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Les Bulletins de la Diana 3906 résultats
Passage de Charles VII à Montbrison en 1434. Communication de M.V.Durand
Auteur : M.V.Durand
Référence : 6 P.362-363
Thème 2 : Bibliothèque
Passages de troupes et lieu d’étapes en Forez. Requête du baron de Cousan et des hab. de Boën en 1537
Auteur : abbé Merle
Référence : 24 P.150à153
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez, Boën
Patrimoine artistique du Forez et aménagement des églises
Auteur : O.de Sugny
Référence : 42 P.71à79
Thème 1 : protection
Thème 2 : artistique
Lieux : Forez
Patrimoine et culture au miroir des bibliothèques de la Diana
Patrimoine et culture au miroir des bibliothèques de la Diana ( 1862-1914)
Auteur : MM.Gérard Aventurier, Edouard Crozier
Référence : 59 P.5à42
Thème 1 : plan
Thème 2 : Bibliothèque, archives
Lieux : Montbrison
Peintures anciennes découvertes dans la maison Latour Durand, annexe de la Diana. Communication de M. T. Rochigneux
Date : 1891

BD, Tome VI, Peintures anciennes découvertes dans la maison Latour Durand, annexe de la Diana. Communication de M. T. Rochigneux., pages 122 à 126, La Diana, 1891.

 

Peintures anciennes découvertes dans la maison Latour Durand, annexe de la Diana. Communication de M. T. Rochigneux.

L’aménagement du galetas de la maison contigüe à la salle de la Diana, en vue de l’installation des ouvrages en double de la bibliothèque de la ville, a amené la découverte, sous plusieurs couches d’enduit et de crépi, de vestiges assez importants d’une ancienne décoration murale qui se développent, par places, sur tout le pourtour de cette vaste pièce et offrent tous les caractères des peintures du XlVe siècle.

Cette ornementation, peinte à la détrempe, en couleurs blanche, jaune, rouge et brun rouge, se compose d’une suite de quatre feuilles disposés au point de rencontre de losanges délimités par des bandes (1); au dessus sont superposées plusieurs zones de bordures et plates bandes au milieu desquelles se déroule, entre deux filets noirs, une élégante frise formée d’enroulements de feuillages digités et d’inflorescences portées sur une longue hampe (2). Cette décoration s’étend actuellement sur 1 45 de hauteur seulement, mais paraît se poursuivre sous le crépi de l’étage inférieur, avec lequel le galetas ne formait jadis qu’une unique pièce, longue de 10m 45, large de 5m 40 et haute de 4m 50.

Les quatre feuilles,, comme les bandes dessinant les losanges, sont peints en couleur blanche et bordés de forts traits noirs; ils encadrent un écusson également peint, qui rappelle absolument ceux de la voûte même. de la Diana par sa forme ogivale et le trait de force noir relevant vigoureusement les contours. Cet écusson, répété partout, porte d’argent à la croix de gueules, et sa répétition semble donner, à la construction et à la décoration, un caractère de propriété personnelle.

Quelle était la destination de cette, pièce et de cette portion de bâtiment? A défaut de l’histoire, muette à cet égard, cherchons dans la topographie et l’analyse des lieux quelques indices pouvant éclairer la question, en dépit des transformations que l’édifice a subies à diverses époques.

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(1) Les losanges, à fond de couleur jaune, semblent avoir reçu une moucheture brun rouge obtenue à l’aide d’une éponge.

(2) Une disposition presque identique et de la même époque se voit, la frise exceptée, sur une ancienne peinture du château de Sury le Comtal reproduite par L. P. Gras. (V. Répertoire héraldique ou armorial général du Forez, p. XVII et pl. I, fig. 3).

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La maison dite Latour Durand, sise, on le sait, dans l’enceinte du cloître Notre Dame, comprend deux corps de bâtiments séparés par une cour aujourd’hui convertie en musée archéologique. La partie sur la rue n’a conservé, à l’extérieur, que sa porte en ogive et, à l’intérieur, de sa destination comme manécanterie, qu’un motet, en l’honneur de sainte Cécile, point sur le mur et daté de 1682.

La partie située à l’est du musée, laquelle fait l’objet de cette communication, se compose notamment, au rez de chaussée, de deux grandes pièces dont chacune, avant la construction des arcades actuelles en 1885, prenait jour à l’ouest par une porte et une fenêtre de dimensions et dispositions dissemblables. La pièce la plus grande, celle de gauche, remaniée plusieurs fois à l’intérieur et dans sa façade, ne présente rien de saillant; celle de droite, qui servait avant la Révolution de préau couvert à l’école canoniale de Notre Darne (1), s’ouvrait par une porte basse surmontée d’un arc surbaissé et d’un écusson plein; elle s’éclairait à l’ouest par une grande fenêtre de bois ornée d’élégants profils d’une bonne époque ogivale, et à l’est, dans un angle, par une autre fenêtre de forme carrée, toujours existante. Un mur de refend, en pisé, sépare encore les deux pièces : il paraît avoir été édifié uniquement en vue, de soutenir le plancher de l’étage supérieur. Celui ci, élevé de 4 25 au dessus du dallage, est en outre supporté par douze poutres entre lesquelles sont disposés des caissons rectangulaires encadrés de baguettes autrefois peintes en rouge.

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(1) De nombreux noms d’élèves de cette institution et des dates s’y lisent encore, tracés à la pointe sur le crépi des murs.

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La vaste et unique salle située au dessus, était éclairée, du côté est, le seul non remanié, par deux croisées impostes en bois ; certains signes relevés sous le plancher et contre la muraille laisseraient croire qu’elle était chauffée par une grande cheminée établie tour à tour vers le centre de la pièce contre la paroi du mur ouest, et au midi contre la muraille même de la salle de la Diana.

Le plafond, dont il ne reste plus trace, devait, à en juger par la situation des fermes, être horizontal; les combles, aérés du côté nord par une baie barlongue, communiquaient avec ceux de la salle des États par une autre fenêtre de forme irrégulière, en bois (1).

A.l’est de cette bâtisse est adossée une construction étroite, allongée et voûtée en berceau, également à deux étages; le supérieur, dont la toiture vient affleurer la base des fenêtres impostes éclairant la salle voisine, est pourvu d’une cheminée dans un angle et d’un placard de pierre; il prend jour au midi par deux petites baies superposées. Cette pièce nous semble avoir eu pour destination de renfermer des objets précieux, de l’argenterie, ou plutôt de servir de salle d’archives (2).

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(1) Nous devons à la vérité d’ajouter que nous n’avons remarqué nul autre vestige de communication avec la salle des États, sur toute la longueur du mur mitoyen: il est vrai que des modifications subséquentes ont pu en faire disparaître la trace.

(2) Chacun de ces étages se termine en nord par un cabinet d’aisances séparé du reste de la pièce par un mur de refend. Circonstances à noter: la chambre voûtée du premier étage est en contre bas d’une ou deux marches de la grande salle; ses murs étaient peints en rouge.

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En résumé, l’analyse de l’ensemble de la bâtisse et de son plan semble révéler certains liens de parenté avec le bâtiment de la Diana : même pauvreté de matériaux de construction, le pisé, même alignement et continuité des principaux murs, communication relative des édifices et similitude d’âge ; elle paraît démontrer de plus que la grande salle Latour-Durand servait de salle, de réunion.

Quant à savoir si cette pièce était une annexe de la salle des États ou peut être la primitive chambre capitulaire de Notre Dame, l’attribution du blason eût pu nous le faire connaître ou tout au moins soupçonner; malheureusement, de ce côté également, il nous a été impossible de découvrir dans les armoriaux et les ouvrages historiques trace du personnage, gentilhomme ou clerc, qui fut l’auteur des peintures, sinon de la construction de l’édifice. Il existe bien deux familles blasonnant d’argent à la croix de gueules, les de Saint Georges établis à Arcinges et Saint André d’Apchon, et les du Vernet, de Néronde ; mais la première de ces familles n’est connue qu’à partir du XVIIP siècle; quant à la seconde, originaire du Bourbonnais et fixée en Forez à une époque indéterminée, nous ne voyons rien encore qui nous autorise à lui attribuer la décoration héraldique que, nous avons décrite (1).

J’ai cru utile de signaler à la sagacité des membres de la Société ce petit problème historique et de montrer les titres dans le passé de la maison Latour à l’honneur d’être aujourd’hui à la fois salle de bibliothèque et d’archives communales, et annexe de la Diana.

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(1) V. L. P. Gras, Répertoire héraldique ou armorial général du Forez, p. 123 et 261.

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Peintures anciennes découvertes ds la maison Latour-Durand, annexe de la Diana. Communication de M.T.Rochigneux
Auteur : M.T.Rochigneux
Référence : 6 P.122à126
Thème 2 : pictural
Lieux : Montbrison
Peintures du XVIè siècle découvertes ds l’ancienne chapelle de la chartreuse de Ste Croix
Auteur : M.L.Favarcq
Référence : 9 P.293à303
Thème 2 : pictural
Lieux : Ste Croix
Peintures murales (XIVè ou XVè s.) découvertes au prieuré de Chandieu
Auteur : M.Eleuthère Brassart
Référence : 19 P.204à208
Thème 1 : peintures murales
Lieux : Champdieu
Peintures murales anciennes de l’église d’Ouches. Communication de M.E.Jeannez
Auteur : M.E.Jeannez
Référence : 6 P.227à231
Thème 1 : peintures murales
Thème 2 : pictural
Lieux : Ouches
Peintures murales anciennes de l’église d’Ouches. – Communication de M. Jeannez
Date : 1892

BD, Tome VI, Peintures murales anciennes de l’église d’Ouches. – Communication de M. Jeannez., pages 227 à 231, La Diana, 1892.

Peintures murales anciennes de l’église d’Ouches. – Communication de M. Jeannez.

M. Jeannez prend la parole en ces termes :

Lorsqu’au mois d’août 1891 furent commencés les travaux d’agrandissement de l’église d’Ouches, cet édifice se composait d’une salle rectangulaire en contrebas du sol, ouvrant sur un clocher-chœur par un arc plein cintre. La salle était insuffisante comme dimensions, le sanctuaire l’était bien davantage, en sorte que la seule combinaison possible, pour obtenir l’agrandissement demandé, comportait la désorientation de l’édifice, la transformation du petit sanctuaire en un porche d’entrée et la création d’une abside à l’extrémité de la salle-nef prolongée.

Mais quel style architectural convenait-il d’adopter pour cette reconstruction ?

La salle servant de nef était, sans doute possible, une bâtisse du XVI e siècle. Quant au clocher, par la forme cintrée et trapue de toutes ses baies, par l’épaisseur des murs, par la forme obtuse de la toiture en pyramide à quatre pans, il semblait appartenir à l’époque romane, à l’art du XII e siècle. Mais ce n’était 1h qu’une induction trop vague, grâce à la pauvreté des données architectoniques.

L’histoire, de son côté, sans contredire à cette détermination, n’offrait pas de documents permettant de la préciser. Le château d’Ouches apparaissait bien au XII e siècle comme une grange très considérable pouvant loger les 300 chevaux de l’ost du sire de Beaujeu Guichard Il, et plus tard, au XII e siècle, comme un castrum sérieusement fortifié, assis au centre d’une motte fossoyée de 90 mètres de diamètre encore existante. Une telle importance pouvait sans doute légitimer cette époque reculée l’existence d’une chapelle ou d’une église, de laquelle dépendait peut-être, le clocher actuellement debout.

Mais ce problème d’âge et de style restait cependant forcément irrésolu, lorsque survint nie très intéressante découverte qui leva tous les doutes.

Au cours des travaux préliminaires nécessités par le projet d’agrandissement, l’enlèvement d’anciens crépis superposés mettait au jour une curieuse peinture murale de 2 m 10 de hauteur sur 2 m 20 de largeur qui recouvrait la base du mur du clocher à droite de la baie plein cintre par laquelle on accédait au sanctuaire. Cette décoration se prolongeait jusque sur les claveaux extradossés de cet arc avec retour sur l’intrados ; elle était, tout naturellement plus récente que la construction sur laquelle elle était appliquée ; et comme c’est incontestablement, ainsi que nous le montrerons plus loin, une œuvre du milieu ou de la seconde moitié du XIII e siècle, il en résultait que le clocher plus ancien appartenait à la fin de la période romane. Les inductions architectoniques et historiques se trouvaient donc confirmées et le style architectural roman devenait tout indiqué pour les restaurations ou reconstructions à accomplir.

L’ œuvre peinte dont nous avons donne les dimensions a la forme d’un rectangle surmonté d’un arc en tiers point. Elle est distribuée en deux scènes superposées assises sur des frises horizontales d’ocre jaune entre deux bandes rouges.

En has, c’est l’Adoration des Mages, composition de quatre figures polychromes de 0 m 85 de hauteur, s’enlevant, sur un champ verdâtre. Deux des mages sont debout ; le troisième est agenouillé devant, une Vierge mère assise, vêtue d’une robe blanche et dont on ne distingue plus très nettement les redessinés sombres. Les trois rois portent la couronne sur de longs cheveux coupés carrément sur le front, et l’un d’eux reproduit exactement le portrait légendaire de saint Louis du vitrail de Poissy. Les robes sont courtes, laissant voir les chaussures pointues, vraies pigaches du XIII e siècle. Et ces robes pourpres sont recouvertes de manteaux sans agrafes qui laissent libres les manches de la tunique et les gants à cornet.

Un calvaire occupe le compartiment supérieur. Le crucifié a les bras étendus horizontalement sur des croisillons minces et allongés à la manière italienne et ses jambes sont violemment repliées comme au XIV e siècle. En has, une Vierge debout a la tête appuyée sur la main gauche soutenue elle-même par le bras droit : attitude qui ne se rencontre que très rarement en iconographie. Enfin, détail curieux à noter, aux deux angles de la composition sont posés sur le sol deux chandeliers courts et arrondis qui n’ont rien de commun avec les chandeliers à pieds d’araignes à la mode dès le XIV e siècle. Ils ont cette forme basse, trapue, usitée durant la période carolingienne, depuis le IX e siècle, c’est-à-dire depuis l’époque où l’Église commence à placer des flambeaux sur ses autels.

Comme technique, ces peintures, justes de proportions et de mouvement, où les mains seules laissent à désirer, paraissent avoir été exécutées tout simplement à la chaux, sans encollage et sur enduit à peine humide, ainsi que le prouve la faible épaisseur de la couche colorée ; ce qui les distingue de la fresque véritable. Pas de vernis ; rien du poli agathisé des peintures murales de Tournus, de Saint-Julien de Sennecy ou d’Anzy. Le dessin énergique et rapide est donné par des traits noirs ou bistres qui circonscrivent les teintes plates colorées, pales et douces.

Ces observations concernent exclusivement la scène de l’adoration, car, pour les personnages du calvaire, il semble résulter d’un examen minutieux qu’ils furent dessinés au trait sur un enduit blanchâtre, en détrempe, passé après coup sur la peinture primitive dont les couleurs réapparaissent par places. L’âge nécessairement plus récent de ce second travail expliquerait alors l’attitude contorsionnée du Christ, qui ne se rencontre guère avant le XIVe siècle.

Cette œuvre décorative est en assez médiocre état. Car, sans parler de l’action de l’humidité et du temps, elle a subi lors de sa découverte et au cours des derniers travaux des chocs et des mutilations regrettables qui ne furent peut-être pas toutes involontaires !

Sa conservation reste toutefois possible. On s’en occupe. Elle sera entourée d’un cadre saillant avec feuillures pour recevoir un vitrage protecteur. Et quant à sa restauration, elle consistera strictement à raviver les traits sombres du dessin, sans toucher aux teintes qu’ils enserrent.

Mise ainsi à l’abri des chances les plus fréquentes de destruction, cette peinture murale restera comme une précieuse relique de l’église primitive d’Ouches et un intéressant témoin de l’état des arts dans notre pays de Roannais vers la seconde, moitié du XIIIe siècle.

Peintures murales dans l’ancienne église de Grézieu-le-Frornental. – Communication de M. E. de Vazelhes
Date : 1889

BD, Tome V, Peintures murales dans l’ancienne église de Grézieu-le-Frornental (1). – Communication de M. E. de Vazelhes., pages 64 à 77, La Diana, 1889.

 

Peintures murales dans l’ancienne église de Grézieu-le-Frornental (1). – Communication de M. E. de Vazelhes.

 

(1) L’église de Grézieu, abandonnée depuis peu, en partie démolie déjà et à la veille d’être reconstruite, était un édifice assez pauvre d’aspect et fait de morceaux de styles dissemblables. Il avait été édifié à l’aide de matériaux divers, tels que cailloux de rivière, blocs de calcaire indigène et d’argile verte compacte, appelée lose, avec moëllons de granit pour les saillies. Son plan était une croix latine composée d’un cheeur et d’une nef unique flanquée, à hauteur de l’arc triomphal, de deux chapelles latérales.
La partie la plus ancienne et la seule debout encore, c’est à dire l’abside, a la forme d’un hémicycle allongé, large et profond de 4m 60, avec une épaisseur de mur et de voûte de 0m 70 ; elle communiquait avec la nef par un arc triomphal brisé. Cette construction, que l’on peut dater de la fin du XIIe siècle ou du commencement du XIIIe, était primitivement éclairée, au centre seulement, par une étroite fenêtre cintrée ; deux fenêtres ogivales de plus grandes dimensions furent ouvertes au XVIe siècle sur les côtés nord et sud, tandis qu’au XVIIIe une porte fut pratiquée du côté de l’Evangile pour accéder à la sacristie. Un caveau était creusé au pied du maitre autel. A l’extérieur, les murailles s’élargissent à la base en forme de glacis : l’on voit même au chevet une sorte d’arc de décharge qui semble démontrer que les constructeurs avaient pris toutes les précaution necessaires pour parer aux accidents pouvant résulter de la nature mouvante du sol. A l’angle rentrant extérieur formé par la rencontre des murs du choeur et de la chapelle de droite, est appliqué contre la paroi absidale un édicule voûté en ogive, haut de 2m sur 1m 55 de large et 0m 75 de profondeur, ayant dû vraisemblablement abriter une sépulture.
La nef, longue intérieurement de 11m et large de 6m 20, ne présentait, tant au dehors qu’au dedans, aucun caractère architectural ; ses murs, dépourvus de contreforts, étaient d’une épaisseur assez considérable, mais leurs fondations peu profondes laissaient deviner qu’ils n’avaient point été destinés à supporter une voûte, mais bien plutôt une charpente lambrissée ou un plafond. Des peintures murales avaient été appliquées successivement sur les parois de cette nef : les plus récentes représentaient des ornements végétaux du temps de Louis XV ; elles dissimulaient, dans la correspondant aux chapelles, une autre décoration, du XVIe ou du XVIIe siècle, dont nous n’avons pu distingue lambeau figurant un énorme dauphin rouge et or. A la fin du XVIIIe siècle ou au commencement du XIXe, on eut l’idée d’établir, au moyen de briques, une voûte d’arêtes en anse de panier sur toute l’étendue du vaisseau : c’est son effondrement qui a nécessité l’abandon de l’édifice.
Les deux chapelles latérales avaient été édifiée à part à la fin du XVe siècle ou au commencement du XVIe. Celle de droite, dont la voûte avait été refaite aussi en anse de panier, s’ouvrait sur la nef par une arcade ogivale sobrement profilée ; une petite piscine surmontée d’une accolade était percée dans la partie antérieure de ce pilier, à hauteur de l’autel. La chapelle de gauche, quelque peu plus large, était voûtée sur nervures prismatiques : on y pénétrait par une arcade cintrée et anglée d’un tore reposant sur d’élégantes petites bases. Devant l’autel, dédié à saint Mein, était creusé un caveau recouvert d’une pierre tombale datée de 1625 et portant un blason gravé en creux, celui, croit-on, de la famille Drogue. De même que l’autre, cette chapelle prenait jour par une fenêtre flamboyante à meneaux. Au dessus s’élevait un clocher carré, dénué de contreforts et sans caractère, auquel on accédait par un escalier de pierre appliqué contre la paroi extérieure de la nef. Cette tour, ajourée sur chaque face par deux fenêtres cintrées et meublée de deux cloches de 1817 et 1818, était couverte d’une toiture plate à quatre pentes surmontée en son milieu d’une sorte de flèche d’aspect assez disgracieux. T. R.

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En avril dernier l’église de Grézieu-le-Fromental, édifice formé de parties d’âges différents, et médiocre valeur architecturale, était livrée à la démolition pour être reconstruite. La voûte de l’abside du Xlle au XIIIe siècle venait d’être jetée bas, et l’on allait attaquer les murs de 1’hémicycle, quand d’épaisses plaques de mortier et de badigeon se détachant sous les premiers coups de pioche laissèrent entrevoir d’anciennes peinture. La démolition fut arrêtée, une double couche d’enduits superposés enlevée avec précaution, et l’on vit reparaître une vaste composition se développant sur tout le pourtour intérieur et dont rien auparavant ne permettait de soupçonner l’existence.

Cette décoration murale se divise horizontalement en deux zônes. La plus inférieure, du sol jusqu’à une hauteur d’environ deux mètres, parait avoir été remplie par des draperies relevées de distance en distance et peintes en jaune sur fond brun rouge ; de larges traits de la mème couleur en accusent les plis; la tète est bordée d’un galon jaune sur lequel des postes se détachent en noir. Cette partie a extrêmement souffert et est à peine lisible.

La zône supérieure, haute d’un mètre, comprend une suite de tableaux dont les sujets sont empruntés à la légende de sainte Catherine d’Alexandrie. Au dessus court une frise portant une inscription très fruste. Au dessus encore, tout à fait â la naissance de la voûte, de larges feuillages gris brun avec nervures blanches forment un ornement courant sur fond noir, de 0 m 40 de haut. Sans nul doute, la voûte entière était recouverte de peintures, comme l’attestent certains fragments d’enduits recueillis dans les décombres ; malheureusement elle à été renversée sans qu’on les ait aperçues.

De cet ensemble décoratif, les peintures représentant des scènes de la vie et de la mort de sainte Catherine sont de beaucoup les plus intéressantes, et, malgré de fâcheuses mutilations, les mieux conservées.

Elles comportaient à l’origine neuf ou dix compartiments dont les deux ou trois premiers, à gauche, ont presque totalement disparu par suite de l’ouverture au XVe ou XVIe siècle d’une baie ogivale éclairant le côté nord de l’abside et, au XVIIIe, d’une porte adjacente donnant accès dans une sacristie.

Il ne reste de ces premiers tableaux que des parties insignifiantes ne donnant en aucune façon l’idée des sujets figurés. On peut supposer que sur l’un d’eux était retracée la scène célèbre du mariage de sainte Catherine recevant un anneau des mains de l’Enfant Jésus.

Voici la description des compositions qui subsistent encore :

1er tableau. – Un sergent à masse suivi de deux trompettes proclame un édit de l’empereur Maxence ordonnant de sacrifier aux dieux. De la main gauche il désigne une idole en forme de quadrupède de couleur jaune, peut-être un veau d’or, élevé sur un monument circulaire. A gauche, la sainte debout, nimbée, se détourne en levant les mains en signe d’indignation. Deux colonnes trapues délimitent le sujet et le séparent de celui qui le précédait et de celui qui suit. De la légende explicative placée au-dessus une seule lettre, une S, est demeurée visible.

I. – PROCLAMATION DE L’ÉDIT DE L’EMPEREUR.

2e tableau. – L’empereur assis sur son trône, vêtu d’un ample manteau, la tête ceinte d’une couronne royale, tient de la main droite un sceptre fleurdelysé ; de la gauche il donne un ordre. Devant lui un personnage armé d’une énorme masse et coiffé d’un haut bonnet pointu terminé par une boule pousse brutalement la sainte, dont on ne voit plus aujourd’hui que le corps plié en deux, et la fait entrer par une porte basse dans une tour ronde crénelée. Il ne reste que la fin de la légende :… S ; X ; SCS ; KATERIN…

Cette composition est séparée de la suivante par une baie romane éclairant l’abside et qui appartient à la construction primitive ; des assises simulées en décorent l’ébrasement.

II. – SAINTE CATHERINE EST MISE EN PRISON.

3e tableau. – Deux philosophes envoyés par l’empereur, et dont l’un est peut-être Porphyre, discutent avec la sainte qui apparaît à une fenêtre de la tour qui lui sert de prison. A gauche l’impératrice, couronne en tète et richement vêtue, assiste à cette dispute qui, d’après la légende, se termina par sa conversion et celle des philosophes.

On lit au dessus, PRS ; PHIL…. ; que l’on peut interpréter par plures plailosophi ou, avec moins de vraisemblance, par Porphyrus philosophus.

A droite et au dessus de sainte Catherine, une colombe lui apporte un objet rond peu distinct. Cette circonstance et l’absence de nimbe ne permettent pas de reconnaître une figure du Saint Esprit assistant la sainte ; c’est bien plutôt le pigeon qui, selon la légende, lui apportait à manger dans sa prison.

III. – SAINTE CATHERINE CONVERTIT LES PHILOSOPHES.

4e tableau. – L’empereur debout, vêtu d’une tunique, la tète couronnée, tenant de la main gauche un sceptre fleurdelysé, fait jeter dans les flammes les philosophes convertis par sainte Catherine. Un personnage placé devant lui attise le feu avec un instrument dont on ne voit plus que le manche. Au centre et dans la partie supérieure du tableau, la main de Dieu sortant d’une nuée bénit les martyrs. Au dessus, ce débris de l’ancienne légende: SCS ; KATERINA ; MA …ENS…

La partie droite de ce tableau et le commencement du suivant ont été détruits par l’ouverture, au XVe ou XVIe siècle, d’une baie faisant pendant à celle signalée au côté nord de l’abside.

IV. – SUPPLICE DES PHILOSOPHES.

5e tableau. – Comme nous venons de le dire, la partie gauche a disparu. A droite, un ange fait .voler en éclats les roues garnies de crocs destinées à mettre la sainte en pièces. Ces éclats viennent blesser les spectateurs et les bourreaux. De la légende, les seules lettres aujourd’hui visibles sont sCA : KATERiN…

V et VI. – SUPPLICE DE SAINTE CATHERINE.

6e tableau. – Il est séparé du précédent par une grosse colonne et presque entièrement détruit par la chute de l’enduit sur lequel il était peint. On y distingue pourtant encore un bourreau coiffé d’un haut bonnet pointu ; il saisit de la main gauche les cheveux de sainte Catherine et, de la main droite, lui coupe la tète avec une épée droite à large lame agrémentée d’un filet serpentant. La main de Dieu bénissante sort d’un nuage. La légende est réduite à la seule lettre S.

VII. – SAINTE CATHERINE EST ENSEVELIE SUR LE MONT SINAI.

7e tableau. – Il est aussi en fort mauvais état et limité par des colonnes peintes. Deux anges ont transporté le corps de la sainte sur le mont Sinaï et le déposent dans un tombeau. La martyre a les mains jointes et est enveloppée d’un suaire. Plus bas, sous une arcade trilobée, des fidèles, les mains jointes, implorent sainte Catherine et recueillent probablement le baume salutaire et parfumé qui découle de son corps.

Tous ces tableaux sont peints sur un fond verdâtre parsemé d’étoiles à six rais dont le contour est indiqué par un trait noir. Dans les trois derniers tableaux le fond, toujours semé d’étoiles, est bleu : particularité dont nous donnerons plus loin la raison.

Les couleurs employées sont le jaune pour les chevelures, le brun rouge, le jaune et le gris verdâtre pour les vêtements, le noir pour les chaussures et le rouge brun pour les terrains. Elles ont été appliquées à la colle en teintes plates comme du lavis. Le modelé est indiqué par des traits noirs.

Ces peintures semblent appartenir à la fin du XIIIe siècle ou au commencement du XIVe. Le vètement des hommes, qui devient collant et court, la manière dont leurs cheveux sont arrangés en masse de part et d’autre de la tète, l’apparition à peine sensible des poulaines dans la chaussure du roi, la forme de l’épée du bourreau, les caractères des légendes, tout indique la période qui s’étend de 1290 à 1320.

C’est ici le lieu de consigner une observation due à M. Eleuthère Brassart. Les peintures lui paraissent n’avoir jamais été terminées. Les trois derniers tableaux auraient seuls reçu la dernière main de l’artiste. En effet, les cheveux, les carnations y sont modelés à point, le fond verdâtre a été glacé par une légère couche de bleu d’outremer, couleur alors fort chère. Dans les autres scènes, au contraire, le trait général est, à la vérité, bien arrèté, les vêtements sont entièrement peints, mais les figures et les mains, indiquées seulement par un contour noir, ont reçu une simple préparation en blanc et le modelé n’a jamais existé. A cette interruption du travail est dü l’aspect mat de ces peintures : n’ayant jamais été terminées, elles n’ont pas été agatisées, polies, brunies, comme celles par exemple découvertes à Saint-Romain-le-Puy. Elles n’en sont que plus précieuses comme sujet d’étude des procédés employés à cette époque.

A quelle cause attribuer leur inachèvement? A la mort de l’artiste ou à un fait de guerre? C’est ce que nous ne saurons très probablement jamais.

La place d’honneur occupée dans l’abside de Grézieu par la représentation de la vie et du martyre de sainte Catherine nous porte à regarder cette sainte comme la patronne primitive de la paroisse avant saint Etienne, le patron actuel, selon l’Ordo du diocèse. Cette opinion tire peut-être un nouveau degré de vraisemblance de l’existence, en cette église, d’une ancienne prébende sous le vocable de sainte Catherine et de saint Pierre, dont la collation appartenait aux seigneurs de Grézieu. Les archives du château contiennent plusieurs nominations à ce bénéfice faites aux XVIIe et XVIIIe siècles par les Henrys et les Bérardier.

Grâce à un léger déplacement de l’aire assignée à la nouvelle église, l’ancienne abside de Grézieu pourra rester debout. Une nouvelle toiture a été établie au dessus pour abriter les peintures. Ainsi sera conservé ce curieux et rare spécimen de l’art pictural en Forez au moyen-âge.

M. de Vazelhes ajoute que d’autres peintures moins importantes et d’une époque beaucoup moins ancienne ont reparu dans la démolition de diverses parties de l’édifice.

Ainsi la chapelle de saint Mein, formant transept à gauche, avait reçu, vers le milieu du XVIe siècle, une décoration murale. Cette décoration comportait de larges bandes formées de losanges noirs et blancs juxtaposés en chevron, encadrant de grands rinceaux chargés de raisins et d’oiseaux. A la même époque à peu près remonte une litre funéraire peinte dans cette chapelle et chargée d’un blason mi-parti au 1er très effacé (peut-être d’argent au chevron de gueules ?) au 2e d’argent au lion d’azur, au lambel à trois pendants de gueules brochant sur le parti. Autour, collier de l’ordre de Saint-Michel.

Peut-on y voir les armes d’Annet, fils de Bertrand de César et de Françoise de Bonneval, seigneur de Grézieu vers 1540? Le second parti ressemble aux armes attribuées par Gras aux de Bonneval, mais avec des émaux différents.

Une seconde litre funéraire, superposée au XVIIIe siècle à la première, laissait voir sur le pied-droit gauche de l’arcade donnant entrée à la chapelle deux écussons ovales accolés sous une couronne de comte. Le premier portait d’or à un chevron et trois têtes de léopards de gueules, qui sont les armes des Bérardier, mais avec des émaux différents de ceux indiqués par Gras; le second blason était très fruste et n’a pu être déchiffré.

La sacristie du XVIIIe siècle avait aussi reçu une décoration peinte, encore visible, au moment de la démolition, sur les murs du midi et du couchant. Elle était composée de versets de la Sainte-Ecriture placés dans des cartouches alternant avec des blasons. En voici la description:

A gauche de la porte :

DILIGEnter AGNOSCE

vultum PecORIS TVI

tuoS Que greges considera. (1)

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(1) Proverbes, XXVII, 23.

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Au dessus de la porte :

NOLI LABORARE

Vt DITERIS

SeD PRVDENTLAE TVAE

PONE MODVM

PROVA XXIII -VERS 4°

Sur le mur au couchant, en allant de gauche à droite, deux écus ovales accolés sous une couronne de comte. Le premier portait d’or au chevron et trois têtes de léopards de gueules (Bérardier) ; le deuxième était illisible. Support à gauche, un lion.

A la suite :

PRO

ANIMA TVA

Ne cONFunDARIS

DICERE veRVM

eCCLA cAP 111i VERS 24

Et enfin un écusson ovale surmonté d’une couronne de comte, avec deux lions pour supports; il portait d’azur ou de sable ? à une bouterolle ? d’argent.

M. le Président remercie M. de Vazelhes de son intéressante communication et du zèle éclairé dont il a donné la preuve en sauvant les peintures de l’abside de Grézieu d’une destruction imminente et en les mettant à l’abri de nouvelles dégradations. Cette conduite contraste trop avec les actes de vandalisme et d’indifférence dont nous sommes journellement les témoins attristés, pour que la société de la Diana n’ait pas le devoir de lui adresser ses plus chaleureuses félicitations.

Des marques unanimes d’approbation accueillent les paroles de M. le Président.

Peintures murales découvertes dans l’église de Notre Dame de Montbrison. Notes sur cette église tirées des papiers de la Mure. Communications de MM. Vincent Durand et Huguet
Date : 1887

BD, Tome IV, Peintures murales découvertes dans l’église de Notre Dame de Montbrison. Notes sur cette église tirées des papiers de la Mure. Communications de MM. Vincent Durand et Huguet, pages 227 à 241, Montbrison, 1887.

 

Peintures murales découvertes dans l’église de Notre Dame de Montbrison. Notes sur cette église tirées des papiers de la Mure. Communications de MM. Vincent Durand et Huguet.

 

M. Vincent Durand dit que des travaux en cours d’exécution dans l’église de Notre-Dame de Montbrison viennent de mettre à découvert une vaste décoration peinte dans la seconde travée du collatéral droit, au dessus de la place occupée naguère par les fonts baptismaux. Elle consiste en un portique d’ordre dorique soutenu par quatre colonnes cannelées et sans bases, deux à chaque extrémité, et surmonté d’un fronton. La frise est décorée de rosaces alternant avec les triglyphes. De part et d’autre, entre chaque groupe de colonnes, une statue en bronze doré est peinte en trompe-l’oeil. Dans l’état de dégradation de ces figures, il n’est pas aisé de dire quels personnages elles représentent. On croit distinguer, à gauche, une femme tenant un sceptre ou une croix de la main droite, et élevant de la gauche une palme ; à droite, un homme âgé et barbu tenant aussi une hampe difficile à mieux préciser; tous deux sont à demi-vêtus à l’antique : ce sont peut-être des sujets allégoriques. Le style accuse la fin du dernier siècle et l’oeuvre est d’un artiste vulgaire. Cependant, pour livrer un plus vaste champ à son génie, on avait muré la belle fenêtre lancette qui éclaire la travée. Cette fenêtre a heureusement été rouverte depuis : il en résulte que la partie centrale de l’entablement et du fronton peints n’existe plus.

La décoration murale qui vient d’être indiquée, et qui ne mérite pas une plus longue description, servait évidemment de rétable à un des nombreux autels secondaires que l’on voyait jadis dans l’église de Notre-Darne. A en croire dom Renon, Chronique de N.-D., p. 152, et plan, p. 539, cet autel serait celui du Saint-Sépulcre ou de Notre-Dame de Pitié. Mais ailleurs (p. 522 et 528), le même auteur veut qu’à cette place ait existé l’autel de Saint-Denis. Il y aurait un intérêt sérieux à déterminer l’emplacement exact qu’occupaient tous les anciens autels qui, pour la plupart, étaient des titres de prébende, et dont la connaissance servirait à retrouver le lieu de la sépulture d’une foule de personnages connus. Le pavé de Notre-Dame a subi, vers le premier tiers de ce siècle, un remaniement total qui a fait disparaître toutes les plate~tombes qui y étaient encastrées. D’autre part, plusieurs des autels encore subsistants ont changé de vocable. Il en résulte une véritable difficulté de se reconnaître dans les textes où ils sont mentionnés.

La Mure, dans ses notes manuscrites conservées à la bibliothèque de Montbrison, a laissé une liste des autels de Notre-Dame tels qu’ils existaient de son temps. La publication de cotte liste peut servir à compléter et rectifier les indications données par dom Renon dans sa Chronique de Notre – Dame d’Espérance.

Tome 1er, f° 61 v° :
Guy IV dédia l’église à l’instar de Sainte-Marie-Majeure de Rome en l’honneur de la Sainte Vierge et de tous les Saints.
Par cette fondation, il mit le Forez sous la protection de la Vierge. Aussi, le pays a toujours eu une dévotion très grande en cette église, comme se voit par les présents de colliers, chaînes, coeurs d’or et d’argent, et plusieurs offrandes de cire qui se faisaient, ainsi qu’on trouve aux Mémoires des anciens chanoines, avant le pillage de ladite église, ainsi qu’on les y fait à présent. Et [on] voit encore les anciens rayons où lesdits présents étaient appendus, que les huguenots y laissèrent.
Et la dévotion qu’a eu le pays à ladite église paraît assez par le nombre des autels qui y ont été érigés, savoir jusques [à] 25, et le grand nombre de prébendes qui ont [été] fondées à chacun d’iceux, tant par les comtes et comtesses qu’autres particuliers dudit pays, au nombre de plus de cent, quoique, par la rage des huguenots, les titres de la plupart se soient perdus. Et ces autels sont :
Le grand autel, dédié en l’honneur de la Vierge et de saint Vincent, parce que ce fut le jour de ce saint qu’il fut consacré : où est cette ancienne et dévote confrérie de Notre-Dame d’Espérance (1).
L’autel du Saint-Sacrement et de Saint-Clair.
L’autel de Saint-André.
L’autel de Saint-Etienne. Y est enterré Ponce d’Aubigny, de Albiniaco, chevalier, baron de Sal.
L’autel de Saint-Christophe.
L’autel de Sainte-Catherine et de Saint.Roch, où y avait autrefois confrérie dudit saint.
L’autel de Saint-Antoine et de Saint-Claude.
L’autel de Saint-Jean-Baptiste et de Saint-Pancrace.
L’autel de Saint-Jean-l’Evangéliste.
L’autel de Saint-Eustache.
L’autel de Saint-Antoine du clocher.
L’autel de Saint-Sébastien (2), où était autrefois la confrérie des archers.
L’autel de Sainte-Geneviève et Saint-Jacques, où était autrefois la confrérie des pèlerins.
L’autel du Saint-Sépulcre.
L’autel de Saint-Michel.
L’autel de Sainte-Cécile.
L’autel de Sainte-Anne.
L’autel de Sainte-Magdeleine et Saînt-Eloi.
L’autel de Saint-Denys.
L’autel de Sainte-Marguerite.
L’autel du Saint-Esprit.
L’autel de Saint-Mathieu (1b).
L’autel de Notre-Dame-de-Grâce, appelé de la Chanoinie (2b).
L’autel de Saint-Georges (3b).
Et l’autel Sainte-Croix en la tribune.

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(1) « Des deniers de laquelle quatre veuves du lieu sont directrices, et doi… » (Mots biffés).
(2) « Et Sainte-Marthe. » (Mots biffés). Voyez cependant dans le Pouillé publié par dom Renom, Chron., p. .514, l’indication de ce double vocable.
(1b) Selon dom Renon (Chron. de N.D., p. 167, 232), les autels du Saint-Esprit et de Saint-Mathieu étaient respectivement placés à gauche et à droite du jubé.
(2b) « Où est l’ancienne,… » (mots biffés). – Dom Renon (ibid.., p. 167) dit que cet autel était dans le choeur. On y disait les messes d’enterrement qui ne se célébraient point au grand autel (ibid., p. 537). Il est bien à désirer qu’on arrive à déterminer son emplacement d’une manière précise, car cela permettra de reconnaître approximativement le lieu où repose le chanoine Jean-Marie de la Mure, qui, dans son testament du 24 juin 1675, élit sa sépulture « en ladite devotte esglise collegialle Nostre-Dame,… et ce, au devant de la porte de la chappelle qui est nommée de Nostre-Dame de la Chanoinie, en la tombe où… a esté inhumée feue de pieuse memoire damoiselle Jeanne Gayardon dc Grezolles, sa très honorée mère, et messire Jean-Marie de la Mure,… son neveu, et où il a faict poser une pierre, ou couvert de ladicte tombe, avec son nom gravé au dessus d’icelle. » Par le même acte, il lègue au chapitre « un ancien tableau sur du bois « , un triptyque sans doute, « representant la Sainte Vierge montrant le Sauveur aux Roys d’Orient, et, sur deux aix joints à ce tableau, la Sainte Vierge adorant le Sauveur nouveau-né, et les pasteurs le venant adorer : lequel tableau ledit testateur veut être mis et happé dans la muraille de la chapelle de Nostre-Dame de la Chanoinie, despuis le buffet joignant à l’autel. » (Aug. Chaverondier. Notes pour servir à la bibliographie de Jean-Marie de la Mure, p. 16 et 20). Ces détails, et l’ordre suivi ici par la Mure, qui nomme l’autel de Notre-Dame de la Chanoinie immédiatement après celui de Saint-Mathieu et avant celui de 5aint-Georges, me font douter un peu, je l’avoue, qu’il ait été placé dans le choeur lui-même : n’aurait-il point été plutôt adossé à la clôture de ce dernier, à la hauteur de la chapelle actuelle de la Vierge ?
(3b) Cet autel était situé on face de la chapelle actuelle de Saint-André, bâtie sur l’emplacement de l’ancienne salle capitulaire (Dom Renon, Chron., p. 252 et 423).

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Cette énumération de la Mure semble faite dans un ordre méthodique, en partant du choeur, descendant le collatéral droit, remontant celui de gauche, puis redescendant le long de la clôture du choeur pour revenir dans le collatéral droit en passant devant le jubé et notant successivement tous les autels qui se présentaient, à main gauche, dans ce parcours.

S’il n’y a pas d’interversion dans la nomenclature précédente, l’autel remplacé par les fonts baptismaux ne peut guère avoir été celui de Saint-Denys, et ce dernier devrait être plutôt recherché sur le côté opposé du collatéral nord, en redescendant do la chapelle de Sainte-Madeleine, aujourd’hui de Saint-Aubrin. Dans cette hypothèse, il pourrait avoir été appliqué au mur ou à la clôture du choeur.

M. Huguet dit que la liste dont la Société vient d’entendre lecture est un document très important pour la topographie ancienne de Notre-Dame. Il a retrouvé lui-même un curieux document qui mentionne une soixantaine de tombeaux situés dans cette église. La liste de la Mure peut aider beaucoup à en identifier l’emplacement.

Un grand nombre de membres expriment le désir que M.Huguet veuille bien, dans une prochaine séance, donner connaissance à la Société du résultat de ses recherches.

M. Vincent Durand dit que les papiers de la Mure contiennent plusieurs autres notes relatives à l’église de Notre-Dame de Montbrison : les unes, ce semble, inédites, les autres reproduisant, avec des détails nouveaux, des circonstances déjà connues. Voici, textuellement ou par extrait, quelques-unes de ces notes.

BATIMENT ET MOBILIER DE NOTRE-DAME. – ARMOIRIES.
T.1er, f° 113 v° :
La voûte faite en la muraille du choeur du côté de 1’épitre était l’oratoire des comtes et comtesses (1) .

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(1) Il ne s’agit pas ici, comme on pourrait le supposer, du passage ouvert à droite et au fond de l’abside par le doyen Claude de Saint-Marcel, mais d’un réduit pratiqué dans l’épaisseur du mur du choeur et aujourd’hui masqué par le dossier des stalles.

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La grand pierre devant le grand autel était leur sépulcre.
Y a, autour de l’une des vitres du chœur, des carreaux portant de gueules à l’église d’or. Peut-être était-ce les anciennes armes de l’église, ayant les émaux de celles des comtes.
T. 1er, f° 208 v° :
Derrière le piédestal de l’image Notre-Dame d’Espérance de ladite église collégiale de Montbrison, sont les armes dudit duc (Louis II) parties d’avec celles d’Anne Dauphine son épouse. Elles sont relevées en bosse en un écusson remarquable, où celles du duc n’ont que trois fleurs de lis, et celles de son épouse les deux dauphins de Forez et d’Auvergne, tous deux semblants, vifs et flottants, à la queue fourchue, à la bouche ouverte, hors leurs émaux. D’iceux et par icelles parait que le dauphin de Forez est au 1er et 4e quartiers des armes de ladite Anne, et, en bas, la ceinture où est ce mot Espérance : d’où est venu ce nom de Notre-Dame d’Espérance (2).

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(2) Un croquis assez grossier accompagne la description de cet écusson. Cf. Hist. des ducs de Bourbon, t. II, p. 118.

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T. 1er, f° 209 :
Sous ce duc (Louis II de Bourbon), l’an 1377, fut clos de murs le choeur de l’église Notre-Darne de Montbrison (3).

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(3) « Et faite la tribune » (mots biffés) Ce mot de tribune paraît désigner le jubé.
T. 1er, f° 224 :
Il (le duc Charles 1er) portait de Bourbon comme Jean son père. La duchesse son épouse portait pareilles armes que son mari, contreparties de la maison de Bourgogne, qui est un écu écartelé au 1er et 4e quartiers d’azur à 3 fleurs de lis d’or ou semé de fleurs de lis d’or et, pour brisure des armes de France, une bordure componée d’argent et de gueules, qui est de la dernière branche des mêmes ducs de Bourgogne, qui se commence à Philippe de France, quatrième fils du roi Jean, aux 2 et 3, bandé d’or et d’azur de six pièces, à la bordure de gueules, et sur le tout de Flandres, qui est de la première branche des mêmes ducs, qui se commence à Robert de France, fils du roi Robert. Telles armes se voient gravées sur la colonne ou pilier étant au milieu des deux portes du grand portail de l’église Notre-Dame de Montbrison, du côté gauche dudit pilier en entrant, où le quartier des armes de la dernière branche de Bourgogne est semé de fleurs de lis et un écusson sur le tout (1).

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(1) Dans une première rédaction, biffée, la Mure dit que sur le pilier en question, les armes du duc Charles 1er « sont gravées en face et du côté droit, et du côté gauche en entrant y sont gravées celles de son épouse. » (Cf. Hist. des duces de B., t, II, p. 188).

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T. 1er, f° 222 :
Les armes d’Agnès de Bourgogne (femme du duc Charles Ier) sont contreparties à Bourbon sans nombre en la chapelle de Saint-Georges (2).

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(2) dans l’Hist. des ducs de Bourbon, t. II, p 71, la Mure attribue cet écusson à Bonne de Bourgogne. Voir la note de M. Steyert qui le restitue à Agnès.

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T. 1er, f° 229 v° :
Lesdites armes (du duc Jean II de Bourbon) avec ledit collier (de Saint-Michel) sont aussi peintes en deux écussons aux vitres de la chapelle Saint-Michel de l’église Notre-Dame de Montbrison ; en la même église, en celles de la chapelle Saint-Christophe et en celles de la chapelle Saint-Etienne, où l’écusson, outre ledit collier, est environné de la ceinture d’Espérance.
T. 1er, f° 229 :
Jeanne de France (première femme de Jean II)… portait de Bourbon contreparti de France, qui est d’azur à 3 fleurs de lis d’or, 2 et I. Telles armes sont peintes au troisième des quatre écussons de Bourbon peints en la chapelle Saint-Georges de Notre-Dame de Montbrison, aux fleurs de lis sans nombre : faute du peintre.
T. 1er, f° 229 :
Jeanne de Bourbon (troisième femme du duc Jean II)… portait de Bourbon-la-Marche ou Bourbon-Vendôme, qui est de Bourbon, au bâton de gueules chargé de 3 lions d’argent. Telles armes sont en relief en l’écusson qui est au dessus de la quatrième fenêtre du grand clocher de Notre-Dame de Montbrison, du côté de midi.
T. 1er, f° 229 :
Anne de France (femme du duc Pierre II)… portait de même (de Bourbon) contreparti de France. Tel écusson est en la vitre de Saint-Etienne [de] Notre-Dame de Montbrison et sur I’ancien banc des officiants (1).

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(1) Cf. Hist. des d. de Bourbon, t. II, p 500.

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T. 1er, f° 210 v° :
L’inventaire du 7 mars 1540 (1541 n. st.) de notre église porte qu’en plusieurs pièces, tant de l’argenterie que des ornements, était gravée, ouvrée ou peinte, une ceinture a ce mot, Espérance (2).

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(2) Cf. ibid., p. 59.

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T. 1er, f° 252 :
Ce duc (le connétable de Bourbon) portait pour devise un cerf volant avec la ceinture d’Espérance passée au col, comme se voit en un tapis appartenant à nous (3).

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(3) Ces mots, à nous, paraissent se rapporter au chapitre N.-D. A la rigueur, on pourrait supposer qu’ils se rapportent à l’auteur.

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T. 1er, f° 258 :
Le roi Louis XII… retint le porc-épic pour devise. Ce qui se voit au devant d’autel de brocatel qui se met les jours solennels au grand autel de Notre-Dame de Montbrison, où l’on voit les armes de France ayant pour tenants deux porcs- épics, et la lettre L à l’antique couronnée, qui est l’initiale du nom dudit roi.
T. 1er, f° 249 :
Sous ce duc (Pierre II), le roi Louis XII passa au pays, même à Saint-Bonnet (4). Et l’inventaire de notre trésor, du 7 mars 1540 (1541 n .st.) porte que sur le grand poële de drap d’or, se voyaient les armes de France soutenues de deux porcs-épics.

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(4) Probablement en décembre 1499. Cf. Hist .des d. de Bourbon, t, II, p. 453 et 526.

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CLOCHES DE NOTRE-DAME.
T. 1er f° 269 :
Le 15 juillet 1553, fut faite et jetée la cloche de Notre-Dame de Montbrison appellée Marie, pesant 15 quintaux.
T.1er, f° 238 :
Quant à celle qui s’appelle Retour, elle a cette devise :
ad mea signa veni ; recinendas pulsor ad horas,
Inde vocor Reditus : ad mea signa veni (1)

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(1) Cette note est bâtonnée sur le manuscrit, probablement parce que l’auteur ne l’a pas jugée à sa place.

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A en juger par cette légende, la cloche dont il s’agit répétait les heures frappées sur une autre par l’horloge. L’essieu de cette cloche, frappé par la foudre en 1536, faillit communiquer le feu au reste des charpentes :

T. 1er, f° 264 :
Le même jour qu’il (François 1er) arriva, (25 avril 1536), la foudre tomba au clocher, mit le feu au gros:arbre de Retour, dont tout le bois du clocher faillit à brûler.

NOTICE DE LA CONSECRATION DE NOTRE-DAME. 1466.

T. 1er, f° 228 :
Consecrata fuit ecclesia B. Mariae Montisbrisonis die festo B. Giraldi, quae est decima tertia mensis octobris, anno 1466, per reverendissimum Patrem episcopum suffraganeum domini archiepiscopi Lugdunensis, abbatem Bellae Villae, qui ordinavit annuatim celebrari festum dedicationis dictae ecclesiae dominica proxima post festum B. Dionysii. Et tempore dictae consecrationis, existebant dominus Stephanus Gon, decanus, Ludovicus de la Vernade, cantor, Jacobus Robertet, sacrista, Henricus de Cbangy, magister chori, et Joannes Cachibodi, Guillelmus de Vinolz, Florimundus de Forgia, Annemundus Baronati, Anthonius Bretonelli, Petrus Rapailly, Mauricius de Vanis, Joannes Gordini et Joannes Rabinelli, [canonici].
T. 1er, f° 113 v° :
En une autre année, sous ledit fondateur, fut consacrée ladite église le dimanche dans l’octave de la Saint-Denys, et le grand autel le jour Saint-Vincent, selon que porte la tradition de ladite église, qui célèbre à ce jour lesdites consécrations. Notre-Dame d’août et Toussaint sont ses grandes fêtes.

Le premier de ces textes a déjà été publié, mais d’après un texte un peu différent et d’une manière un peu moins complète, par dom Renon, Chronique de N.-D., p. 489 (Cf. p. 146). Quant au second, il renferme une indication erronée en ce qu’il attribue la consécration de l’église aux temps du fondateur : erreur rectifiée par la Mure lui-même (Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, t. II, p.273). Mais il donne encore lieu à une antre difficulté, car si l’église fut réellement consacrée un dimanche, ce ne put être le 13 octobre 1466, fête de saint Géraud, qui cette année-là tomba le lundi. Il faudrait pour mettre d’accord les notes chronologiques de la Mure, reculer la date de la cérémonie dimanche 13 octobre 1465, ou la faire descendre à pareil jour des années 1471 ou 1476. Il est probable que la date de 1466 est la bonne, et que la Mure aura conclu à tort, de ce que l’anniversaire de la consécration de l’église se célébrait un dimanche, que tel était aussi le jour de la semaine où elle avait été solennellement dédiée. Dans l’Histoire des ducs de Bourbon, t. II, p. 275, il se contente de donner la date du 13 octobre 1466, sans préciser autrement le jour.

Le prélat qui fit cette dédicace est Etienne la Chassaigne, consacré suffragant de Lyon, le 11 septembre 1465, pour suppléer dans les fonctions épiscopales l’archevêque élu Charles de Bourbon (Gallia Christiana, t. IV, col. 295). Son titre in partibus, d’après la relation du sacre de Charles de Bourbon, qui eut lieu l’année suivante (Hist.. des ducs de Bourbon, t. II, p. 389), parait avoir été celui d’episcopus Berucensis, sans doute mauvaise transcription pour episcopus Berytensis.

CHARTES DIVERSES CONCERNANT L’ÉGLISE DE NOTRE-DAME.

T.1er, f° 202. – 5 des ides de juin (9 juin) 1393. – Clément VII, pape en Avignon, accorde au doyen de Notre-Dame le pouvoir d’entendre les confessions pendant le carême.

Clemens episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis decano et capitulo ecclesiae Beatae Mariae Montisbrisonis, Lugdunensis dioecesis, salutem et apostolicam benedictionem. Sincerae devotionis affectus, quem ad nos et Romanam geritis Ecclesiam, promeretur ut petitionibus vestris, quantum cum Deo possumus, favorabiliter annuamus. Hinc est quod nos, etc., ut tu, fili decane, quorumcumque ad ecclesiam vestram in quadragesima annuatim venientium, confessionibus eorum diligenter auditis, pro commissis eis debitam absolutionem impendere, et injungere poenitentiam salutarem, nisi forte talia sint propter quae Sedes Apostolica sit merito consulenda, libere et licite va1eas, auctoritate apostolica tenore presentium indulgemus.
Nulli omnino, etc. Datum Avenioni, 5° idus junii, Pontificatus nostri anno quinto decimo. H. BURGENSIS.
Lesdites lettres fulminées par l’official de Lyon le 24 avril 1395.

Pour l’intelligence de cette concession du souverain pontife, il faut se rappeler que l’église de Notre-Dame n’était point paroissiale, et que les pouvoirs spirituels du doyen ne dépassaient pas l’enceinte du cloître.

T. 1er, f° 60 v0, 218 v0 et 223. – 8 des ides de février (6 février) 1423. – Bulle de Martin V portant concession d’indulgences en faveur des bienfaiteurs de Notre-Dame de Montbrison.

… Cum, sicut accepimus, collegiata ecclesia Beatae Mariae villae de Montebrisone, Lugdunensis dioecesis quae per quondam comites de Foresio, ab illustri domo Franciae descendentes fundata sit atque dotata, et inter caeteras collegiatas ecclesias illarum partium insignis extitit ; et tam propter mortalitatem, pestes, et guerrarum turbines, aliasque calamitates passim emersas, quae partes illas diutius afflixerunt, prout affligunt qua scilicet (1) totius villae, qua scilicet partis ecclesiae predictarum combustionem, quae a pauco tempore evenit, dicta ecclesia, quae propter obitum fundatoris ejusdem non est ad sui perfectionem deducta, ex tenuitate facultatum et proventuum ejusdem, in suis aedificiis et structuris absque fidelium suffragiis reparari, et ad perfectionem hujusmodi deduci non possit, Nos cupientes ut ecclesia ipsa a Christi fidelibus Congruis honoribus frequentetur, et ut fideles ipsi eo libentius devotionis causa confluant ad eamdem, et ad reparacionem et conservationem ejusdem manus promptius porrigant adjutrices, etc. Datum Romae, 8° idus februarii.

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(1) Les trois copies de la Mure portent ici et plus loin, qua silicet, ce qui porte à croire que tel était bien le texte de la bulle, au lieu de quam propter, qu’on serait tenté d’y substituer. – Sur la prise de Montbrison par les Anglais et les dommages soufferts à cette occasion par l’église de Notre-Darne, voir l’Hist. des ducs de Bourbon, t. II p. 139, et dom Renon, Chron., p. 130.

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T. 1er, f° 200. – 28 mars 1457. – Concession d’indulgences en faveur des bienfaiteurs de Notre-Dame de Montbrison, par Alain de Coëtivy, cardinal de Sainte-Praxède, évêque d’Avignon, légat du Saint-Siège dans les Gaules.

Alanus, miseratione divina tituli Sanctae Praxedis sacrosanctae R. E. presbyter cardinalis, Avinionensis vulgariter nuncupatus, in regno Franciae caeterisque Galliarum ac eis ad[jacentîbus ?] partibus usque ad Rhenum Apostolicae sedis legatus, un[iversis] fidelibus praesentes litteras inspecturis salutem in Domino.
Dum praecelsa meritorum insignia, quibus Regina coelorum, Virgo Dei Genitrix gloriosa, sedibus praelata sidereis, velut stella matutina, praerutilat, devotae considerationis indagine perscrutamur ; dum etiam intra pectoris arcana revolvimus quod ipsa, ut Mater misericordiae et pietatis, amica humani generis, pro salute fidelium qui delictorum onere praegravantur, sedula exoratrix et pervigil, ad Regem quem genuit intercedit, dignum, quin potius debitum arbitramur, ut ecclesias et loca ecclesiastica in honorem sui nominis instituta gratiosis remissionum impendiis et iudulgentiarum muneribus decoremus. Cum itaque, sicut accepimus, ecclesia Beatae Mariae Montisbrisonis, Lugdunensis dioecesis, in suis structuris et aedificiis reparatione non modica indigere noscatur, ad quam faciendam ipsius ecclesiae propriae non suppetunt facultates, sed Christi fidelium pia suffragia sint ad id plurime opportuna, nos cupientes ut ecclesia ipsa congruis honoribus frequentetur, ac in dictis structuris et aedificiis debite reparetur, pariter et conservetur, nec non fideles ipsi eo libentius devotionis causa confluant ad eamdem, et ad reparationem et conservationem illius manus promptius porrigant adjutrices, quo ex hoc ibidem dono coelestis gratiae uberius conspexerint se refectos, de Omnipotentis Dei misericordia, et beatorum Petri et Pauli apostolorum ejus auctoritate confisi, omnibus eisdem Christi fidelibus vere poenitentibus et confessis qui in Annuntiationis, Assumptionis, Nativitatis, Conceptionis et Purificationis praelibatae Beatae Mariae Virginis festivitatibus ecclesiam ipsam devote visitaverint annuatim, et ad reparationem et conservationem hujusmodi manus porrexerint adjutrices, ut praefertur, singulis videlicet festivitatibus antedictis, auctoritate qua specialiter per litteras apostolicas fungimur in hac parte, unum annum, nostri a cardinalatus officii vigore singulis diebus sabbati per totum annum centum dies, de injunctis eis poenis misericorditer in Domino relaxamus, praesentibus perpetuis temporibus duraturis.
Datum Lugduni, a Nativitate Domini 1457°, die 28a mensis martii, Pontificatus sanctissimi in Christo patris et domini nostri domini Callisti divina providentia Papae III anno secundo.

T. 1er, f° 256 v°’. – 2 novembre 1523, à Lyon. – Lettres de François 1er, par lesquelles il ordonne à son trésorier de Forez d’acquitter exactement ce qui est dû aux doyen et chanoines de Montbrison, pour cause des dons et legs faits par les comtes de Forez à l’église de Notre-Dame.

T. 1er, f° 270. – 154.. (chiffre emporté, peut-être un 7). – Lettres patentes du roi Henri II, par lesquelles il met sous sa protection l’église de Notre-Dame.

T. 1er, f° 301 v°. – 1612. – Lettres patentes du roi Henri IV, par lesquelles il prend sous sa protection l’église de Notre-Dame.

LE VOEU DE VILLE. 1646.

T. 1er, f° 72 :
L’an 1646 et le 2e jour de juillet, fête de la Visitation de Notre-Dame, les habitants de la ville de Montbrison, par la bouche des échevins, ont voué et promis à Dieu et à la Sainte Vierge, de faire annuellement et perpétuellement à pareil jour une procession générale en l’église collégiale de Notre-Dame de ladite ville, laquelle procession partira de ladite église, sortira hors la ville, fera le tour des murailles et puis retournera en ladite église, où sera célébrée la grand’messe.
Ladite année et le même jour, à l’offertoire de la grande messe, en ladite église se présentèrent vertueuses damoiselles Jeanne Rival, femme de Jean d’Escotay, écuyer, sieur de la Pommière, et Jeanne de Grezolles, veuve de François de la Mure, sieur de Bienavant (1), lesquelles offrirent à l’oeuvre et décoration de ladite église, et pour l’ornement de la vénérable image de Notre-Dame d’Espérance, une grande couronne royale à huit branches, avec huit fleurons autour et une grande fleur de lis au dessus, enrichie de quantité de belles perles et d’un grand nombre de pierreries recueillies par leurs soins de plusieurs dames et damoiselles du pays et de la ville et travaillées de leurs mains.

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(1) C’est la mère de Jean-Marie de la Mure. Sur le don fait par elle et par Jeanne Rival, voyez le Bulletin de la Société des Antiquaires de France, 1881, p 158, et dom Renon, Chron., p.254.

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L’année suivante 1647, et le 15 août [lesdites ?] damoiselles ont offert une couronne semblable pour l’image du petit Jésus (I).

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(1) Cette notice a été bâtonnée en croix, peut-être après avoir été transcrite ailleurs.

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La séance est levée.

Le Président,

Cte DE PONCINS.

Le membre faisant fonction de secrétaire,

ELEUTHERE BRASSART.

Peintures murales découvertes ds l’église de St Forgeux l’Espinasse
Auteur : MM.N.Thiollier, Gabriel Brassart
Référence : 21 P.85à90
Thème 1 : peintures murales
Lieux : St Forgeux l'Espinasse
Peintures murales ds l’ancienne église de Grézieu-le-Fromental. Communication de M.E.de Vazelhes
Auteur : M.E.de Vazelhes
Référence : 5 P.64à77
Thème 1 : peintures murales
Thème 2 : Architecture
Lieux : Grézieu-le-Fromental
Peintures murales du XIVè siècle, découverte ds l’ancienne chapelle de la chartreuse de Ste Croix
Auteur : M.Favarcq
Référence : 36:55,9
Thème 1 : peintures murales
Thème 2 : pictural
Lieux : Ste Croix
Perles en schiste provenant de l’oppidum gallo-celte d’Essalois (Loire)
Auteur : M.Robert Périchon, Melle Marie Cécile Besson
Référence : 49 P.215à219
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Chambles
Perles et bracelets en pate de verre provenant de l’oppidum gallo-celte d’Essalois
Auteur : M.Robert Périchon
Référence : 48 P.265à285
Thème 1 : bijoux
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Chambles
Petit cartulaire de l’église de St Marcel d’Urfé
Auteur : un curé
Référence : 1, p.307
Thème 2 : Archives
Lieux : St Marcel d'Urfé
Petit cheval en bronze trouvé à Joeuvres, commune de St Maurice sur Loire
Auteur : M.J.Déchelette
Référence : 17 P.51à53
Thème 2 : Archéologie
Lieux : St Maurice sur Loire
Petite addition sur les Camaldules du Forez
Auteur : M.Le chanoine Reure
Référence : 17 P.78-79
Thème 1 : religieux
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez
Petite histoire des enfants de choeur de la collégiale de Montbrison
Auteur : Félix Bonnefoy, Martin Gibert, Florian Pradel, Yvon Villemagne
Référence : 61, p. 133 à 138
Date : 2002
Petites nouvelles , décès
Référence : 59:55,2
Date : 1950
Thème 2 : Vie de la société
Pétition à M.le préfet de la Loire en faveur de la conservation de la Chapelle de Châtelneuf
Référence : 34:55,3
Thème 1 : restauration
Thème 2 : Architecture
Lieux : Châtelneuf
Ph. Peyron, 650 ans de présence cistercienne en Forez, La Bénisson-dieu, Valbenoîte et Bonlieu
PHILIPPE D’ASSIER (1941-2007)
Philippe Pouzols-Napoléon, Société de La Diana, Inventaire de ses publications périodiques (1862-1994)
Philippe Pouzols-Napoléon, Société de La Diana, Inventaire de ses publications périodiques (1862-1994)
Photographie des vitraux d’Ambierle
Auteur : M.Jeannez
Référence : 4 P.289-290
Thème 2 : Architecture
Lieux : Ambierle
Photographie des vitraux d’Ambierle
Date : 1887

BD, Tome IV, Photographie des vitraux d’Ambierle, pages 289 à 290, Montbrison, 1887.

 

Photographie des vitraux d’Ambierle

 

M. Jeannez dépose sur le bureau un exemplaire, acquis par la Diana, de la collection de quinze photographies des vitraux du XVe siècle de l’église d’Ambierle, exécutées par M. Durand, de Paris, photographe attaché à la commission des Monuments historiques.

Ce travail de reproduction a été fait en octobre dernier, avant la dépose des verrières pour leur envoi à M. Bonnot, peintre verrier, gendre et successeur de M. Steinheil, chargé de leur réparation par le ministère des Beaux-Arts.

Ces quinze planches ne comprennent pas le vitrail de la première lancette à droite du choeur. Les figures en ont été presque complètement remplacées par des pointures neuves, lors de la si regrettable restauration opérée, il y a une vingtaine d’années, par un peintre verrier de Clermont, en sorte que M. l’inspecteur général des Monuments historiques, d’accord avec M. Bonnot, n’a pas jugé à propos d’en entreprendre la réparation, ni de le faire photographier.

M. Jeannez ne perd pas l’espoir d’amener ces messieurs à entreprendre pour cette lancette un travail de consolidation, car elle garde encore de nombreux fragments anciens et d’un haut intérêt. Mais il faudra attendre l’achèvement de la réparation des autres verrières.

Cette réparation s’accomplit dans des conditions éminemment artistiques et consciencieuses. La grande vitre centrale de l’abside, celle de la crucifixion, vient d’être remise en place après un séjour de deux mois à Paris. Il n’y a ou à regretter aucune avarie, aucun accident ; mais le travail de dépose a permis de constater un état de détérioration des plus complets, des plus menaçants, dont il était impossible de se rendre compte auparavant, et qui eût déterminé la ruine prochaine et inévitable de toute cette vitrerie.

M. l’inspecteur général des Monuments historiques doit venir prochainement à Ambierle, en compagnie de M. Bonnot, pour se rendre compte du travail accompli, et il pourra à ce moment disposer d’une semaine pour visiter les monuments qu’il ne connaît pas encore dans ce département de la Loire qui fait partie de son inspection.

M. le Président, se faisant l’interprète du voeu général de ses collègues, souhaiterait que ce voyage de M. Selmersheim pût concorder avec l’époque de l’assemblée générale de la Diana. Il charge M. Jeannez de manifester ce désir à M. l’inspecteur général.

M. Jeannez soumet encore à l’examen de ses collègues quatorze grandes photographies exécutées par M. Durand à Ambierle et à Charlieu pour les archives des Monuments historiques. Leur mise en vente est autorisée aux prix de 3 fr. 50, et de 5 fr. 50 pour les exemplaires au charbon.

Pierre Barrieu de Prandières maire de la 1ère municipalité de Montb. (1732-1794)
Auteur : M.Philippe Pouzols
Référence : 51 P.233à257
Thème 1 : généalogie
Lieux : Montbrison
PIERRE BATAILLON, EVEQUE MISSONNAIRE, (1810 – 1877 ), Communication du Père Alain-Roland Forissier
Pierre Cros (1849-1926)Vie et bilan
Auteur : Père Jean Granger
Référence : 44 P.395à397
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Rochetaillée, bassin du Janon
Pierre d’Urfé en Orient
Auteur : Pierre Louis Gatier
Référence : 57 P.57à68
Thème 1 : généalogie
Thème 2 : Archives, bibliothèque
Lieux : Orient
PIERRE D’URFE « HOMME DE MER » LE VOYAGE DE NAPLES (1494-1495),Communication de M. Roger Briand
Pierre de la Mure de Chanlon, marié à demoiselle Françoise de Laval, fille d’antoine de Laval, géographe du roi
Auteur : M.Jules le Conte
Référence : 10 P.152à157
Thème 2 : Archives
Lieux : St Maurice en Roannais
Pierre l’Ermite, moine ermite du monastère Forézien de St Rigaud, près de Charlieu
Auteur : M.E.Jeannez
Référence : 8 P.191à223
Thème 1 : biographie
Lieux : Charlieu
PIERRE POTIGNON : PRETRE CURE DE LA PAROISSE D’ARCINGES AU XVIIIe SIECLE Communication de Monsieur Alain Sarry
Pierre-Louis Gatier, Une peinture murale et une inscription médiévales dans la collégiale Notre-Dame de Montbrison
Pierres tumulaires à St Rambert sur Loire et à Cornillon-voeu pr leur conservation
Auteur : M.Testenoire-Lafayette
Référence : 1, p.319
Thème 1 : Lapidaire
Thème 2 : Archéologie
Lieux : St rambert, Cornillon
Plainte à l’intendant de Lyon par les habitants de Rive de Gier contre la compagnie exploitant les mines de charbon
Auteur : M.Alph.de St Pulgent
Référence : 11 P.281à299
Thème 2 : Archives
Lieux : Lyon , Rive de Gier
Plainte des ouvriers de St Etienne contre les entrepreneurs de la fabrique d’armes, 1716. Une grève des ouvriers en soie de Lyon en 1717.
Auteur : M.Maurice Dumoulin
Référence : 8 P.238à241
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : St Etienne, Lyon
Plan de l’église de Lérignieu démolie en 1830 et plan de l’église moderne
Auteur : M.A.de St Pulgent
Référence : 9 P.169à173
Thème 1 : destruction
Thème 2 : Architecture
Lieux : Lérignieu
Plan et photographies d’une église antérieure à l’an mille conservée au sommet du pic de St Romain le Puy
Auteur : MM.l'abbé Bégonnet, Stéphane de Mijolla, Gab.Brassart
Référence : 22 P.453à457
Thème 1 : plan
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Romain le Puy