Référence : 7 P.1à5
Date : 1893
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 4 P.1à4
Date : 1887
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 6 P.333À335
Date : 1892
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 14 P.137à140
Date : 1904
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 41:55,3
Date : 1905
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 20 P.413à416
Date : 1920
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 16 P.373-374
Date : 1909
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1885
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 1, p.249
Date : 1880
Thème 2 : Vie de la société
BD, Tome VI, Procès verbal de location du banc de carême à Saint-Laurent de Chamousset. Communication de M. H. Matagrin., pages 20 à 22, La Diana, 1891.
Procès verbal de location du banc de carême à Saint-Laurent de Chamousset. Communication de M. H. Matagrin.
M. Matagrin donne ensuite lecture du procès-verbal suivant d’adjudication du droit de vendre de la viande en carême dans la baronnie de Saint-Laurent de Chamousset.
Du lundy dix sept feubrier 1721, pardevant nous Estienne Dalier, notaire royal et lieutenant de la baronnie de Chamosset,
Est comparu Me Gilles Gaudin, bourgeois de Lyon, procureur fiscal de la baronnie de Chamosset, qui nous a dit et remontré qu’il a fait publier par Me Sertie, huissier royal, qui voudra la boucherie de Caresme pour vendre et debiter de la viande au bourg de Saint Laurent et dans l’etendue de cette baronnie suivant les anciens usages et coutumes ; et comme les bouchers dudit Saint Laurent sont icy assemblés avec nombre d’autres personnes, il nous requiert de vouloir procedder a l’etrousse de la dicte boucherie de caresme aux plus offrants et derniers encherisseurs, qui seront tenu de payer le prix comptant entre les mains de nostre greffier, pour estre remis et distribués suivant l’usage aux pauvres dudit SaintLaurent, et de se tenir fournis des trois sortes de viande bonne et de recepte soit bœuf, veaux et moutons, qu’ils ne pourront vendre plus haut, savoir le bœuf trois sols la livre, les veaux et moutons cinq sols, et a ledit sieur Gaudin signé.
Nous avons octroyés acte audit sieur procureur fiscal de ses remontrances et requisition: en consequence ordonnons que ladite boucherie sera presentement publiées par ledit Sertie, ce que faisant,
S’est presenté Joseph Bony, boucher dudit Saint Laurent,
qui a offert de ladite boucherie la somme de VI livres
Pierre Commarmond, sept livres VII 1.
Jean-Baptiste Sarrazin, sept livres dix sols VII 1. x s.
Ledit Commarmond huit livres cinq sols VIII 1. v s.
Ledit Philippe Sarrazin, huit livres dix sols VIII 1. x s.
Et après que plusieurs publications reitérées et que personne des cy dessus nommés n’ont voulu augmenter ladite somme de huit livres dix sols offerte par ledit Philippe Sarrazin, nous lui avons etroussés ladite boucherie pour le caresme prochain à la susdite somme de huit livres dix sols presentement par luy remises entre les mains de nostre dit greffier, aux charges et conditions portées dans le susdit requisitoire, lesquels ledit Sarrazin a promis et s’est obligé d’executer et pour ce a fait les promesses et obligations en tel cas requis et necessaires; et avons fait deffense à tous les autres bouchers et autres personnes de tuer, vendre ny debiter aucunes viandes pendant le dit caresme, à commencer au premier dimanche de caresme, à peyne de l’amande de dix livres et de confiscation ; et avons signés avec ledit Me Gaudin et nom ledit Sarrazin, pour ne scavoir de ce en qui et sommés.
DALIER. GAUDIN.
Il est à remarquer que dans nombre de pays, le produit de la location de la boucherie de carême était affecté au seigneur, alors qu’en Lyonnais et Forez il était destiné aux pauvres et aux hôpitaux.
Me Etienne Dalier qui signe le plumitif comme châtelain et lieutenant de juge, fut notaire royal à Saint Laurent de 1709 à 1749.
Il appartenait à une des plus anciennes familles notariales de cette contrée, dont les armes étaient : d’argent au peuplier de sinople terrassé du même, accompagné de deux étoiles d’azur en chef.
Cette famille, alliée aux de la Roëre de Lyon, a fourni plusieurs conseillers du Roi, notaires à Lyon ; de nombreux notaires et officiers de juridiction à Saint Laurent; un prieur de Saint Jean de Cuzieu et de Chambost, Louis Dalier, docteur en théologie, enfin un capitaine au régiment Lyonnais, chevalier de Saint-Louis.
Référence : 6 P.20à22
Thème 2 : Archives
Lieux : St Laurent de Chamousset
BD, Tome VI, Procès verbal de visite du château de Montbrison en 1671. Communication de M. A. Huguet., pages 128 à 137, La Diana, 1891.
Procès verbal de visite du château de Montbrison en 1671. Communication de M. A. Huguet.
M. A. Huguet signale ensuite un autre document des archives de la Loire (ancienne série A, no 8), contenant entre autres, un procès verbal de visite du château de Montbrison en 1671. Dans cet acte, l’état des bâtiments est minutieusement décrit. En voici la teneur.
Jacques Pouderoux, écuyer, seigneur de Batailloux, conseiller du roy en ses conseils, juge ordinaire et domanial du pays et comté de Forest, président et lieutenant général au baillage et sénéchaussée dudict pays, sçavoir faisons que cejourd’hui huictième janvier mil six cens soixante onze est comparu par devant nous, en notre hostel, dans la ville de Montbrison, Me Michel Nallard, procureur de Me Claude Vialet, fermier général de tous les domaines de sa majesté, assisté de M. Claude Ralot, conseiller du roy, controlleur du grenier à sel dudict Montbrison, procureur dudict Vîalet, lequel nous a remontré que ycelui Vialet ou son procureur et préposé estant en [tré] en la possession du domaine dudict pays et comté de Forest dont les fruits et revenu luy appartiennent depuis le premier jour d’octobre dernier, il s’est trouvé que les chasteaux, maisons, fermes, moulins, fours bannaux, halles, estangs, palais, auditoires, conciergeries et autres bastiments despendans dudict domaine sont en très mauvais estat, ce qui ne peut provenir que de la négligence et mauvais mesnage des premiers fermiers ou seigneurs engagistes, que l’on pourra imputer audict Vialet ; lequel pour éviter à ce a esté conseillé de faire procéder par devant nous à une visite exacte de l’estat desdits maisons, chasteaux, fermes, fours bannaux et autres despendans dudict domaine et à l’estimation des réparations qui y sont nécessaires par experts et gens à ce connaissans en là présence du procureur du roy audict domaine, bailliage et sénéchaussée de Forest, ce que de raison : requérant ledict Nallard, audict nom, assisté comme dessus, à ce qu’îl nous playse procéder à la dicte visite au jour qui sera par nous préfixé, en la présence dudict procureur du roy, avec les experts qu’il nous plaira nommer d’office, après la déclaration que faict ledict Nallard au nom que dessus de n’en vouloir nommer pour ledict Viallet de sa part, et du tout qu’il en soit faict et dressé procès verbal. Nous, juge domanial, président et lieutenant général susdict, avons audict Nallard octroyé acte de ses remontrances et réquisitions et ordonné qu’en la présence audict procureur du roy, il sera par nous faict exacte visite de l’estat desdictes maisons, chasteaux, fermes, moulins, fours bannaux, estangs, palais, auditoires, conciergeries et autres bastimens despendans dudict domaine de Forest, prisée et estimation des réparations qui y sont nécessaires ; ce faisant, que dans demain, huict heures de matin, nous nous transporterons en la conciergerie, auditoire et, après ce, aux fours bannaux de la présente ville, pour estre par nous faict visite de l’estat d’iceux et dresser procès verbal, en la présence dudict procureur du roy, avec sieurs Jean‑Baptiste Michel, bourgeois, Estienne Epinat, maistre charpentier, Pierre Coulaud, maistre serrurier, et Jean Bourguignon, masson, habitans audict Montbrison, que nous avons nommés d’office pour esperts, auxquels sera signiffié de se présenter par devant nous auxdicts jour et heure pour prester le serment et vaquer à ladicte visite, prisée et estimation, ainsi que de raison, avec deffances tant audict Vialet et à ses procureurs qu’à tous officiers des châtelenies et autres sièges dudict pays de Forest de s’ingérer et prendre connoissance dudict domaine du roy tant à l’égard de ladicte visite et sommaire prisée que autres circonstances et dépendances, à peine de nullité du tout, dépans, domages et intérêts, despanses, et être par nous pourveu ainsi qu’il appartiendra.
Faict ce huictiesme janvier mil six cent soixante onze.
Signé POUDEROUX.
Et le neufviesme dudict mois de janvier, an mil six cens, soixante onze, nous juge domanial, président et lieutenant général susdict, assisté de M. Claude Duguet, conseiller et advocat du roy esdits sièges, en l’absence du procureur du roy, nous sommes portés avec M. Michel Simon, secrétaire greffier dudict domaine, en la conciergerie ou prisons et auditoire de cette ville de Montbrison, ce requérant ledict Nallard, procureur dudict Vialet, assisté dudict sieur Ralot, pour en exécution de nostre ordonnance procéder à la visite dudict auditoire et conciergerie. Et en laquelle estant ont comparus lesdicts Michel Espinat, Colaud et Bourguignon, experts par nous pris et nommés d’office, en consequence de la signiffication qui leur a été faicte de notre susdicte ordonnance à la diligence dudict Nallard, desquels nous avons receu le serment qu’ils ont faiet la main levée à Dieu séparément, moyennant lequel, après s’estre dict aagés chacun, ledict Michel de trente deux ans, ledict Espinat de quarante neuf, ledict Colaud de cinquante ans et ledict Bourguignon quarante ans ou environ, ont promis de faire bon, fidel et exact visite, raport, prisée, estimation des choses qui leur seront indiquées conformément à notre susdicte ordonnance, et avons commancé ladicte visite comme s’ensuit et a ledict Michel signé et les autres experts ont dict ne sçavoir signer.
Premier. En entrant dans ladicte conciergerie, ont remarqué et raporté lesdicts experts que la première porte d’icelle conciergerie est entièrement uzée, estant fendue en divers endroicts, qu’elle n’est point seure et seroit facile d’y faire fractures et partant qu’il est très necessaire de la faire à neuf, double, de six pieds de large, huict pieds de hauteur et de quatre poulces d’espaisseur: ce qu’ils estiment valoir la somme de trente livres sans y comprendre les gonds, esparres, serrures et autres ferrements qui pourront servir, cy …………………………………………….xxx
Dans la chambre qui est à main gauche en entrant dans ladicte conciergerie où ……..habiter un des commis concierges, lesdicts experts ont dict que la dicte chambre est presque inhabitable, à moins que d’y faire à neuf le plancher d’ais sapin lequel est complètement pourry, comme aussy de plancher à neuf de grandes briques le foyer de la cheminée de ladicte chambre. ce que les experts ont estimé valoir, compris les matériaux et main de l’ouvrier, la somme de vingt cinq livres, ci …………………………………………….xxv
Qu’à l’entrée du préau la barrière d’iceluy a besoin d’être refaicte à neuf de vingt deux chevrons de neuf pieds de hauteur et de quatre poulces en quarré, avec leurs traverses, ceux qui y sont estant pourris par le bas, n’y ayant pas de seureté pour la garde des prisonniers: ce que lesdicts experts ont dict valoir de moins la somme de trente livres, cy …………………………………………….xxx
Dans la chambre civile, qui se trouve à main gauche de la cour ou préau, lesdicts experts ont remarqué que la porte est entièrement uzée, ne pouvant plus ni servir, ni fermer, qu’il est nécessaire de la faire à neuf avec ses ferrements à l’exception de la serrure qui pourra servir; que pour la seureté de ladite porte, il est besoin de mettre un degré en pierre au dessous de ladicte porte, à deffaut de quoy on pourra passer par dessous icelle, estant aussi nécessaire de faire une grande barre de fer traversant la largeur de ladicte porte comme il paroist y en avoir eu autrefois une: ce que lesdicts experts ont dict valoir la somme de trentecinq livres, cy …………………………………………….xxxv
Plus faire à neuf dans ladicte chambre volets ou portes de deux fenestres, et ce bois chesne, doublés avec gros clouds : ce qui pourra couster la somme de douze livres, cy …………………………………………….xij
Pour les ferrures des dictes fenestres ledict Coulaud a raporté qu’ils cousteront du moins dix livres, cy …………………………………………….x
Et ayant lesdicts experts pareillement veu et visité les murailles de ladicte chambre, ils nous ont raporté qu’elles sont en très mauvais estat, en danger d’un éboulement à deffaut de réparation qu’il est nécessaire d’y faire, et à cet effet d’appuyer par des antes ladicte muraille et la parbattre de chaux : ce qu’ils ne voudraient entreprendre à moins de la somme de 60 livres, ci …………………………………………….lx
De là, sommes passés dans la chambre appellée la chambre criminelle, laquelle ayant faiet visiter par les experts ont raporté ainsi qu’il suit. Il nous est aparu qu’il y a une grande infection dans icelle, à deffaut d’y avoir du jour qui y donne de l’air, pour oster laquelle infection il est nécessaire d’y faire une petite fenestre de deux pieds en quarré et puis perce r la muraille de l’épaisseur de trois pieds et y faire une grille ou panier, fer, que cousteront avec la pierre et autres choses nécessaires du moins la somme de trente livres, cy …………………………………………….xxx
Lesdicts experts ont aussi trouvé estre nécessaire de rétablir une ancienne porte murée au fond de ladite chambre, pour aller aux lieux communs, qui sont au fond de la cour du costé de matin et qui y causent une infection très grande . Le travail de laquelle ouverture, rétablissement de la porte avec sa ferrure nécessaire, ils estiment valoir la somme de vingt livres, cy …………………………………………….xx
Plus ont rapporté estre nécessaire de barrer de fer la fenestre basse de la tour du cachot et boucher un grand trou estant au dessous d’icelle, tant pour la seureté des prisonniers menés dans les cachots que pour soustenir la muraille de ladicte tour qui pourrait s’esbouler à deffaut des dictes reparations. Ce que lesdicts experts ont dit valoir la somme de trente livres. cy ……………………………………………. xxx
Et ayant lesdicts experts veu et visité les murailles de ladicte cour, ses chambres, tours, archières et cachots, ils ont trouvé et raporté qu’il est nécessaire de les réparer avec chaux et sables et entre autres le pied d’icelles de la longueur de deux cens pieds et hauteur de vingt deux ce qu’ils ne voudront entreprendre à moins de cent cinquante livres, cy …………………………………………….cl
Comme encore ont rapporté lesdicts experts estre nécessaire de faire à neuf la porte de l’entrée du grand cachot, de bois chesne, estant de six pieds de hauteur et cinq pieds de largeur, et d’y mettre une nouvelle serrure, un verrouil, des esparres et autres ferrures nécessaires, à deffaut de quoy il y auroit danger d’évasion des prisonniers dudict cachot, la vieille porte ne pouvant fermer seurement pour estre uzée et lesdictes ferrures rompues et hors d’estat de servir. Lesquelles réparations et fournitures ils estiment ne pouvoir estre faictes à moins de quarante livres, cy …………………………………………….xI
Plus ont lesdits experts rapporté qu’il faut faire à neuf six serrures aux portes des autres cachots et en quelques unes d’icelles mettre de nouvelles esparres et autres ferrures, ce qui coustera en tout du moins la somme de dix huit livres, cy …………………………………………….xviij
En la chambre estant au dessous de celle appellée la chambre des Esleus dans ladicte cour, lesdicts experts nous ont raporté avoir veu et visité l’estat d’icelle et trouvé estre nécessaire de la plancher de briques, faire à neuf une fenestre du costé de matin avec des barraux de fer et parbattre la muraille tout au tour de chaux et sable, faire des antes à la dicte muraille en plusieurs endroicts et toutes lesquelles réparations ils estiment valoir la somme de cent cinquante livres, cy …………………………………………….cl
Ont de plus raporté lesdicts experts estre nécessaire de faire à neuf les portes des deux cachots des femmes et d’y mettre deux serrures et traverser les portes d’une barre de fer, ce qu’ils estiment valoir la somme de quarante livres, cy …………………………………………….xl
Ce faict, l’heure d’onze heures du matin estant sonnée, nous nous sommes retirés avec les susnommés et renvoyé la continuance de ladicte visite à une heure de relevée dudict jour et signé avec ledict sieur Duguet, advocat du roy, Rallot, Nallard, Michel, et le secrétaire et greffier du domaine.
Signé:
|
POUDEROUX. | RALOT. |
DUGUET, advocat du roy. | NALLARD. | |
MICHEL. | GONON, secrétaire greffier. |
Et ledict jour, sur une heure de relevée, nous juge domanial, président, lieutenant général susdit, nous estant et les susnommés avec nous portés en ladicte conciergerie pour la continuation de ladicte visite ………..? requise par ledict Nallard assisté comme dessus, et dans la galerie d’icelle conciergerie, laquelle ayant faict visiter par lesdicts experts, ils nous ont rapporté que le plancher de ladicte gallerie, laquelle est de la longueur de cent quarante pieds et de dix de largeur, est presque pourry de mesme que les poultres soustenant iceluy, et ce par l’usage du temps, en telle sorte que pour y pouvoir passer avec seureté, il la faut refaire à neuf et y employer dix poultres de dix pieds de longueur et de huict poulces en quarré, un grand poultre de vingt cinq pieds de longueur pour traverser, avec un pilier de bois chesne de quinze pieds de hauteur et huict poulces en quarré pour soustenir ladicte gallerie, et des ais sapin environ seize charrettées tant pour ledict plancher auquel il en manque beaucoup, mesme à l’entrée du palais que le lambris de ladicte gallerie qui est aussi pourry: ce que lesdicts experts ont rapporté valoir la somme de deux cens dix livres, cy…………………………………………….ccx
Ont dict nécessaire d’y employer quatre milliers ou environs de grands clouds, qui cousteront du moins trente livres, cy …………………………………………….xxx
Est aussy nécessaire de refaire à neuf le parapet de ladicte gallerie, pour estre presque abatu celuy qui y estoit, avec bois, chaux et briques ainsi qu’il paroist en un endroict d’icelle gallerie qui est resté, ce qui peut valoir ainsi qu’ont rapporté lesdicts experts, la somme de quatre vingts livres, cy …………………………………………….iiij
De laquelle cour estant monté dans ladicte chambre appelée vulgairement la chambre des Esleus, lesdicts experts, après l’avoir veue et visitée, nous ont rapporté que le plancher d’en bas est en partie pourry de mesme que les deux poultres soustenant iceluy, de manière que ladicte chambre est inhabitable qu’avec danger et qu’il sera nécessaire, pour la pouvoir habiter avec seureté, d’y mettre deux autres gros poultres, renouveller presque tous les chevrons et reffaire les planchers à neuf, ce qu’ils estiment valoir, compris les portes des deux fenestres de ladicte chambre qu’il faut faire et les ferrures d’icelle, la somme de trois cens trente cinq livres, ci …………………………………………….cccxxxv
Dans la salle du palais et auditoire joignant à ladicte gallerie les experts ont trouvé estre nécessaire de faire des grilles ou paniers de fer à deux grandes fenestres y estans à croisées et trois petites estans dans la salle du palais et auditoire et, outre ce, des portes et toutes lesdictes fenestres de bois chesne : lesquelles réparations, compris les fournitures du fer et bois nécessaires, ils ont estimé valoir la somme de quatre cens quatre vingt dix livres, cy …………………………………………….iiij c iiij xx x
En la chambre du conseil y joignant nous a esté raporté par lesdicts experts qui ont veu et visitté icelle qu’il est nécessaire de mettre deux serrures aux deux portes, l’une qui entre dudict auditoire en la chambre du conseil et l’autre sortant de ladicte chambre en ladicte gallerie, n’y en ayant aucunes, à deffaut desquelles elles ne peuvent fermer, estant d’ailleurs lesdictes portes rompues en partie, en telle sorte qu’il est nécessaire d’y en faire des neuves de bois chesne ou noyer en assemblage avec leurs ferrures, celles desdictes portes ne pouvant servir, ce qu’ils estiment valoir tout compris la somme de cinquante cinq livres, cy …………………………………………….lv
Plus ont raporté estre nécessaire de mettre des ais neuves tant au lambris dudict auditoire que planché de iceluy, ensemble de replancher tout à neuf ladicte chambre du conseil d’ais, estant entièrement uzée, ce qui vault du moins trente livres, cy …………………………………………….xxx
Les dicts experts ayant pareillement veu et visité la petite chambre estant sur le derrière de ladicte gallerie appellée la chambre de la question où nous sommes, entrés, nous ont raporté qu’il est nécessaire de reffaire de briquetage la séparation d’icelle dans la galerie, celle y estant, ruinée, comme aussi la porte d’icelle et le lambris, pour estre le tout pourry et esboulé en partie, de même que l’enchant des lieux communs et siège d’icelles; lesquelles réparations ils estiment valoir la somme de deux cens quarante livres, cy …………………………………………….ij c xl
De ladicte chambre sommes passés en celle appelée des conseils qui a son entrée dans la tour de ladicte conciergerie, laquelle ayant esté veue et visitée par lesdicts experts, ils ont trouvé qu’il est nécessaire de la plancher de briques comme elle estait, à deffaut de quoy le plancher ne peut longtemps se conserver, plus blanchir ladicte chambre à chaux et parbattre la cheminée et faire construire des latrines pour empêcher l’infection d’icelle et faire à neuf tout le couvert de ladicte chambre qui menace ruine, ce qu’ils ont dict ne pouvoir estre faict à moins de la somme de cinq cens dix livres, cy …………………………………………….v c x
Et estant lesdicts experts, soit ledict Bourguignon, masson, et ledict Epinat, charpentier, montés sur le thoict de ladicte conciergerie, ils nous ont raporté que les cheminées sont en très mauvais estat et entre autre celle de ladicte chambre civile de la hauteur de dix‑huit pieds, qui est sur le point de tomber à deffaut d’estre promptement réparée avec chaux et briques, comme encore ledict couvert en plusieurs endroicts ; et y faudra employer trente charretées d’ais et deux milliers et demy du moins de thuiles: ce qu’ils estiment valoir la somme de quatre cens livres, cy …………………………………………….iiij c
Après ce estant sorti de ladicte conciergerie et faict le tour des dehors d’icelle du long des murailles et faict visiter lesdicts dehors par les experts, ils nous ont rapporté estre nécessaire de construire à neuf les murailles de costé, le tout de la longueur de douze thoises et de neuf et demy d’hauteur et trois pieds d’épaisseur: ce qui reviendra, compris les matériaux nécessaires, à la somme de trois cens soixante livres, cy …………………………………………….iij c lx
Plus est nécessaire de faire un esperon en massonnerie contre la cheminée de la chambre du concierge, de vingt pieds d’hauteur et quinze de largeur, à deffaut de quoy ladicte muraille seroit irréparable dans peu de temps, estant ouverte en quelques endroits et pourroit causer l’évasion des prisonniers qui y habitent ordinairement; lequel esperon ne se peut faire à moins de la somme de trente cinq livres, cy …………………………………………….xxxv
Plus ont rapporté estre nécessaire de refaire le degré de pierre de taille de l’entrée de la dicte conciergerie, de quatre marches, que lesdicts experts ont estimé valoir trente livres, cy …………………………………………….xxx
Plus à nettoyer et restablir en partie le conduict des latrines rompu en plusieurs endroicts et bouché, à deffaut de quoy il y a une grande infection dans toute la conciergerie, qui peut causer des maladies aux prisonniers, et que lesdicts experts ont estimé valoir la somme de cens livres, cy …………………………………………….c
Plus est nécessaire de faire des canaux de fer blanc autour de tout le couvert dudict palais et conciergerie, au dedans, pour conduire l’eau dans les latrines : ce qu’ils ont estimé valoir du moins la somme de cens quatre vingts livres, cy …………………………………………….ciiij xx
Toutes lesquelles susdictes reparations sont si nécessaires, qu’à deffaut de les faire incessamment, on ne peut éviter la ruine entière de ladicte conciergerie et palais, ny on n’y tient en seureté les prisonniers.
…………………………………………….
Signé:
|
POUDEROUX. | RALOT. |
DUGUET, advocat du roy. | NALLARD. | |
MICHEL. | GONON, secrétaire greffier. |
La séance est levée.
Le Président,
Cte de Poncins.
Le membre faisant fonction de secrétaire,
Eleuthère Brassart.
_______________
Référence : 6 P.128à137
Thème 2 : Archives
Lieux : Montbrison
Référence : 11 P.219à224
Date : 1900
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 5 P.183-184
Date : 1890
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1881
Thème 2 : Vie de la société
Référence : 1, P.265
Date : 1880
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1880
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1878
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1879
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1879
Thème 2 : Vie de la société
Date : 1912
Thème 1 : mémoires
Thème 2 : Archives
BD, Tome V, Procès-verbal de l’Assemblée générale du 10 juin 1889., pages 59 à 64, La Diana, 1889.
AVRIL – OCTOBRE 1889
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BULLETIN DE LA DIANA.
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1.
Procès-verbal de l’Assemblée générale du 10 juin 1889.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. Achalme, d’Avaize, abbé Bartholin, vicomte de Becdelièvre, Boggio, Boiron, Boulin, Brassart, baron de Chabert, Chamussy, chanoine Condamin, Coudour, Desjoyaux, Donot, Dugas de la Catonnière, James Dulac, Dusser, J. – J. Epitalon, Jacquet, Jamot, Jeannez, Joulin, Lachmann, Lafay, E. Le Conte, Leriche, Maillon, vicomte de Meaux, Miolane, Monery, E. Morel, G. Morel, abbé Ollagnier, Péniguel, baron des Périchons, abbé Peurière, Poidebard, comte de Poncins, abbé Ponthus, Populus, Portier, O. Puy de la Bastie, docteur Rey, abbé Reymondier, abbé Rochette, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, de Rosemont, marquis de Rostaing, de Vazelhes, l’abbé Vermorel, abbé Versanne, de Villechaize, comte J. de Villechaize, de Viry.
MM. le comte de Charpin, V. Durand et abbé Relave ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.
Exposé de la situation de la Société.
Depuis l’année dernière, dit M. le Président, la mort a enlevé trois de nos membres titulaires et un de nos membres correspondants.
D’abord M. le comte de Soultrait. Sa naissance n’en faisait pas un des nôtres ; mais sa jeunesse s’était passée et son éducation archéologique s’était faite en Forez ; il avait été l’un des fondateurs de notre Société, s’était toujours intéressé à son existence et, dans les derniers temps de sa vie, après de longues absences, s’était retrouvé pleinement Forézien lorsque le congrès archéologique l’avait ramené au milieu de nous et que notre pauvre cher La Bastie nous avait valu la dernière oeuvre sortie de sa plume élégante et instruite.
Le docteur Rimaud, que ses Excursions foréziennes, sans parler de ses qualités personnelles, recommandent au souvenir de tous ses compatriotes.
M. Guigue, ce travailleur infatigable dont le nom et la plume ont été mêlés à tant d’oeuvres intéressantes et utiles pour notre Forez.
Le docteur Charreyre, d’Yssingeaux, bibliophile des plus distingués, assidu à toutes nos excursions : il nous demandait, l’année dernière encore, la promesse de visiter un jour son cher pays de Velay.
Quatre membres ont donné leur démission, ce sont MM. J.-B. David, Gouttenoire, Jullien et Recorbet.
Seize titulaires ont été admis. Ce sont MM. Boiron, Bulliot, Coste, Dumoulin, L. de Fontanès, de Luvigne, abbé Picard, Poméon, abbé Ponthus, Populus, Prost, Sérullaz, des Tournelles, abbé Vermorel, de Villechaize, comte J. de Villechaize.
Lors de la dernière assemblée générale, la Société comptait 277 membres ; nous sommes aujourd’hui 285. Notre nombre continue donc à s’accroître et nous pouvons espérer qu’il ne tardera pas à atteindre le chiffre de 300.
Avant d’entrer dans le détail de chacun des faits ayant intéressé spécialement la Diana depuis l’année dernière, nous parlerons tout d’abord de celui dont l’importance mérite une mention hors ligne. Le Forez Pittoresque vient de paraître. Cette magnifique publication, attendue avec une si vive et si légitme impatience, répond, nous n’avons pas besoin de le dire, à tout ce qu’on était en droit d’espérer du talent de son auteur. Elle dote notre province d’un monument tout à fait exceptionnel, que les érudits et les curieux étudieront avec un égal intérêt et que nos enfants admireront comme nous. Son succès est le fruit d’un labeur acharné, mis au service d’une intelligence très particulière et d’un sentiment artistique dont l’indépendance n’est pas le moindre trait.
La Diana s’honore d’avoir vu cette oeuvre magistrale paraître sous ses auspices, mais elle doit à la vérité de dire qu’elle n’y a contribué que par son estime et sa sympathie pour le talent de son auteur, par ses souscriptions et celles de ses membres, par la collaboration de quelques-uns de ses sociétaires les plus distingués ; elle tient avant tout à laisser à M. Thiollier le mérite complet d’une oeuvre qui lui appartient entièrement et absolument. Au nom de notre Société, au nom de notre province, nous le remercions, mais nous proclamons hautement que la gloire du Forez Pittoresque revient à lui seul et nous espérons que notre éloge sera considéré comme d’autant plus sincère qu’il est plus désintéressé.
Quelques-uns de nos confrères ont exprimé le voeu que les documents figurés tiennent une place de plus en plus grande dans les publications de la Société. Nous nous efforcerons de donner satisfaction à ce désir en mettant à profit les procédés nouveaux qui ont abaissé le prix de l’héliogravure proprement dite et de la photogravure en relief. Le Bulletin, parvenu au cinquième volume, sera donc accompagné de figures aussi nombreuses que possible. En outre, et sans préjudice du recueil de Mémoires, plus particulièrement destiné à recevoir les travaux d’érudition pure qui sont l’honneur et la base la plus solide de la réputation d’une société, nous ne négligerons pas l’occasion de publier des monographies artistiques spéciales, dont le format et l’étendue dépendront naturellement de la somme que l’état de nos finances permettra d’y consacrer.
Le Bulletin trimestriel n’a pas toujours paru bien exactement aux dates réglementaires. Ce retard, toujours regrettable, a tenu à des causes indépendantes de la volonté de MM. les secrétaires. Le bureau prie instamment ceux de nos confrères qui veulent bien faire des communications en séance, d’en remettre le manuscrit le plus tôt possible, afin que l’impression ne subisse pas de temps d’arrêt.
Notre musée et notre bibliothèque se sont enrichis pendant cette année des dons de MM. de Barthélemy, abbé Bartholin, de Beaulieu, de Berluc-Pérussis, Bertrand et Rossignol, Boiron, Castonnet des Fosses, Chassaing, chanoine Condamin, Coppée, Donot, Duchez, docteur Fabre, Fayard, abbé Flachard, Galle, Granjon, Grellet de la Deyte, Guillemot, Jannesson, de Lavalette, vicomte de Meaux, Monery, de Quirielle, Delaigue et Grassoreille, vicomte de Poli, Portier, abbé Rivalland, abbé Rousset, Roy, comte de SainteColombe, Testenoire-Lafayette, abbé Vial et abbé Villion.
Comptes.
M. le trésorier présente ses comptes pour 1888.
lls sont approuvés par l’Assemblée (voir annexe n° I).
Budgets.
M. le Président donne ensuite lecture des projets de budget additionnel pour 1889 et de budget primitif pour 1890.
Parmi les dépenses proposées figure une somme de cent francs pour moulages. Il est à désirer que la Diana puisse faire mouler petit à petit, outre les objets curieux provenant de trouvailles qu’elle ne pourrait pas acquérir, les inscriptions antiques et les autres petits monuments en danger d’être détruits ou d’être vendus en dehors de notre région.
Les deux budgets, mis aux voix, sont adoptés (voir annexes II et III).
Excursion en 1889.
Plusieurs membres proposent une excursion au Puy et à la Chaise-Dieu, par conséquent hors du département. M. le Président fait observer que la perte du docteur Charreyre, qui s’était offert l’an passé pour être notre guide, rend cette course bien difficile à exécuter cette année. Comme d’autre part il a été décidé qu’une excursion annuelle dans le département était obligatoire, il y a lieu de désigner immédiatement la localité du Forez à visiter.
Deux projets d’excursion sont soumis à l’assenmblée : l’un ayant pour objectif Urfé, Cervières, Noirétable ; l’autre, Saint Sauveur et Bourg-Argental.
L’assemblée consultée se prononce à l’unanimité pour la visite d’Urfé, Cervières et Noirétable, et nomme pour commissaires MM. E. Brassart, V. Durand, A. de Villechaize, comte J. de Villechaize et docteur O. de Viry; elle les invite en outre à choisir une date comprise entre le 14 et le 21 juillet.
BD, Tome III, Procès-verbal de la réunion du 10 novembre 1885, pages 167 à 175, Montbrison, 1885.
OCTOBRE 1885 – JANVIER 1886
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 10 novembre 1885
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE CHARPIN-FEUGEROLLES, VICE-PRÉ5IDENT..
La séance est ouverte à deux heures et demie.
Sont présents MM. Achalme, abbé Bartholin, Brassart, comte de Charpin-Feugerolles, Desjoyaux, Vincent Durand, Gonnard, Joulin, Miolane, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, abbé Trabucco, de Turge, baron de Vazelhes, abbé Versanne.
M. le Président, en ouvrant la séance, exprime le regret qu’un grave accident arrivé à M. le comte de Poncins le tienne éloigné de cette réunion. Il est heureux d’apprendre à la Société que l’état de son Président est aussi satisfaisant que possible et que tout permet d’espérer sa prompte guérison.
Dons d’objets antiques découverts à Moind et à Feurs.
M. Bernaud, propriétaire à Moind, a donné à la Société une portion de base de pilastre antique en marbre blanc trouvée chez lui en creusant une cave. Un autre fragment de cette base existait déjà au musée de la Diana et provient de fouilles faites antérieurement dans le môme terrain.
Des remerciements sont votés à M. Bernaud.
M Achalme offre pour le musée de la Diana quatre vases gallo-romains en terre rouge commune, découverts dernièrement à Feurs le long de la voie ferrée de Saint-Etienne à Roanne. Ce sont : une ampulla, un pot ordinaire à anse, une olla et un guttus dont le col est brisé.
M.Achalme communique ensuite la lettre suivante de M.Favre, receveur de l’enregistrement à Feurs, indiquant dans quelles conditions ces poteries ont été trouvées :
Mon cher sous-inspecteur,
Voici les renseignements que j’ai pu réunir au sujet des poteries gallo-romaines que nous avons trouvées chez le sieur Guerre, garde-barrière du chemin de fer, passage à niveau n0 231 de la route de Fours à Cottance.
Ces poteries ont été trouvées au mois de mars dernier dans le jardin attenant à la maisonnette du garde.
Cette maison et le jardin qui en dépend sont situés sur la commune de Civens, lieu de Charbonnel.
Les vases ont été trouvés à un mètre de profondeur, placés les uns près des autres, les uns debout, les autres renversés.
Treize vases ont été trouvés, en y comprenant ceux que nous avons achetés et un que le garde-barrière a donné. Il en reste huit. Le sieur Guerre a été invité à ne pas s’en dessaisir.
La barrière de Charbonnel est environ à l500 mètres au nord de la gare de Feurs.
Avec les poteries, le sieur Guerre a trouvé quelques médailles qu’il n’a pu me montrer. Ce brave homme a remis ces pièces à un tiers. Je l’ai engagé à les redemander s’il en obtient la remise, je vous les ferai parvenir pour que vous les soumettiez à la Société de la Diana.
Autre renseignement qui peut être de quelque utilité à la Société.
En 1854, lors de la construction de la seconde voie du chemin de fer, qui, en cet endroit, passe dans une tranchée de 4 mètres de profondeur environ, les déblais ont mis au jour une certaine quantité de poteries et même un four à cuire dont l’origine gallo-romaine ne serait pas douteuse.
Il a été envoyé à Paris un certain nombre d’objets trouvés, dont l’authenticité et l’état de conservation ont paru mériter les honneurs de l’un de nos musées. Voilà ce qui m’a été dit, mais je ne puis rien vous affirmer sur ce point.
Dans une terre labourable contigue au jardin du sieur Guerre et dépendant d’une ferme appartenant à madame la marquise do Vivens, certaines particularités, observées depuis longtemps par le fermier, seraient peut-être de nature à appeler l’attention des archéologues. La teinte particulière du sol, le son qu’il rend sous le choc des instruments aratoires font supposer qu’il existe, à une faible profondeur, des constructions pouvant présenter quelque intérêt. La terre en cet endroit n’offre pas la fertilité des terrains voisins ; la couche de terre végétale serait donc moins profonde.
Je crois pouvoir vous affirmer qu’à part les travaux faits pour le chemin de fer, aucune fouille n’a été jusqu’ici pratiquée dans les terrains en question (1).
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(1) Depuis l’envoi de cette lettre, M. Favre a eu communication d’une des monnaies trouvées par le sieur Guerre. Cette pièce est ainsi décrite par notre confrère M. Philippe Testenoire
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Moyen bronze de Domicien. Le revers complètement fruste ne peut être déterminé ; on ne peut rétablir de la légende du droit que ces mots :
……DOMIT AVG GERM COS…….
Les chiffres du consulat et de la puissance tribunitienne, qui sont effacés à la fin de la légende, auraient donné la date précise ; mais l’attribution à Domitien empereur est certaine. La durée de son règne s’étend de 81 à 96 de J -C.
M.Favre avait joint à son envoi une autre monnaie trouvée à Cottance. Voici la description de cette pièce par M.. Philippe Testenoire :
Grand bronze d’Antonin le Pieux frappé comme César à la fin du règne d’Adrien (138 de J.- C).
Le Président remercie M. Achalme et le prie de transmettre à M. Favre les félicitations de la Société pour les constatations, si précises et si intéressantes, dont il a bien voulu faire connaître le résultat.
Le Grand Cartulaire d’Ainay.
Don de M .le comte de Charpin-Feugerolles.
M. le comte de charpin-Feugerolles dépose sur le bureau un exemplaire du Grand Cartulaire d’Ainay publié par lui, dont il fait hommage à la Société.
M. Vincent Durand se fait l’interprète de tous ses confrères en priant M. le comte de charpin-Feugerolles d’agréer les remerciments de la Société. Cette publication, digne en tout point de ses aînées, fait le plus grand honneur à l’érudition forézienne. C’est un nouveau et éminent service rendu à tous les travailleurs.
Congrès de la Sorbonne en 1886.
M. le Président donne lecture de la lettre suivante de M. le Ministre de l’instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes :
Paris, le 7 septembre 1885.
Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous adresser le programme du Congrès des Sociétés savantes en 1886, en vous priant de lui donner toute la publicité désirable. Comme les années précédentes, il comprend cinq parties distinctes, afférentes aux cinq sections du Comité des travaux historiques et scientifiques.
IMP T AELIVS CA£SAR ANTONINVS. Tête nue d’Antonin à droite.
Revers : PIETAS (à l’exergue) TRIB POT COS (à l’entour) ; S C (dans le champ).. La Piété debout à droite auprès d’un autel paré et allumé, levant la main droite et tenant une boite à parfums.
Les sociétés savantes ont collaboré dans une large mesure à l’ensemble de ce programme; en réponse à ma circulaire du 12 mai dernier, elles m’ont transmis un grand nombre de sujets qu’elles jugeaient dignes de figurer à l’ordre du jour du Congrès, et le Comité, en arrêtant la rédaction définitive, a essayé de tenir compte de tous les voeux, s’attachant seulement à généraliser les termes de certaines questions quand elles ne semblaient viser qu’un intérêt local.
Un assez grand nombre de sujets d’études, surtout ceux qui intéressent les historiens et les archéologues, vous avaient été déjà soumis dans des sessions antérieures ; vos sociétés ont compris que les nombreuses et intéressantes communications auxquelles ils ont donné lieu n’avaient fait qu’en accentuer l’intérêt, et, devant les voeux émis, le comité a cru devoir, cette année encore, les maintenir au programme.
L’initiative prise par vos sociétés et que je tiendrai toujours à leur laisser, m’est une garantie précieuse pour l’avenir j’ai la confiance que l’an prochain, sur tous les points qui constituent ce programme et que j’ai choisis d’accord avec vous, MM. les délégués apporteront les résultats de leurs travaux et seront prêts à soutenir des discussions qui assureront l’éclat de votre Congrès et en démontreront de plus en plus la haute importance scientifique.
Agréez, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le ministre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes,
Signé RENÉ GOBLET.
Voici les questions du programme qui se rapportent à l’ordre d’études dont s’occupe la Société.
I. – SECTION D’HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE.
1° Mode d’élection et étendue des pouvoirs des députés aux États provinciaux.
2° Les esclaves sur les bords de la Méditerranée au moyen age.
3° Recherche des documents d’après lesquels on pont déterminer les modifications successives du servage.
4° Origine et organisation des anciennes corporations d’arts et métiers.
5° Origine, importance et durée des anciennes foires.
6° Anciens livres de raison et de comptes et journaux de famille.
7° Liturgies locales antérieures au XV1Ie siècle.
8° Origine et règlements des confréries et charités antérieures au XVlIe siècle.
9° Étude des anciens calendriers.
10° Indiquer les modifications que les recherches les plus récentes permettent d’introduire dans le tableau des constitutions communales tracé par M. Augustin Thierry.
11° Des livres qui ont servi à l’enseignement du grec en France, depuis la Renaissance jusqu’au XVllIe siècle.
12° Les exercices publics dans les collèges (distributions de prix, académies, représentations théàtrales, etc.), avant la Révolution.
13° Anciennes démarcations des diocèses et des. cités de la Gaule, servant encore aujourd’hui de limites aux départements et aux diocèses.
14° Étude des documents antérieurs à la. Révolution pouvant fournir des renseignements sur le chiffre de la population dans une ancienne circonscription civile ou ecclésiastique.
15° L’histoire des mines en France avant le XVIIe siècle.
16° De la signification des préfixes EN et NA devant les noms propres dans les chartes et les inscriptions en langue romane.
17° Objet,. division et plan d’une bibliographie départementale.
II. – SECTION D’ARCHÉOLOGIE.
1° Quelles sont les contrées de la Gaule ou ont été signalés des cimetières à incinération remontant à une époque antérieure à la conquéte romaine ? – Quels sont les caractères distinctifs de ces cimetières ?
2° Dresser la liste, faire la description et rechercher l’origine des oeuvres d’art hellénique, des inscriptions et des marbres grecs, qui existent dans les collections publiques ou privées des divers départements. Distinguer ceux de ces monuments qui sont de provenance locale de ceux qui ont été importés dans les temps modernes.
3° Dresser la liste des sarcophages païens sculptés de la Gaule. En étudier les sujets, rechercher les données historiques et les légendes qui s’y rattachent et indiquer leur provenance.
4° Signaler les nouvelles découvertes de bornes milliaires ou les constatations de chaussées antiques qui peuvent servir à déterminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en Afrique.
5° Grouper les renseignements que les noms de lieux-dits peuvent fournir à l’archéologie et à la géographie antique.
6° Signaler dans une région déterminée les édifices antiques de I’Afrique tels que arcs de triomphe,. temples, théâtres, cirques, portes de ville, tombeaux monumentaux, aqueducs. Ponts, etc., et dresser le plan des ruines romaines les plus intéressantes.
7° Etudier les caractères qui distinguent les diverses écoles d’Architecture religieuse à l’époque romane, en s’attachant a mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans, voutes, etc.).
8° Rechercher, dans chaque département ou arrondissement. les monuments de l’architecture militaire en France aux différents siècles du moyen age. En donner des statistiques, signaler les documents historiques qui peuvent servir à on déterminer la date.
9° 5ignaIer Ies constructions rurales élevées par les abbayes, telles que granges, moulins, étables, colombiers. En donner, autant que possible, les coupes et pIans.
10° Etudier les tissus anciens, les tapisseries et les broderies qui existent dans les trésors des églises, dans les anciens hopitaux, dans les musées et dans les collections particulières.
I1° Signaler les actes notariés du XIVe au XVIe siècle, contenant des renseignements sur la biographie des artistes et particulièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures et autres oeuvres d’art commandées soit par des particuliers, soit par des municipalités ou dos communautés.
12° Etudier les produits des principaux centres de fabrication de l’orfèvrerie en France pendant le moyen âge et signaler les caractères qui permettent de les distinguer.
13° Quelles mesures pourraient être prises pour améliorer l’organisation des musées archéologiques de province, leurs installations, leur mode de classement et pour en faire dresser ou perfectionner les catalogues ?
III. – SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUE5 ET SOCIALES.
1° Des procédés de mobilisation de la propriété foncière expérimentés ou proposés en France ou à l’étranger (cédules hypothécaires, dettes foncières, billets de banque fonciers. etc.).
3° Analyse des dispositions prises, depuis le XVI e siècle jusqu’à nos jours, pour créer et développer la vicinalité. Avantages et inconvénients de la prestation on nature ; appréciation des conditions actuelles de la législation sur les chemins vicinaux.
4° Historique de la législation ayant eu pour but de conserver les forêts sous l’ancien régime et de nos jours. Indication de quelques mesures à prendre pour prévenir les défrichements et les exploitations abusives de bois et forêts des particuliers.
6° Quelles étaient les données générales de l’organisation des anciennes universités françaises ? Y aurait-il avantage à créer des universités régionales ? Quels services pourraient-elles rendre ?
8° Ouvrages anciens et tentatives diverses pour la réforme et l’amélioration des prisons avant 1789.
9° Messagers, messageries, courriers, poste dans une région donnée, du moyen âge à la Révolution.
10° La diminution de la population rurale.
11° Etudier la valeur vénale de la propriété non bâtie au XVIIIe siècle dans une province, et comparer cette valeur avec la valeur vénale actuelle.
IV. – SECTION DES SCIENCES MATHÉMATIQUES, PHYSIQUES, CHIMIQUES ET METEOROLOGIQUES.
8° Etude de la gamme musicale, au point de vue historique.
SECTION DES SCIENCES NATURELLES ET DES SCIENCES GEOGRAPHIQUES.
7° Etudier au point de vue de l’anthropologie les différentes populations qui, depuis les temps les plus reculés, ont occupé, en totalité ou en partie, une région déterminée de la France.
8° Epoque, marche et durée des grandes épidémies au moyen age et dans les temps modernes.
15° Exposer les découvertes archéologiques qui ont servi à déterminer le site de villes de l’antiquité ou du moyen age, soit en Europe, soit en Asie, soit dans le nord de l’ Afrique.
16° Signaler les documents géographiques curieux (textes et cartes manuscrits) qui peuvent exister dans les bibliothèques et les archives des départements et des communes.
BD, Tome II, Procès-verbal de l’Assemblée générale du 12 décembre 1881, pages 61 à 67, La Diana, 1881.
NOVEMBRE 1881 – FEVRIER 1882
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès de l’assemblée générale du 18 décembre 1881.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE CHARPIN, VICE-PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. A. d’Avaize, Barban, Brassart, E. Buhet, comte de Charpin-Feugerolles, Desjoyaux, V. Durand, abbé Forestier, Girardon, Gonnard, Huguet, Jeannez, abbé Laurent, abbé Ollagnier, E. des Périchons, abbé Peurière, abbé Peyron, Philip-Thiollière, W. Poidebard, abbé Relave, Révérend du Mesnil, docteur Rey, F. Rony, J. Rony, L. Rony, de Rostaing, A. Roux, du Sauzay, Testenoire – Lafayette, abbé Trabucco, E. de Vazelhes, abbé Versanne.
Se sont excusés : MM. le comte de Poncins et Récamier.
Exposé de la situation de la Société.
M. le Président fait connaître l’état du personnel de la Société. Depuis la dernière assemblée générale dix-neuf membres nouveaux ont été admis, savoir : seize membres titulaires: MM. Allmer, abbé Basson, abbé Ulysse Chevalier, Deville (Joseph), de Coignet des Gouttes, Desjoyaux (Joseph), Gachet, Gautier (Etienne), Gaytte, Guigue, Héron de Villefosse, Joulin, abbé Marcoux, Ramel (Elie), docteur Rey, Saignol (Alexandre) ; et trois membres correspondants : MM. le docteur Charreyre, Dubourg, et le vicomte Rodolphe de Sainte Colombe.
La Société a eu la douleur de perdre deux de ses membres titulaires : MM. le comte Ludovic de Neufbourg et Jean Duguet; et un membre correspondant : M. Remontet. Trois membres titulaires ont donné leur démission: ce sont MM. Chaleyer, Grenier et Vindry.
Le nombre des sociétaires est aujourd’hui de 189 titulaires et 21 correspondants, en tout 210 membres; soit douze de plus qu’au 9 décembre 1880, date de la dernière assemblée générale.
M. Buhet propose à l’Assemblée de témoigner de la douleur qu’elle vient d’éprouver en apprenant la mort de l’un de ses associés les plus sympathiques et les plus dévoués, M. Jean Duguet de Bullion, décédé pendant la dernière nuit en son château de Saint-André. M. Duguet était l’un des membres les plus anciens de la Société de la Diana. Nous lui devions, tout récemment encore, la communication du travail si intéressant qui a rempli l’un des derniers volumes de nos annales. Il serait trop long de détailler tout le bien qu’il a fait autour de lui. Bornons-nous à constater l’illustration forézienne de la famille dont le nom s’éteint par sa mort, la famille historique des Duguet, à laquelle appartenait le grand Duguet, l’ami de Pascal et de Nicolle, que M. de Sacy appelle le Sénèque français et chrétien.
L’Assemblée vote â l’unanimité, et par acclamation, l’inscription à son procès-verbal de ce souvenir à l’un des membres fondateurs les plus regrettés de la Société.
M. Buhet demande de nouveau la parole.
Le chiffre actuel de 210 membres lui cause une satisfaction qu’il a besoin de faire partager à l’Assemblée. Témoin et collaborateur de la fondation de la Société de la Diana, il a vu cette institution grandir rapidement, dès le début, sous la double impulsion de l’intérêt d’histoire locale attaché à cette œuvre, et du patronage officiel accordé par son éminent fondateur.
Il a, dès le début, entendu dire de toutes parts que les recherches d’histoire et d’archéologie foréziennes ne suffiraient pas à faire vivre l’institution, quand le puissant protecteur des premiers jours viendrait à lui manquer. Il l’a cru lui-même, en voyant alors le nombre important de sociétaires dont le concours pouvait être attribué à d’autres motifs que ceux de la science pure.
En effet, quand l’année de malheur est venue nous surprendre, la Société a été un instant paralysée, à ce point qu’on l’a crue perdue sans retour. Souvenez-vous de 1870 et du commencement de 1871.
Un homme dévoué, notre collègue Testenoire-Lafayette, a repris, avec la seule autorité de son amour pour notre chère province, l’oeuvre à demi brisée de notre fondateur, M. de Persigny. Avec le concours de quelques amis qui n’avaient pas désespéré, il a rallumé le feu qui couvait sous les cendres. En faisant à tous un énergique appel, on s’est retrouvé au nombre de 48.
Hélas, il en manquait deux cents à l’appel. Eh bien ! depuis dix ans, grâce à la foi de notre ami Testenoire-Lafayette, cette foi qui transporte les montagnes, grâce à l’intelligente et énergique impulsion de son successeur, M. le comte de Poncins, grâce, il faut le dire aussi, au concours dévoué de ceux qui croyaient en eux et en l’intérêt immense et réel de l’oeuvre elle-même, on est revenu à un chiffre d’associés à peu près égal à celui des anciens jours.
Donc, en avant ! La Société de la Diana vivra, parce qu’elle est sortie triomphante des épreuves et qu’elle a, en elle même, la force vitale qui garantit l’existence longue, prospère, et utile.
M. Testenoire-Lafayette partage, ainsi que toute l’Assemblée, la satisfaction que M. Buhet vient d’exprimer au sujet de l’accroissement du nombre des sociétaires de la Diana. Dans l’assemblée générale du 23 mai 1872, la première après nos désastres, 18 membres présents entendaient exprimer l’espoir que la Société pourrait obtenir 60 adhésions définitives, ce qui lui permettrait de fonctionner humblement. Ces modestes espérances sont heureusement bien dépassées.
Mais M. Testenoire-Lafayette ne saurait accepter la trop grande part que la bienveillance de son collègue veut bien lui attribuer dans ce résultat inespéré. Les membres qui restaient de l’ancien Conseil d’administration n’ont fait que remplir un devoir strict, en reprenant une oeuvre brillamment et utilement commencée. Chacun d’eux y a apporté sa coopération, et, entre tous, M. le comte de Charpin-Feugerolles qui a été vice-président à la fondation, et qui eût été président par acclamation si sa modestie ne lui eût fait décliner ce fardeau, et notre infatigable et éminent secrétaire, M. Vincent Durand, dont l’incessant concours a été indispensable à M. Testenoire dans le cours de la présidence dont il a été honoré.
Comptes du trésorier pour 1880 et budget ordinaire de 1882.
M. le trésorier soumet à l’Assemblée, qui l’approuve, son compte de gestion pour l’exercice 1880 (Voir annexe n° I). Il donne un aperçu de ses opérations pour l’exercice courant. Il en résulte que la situation financière de la Société est satisfaisante.
Le projet de budget pour 1882, présenté par M. le Président au nom du Conseil d’administration, est ensuite adopté (Voir annexe n° II).
A l’occasion du vote du budget de 1882, M. de Rostaing insiste pour qu’on rende plus effectif le chauffage de la salle.
Propositions de M.M. Révérend du Mesnil et Girardon.
M. Révérend du Mesnil présente quelques observations relatives au Bulletin trimestriel. D’après lui, le Bulletin doit être une tribune ouverte à chaque membre de la Société pour favoriser la discussion des questions diverses qui intéressent le Forez. Les sociétaires qui présentent des travaux doivent être assurés qu’ils seront insérés en entier dans le Bulletin sans avoir à redouter les ciseaux de la censure. M. du Mesnil critique la décision prise par le bureau d’après laquelle: « Chaque numéro du Bulletin ne doit comprendre d’ordinaire que deux feuilles d’impression, et pour maintenir les procès-verbaux dans des limites raisonnables, le bureau est obligé de se réserver la faculté de n’insérer que par extrait, ou même par analyse, les communications faites en séance (1). », (1). Bulletin, t. Ier p. 291.
Suivant l’honorable membre, ce procédé est contraire à l’esprit de la Société et peut produire pour son avenir un effet déplorable, en arrêtant par la crainte d’être refusés, écourtés, ou analysés, les auteurs qui seraient tentés de communiquer le résultat de leurs recherches. Pour empêcher ce fâcheux résultat, M. du Mesnil soumet à l’Assemblée la proposition suivante :
« Art. 1. – A l’avenir, les lectures faites en séance publique seront insérées au Bulletin trimestriel, dans l’ordre de leur dépôt, en une ou plusieurs parties, suivant que le permettront les ressources consacrées chaque année aux frais de son impression : il n’en sera fait des extraits ou des analyses qu’après approbation de l’auteur, auquel le manuscrit devra être rendu par les soins du secrétaire rédacteur du Bulletin
« Art. 2. – Les matières qui devront former le Recueil des Mémoires seront soumises à la décision de l’Assemblée générale. »
L’article premier, mis en délibération, est combattu par MM. Jeannez, Gonnard, et plusieurs autres membres, qui défendent la résolution attaquée par M. du Mesnil : sous l’heureuse direction de son bureau, la Société est parvenue à une prospérité remarquable; il convient de laisser à ceux qu’elle a placés à sa tête des pouvoirs assez étendus pour exercer un contrôle sérieux sur les communications destinées à figurer dans les publications officielles de la Diana. Dans son oeuvre de révision le bureau doit être aussi large que possible ; mais il défendra les intérêts de la Société s’il écarte des travaux superficiels de nature à porter atteinte à son autorité, ou s’il abrège ceux dont l’étendue pourrait nuire à l’équilibre de son budget.
L’article premier mis aux voix n’est pas adopté.
M. Girardon propose alors la résolution suivante: « A l’avenir l’analyse d’une communication lue en séance ne sera insérée au Bulletin qu’après avoir été communiquée à l’auteur, et après qu’on aura reçu ses observations en temps utile. »
Suivant son auteur, cette proposition donne satisfaction, dans la mesure du possible, aux voeux de M. Révérend du Mesnil et elle sauvegarde l’autorité du bureau, qui reste juge en dernier ressort de la rédaction à adopter.
La proposition de M. Girardon est mise aux voix et adoptée.
L’article deuxième de la proposition de M. Révérend du Mesnil est retiré par son auteur.
BD, Tome IV, Procès-verbal de l’Assemblée générale du 12 mai 1887, pages 135 à 148, Montbrison, 1887.
AVRIL – JUILLET 1887
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de l’Assemblée générale du 12 mai 1887.
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents: MM. Achalme, d’Avaize, Barban, abbé Bartholin, vicomte de Becdelièvre, Boggio, abbé Boissel, M. de Boissieu, Boulin, Brassart, comte de Charpin-Feugerolles, Chassain de la Plasse, Choussy, Coudour, Crépet, Guillieron, Déchelette-Despierres, J. Desjoyaux, N. Desjoyaux, Dugas de la Catonnière, V. Durand, Dusser, abbé Faury, Gonnard, Granger, Guilloud, Huguet, Jacquet, Jeannez, Joulin, Lachmann, Lafay, Lefebvre, Leriche, Maillon, abbé Marsanne, Miolane, Monery, E. Morel, G. Morel, Pellet, baron des Périchons3 T. de la Plagne, Poidebard, comte de Poncins, Portier, Puy de la Bastie, abbé Rochette, Rochigneux, J. Rony, baron de Rostaing, Roustan, abbé Roux, Alph. de St-Pulgent, Testenoire-Lafayette, Thevenet, Thiollier, abbé Virieux, de Viry.
Exposé de la situation de la Société.
M. le Président dit que depuis la dernière assemblée générale, la Diana a eu la douleur de perdre son président d’honneur, Monseigneur le cardinal Caverot. L’éloge de ce vénéré prélat a été prononcé dans la précédente séance. M. le Président tient à exprimer de nouveau les regrets unanimes que sa mort a fait éprouver à la Société.
Trois autres membres titulaires sont décédés : M. le duc de Lévis-Mirepoix, d’une illustre famille représentée par son blason à la voûte de la Diana, M. Chamussy, si sympathique à ses collègues, et M. Léopold Varin, dont le souvenir sera précieusement conservé par tous ceux qui l’ont connu.
Six membres ont donné leur démission : ce sont MM. de Beauvais, général Borson, abbé Chaffanjon, Mondet, abbé Simon, abbé Theillière.
Trente-deux titulaires ont été admis : Mme Léon de Saint-Pulgent, MM. l’abbé avril, Baudrier, de Beaulieu, Bertrand, Boulin, Brissac, Chaize, Chamussy, Coquard, Noël Desjoyaux, James Dulac, Jean-Baptiste Dulac, abbé Epinat, Faisant, Jacquet, Juste, Lafay, Lefebvre, Leriche, duc de Lévis-Mirepoix, abbé, Marsanne, Pellet, Périer, abbé Plotton, Point, abbé Prajoux, abbé Rochette, abbé Rony, Sanlavlle, abbé Sivard, Thevenet ; et quatre membres correspondants : MM. Beaune, Bréghot du Lut, Desvernay, Galle.
La Société de la Diana compte à cette heure 276 membres, dont 36 fondateurs. En 1862, dans tout l’éclat de sa prospérité première, elle n’en réunissait que 260.
Au nombre des causes de ce progrès sans précédent, il faut mettre en première ligne la publication du volume distribué aux sociétaires à la fin de 1886 : c’est donc à M. Félix Thiollier et à sa Monographie de la Bastie que la Diana est redevable pour une large part de sa brillante situation.
Comme chacun sait, M. Félix Thiollier prépare un nouveau livre illustré, le Forez pittoresque et monumental, qui dépassera encore en perfection son aîné. L’état des finances de la Diana ne lui permet pas de subventionner cette oeuvre comme il serait désirable ; elle ne peut sans rompre l’équilibre de son budget se faire inscrire pour plus de cinq exemplaires. Mais il n’est pas douteux que presque tous ses membres voudront posséder un recueil aussi précieux pour notre pays et engageront leurs amis à y souscrire avec eux.
Comptes.
M. le trésorier présente ses comptes pour 1886. Ils sont approuvés par l’assemblée (voir Annexe n0 I).
Budgets.
M. le Président donne ensuite lecture du budget additionnel pour 1887 et du budget primitif pour 1888.
Il fait remarque que le traitement du bibliothécaire a été porté à 1200 francs. Il ne croit pas nécessaire de justifier cette augmentation : le zèle et le dévouement de M. Rochigneux sont assez connus de tous.
Il a paru plus régulier de porter aux dépenses ordinaires le prix des jetons distribués chaque année, qui jusqu’à présent avait figuré aux dépenses extraordinaires.
Les deux budgets, mis aux voix, sont adoptés (voir Annexes II et III).
Le Forez pittoresque et monumental.
M. Félix Thiollier présente quelques spécimens des gravures dans le texte qui illustreront sa prochaine publication. Il espère pouvoir donner, grâce à des subventions de l’Etat ou du département, quatre à cinq cents documents graphiques, soit dans le texte soit hors texte.
Dons.
M. le Président annonce que M. le comte de Sugny vient de faire à la Diana le cadeau magnifique des archives anciennes conservées dans son château de Génétines. M. le Président espère que la générosité de M. de Sugny aura des imitateurs. A cette occasion, il rappelle que la Société est disposée à recevoir pour sa bibliothèque et son musée, même à titre temporaire et sur inventaire, les archives et les objets curieux que 1’on voudrait bien lui confier.
M. Valentin~Srnith a bien voulu offrir à la Société les deux volumes de sa Bibliotheca Dumbensis. Ce recueil, de la plus grande valeur pour l’histoire générale et en particulier pour celle de Dombes, a été pendant trente-cinq ans l’oeuvre de prédilection de son savant auteur, le doyen des érudits et des archéologues de notre région.
M. l’abbé Ulysse Chevalier, un autre infatigable travailleur, a fait présent à notre bibliothèque de ses deux dernières publications : le Mystère des trois Doms et l’itinéraire des Dauphins de la 3e race.
M. Lefèvre, bibliothécaire de la ville de Saint-Chamond, a envoyé trois de ses opuscules.
Enfin M. Bertrand, de Moulins, a encore enrichi notre musée de moulages et de spécimens originaux de statuettes en terre cuite gallo-romaines provenant de ses fouilles en Bourbonnais.
A l’unanimité, l’assemblée vote des remerciements à MM. le comte de Sugny, Valentin-Smith, abbé U. Chevalier, Lefèvre et Bertrand.
Excursion en 1887.
M. Testenoire-Lafayette, président de la commission, dit que l’excursion à Essalois et lieux circonvoisins ne pourra avoir lieu qu’après la levée des récoltes, soit dans la deuxième quinzaine d’août. Ce retard est motivé par la nécessité d’ouvrir des tranchées dans les parties les plus utiles à étudier de cette station gauloise.
M. Lafay demande que l’excursion soit fixée au commencement des vacances du tribunal, le plus près possible du 15 août.
D’autres membres proposent la date du 16 ou celle du 22 août.
L’assemblée déclare s’en rapporter sur ce point à la commission.
Description d’une généralité ou d’une région de la France en 1789.
M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts a adressé à M. le Président la lettre suivante :
Paris, le 14 février 1887.
Monsieur le Président,
Dans la séance de clôture du dernier congrès des Sociétés savantes, mon prédécesseur avait signalé à votre attention l’intérêt que présenterait l’étude de la France de 1789. Le moment semble en effet venu, après un siècle écoulé, de rechercher et de réunir les matériaux qui permettront d’écrire l’histoire impartiale de la Révolution, de rétablir la vérité, en la puisant à ses sources naturelles, dans les écrits et dans les actes.
L’extension donnée au Comité des travaux historiques et scientifiques par la création d’une section des sciences économiques et sociales l’a singulièrement modifié ; il ne s’occupe plus exclusivement des temps antérieurs au XVIIIe siècle, et n’est plus tenu à distance de l’époque moderne, objet à juste titre des curiosités et des préoccupations du plus grand nombre. Les mémoires des intendants, dont le Ministère a confié la publication à M. de Boislisle, marquaient déjà de nouvelles tendances : elles s’accentuent davantage encore par des travaux actuellement en préparation, je veux dire la recherche des pièces relatives à l’histoire de l’instruction publique de 1789 à 1808.
A côté de ces importantes publications, j’ai pensé qu’il serait intéressant de posséder, dans un recueil méthodiquement composé, une description exacte de l’état administratif et économique de la France à cette époque de transformation d’où est sortie la société moderne. Les documents abondent sur tous les points de notre territoire ; vous saurez les découvrir, les choisir et les présenter clairement : j’ai confiance en vos habitudes dès longtemps connues de laborieuses et savantes recherches.
Si j’ai pris soin toutefois de demander au Comité des travaux historiques de dresser le plan d’étude d’une généralité ou d’une région, tel que vous le trouverez ci-inclus, ce n’est pas assurément avec l’intention d’imposer ce plan à tous les érudits, dont je tiens avant tout à respecter l’initiative et les vues personnelles ; mais il me semble désirable que des mémoires destinés à être réunis aient, dans leurs grandes ligues, une uniformité qui en facilite la lecture et la comparaison. Cette uniformité, je le sais, ne saurait être absolue, alors que, sous l’ancien régime, l’administration était partout si différente ; d’ailleurs les auteurs qui voudront bien me prêter leur concours n’auront pas toujours à étudier des circonscriptions de même nature : les uns s’attacheront à des généralités, d’autres à des gouvernements, des élections ou des villes. J’ajoute que les matériaux nécessaires pour suivre pas à pas le plan du Comité feront souvent défaut dans les archives ;qu’en dehors de ce plan, simple indication forcément incomplète, bien des questions intéressantes subsistent ; qu’il ne faudrait pas en négliger les traces, ni décourager les tendances des chercheurs attirés plutôt vers l’étude de questions particulières comme celles des enfants trouvés, des douanes, etc.
Il serait téméraire de supposer qu’il existe, sur toute la surface de la France, un nombre assez considérable de savants prêts, dès aujourd’hui, à commencer l’oeuvre que je vous propose pour chacune des généralités ou fractions de généralités du royaume. Si l’on devait, avant de rien publier, attendre le jour éloigné où l’on aurait réuni les éléments d’une aussi vaste enquête, l’entreprise risquerait de n’être jamais achevée. Au reste, il n’est pas nécessaire que toutes les généralités soient décrites. Malgré la diversité de l’ancienne administration, les même institutions apparaissent sur bien des points de notre territoire ; les mêmes faits s’y reproduisent, et la description d’un certain nombre de régions caractéristiques suffirait à donner une notion exacte de la France.
Il ne s’agit pas ici, vous l’avez compris, de faire oeuvre d’historien ; les descriptions, telles que je les conçois, doivent être au contraire aussi condensées que possible, ne contenir que les faits essentiels ou des analyses toujours appuyées sur un document authentique.
J’ai le ferme espoir, Monsieur le Président, que de semblables recherches intéresseront quelques-uns des membres de votre Société, et je souhaite que des travaux individuels conçus dans cet esprit, et approuvés par le Comité, constituent des types qui servent d’exemples à d’autres auteurs, et deviennent le point de départ d’une série nouvelle particulièrement recherchée de notre belle collection des Documents inédits de l’histoire do France.
Agréez, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.
M. Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Signé : BERTHELOT.
Pour copie conforme :
Le Directeur du Secrétariat et de la Comptabilité,
CHARMES.
Projet de plan pour l’état descriptif d’une généralité ou d’une région de la France en 1789.
ÉTAT DES PERSONNES.
Clergé. – Archevêchés, évêchés, chapitres diocésains, synodes, officialités, séminaires. Divisions du diocèse en archidiaconés, archiprêtrés, doyennés, paroisses (curés, vicaires). Nomination aux cures. Patronage. Collégiales et chapelles. Clergé régulier. Abbayes, prieurés. Régime administratif de ces établissements. Couvents. Établissements des ordres militaires et hospitaliers.
Faire connaître pour chaque titre ou établissement ecclésiastique l’état des droits et des biens, l’évaluation approximative des revenus (cens, dîmes, etc.), des devoirs et des charges. Oblations. Assemblées du clergé, don gratuit, décimes.
Protestants. Juifs. Actes de l’état civil.
Noblesse. – Etat de la noblesse par bailliages en 1789. Hiérarchie féodale. Propriétés seigneuriales. Droits de chasse. Transmission des biens nobles. Revenus divers de la noblesse. Valeur vénale et revenus des terres possédées par des personnes nobles.
Tiers-État.- Communautés d’habitants. Propriétés du Tiers-État. Villes. Privilèges des bourgeois. Compagnies de l’arc, etc.
Population. – Population urbaine et population rurale. Feux. Rapport de la population des paroisses en 1789 et aujourd’hui. Nombre des enfants par ménage. Mortalité.
ÉTAT DES TERRES.
Domaine royal. Apanages. Fiefs. Droit de franc-fief. Communaux. Pâturage et vaine pâture. Forêts. Droit de triage. Propriété roturière. Propriété urbaine et rurale.
Formes diverses de tenure et d’amodiation de la terre. Baux perpétuels. Bail à cens seigneurial, emphytéose, bail sur une ou plusieurs vies. Bail à rente foncière, à champart, à complant, etc.
Droits seigneuriaux. Banalité. Garenne et colombiers. Mainmorte Redevances foncières en nature et en argent. Droits casuels. Lods et ventes, rachats, reliefs, plaids, etc.
ADMINISTRATION.
Administration générale. – Limites et étendue des circonscriptions administratives. Généralités, élections, subdélégations. Attributions des intendants et des subdélégués. Institutions municipales. Villes, communes, paroisses. Maires et échevins. Corps de ville. États provinciaux. Assemblées provinciales.
Finances. – Bureaux des finances. Elections. Greniers à sel. Maîtrises des eaux et forêts. Taille et crues. Capitation. Vingtièmes. Abonnements. Gabelles. Modes de perception de l’impôt du sel. Assiette, répartition et recouvrement des impôts en général. Péages et travers. Aides. Traites foraines. Impositions diverses : tabacs, marque d’or et d’argent, etc. Octrois des villes.
Indiquer, autant que possible, l’état des impôts par paroisses.
Hôtels des monnaies.
Justice.- Parlements. Présidiaux. Bailliages et sénéchaussées. Prévôtés. Juridictions seigneuriales et municipales. Juridictions diverses. Justice civile et criminelle. Coutumes et droit écrit. Peines et prisons.
Etat militaire. – Gouvernements. Gouverneurs. Fonctions et privilèges des lieutenants généraux et lieutenants du roi. Garnisons. Troupes de l’armée de terre. Enrôlements. Ecoles militaires. Arsenaux. Châteaux-forts. Villes fortifiées. Poudres et salpêtres. Logement des gens de guerre. Maréchaussée. Milices. Gardes bourgeoises et tribunaux militaires. Invalides.
Marine. – Inscription maritime. Ports militaires. Armée de mer. Amirautés. École de la marine. Invalides de la marine. Institutions spéciales.
Instruction et beaux-arts. – Universités. Collèges et autres écoles. Petites écoles. Congrégations enseignantes. couvents, etc. Revenus des établissements d’instruction. Nombre des élèves. Écoles spéciales, académies. Sociétés savantes. Bibliothèques. Théâtres. Expositions. Conservatoire. Presse et librairie.
AGRICULTURE, INDUSTRIE ET COMMERCE.
Agriculture. – Principales cultures. Rendement des récoltes. Foires et marchés. Commerce de denrées agricoles. Importation et exportation de ces denrées à l’intérieur du royaume.
Industrie. – Mines et carrières. Administration des mines.
Industries exercées à la campagne concurremment avec la culture. Industries principales des villes. Corps de métiers. Règlements de fabrique, inspecteurs. Manufactures royales et privilèges accordés à l’industrie.
Transports et commerce.- Postes. Messageries. Transports par terre et par eau. Compagnies de commerce. Banque et comptoirs. Commerce intérieur et extérieur. Douanes. Juges-consuls.
Travaux publics. – Ponts et chaussées. Corvées royales. Péages. Canaux. Police des cours d’eau. Chemins entretenus par les seigneurs.
Assistance publique. – Hôpitaux et hospices. Etablissements et institutions de charité. Mendicité.
Congrès de la Sorbonne en 1887.
M. le Président a reçu la lettre suivante de M. le ministre de 1’Instruction publique et des Beaux-Arts :
Paris, le 28 février 1887.
Monsieur le Président,
Le 25 juin dernier, j’ai invité les Sociétés savantes de Paris et des Départements à faire connaître leur sentiment sur le projet que quelques-unes d’entre elles m’avaient soumis de reporter à la Pentecôte la date du Congrès annuel de la Sorbonne, fixée jusqu’ici aux vacances de Pâques.
Le résultat de cette enquête a été si favorable à ce changement de date que, malgré tout mon désir de faciliter aux professeurs de l’Université les moyens de s’associer aux travaux du Congrès et malgré les obstacles qu’ils rencontreront pour le faire à la Pentecôte, je n’ai pas cru pouvoir hésiter à me rendre aux voeux exprimés par la grande majorité des Sociétés savantes. J’ai voulu ainsi donner à ces Sociétés une nouvelle preuve de ma sympathique estime, et j’espère que de leur côté elles répondront à ce témoignage en multipliant leurs efforts et en assurant, par la présence d’un plus grand nombre de délégués, l’éclat d’une oeuvre qui leur appartient.
En conséquence, j’ai décidé que le 25e Congrès s’ouvrirait à la Sorbonne, le 31 mai prochain, à midi et demi. Vous recevrez ultérieurement une circulaire précisant l’ordre de ses séances et tous les détails de son organisation. Je me borne aujourd’hui à vous adresser le programme des sujets sur lesquels je vous prie de vouloir bien porter plus particulièrement votre attention. Comme les années précédentes, ce programme comprend cinq parties distinctes, afférentes aux cinq sections du Comité des travaux historiques et scientifiques, qui en ont arrêté la rédaction définitive, en conservant la plupart des sujets proposés par les Sociétés elles-mêmes.
Il eût été fort désirable, je ne me le dissimule pas, que ce document vous fût communiqué plus tôt ; l’enquête relative à la date du Congrès n’a pas permis de le faire. J’ai voulu toutefois que ces lenteurs ne se renouvelassent plus, et j’ai pris une mesure qui, à coup sûr, recevra votre approbation. Dès cette année le programme de 1888 sera soumis aux délégués des Sociétés savantes, pendant les séances mêmes du Congrès ; les questions posées seront ainsi plus longuement étudiées et mûries et amèneront, je l’espère. des communications plus nombreuses. Si, d’ici au 1er mai, vous aviez des sujets à soumettre. pour la session de 1888, à l’examen du Comité des travaux historiques et scientifiques. je vous serais reconnaissant de me les transmettre.
Je souhaite, Monsieur le Président, que ces diverses modifications donnent aux réunions annuelles des Sociétés savantes une force nouvelle et qu’elles vous paraissent un gage de l’intérêt que ces réunions m’inspirent.
Agréez, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le Ministre de l’Instruction et des Beaux-Arts,
BERTHELOT.
Pour copie conforme:
Le Directeur du Secrétariat et de la Comptabilité,
CHARMES.
Voici les questions du programme qui se rapportent plus particulièrement à l’ordre d’études dont s’occupe la Société.
SECTION D’HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE.
1° Mode d’élection et étendue des pouvoirs des députés aux États provinciaux.
2° Les esclaves dans les pays chrétiens des bords de la Méditerranée au moyen-âge.
3° Transformations successives et disparition du servage dans les différentes provinces.
4° Origine et organisation des anciennes corporations d’arts et métiers.
5° Origine, importance et durée des anciennes foires.
6° Anciens livres de raison et de comptes et journaux de famille.
7° Liturgies locales antérieures au XVIIe siècle.
8° Étude des anciens calendriers.
9° Origine et règlements des confréries et charités antérieures au XVIIe siècle.
10° Indiquer les modifications que les recherches les plus récentes permettent d’introduire dans le tableau des constitutions communales tracé par M. Augustin Thierry.
11° Faire l’histoire de l’enseignement du grec dans une de nos anciennes universités provinciales.
12° Les exercices publics dans les collèges (distributions de prix, académies, représentations théâtrales, etc.) avant la Révolution.
13° L’histoire des mines en France avant le XVlle siècle.
14° Objet, division et plan d’une bibliographie départementale.
15° Du rôle des milices et des gardes bourgeoises avant la Révolution.
16° Des conditions d’électorat et d’éligibilité dans les communautés et paroisses avant 1789.
SECTION D’ARCHÉOLOGIE.
1° Quelles sont les contrées de la Gaule où ont été signalés des cimetières à incinération remontant à une époque antérieure à la conquête romaine ?
2° Dresser la liste, faire la description et rechercher l’origine des oeuvres d’art hellénique, des inscriptions et des marbres grecs, qui existent dans les collections publiques ou privées des divers départements. Distinguer ceux de ces monuments qui sont de provenance locale de ceux qui ont été importés dans les temps modernes.
3° Signaler les nouvelles découvertes de bornes milliaires ou les constatations de chaussées antiques qui peuvent servir à déterminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en Afrique.
4° Signaler dans une région déterminée les édifices antiques de l’Afrique tels que arcs de triomphe, temples, théâtres, cirques, portes de ville, tombeaux monumentaux, aqueducs, ponts, etc., et dresser le plan des ruines romaines les plus intéressantes.
5° Signaler les actes notariés du XIV e au XVI e siècle contenant des renseignements sur la biographie des artistes et particulièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures et autres oeuvres d’art commandées soit par des particuliers, soit par des municipalités ou des communautés.
6° Quelles mesures pourraient être prises pour améliorer l’organisation des musées archéologiques de province, leurs installations, leur mode de classement, et pour en faire dresser ou perfectionner les catalogues ?
SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES.
3° Quelles étaient les données générales de l’organisation des anciennes universités françaises ? –Y- aurait-il avantage à créer des universités régionales ? – Quels services pourraient-elles rendre ?
4° Ouvrages anciens et tentatives diverses pour la réforme et l’amélioration des prisons avant 1789.
5° Messagers, messageries, courriers, poste dans une région donnée, du moyen-âge à la Révolution.
6° Etablir, d’après des documents certains, dans une localité déterminée, pendant une période aussi longue que possible, l’échelle comparée des principaux salaires et du prix des denrées de consommation les plus usuelles.
7° Rechercher les mesures prises depuis le XVI e siècle pour réprimer la mendicité et le vagabondage ; état actuel de la question.
10° Rechercher l’origine et retracer le développement de l’emprisonnement individuel en France. – Etat actuel de la question.
SECTION DES SCIENCES.
8° Etude sur la gamme musicale, au point de vue historique.
14° Etudier au point de vue de l’anthropologie les différentes populations qui, depuis les temps les plus reculés, ont occupé, en totalité ou en partie, une région déterminée de la France.
15° Époque, marche et durée des grandes épidémies au moyen âge et dans les temps modernes.
SECTION DE GEOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
1° Anciennes démarcations des diocèses et des cités de la Gaule conservées jusqu’aux temps modernes.
3° Exposer les découvertes archéologiques qui ont servi à déterminer le site de villes de l’antiquité ou du moyen âge, soit en Europe, soit en Asie, soit dans le nord de l’Afrique, soit en Amérique.
4° Signaler les documents géographiques curieux (textes et cartes manuscrits) qui peuvent exister dans les bibliothèques publiques et les archives des départements et des communes. – Inventorier les cartes locales manuscrites et imprimées.
7° Etudier les communications fluviales ou par canaux entre la Manche et la Méditerranée.
9° Biographies des anciens voyageurs et géographes français.
BD, Tome III, Procès-verbal de la réunion du 14 septembre 1886, page 345, Montbrison, 1886.
JUILLET – OCTOBRE 1886
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès verbal de la réunion du 14 septembre 1886.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. le vicomte de Becdelièvre, M. de Boissieu, Boulin, Brassart, Desjoyaux, V. Durand, abbé Faury, Huguet, Joulin, Maillon, vicomte de Meaux, E. Morel, G. Morel, comte de Poncins, O. Puy de la Bastie, Rochigneux, L. Rony, baron de Rostaing, F. Thiollier, Varin.
Médaille offerte à M. F. Thiollier.
M. le Président rappelle le service éminent rendu par M. Félix Thiollier à l’art, à l’archéologie et au Forez en faisant revivre par ses belles gravures notre cher et précieux La Bastie.
Il le prie, aux applaudissements de toute l’Assemblée, d’accepter une médaille de vermeil, faible témoignage de la reconnaissance de ses confrères.
M. Thiollier remercie la Société de l’honneur exceptionnel qu’elle veut bien lui faire.
BD, Tome V, Procès-Verbal de l’Assemblée générale du 19 juin 1890, pages 275 à 276, La Diana, 1890.
JUIN-OCTOBRE 1890
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-Verbal de l’Assemblée générale du 19 juin 1890.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. Achalme, Beauverie, Boiron, Boulin, A. Brassart, E. Brassart, Chaize, comte de Chambost, comte de Charpin-Feugerolles, Choussy, abbé Claret, Coudour, Crépet, Desjoyaux, Dugas de la Catonnière, J. Dulac, L. Dupin, P. Dupin, V. Durand, Durel, Dusser, abbé Forestier, Huguet, Jacquet, Jamot, lieutenant Jannesson, Jordan de Sury, Joulin, Lachmann, Lafay, Maillon, abbé Marsanne, vicomte de Meaux, Miolane, Monery, de Montrouge, G. Morel, abbé Ollagnier, comte Palluat de Besset, vicomte H. Palluat de Besset, Peniguel, abbé Picard, comte de Poncins, abbé Ponthus, Populus, Révérend du Mesnil, docteur Rey, abbé Reymondier, abbé Rochette, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, abbé Roux, A. Roux, C.-P. Testenoire-Lafayette, Thevenet, Thevenin, abbé Vermorel, abbé Versanne, Vidal.
MM. le chanoine Condamin, Jeannez et de Vazelhes ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.
BD, Tome II, Procès-verbal de l’Assemblée générale du 1er Juin 1882, page 111, La Diana, 1882.
MAI – AOUT 1882
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de l’Assemblée générale du 1er Juin 1882.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. d’Avaize, de Becdelièvre, Brassart, Choussy, Desjoyaux, Dugas de la Catonnière, V. Durand, Epitalon, Granger, Grellet de la Deyte, Huguet, Jeannez, Jordan de Sury, Joulin, abbé Laurent, de Luvigne, de Montrouge, E. Morel, G. Morel, comte de Neufbourg, abbé Ollagnier, baron des Périchons, abbé Peyron, W. Poidebard, comte de Poncins, abbé Pugnet, abbé Relave, Révérend du Mesnil, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, du Sauzey, Testenoire-Lafayette, abbé Trabucco, comte de Vaubercey, abbé Vernay, abbé Versanne.
MM. le comte de Charpin, Gonnard, de Viry et Vachez ont écrit pour exprimer leur regret de ne pouvoir assister à la séance.
BD, Tome III, Procès-verbal de la réunion du 22 aout 1885, pages 125 à 126, Montbrison, 1885.
JUILLET – OCTOBRE 1885_____BULLETIN DE LA DIANA__________I.Procès-verbal de la réunion du 22 aout 1885.PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.La séance est ouverte à deux heures et demie. Sont présents: MM. de Boissieu, E. Brassart, abbé Charnay, comte de charpin-Feugerolles, André de charpin-Feugerolles, J. Desjoyaux, A. de Montrouge, comte de Poncins, O. Puy de la Bastie, W. Poidebard, T. Rochigneux, J. Rony, baron de Rostaing, Alphonse de saint-Pulgent, TestenoireLafayette, abbé Trabucco. Congrès archéologique de Montbrison.Musée lapidaire et d’antiques.M. le Président rappelle que depuis la dernière réunion, la Société française d’Archéologie a tenu dans notre pays sa 52me. session. Il ne s’arrêtera pas à en parler longuement, mais il veut féliciter ses confrères de la Diana et en particulier MM. Vincent Durand, Gonnard, de Rostaing, Vachez, E. Brassart. de la part qu’ils ont prise aux travaux du congrès ; Il n’oublie pas MM. Huguet, Joulin et Rochigneux qui ont mis tant de zèle à préparer l’organisation matérielle de cette importante réunion et il tient à dire aussi que, d’après diverses lettres reçues depuis, les membres de la Société française d’Archéologie paraissent avoir emporté un bon souvenir de leur visite en Forez. M. le Président ajoute qu’à la réunion du matin, le conseil s’est occupé de régler le compte des dépenses entraînées par la création du musée lapidaire et d’antiqués inauguré à l’occasion du Congrès. La somme à payer absorbera toutes les réserves on caisse; le budget de l’année prochaine sera lui-même atteint, sans néammoins que l’on soit obligé de supprimer aucune dépense courante. M. le Président termine en remerciant les personnes qui ont bien voulu encourager par des dons, ou des prêts temporaires, le musée naissant de la Diana et il prie M. le Bibliothécaire d’en dresser la liste, qui sera publiée dans le Bulletin. |
BD, Tome VI, Procès-verbal de l’Assemblée générale du 24 mai 1892, pages 221 à 226, La Diana, 1892.
AVRIL – JUIN 1892
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de l’Assemblée générale du 24 mai 1892
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. d’Avaize, abbé Bartholin, Boulin, E. Brassart, Chaize, Chassain de la Plasse, abbé Chevrolat, Choussy, abbé Claret, Desjoyaux, Dugas de la Catonnière, V. Durand, Durel, Dusser, Gonnard, Guilhaume, Huguet, Jacquet, Jeannez, Lachmann, Lafay, E. Le Conte, Maillon, abbé Marsanne, Matagrin, Miolane, de Montrouge, E. Morel, G. Morel, frère Paulin, Peniguel, baron des Périchons, abbé Picard, Poidebard comte de Poncins, Populus, abbé Reure, docteur Rey, abbé Rochette, Rochigneux, F. Rony, J. Rony, L. Holly, Rousselon, Alph. de Saint-Pulgent, Tardieu, Thevenet, Thevenin, Thiollier, abbé Vermorel, abbé Versanne.
M. P. Marraud, sous-préfet de Montbrison, MM. de Boissieu, comte de Charpin-Feugerolles, J. Déchelette, Monery, abbé Relave, abbé Rousset, C.-P. Testenoire-Lafayette, H. Vidal, Wies-Perdrigeon ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.
Allocution de M. le Président.
» La Diana, dit M. le Président, a vu mourir cette année six de ses membres, MM. Barban, Chassaing, Chomer, Grenot, Joulin et de Rosemont. Déjà dans les précédentes séances, elle a paye son tribut de regrets à MM. Barbon, Joulin et de Rosemont, aujourd’hui elle déplore la perte de M. Grenot, l’homme de bien dont Roanne bénira la mémoire ; de M. Chomer auquel le souci des affaires lyonnaises n’avait pas fait oublier la patrie forézienne ; de M. Augustin Chassaing, l’un des hommes les plus érudits du Velay, l’un des plus éminents membres correspondants de la Diana.
Quatre sociétaires ont donné leur démission : MM. l’abbé Faury, le lieutenant Jannesson, l’abbé Mathieu, Joseph Tézenas du Montcel.
Six nouveaux membres titulaires out été admis : MM. Maurice Desvernay, l’abbé Faure, de Frémimville, archiviste de la Loire, l’abbé Huguet, l’abbé Lachard, et l’abbé Reure.
Quatre nouveaux membres correspondants : MM. de la Chapelle d’Apchier, Dulier, Grillet, Leblanc.
Le nombre de nos sociétaires se trouve aujourd’hui le même que l’année dernière, au jour de l’Assemblée générale de 1891, soit : 273.
Nous n’avons pu donner encore à nos collègues les publications attendues par eux avec une légitime impatience. L’Art roman à. Charlieu est une œuvre trop magistrale pour que le retard de son apparition soit l’objet d’un légitime étonnement. Ceux qui vont le recevoir n’auront pas besoin d’examiner longuement son texte et ses planches pour en apprécier l’exceptionnelle valeur. Son principal auteur, M. Thiollier a obtenu récemment le titre de correspondant du ministère de l’instruction publique, nous applaudissons tous à une distinction si méritée.
Le terne X de nos Mémoires aurait pu paraître avant L’Art Roman, mais son auteur, pur une exquise délicatesse, a voulu laisser la première place à une œuvre qu’il jugeait supérieure à la sienne. Les lecteurs de ce X e volume de notre Recueil de Mémoires et Documents apprécieront bientôt si la délicatesse de M. Testenoire n’est pas plus justifiée que sa modestie.
L’importance de notre Bulletin augmente d’année eu année, mais il n’apparaît pas toujours à la date promise et ces retards entraînent souvent de notables inconvénients. Que nos Mémoires ou nos publications hors série n’arrivent pas toujours à l’heure dite, c’est une conséquence forcée du travail imposé à leurs auteurs ; mais le retard du bulletin, malgré la réelle valeur de celui-ci, n’a pas une excuse aussi sérieuse, et nous demandons à l’Assemblée de vouloir bien donner à notre comité de rédaction, l’autorisation de renvoyer au suivant bulletin la publication des manuscrits qui ne lui seraient pas remis prêts à l’impression, un mois au moins avant la date réglementaire de la distribution.
La réputation de notre Société est bonne. Nous en avons reçu et recevons encore de preuves intéressantes, Après la récompense décernée à la Diana lors de l’exposition de 1889, récompense dont un petit nombre de sociétés provinciales ont été honorées, nous avons obtenu de l’administration supérieure une subvention de 500 fr. Notre demande a été présentée (grâce à l’intervention de notre éminent collègue, M. de Meaux) par M. de Lasteyrie, et soutenue par deux anciens amis de la Diana, MM. de Barthélemy et de Villefosse. Nous prions ces messieurs de trouver ici l’expression de notre reconnaissance pour les bous offices auxquels ils nous ont habitues et nous serons fort heureux si M. de Lasteyrie nous autorise à inscrire son nom auprès de ceux de MM. de Barthélemy et de Villefosse dans la liste des membres de la Diana.
Nos échanges avec les sociétés savantes des provinces voisines se multiplient et sont acceptés ou proposés en termes flatteurs pour nous. Depuis quelque temps, les sociétés entrées en relation avec nous sont les suivantes : Académie de Savoie, Académie Delphinale, Académie de Mâcon, Académie des antiquités de Stockolm, Société de l’Histoire de Paris, Société des Antiquaires du Centre, Société de l’Aveyron, Société des études historiques, Société Belfortaine, Société d’émulation d’Abbeville, Commission des Antiquités de la Côte d’Or, Académie de Dijon.
Nous devons remercier fout spécialement M. Perrin et M. le général Borson pour l’Académie de Savoie ; M. Paul Fournier, l’auteur de l’excellent volume sur l’histoire du royaume d’Arles, pour l’Académie Delphinale ; M. le baron Lombard de Buffières pour l’Académie de Mâcon ; M. d’Arbaumont pour les sociétés de Dijon. M. l’archiviste de l’Aveyron a été pour nous d’une parfaite obligeance. Nous aurions désiré nouer des relations suivies avec le département de l’Ardèche, limitrophe du nôtre. Malheureusement, il ne possède pas de société similaire avec laquelle nous puissions échanger nos publications. Du moins avons-nous à nous applaudir des sympathies que nous avons rencontrées dans le savant et aimable archiviste de ce département.
Vous voyez, que je n’avais pas tort de vous parler de la bonne réputation de la Diana. Cette réputation, c’est votre œuvre ; nous avons la certitude que, grâce à vous, elle ne fera que grandir.
Les dons offerts à la Société sont nombreux et nous regrettons de ne pouvoir mentionner chacun d’eux. Cependant il nous paraît indispensable de dire quelques mots sur ceux de M. de la Bastie, de M. le comte de Chabannes, de Madame veuve Barban.
M. de lu Bastie a donné à la Diana une collection de manuscrits, de dessins, d’objets d’art provenant de la succession de son frère. Cette libéralité nous est précieuse autant par le souvenir de notre excellent confrère M. Octave de la Bastie que par la valeur des objets donnés à la Société. Nous adressons à M. Ernest de lu Bastie un double remerciement.
M. le comte Henri de Chabannes commence une grande œuvre : l’histoire de sa maison. Il a publié et a bien voulu nous donner le tome I des Preuves de l’histoire de la maison de Chabannes. Ce recueil, formé de pièces authentiques puisées aux sources les plus sures, copiées et imprimées avec le plus grand soin, n’est encore qu’à son début; il comprendra plusieurs autres volumes, preuves et histoire, et constituera un ouvrage de première valeur, tiré à petit nombre, envié par beaucoup, possédé seulement par quelques-uns.
La Diana est infiniment heureuse d’avoir été jugée par M. de Chabannes digne de figurer au nombre de ces privilégiés. Elle l’en remercie et met à ses ordres tout ce qu’elle sait et tout ce qu’elle possède, pour aider, si elle a la bonne fortune de pouvoir le faire, à l’accomplissement d’une œuvre qui intéresse sur bien des points notre province et qui, par l’importance de la maison qu’elle concerne, deviendra une fraction de l’histoire de France
Madame veuve Barban nous n envoyé un lot très important des manuscrits de son mari. On y trouve la généalogie de la maison de Lavieu, de nombreuses recherches sur Anne Dauphine, sur son receveur, Etienne d’Entraigues, sur les officiers du comté de Forez, sur la valeur des monnaies, des denrées, des terres, etc., etc.
Ce don est une véritable mine de matériaux, un précieux recueil de travaux dignes d’être publiés.
Madame Barban voudra bien recevoir tous nos remerciements et compter sur le pieux souvenir qui accompagnera la mémoire de M. Barban dans l’emploi et la publication de ses œuvres.
Notre musée se garnit peu à peu, vous pouvez voir nos nouvelles vitrines enrichies du trésor de Chalain et de nombreux objets que M. Rochigneux y a artistement arrangés. Notre Société continue sa marche en avant. Espérons qu’elle saura de plus en plus se rendre utile et honorer notre cher Forez.
M. le trésorier va vous donner lecture des comptes de l’exercice 1891, du projet de budget additionnel pour 1892 et du budget primitif pour 1893 ».
BD, Tome III, Procès-verbal de l’assemblée générale du 27 avril 1885, pages 88 à 93, Montbrison, 1885.
AVRIL-JUILLER 1885
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de l’assemblée générale du 27 avril 1885.
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures et demie.
Sont présents : MM. Achalme, abbé Aubert, d’Avaize, Barban, docteur Beaujolin, vicomte de Becdelièvre, M. de Boissieu, V. de Boissieu, Brassart, Coudour, Crépet, Durand, Dusser, abbé Forestier, Gonnard, Granger, Huguet, Jeannez, Joulin, Th. de la Plagne, J. Le Conte, Maillon, vicomte de Meaux, Miolane, E. Morel, G. Morel, comte de Neufbourg, baron des Périchons, W. Poidebard, comte de Poncins, Puy de la Bastie, docteur Rey, baron Vital de Rochetaillée, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, abbé Roux, Alph. de Saint-Pulgent, Testenoire-Lafayette, Thevenin, Thiollier, de Turge, abbé \7ersanne, abbé Virieux.
Exposé de la situation de la Société.
M. le Président dit que pendant l’année écoulée la Société a eu la douleur de perdre quatre de ses membres M. l’abbé Baché, auteur d’une histoire de la Bénisson-Dieu; M. le président Baudrier, l’éminent magistrat, le docte bibliophile; M. Graèff, le savant ingénieur, et enfin M. A. de Luvigne.
Cinq membres titulaires, MM. Chéri-Rousseau, R. P. Gay, abbé Lentillon, Antony Montagne, Auguste Tézenas du Montcel, et deux membres correspondants, MM. Elie Jaloustre et le comte de Vaubercey , ont donné leur démission.
Le nombre des admissions a été de quinze membres titulaires: MM. le marquis d’Albon, Louis Coste, Emile Grozet-Barban, Durand, Jean-Marie Epitalon, Victor Gouttenoire, Norbert de Laprade, Paul de Laprade, Irénée Laurent, Sébastien Mulsant, Roger de Quirielle, Thevenin, Paul de Vangel, Alexandre Veilleux, Gabriel Verchère, et deux membres correspondants: MM. Lucien Beaujolin et Dareste de Sacconay.
Rien n’a donc entravé notre marche en avant. Malgré les décès et les démissions, notre Société, qui comptait 231 membres au 16 juin 1884, en compte actuellement 237.
L’impression du VIIIe volume des Mémoires est terminée. Les difficultés matérielles pour mener à bien ce travail ont été grandes. D’ici à un mois, il sera distribué aux Sociétaires.
A ce propos a est utile de remarquer que les publications de notre Société sont de trois sortes :
1° Le Bulletin paraissant régulièrement tous les trois mois et dont les anciennes dates d’apparition (février, mai, août et novembre) ont été remplacées par des dates plus normales (janvier, avril, juillet et octobre). Tous les Sociétaires ont pu remarquer l’intérêt et l’importance acquis par cette publication dont rien d’ailleurs ne limite l’étendue.
2° Les volumes de Mémoires, qui n’ont jamais paru à dates fixes. Voici pourquoi ; d’abord nous n’avons pas eu toujours sous la main les matériaux nécessaires et ensuite, comme leur importance, les difficultés de leur mise en oeuvre varient à l’infini. Il serait donc téméraire de prendre de ce chef un engagement pour des échéances régulières.
3° Les publications extraordinaires, telles que l’Enfer Poétique de Benoist Voron, L’Eloge de Victor de Laprade par M. le vicomte de Meaux, etc., auxquelles il faut ajouter le Catalogue de la Bibliothèque de la Diana en cours d’impression. Votre Bureau a décidé d’envoyer aux Membres, qui les demanderaient de suite, les six feuilles de ce catalogue actuellement tirées et les autres au fur et à mesure de leur impression. Quant aux Sociétaires qui voudront bien attendre, ce volume leur sera livré broché.
On ne saurait parler des travaux de la Diana sans remercier vivement au nom de tous M. Jeannez pour toute la peine, tous les soins qu’il apporte à la conservation des monuments de notre province et en particulier du Roannais.
La souscription pour élever un monument à M. de Laprade atteint, à ce jour 18.426 francs. Cette somme est encaissée pour la plus grande partie. M. Bonnassieux, notre éminent compatriote, s’est mis à l’oeuvre et a, à peu près, terminé la statue de Victor de Laprade. Plusieurs d’entre nous ont vu cette statue dans son atelier; elle leur a paru fort belle. Il reste à la couler en bronze, ce qui demandera encore au moins une année.
Vous avez visité, sans doute, avant la séance, dans la maison annexe de la Diana, les travaux commencés pour la création d’un musée. Ces travaux seront menés aussi rapidement que possible et nous espérons pouvoir inaugurer la salle nouvelle à l’occasion du Congrès.
Au sujet de ce Congrès, vous avez reçu, encarté dans le dernier numéro du Bulletin, le programme des séances que la Société Française d’Archéologie doit tenir à Montbrison le 25 juin et jours suivants, ainsi que l’itinéraire des excursions qui en seront le complément.
J’invite chaudement, dit en terminant M. le Président, tous les membres de la Société à se mettre au travail afin d’être en mesure, selon leurs études particulières, de répondre à une ou plusieurs questions do ce programme. La Diana et le Congrès y sont également intéressés.
Comptes.
M. le trésorier présente ses comptes pour l’année 1884. Ils sont approuvés par l’Assemblée. (Voir annexe n° I).
Election du Bureau et du Conseil d’administration.
M. le Président dit qu’aux termes de l’article 5 des statuts de la Diana, le Bureau et le Conseil d’administration élus dans l’assemblée générale du 7 juillet 1879 sont arrivés à la fin de leur mandat. Avant de procéder à l’élection, il demande à l’Assemblée Si elle ne juge pas utile de rentrer purement et simplement dans l’art. 4 des statuts ainsi conçu : » la Société a un conseil d’administration composé d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire, d’un trésorier, et de neuf membres dont trois pris dans chaque arrondissement. «
Mais d’autre part il lui demande l’autorisation pour le Bureau de s’adjoindre temporairement tel membre qu’il croira utile pour la bonne expédition des affaires.
Ces deux propositions mises aux voix sont adoptées à l’unanimité des membres présents.
Nomination du Bureau et du Conseil d’administration.
Selon l’usage établi précédemment, les Sociétaires présents sont invités à élire d’abord les membres du Bureau.
Votants |
45 |
Majorité absolue |
23 |
|
MM. |
voix |
Président: |
Le comte Léon de Poncins |
42 |
Vice-Président: |
Le comte de Charpin-Feugerolles |
41 |
|
Testenoire-Lafayette |
2 |
Secrétaire: |
Vincent Durand |
42 |
Trésorier: |
Joseph Rony |
43 |
En conséquence le Bureau de la Diana, pour la période de 1885 à 1891, est ainsi composé :
Président : M. le comte Léon de Poncins ;
Vice-Président : M. le comte de Charpin-Feugerolles ;
Secrétaire : M. Vincent Durand ;
Trésorier : M. Joseph Rony.
Il est passé à un second scrutin pour la nomination des neuf membres du conseil d’administration Ce scrutin donne les résultats suivants :
Votants |
45 |
Majorité absolue |
23 |
Pour l’arrondissement de Montbrison :
MM. |
voix |
Le vicomte de Meaux |
43 |
Barban |
43 |
Gonnard |
41 |
Huguet |
2 |
De Turge |
1 |
Pour l’arrondissement de Roanne :
MM. |
voix |
Jeannez |
43 |
De Viry |
42 |
De Neufbourg |
37 |
D’Avaize |
2 |
Coste |
1 |
Chassain de la Plasse |
1 |
Pour l’arrondissement de Saint-Etienne :
MM. |
voix |
Testenoire-Lafayette |
43 |
W.Poidebard |
43 |
de Boissieu |
41 |
Granger |
1 |
En conséquence, sont nommés membres du conseil d’administration pour l’arrondissement de Montbrison: MM. le vicomte de Meaux, Barban et Gonnard ;
Pour l’arrondissement de Roanne: MM. Jeannez, O. de Viry et de Neufbourg ;
Pour l’arrondissement de Saint-Etienne : MM. Testenoire-Lafayette, W. Poidebard et de Boissieu. M. de Poncins remercie les membres présents de l’honneur qu’ils lui font on le choisissant de nouveau pour Président. Il exprime son plaisir de se voir entouré dans le Bureau et le Conseil par les mêmes collaborateurs.
Nomination d’un vice-président d’honneur.
M. le président fait remarquer que par suite du décès de M. Victor de Laprade, la Société de la Diana a à. nommer un vice-président. d’honneur. Sur sa proposition la Société, à l’unanimité des membres présents, offre ce titre à M. Régis de Chantelauze.
Budget additionnel de 1885 et budget ordinaire de 1886.
M.le président présente ensuite le budget additionnel pour 1885 et le budget ordinaire de 1886. Ces deux budgets mis aux vois sont adoptés à l’unanimité (voir annexes Il et III).
BD, Tome III, Procès-verbal de la réunion du 3 février 1886, pages 256 à 257, Montbrison, 1885.
JANVIER – AVRIL
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 3 février 1886.
PRÉSIDENCE DE M. TESTENOIRE-LAFAYETTE.
La séance est ouverte à deux heures et demie :
Sont présents MM. le vicomte de Becdelièvre, Brassart, Desjoyaux, Vincent Durand, Gonnard, Huguet, Joulin, Etienne Le Conte, Jules Le Conte, vicomte de Meaux, Miolane, Elie Morel, Gabriel Morel, baron des Périchons, Octave Puy de la Bastie, docteur Rey, Rochigneux, Joseph Rony, Louis Rony, baron de Rostaing, Testenoire-Lafayette, Félix Thiollier, abbé Trabucco, abbé Virieux.
Le Secrétaire donne connaissance de deux lettres par lesquelles MM. le comte de Poncins et le comte de Charpin-Feugerolles expriment leur regret de ne pouvoir assister à la séance. M. Testenoire-Lafayette, doyen des membres du conseil présents à la séance, est prié de vouloir bien prendre place au fauteuil.
Il est donné lecture d’une lettre Plicque, remerciant la Société de l’avoir admis au nombre de ses membres correspondants.
Don.
M. le vicomte de Becdelièvre offre à la Société de la Diana une petite idole en bois rapportée de l’inde par un de ses amis, officier de marine. Des remerciements sont votés à M. de Becdelièvre qui a déjà contribué par de nombreux dons à enrichir notre musée naissant.
Monographie du château de la Bastie d’Urfé.
M .le Président dit que les membres de la Société ont pu lire dans le dernier bulletin l’annonce de la publication prochaine, sous les auspices de la Diana, de la Monographie du château de la Bastie d’Urfé. Il insiste sur l’utilité de joindre au texte le plus grand nombre de planches possible, en sus des seize photogravures déjà promises (1). On sait que déduction faite des frais, l’excédant du produit des souscriptions doit être intégralement employé en planches supplémentaires, la publication dont il s’agit ne devant en aucun cas être l’objet d’un bénéfice. Il est donc nécessaire que chacun des membres de la Diana s’applique à trouver de nouveaux souscripteurs.
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(1) Les premiers résultats de la souscription permettent dès à présent d’élever ce chiffre minimum à quarante.
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J’ai la ferme confiance, dit, en terminant, M. Testenoire-Lafayette, que grâce à nos efforts communs, l’ouvrage de M. de Soultrait sera illustré d’une manière digne du monument dont il est destiné à perpétuer le souvenir. Ce sera pour moi une faible consolation de n’avoir pu sauver de la dispersion tant d’admirables chefs-d’oeuvre, alors que j’avais l’honneur d’être à la tête de votre Compagnie. Vous savez quels efforts furent tentés. 50.000 francs avaient été réunis pour racheter la chapelle. Tout a été inutile. Que du moins une publication fidèle et complète en rende l’image au Forez!
BD, Tome III, Procès-verbal de l’Assernblée générale du 31 mai 1886, pages 283 à 288, Montbrison, 1886.
AVRIL – JUILLET 1886
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BULLETIN DE LA DIANA
__________
I.
Procès verbal de l’Assemblée générale du 31 mai 1886.
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. Achalme, d’Avaize, abbé Bartholin, vicomte de Becdelièvre, Boggio, M de Boissieu, Brassart, abbé Chaffanjon, abbé Charnay, Chassain de la P’lasse, Coudour, Crépet, E. Déchelette, J. Déchelette, J. l)esjoyaux, Dugas de la Catonnière, Vincent Durand, Dusser, J.-J .Epitalon, abbé Faury, H. Gonnard, Guilloud, Granger, Huguet, Jeannez, Joulin, Lachmann, abbé Langlois, T. de Laplagne, Miolane, Monery, de Montrouge, comte de Neufbourg, abbé Ollagnier, de Paszkowicz, comte de Poncins, abbé Pontltus, O. Puy de la Bastie, docteur Rey, Rochigneux, J. Rony, baron de Rostaing, abbé Rousset, Roustan, abbé Roux, Alph . de Saint – Pulgent, ‘l’hevenin, Thiollier, abbé Trahucco, Varin, abbé Versanne, abbé Virieux.
Dans les vitrines de la bibliothèque sont exposées soixante-dix planches photogravées sur les clichés et sous la direction de M. F. Thiollier, lesquelles doivent accompagner la Monographie de la Bastie.
Exposé de la situation de la Société.
M. le Président dit que depuis la dernière assemblée générale, la Société a eu la douleur de perdre trois de ses membres fondateurs : MM. H. Palluat de Besset, Phllip-Thiollière et le comte de Vougy. Il rappelle que M. Pbillip-Thiollière avait bien voulu faire présent à la Diana du produit des fouilles si curieuses et si intéressantes d’Essalois et que notre musée est né, pour ainsi dire, de ce don.
Neuf membres ont donné leur démission : ce sont MM. l’abbé Bazin, abbé Bény, abbé Bruyère, Crozet-Barban, Dugas, abbé Faure, Gaytte, abbé Lesthevenon, E. Poidebard.
Par contre, vingt et un membres titulaires : Mesdames Gaudet et Martin-Gubian et MM. Bochard, Boggio, Chorgnon, Cuilleron, Dolliat, abbé Faury, Finaz, Jotillon, Lachmann, Lapoire, duc de Lévis-Mirepoix, comte de Marsy, Matray, Charles Neyrand, abbé Ponthus, abbé Poyet, docteur Rieux, Souchier, Varin, et deux membres correspondants: MM. le docteur Plicque et Auguste Théolier; ont été admis.
La Société de la Diana qui, lors de la dernière assemblée générale du 27 avril 1885, comptait 237 membres, en compte actuellement 251.
Nous avons eu l’honneur en 1885 de recevoir le Congrès Archéologique de France. A cette occasion nous avons créé une salle de musée qui sera bientôt trop petite grâce aux libéralités de nombreux donateurs, au nombre desquels il faut spécialement citer MM. le vicomte de Becdelièvre et Alph. de St-Pulgent. Aujourd’hui encore M. de Becdelièvre a fait apporter des moulages très précieux exécutés à la Bastie par l’abbé Roux, et conservés depuis longtemps au château de Bigny.
L’année dernière a vu la publication du V111e volume de nos Mémoires ; il est entièrement rempli par le travail de M. Barban sur les fiefs relevant du comté de Forez. C’est une oeuvre sévère, mais dont tons les travailleurs apprécieront l’utilité.
En 1886 nous pourrons donner à nos confrères une publication hors ligne : la Monographie du château de la Bastie par M. le comte de Soultrait. Ce livre devra à la générosité désintéressée de M. Félix Tliiollier, à son activité sans égale et à son amour passionné de l’art d’être splendidement iIlustré. Tous les membres présents, en examinant les 70 héliogravures exposées aujourd’hui dans les vitrines de la bibliothèque, ont pu visiter le château de la Bastie et son admirable chapelle comme au temps de leur intégrité.
Comptes.
M. le trésorier présente ses comptes pour l’année 1885. Ils sont approuvés par l’Assemblée, (Voir Annexe n° 1).
Amortissement facultatif de la cotisation annuelle.
M. le Président fait remarquer que les dépenses extraordinaires nécessitées par le Congrès et la création de la salle du musée ont dépassé les ressources de la Société et que le compte 1885-1886; laisse un découvert de 1589 francs : 30 centimes.
A cette somme, il convient d’ajouter d’autres dépenses obligatoires, comme achat de jetons, etc…pour lesquelles il n’y a pas de crédit prévu. Enfin il est utile au bon fonctionnement de la Société d’avoir un petit fonds de roulement toujours disponible. En tenant compte de ces nécessités diverses le découvert peut être évalué à la somme ronde de 3.000 francs.
Pour .se procurer cette somme, M. le Président est d’avis de prendre une mesure déjà en vigueur dans plusieurs sociétés savantes et notamment dans la Société française d’archéologie; elle consiste à autoriser les sociétaires à amortir leur cotisation annuelle moyennant un capital une fois versé. Ce capital est généralement fixé au décuple de l’annuité. Si cette base était adoptée, les membres de la Diana pourraient se libérer à l’avenir de toute cotisation en versant une fois: les titulaires 300 francs et les correspondants et assimilés 150 francs.
M. J. Rony, trésorier; dit que si cette proposition est votée, il faudrait ajouter cette clause, qu’une fois la somme de 3.000 francs nécessaire aux besoins présents réalisée, le surplus serait capitalisé et mis à la réserve.
L’Assemblée, adoptant les conclusions de M. le Président, complétées par celles de M. le Trésorier,
Décide que les membres de la Société auront la faculté d’amortir leur cotisation annuelle en versant, savoir les membres titulaires une somme de 300 francs, et les correspondants et assimilés une somme de 150 francs une fois payée ;
Décide, en outre, que les sommes ainsi encaissées nu-dessus de 3.000 francs seront capitalisées et mises à la réserve.
Budgets.
M.le Président présente ensuite le budget additionnel pour 1886 et le budget primitif de 1887. Ces deux budgets, mis aux voix, sont adoptés à l’unanimité. (Voir Annexes n° Il et III).
Excursion en 1886.
M. le comte de Poncins consulte l’Assemblée sur le lien et l’époque où devra se faire l’excursion de 1886. Deux projets ont été mis en avant : l’un comprenant Saint-Galmier, le Vernay, .Jourcey, Teillière ; l’autre Essalois, Grangent, etc.
M. Vincent Durand dit que la date à fixer pour l’excursion devant être prochaine, il faut écarter Essalois. Une visite dans cette station, pour être faite dans des conditions profitables, nécessiterait l’ouverture de tranchées dans les parties les plus riches en débris antiques et sur l’emplacement présumé des remparts , travaux qui demanderaient une assez longue préparation.
M. Félix Thiollier propose de comprendre le château de Montrond dans la course dont Saint-Galmier est l’objectif principal.
L’assemhlée décide que l’excursion aura lieu à Montrond, Saint-Galmier et lieux voisins, en fixe la date au mardi 13 juillet, et nomme commissaires organisateurs M M. Maurice de Boissieu, président, Joseph Desjoyaux, René Dugas de la Catonnière et Henry Forissier.
M. Louis Dusser exprime le désir que l’année prochaine l’excursion de la Diana se fasse en dehors du département, par exemple dans la Haute-Loire, à la Chaise-Dieu ou au Puy.
Rejet de la demande de classement du prieuré de Pommiers au nombre des Monuments historiques.
M. le Président donne lecture de la lettre suivante dont copie lui a été communiquée par M. le préfet :
Palais-Royal. le 9 février 1886.
Monsieur le Préfet,
Le président de la Société archéologique de la Diana. à Montbrison, m’a transmis le voeu exprimé par cette Société en vue d’obtenir le classement de l’église et du presbytère de Pommiers situés dans votre département.
La Commission des Monuments historiques, que j’ai consultée à ce sujet, a été d’avis que cette église avait perdu beaucoup de son caractère par suite des remaniements nombreux et mal entendus qu’elle avait subis à diverses époques et tout récemment encore, et que le bâtiment de l’ancien logis prieural servant actuellement de presbytère n’avait jamais présenté qu’un intérêt secondaire. Je n’ai pas cru devoir, en conséquence, prononcer le classement des édifices en question et je vous prie d’aviser de cette décision M. le Président de la Société de la Diana en lui en faisant connaître les motifs.
Recevez, Monsieur le Préfet, l’assurance de ma considération très distinguée.
Pour le Ministre,
Le Directeur des Beaux-Arts.
Signé : KAEMPFEN.
Pour copie conforme:
Le Sous-Préfet.
E.MAURAS
BD, Tome III, Procès-verbal de la réunion du 6 décembre 1886, pages 373 à 374, Montbrison, 1886.
OCTOBRE 1886 – JANVIER 1887
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 6 décembre 1886.
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents: MM. Achalme, vicomte de Becdelièvre, Maurice de Boissieu, Boulin, Brassart, Coudour, V. Durand, abbé Faury, Gonnard, Huguet, Jacquet, Joulin, Miolane, de Montrouge, E. Morel, G.Morel, comte de Neufbourg, baron des Perichons, W.Poidebard, comte de Poncins, O. Puy de la Bastie, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, Testenoire-Lafayette, Thiollier, Varin. M. le Vicomte O. de Poli, ancien sous-préfet de Roanne, ancien préfet, assiste à la séance.
M. le Président invite l’assemblée à prendre connaissance du premier exemplaire du livre sur La Bastie d’Urfé et ses seigneurs, qui vient d’être déposé sur le bureau. Les deux dernières feuilles sont encore en épreuves, mais te tirage en sera fait rapidement. Sous peu de jours l’ouvrage pourra être remis aux sociétaires et aux souscripteurs.
M. le Président remercie, de nouveau, M. Félix Thiollier du magnifique cadeau qu’il a bien voulu faire à. la Société de la Diana, en illustrant de tant de belles planches la monographie de La Bastie.
Il le prie de vouloir bien ne pas s’arrêter en si beau chemin, et de publier un choix des précieuses photographies qu’il possède et dont une très faible partie était exposée à la Diana, lors du Congrès. Il croit être l’interprète de tous ses confrères en réclamant un Album forézien dont il trouvera sans peine les éléments dans sa riche collection.
M. Félix Thiollier répond qu’en effet il possède trois à quatre mille clichés, dont bon nombre ont été faits il y a plus de vingt ans; depuis cette époque, plus d’un tiers des monuments photographiés ont été modifiés ou détruits.
Je crois bien, dit-il, qu’il sera bon de tirer parti au plus tôt de mes clichés ; car dans quelques années il pourrait n’en rester que des verres blancs, propres au plus à vitrer une serre, Si toutefois mes héritiers ont le goût des plantes grasses. Puisque M. le Président veut bien m’y engager, je chercherai une combinaison permettant de donner, avec un texte, deux à trois cents vues, tant héliogravées que gravées. Pour ces dernières, je pense pouvoir obtenir la collaboration d’artistes connus. J’espère aussi que le concours de mes confrères de la Diana ne me fera pas défaut pour la rédaction du texte.
M. le Président dit qu’il a toute confiance dans ce que fera M. Thiollier; sa compétence est à la hauteur de son zèle.
BD, Tome I, Procès-verbal de l’Assemblée générale tenue à Montbrison le 12 décembre 1878, pages 65 à 88, La Diana, 1878.
ANNEE 1876
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BULLETIN DE LA DIANA
(N° 4)
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Procès-verbal de l’Assemblée générale tenue à Montbrison le 12 décembre 1878
PRÉSIDENCE DE M. TESTENOIRE LAFAYETTE, PRÉSIDENT.
Sont présents :. MM. Brassart, Crozier, représentant la Chambre des Notaires, Duguet, Durand, Granger, Huguet, Jeannez, Morel, du Mesnil, des Périchons , Poinat, F. Rony, L. Rony, G de St Genest, de Turge, de Vazelhes, Versanne
Allocution de M. le Président
M. le Président remercie les membres présents d’avoir bravé les rigueurs de la saison pour assister à la séance. Deux motifs principaux ont déterminé le conseil administratif à convoquer l’assemblée générale : il a voulu lui soumettre le budget de 1879 en temps utile, e l’entretenir, avant l’expiration des délais d’appel, du procès soulevé par le changement des inscriptions commémoratives placées sur la façade de la Diana.
Avant d’aborder ces deux points, M. le Président croit devoir indiquer sommairement plusieurs autres questions dont le Conseil administratif a eu à s’occuper depuis la dernière assemblée générale.
Au nombre des manquants les plus regrettables de la bibliothèque figuraient les tomes XXXIX et XLII des Acta Sanctorum ; toutes les recherches faites pour les retrouver ont été inutiles, et le Conseil a pensé qu’un ouvrage aussi important ne pouvait rester plus longtemps incomplet. Mais il était à craindre que le remplacement de deux volumes isolés ne fût très difficile, ou du moins très coûteux.
Grâce aux démarches personnelles de M. Octave de Viry, qui a bien voulu se charger d’en négocier lui-même l’achat, ces deux volumes ont été gracieusement cédés au prix de souscription par l’éditeur, M. Palmé ; rien n’empêche donc plus de donner à la collection entière la reliure dont elle a un pressant besoin.
Le sceau de la Société, gravé en creux, est d’un usage peu commode. Le Conseil a voté la confection d’un timbre humide, dont le secrétaire a donné le dessin, et qui sera apposé à toutes les pièces auxquelles il ne sera pas nécessaire d’imprimer un caractère exceptionnellement solennel d’authenticité, (1)
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(1) Ce sceau représente les armes de Forez dans un cercle de crosses végétales et de fleurons, avec la légende : Sigillum Parvum SODALITII DECANATVS MONTISBRVSONIS.
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Le Conseil, dans l’intérêt d’une, bonne administration, a décidé que les cotisations de l’année 1877 non encore acquittées seraient recouvrées avant la fin de l’année courante et que celles de 1878 seraient demandées aux. Sociétaires le1er mai prochain, de manière à faire disparaître tout arriéré.
La réimpression de la Comédie Francoyse de Benoît Voron, votée par l’Assemblée Générale du 4 juin dernier, est terminée et cet opuscule, édité sous la direction et avec le concours généreux de notre savant collègue, M. le conseiller Benoît, sera distribué aux membres présents.
Plusieurs sociétaires, admis dans la compagnie depuis sa réorganisation, ont demandé à acquérir les premiers volumes des Mémoires de la Société, qu’il est devenu fort difficile de se procurer dans le commerce. Le Conseil, attendu le nombre très restreint des exemplaires dont la Société peut disposer, en a fixé le prix à vingt francs par volume, et décidé, qu’ils seraient cédés aux sociétaires dans l’ordre, des demandes.
La publication des fresques de Saint Bonnet continue à faire l’objet des études de la Commission nommée à cet effet. Sur la proposition de celle-ci, un crédit pour ces études sera demandé au budget.
La Société n’a point été officiellement informée de, l’octroi de la statue du comte Jean. Ier, mais elle a les meilleures espérances que le vœu qu’elle a soumis au gouvernement sera pris en considération.
On sait que le comte Jean Ier avait reçu de l’Empereur Henri VII de Luxembourg, pour prix de ses services militaires, la ville et seigneurie de Soncino en Lombardie. Le bureau de la Diana a eu l’idée de se mettre en rapport avec M. le Syndic de Soncino, pour savoir s’il n’existerait point, dans cette ville, quelque ancien portrait de Jean 1er ou quelque titre relatif à son administration. Cette démarche a valu à la Société, de la part de M. le comte Francesco Galantino, chargé par M. le Syndic de lui répondre, l’envoi d’une Histoire de Soncino, en trois volumes, dont il est l’auteur, et une lettre des plus aimables, contenant la réponse aux questions posées par le bureau.
On ne connaît pas à Soncino de portrait de Jean Ier et les archives de la ville, détruites en grande partie par le feu en 1576, ne conservent aucun titre qui se, rapporte à son gouvernement.
Mais l’ouvrage de M. le comte Galantino met en lumière un autre fait peu connu qui intéresse directement l’histoire du. Forez : c’est le don de la seigneurie de Soncino fait, en 1515, par François Ier à notre compatriote Artus Gouffier de Boisy, Grand-Maître de France, le même à qui l’on doit la construction du corps de logis et des galeries du château de Boisy. On retrouve avec surprise, en Forez, les noms de plusieurs anciennes familles de Soncino. S’il n’y a pas là une ressemblance fortuite, on peut supposer que Jean 1er avait attiré dans son comté un certain nombre de. ses sujets italiens. C’est un champ tout nouveau ouvert aux recherches des généalogistes.
La Société avait exprimé le vœu que des travaux complémentaires fussent exécutés au porche de l’abbaye de Charlieu, et que des mesures préservatrices fussent adoptées pour le triptyque d’Ambierle. Il a été donné satisfaction à la première de ces demandes et la seconde, accueillie avec faveur par M. le Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux Arts, a donné lieu à un rapport de M. Denuelle concluant à la réparation du triptyque, d’Ambierle aux frais de l’État.
Les projets de restauration de l’église cistercienne de la Bénisson Dieu sont aussi en bonne voie. Une reconnaissance des travaux à exécuter vient d’être par M. Selmersheim, architecte des monuments historiques, assisté de M. Jeannez, délégué par la Société. La Compagnie voudra sans doute exprimer à cet excellent collègue toute sa gratitude pour le zèle qu’il apporte à la conservation de notre patrimoine artistique.
Le Conseil a ordonné la réimpression des Statuts de la Diana : il y sera joint un extrait des principales décisions intervenues pour régler les droits et les devoirs des Secrétaires ; un exemplaire en sera remis à chaque nouveau membre.
Depuis l’année dernière, le service de la bibliothèque a été confié à M. Gabriel Garnier, par suite de la démission de M. le baron de Rostaing, conservateur.
Le catalogue peut être considéré comme terminé ; mais le retard subi par la rentrée des cotisations de 1877 et 1878 n’a pas permis d’engager les frais d’impression. Il sera publié dans le courant de 1879.
M. le comte de Poncins a bien voulu faire don, à la bibliothèque, de la Diana, de la table de l’Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, par la Mure, qu’il a établie, sur cartes, à la condition qu’on lui en ferait exécuter une copie, pour laquelle il a mis une certaine somme à la disposition de la Société. Le Conseil administratif a déjà remercié comme il le devait M. de Poncins du puissant instrument de travail qu’il met, ainsi aux mains des lecteurs. Des mesures vont être prises pour lui fournir la copie qu’il désire: le conseil espère même faire exécuter cette copie en double, le second exemplaire devant rester à la Diana.
Le nombre des membres de la Compagnie continue à suivre une marche ascendante. Depuis les dernières nominations notifiées par la voie du Bulletin, le bureau a prononcé l’admission de sept nouveaux membres titulaires, MM. de Beauvais, Coadon, Condamin, Epitalon, Gay, Girodon, Vernay, et d’un membre correspondant, M. Bégule.
D’autre part, la Société a eu la douleur de perdre un de ses membres fondateurs, M. Henry Thiollière, de St-Chamond.
M. Majoux, ancien maire de Montbrison, ancien secrétaire de la Société, a donné sa démission.
M. le Président exprime tous les regrets que lui fait éprouver la détermination de cet honorable confrère.
Enlèvement des inscriptions commémoratives placées à l’extérieur de la salle, et procès soutenu à cette occasion par la Société.
M. le Président donne lecture du rapport suivant qu’il a présenté au conseil d’administration dans la séance du 8 de ce mois:
Affaire des inscriptions commémoratives. – Rapport de M. Testenoire-Lafayette, Président, au Conseil d’administration de la Diana.
« Le jugement rendu le 19 juillet 1878, par le tribunal civil de Montbrison, entre la Société de la Diana, et MM. Levet, propriétaire à Montbrison et maire de la ville, et Daphaud, marbrier, a été signifié, le 19 novembre dernier, au président de la Diana. Il y a donc lieu. de prendre une résolution au sujet de cette affaire dont voici le bref résumé:
« Le bâtiment de la Diana, devenu propriété particulière, depuis 1791, servait d’écurie et de fenil, et était, en 1860, dans un état de ruine imminente. Il fut signalé à l’intérêt du gouvernement et de la ville de Montbrison, par quelques Foréziens qui formèrent ensuite le premier groupe de la Société de la Diana, créée à l’occasion de la restauration de cet édifice, dont elle a pris le nom. C’est par les soins et les démarches de cette Société qu’ont été obtenues des allocations importantes ; de telle sorte que, les dépenses totales d’achat et de réparation s’étant élevées en chiffres ronds à 100.000, francs, les subventions de l’Etat ont été de 80.000 francs environ. Aussi a-t-i1 toujours été entendu que la Société de la Diana aurait, tant qu’elle existerait, la jouissance du bâtiment de la Diana et de ses annexes, et que la ville de Montbrison en serait nu-propriétaire. Cet état de choses a été régularisé et consacré par un traité entre la ville de Montbrison et la Société de la Diana, intervenu le 11 avril 1876, et approuvé par M. le Préfet de la Loire, le 15 du même mois.
Les principaux travaux de restauration étaient terminés en 1866 et, sur la façade reconstruite, avaient été placées extérieurement deux plaques en marbre noir, portant les inscription suivantes:
« À gauche,
NAPOLEONE – 111 – AUGUSTO – IMPERANTE
AUSPICIIS – ET – MUNIFICENTIA – PRÆCLARI
DUCIS
F – DE – PERSIGNY
DIA-NA – NOSTRA – FORENSIS,
PLAUDENTE – CIVITATE – GAUDENTE
SCIENTIA
INSTAURATA – SURREXIT
ANNO M – DCCC – LXVI.
« À droite
HOC MONUMENTUM
VETERUM DECORI DECATUM NOVORUM
STUDIO PARATUM
CIVITAS MONSBRISONENSIS
CURANTE URBIS PRÆ.EFECTO D J M
MAJOUX
REÆDIFICAVIT
ANNO M DCCC LXVI.
DELINEAV D VIOLLET LE DUC AD OPUS
PARAV D L MAZERAT
« Au commencement du mois de Mars 1878, le bruit se répandit et les journaux annoncèrent, que le Conseil municipal de Montbrison avait décidé que ces inscriptions seraient enlevées et remplacées. A cette nouvelle, que rien ne faisait prévoir, le président alla trouver M. le Maire de Montbrison, et, ayant reçu de lui la confirmation de ce fait, le pria de lui notifier la délibération du conseil et lui dit. que dans une réunion très prochaine la Société nommerait des délégués, pour s’occuper de, ces inscriptions et, s’en entendre avec l’administration municipale.
« Le 9 mars, M. le Maire adressait au président ampliation d’une délibération du conseil Municipal ainsi conçue :
« Le Conseil, vu l’article 1er de la loi du 21 nivôse an Il, lequel est ainsi, conçu :
« Les inscriptions de tous les monuments publics seront désormais en langue française ;
« ARRÊTE que les deux plaques en marbre noir placées sur la façade de la salle de la Diana, contenant des inscriptions latines seront remplacées par deux autres qui porteront les inscriptions suivantes
«La 1ère : Bibliothèque de la ville de Montbrison :
« Et la 2e : Diana, avec la date de l’érection du monument, et celle de la restauration. »
Le 11 avril, la Société nommait une commission de trois membres pour étudier la question ; mais cinq jours, après, c’est à dire le 16 avril 1878, les inscriptions étaient enlevées en vertu d’un arrêté de M. le maire de Montbrison, du 13 du même mois, non revêtu dé l’approbation préfectorale requise par, l’article 19 de la loi du 18 juillet 1837. Le président de la Diana ne recevait la lettre qui l’avisait de cette exécution qu’à l’heure même où elle était accomplie. 11, rie lui restait qu’à protester et à saisir le conseil administratif de l’atteinte violente portée aux droits de la Société.
« Le Conseil d’administration, réuni le 25 avril 1878, considérant que la ville de Montbrison n’était pas engagée par cet arrêté irrégulier, a autorisé le président de la Société à assigner pardevant la juridiction civile, M. Levet, non comme maire de Montbrison, mais en son nom personnel, et M. Daphaud marbrier, qui avait descellé les plaques, pour en voir ordonner le rétablissement.
« L’instance ainsi engagée allait être jugée par le tribunal civil de Montbrison ; le 19 juillet, le matin même du jour fixé pour l’audience, M. Levet fit communiquer officieusement copie d’un nouvel arrêté pris par lui comme maire, le 5 juin 1878, approuvé le 8 du même mois par M. le Préfet de la Loire: cet arrêté ordonnait la pose de deux nouvelles inscriptions ainsi conçues
« Diana, construite vers l’an 1300 et restaurée en 1866
« Bibliothèques de la Société de la Diana et de la ville de Montbrison. »
« Ces plaques avaient été posées l’avant veille, à la place des anciennes. Il faut ajouter que, dès le 28 juin, le ministre de l’Intérieur avait adressé au préfet de la Loire une lettre approuvant la pose et la teneur de ces nouvelles inscriptions. I1 résulte aussi de l’approbation préfectorale que le ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts avait reconnu, par une lettre du 28 mai précédent, que la voûte seule de la Diana est classée comme monument historique : d’où l’on a tiré, à tort ou à raison, la conclusion que le reste de l’édifice est purement communal.
« C’est en cet état que le tribunal de Montbrison a rendu, le 19 juillet 1878, un jugement dont voici les motifs et le dispositif :
« Attendu que M. Testenoire Lafayette justifie, par la production des statuts, procès verbaux et délibérations de la Société de la Diana, qu’il avait reçu pouvoir d’intenter l’action dont le tribunal est saisi,
« Attendu que l’enlèvement des plaques commémoratives de la Diana a été effectué le 16 avril dernier, en vertu d’un arrêté du 13 du même mois, émané de M. Levet agissant comme maire de la ville de, Montbrison;
« Attendu il est vrai, que cet arrêté n’avait pas été approuvé par le Préfet, mais que cette omission ou irrégularité ne saurait lui faire perdre le caractère administratif ;
« Attendu en effet qu’aux termes de l’article 11 de la loi du 18 avril 1837, les arrêtés des maires ont force de loi et autorité par eux mêmes, et l’approbation préfectorale n’est qu’un droit de contrôle et de révision institué dans l’intérêt de l’ordre public;
« Attendu que les tribunaux civils ne peuvent ni interpréter les actes administratifs, ni en apprécier la validité, que cette règle fondamentale de la séparation des pouvoirs ne va pas jusqu’à obliger l’autorité judiciaire à procurer l’exécution d’actes viciés d’illégalité, mais leur interdit incontestablement d’annuler directement les décisions prises par un administrateur en cette qualité;
« Par ces motifs
« Ouï le ministère public . en ses conclusions conformes,
« Le tribunal, jugeant en matière ordinaire et à charge d’appel
« Admet comme régulière en la forme l’action introduite par M, Testenoire ; mais se déclare incompétent pour en connaître au fond, tant vis à vis de Daphaud que vis à vis de Levet;
« Renvoie le demandeur à se pourvoir devant qui de droit et le condamne aux dépens de l’instance. »
« Deux questions sont soumises au Conseil d’administration.
« 1re QUESTION : Y a t il lieu, de la part de la Société de la Diana, à interjeter appel du jugement du 19 juillet 1878 ?
« 2e QUESTION : Y a t il lieu de la part de la Société de la Diana à se pourvoir contre la ville de Montbrison , maintenant régulièrement engagée, et quelle mode d’action faudra t il employer ?
« Sur la 1re Question, des jurisconsultes estiment que le jugement du 19 juillet devrait être réformé en ce qui touche la condamnation de la Société aux frais de l’instance, parce que le premier arrêté du maire était nul, faute d’approbation préfectorale, et qu’en conséquence, la Société avait bien procédé jusqu’à ce qu’elle a eu connaissance du second. Mais on ne parviendrait pas, par cette voie, à. obtenir la remise des lieux en l’état primitif. Les dépens dont on obtiendrait la décharge seraient plus que compensés par les honoraires et faux-frais d’appel.
« Je propose donc de renoncer à appeler de ce jugement.
« Sur la 2è Question, les jurisconsultes dont l’avis a été demandé, pensent que la Société doit se pourvoir devant le Conseil d’Etat pour lui faire prononcer la nullité de l’arrêté du maire, du 13 avril 1878, en se fondant : 1° sur l’irrégularité de l’arrêté, qui a été exécuté sans avoir reçu l’approbation de l’autorité préfectorale, et avant l’expiration des huit jours après la remise de l’ampliation constatée par les récépissés donnés par le Sous Préfet, ce qui constitue une violation de l’article 11 de la loi du18 juillet 1838; et 2° sur ce que cet arrêté viole un droit appartenant,à la Société.
« Après l’annulation de cet arrêté, qui parait certaine aux avocats consultés, la Société actionnera la ville de Montbrison devant le tribunal civil, pour la faire condamner à remettre les lieux en l’état, et à payer des dommages intérêts, la commune ayant outrepassé son droit, et n’ayant pu modifier la chose sur laquelle la Société avait un droit, sans le consentement de cette dernière.
« Les Conseils estiment même que la Société pourrait dès à présent, actionner, sans ce préliminaire, la commune de Montbrison devant le tribunal civil,, celui-ci étant, compétent pour connaître du préjudicë porté par un arrêté, même régulier, aux droits d’un tiers.
« Cela exposé, j’invite le Conseil d’administration à. délibérer sur les questions qui lui sont soumises.
« Montbrison, le 3 décembre 1878.
« Le Président,
« TESTENOIRE LAFAYETTE.»
À la suite de ce rapport, le Conseil d’administration a pris la délibération suivante :
« Le Conseil d’administration de la Diana,
« Vu sa délibération du 25 avril 1878
« Vu les arrêtés du maire de Montbrison en date des 13 avril et 5 juin 18,78 ;
« Vu le jugement rendu par le tribunal civil de Montbrison, en l’instance introduite par là Société contre MM. Levet et Daphaud, ledit jugement en date du 19 juillet 1878
« Vu l’article 6 des statuts de la Société homologués par le Conseil d’Etat;
« Ouï le rapport de M. le Président
« En ce qui touche l’instance introduite directement contre MM. Levet et, Daphaud
« Délibère qu’il n’y a pas lieu d’appeler du jugement du 19 juillet 1878 et, qu’il sera demandé à l’Assemblée, générale un crédit, pour payer les frais de cette instance.
« En ce qui touche une nouvelle instance à introduire contre la ville de Montbrison:
« Approuve et renouvelle les protestations faites par le président de la Société et par le Conseil lui même, contre l’enlèvement et le remplacement, exécutés par la municipalité de Montbrison, des plaques contenant les inscriptions commémoratives placées sur la façade de la Diana;
« Réserve expressément les droits et actions de la Société de la Diana aux fins de faire réformer, les arrêtés municipaux et délibérations attentatoires à ses droits ; faire replacer les inscriptions enlevées, et obtenir réparation des dommages causés à la Compagnie pour lesdits droits et actions être exercés aux époques et suivant le mode qui seront ultérieurement déterminés. »
Messieurs, dit M. le Président en terminant cette lecture, vous venez d’entendre le rapport de votre président et la délibération de votre conseil d’administration sur la regrettable affaire de l’enlèvement des plaques commémoratives de la Diana. Le Conseil tient à soumettre cette délibération à votre approbation.
Suivant les avis compétents dont il vous a été donné connaissance, la municipalité de Montbrison a outrepassé ses pouvoirs et les droits de la ville, et n’a pas respecté les droits de jouissance régulilrement et justement acquis à la Société de la Diana.
Elle l’a fait par un coup de force, alors que les deux corporations étaient en bons rapports, et que la Société de la Diana était prête à s’entendre avec elle pour modifier, s’il y avait lieu, les inscriptions encastrées d’un commun accord sur la façade du monument, lors de sa restauration. Ces inscriptions rappelaient les noms de l’architecte célèbre qui a présidé à ce beau travail, du magistrat municipal qui a signalé l’un des premiers l’édifice à sauver. et en a négocié l’acquisition par la ville, et d’un ministre, enfant du Forez, sans lequel ni le monument ni la Société de la Diana existeraient aujourd’hui. Les plaques nouvelles taisent ces noms.
La Société de la Diana a protesté publiquement et judiciairement contre ces actes empreints, à Ses yeux, d’irrégularité et d’ingratitude ; ils ne sauraient lui être imputés à aucun degré; l’opinion publique a été mise à même de s’éclairer.
Si vous approuvez la délibération de votre Conseil qui renouvelle ces protestations, et réserve tous les droits et actions de la Société pour les exercer aux époques et suivant le mode qui seront ultérieurement déterminés, nous reprendrons l’ordre de nos travaux, en nous occupant des intérêts scientifiques qui sont notre but et notre satisfaction,
M. le Président invite ensuite l’assemblée à délibérer sur la communication qui vient de lui être faite.
M. Crozier, représentant de la Chambre des notaires, demande la parole. Il approuve la décision prise par le Conseil administratif et les paroles sages et conciliantes par lesquelles M. le Président rend justice à des hommes qui doivent rester chers à. tous les membres de la Société, sans acception d’opinion politique, et dont les noms auraient dû être maintenus sur le frontispice d’un monument sauvé et, restauré par leurs soins. À cette occasion, il ne peut même s’empêcher d’exprimer un regret : c’est que la proposition d’un changement se soit produite au sein de la Société, ce qui a fourni à la ville un prétexte à l’enlèvement des anciennes inscriptions.
M. le Président répond que des documents officiels établissent que le projet de supprimer ces inscriptions et les noms qu’elles portaient a été l’objet d’une proposition faite au Conseil municipal dès le mois d’octobre 1870. Ce projet n’a.donc pas pris, naissance dans l’échange d’idées qui a pu avoir lieu, au sein du conseil administratif, sur la convenance de modifier la teneur des inscriptions. M. le Président fait remarquer que la Société de la Diana s’est toujours montrée respectueuse des droits d’autrui, et, en parlant de ces, modifications, a déclaré vouloir s’en entendre avec la ville, tandis que celle ci n’a tenu aucun compte des dispositions de la Société à opérer d’un commun accord les changements qui pouvaient sembler nécessaires.
Parmi les noms gravés sur les tables commémoratives qui ont disparu, les uns avaient la valeur d’une simple date. Les autres rappelaient des services que la Société ne saurait oublier sans ingratitude ; il n’a jamais été question de les supprimer. Ce qu’on désirait voir rectifier, c’était d’une part la forme, et de l’autre certaines inexactitudes matérielles, telles que le mot reœdificavit appliqué à la restauration de la salle, dont la haute valeur archéologique tient au contraire à ce que sa précieuse voûte peinte est arrivée à peu près intacte jusqu’à nous.
Après ces explications, M. le Président demande à l’assemblée de faire connaître par un vote formel si elle ratifie la délibération prise le 3 courant par le conseil d’administration.
Il est passé au vote qui est suivi de la contre-épreuve, et la délibération du 3 décembre est approuvée à l’unanimité.
Statue du comte Jean Ier
M. Crozier exprime la crainte que les vues de la Société relativement à la statue du comte Jean Ier ne soient traversées par l’administration municipale de Montbrison, sous le prétexte que la Compagnie ne se serait point assuré de son agrément préalable avant de demander au gouvernement cette statue, destinée à la décoration d’un édifice communal dont elle n’a que la jouissance. Il ajoute que certains articles de journaux récemment publiés au sujet de cette statue sont de nature à éveiller les susceptibilités du corps municipal.
M. lé Président, en réponse à cette dernière observation, déclare que le bureau n’ayant fait,, sur cette question, de communication d’aucun genre à la presse périodique, n’a pas à s’occuper des nouvelles et des appréciations plus ou moins fondées que celle ci peut mettre en circulation.
La Société ne saurait en être rendue responsable. Quant à la demande soumise à M. le maréchal de.Mac Mahon; lors de sa visite à la Diana M. le Président pense n’avoir manqué à aucune convenance, ni méconnu aucun droit en exprimant à cette occasion le vœu que la France accorde à un de ses plus glorieux enfants le comte Jean Ier de Forez, l’honneur d’une statue qui ne saurait être mieux placée que sur un monument construit par ses ordres.
Ce vœu, tout Forézien et même tout Français était en droit de l’émettre ; car le comte Jean Ier, homme de guerre, homme d’Etat et justicier, n’a pas seulement laissé dans notre Forez, dont il étendit pacifiquement les limites, le souvenir d’une longue et sage administration, mais, il a encore bien mérité du pays tout entier, en contribuant pour une large part à l’incorporation définitive dé Lyon à la nationalité française.
M. le Président ne peut supposer un instant que administration municipale veuille priver la ville de Montbrison d’une œuvre d’art due au ciseau d’un éminent compatriote, et consacrée à la mémoire d’un illustre Montbrisonnais ; bien moins encore peut-il croire que le cadre municipal, en se montrant contraire aux intentions bienveillantes du gouvernement, veuille paraître obéir à des sentiments hostiles envers la Société, au moment où celle-ci, mettant en oubli des griefs récents, renonce à faire valoir des droits qu’elle croit certains, pour ne se souvenir que de ses bons rapports traditionnels avec la ville.
Ce n’est pas de la Société que viendra jamais rien qui puisse altérer ces bonnes relations.
Approbation des comptes du Trésorier.
M. le Trésorier, retenu par une indisposition, n’a pu assister à la séance. Il est donné lecture par le.Secrétaire de ses comptes pour l’exercice 1878, qui font ressortir un excédant de recettes de 1079 fr. 23. (Voir à. la suite du procès-verbal, annexe n° I.)
Ces comptes ne donnent lieu à aucune observation Ils sont approuvés par l’Assemblée.
Vote du budget de 1878.
M. le Président soumet à l’Assemblée le projet de budget pour 1879 élaboré par le conseil d’administration.
M. Jeannez a la parole sur les articles 13 et 14 du chapitre des dépenses. Il explique que la commission spéciale chargée d’étudier les moyens de publier les fresques de St-Bonnet-le-Château, croit nécessaire de faire procéder avant tout à un relevé photographique de toutes les parties de cette admirable décoration. Un tel relevé sera à la fois le document le plus authentique qui puisse faire foi au temps à venir de l’état actuel des fresques et la base la plus sûre d’une reproduction figurée. Mais, la crypte de St-Bonnet ne recevant de l’extérieur qu’un jour insuffisant, il faudra y suppléer par l’emploi de la lumière électrique, ce qui augmentera sensiblement la dépense. La commission demande en conséquence à l’Assemblée de lui ouvrir un crédit de 500 fr.
En ce qui touche le crédit de 200 fr. formant l’article 14, M. Jeannez fait observer que les cartons du ministère ne contiennent presque aucun renseignemerit graphique sur les monuments de la Loire. Cette absence de plans et dessins est tout ce qu’il y a de plus fâcheux pour ces monuments dont plusieurs sont très remarquables et attireraient certainement l’attention protectrice. et les subventions de l’État, .s’Ils étaient mieux connus. La Société ne peut donc rien faire de plus utile que de compléter les dossiers existant au ministère, par l’envoi d’un certain .nombre de photographies des monuments déjà classés comme historiques et de ceux qu’elle, juge dignes de prendre place dans la même catégorie.
M. le Président’, au sujet de l’article 17, Frais du procès soutenu contre MM. Levet et Dahaud, dit que M. Louis Rony, avocat de la Société, lui a déclaré ne vouloir pas accepter d’honoraires, et que M. Maillon, avoué, a également réduit sa note de frais à ses simples déboursés.
L’Assemblée remercie.ces excellents collègues du zèle aussi actif que désintéressé qu’ils ont apporté à la défense des intérêts de la Compagnie.
Le budget est adopté (voir à la suite du procès-verbal, annexe no II).
Vote de remerciements à MM. Jeannez et de Sévelinges.
M. le Président dit. que la Société a une autre dette de reconnaissance à payer envers M. Jeannez qui n’a épargné ni soins ni démarches, pour mener à bonne fin la mission qu’il a bien voulu accepter de suivre au nom de la Diana, auprès de l’administration des monuments historiques, les graves et délicates questions se rattachant à la restauration, du porche de Charlieu, de l’église de la Bénisson-Dieu et du triptyque d’Ambierle. Il propose de voter aussi des remerciements au vénérable M. de Sévelinges, l’historien de Charlieu, pour la part qu’il a prise à la conservation des monuments de sa ville natale.
L’Assemblée tout entière s’associe aux sentiments de gratitude qui viennent d’être exprimés par M. .le Président.
Don de M. Palluat de Besset.
Il est donné lecture d’une lettre de M. Palluat de, Besset, qui offre à la Société un exemplaire de son opuscule : Mémoire sur l’exploitation agricole des Gouttes, commune de Nervieux (Loire) pour concourir à la prime d’honneur du département de la Loire en 1871. St Etienne, Freydier, 1872, in 8•.,
Des remerciements lui sont votés par la Société,
Excursion archéologique à faire en 1879.
L’Assemblée décide que la prochaine excursion archéologique aura pour centre Montbrison et comprendra la visite de Chandieu et de St Romain-le Puy.
Elle nomme, pour faire partie de la Commission chargée, de régler les détails et de préparer le questionnaire de l’excursion, MM Barban, Gonnard, du. Mesnil, de Montrouge, Poinat, de Turge, de Vazelhes et du Sauzey.
Adjonction de deux membres à la Commission chargée d’étudier les moyens de publier les peintures murales de St Bonnet le Château.
À la demande des membres de la commission chargée des études préliminaires en vue, de la publication des fresques de Saint Bonnet-le-Château, MM. Bêgule et William Poidebard sont adjoints à cette commission.
Félicitations à la société littéraire de Lyon, à l’occasion du centième anniversaire de sa fondation.
À l’occasion du centenaire de la Société littéraire de Lyon, la Société de la Diana envoie à sa sœur aînée ses plus sincères et plus cordiales félicitations.
Annonce de la prochaine assemblée générale.
M. le Président rappelle que les pouvoirs du bureau et du conseil d’administration expirent le 10 juin 1879.
L’assemblée générale sera convoquée au printemps pour procéder à leur renouvellement.
La séance est levée.
Le Président, Le Secrétaire
TESTENOIRE-LAFAYETTE VINCENT DURAND
ANNEXE N° I.
Comptes des recettes et dépenses pour l’exercice 1878.
RECETTES |
RECETTES |
|
|
prévues au budget |
réalisées |
1. Encaisse au 1er janvier 1878 |
1.268 78 |
1.268 78 |
2. Cotisations à recouvrer: 1876 |
3.570 » |
3.973 60 |
id. 1877 |
4.080 » |
|
id. 1878 |
3.987 50 |
» » |
3. Subvention de la ville |
200 » |
200 » |
4. id. du Ministère |
200 » |
300 » |
5. Intérêts de dépôts faits en banque |
» » |
36 » |
|
13.306 28 |
5.778 38 |
DÉPENSES |
DÉPENSES |
|
|
prévues au budget |
réalisées |
1. Frais d’impression du IVe |
2.000 » |
2.872,40 |
2. Frais d’impression de deux autres volumes |
4.000 » |
|
3. Frais d’impression du Bulletin |
600 » |
|
4. Frais d’impression du catalogue |
800 » |
» » |
5. Reliures |
1.000 » |
» » |
6. Achat de livres et abonnements |
1.000 » |
283 25 |
7. Etablissement d’une communication |
1.200 » |
» » |
8. Traitement du Conservateur : |
200 » |
1.200 » |
Traitement du Conservateur : 1878 |
800 » |
|
9. Indemnité au concierge |
100 » |
100 » |
10. Frais de bureau |
200 » |
181 95 |
11. Chauffage de la salle |
200 » |
61 55 |
12. Dépenses imprévues |
200 » |
» » |
|
12.300 00 |
4.699 15 |
Recettes |
5.778 38 |
Dépenses |
4.699 15 |
Excédant de recettes : |
1.079 23 |
ANNEXE N° Il.
Budget de 1879.
Recettes.
1. Excédant des recettes de l’exercice 1876 |
1.079 23 |
2. Cotisations à recouvrer sur 1875 |
90 » |
3. Id. 1876 |
225 » |
4. Id. 1877 |
3.919 » |
5. Id. 1879 |
4.080 » |
6. Id. 1878 |
4.065 » |
7. Subvention de la ville |
200 » |
8. Id. du ministère |
300 » |
9. Vente des publications éditées par la Société |
100 » |
10. Intérêt de dépôts en banque |
10 » |
Total |
14.068 23 |
Dépenses.
1. Traitement du bibliothécaire 1878 |
66 66 |
2. Id. 1879 |
800 » |
3. Frais de bureau |
200 » |
4. Entretien de la salle |
60 » |
5. Chauffage |
100 » |
6. Indemnité au concierge |
100 » |
7. Solde d’impressions faites en 1878 |
500 » |
8. Impression des Mémoires en 1879 |
2.000 » |
9. Id. du Bulletin |
500 » |
10. Id. du Catalogue |
800 » |
11. Achat de livres et abonnements |
2.000 » |
12. Reliures |
1. 000 » |
13. Frais d’études en vue de la publication des fresques |
500 » |
14. Photographies de monuments historiques demandées par le ministère |
200 » |
15. Etablissement d’une communication entre la salle de la Diana et la salle annexe |
1.200 » |
16. Frais de fabrication de jetons de présence |
950 » |
17. Frais du procès soutenu contre MM. Levet et Daphaud |
350 » |
18. Frais de recouvrement et de banque |
80 » |
19. Dépenses imprévues |
300 » |
Total |
11.706 66 |
Recettes |
14.068 23 |
Dépenses |
11.706 66 |
Excédant de recettes présumé |
2361 57 |
BD, Tome I, Procès-verbal de l’Assemblée générale tenue à Montbrison le 7 juillet 1879, pages 88 à 102, La Diana, 1878.
II.
Procès-verbal de l’Assemblée générale tenue à Montbrison le 7 juillet 1879
PRESIDENCE DE M. TESTENOIRE-LAFAYETTE, PRESIDENT.
Sont présents MM. Barban, de Boissieu (Victor), de Boissieu (Maurice), Bouchetal Laroche fils, Brassart, comte de Charpin Feugerolles, Dugas, Durand,. de Gallier, Girardon, Granger, Jeannez, l’abbé Manin, de Montrouge, Morel, l’abbé 0llagnier, Palluat de Besset (Joseph), des Périchons, Philip Thiollière, Poinat, comte de Poncins, de Quirielle (Paul), l’abbé Relave, Remontet, Révérend du Mesnil, Rony (Joseph), Rony (Louis), baron de Rostaing, Roux, (André), de St Victor, du Sauzey, Théolier, de Turge, de Vazelhes, l’abbé Vernay, de Viry.
M. Renaud, préfet de ln Loire, M. Lépine, sous-préfet de Montbrison, MM. Buhet, de Soultrait et Vachez ont écrit peur s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.
Dons et échanges.
M. le Président fait connaître qu’il a été adressé à la Société, à titre de don ou d’échange, pour sa bibliothèque :
Par la Société littéraire de Lyon : Archives dé la Société littéraire de Lyon 1849, in 8°.
– Esquisses sur la vie et les écrits de M. d’Aigueperse, par M. A. Péricaud. 1861.1 i in 8°.
– Publications de la Société littéraire Lyon, 1er volume, (1860) in 8°.
– Mémoires de la Société littéraire de Lyon, 1860 1 869 7 vol. in 8°.
Par la Société Eduenne : Mémoire de la Société Eduenne, tome VII, 1878, in 8°.
Par M. le baron de Rostaing : Exposé d’un projet de port de commerce accessible à la basse mer et d’une gare maritime anglo française pour tous les chemins de fer du continent à Sangate. Calais, le Roy, 1874, in 8°.
Par M. le comte Léon de Poncins : Table alphabétique sur cartes de l’Histoire de ducs de; Bourbon et des comtes de Forez, par J. M. de la Mure, publiée par M. R. Chantelauze.
Par.M. A. Vachez : L. Pierre Gras, secrétaire-archiviste de la Diana., sa vie et ses œuvres. Lyon Brun, 1875 in 8°.
– Les familles chevaleresques de Lyonnais, Forez et Beaujolais aux Croisades. Lyon, Brun et Cathabard 1875, in-8°.
– Notice sur la destruction du château de Nervieu et de la maison forte de Foris en Forez, faite en 1350 à la requête de la ville de Lyon. Vienne, Savigné, 1877 in-8°.
– Notice sur la destruction du château de Peyraud, en Vivarais, faite en 1350, à la requête de la ville de Lyon. Lyon, Mougin-.Rusand, 1879, in-8°.
– Les deux Voyages d’Abraham Golnitz dans le Forez et le Lyonnais au XVIIe siècle. Lyon, Brun et Cathabard, 1879, in-8°.
Par M. Pierre Bonnassieux, archiviste aux Archives Nationales : Réunion de Lyon à, la France ; étude historique d’après les documents originaux. Lyon, Vingtrinier, 1874, in-8°.
Par M. Lascombe, bibliothécaire de la ville du Puy. Le Cardinal de Polignac, 1661 à 1741. Le Puy, Marchessou, 1870, in-8°.
– Inventaire du trésor de l’église d’Allègre en 1592. Le Puy, Freydier, 1875 in-8°.
– Histoire et légende de Notre-Darne des Tours. Le Puy, Freydier, 1874, in-8°.
– M. de Thou dans le Velay. Le Puy, Pharissier in-8°.
– Relation du Jubilé de Notre-Dame du Puy en 1701, par le chanoine Pierre Rome, publié d’après le manuscrit de l’auteur. Le Puy, Freydier, 1875, in-8°.
Par M. le comte Francesco Galantino, à Mi1an, (Lombardie) : Storia di Sancino con documenti, opera di Francesco Galantino. Milan, Bernardoni 1869-1870, 3 vol. in-8°.
Par M. le conseiller Benoît : D. Palerne : La mort de Sylvandre, poème pastoral du XVIle siècle dédié en 1660 à Marguerite de Savoie. Saint-Étienne, Chevalier, 1878, in-12 (réimpression due aux soins de. M. le conseiller Benoît, qui a bien voulu la mettre sous les auspices de la Diana).
Par M. Vincent Durand : Note sur les stations et voies antiques du Pays Eduen. Autun, Dejussieu père et fils, 1878, in-8°.
Par M. J. M., Bonnassieux, de Panissières : Une nouvelle science. Sommaire de l’Arithmésie. Saint-Etienne, C. Lombard, 1878, in-12.
Par le ministère de l’instruction Publique: Bibliographie des Sociétés savantes de France, 1re partie, départements. Paris, imprimerie nationale, 1878, in-8° (Extrait de la Revue des sociétés savantes, 6è, série, t VI).
– Bulletin et Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, tome XII. Rennes, Cotel et Cie, 1877, in-8°.
– Léon Maître : Dictionnaire topographique du département de la Mayenne. Paris, imprimerie nationale, 1878, in-8°.
Congrès Archéologique de France, XLIVe session. Séance générale tenue à Senlis en 1877. Tours, Bouserez, 1877, in-8°.
Par M. Savigné : Revue du Dauphiné. Tout ce qui a paru jusqu’à ce jour.
Par la Société de médecine de Saint-Étienne et de la Loire :
Annales : tome VII ; 1re partie, année 1877 ; 2e partie, année 1878.
Par le Conseil d’hygiène de la Loire: Conseil d’hygiène publique et de salubrité du département de-la Loire, de 1844 à 1877. St-Etienne, Théolier, 1877,2 vol. in-8°.
Conseil d’hygiène etc : St- Étienne, Théolier, 1879, in-8°.
Par l’Académie du Gard : Mémoires de l’Académie du Gard, années 1876 et 1877 ; première et deuxième Parties. Nîmes, Clavel Sallivet et Cie, 1878.
Par la Société des Antiquaires de l’Ouest : Bulletin ; 2e, 3e, et 4e trimestres de 1878.
Par M. le docteur Rimaud : .Des eaux minérales du département de la Loire, de St-Christophe et de la Chapelle d’Aurec. St- Étienne, Pichon, 1860, in-8°.
– Excursions foréziennes sur la petite ligne de St-Bonnet-le-Château et à travers champs. St-Etienne Théolier, 1879, in-8°.
En outre, Madame la baronne d’Ailly a bien voulu annoncer l’envoi de plusieurs manuscrits de son mari, qu’elle offre à la bibliothèque de la Diana.
L’Assemblée vote des remerciements aux Donateurs.
Acquisitions.
– Alfred Jacobs : De Gallia ab anonymo Ravennate descripta. Paris, Furne, 1858, in 8°.
– Ed. Bœcking : Notitia dignitatum et administrationum omnium tam civilium quam militarium in partibus orientis et occidentis… Commentariis indiceque illustravit Ed. Bœcking… Bonnœ impensis Adolphi Marci, ab. a 1839 usque ad a. 1853. 3 volumes in-8° en 2 tomes.
– Reinaud : Invasion des Sarrasins en France. Paris Vve Dondey-Dupré, 1836, in-8°.
– Rufus Festus Avienus : Description de la terre, les régions maritimes, phénomènes et pronostics d’Aratus et pièces diverses. Paris, C.L.F. Panckoucke, 1843, in-8°.
– Guérard : Essai sur le système de la Gaule, depuis l’âge Romain., jusqu’à la fin de la dynastie carlovingienne. Paris, imprimerie royale, MDCCCXXXII, in-8°.
– Leber : Mémoires sur l’appréciation de la fortune privée au mogen-âge. Paris, imprimerie royale MDCCCXLIII, in-4°, un vol.
– Alfred. Jacobs : Les trois itinéraires des Aquæ Apollinares. Explication de la partie qui concerne la Gaule. Paris,, Arthur Bertrand, 1880, in-8°.
– Ch. Giraud : Essai sur l’histoire du droit français au moyen-âge. Paris, Videcoq père et fils, 1846, 2 vol. in-8°.
– Congrès scientifique de, France. Sixième session, tenue à Clermont en septembre 1838. Clermont, de Perol , 1838, in-8°.
Allocution de M. le Président.
M. le Président, arrivé au terme des fonctions qui lui ont été conférées il y a six ans par ses collègues jette un coup d’œil rétrospectif sur l’histoire et les travaux de la Société depuis sa fondation, et spécialement depuis sa réorganisation en 1872.
Il constate les principaux résultats obtenus : la belle salle de la Diana sauvée de la ruine et magnifiquement restaurée ; une riche bibliothèque rassemblée et libéralement ouverte aux travailleurs ; quatre volumes de Mémoires sur le Forez publiés ; plusieurs livres devenus introuvables réédités par les soins ou sous les auspices de la Compagnie ; un bulletin périodique fondé ; des excursions archéologiques instituées ; les monuments du vieux Forez étudiés et défendus avec des succès, hélas ! divers, mais toujours avec zèle et amour, contre atteintes du temps et le vandalisme ; les rapports entre la Société et la ville de Montbrison, réglés par un traité avantageux aux parties, et se maintenant bons malgré un différent passager ; enfin le nombre toujours croissant des sociétaires, devenu double de ce qu’il était en 1872 et qui s’élève aujourd’hui à 168, dont 150 titulaires et 18 correspondants.
Ces résultats doivent inspirer à tous courage et confiance; ils doivent être le point de départ de progrès nouveaux. Ce, sera l’œuvre de l’administration nouvelle de les promouvoir et de les seconder A la jeunesse studieuse et active, il. appartient surtout de les accomplir. L’administration qui dépose aujourd’hui ses pouvoirs sera heureuse d’applaudir à ses travaux et à ses succès.
Situation financière de la Société.
M. le Trésorier rend un compte sommaire de ses opérations depuis l’ouverture de l’exercice courant., Ce compte se balance par un excédant de recettes de 3348 fr. 52.
Nomination du bureau et du Conseil d’Administration.
L’ordre du jour appelle le renouvellement du bureau et du conseil d’administration dont les pouvoirs sont expirés.
M. le Président dit qu’il y a lieu de procéder à cette opération par deux scrutins distincts, les membres du bureau faisant de droit partie du Conseil.
Il propose à l’Assemblée, conformément à un vœu émis par le Conseil, de nommer deux secrétaires adjoints pour aider et suppléer au besoin le secrétaire en titre.
Un premier scrutin est ouvert pour l’élection des membres du bureau. Il donne les résultats suivants :
Votants, |
33 |
Majorité absolue, |
17 |
|
MM. |
voix |
Président : |
Le comte Léon de Poncins |
29 |
|
Comte de Charpin Feugrolles |
2 |
|
Buhet |
1 |
|
Testenoire-Lafayette |
1 |
Vice président : |
Le comte de Charpin Feugerolles |
29 |
|
Buhet |
2 |
|
De Poncins |
2 |
Trésorier : |
Joseph Rony |
31 |
Secrétaire : |
Vincent Durand |
31 |
|
De Turge |
1 |
Secrétaires-adjoints : |
De Turge |
31 |
|
De Vazelhes |
29 |
|
De Montrouge |
1 |
|
W. Poidebard |
1 |
|
Abbé Versanne |
1 |
En conséquence, le bureau de la Société, pour la période de 1879 à 1885, est ainsi composé :
Président: M. le comte Léon de Poncins;
Vice-président: M. le Comte de Charpin Feugerolles;
Trésorier: M. Joseph Rony;
Secrétaire: M. Vincent Durand;
Secrétaires-adjoints: MM. de Turge, et de Vazelhes.
Il est passé à un second scrutin pour la nomination des neuf membres élus du Conseil d’administration. Ce scrutin donne les résultats suivants :
Votants, |
34 |
Majorité absolue, |
18 |
Pour l’arrondissement de Montbrison :
MM. |
voix |
Gonnard |
32 |
Paul de Quirielle |
32 |
Barban |
29 |
Du Mesnil |
3 |
Brassart |
1 |
De Montrouge |
1 |
Pour l’arrondissement de Roanne :
MM. |
voix |
Jeannez |
33 |
De Viry |
32 |
De Neufbourg |
20 |
D’Avaize |
11 |
Barban |
2 |
Noëlas |
1 |
du Sauzey |
1 |
Pour l’arrondissement de St-Etienne :
MM. |
voix |
Buhet |
33 |
Testenoire-Lafayette |
33 |
W. Poidebard |
30 |
Maurice de Boissieu |
1 |
Du Mesnil |
1 |
Joseph PaIluat de Besset |
1 |
André Roux |
1 |
En conséquence, sont proclamés membres du Conseil d’administration pour l’arrondissement de Montbrison : MM. Gonnard, Paul de Quirielle et Barban ;
Pour l’arrondissement de Roanne: MM. Jeannez, de Viry et de Neufbourg ;
Pour l’arrondissement de St-Étienne, MM. Buhet, Testenoire ire Lafayette et William Poidebard.
M. le Président exprime toute la satisfaction que lui fait éprouver l’esprit d’union et de confraternelle entente. dont témoigne le scrutin qui vient d’avoir lieu. Il applaudit au choix fait de l’honorabIe M, de Poncins pour lui. succéder, et après avoir réitéré à celui ci, au nom de. la Société, ses remerciements pour le don de. la précieuse table de de la M Mure, dressée. au. prix de. tant de patience, et.qui sera d’une si grande utilité aux travai1leurs, il l’invite à prendre possession du fauteuil.
TESTENOIRE-LAFAYETTE VINCENT DURAND
Président sortant Secrétaire
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS.
M. de Poncins, président, remercie l’assemblée de l’honneur qu’elle lui à tait en l’appelant à succéder à M. Testenoire Lafayette. Il sent tout ce que cet honneur a .de périlleux et compte sur la bienveillance de ses confrères, sur leur exactitude, leur activité, pour l’aider à se, montrer moins inégal à sa tâche et maintenir la Société au pint de prospérité où a. su l’amener l’homme vénéré et cher à tous, qui vient d’en quitter volontairement la présidence.
Je ne serais pas votre fidèle interprète, continue M. le Président, si je ne rappelais point ici, risque de blesser la modestie de M. Testenoire, tout ce que lui doit la Société de la Diana. Dans des circonstances critiques, alors qu’elle se mourait de léthargie et semblait prête à se dissoudre, il a généreusement accepté la difficile mission de la reconstituer et de lui rendre la vie. Vous savez tous, Messieurs, quel zèle désintéressé, quel esprit judicieux et pratique, quelle aménité conciliante il a mis au servce de ce patriotique dessein. La Société a vécu, elle a marché, elle a travaillé. Le nombre de ses membres a doublé en sept ans, et, ce qui vaut mieux encore, ce qui est un gage assuré d’avenir, les liens d’une solide et durable confraternité se sont établis entre eux. M Testenoire avait reçu une Société désorganisée ; il nous. rend une famille.
Je propose à l’assemblêa d’exprîmer par un. vote solennel les sentiments de gratitude qui nous animent tous envers M. Testenoire Lafayette, et de décider que l’exposé qu’il vient de vous présenter des actes et des travaux de la Société, depuis sa reconstitution, sera inséré dans le tome V de vos Mémoires.
Cette double proposition est votée par acclamation, à l’unanimité.
Fresques de Saint-Bonnet-le-Château.
M. Lucien Bouchetal Laroche donne d’intéressants détails sur le travail dont les fresques de la crypte de Saint Bonnet le Château ont été l’objet de la part de M. Bégule, qui se propose de les publier. Une commission avait été nommée par la Société pour s’occuper de la même question : il demande où en sont ses travaux, et si la Diana est disposée à concourir aux frais qu’entraînera la restauration de ces belles peintures.
M. Jeannez répond que la Commission avait un mandat exclusif : étudier les moyens d’arriver à la publication des fresques. La première chose était de savoir comment il serait possible d’en obtenir un relevé exact. Les méthodes photographiques, proposées tout dabord, ont été, après examen, reconnues impraticables ou du moins insuffisantes. Sur ces entrefaites, un artiste distingué, M. Bégule, aujourd’hui membre de la Diana, a entrepris de nettoyer et de dessiner ces fresques. En procédant avec autant de soin que de patience, il a réussi à remettre au jour de véritables merveilles cachées par des badigeons modernes. M. Bégule a été adjoint à la Commission ; mais depuis lors cette. dernière n’a pu se réunir en nombre, une convocation faite à Saint Bonnet ayant été contrariée par un temps exceptionnellement mauvais.
M. Jeannez, sans vouloir préjuger l’avis de la Commission, émet l’opinion personnelle que le but principal poursuivi par la Société semblant devoir être atteint par la publication que projette M. Bégule, il y aura lieu pour la Diana d’y concourir sous forme de souscription à un certain nombre d’exemplaires: l’auteur restant d’ailleurs maître de son œuvre et en gardant, comme de juste, tout l’honneur.
Quant à la restauration matérielle des fresques, c’est une question très délicate et sur laquelle il est impossible de se prononcer dès à présent. La convenance et la possibilité de cette opération dépendent de l’état des peintures elles mêmes et de celui du mur sur lequel elles sont appliquées.
M. le Président exprime le vœu que l’administration civile et religieuse de Saint Bonnet veuille bien étudier ces questions et se mettre ensuite en rapport avec la Commission nommée par la Société. L’assemblée adhère à ce vœu et adjoint à la Commission MM. Lucien Bouchetal, l’abbé Langlois et Antony Blanc, membres résidant à Saint Bonnet.
Triptyque d’Ambierle.
M. Jeannez rend compte des démarches qu’il a faites par délégation du Conseil administratif, en vue de la restauration du triptyque d’Ambierle.
Ces démarches paraissent devoir aboutir. La Coinmission des Monuments Historiques accepte l’envoi.successif des six panneaux peints, à Paris, où ils ,seraient restaurés dans les ateliers du Louvre, aux frais et sous les yeux de l’administration des Beaux Arts.
Il ne reste plus qu’à obtenir l’adhésion de la municipalité d’Ambierle : tout porte à espérer qu’elle ne sera pas refusée.
L’Assemblée accueille avec un vif intérêt cette communication et prie M. Jeannez de vouloir bien continuer à suivre cette affaire au nom de la Société.
Publications.
M. le Président dit que des raisons de santé ayant empêché M. de Quirielle de rédiger son rapport sur l’excursion de St Bonnet le Château, M. William Poidebard a bien voulu se charger de le suppléer, et que le rapport sur l’excursion de Cornillon et Feugerolles a été confié à M. Poinat. Il espère que ces deux rapports pourront bientôt paraître dans le Bulletin.
M. le Président fait remarquer que le Bulletin pourrait très utilement servir d’intermédiaire entre les membres de la Société, pour leurs recherches, s’il contenait un questionnaire où il serait loisible à chacun de faire insérer les questions sur lesquelles il désirerait provoquer les réponses de ses collègues.
Pour donner l’exemple, il pose celle ci : « Peut on établir par des textes précis que le titre de vicomtes de Forez ait été réellement possédé par « les sires de Lavieu ? »
Fixation de l’époque de la prochaine Assemblée générale.
L’Assemblée décide qu’elle se réunira de nouveau dans le courant du moïs d’octobre.
A cette occasion, M. le Président rappelle un vœu déjà émis au sein de la Société, celui de l’établissemerit de réunions à jour fixe. Le Conseil d’administration se réunirait le matin, et le soir il serait tenu une assemblée générale où les sociétaires pourraient, apporter le résultât de leurs travaux et s’éclairer par leurs communications mutuelles.
La question est mise à l’étude.
La séance est levée.
Le Président, Le Secrétaire,
CTE. DE PONCINS VINCENT DURAND
III.
Mouvement du personnel de la Société
Membres titulaires.
M. A. de Beauvais, ingénieur des mines à Saint-Chamond, reçu le 26 août 1878.
M. Jean Jacques Epitalon, avocat à St Etienne, reçu le 26 août 1878.
M., l’abbé J. Condamin professeur à l’université catholique de Lyon, place St Clair, Lyon, reçu le 22 .novembre 1878.
M. Fernand.Giraudon, au château de Mably près Roanne, reçu le 22 novembre 1878.
M. Charles Rebour, négociant à St Étienne, rue de la République, reçu le 22 novembre 1878.
M. l’abbé Vernay, curé à St Jean Soleymieu, (Loire),. reçu le 3 décembre 1878.
M. Alexandre Coadon, rue de la Comédie, à St Ét.ienne, reçu le 17 décembre 1878.
M. Gay, avocat,, rue de la Comédîe, à St Étienne reçu le 17 novembre 1878.
M. Duplay Guérin, rue Puits Gaillot, 31, à Lyon, reçu le 18 avril 1879.
M.. l’abbé Maxime Re1ave professeur de rhétorique au Petit Séminaire de Montbrison, reçu le 28 avril 1879.
M. Victor de Boissieu, de St Chamond, reçu, le 21 juin. 1879.M. Yvan Dugas, à St Chamond, reçu le 21 juin 1879.
M. l’abbé Baché, à St Chamiond, reçu le 7 juillet 1879.
M. Charles Dugueyt, de Lyon, rue Sala, 5, reçu le 7 juillet 1879.
M. Gabriel Morel, à Montbrison, reçu le 7 juillet 1879.
M. Ernest Poidebard, au château de la Bâtie, à St. Paul en Jarez, reçu le 7 juillet 1879.
M. Félix Thiollier, négociant: à St Etienne, reçu le 7 juillet 1879.
M. Jérôme Buhet, fabricant de rubans, rue de la Croix, à St Étienne, reçu le 28 août 1879.
M. C. Cognet, fabricant de rubans, place St Charles, à St Étienne, reçu le 28 août 1879.
M. Thomas Dugas, élève de l’École Polytechnique à St Martin en Coalieu, près St Chamond, reçu le 28 août 1879.
M. Marcellin Giron, fabricant. de velours, rue de la Richelandière,: à St Étienne, reçu le 28 août 1879.
Membre Correspondant.
M. Lucien Bégule, rue de l’Hôpital, à Lyon, reçu le 22 novembre 1878.
Membres Décédés.
M. Félix Neyron des Granges, à St Etienne, membre titulaire.
M. Henry Thiollière, à St Chamond, membre titulaire.
Démissionnaires.
M. de Damas, à Roanne, membre titulaire.
M. Gaudet, à Rive de Gier, membre titulaire.
M. de Lastic Saint Jal, à Paris, membre titulaire.
M. Majoux. à, Rive de Gier, membre titulaire.
M. l’abbé Vacheret, à Néronde, membre tiulaire.
JANVIER 1885
_____
BULLETIN DE LA DIANA
________
I.
Procès verbal de la réunion du 10 novembre 1884.
PRESIDENCE DE M. LE CONTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. Achalme, Maurice de Boissieu, Brassart, Coudour, Donot, Durand, Gonnard, Huguet, Joulin, Etienne le Conte,vicomte de Meaux, Elie Morel, Gabriel Morel, de Paszkowicz, baron des Périchons, William Poidebard, comte de Poncins, Rochigneux, Joseph Rony, baron de Rostaing, du Sauzey, Testenoire-Lafayette, de Turge, de Vazelhes
Dons
M. Donot offre à la bibliothèque de la Diana les ouvrages suivants : 1° Le Triomphe du Corbeau, par Antoine Uzier ; 2° l’Eloge du docteur Richard de Laprade, par le docteur Th. Perrin.
M. le Président le remercie au nom de la Société.
Il annonce ensuite que madame veuve Auguste Benoît a bien voulu mettre à la disposition de la Société un certain nombre d’exemplaires des Poêsies de Jean Palerne éditées par les soins de notre savant et regretté confrère, que la mort a surpris avant qu’elles aient vu le jour. Il en sera distribué un à chacun des membres présents.
Congrès de la Sorbonne en 1885
Il est donné lecture à la Société de la lettre suivante de M. le Ministre De l’Instruction publique et des Beaux-Arts :
Paris, le 24 aout 1884.
Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous adresser le programme du Congrès des sociétés savantes à la Sorbonne en 1885, en vous priant de lui donner toute la publicité désirable ; comme l’an dernier, il comprend cinq parties distinctes répondant aux cinq sections du Comité de travaux historiques et scientifiques.
Vous pourrez y remarquer le maintien d’un certain nombre de questions qui vous avaient été signalées précédemment : elles ont déjà donné lieu, je le sais, à de très importantes communications ; mais le Comité, les sociétés savantes elles-mêmes, n’ont pas jugé que l’intérêt en fut diminué : il est tels sujet d’études qui ne comportent point d’enquêtes de trop courte durée ; il faut les continuer, les poursuivre sans relâche, en raison de leur importance, de leur utilité au point vue scientifique, du résultat qu’on veut atteindre, qui est de réunir toutes les découvertes locales susceptibles d’éclaircir certains points obscurs de 1’ histoire ou de la philologie, de l’archéologie ou des sciences. C’est là véritablement, Monsieur le Président, le but de vos réunions ; c’est aussi le vœu manifesté par le Comité tout entier le jour ou il a cru devoir arrêter un programme, on invitant les sociétés savantes à collaborer à la solution clos questions qu’il renferme, et à faire présenter annuellement par leurs délégués, devant la publicité d’un congrès, tous les résultats de leurs recherches
Agréez, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le Ministre de l’instruction publique et des Beaux-Arts,
Signé: FALLIÈRES.
Voici les questions du programme qui se rapportent à l’ordre d’études dont s’occupe la Société :
I – SECTION D’HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE
1° Mode d’élection et étendue des pouvoirs des députés aux états provinciaux.
2° Les villes neuves, les bastides, les sauvetats et autres fondations analogues à partir du XII° siècle.
3° Recherche des documents d’après lesquels on peut déterminer les modifications successives du servage.
4o Origine, étendue, régime et formes d’aliénation des biens communaux au moyen âge.
5° Origine et organisation des anciennes corporations d’arts et métiers.
6° Origine, importance et durée des anciennes foires.
7° Anciens livres de raison et de comptes et journaux de famille.
8’ État de l’instruction primaire et secondaire avant 1789.
9o Liturgies locales antérieures au XVIIe siècle.
10° Origine et règlements des confréries et charités antérieures au XVIIe siècle.
11° Étude des anciens calendriers.
12° Indiquer les modifications que les recherches les plus récentes permettent d’introduire dans le tableau des constitutions communales tracé par M.. Augustin Thierry.
13° Des livres qui ont servi à l’enseignement du grec en France depuis la Renaissance jusqu’au XVIIIe siècle.
14° Rôle des maîtres écrivains dans l’instruction populaire et la rédaction des actes.
15° Étude des documents antérieurs à la Révolution pouvant fournir des renseignements sur le chiffre de la population dans une ancienne circonscription civile ou ecclésiastique.
II.- SECTION D’ARCHÉOLOGIE.
1° Quelles sont les contrées de la Gaule où ont été signalés des cimetières à incinération remontant à une époque antérieure à la conquête romaine ? Quels sont les caractères distinctifs de ces cimetières ?
2° Dresser la liste, faire la description et rechercher l’origine des oeuvres d’art hellénique, des inscriptions et des marbres grecs, qui existent dans les collections publiques ou privées des divers départements. Distinguer ceux de ces monuments qui sont de provenance locale de ceux qui ont été importés dans les temps moderne.
3° Étudier les plus récentes théories qui ont pu être émises sur l’origine des basiliques chrétiennes. Décrire les plus anciennes basiliques que l’on connaisse en dehors de l’Italie, en particulier celles de l’Afrique romaine.
4° Signaler les nouvelles découvertes de bornes milliaires ou les constatations de chaussées antiques qui peuvent servir à déterminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en Afrique.
5° Grouper les renseignements que les noms de lieux-dits peuvent fournir à l’archéologie et à la géographie antique.
6° Signaler les édifices antiques de l’Afrique tels que arcs de triomphe, temples, théâtres, cirques, portes de ville, tombeaux monumentaux, aqueducs, ponts, etc., et dresser le plan des ruines romaines les plus intéressantes.
7° Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles d’architecture religieuse à l’époque romane, en s’attachant à mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans, voûtes, etc.).
8° Rechercher, dans chaque département ou arrondissement, les monuments de l’architecture militaire en France aux différents siècles du moyen-âge. En donner des statistiques, signaler les documents historiques qui peuvent servir à en déterminer la date.
9° Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes, telles que granges, moulins, étables, colombiers. En donner, autant que possible, les coupes et plans.
10° Étudier les tissus anciens, les tapisseries et les broderies qui existent dans les trésors des églises, dans les anciens hôpitaux, dans les musées et dans les collections particulières.
11° Signaler les actes notariés du XIVe au XVIe siècle, con:tenant des renseignements sur la biographie des artistes et particulièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures, et autres oeuvres d’art commandées soit par des particuliers, soit par des municipalités ou des communautés.
12° Étudier les produits des principaux centres de fabrication de l’orfèvrerie en France pendant le moyen-âge et signaler les caractères qui permettent de les distinguer.
III.-SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
1° La division de la propriété en France.(Cette question ayant déjà été discutée dans son ensemble au congrès de 1884, les études nouvelles auxquelles elle pourra encore donner lieu devront être limitées, soit à un point déterminé du territoire. soit à l’une seulement des causes principales du morcellement).
2° L’aménagement et la conservation des forêts en France, avant et après 1827.
3° La législation et le régime des routes et chemins en France aux XVIIIe et XIXe siècles.
4° Étudier, au point de vue de leur valeur comparative, les divers documents qui peuvent être utilisés pour l’évaluation des populations de l’ancienne France (évaluation en feux dans les recensements dressés par les officiers des élections ou les agents des seigneurs, évaluation en communiants dans les pouillés et les registres des visites pastorales, etc…).
5° Étudier, sur un point déterminé ou dans une industrie particulière, le salaire et les conditions des ouvriers, sous l’ancien régime et dans la France contemporaine.
IV – SECTIONS DE SCIENCES MATHEMATIQUES, PHYSIQUES, CHIMIQUES ET MÉTÉOROLOGIQUES.
V – SECTION DE SCIENCES NATURELLES ET DE SCIENCES GÉOGRAPHIQUES.
5° Etudier au point de vue de l’anthropologie les différentes populations qui, depuis les temps les plus reculés, ont occupé, en totalité ou en partie, une région déterminée de la France.
6° Étudier les changements qui, depuis les temps historiques, ont été effectués dans la configuration du sol d’une localité par l’action de la mer, par la formation d’alluvions, par l’action des vents ou par toute autre cause naturelle.
7° Indication sommaire des anciennes cartes possédées par les différentes sociétés de géographie, par des établissements publics ou par des particuliers.
Voeu pour l’adoption de mesures législatives propres â assurer plus efficacement la conservation des monuments anciens.
M. le Président porte à la connaissance de la Compagnie le vœu suivant, émis par la Société des Antiquaires de France dans la séance du 9 juillet 1884 :
La Société des Antiquaires de France, reconnaissant que les dispositions prises jusqu’à présent pour la préservation des monuments de l’antiquité, particulièrement dans l’Afrique française, sont restées inefficaces parce qu’elles manquaient d’une sanction légale, émet le vœu que le Gouvernement prenne auprès du Parlement l’initiative d’un projet de loi destinée à assurer la protection des monuments anciens dans toute l’étendue du territoire national et des possessions françaises, et charge son Bureau de transmettre l’expression de ce voeu à M. le Ministre de l’instruction publique et des Beaux-Arts.
Elle décide, en outre, qu’un pressant appel sera adresse aux Sociétés savantes en vue d’obtenir leur adhésion.
M. le Président propose de s’associer énergiquement à la démarche dont la Société des Antiquaires de France a pris l’initiative.
Cette proposition est accueillie par des marques chaleureuses d’assentiment et votée à l’unanimité.
Publications de la Société. Changement dans les époques fixées pour la publication du Bulletin Mode de convocation aux réunions trimestrielles.
MM. Gonnard et Rochigneux font passer sons les yeux des membres présents les bonnes feuilles du tome VIII des Mémoires et du Catalogue de la bibliothèque. M. le Président rappelle que le retard subi par ces publications est du uniquement au travail très considérable et très minutieux de vérification qu’elles exigent.
M. le Président explique que l’abondance des matières et la nécessité d’attendre la fin de1’impression pour dresser la table du tome Il, jointe au dernier bulletin, n’ont pas permis de faire paraitre celui-ci à l’époque réglementaire. Il aime à croire que. nul ne ce plaindra de ce retard, ce bulletin étant un des plus intéressants et des mieux remplis qui aient paru depuis longtemps.
Le prochain Bulletin sera le premier du tome III. Le Conseil d’Administration a examiné s’il convenait de changer quelque chose aux conditions matérielles de cette publication . Il n’a pas vu de modification utile à y introduire. Il propose seulement de changer les dates trimestrielles adoptées jusqu’ici pour la mise en distribution des fascicules. Ces dates ont l’inconvénient de chevaucher d’un mois et mème d’une année sur l’autre, en sorte qu1aucun volume ne peut commencer ni finir avec l’année. Cela parait incommode. Si les vues du Conseil sont partagées par la Société, le Bulletin paraitrait à l’avenir, les 1er janvier, 1er avril, 1er juillet et 1er octobre.
La Société donne son approbation à ce changement.
M. le Président croit devoir rappeler à cette occasion que les réunions trimestrielles ordinaires sont annoncées par une note insérée au verso de la couverture du Bulletin, et qu’elles ne donnent pas lieu à une convocation individuelle.
Cette remarque répond au regret qui a été parfois exprimé par des membres de la Société, de n’avoir pu assister à une réunion, parce qu’ils ignoraient la date à laquelle elle était fixée.
Création d’un musée lapidaire et d’antiques dans le bâtiment annexe de la Diana.
M. le Président rappelle à la Société que depuis longtemps un crédit est ouvert à son budget pour établir une communication entre la salle de la Diana et le bâtiment-annexe. D’autre part, le vœu a été souvent exprimé de voir créer dans ce bâtiment un musée ou trouveraient asile les inscriptions lapidaires et autres antiquités découvertes en Forez. Cette ci création répond à un besoin urgent ; elle serait un service signalé rendu à la science. La Société possède déjà le noyau d’une collection formée du produit des fouilles exécutées à ses frais, d’objets qu’elle a acquis et d’autres qui lui out été gracieusement offerts, mais ces objets sont pour la plupart entassés dans un dépôt ou ils sont peu accessibles à l’étude. Nul doute qu’installé dans un local convenable, ce musée naissant et essentiellement forézien ne devienne promptement populaire et ne s’enrichisse de dons nombreux. En ce moment même, une borne itinéraire, des sculptures, sont mises à la disposition de la Société ; elles n’attendent pour être transportées à la Diana que d’y trouver une place pour les recevoir.
Ces considérations ont engagé le Conseil d1administration à solliciter de l’état une subvention applicable à la création du futur musée. Sa demande a été renvoyée au Comité des travaux historiques, et voici en quels termes le Bulletin de ce Comité rend compte de la discussion dont elle a été l’objet, dans la séance du 1er juillet 1884:
M. Bertrand fait un rapport sommaire sur une demande de subvention formée par la Société de la Diana à Montbrison, pour l’installation d’un musée.
Sur l’observation d’un membre qu’il existe déjà un autre musée à Montbrison, M. de Lasteyrie déclare qu’il a visité récemment ce musée et qu’il a pu constater que l’archéologie n’y occupe qu’une place absolument insuffisante. Quelques inscriptions, une ou deux armures du XVIe siècle, un fort beau plat émaillé signé P. Courteys représentant Suzanne entre les vieillards, en constituent toutes les richesses, et sont perdus au milieu d’une importante collection d’histoire naturelle, d’un certain nombre de tableaux et d’objets divers. La Société de la Diana possède de son côté une collection archéologique qui commence à prendre quelque importance. M.. de Lasteyrie a reçu récemment de M. Vincent Durand, l’actif et zélé secrétaire de cette Société, une liste sommaire des principaux objets qui composent cette collection. Le Ministère ne saurait faire un meilleur emploi de ses fonds qu’en aidant les Sociétés qui, comme celle de Montbrison, cherchent à recueillir les antiquités locales et à les sauver de l’indifférence coupable que la plupart des départements et des municipalités témoignent pour l’archéologie. On a beaucoup fait depuis quelques années pour les musées des Beaux-Arts, mais nos musées archéologiques sont dans un état d’abandon lamentable, et le Comité ne doit manquer aucune occasion de prouver l’intérêt qu’il porte à ces collections et d’appeler sur elles toute la sollicitude du Ministre.
M. Héron de Villefosse appuie chaudement ces observations. Il existe des inspecteurs des Beaux-Arts, des Archives, des bibliothèques, ne serait-il pas possible de faire inspecter également les musées archéologiques?
M. Charles Robert oppose au mauvais état de ces musées les sacrifices considérables que l’on fait à l’étranger pour installer convenablement les collections archéologiques ; les plus petites villes d’Italie ne craignent pas de faire des dépense, Importantes pour recueillir dans des locaux convenable les débris du anciens monuments, les inscriptions, les objets découverts dans les fouilles.
M. Léon Renier et d’autres membres rappellent les actes de vandalisme commis dans certaines villes, les inscriptions de Constantine brisées, pour faire du macadam, la collection lapidaire de Limoges gisant abandonnée en plein air de depuis plus de dix ans, le magnifique musée d’Arles entassé dans un local délabré où une partie des monuments sont inaccessibles à l’étude, les inscriptions du musée de Langres exposées aux ravages de l’humidité dans une construction malsaine.
M. Guiffrey demande si les inspecteurs des Archives et des Bibliothèques ne pourraient être chargés de visiter les musées archéologiques et de signaler au Ministre leurs besoins les plus urgents
M. Chabouillet pense qu’il est inutile d’avoir des fonctionnaires spéciaux pour inspecter ces musées, et qu’on pourrait à peu de frais charger des personnes compétentes prises soit dans le Comité, soit au dehors, d’aller visiter nos collections archéologiques de province, d’examiner, avec les municipalités ou les Sociétés qui en sont propriétaires, les améliorations qu’elles réclament, et de proposer ensuite au Ministre et au Comité les mesures qu’il conviendrait de prendre.
A la suite de ces observations, qui obtiennent l’assentiment unanime, le Comité émet un avis favorable à la demande de la Société de la Diana.
Conformément à cet avis du Comité des Travaux Historiques, M. le Ministre de l’instruction publique et des Beaux-Arts a bien voulu, par décision du 31 juillet dernier, accorder une subvention de 1000 fr. à la Société de la Diana.
Le premier travail à faire, pour assurer les communications à couvert entre la salle do la Diana et toutes les parties du bâtiment-annexe, parait être de construire un vitrage sur la cour intérieure qui, du même coup, sera transformée en une salle haute, vaste, et bien éclairée, où les inscriptions, les sculptures et autres objets antiques possédés par la Société seront très convenablement placés. Les salles qui donnent sur la cour seront successivement appropriées au même usage, à mesure que l’accroissement des collections le rendra utile; et que la Société disposera des fonds nécessaires.
M. de Puszkowicz, architecte, et membre de la Société, a bien voulu se charger d’étudier les dispositions matérielles à prendre pour établir le vitrage dont il s’agit, recouvrir le sol de la cour d’une aire en ciment, et percer la porte de communication avec la salle.
La Société entend ces explications avec le plus vif intérêt et charge M. le Président d’être l’interprète de sa reconnaissance auprès de M. le Ministre et de toutes les personnes qui ont bien voulu, en cette circonstance, aider la Diana de leur concours.
Démarches faites en vue obtenir la tenue d’un Congrès archéologique à Montbrison
Le Conseil de la Société, cédant à de bienveillantes suggestions, a pensé qu’il y avait lieu de solliciter de la Société française d’archéologie la tenue à Montbrison de l’un des prochains Congrès archéologiques organisés par cette Compagnie.
M. le Président ayant soumis le vœu de la Diana à M. Léon Palustre, en a reçu cette réponse:
Tours, le 4 novembre 1884.
Monsieur le Président,
Au retour d’un long voyage en Allemagne je trouve votre lettre du 16 octobre dernier. Dès maintenant il ne me serait pas possible de répondre d’une manière catégorique à votre flatteuse proposition ; j’aurai l’honneur. de vous écrire de nouveau à ce sujet dans une quinzaine de jours.
Dans tous les cas, il ne faut pas songer à 1886. car cette année-là nous devons nous réunir à Nantes.
Veuillez, Monsieur le Président, agréer l’assurance de mes sentiments les plus distingués.
Léon PALUSTRE,
Directeur de la Société française d’archéologie.
La Société espère que l’accomplissement de ses désirs n’est qu’ajourné, et qu’il sera possible d’y donner satisfaction en 1887.
Monographie du château de la Bâtie, par M. le comte de Soultrait.
M. le Président annonce que M. de Soultrait doit faire paraître sous peu une monographie du château de la Bâtie. Il ne doute pas que ce livre ne soit digne des merveilles artistiques qu’un vandalisme sans nom a ravies, hélas ! au Forez, et dont il est destiné à perpétuer au moins le souvenir. La Société de la Diana applaudira à ce nouveau service rendu aux arts et à l’histoire par un de ses membres les plus éminents.
procès-verbal de la réunion du 11 novembre 1895, Bulletin de La Diana, Tome VIII, Montbrison, 1895, pages 295 à 296.
PROCÈS-VERBAL DE LA RÉUNION
DU 11 NOVEMBRE 1895,
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à une heure et demie.
Sont présents: MM. M. de Boissieu, V. de Boissieu, A. Bressan, E. Brassart, abbé Brosse, abbé Claret, J. Déchelette, V. Durand, Favarcq, de Fréminville, Guilhaume, Jeannez, Lachmann, vicomte de Meaux, E. Morel, baron des Périchons, comte de Poncins, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, abbé Sachet, Alph. de Saint-Pulgent, B. Thevenet, abbé Versanne,
Se sont fait, excuser: MM. l’abbé Reure, C.-P. Testenoire-Lafayette, A. Vachez
M. le Président s’exprime ainsi
« M. Henri Théolier, rédacteur en chef du Mémorial de la Loire, membre titulaire de la Diana, vient de mourir à Saint-Etienne. Trop d’éloges ont été déjà décernés à sa mémoire, sur sa tombe et dans tous les journaux de la région, pour que nous puissions parler de lui longuement aujourd’hui. Doué d’un esprit fin et délicat, plein de goût pour les lettres et les arts, amateur de curiosités et de raretés foréziennes, M. Théolier aurait pu marquer sa place dans la littérature, si les soins et les soucis de la rédaction et de la gérance d’un grand journal n’avaient réclamé tout son travail et absorbé tout son temps. Pendant plusieurs années, il avait imprimé les Mémoires de la Diana, et les rapports entre notre Société et lui avaient été toujours excellents. Les regrets causés par sa mort sont unanimes, et l’expression n’en saurait être que très sincère.
BD, Tome II, Procès-verbal de la rèunion du 12 septembre 1881., page 33, La Diana, 1881.
AOUT – NOVEMBRE 1881
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la rèunion du 12 septembre 1881.
PRESIDENCE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. Barban, Brassart, V. Durand, Girardon, Huguet, de Luvigne, de Montrouge, Révérend du Mesnil, J. Rony, L. Rony, Testenoire-Lafayette, Thiollier, de Turge.
BD, Tome V, Procès-verbal de la réunion du 13 mars 1890., page 183, La Diana, 1890.
JANVIER – JUIN 1890
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 13 mars 1890.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. l’abbé Bartholin, vicomte de Becdelièvre, M. de Boissieu, Boulin, A. Brassart, E. Brassart, de Chaignon, comte de Charpin-Feugerolles, Coudour, Crépet, Desjoyaux, V. Durand, Durel, Gonnard, Jacquet, Jannesson, Jeannez, Joulin, Lachmann, Lafay, E. Leconte, J. Leconte, Maillon, vicomte de Meaux, Miolane, Monery, E. Morel, l’abbé Picard, W. Poidebard, comte de Poncins, docteur Rey, l’abbé Reymondier, T. Rochigneux, comte de Rosemont, F. Thiollier, de Vazelhes, l’abbé Versanne, l’abbé Veyrat.
MM. Chialvo, Alphonse de Saint-Pulgent, Testenoire-Lafayette et O. de Viry ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.
BD, Tome IV, Procès-verbal de l’Assemblée générale du 16 juin 1888, pages 337 à 341, Montbrison, 1888.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures et demie.
Sont présents ::MM. Achalme, d’Avaize, vicomte de Becdelièvre, Bertrand, Boggio, Bonnassieux, Boulin, Brassart, Chaize, Choussy, Coudour, Crépet, Desjoyaux, Dugas de la Catonnière, V. Durand, Dusser, J.-J. Epitalon, abbé Forestier, Galle, Gonnard, Huguet, Jacquemont, Jacquet, Jamot, Jannesson, Jeannez, Lachmann, Lafay, docteur V. de Laprade, E. Leconte, J. Leconte, Leriche, Maillon, abbé Marsanne, vicomte de Meaux, Monery, de Montrouge, abbé Ollagnier, Péniguel, baron des Périchons, abbé Peurière, Poidebard, comte de Poncins, abbé Ponthus, abbé Pugnet, O. Puy de la Bastie, Révérend du Mesnil, docteur Rey, abbé Reyrnondier, abbé Rochette, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, abbé Roux, Thevenet, Thevenin, abbé Versanne, docteur de Viry.
Exposé de la situation de la Société.
Depuis notre dernière assemblée générale, dit M. le Président, la mort a fait dans nos rangs de trop nombreux vides et nous a enlevé des confrères d’un mérite éminent. J’ai déjà rempli le triste devoir de vous annoncer celle de M. Régis Chantelauze. Depuis, nous avons perdu coup sur coup M. Alphonse Coste, auteur de travaux importants sur le Roannais, et M. le docteur Noëlas, l’ingénieux narrateur des Légendes Foreziennes, le collectionneur érudit et passionné. A cette liste funèbre s’ajoutent les noms de MM. l’abbé Clerc, G. Chetard, G. Pellet et Auguste Thèolier tous membres titulaires.
Nous avons encore fait une perte des plus sensibles en la personne de M. le comte Francesco Galantino, membre correspondant à Soncino (Italie).Vous n’ignorez pas, Messieurs, que le comte Jean 1er, celui même qui a bâti la Diana, étant allé guerroyer en Italie au service de l’empereur Henri VII, celui-ci lui donna en fief; en 1313, la ville et le territoire de Soncino. Deux siècles plus tard, en 1515, François 1er, devenu maître du duché de Milan, donna à son tour la terre de Soncino à son ancien gouverneur Arthus Gouffier, seigneur de Boisy.
M. le comte Galantino, déjà auteur d’une excellente histoire de sa ville natale, a consacré aux seigneurs foréziens de Soncino et dédié à la société de la Diana deux savants mémoires, pleins de recherches et de documents jusqu’alors ignorés, et il a ainsi marqué sa place parmi nos propres historiens. L’éloignement de cet érudit confrère ne lui a jamais permis de prendre part à nos séances, mais il comptait dans les rangs de notre compagnie des amis qui pourraient nous dire quelles étaient l’étendue de son savoir, l’élévation de son caractère, la bonté et l’exquise délicatesse de son coeur.
Neuf membres ont donné leur démission, ce sont MM. Charles d’Assier, Beaune, Chorgnon, Coquard, Durand, abbé Fillon, comte de Mayol de Lupé, Joseph Mulsant, baron de Saint-Genest.
Dix-neuf titulaires ont été admis. Ce sont Mgr Foulon, archevêque de Lyon, qui a daigné accepter la présidence d’honneur de la Société, Mme Varin qui a bien voulu remplir la place occupée si dignement par son regretté mari, et MM. Bonnassieux, abbé Brun, abbé Buer, Coiffet, Dulau, abbé Dupré, Paul Durand, Durel, abbé Fond, Jacques, Jamot, lieutenant Jannesson, Péniguel, commandant Poulot, Périer, abbé Reymondier, Verrière.
La Société de la Diana compte à cette heure, malgré les morts et les démissions, 277 membres, un de plus que l’an passé à pareille époque. Notre situation reste donc bonne.
Notre musée et notre bibliothèque se sont enrichis pendant cette année des dons de Mlles Julien et de la Chaumette, de MM. l’abbé Bacot, abbé Berlier, Bertrand, Boullier, Callet, Castonnet des Fosses, abbé Chausse, Chenevier, Delaigue et Grassoreille, Duchez, Galle, Gardon, Guillot, Héron de Villefosse, Jeannez, Lachmann, abbés Langlois et Condamin, de Laprade, abbé Marey, Monery, comte de Neufbourg, Pallias, Pelletier, Périer, Pérot, vicomte de Poli, comte de Poncins, Portier, Roger de Quirielle, abbé Relave, abbé Reure, docteur Rey, baron de Rostaing, de Rouméjoux, Roustan, comte de Sugny, Testenoire-Lafayette père, abbé Theillière, Thevenet, Thiollier, Vachez, Valentin-Smith.
Aujourd’hui encore, M. l’abbé Gay a bien voulu faire apporter ici un panneau de bois sculpté apposé dans la maison du cloître où il habite, en souvenir du séjour qu’y fit le roi François 1er lors de son passage à Montbrison en 1536 (1). Ce sera assurément une des pièces les plus remarquées de nos collections.
(1) Voir Bulletin de la Diana, T. 11. pages 324 et 325.
Enfin M. Félix TIiollier, notre éminent confrère, vient de nous envoyer un magnifique album contenant soixante-un dessins de F.-A. Ravier reproduits en héliogravure sous sa direction. J’ai le plaisir de vous annoncer que l’impression du Forez Pittoresque est commencée et que M. Thiollier donnera dans ce livre beaucoup plus qu’il n’avait promis, quoiqu’il eût promis beaucoup.
Comptes.
M. le trésorier présente ses comptes pour 1887.
M. le Président rappelle qu’au chapitre des dépenses figure l’achat de deux cariatides de M. Thevenet ; il remercie de nouveau celui-ci du désintéressement avec lequel Il a cédé ces sculptures à notre musée, à un prix notablement inférieur à celui offert par des étrangers. M. Thevenet, ajoute M. le Président, n’a pas donné à la Diana cette unique marque de dévouement. Sans parler de fouilles archéologiques au mont d’Uzore dont il a bien voulu nous rendre compte et nous donner le produit, il s’occupe en ce moment, avec un soin et une activité dignes d’éloges, des préparatifs de l’inauguration de la statue de Victor de Laprade, et grâce à lui on peut être sûr d’avance que tout marchera à souhait.
Les comptes, mis aux voix, sont approuvés (voir annexe n° 1).
Budgets.
M. le Président donne ensuite lecture du budget additionnel pour 1888 et du budget primitif pour 1889.
Parmi les dépenses proposées figure une allocation de cent francs à la commune de Saint-Romain-le-Puy pour l’aider dans les réparations entreprises à l’ancienne église prieuriale. Cette subvention, que l’état de nos finances ne permet pas de donner plus forte, indiquera du moins l’intérêt que la Société de la Diana prend à ce monument et son approbation sans réserve des travaux exécutés avec tant d’intelligence et de sobriété, pour sa consolidation, par les soins de notre confrère M. Portier.
On ne saurait, dit en terminant M. le président, parler des intérêts matériels et même scientifiques de la Diana, sans louer le zèle incessant et le savoir tout spécial dont notre bibliothécaire M. Rochigneux donne sans cesse des preuves.
Les deux budgets mis aux voix sont adoptés (voir annexes n° II et III).
Excursion en 1888.
Dans la dernière séance la Société a, sur la proposition de MM. Jeannez et Monery, accepté Charlieu et Montrenard comme but principal de l’excursion en 1888.M. le Président croit qu’il y a lieu de désigner maintenant les commissaires de cette excursion et d’en fixer la date.
L’assemblée consultée nomme pour commissaires MM. Jeannez, président, Barban, Chassain de la Plasse, Joseph Déchelette, Leriche et Monery, et les invite à choisir pour l’excursion un jour de la dernière quinzaine de juillet.
BD, Tome V, Procès-verbal de la réunion du 17 janvier 1889., page 1, La Diana, 1889.
JANVIER-AVRIL 1889
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 17 janvier 1889.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Ce système fut donc employé pour les trois premières travées de la nef appartenant toutes au XIVe siècle. Mais au commencement du XVe, lorsqu’on construisit les deux dernières travées et la façade, ce mode d’écoulement, trouvé sans doute défectueux et gênant pour l’établissement des tours, fut abandonné Alors on se décida à interrompre le chemin de ronde et on cessa, comme nous l’avons dit, de donner à l’extérieur du faux triforium les profils intérieurs. On fit plus: on pourvut de bases les meneaux de la partie haute des dernières fenêtres, ce que l’on n’avait point fait pour les autres travées, où les bases reposent sur te seuil des baies inférieures ; enfin, on indiqua par un larmier rampant appliqué aux clochers et aboutissant à la naissance du fenestrage supérieur, la pente du toit de l’avantdernière travée collatérale. C’est sans doute à cette époque, c’est-à-dire dans le premier tiers du XVe siècle, que durent être closes ou aveuglées les autres arcades basses et que la toiture fut prolongée jusqu’au mur de la nef majeure.
Mais pourquoi l’architecte continuateur, au XIVe siècle, de l’oeuvre de Notre-Dame, avait-il ajouté à l’ordonnance primitive des fenêtres cet étage d’arcades inférieures, car, pour le chemin de ronde encaissé, il en trouvait déjà un exemple autour du choeur ?
On constate à l’intérieur de l’église, dans la travée extrême de la nef, comprise actuellement dans le sanctuaire, qu’un espace assez considérable sépare en hauteur l’archivolte du collatéral de la naissance des fenêtres hautes: il y a dans cette partie, comme d’ailleurs dans la travée du choeur, un parti-pris de simplicité, de nudité, qui convenait très-bien au style du XIIIe siècle, mais qui ne pouvait plus servir de modèle pour les constructions postérieures, où l’on devait au contraire s’attacher graduellement à garnir les surfaces vides.
Ne pouvant donc, à cause de la largeur considérable des collatéraux, amoindrir la pente de leur toiture, dont le point de départ devait logiquement se trouver à la base des baies actuellement vitrées reconnaissant sans doute d’autre part le peu d’utilité d’un triforium obscur appelé à occuper l’espace libre entre les archivoltes inférieures et les fenêtres hautes, le maître de l’oeuvre dut s’arrêter au moyen terme adopté, quSont présents : MM. le vicomte de Becdelièvre, Boulin, E. Brassart, comte de Chambost, J. Desjoyaux, V. Durand, Dugas de la Catonnière, H. Gonnard, Huguet, lieutenant Jannesson, Joulin, J. Le Conte, de Luvigne, Miolane, E. Morel, G. Morel, Peniguel, baron des Périchons, abbé Peurière, comte de Poncins, abbé Pugnet, O. Puy de la Bastie, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, comte de Rosemont, marquis de Rostaing, A. Roux, J. de Saconay, Alph. de SaintPulgent, O. de Viry.
M. Jeannez a écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.
BD, Tome VI, Procès-verbal de la réunion du 18 juillet 1892., pages 301 à 302, La Diana, 1892.
JUILLET – SEPTEMBRE 1892.
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 18 juillet 1892.
PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à cinq heures.
Sont présents : MM. Boulin, Boiron, A. Brassart, E. Brassart, abbé Brun, J. Déchelette, V. Durand, Dusser, de Fréminville, Granger, Huguet, Jacquet, Jamot, Lachmann, O. Lafay, Maillon, Miolane, de Montrouge, E. Morel, G. Morel, comte de Poncins, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, Rousselon.
Allocution de M. le Président.
M. le Président ouvre la séance en ces termes
« M. Bonnassieux, membre de l’Académie des Beaux-Arts et vice-président d’honneur de la Diana, est mort récemment à Paris. Son nom appartient à l’art et à la France, mais le Forez, dont il était l’un des plus illustres enfants, et la Diana, qu’il honorait de sa sympathie, ont le droit de le considérer comme un des leurs et le devoir de consacrer à sa mémoire un hommage spécial. M. Bonnassieux était un véritable artiste, surtout un artiste chrétien; il laisse après lui beaucoup de belles œuvres, mais il est permis de dire que ses Vierges demeureront un de ses principaux titres de gloire. Si Montbrison expose sur ses promenades la statue de notre grand et cher poète forézien, Laprade, Feurs possède une Vierge mère dont le charme et la sévère distinction sont appréciés des artistes aussi bien que des croyants. Bonnassieux demeurera une des plus réelles illustrations de notre province et ceux qui l’ont approché n’oublieront pas la bonté attachante, la modestie sincère, l’ardent amour du beau qui faisaient de lui l’homme le meilleur en même temps que l’artiste le plus distingué qu’on pût rencontrer.
« L’Art roman à Charlieu vient de paraître ; il était attendu avec impatience, son mérite justifie la vivacité de cette attente. Les gravures, le texte, l’impression nous paraissent excellents. Sans entrer dans des détails que le lecteur saura apprécier mieux que tout autre, il nous paraît indispensable de constater le progrès constant du talent de M. Thiollier. Avec ses gravures vraiment étonnantes par leur lumière, leur perspective et l’art de leur disposition ; avec ses textes dont la plupart n’ont qu’un défaut, celui d’être placés en préface des gravures comme des œuvres secondaires, tandis qu’ils sont en réalité des travaux de premier ordre ; avec son impression élégante et sérieuse à la fois, L’Art roman n’a pas besoin d’être recommandé, son succès est acquis d’avance, et la Diana n’a qu’à remercier ses auteurs et son imprimeur ».
MAI – AOUT 1881
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 18 mai 1881.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. E. Brassart, V. Durand, E. Jeannez, abbé Laurent, Révérend du Mesnil, E. Morel, G. Morel, L. Neyron, P. de Quirielle, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, Testenoire-Lafayette père, H. de Turge, E. de Vazelhes.
BD, Tome V, Procès-verbal de la réunion du 19 novembre 1889., pages 135 à 136, La Diana, 1889-1890.
OCTOBRE 1889 – JANVIER 1890
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 19 novembre 1889.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. l’abbé Bartholin, vicomte de Becdelièvre, Boiron, M. de Boissieu, A. Brassart, E. Brassart, Coiffet, Duras de la Catonnière, V. Durand, Gonnard, Jacquet, Joulin, Lachmann, Lafay, Miolane, de Montrouge, E. Morel, G. Morel, Peniguel, baron des Périchons, comte de Poncins, Prost, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, A. Roux, Alphonse de Saint-Pulgent, Thiollier, de Vazelhes, abbé Versanne.
Mort de M. Octave de la Bastie.
M. le Président s’exprime en ces termes:
La Diana a fait récemment une perte particulièrement sensible. Un homme dont le nom se rattachait à notre ancienne histoire forézienne et nous rappelait directement l’admirable monument dont la destruction a été et demeurera l’un de nos plus grands regrets, M. Octave Puy de la Bastie est mort au mois de septembre, emportant avec lui les souvenirs d’un autre âge et le secret de cette vieille urbanité que nous ne connaissons guère de nos jours.
Fidèle, malgré ses 92 ans, à nos réunions et même à nos excursions, aimable pour chacun, intéressant pour tous, il avait gardé, jusqu’au bout de sa longue carrière, le goût et, tant qu’il l’a pu, la pratique des oeuvres de l’intelligence et de l’art; sa sympathie pour la Diana ne s’est jamais démentie, il a pris soin de l’étendre, par les désirs transmis ù sa famille, même après sa mort. En remerciant M. et Mine Ernest de la Bastie de la générosité avec laquelle ils nous ont donné déjà, et nous ont permis d’espérer encore de précieux souvenirs de notre regretté confrère, nous sommes sûr d’être l’interprète du sentiment de tous, comme en affirmant que la mémoire de M. Octave de la Bastie restera spécialement chère à tous ceux qui ont eu l’honneur de figurer auprès de lui dans les rangs de la Diana.
BD, Tome IV, Procès-verbal de la réunion du 19 octobre 1887, pages 215 à 226, Montbrison, 1887.
II.
Procès-verbal de la réunion du 19 octobre 1887.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures :
Sont présents: MM. I’abbé Bartholin, vicomte de Becdelièvre, Maurice de Boissieu, Boulin, Brassart, J. Desjoyaux; Vincent Durand, Gonnard, Huguet, Joulin, Lachmann, N. de Laprade, P. de Laprade, vicomte de Meaux, Miolane, de Montrouge, comte de Neufbourg, abbé Ollagnier, Pellet, comte de Poncins, O. Puy de la Bastie, T. Rochigneux, J. Rony, L. Rony, abbé R. Rony, baron de Rostaing, Alphonse de Saint-Pulgent.
MM. P. Durand et Thevenet ont écrit pour s’excuser de ne pas assister à la séance.
Nomination d’un Président d’honneur.
M. le Président dit que S. G. Monseigneur Foulon, archevêque de Lyon, a bien voulu témoigner qu’il lui serait agréable de faire partie de la Diana. il propose à la Société de lui offrir le titre de président d’honneur, que son regretté prédécesseur, Mgr le cardinal Caverot, avait déjà daigné accepter.
Cette proposition est adoptée à l’unanimité.
Statue de Victor de Laprade.
M. le Président fait circuler une photographie de la statue de Victor de Laprade par M.Bonnassieux. Cette statue est terminée, et la commission chargée de l’érection du monument a dû se préoccuper de fixer la date à laquelle il serait inauguré. La saison a paru trop avancée pour que cette cérémonie pût avoir lieu cette année et, sur l’avis conforme de la fouille et de M. Bonnassieux, il a été décidé qu’elle serait renvoyée au printemps prochain.
Publications de la Société.
M. le Président confirme ce qui a été dit dans la séance précédente sur l’époque probable de la publication du tome IX des Mémoires. Il pense toujours que ce volume pourra être distribué vers la fin de l’année.
L’année prochaine la Société espère donner à ses membres la Monographie du château de Sury. Ce livre, contenant de nombreuses planches en héliogravure, sera édité dans le format du La Bastie.
M. Vincent Durand propose de décider en principe la création d’une série de fascicules consacrée à l’inventaire des archives de la Société. Le format pourrait être in-4° à deux colonnes. On commencerait par l’inventaire des papiers donnés par Madame Martin, de Tarare, et par M. le comte de Sugny.
M. Brassart fait observer que ces deux lots forment des fonds complets et qu’il y aurait économie à adopter la combinaison proposée par M. Vincent Durand. Par ce moyen on pourrait de suite publier l’inventaire de ces fonds sous une forme définitive : car on sera forcé tôt ou tard de réunir dans une publication spéciale les analyses imprimées au jour le jour dans le Bulletin.
M. Maurice de Boissieu demande si l’analyse des pièces isolées provenant de dons ou d’achats serait publiée dans cette nouvelle série et au for et à mesure de leur entrée aux archives.
M.V.Durand répond que les pièces isolées données ou acquises seraient mentionnées comme précédemment au bulletin, en attendant qu’on puisse les réunir en fonds définitifs. Sa proposition vise les fonds complets et peu susceptibles d’être notablement accrus par la suite.
Après cet échange d’explications, la Société autorise le Bureau à faire imprimer à part l’inventaire des fonds de ses archives pouvant d’ores et déjà être considérés comme complets, et lui laisse le soin d’arrêter le plan et le format de cette nouvelle publication.
Inscription en l’honneur de Gallien.
M. le Président rappelle que M. des Gouttes a offert on 1884, au musée de la Diana, la partie supérieure d’un piédestal carré contenant une inscription en l’honneur de l’empereur Gallien (1). Lors du transfert de ce monument à Montbrison, un des ouvriers qui avait extrait dans le temps ce bloc du lit de la Loise, assura que l’autre partie de l’inscription existait et avait été abandonnée dans la rivière. Sur la foi de ce renseignement, des recherches furent faites et n’amenèrent aucun résultat.
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(1) Bulletin de la Diana. T. II, page 351 et 371.
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Au printemps de cette année, à la suite d’une inondation, la Loise a changé de lit et des riverains sont venus avertir MM. de Poncins et de Becdelièvre que la pierre recherchée précédemment était visible au fond d’un gourg..
On a attendu les basses eaux, puis tout dernièrement, en septembre, l’eau a été détournée et le gourg épuisé. Une pierre d’un certain volume gisait en effet au fond, mais elle était complètement anépigraphe. Des sondages exécutés à droite et à gauche dans le gravier sont restés infructueux.
Désormais le hasard seul petit amener la découverte de la lin de l’inscription en l’honneur de Gallien ; pourtant il ne faut pas trop y compter, car l’exactitude des renseignements fournis par l’inventeur de la partie déposée aujourd’hui à la Diana est peut-être sujette à caution.
Congrès de la Sorbonne en 1888.
M. le Président a reçu de M. le ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts, la circulaire suivante :
Paris, le 12 août 1887.
Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous envoyer le programme des questions soumises à MM. les délégués des Sociétés savantes en vue du Congrès de 1888. Ce programme, dont les éléments ont été fournis par les Sociétés savantes elles-mêmes, a été dressé, comme les précédents, par le Comité des travaux historiques et scientifiques. Il aurait dû vous être transmis quelques jours après la clôture du Congrès de 1887 ; mais des circonstances diverses m’ont contraint à retarder une communication qui vous parviendra cependant beaucoup plus tôt que les dernières années. Il résultera, je l’espère, du temps mis à la disposition des Sociétés savantes pour traiter les questions indiquées, un plus grand nombre de travaux et des mémoires plus mûrement étudiés.
Désormais, si vous voulez bien vous y prêter en me faisant parvenir, trois mois avant l’ouverture de vos séances, les questions que vous penserez utile d’insérer au programme du Congrès suivant, MM. les délégués auront pour s’y préparer une année tout entière. J’insiste donc auprès de vous, Monsieur le Président, afin que vos décisions au sujet des questions du programme de 1889 me soient communiquées le plus tôt possible dans les limites extrêmes que je viens de vous indiquer. Je souhaite vivement que vous partagiez mon sentiment à cet égard, et que vous donniez à nies intentions, auprès de vos collaborateurs et des savants indépendants qu’elles peuvent intéresser, toute la publicité désirable.
J’appelle également votre attention sur une innovation que vous remarquerez dans le programme des questions spéciales à l’archéologie.
L’objet que le Comité s’est proposé, jusqu’à présent, en dressant un programme général, était, vous ne l’ignorez pas, de fournir chaque année un certain nombre de thèmes de discussions que les personnes compétentes pourraient étudier d’avance, et sur lesquels elles viendraient, dans les réunions de la Sorbonne, exposer leurs idées, communiquer les résultats de leurs recherches et provoquer les observations de leurs confrères de Paris et des départements.
La section d’archéologie a pensé qu’il était nécessaire, en ce qui la concernait, d’expliquer l’esprit dans lequel le programme est rédigé et le genre de réponses qu’il doit susciter. Je n’ai vu aucun inconvénient à cette manière de procéder et je me fais très volontiers l’interprète des idées de la section. Il importe en premier lieu, Monsieur le Président, de remarquer que ce questionnaire ne saurait, en aucune façon, entraver l’initiative individuelle des savants qui assistent au Congrès et qui pourront toujours présenter d’antres communications. Le programme a pour but essentiel de signaler aux membres des Sociétés savantes un certain nombre de questions sur lesquelles il reste encore bien des observations à faire, des obscurités à dissiper, des documents nouveaux à rechercher.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.
Le Ministre de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts,
Signé: SPULLER.
Pour copie conforme :
Le Directeur du Secrétariat et de la Comptabilité,
CHARMES.
Voici les questions du programme qui se rapportent plus particulièrement à l’ordre d’études dont s’occupe la Société.
SECTION D’HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE
1° Mode d’élection et étendue des pouvoirs des députés aux Etats provinciaux.
2° Transformations successives et disparition du servage dans les différentes provinces.
3° Origine et organisation des anciennes corporations d’arts et métiers.
4° Origine, importance et durée des anciennes foires.
5° Anciens livres de raison et de comptes, et journaux de famille.
6° Liturgies locales antérieures au XVIIe siècle.
7° Etude des anciens calendriers.
8° Origine et règlements des confréries et établissements charitables antérieurs au XVIIe siècle.
9° Indiquer les modifications que les recherches les plus récentes permettent d’introduire dans le tableau des constitutions communales tracé par M. Augustin Thierry.
10° L’histoire des mines en France avant le XVIIe siècle.
11° Objet, division et plan d’une bibliographie départementale.
12° Du rôle des milices et des gardes bourgeoises avant la Révolution.
13° De la piraterie entre les populations chrétiennes.
14° Étudier l’origine, la composition territoriale et les démembrements successifs des fiefs épiscopaux au moyen âge.
15° Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes vulgaires se sont substitués au latin dans la rédaction des documents administratifs. Distinguer entre l’emploi de l’idiome local et celui du français.
16° Étudier les cadastres ou compoids antérieurs au XVI e siècle, leur composition et leur utilité pour la répartition de l’impôt.
17° Jeux et divertissements publics ayant un caractère de périodicité régulière et se rattachant à des coutumes anciennes, religieuses ou profanes, tels que la fête des Fous ou des Innocents, la fête de l’abbé de la Jeunesse, le jeu de Soule, le jeu de la Tarasque, les feux de la Saint-Jean, la fête de Gayant, etc.
18° Etablissements ayant pour objet le traitement des maladies contagieuses, et mesures d’ordre public prises pour prévenir leur propagation.
19° Etudier quels ont été les noms de baptême usités suivant les époques dans une localité ou dans une région ; en donner autant que possible la forme exacte et rechercher quelle peut avoir été la cause de leur vogue plus ou moins longue.
20° Etude sur le culte des saints, la fréquentation des pèlerinages et l’observation de diverses pratiques religieuses au point de vue de la guérison de certaines maladies.
21° Faire connaître les travaux imprimés ou manuscrits qui ont été faits sur l’histoire des diocèses de la France. antérieurement à la seconde édition de la Gallia christùana, et qui ont pu servir à la rédaction de cet ouvrage.
SECTION D’ARCHEOLOGIE.
1° Signaler les inventaires des collections particulières d’objets antiques, statues, bas-reliefs, monnaies, ayant existé dans les provinces.
Nos musées, tant ceux de Paris que ceux de la province, sont remplis d’objets dont la provenance est inconnue ou tout au inouïs incertaine ; or, tout le monde sait de quelle importance il peut être de connaître l’origine des objets que l’on veut étudier ; tous les archéologues se rappellent les étranges bévues dans lesquelles des erreurs de provenance ont fait tomber certains savants. Les anciens inventaires sont d’une grande utilité pour dissiper ces erreurs, ils nous apprennent en quelles mains certains monuments ont passé avant d’être recueillis dans les collections où ils sont aujourd’hui, ils nous permettent parfois, en remontant de proche en proche, de retrouver l’origine exacte de ces monuments, ou tout au moins ils servent à détruire ces légendes qui dans bien des musées entourent les monuments et qui sont la source des attributions les plus fantaisistes. On ne saurait donc trop engager les membres des Sociétés savantes à rechercher dans les archives de leur région, en particulier dans celles des notaires, les inventaires de ces nombreux cabinets d’amateurs formés depuis le XVI e siècle, et dont on peut retrouver des épaves dans nos musées provinciaux. On ne demande pas, bien entendu, d’apporter au Congrès le texte même de ces inventaires, mais de signaler les documents de ce genre qui peuvent offrir quelque intérêt, en en dégageant les renseignements qui paraîtraient utiles à recueillir.
2° Indiquer, pour chaque région de la Gaule, les sarcophages ou fragments de sarcophages païens non encore signalés. En étudier les sujets, rechercher les données historiques et les légendes qui s’y rattachent.
Il ne s’agit point de faire un travail d’ensemble sur les sarcophages antiques conservés en Gaule, ce qui offrirait à coup sur un grand intérêt. Mais ce serait une entreprise difficile et de longue haleine. Le Comité invite simplement ses correspondants à rechercher les monuments encore inconnus qui pourraient plus tard prendre place dans un corpus analogue à celui que M. Le Blant a consacré aux sarcophages chrétiens. Il souhaite surtout qu’on recherche la provenance des monuments ou fragments de monuments de ce genre qui se sont conservés dans divers musées ou églises de province, et qu’on étudie les légendes qui fort souvent se sont attachées à ces monuments et dont il est si difficile aux savants étrangers à la région de retracer les détails et de découvrir l’origine.
3° Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles d’architecture religieuse à l’époque romane, en s’attachant à mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans, voûtes, etc).
Cette question, pour la traiter dans son ensemble, suppose une connaissance générale des monuments de la France qui ne peut s’acquérir que par de longues études et de nombreux voyages. Aussi n’est-ce point ainsi que le Comité la comprend. Ce qu’il désire, c’est provoquer des monographies embrassant une circonscription donnée, par exemple, un département, un diocèse, un arrondissement, et dans lesquelles on passerait en revue les principaux monuments compris dans cette circonscription, non pas en donnant une description détaillée de chacun d’eux, mais en cherchant à dégager les éléments caractéristiques qui les distinguent et qui leur donnent entre eux un air de famille. Ainsi, on s’attacherait à reconnaître quel est le plan le plus fréquemment adopté dans la région ; de quelle façon la nef est habituellement couverte (charpente apparente, voûte en berceau plein cintre ou brisé, croisées d’ogives, coupoles) ; comment les bas côtés sont construits, s’ils sont ou non surmontés de tribunes, s’il y a des fenêtres éclairant directement la nef, ou si le jour n’entre dans l’église que par les fenêtres des bas côtés ; quelle est la forme et la position des clochers ; quelle est la nature des matériaux employés ; enfin s’il y a un style d’ornementation particulier, si certains détails d’ornement sont employés d’une façon caractéristique et constante, etc.
4° Rechercher dans chaque département ou arrondissement les monuments de l’architecture militaire en France aux diverses époques du moyen âge. Signaler les documents historiques qui peuvent servir à en déterminer la date.
La France est encore couverte de ruines féodales dont l’importance étonne les voyageurs en même temps que leur pittoresque les séduit. Or, bien souvent de ces ruines on ne sait presque rien. C’est aux savants qui habitent nos provinces à décrire ces ruines, à restituer le plan de ces anciens châteaux, à découvrir les documents historiques qui permettent d’en connaître la date et d’en reconstituer l’histoire. Les monographies de ce genre, surtout si elles sont accompagnées des dessins si nécessaires pour leur intelligence, seront toujours accueillies avec faveur à la Sorbonne.
5° Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes ou les particuliers, telles que granges, moulins, étables, colombiers. En donner autant que possible les coupes et plans.
Cet article du programme ne réclame aucune explication. Le Comité croit seulement devoir insister sur la nécessité de joindre aux communications de cet ordre des dessins en plan et en élévation.
6° Indiquer les tissus anciens, les tapisseries et les broderies qui existent dans les trésors des églises, dans les anciens hôpitaux et dans les musées.
On peut répondre de deux façons à cette question : soit en faisant un catalogue raisonné de tous les tissus anciens existant dans une ville ou dans une région déterminée ; soit en donnant la description critique de tapisseries ou de tissus inédits. Dans ce dernier cas, on ne saurait trop insister pour que les communications soient accompagnées de dessins ou de photographies.
7° Signaler dans chaque région de la France les centres de fabrication de l’orfèvrerie pendant le moyen âge. Indiquer les caractères qui permettent de distinguer leurs produits.
Il existe encore dans nu grand nombre d’églises, principalement dans nos petites églises du Centre et du Midi, des reliquaires, des croix et autres objets d’orfèvrerie qui n’ont pas encore été étudiés convenablement, qui bien souvent même n’ont jamais été signalés à l’attention des archéologues. C’est aux savants de province qu’il appartient de rechercher ces objets, et d’en dresser des listes raisonnées. C’est à eux surtout qu’il appartient de rechercher l’histoire de ces objets, de savoir où ils ont été fabriqués, et, en les rapprochant les uns des autres, de reconnaître les caractères propres aux différents centres de production artistique au moyen âge.
8° Indiquer des pavages ou des carreaux à inscriptions inédits.
Voici longtemps qu’aucune communication de ce genre n’a été faite à la Sorbonne. Il ne manque point cependant dans nos collections provinciales de spécimens inédits de ces curieux et élégants carrelages qui garnissaient jadis le sol de nos chapelles et l’intérieur de nos châteaux. En les signalant à l’attention des archéologues on devra s’efforcer toujours de rechercher les centres de fabrication d’où ces carrelages proviennent.
SECTION DES SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES.
2° Analyse des dispositions prises, depuis le XVI e siècle jusqu’à nos jours, pour créer et développer la vicinalité. Avantages et inconvénients de la corvée et de la prestation en nature ; appréciation des conditions actuelles de la législation sur les chemins vicinaux.
3° Historique de la législation ayant eu pour but de conserver les forêts sous l’ancien régime et de nos jours. Indication de quelques mesures à prendre pour prévenir les défrichements et les exploitations abusives de bois et forêts des particuliers.
7° Rechercher les traces des corporations de métier s’étendant à une région ou à une province, ou bien les unions ayant pu exister entre les corporations similaires de plusieurs villes.
8° Étudier dans une province ou une circonscription plus restreinte la succession des différents modes d’amodiation des terres. A quelle époque et dans quelle mesure le bail à ferme ou le métayage a-t-il remplacé les anciennes tenures ? – Recueillir tous renseignements sur les redevances, prix, services accessoires et durée des baux, aux différentes époques. Indiquer, selon les localités, la substitution, au XVIII e siècle ou au XlX e siècle, du fermage à rente fixe au métayage, ou inversement.
9° Faire l’histoire, dans une province ou une circonscription plus restreinte, des contrats intéressant l’ouvrier agricole au faire-valoir du propriétaire, tels que le glanage dans l’Artois, l’engagement des maîtres-valets dans les pays toulousains.
10° La diminution de la population rurale.
11° Étudier la valeur vénale de la propriété non bâtie au XVIIIe siècle dans une province, et comparer cette valeur avec la valeur vénale actuelle.
SECTION DES SCIENCES.
15° Étudier au point de vue de l’anthropologie les différentes populations qui, depuis les temps les plus reculés, ont occupé, en totalité ou en partie, une région déterminée de la France.
16° Époque, marche et durée des grandes épidémies au moyen-âge et dans les temps modernes.
SECTION DE GÉOCRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.
1° Anciennes démarcations des diocèses et des cités de la Gaule conservées jusqu’aux temps modernes.
2° Exposer les découvertes archéologiques qui ont servi à déterminer le site de villes de l’antiquité ou du moyen-âge soit en Europe, soit en Asie, soit dans le nord de l’Afrique, soit en Amérique.
3° Signaler les documents géographiques curieux (textes et cartes manuscrits) qui peuvent exister dans les bibliothèques publiques et les archives des départements et des communes. – Inventorier les cartes locales manuscrites et imprimées.
4° Biographie des anciens voyageurs et géographes français.
5° De l’habitat en France, c’est-à-dire du mode de répartition dans chaque contrée des habitations formant les bourgs, les villages et les hameaux. – Dispositions particulières des locaux d’habitation, des fermes, des granges, etc. Origine et raison d’être de ces dispositions. – Altitude maximum des centres habités.
6°.Tracer sur une carte les limites des différents pays (Brie, Beauce, Morvan, Sologne, etc.), d’après les coutumes, le langage et l’opinion traditionnelle des habitants. – Indiquer les causes de ces divisions (nature du sol, ligne de partage des eaux, etc.).
7° Compléter la nomenclature des noms de lieux, en relevant les noms donnés par les habitants d’une contrée aux divers accidents du sol (montagnes, cols, vallées, etc.) et qui ne figurent pas sur nos cartes.
8° Chercher le sens et l’origine de certaines appellations communes à des accidents du sol de même nature (cours d’eau, pics, sommets, cols, etc.).
9° Étudier les modifications anciennes et actuelles du littoral de la France.
10° Chercher les preuves du mouvement du sol, à l’intérieur du continent, depuis l’époque historique ; traditions locales ou observations directes.
11° Signaler les changements survenus dans la topographie d’une contrée depuis une époque relativement récente ou ne remontant pas au delà de la période historique, tels que : déplacement des cours d’eau, brusques ou lents ; apports ou creusement dus aux cours d’eau ; modifications des versants, recul des crètes, abaissement des sommets sous l’influence des agents atmosphériques ; changements dans le régime des sources, etc.
12° Forêts, marais, cultures et faunes disparus.
Messe annuelle à l’ intention des membres défunts.
M. le Président dit qu’il est saisi du voeu qu’il soit dit chaque année, le jour de l’Assemblée générale, une messe basse pour le repos de l’âme des membres défunts.
Cette messe serait dite dans l’église de Notre-Dame, à une heure choisie de manière à permettre aux Sociétaires arrivant par le chemin de fer d’y assister.
Cette proposition, appuyée par plusieurs membres, est mise aux voix et adoptée.
BD, Tome II, Procès-verbal de la réunion du 21 novembre 1882, page 183, La Diana, 1882-1883.
NOVEMBRE 1882 – FÉVRIER 1883
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 21 novembre 1882.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à 2 heures.
Sont présents : MM. l’abbé Bartholin, vicomte de Becdelièvre, abbé Boissel, Brassart, Dugas de la Catonnière, Gaytte, Girardon, Gonnard, Huguet, Octave de la Bastie, Théobald de la Plagne, vicomte de Meaux, de Montrouge, E. Morel, G. Morel, E. des Périchons, baron Hector des Périchons, comte de Poncins, P. de Quirielle, docteur Rey, F. Rony, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, Testenoire-Lafayette, Félix Thiollier, abbé Virieux.
BD, Tome IV, Procès-verbal de la réunion du 23 février 1888, pages 267 à 269, Montbrison, 1887.
JANVIER – AVRIL 1888.
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BULLETIN DE LA DIANA
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I.
Procès-verbal de la réunion du 23 février 1888.
PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.
La séance est ouverte à deux heures.
Sont présents : MM. Achalme, abbé Bartholin, vicomte de Becdelièvre, M. de Boissieu, Coudour, Desjoyaux, Dugas de la Catonnière, Huguet, Jacquet, Jeannez, Joulin, Lachmann, Lafay, E. Le Conte, J. Le Conte, Maillon, Miolane, Monery, E. Morel, Poidebard, comte de Poncins, abbé Reymondier, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, Alph. de Saint-Pulgent, Thevenet, abbé Versanne.
MM. Barban, Boulin, V. Durand, O. Puy de la Bastie et Vachez ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.
IXe volume des Mémoires.
M. le Président fait circuler un exemplaire complet sauf la table du tome IX des Mémoires. Ce volume sera prochainement distribué.
Mise en recouvrement de la cotisation de 1888.
L’assemblée décide qu’il y a lieu de mettre dès maintenant en recouvrement les cotisations de 1888 et que désormais les cotisations de l’année seront recouvrées à partir du 1er janvier, comme cela se pratique dans la plupart des Sociétés.
Dons.
M. le Président dépose sur le bureau plusieurs dons faits à la bibliothèque de la Société pair MM. l’abbé Bacot, l’abbé Berlier, Bertrand, Guillot, Héron de Villefosse, Jeannez, Lachmann, comte de Neufbourg, Vachez.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
Mort de M. Régis Chantelauze.
M. le Président annonce la perte que vient de faire la Société en la personne de M. Régis Chantelauze. L’auteur des Biographies de Foréziens célèbres, de la Vie de Louis XVII, du Cardinal de Retz, de Marie Stuart, l’éditeur et annotateur de l’histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez et des Mémoires de Philippe de Commines, est enlevé aux lettres à l’instant où les portes de l’Académie francaise allaient sans doute s’ouvrir devant lui. Pendant les dernières années de sa vie, il n’avait malheureusement avec nous que de trop rares rapports. Mais la Diana ne saurait oublier l’éditeur des manuscrits de la Mure ; l’éminent compatriote que cette grande et magistrale publication a placé parmi ceux de nos contemporains qui ont rendu le plus de services à l’histoire du Forez ; le généreux confrère qui a enrichi de précieux manuscrits notre bibliothèque naissante, et qui dernièrement encore lui donnait la magnifique charte de privilèges de Saint-Bonnet-le-Château.
En attendant un plus complet hommage rendu à la mémoire de M.Régis Chantelauze, M. le Président croit être l’interprète de tous, en déplorant, au nom du Forez et de la Diana, la mort de l’un des enfants de notre province qui à le mieux mérité de l’un et de l’autre.