1210. C’est l’époque où la prospérité de Cluny arrivée à son apogée n’avait plus qu’à décroître. Je n’entreprendrai pas d’énumérer tous les documents de haute valeur que ce volume renferme: actes des papes et des évêques, chartes des rois de France, d’Angleterre, d’Espagne, etc., et me bornerai à vous signaler ceux qui ont avec l’histoire du Forez un rapport immédiat. Quelques-uns n’étaient pas inédits, mais ils étaient épars dans divers ouvrages, la plupart rares et difficiles à trouver, et ils sont publiés à nouveau sur les originaux mêmes, ou sur les meilleures copies, avec le soin et la compétence que l’érudit éditeur apporte à tous ses travaux.
AMBIERLE.
1100. — Hugues, abbé de Cluny, cède l’obédience d’Iguerande, Igaranda , au monastère de Marcigny et par compensation il lui enlève, pour les réunir à la chambre de Cluny, divers biens et revenus, dont 20 sous, monnaie de Lyon, sur l’obédience d’Ambierle, l’obédience de Saltu, qui est probablement Sail-les-Bains, et plusieurs autres lieux dont quelques-uns peut-être situés en Forez, sans cependant qu’on puisse l’affirmer (n° 3742).
1119. – Lettres de Louis-le-Jeune prenant sous sa protection spéciale l’abbaye de Cluny et ses dépendances, parmi lesquelles Ambierle et Charlieu, charte capitale dans laquelle le roi stipule la faculté de construire et de tenir en sa main des fortifications pour l’utilité de la couronne de France, sur les territoires appartenant à l’abbaye (no 3943).
1131. – Une charte auvergnate fait connaître Pierre, prieur d’Ambierle (no 4023).
1166, 3 novembre. — Une des pièces les plus im-portantes au point de vue forézien et particulièrement au point de vue roannais est une charte de Louis-le-Jeune, sous cette date, confirmant à Cluny la possession du prieuré d’Ambierle, alors gouverné par le prieur Artaud, et des dépendances de cette maison qui sont ainsi énumérées : 1° et 2° à Ambierle même, l’église de Saint-Martin et la chapelle de Saint-Nizier, qui est l’ancienne église paroissiale aujourd’hui convertie en halle aux grains; 3° et 4° àTourzy, l’église de Saint-Hippolyte, aujourd’hui du cimetière, et une chapelle de Saint-Martin, qui est à retrouver (i); — 5° l’église de Notre-Dame de Mably; — 6° et 7° celle de Saint-Haon-le-Vieux et la chapelle du château, évidemment celui de Saint-Haon-le-Châtel ; — 8° l’église de Saint-Pierre de Ronesion ; — 9° l’église de Saint-André; — 10° l’église de Saint-Germain ; — 11° et 12° l’église de Saint-Forgeux et la chapelle de l’Espinasse ; — 13° l’église de Saint-Etienne de Vivent; — 14° l’église de Saint-Sauveur d’Arzu (Arzon), texte qui établit la réalité d’un vocable qui était contesté ; —15° et 16° à Changy, l’église de Notre-Dame et la chapelle de l’hôpital de Sainte-Marie-Madeleine, un des asiles de pauvres voyageurs échelonnés sur la vieille voie romaine, aujourd’hui route de Lyon à Paris ; — 17° et 18° l’église d’Ande et la chapelle de Saint-Pierre du Bois ; — 19° et enfin, une part dans certaine église en l’honneur de la Sainte Vierge, pars quedam æcclesiæ in honore Sancte Mariæ , église que je ne sais où placer au juste (n° 4224).
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(1) La Mure qui a connu et analysé ce titre ( Hist. des ducs de Bourbon et des comtes de Forez , t. 1er, p. 160), omet la chapelle de Saint-Martin dans l’énumération des églises dépendant d’Ambierle.
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1169-1170. — Peu d’années après, une autre charte de Louis VII rattache étroitement Ambierle à la couronne de France. J’ai eu l’occasion de dire ailleurs que cet acte contient en germe la constitution du Lyonnais Roannais (1) (n° 4231).
1180, 1er septembre. — Les le Blanc, vicomtes de Mâcon, étaient possessionnés à Ambierle et leurs vexations contre le prieuré n’avaient pas été étrangères à l’intervention du roi de France. Artaud le Blanc renonce au droit de garde qu’il prétendait sur Ambierle, Hugues en étant prieur et Ildm, doyen. Il renonce de même à toute prétention sur la terre d’Ambierle, in toto honore de Amberta , jusqu’à la rivière de Changy ou de Tessone. Enfin, il reconnaît ne posséder aucun droit dans le village de Tourzy, ne retenant dans la paroisse que certaines redevances censuelles qui sont spécifiées en détail. Les moines lui accordent en retour l’établissement, dans son château de Crozet, d’une chapelle à desservir par un chapelain à leur nomination et dont il dote le luminaire d’une rente de 5 sous à prélever sur le péage du château, péage probablement perçu sur la grande route, c’est-à-dire au lieu qui est devenu la Pacaudière. L’acte mentionne plusieurs lieux dits des environs de Tourzy et il est passé en présence de nombreux témoins, parmi lesquels on remarque Durand, prieur de Saint-Victor, Artaud, prieur de Charlieu, Pierre, doyen de Tourzy, Pierre de Charnant, Rodolphe et Dalmace de I’Espinasse, frères, Dalmace de Saint-Haon, etc. (no 4272).
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(1) Bulletin de la Diana, t. VI, p. 241.
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1186-1187— Enfin une bulle d’Urbain III confirme ces arrangements et nous apprend qu’Artaud le Blanc était aussi seigneur de Châteauneuf (n° 4312).
CHARLIEU.
1105. — Une charte sur laquelle j’aurai à revenir à propos de Villeret fait connaître un prieur de Charlieu, Ponce, qui m’était resté inconnu et qui doit prendre le second rang dans la série (n° 3828).
1119. — Lettres de Louis-le-Jeune, déjà citées, par lesquelles il prend sous sa protection l’abbaye de Cluny et ses possessions, et notamment les prieurés d’Ambierle et de Charlieu (n° 3943).
1180-1181. — Charte de Philippe-Auguste plaçant le prieuré de Charlieu sous la garde royale et le confirmant dans la possession de Régny, Saint-Nizier de Lestra et Thizy (n° 4278).
1188. — De quels excès Renaud de Nevers s’était-il rendu coupable à Charlieu ? La charte nous le laisse ignorer, mais nous y lisons qu’en réparation de ses méfaits, maxime pro forisfacto Cariloci , Renaud exempte les moines de Cluny du péage de Decize (n° 4334).
CLEPPÉ.
1192. — Guichard IV, seigneur de Beaujeu, donne des sûretés pour le remboursement d’une somme de 20 000 sous (100 000 francs de nos jours en nombre rond) prêtée à son père par l’abbé de Cluny. Parmi les fidéjusseurs. on remarque Hugues de Ronchevol, Guichard et Hugues de Marzé, Hugues Foudras, sénéchal, Etienne Blains, etc. En cas de non-paiement, le comte de Forez restera en otage à Claipé, celui de Châlon à Charolles (n° 4361).
NERVIEU.
1203, décembre. — Renaud, archevêque de Lyon, tuteur de Guy IV, comte de Forez, donne à Cluny toute la dîme de Nervieu, de part et d’autre de la Loire, totam decimam de Nerviaco cura aquam et ultra aquam , pour tenir lieu de 10 livres de revenu qu’il devait assigner à l’abbaye en exécution des volontés et pour l’anniversaire de Guy III son frère, qui approuve cette cession, ainsi que sa femme Adalalix et ses enfants, Guy, Guigonne et Marquise. Cet acte intéressant est sans nul doute l’origine de ce que l’on a appelé quelquefois le prieuré de Nervieu, lequel parait n’avoir été qu’une grange dîmière. Il date de l’époque où Guy III abandonna le gouvernement du comté pour se retirer à la Bénisson-Dicu, laissant son frère l’archevêque Renaud comme tuteur du jeune Guy IV. Parmi les témoins figurent Hugues., abbé de la Bénisson-Dieu, Guillaume, archiprêtre de Néronde, Durand de Spodio ; Jean de Vaure, Aimard de Vernol, Chatard de Sury ( de Suire ), Chatard de Thiers, etc.
La mention que la dîme donnée s’étend sur l’une et l’autre rive du fleuve semble prouver que la Loire coulait alors sous les balmes de Sugny, séparant en deux la paroisse, comme cela a lieu encore pour celles de Miserieu et de Cleppé. En se déplaçant pour se rapprocher de Balbigny, elle n’a donc fait probablement que rentrer dans un lit plus ancien, contemporain de la création des paroisses riveraines à qui, selon toute vraisemblance, elle servait de limite (n° 4409).
NOIRÉTABLE.
1131. — Une charte déjà citée à propos d’Ambierle contient le nom d’Hugues, prieur de Noirétable, de Nigro Stabulo (n° 4023).
POUILLY-LÈS-FEURS.
1091. – Hilisiard, miles de castello quod vocatur Nigra Unda , donne à Cluny la moitié de certaines vignes qu’il possède par indivis avec son frère in villa Poliaco, in comitatu Forensi , et stipule que, si son frère consent à abandonner aux moines l’autre moitié lui appartenant, ceux-ci devront lui donner 50 sous. — Au nombre des témoins figurent Poncius miles de Serra, Milo de Ruiniaco , qu’on peut croire avoir été seigneur de Rugnieu, commune de Sainte-Foy-Saint-Sulpice, Arnaldus miles de Sancto Marcello et Wigo son frère (n° 3660).
1145-1147. — Deux chartes sous ces dates approximatives sont relatives à la réparation des torts causés aux possessions de Cluny par Jacerand Gros, seigneur de Brancion.
Cette famille Gros paraît avoir tenu Épercieu, Parciacum , dans le voisinage immédiat de Pouilly, ainsi qu’il résulte d’un acte de foi et hommage rendu au comte de Forez par autre Jacerand Gros, en avril 1233 (1). Les chartes que je signale ne spécifiant pas quelles possessions clunisiennes avaient eu à souffrir des méfaits de Jacerand, on ne peut affirmer avec certitude que Pouilly fût du nombre ; mais on trouve dans ces documents et plusieurs autres du recueil d’utiles indications sur la généalogie des Gros (n° 4106, 4131).
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(1) Barban, Fiefs , n° 738,
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POMMIERS.
1146, 9 février. — Bulle d’Eugène III confirmant le prieuré de Nantua dans ses possessions, en tête desquelles figure Pommiers, Pomerium (n° 4112).
VI LLERET.
1105. — Cette charte fournit de précieux renseignements sur la famille des anciens seigneurs de Saint-Polgue. Ilius de Sapolgo , Girin son fils, Ilius et Guillaume ses petits-fils avaient donné à Cluny tout ce qu’ils possédaient à Villeret, Villaretum . Mais ce don était contesté par leurs trois neveux, nepotes , Ponce le Vilain, ( Villanus ), Gaiferus et Paltanerus , et leur mère Florence. Pour régler ce différend, un plaid est tenu à Charlieu. Les trois frères renoncent à leur réclamation et de plus ils cèdent à Cluny deux mas contigus situés dans le territoire de Charlieu, l’un appelé de la Chaux, de la Calc e; et l’autre d’Antran, de Antranno , moyennant le remboursement de 350 sous, monnaie de Lyon, pour lesquels ces mas étaient engagés, et une mule pour Vilain. Cette cession est faite par l’intermédiaire et avec l’approbation de Téotard, chanoine de Lyon, et Dalmace, son frère, chevalier, seigneurs de Roanne, Rotenna , en présence d’Ilius de Marcennay, de Gaucerand de Pinet et autres (n° 3828).
Vous remarquerez la forme Sapolgo pour Saint-Polgue : c’est encore, à peine modifiée en Saporgo , la prononciation actuelle, et le très ancien texte où elle figure fait justice des prétendues étymologies, Sanum et pulchrum, Sancti Petri Paulique , proposées par le bon La Mure. La forme de Sancto Sepuichro , donnée par un document, d’ailleurs d’une réelle autorité, publié par Aug. Bernard (1), est elle-même bien difficile à admettre. Si un tel vocable avait été donné à l’église, c’eût été bien probablement à l’occasion des croisades, et il n’est pas vraisemblable qu’en 1105, il se fût déjà corrompu au point de supplanter le nom véritable dans un texte latin.
De toute manière, saint Polgue est à reléguer au nombre des saints imaginaires, comme saint Bel, saint Igny, saint Pulgent, etc.
Après les chartes dont je viens de faire l’énumération et qui concernent directement des lieux situés en Forez, il convient d’en citer un certain nombre d’autres qui, sans être foréziennes, touchent à des familles dont l’histoire est intimement mêlée avec la nôtre. Telles sont les pièces n 3698, 3726, 4404, 4406, 4455, où apparaissent des membres de la famille de Beaujeu, et celles nos 3674, 3681, 3801, 3827, 3840, 4001, 4377, 442 I , intéressantes pour la généalogie des Damas. Les mêmes chartes nos 3840, de l’an 1106, et 4001, de l’an i 128, mentionnent au rang des témoins un Hugo Rabies ou Rabia dont le nom fait penser aux Raybi, seigneurs d’Urfé ; mais ce rapprochement est fort incertain.
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(1) Cartulaire de Savigny, p. 1057.
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Une importante charte bourguignonne de l’an 1180 ou 1181 (n os 4279), contenant accord passé entre Gérard, comte de Mâcon, et l’abbaye de Cluny, en présence d’Artaud, vicomte, et de nombreux témoins tant laïques qu’ecclésiastiques, doit être mentionnée ici, comme publiée d’après un original conservé dans la bibliothèque de la Diana.
MOEURS ET COUTUMES.
Il serait trop long de vous indiquer tous les textes sur les moeurs et usages du temps, la valeur des denrées, etc., dont à raison de leur généralité même, notre histoire provinciale peut tirer profit. Mais je dois vous signaler deux documents très importants quoique malheureusement trop courts: ce sont les chartes n os 4205 et 4329, des années 1161 à 1188, contenant déclaration et amplification des bonnes coutumes de la ville de Cluny. On y trouve plusieurs dispositions qui devaient entrer plus tard dans nos chartes de privilèges foréziennes. Ces coutumes clunisiennes ont d’ailleurs exclusivement le caractère d’un règlement en matière civile et pénale. Les habitants de Cluny essayèrent bien, vers cette époque, de se constituer en commune, mais cette tentative n’eut pas de suite et on les voit y renoncer en 1206 (n° 4425).
Un bien curieux article de leurs coutumes est celui qui interdit aux bourgeois de se faire défendre par un jurisconsulte, legista , dans les procès qu’ils auraient entre eux. Évidemment, les hommes de loi n’étaient pas en odeur de sainteté ; on s’imaginait en ce temps-là que leur intervention était plus propre à entretenir qu’à terminer les procès. Cependant, une exception est prévue. Si un étranger amène un avocat pour l’assister contre un bourgeois, celui-ci pourra en faire autant : il fallait bien que la partie fût égale.
La note gaie n’est pas absente de ces documents si variés et si pleins de faits. Je ne puis m’empêcher d’indiquer en terminant la charte n° 4405, de l’an 1202, qui est une concession faite par l’abbé de Cluny à Raymond VI, comte de Toulouse, d’un emplacement pour y construire un château. De très nombreux témoins assistent à l’acte. L’un s’appelle Ponce Pilate ; un autre Raignon Foiraz. Le juge et chancelier du comte, R. Guillaume, souscrit à l’acte, et fait suivre intrépidement sa signature de cette pieuse sentence : Fiat, Domine, cor meum demerdatum ! Il parait que c’est la traduction libre d’un verset du psaume 118. Je me suis assuré que l’acte n’était pas passé en carnaval.
Référence : 37:55,1
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Etienne
Référence : 11 P.66à70
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Etienne
Référence : 39 P.50à68
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Didier sous Rochefort
Référence : 32 P.159à163
Thème 1 : origine
Thème 2 : Archives
Lieux : Boen
Référence : 30:55,3
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Hilaire Cusson la Valmitte
BD, Tome III, Marché à prix-fait pour la construction d’une maison en 1496, communication de M. Vincent Durand, pages 267 à 269, Montbrison, 1885.
Marché à prix-fait pour la construction d’une maison en 1496, communication de M. Vincent Durand.
M. Vincent Durand s’exprime ainsi :
Les archives de la Diana possèdent plusieurs volumes de protocoles anciens provenant des Piarre ou Petri, notaires à Saint-Hilaire-Cusson-la-Valmitte. En parcourant ces protocoles, j’y ai rencontré un acte assez curieux que je vous demande la permission de mettre sous vos yeux. C’est un prix-fait pour la construction d’une maison, passé en 1496. Le bâtiment à édifier est fort modeste : il se compose d’un rez-de-chaussée et d’un étage, formant chacun une vaste pièce de 4 toises d’homme sur 3, dans oeuvre. Au rez-de-chaussée, une porte en pierre de taille et une demi-croisée, c’est-à-dire une fenêtre divisée en deux compartiments par une traverse horizontale. Une fenêtre semblable éclaire l’étage. Le plancher de celui-ci doit être assemblé à feuillures ; on ne prévoit pas de lambris sous le toit; quant au rez-de-chaussée, le sol en était probablement de terre battue. La hauteur totale du bâtiment n’est pas indiquée : on risque peu de se tromper en l’estimant à 6m 30, fondations comprises. L’entrepreneur doit ménager un placard dans la muraille et construire un four à cuire le pain, ce qui suppose une cheminée. Il doit évidemment aussi, et l’article relatif aux fournitures de bois et planches pour ouvertures semble l’impliquer, faire et poser le vantail de la porte et les volets qui, à cette époque, composaient souvent l’unique clôture des fenêtres. Il doit de plus tirer la pierre nécessaire pour les angles des murs et les ouvertures, toutefois avec l’aide de manoeuvres qui seront mis à sa disposition. Enfin, aucune fourniture de matériaux ni de transports n’est à sa charge. Il doit être défrayé, c’est-à-dire nourri, pendant la durée de son travail et le prix de ce dernier, fixé à 12 livres tournois, doit se compenser avec celui d’une jument à lui vendue. Voici la pièce :
15 janvier 1495, 1496 n. st.
Pro Glaudio Pancerii de Chasaletz, et Johanne Boriaa de Croso.
Quod anno Domini m° iiijc nonagesimo quinto, et die xvta mensis januarii, etc., constitutus personaliter et existens Johannes Boria alias Morini, loci de Croso, perrochie de Merle, Aniciensis diocesis, qui gratis, etc., pro se et suis etc., manucepit ad precium factum a Glaudjo Pancerii, loci de Chasaletz, perrochie Bassii, dicte diocesis, presenti et dictum precium factum tradenti, pro seque et suis, etc., stipulanti, ad faciendum et construendum unam domum in codem loco de Chasaletz hinc ad proximum festum beati Bartholomei appostoli, et ultra ad requestam dicti Pancerii, et hoc pro precio duodecim lîbrarum turonensium, quod precium dictus Boria constituens confessus est et confitetur se habuisse et recepisse ab eodem Pancerii, in una equa sibi vendita et tradita pro dicto precio, de quo quictavit, etc., cum pacto de non petendo, etc. Quam quidem domum idem constituens hedifficare promisit expensis ejusdem Pancerji, cum pactis et retentionibus inter eosdem Boria constituentem et Pancerii ad invicem factis et accordatis. Videlicet, primo, quod dicta domus habebit de largitudine infra muros tres tesias hominis, et erit longitudinis quatuor tesiarum ; et in eadem domo fient una porta de talhia et una fenestra, videlicet dimidia croseyra in istagio basso, et una alia dymidia croseyra in istagio de super. – Item, unum armarium et unus furnus panis fient in basso istagio ; et fiet sollium folhatum inter dicta duo istagia, more solito, et copertum ejusdem domus. – Item, fuit dictum quod dictus Boria tenebitur et debebit evellere lapides cadrorum et talhie dicte domus, tantos quantos fuerint neccessarii, proviso quod dictus Pancerii teneat eidem Boria juvamen sive manoperas neccessarias prestare. – Item, fuit actum quod dictus Pancerji tenebitur adducere seu adduci facere, totum et quotcunque pertrait (pertrahj), in pede operis sive murorum Domus construende. – Et fuit etiam dîctum, quod idem Pancerii tradere et adducere tenebitur trabes, fustes, et postes neccessarias sollio et tecto, ac portîs et fenestris predictis. Que predicta, etc., promiserunt dicte partes et earum quelibet, etc., per juramenta, etc., et sub obligatione bonorum, etc., tenere, actendere, etc. ; curjis ressortorum Forensis et Ruppisbaronis supponendo, etc.; renunciando, etc.; de quibus, etc.. Actum in sancto Yllario, in appotheca mis (sic) notarji, presentibus Petro Daurati, Johanne Morini dicti loci de Crosonomas, testibus, et me, PETRI
(Archives de la Diana. – Protocole de Bonnet-Francois Petri, notaire royal de Saint-Hilaire, f° 92 verso).
La simplicité des travaux qui font l’objet de ce marché permet d’établir sans trop de peine ce qu’il en coûterait approximativement aujourd’hui pour bâtir une maison de même grandeur et dans les mêmes conditions, À savoir non-compris la fourniture des matériaux, leur transport à pied d’oeuvre et la nourriture des ouvriers. En appliquant les prix en usage dans les environs de Saint-Bonnet, il semble difficile de faire descendre la dépense au-dessous de 400 fr. D’autre part, cette somme est bien ce que peut valoir une jument de prix médiocre. On en déduirait, pour la livre tournois, une valeur relative d’une trentaine de francs de notre monnaie actuelle.
La séance est levée.
Le président en l’absence,
Testenoire-Lafayette.
Le membre faisant fonction de Secrétaire,
Eleuthère Brassart.
Référence : 61, p 7 à 16
Date : 2002
Référence : 44 P.179à227
Thème 1 : biographie, origine
Lieux : Montbrison
Référence : 24 P.358à377
Thème 1 : hommage
Thème 2 : Vie de la société
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 32 P.53à55
Thème 1 : hommage
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1886
Thème 1 : Récompenses
Thème 2 : Vie de la société
BD, Tome VI, Médaille d’argent décernée à la Diana à l’Exposition universelle de 1889., page 44, La Diana, 1891.
Médaille d’argent décernée à la Diana à l’Exposition universelle de 1889.
La Société vient de recevoir la médaille d’argent, qu’elle a obtenue à l’Exposition universelle de 1889. La Diana peut être fière de cette récompense, qui a été décernée à un petit nombre de sociétés savantes.
Date : 1893
Thème 1 : Récompenses
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 55 P.245à278
Thème 1 : biographie, guerre, medecine, genealogie
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Montbrison
Référence : 16 P.195à197
Thème 2 : Archives
Lieux : Lyon
Référence : 24 P.85à99
Thème 2 : Archives
Lieux : Boën
Date : 1887
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 54 P.141à156
Thème 1 : hommage
Lieux : Montbrison
Référence : 34 P.78à90
Thème 1 : Monnaie
Lieux : Montbrisonnais
Référence : 34 P.22à30
Thème 1 : Monnaie
Lieux : Montbrisonnais
Référence : 34 P.43à54
Thème 1 : Monnaie
Lieux : Montbrisonnais
Référence : 57 P.191à198
Thème 1 : généalogie, religieux, guerre
Lieux : Cellieu
Référence : 9 P.223 à 259
Thème 2 : pictural
Lieux : Ambierle